Archives mensuelles : juin 2013

Nelson Mandela, énorme source d’inspiration (Seconde partie)

Nelson Mandela, énorme source d’inspiration (Seconde partie)

Selon plusieurs sources, les officiels de l’Apartheid voulaient absolument condamner leur principal ennemi à la peine de mort mais sous la pression internationale, notamment de l’URSS ainsi que de ses alliés, ils ont dû finalement reculer. Nelson Mandela passera néanmoins plus de 27 ans de sa vie en détention (dont 18 à la prison de Robben Island). Durant l’emprisonnement, il lui sera proposé à plusieurs reprises par le régime d’être libéré en échange de l’arrêt de ses activités politiques. Il refusera à chaque fois.

Suite de la première partie : https://afriquerussie.wordpress.com/2013/06/26/nelson-mandela-enorme-source-dinspiration-premiere-partie/

Après ces longues et terribles années passées loin de sa famille, de ses proches, de ses amis, dont certains mourront alors qu’il se trouvait en prison, y compris sa mère dont il ne pourra assister aux obsèques en raison du refus de la part du gouvernement ségrégationniste, il sera finalement libéré le 11 février 1990 par décret de Frederik Willem de Klerk, alors président. Par ailleurs, Mandela et de Klerk partageront le Prix Nobel de la paix en 1993 pour leur travail commun dans l’abolition de l’Apartheid.

Après sa libération et malgré toutes ces épreuves qu’il a dû subir, Nelson Mandela ne trahira jamais ses principes et sa vision de l’Afrique du Sud : un pays uni, où tous les représentants de la nation auront les mêmes droits, une Nation arc-en-ciel tant rêvée par son héros. Alors que son pays sera au bord de la guerre civile, Mandela jouera un rôle crucial dans la réconciliation nationale et le pardon, malgré les peines et la douleur que l’Afrique du Sud a dû subir durant des décennies, si ce n’est durant des siècles. Il sera élu président de la République sud-africaine en 1994 et sera le président de tous les Sud-africains. Durant son mandat présidentiel jusqu’en 1999, il tâchera à mettre en place une vraie démocratie, de combattre la pauvreté, la discrimination, de promouvoir la réconciliation nationale à tous les niveaux et de bâtir « une nation dont toute l’humanité sera fière ». Son oeuvre est aujourd’hui poursuivie par ses successeurs.

Il n’oubliera jamais ses frères d’armes et tous ceux qui l’ont soutenu dans sa lutte, notamment Fidel Castro, Mouammar Kadhafi, Yasser Arafat pour ne citer qu’eux, à qui il rendra plusieurs visites et qu’il recevra également chez lui, en Afrique du Sud. Il condamnera l’intervention américaine en Irak de la plus ferme des manières, en accusant ouvertement George W. Bush et Tony Blair de racisme et en affirmant que le seul but de cette intervention impérialiste n’est autre que le pillage des ressources. Il attaquera par ailleurs les Etats-Unis sur leur passé de violations des droits de l’Homme, ainsi que pour les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, en ajoutant : « Si il y a bien un pays dans le monde qui a commis des atrocités indescriptibles, ce sont bien les Etats-Unis d’Amérique. Mais ils s’en fichent ».

Aujourd’hui, Madiba est le principal héros national au sein de son pays. Il est aussi un symbole de justice, de liberté, des vraies valeurs humaines, mais également d’humilité, de sagesse et de bonté pour toutes les composantes de la société sud-africaine, dans son ensemble multiethnique et multiconfessionnel. C’est également un des principaux héros de tout le continent africain. Et bien évidemment, Nelson Mandela reste et restera un exemple à suivre pour toute l’humanité libre et progressiste. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement, ainsi que de continuer par sa sagesse de nous éclairer et de nous inspirer. A l’heure actuelle, nous en avons plus que jamais besoin.

Nelson Mandela, énorme source d’inspiration (Première partie)

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Il y a des personnes dans ce monde qui non seulement ne peuvent nous laisser indifférents, mais qui de par leurs actions nous poussent à être meilleurs. Parmi ces personnalités, il y a un grand homme qui inspire non seulement son propre pays, mais également tout son continent ainsi que toute l’humanité. Cet homme est incontestablement Nelson Mandela.

Nelson Mandela, appelé affectueusement « Madiba » par ses concitoyens Sud-africains, débute sa troisième semaine d’hospitalisation à Pretoria, la capitale administrative de l’Afrique du Sud. Mac Maharaj, porte-parole du président sud-africain actuel Jacob Zuma, a déclaré que l’état du héros national était « sérieux mais stable ». Pour rappel, Nelson Mandela est de nouveau hospitalisé depuis le 8 juin dernier à cause d’une infection pulmonaire. Compte tenu de la mobilisation qu’a suscité cette hospitalisation à travers tout le pays et connaissant l’amour que porte le peuple sud-africain dans toute sa diversité ethnique, culturelle et religieuse, à celui qui a su préserver la paix et l’unité dans un pays qui était au bord de la guerre civile après avoir connu une histoire bien difficile, nous rendons dans cet article un timide hommage et un apportons un fervent soutien à Nelson Mandela et à son peuple.

Nelson Rolihlahla Mandela est né le 18 juillet 1918, issu de la famille royale Thembu de l’ethnie Xhosa. Après avoir fait de bonnes études (alors que la discrimination raciale était déjà très d’actualité), il devient avocat et s’intéresse beaucoup à la politique. Très vite, il entre dans la lutte contre le régime raciste d’Apartheid, officiellement mis en place après les élections de 1948. Il rejoint l’ANC (le Congrès national africain), qui deviendra le principal parti et mouvement de lutte pour la libération du pays, et en devient l’un des principaux leaders. Il opte dans un premier temps pour la lutte non violente inspirée par Gandhi, que Mandela apprécie beaucoup. Néanmoins et suite aux violences de l’Etat Sud-africain de l’époque (notamment après le massacre de Sharpeville en 1960), ainsi qu’aux premières arrestations arbitraires massives, il réalise que seule la lutte armée peut faire évoluer le combat contre l’oppresseur. La stratégie non violente est donc abandonnée et Mandela fonde la branche militaire de l’ANC : Umkhonto we Sizwe (« fer de lance de la nation »).

Il est arrêté et emprisonné le 5 juin 1962, notamment avec la participation active de la CIA, un des principaux alliés (avec le Mossad) du régime raciste Sud-africain tout au long de l’Apartheid. Il est vrai qu’aujourd’hui, certains veulent nous faire oublier que les Etats-Unis et Israël ont activement collaboré et soutenu le régime d’Apartheid, mais l’histoire ne se refait pas. Dans un premier temps, Mandela est condamné à cinq ans de prison, puis à la prison à perpétuité le 12 juin 1964 (le fameux procès de Rivonia). Lors de ce procès, il finit son allocution par ces mots : « Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».

 

Suite dans la seconde partie

Syrie, nouveau mensonge

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Evidemment, rien de surprenant. Les récents succès de l’armée arabe syrienne sur le terrain ne pouvaient laisser inactifs les principaux acteurs et manipulateurs de ce conflit. Maintenant c’est officiel : Washington accuse Damas d’utilisation d’armes chimiques et prévoit d’augmenter le volume (déjà énorme), ainsi que le type d’armes qu’il livre aux « rebelles syriens ». Quelqu’un est-il surpris ?

Il fallait bien s’y attendre. Le scénario d’une nouvelle manipulation devait bien finir par arriver et être mis en oeuvre. Maintenant, c’est chose faite. Le problème ? Manque d’originalité. Surtout lorsqu’on se souvient encore du mensonge qui a permis l’intervention meurtrière en Irak. Une intervention, pour rappel, aux conséquences catastrophiques et chaotiques, qui se font ressentir toujours aujourd’hui, sans oublier qu’elle fut condamnée par la majorité de la communauté internationale à l’époque, notamment au niveau de l’ONU. Et pourtant, une intervention qui a bien eu lieu, sans qu’aucune arme de destruction massive ait été trouvée en Irak (raison principale avancée pour cette guerre par l’administration Bush de l’époque).

Le scénario est-il en train de se répéter en Syrie ? Reste à espérer que non, même si certains signes ne sont pas trompeurs. Evidemment, cette dernière mise en scène occidentale n’est en rien surprenante compte tenu des succès de l’armée gouvernementale syrienne face aux « rebelles » activement financés, armés et soutenus par les Etats-Unis et leurs satellites. Ces derniers savent parfaitement qu’un fiasco en Syrie mettrait à mal toutes leurs visées impérialistes et feraient véritablement revivre toutes les forces résistantes dans le monde entier. Une défaite qu’ils veulent absolument éviter d’avoir à accepter, y compris au prix de si nombreuses vies humaines. Rien d’étonnant donc dans cette nouvelle tentative de manipuler l’opinion mondiale en accusant le gouvernement de Damas d’utiliser des armes chimiques. Chose bizarre : Carla Del Ponte, membre de la Commission d’enquête indépendante des Nations Unies sur la Syrie avait accusé les rebelles « syriens », ou plutôt l’ISOS (l’internationale salafiste opérant en Syrie), de faire usage de gaz sarin. Sans oublier les nombreuses interceptions de communications des terroristes où les chefs de ces derniers donnent clairement des ordres à leurs combattants de mettre des masques à gaz au moment d’attaques chimiques qu’ils disent mener contre « les chiens de Bachar » ou encore l’interception à la frontière turco-syrienne de rebelles en possession de ce fameux gaz sarin.

Néanmoins, et malgré ce nouveau mensonge de Washington, il y a encore de quoi être optimiste. Notamment en ce qui concerne la mise en place potentielle d’une zone d’exclusion aérienne, à l’image de l’intervention en Libye. Comme l’avoue Ben Rhodes en personne, le conseiller adjoint de sécurité nationale de Barack Obama : « C’est extraordinairement plus difficile, dangereux et coûteux en Syrie. En Libye, il existait une situation dans laquelle l’opposition contrôlait d’énormes morceaux du pays, et l’on pouvait les protéger depuis l’espace aérien ».En ajoutant que : « la Libye ne possédait pas les mêmes systèmes de défense aérienne que ceux qui existent en Syrie »…Il est vrai que depuis les récentes arrivées du système russe de défense anti-missile S300 en Syrie, les avions israéliens, américains, qataris et autres n’ont pas trop intérêt à s’aventurer dans le ciel syrien.

La Russie a quant à elle déclaré que les accusations de Washington ne reposaient sur rien. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a par ailleurs indiqué que « les preuves du soi-disant usage d’armes chimiques par l’armée gouvernementale syrienne, en l’occurrence de gaz sarin, ne correspondent pas aux exigences de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ».D’autre part, Sergueï Lavrov a ajouté qu’il « considère illogique l’usage de telles armes par les troupes de Bachar Al-Assad à un moment où ils sont en train de triompher sur les rebelles».

Reste à souhaiter que ce nouveau mensonge de Washington (sans oublier ses satellites) ne soit pas un ultime prétexte à nos accros de la guerre pour une intervention directe afin de sauver leur amis terroristes (ces mêmes qu’ils disent combattre en Afghanistan et au Mali) et de plonger, comme ils ont l’habitude, dans un chaos total un pays qui est de plus en plus près d’en finir avec ces groupes criminels.

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

 

CPI : une première grande victoire pour Gbagbo

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Rappel des faits : lundi 3 juin, les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI) ont demandé au procureur d’apporter des éléments de preuves additionnels avant de prendre une ultime décision sur un éventuel procès contre le Président ivoirien Laurent Gbagbo. Un procès qui n’a visiblement aucune raison d’être.

Le moment de vérité approche. Logiquement, ce lundi 3 juin aurait dû être le jour de la libération de Laurent Gbagbo, mais visiblement, la CPI a décidé de donner une ultime chance au procureur, tellement les pressions de la part de certains lobbies ultra puissants sont importantes. Les juges ont donc ajourné la décision de confirmer ou non les charges. Selon la formule officielle de la CPI, citée par son porte-parole Fadi el-Abdallah : « La chambre a estimé que l’ensemble des preuves du procureur, bien qu’apparemment insuffisantes, ne semble pas manquer de pertinence et de valeur probante et ne peut donc pas directement décider d’abandonner les poursuites ».

En d’autres termes, voici le message au procureur : « Certes, vous n’avez aucun élément de preuve solide, mais pour recompenser votre entêtement à vouloir condamner un chef d’Etat qui a osé défier et se révolter contre de grandes puissances impérialistes et leurs armées, il faut bien vous donner une seconde chance… ». La procureure Fatou Bensouda aura donc jusqu’au 15 novembre, le temps « d’envisager de fournir des preuves supplémentaires ou de mener des enquêtes supplémentaires », comme le mentionne également le communiqué de la CPI.

Pour maître Emmanuel Altit, avocat principal du Président Laurant Gbagbo, ainsi que pour tous les partisans du président ivoirien et pour Laurent Gbagbo lui-même, c’est la satisfaction. Répondant aux questions de la Radio internationale des Pays-Bas (Radio Netherlands Worldwide), maître Altit a affirmé que « le Président Gbagbo était particulièrement satisfait parce que c’est une grande victoire. Une première grande victoire significative dans ce long chemin qui mène vers la vérité, vers la révélation de ce qui a été la réalité historique. Les juges ont estimé que le procureur n’apportait aucun élément à son argumentation. Ils ont considéré par conséquent que ces accusations ne tenaient pas. Ils ont donc décidé logiquement de ne pas confirmer les charges et ont dit clairement à l’accusation de recommencer à zéro ». Et d’ajouter : « dans ces conditions, la mise en liberté du Président Gbagbo est une conséquence logique de cette décision ».

Pour Toussaint Alain, un ancien porte-parole de la présidence ivoirienne, la décision de la CPI marque « un grand pas vers la libération » de Laurent Gbagbo. « La CPI, qui joue sa survie et sa crédibilité, n’a pas d’autre choix que de le libérer », conclut-il dans un communiqué.

L’optimisme est donc bel et bien de retour parmi les soutiens de Laurent Gbagbo, mais également ceux qui désirent que la Côte d’Ivoire retrouve la paix et la prospérité d’antan ainsi que le chemin d’une vraie reconciliation nationale. La libération de Laurent Gbagbo en serait la condition initiale. Certains partisans, mais aussi plusieurs spécialistes du droit international, ont quant à eux exprimé un certain mécontement sur le fait que Laurent Gbagbo n’ait pas été libéré à l’annonce de cette décision en attendant que l’accusation « trouve quelque chose, ou du moins fasse semblant d’avoir trouvé».

 Pour finir, il reste à souhaiter que l’espoir de justice qui semble renaître chez des millions d’Ivoiriens, mais également d’Africains et de citoyens du monde épris de liberté, puisse devenir réalité. Et que la CPI, très critiquée pour ses contradictions évidentes, puisse retrouver un semblant de légitimité et d’équité en prenant la bonne décision dans un dossier désespérément vide depuis le début. Surtout quand on sait que les bourreaux d’hier sont devenus les « justiciers » d’aujourd’hui. Bien sûr, comme par magie, tous ceux qui avaient combattu ces bourreaux et défendu leur pays, la Côte d’Ivoire, dès le déclenchement de la crise en septembre 2002, sont désormais injustement emprisonnés sans aucune base juridique ou condamnés à l’exil par le pouvoir ivoirien.

Mikhail Gamandiy-Egorov