Archives mensuelles : février 2014

Bilan des Jeux olympiques de Sotchi 2014 : une réussite totale

Bilan des Jeux olympiques de Sotchi 2014 : une réussite totale

Le 23 février se sont clôturés les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014. Un événement riche en émotions et qui a une fois de plus montré au monde le nouveau visage de la Russie. On se souvient encore de la récente cérémonie d’ouverture qui nous donnait toutes les raisons d’être optimistes pour la suite des Jeux. On n’a pas été déçu.

La cérémonie de clôture est tombée sur un jour symbolique, le 23 février : le Jour du défenseur de la Patrie en Russie. Une fête dédiée à la base aux forces armées mais qui est devenue depuis un passé plus ou moins récent la fête de toutes les personnes défendant leur pays à différents niveaux, ainsi que de tous les hommes en général, notamment en qualité de protecteurs de la famille. Un peu l’équivalent du 8 mars pour les représentants de la gente masculine.

Et en ce 23 février, dernier jour des JO, la Russie a fini la compétition avec brio puisqu’elle prendra deux médailles d’or supplémentaires : une en bobsleigh à quatre, sous la commande du formidable Aleksandr Zubkov, déjà vainqueur en bobsleigh à deux en duo avec Aleksey Voyevoda, et une autre en ski de fond hommes sur la distance de 50 km. D’ailleurs en ski de fond la joie sera totale puisque la Russie décrochera en plus de la médaille d’or les médailles d’argent et de bronze. Un triplé assurant donc un podium 100% russe. De très beaux cadeaux pour le 23 février.

Précédemment, on ne manquera pas de citer l’incroyable Victor An, véritable légende vivante, patineur de vitesse sur piste courte Sud-Coréen naturalisé Russe. Après avoir été triple champion olympique pour son pays d’origine, il est désormais également triple champion olympique pour son pays d’accueil, la Russie (médailles d’or sur les distances de 500, 1000 et relais 5000 mètres, ainsi qu’une médaille de bronze sur 1500 mètres). Personne d’ailleurs n’oubliera l’émotion avec laquelle il chantera l’hymne russe lors de la cérémonie de remise des médailles. Comment oublier aussi Vic Wild, snowboardeur d’origine américaine également naturalisé Russe, double champion olympique (slalom géant parallèle et slalom parallèle). A noter d’ailleurs que l’histoire de Vic Wild, énormément apprécié des supporteurs russes de même que Victor An, c’est une histoire d’amour puisqu’il optera pour la citoyenneté russe suite à son union avec la snowboardeuse russe Alena Zavarzina (médaillée de bronze elle dans l’épreuve du slalom géant parallèle).

Pourra-t-on oublier les génies du patinage artistique russe ? En premier lieu Yulia Lipnitskaya, championne olympique dans l’épreuve par équipes de patinage artistique, à l’âge de 15 ans ! Et bien sûr Adelina Sotnikova : championne olympique en individuel, à tout juste 17 ans… Bien sûr, la Russie connaitra aussi des déceptions assez inattendues, à l’image du grand favori en épreuve individuelle de patinage artistique chez les hommes Evgeni Plushenko, qui après avoir décroché l’or avec les autres membres de l’équipe russe dans l’épreuve par équipe, ne pourra fort malheureusement en faire de même en individuel en raison d’une sérieuse blessure au dos. Il sera d’ailleurs opéré d’ici vraisemblablement le 2 mars prochain. Ou encore l’équipe russe de hockey sur glace, grande favorite avec les Canadiens mais qui sera éliminée au stade des quarts de finale par l’équipe de Finlande (qui finira d’ailleurs troisième).

Néanmoins la Russie finira en première position nette au tableau des médailles, décrochant un total de 33 médailles (un record), devant les USA : 27 médailles et la Norvège : 26 médailles. La Russie a également pris la première place dans le classement du nombre de médailles d’or (13 médailles contre 11 pour la Norvège) et d’argent (11 médailles contre 10 pour le Canada).

La cérémonie de clôture à l’instar de celle d’ouverture a été elle aussi tout simplement magnifique et fort émouvante. Un grand accent sera mis sur la culture russe et sur son influence au niveau mondial. Des milliards de téléspectateurs ont suivi la retransmission de l’événement. Les organisateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de faire avec humour un clin d’œil au léger couac avec les anneaux olympiques, qui a eu lieu lors de la cérémonie d’ouverture en recréant un effet visuel similaire. La cérémonie de clôture a rendu donc hommage à la culture russe dans sa diversité : littérature et poésie, musique, ballet et art du cirque, des domaines dans lesquels la Russie a influencé et continue d’inspirer le monde entier. Puis les trois mascottes des JO de Sotchi font leur apparition : l’ours polaire Mishka, le lièvre Zaïka et le léopard des neiges Barsik. L’ours Mishka, dont pratiquement tous sans exception sont tombés amoureux, éteint la flamme devant lui après un bref geste et nous fait signe d’un au revoir affectueux. Beaucoup de spectateurs ont les larmes aux yeux tellement l’intensité émotionnelle est palpable. Toute clôture des Jeux olympiques est un moment triste pas seulement à cause du fait que les exploits sportifs que l’on suivait durant un peu plus de deux semaines laissent place à la vie quotidienne mais probablement surtout en raison du fait qu’après ne serait-ce qu’un court moment de paix, on doit de nouveau faire face à une réalité souvent bien triste, comme nous l’atteste l’actualité internationale. Merci Sotchi pour cette grande fête de paix ! Et restons optimistes, l’ours Mishka et ses amis reviendront !

http://french.ruvr.ru/2014_02_25/Bilan-des-Jeux-olympiques-de-Sotchi-2014-une-reussite-totale-6618/

Mikhail Gamandiy-Egorov

République centrafricaine : promouvoir la réconciliation au plus vite

République centrafricaine : promouvoir la réconciliation au plus vite

A l’heure où la République centrafricaine continue de vivre de nouvelles péripéties, l’avenir du pays reste toujours indécis y compris après la formation d’un gouvernement de transition en la personne de Catherine Samba-Panza, qui a succédé à tête de l’Etat à Michel Djotodia.

Aux dernières informations, la France enverra 400 militaires supplémentaires en RCA. Le contingent français passera ainsi de 1600 à 2000 soldats. L’Union européenne prévoit d’envoyer de son côté un millier d’hommes, soit 500 de plus que prévu au départ. Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, en visite il y a quelques jours dans la capitale centrafricaine Bangui, a déclaré pour sa part que vraisemblablement « l’intervention française sera plus longue que prévue ».

Pendant ce temps les exactions se poursuivent. Et les exemples, fort malheureusement, ne manquent pas. Que ce soit le lynchage d’un homme par des militaires centrafricains, suspecté d’appartenir à la coalition Seleka (composée majoritairement de combattants musulmans), le tout devant des dizaines de témoins. Ou encore la découverte de 13 cadavres non-identifiés dans une citerne vide située dans un camp de Bangui, où sont cantonnés des combattants issus de l’ex-Seleka. Pour info et à l’heure actuelle, la capitale Bangui a été vidée de près de 75 % de sa population musulmane. Dans d’autres localités, le chiffre tourne autour de 90-100 %.

Les milices anti-balaka (balaka signifiant « machette » en langue sango) sont souvent pointées du doigt quant à la responsabilité de ces tueries. Une milice au départ composée majoritairement d’animistes mais suite au conflit intercommunautaire qui a débuté en septembre 2013, un certain nombre de combattants se revendiquant chrétiens et opposés à la coalition Seleka (également responsable de crimes et massacres, en premier lieu de populations chrétiennes) rejoindra ladite milice. A en croire les différents représentants de ces milices anti-balaka, leur nombre serait compris entre 55 et 70 000 hommes, dont environ la moitié serait basée à Bangui. Selon certaines sources, les anti-balaka se divisent entre modérés et extrémistes, ces derniers étant le plus souvent responsables des massacres récents en RCA.

Le problème qui se pose aujourd’hui est effectivement celui du désarmement de ces milices. Car à l’image de la Seleka que le président Djotodia avait tenté de désarmer en vain, ainsi que de mettre fin entièrement aux exactions, de la même manière se pose aujourd’hui le problème avec les anti-balaka, qui ne comptent pas déposer les armes pour le moment. La présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, a déclaré il y a quelques jours qu’elle compte de son côté s’attaquer aux miliciens anti-balaka : « Les anti-balaka, on va aller en guerre contre eux. Ils pensent que parce que je suis une femme je suis faible. Mais maintenant ceux qui voudront tuer seront traqués », a-t-elle déclaré. « Déclarer la guerre aux anti-balaka, c’est déclarer la guerre à la population centrafricaine », aurait rétorqué Richard Bejouane, l’un des chefs auto-proclamés des anti-balaka devant une centaine de miliciens.

Du côté des ONG, Amnesty International parle elle de nettoyage ethnique. Quant à Peter Bouckaert de Human Rights Watch, il n’a pas hésité à parler d’échec en ce qui concerne l’opération de l’armée française Sangaris et a critiqué ouvertement l’immobilisme des troupes françaises. Il est vrai que lorsqu’il était question de destituer un chef d’Etat légitime, comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire, l’armée française a su se montrer beaucoup plus « efficace », bien que ce mot ne soit aucunement approprié. Mais visiblement en Centrafrique, où la situation est véritablement critique et où il y a une nécessité pressante de sauver des vies humaines, il y a vraisemblablement de la place à un immobilisme pour le moins incompréhensible.

L’ONU quant à elle redoute le risque d’une partition de la RCA. Un avis partagé par un certain nombre de spécialistes. La violence a engendré la violence et personne ne peut prédire la tournure exacte des événements. Près de 30 % de la population centrafricaine est aujourd’hui déplacée. L’économie du pays tourne au ralenti (compte tenu notamment du fait qu’un nombre conséquent de commerces appartiennent aux Centrafricains musulmans). Une pénurie sur un certain nombre de produits est déjà à observer et le risque d’une très sérieuse crise alimentaire plane lui aussi.

Une chose reste sûre dans cette tragédie, c’est que sans une réconciliation rapide de toutes les composantes du pays, les conséquences éventuelles seraient des plus tragiques. A notre niveau, nous ne pouvons que souhaiter à tous les Centrafricains de retrouver la sagesse, de prendre leur destin en main, de trouver la voie du pardon et du dialogue, ainsi que de permettre une véritable réconciliation nationale au plus vite.

http://french.ruvr.ru/2014_02_18/Republique-centrafricaine-promouvoir-la-reconciliation-au-plus-vite-7311/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Mon entretien accordé au média français international JOL Press en lien avec l’Egypte et ses récentes avancées dans le partenariat avec la Russie

Trois mois avant l’élection présidentielle égyptienne, les Russes ont apporté leur soutien officiel au candidat de l’armée. Le maréchal al-Sissi, à l’origine du coup d’Etat contre Mohamed Morsi et devenu depuis très populaire dans son pays est désormais le candidat de Vladimir Poutine dans une région que les Russes surveillent de très près, quitte à concurrencer de très près les intérêts américains. Explications avec Mikhail Gamandiy-Egorov, journaliste pour La Voix de la Russie.

Le maréchal al-Sissi a officiellement reçu le soutien des Russes avant l’élection présidentielle. Photo: Secretary of Defense/Wikimedia Commons / cc

Les autorités russes ont apporté leur soutien officiel à la candidature du maréchal al-Sissi en Egypte. Quels sont les intérêts de la Russie derrière ce soutien ?

Mikhail Egorov : Je pense que cela est avant tout dû au fait que la Russie souhaite la stabilité à l’Egypte et au peuple égyptien. Il ne faut pas oublier que l’Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe et de l’Afrique. L’Egypte est également la principale force armée sur le continent africain et au sein des pays arabes. Tous les derniers événements d’instabilité qui ont secoué ce pays ne peuvent laisser la Russie indifférente. En général, la Russie suit de près le développement de la situation dans tout le Moyen-Orient. En ce qui concerne le maréchal al-Sissi, on sait qu’il est aujourd’hui une personnalité très populaire en Egypte. On sait également qu’il a joué un rôle clé dans la destitution de l’ex-président du pays, issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi. C’est bien connu qu’en temps de crise, l’armée égyptienne joue le rôle crucial de stabilisateur. C’est une institution clé en Egypte.

Pour les Russes, il s’agit avant tout d’une question de stabilité aussi bien pour l’Egypte que pour toute la région du Moyen-Orient. Et le président Vladimir Poutine n’a pas manqué de le rappeler lors de sa toute récente rencontre avec al-Sissi : « La stabilité de la situation dans tout le Moyen-Orient dépend largement de la stabilité en Egypte ».

On peut également imaginer que Vladimir Poutine comprend mieux que quiconque le rôle joué par al-Sissi dans son pays. Car bien que l’Egypte et la Russie aient chacun des particularités clairement distinctes, il faut se rappeler que lorsque le président a accédé au pouvoir en Russie, le pays se trouvait alors en situation pratiquement catastrophique et l’a redressé par la suite. L’Egypte traverse aujourd’hui une période difficile de son histoire et a clairement besoin aussi de stabilité et de redressement.

D’une manière générale, quels sont les intérêts économiques de la Russie en Egypte ?

Mikhail Egorov : L’Egypte est le principal partenaire économique de la Russie dans le monde arabe et en Afrique. Les deux pays coopèrent dans de nombreux domaines. Dans le domaine de l’agriculture par exemple, l’Egypte est un important acheteur de blé russe. En ce qui concerne les ressources naturelles, de grandes entreprises russes telles que Lukoil, Novatek et d’autres ont investi des sommes considérables dans l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures, de l’or et d’autres minéraux en Egypte.

Les entreprises de Russie investissent également dans le secteur touristique égyptien, notamment dans l’infrastructure hôtelière. Pour rappel, en termes quantitatifs, les touristes russes sont de loin les plus nombreux en Egypte (le pays étant par ailleurs dans le top 3 des principales destinations des touristes russes avec la Turquie et la Chine). La coopération dans le domaine militaire est elle aussi à l’ordre du jour. Et à l’occasion de la très récente visite du maréchal al-Sissi et du ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil Fahmi, selon diverses sources, l’Egypte achètera à la Russie de l’armement pour plus de 3 milliards de dollars.

Cette démarche participe-t-elle également d’une lutte plus générale contre l’islamisme dans la région ?

Mikhail Egorov : Je pense que oui. Nous avons tous vu les méfaits de l’intégrisme islamiste en Syrie. Nous avons également vu le danger que représentent les extrémistes religieux pour l’Egypte. D’ailleurs à l’instar de la Syrie, l’Egypte compte elle aussi une importante minorité chrétienne dans sa population. Des chrétiens qui restent la cible privilégiée des extrémistes, en premier lieu salafistes. Evidemment, la Russie ne peut ignorer tous ces faits. Elle se doit d’avoir donc une approche cohérente et juste dans la lutte contre ce fléau, surtout compte tenu de ce qui s’est passé et se passe encore dans une moindre mesure en Syrie. Cela correspond parfaitement à son souhait de voir la paix et la stabilité au Moyen-Orient.

La Russie semble également prendre l’ascendant sur les Etats-Unis en Egypte. Tente-t-elle de concurrencer Washington dans toute la région ?

Mikhail Egorov : La Russie est dorénavant un acteur global. Et être un acteur global dans les relations internationales signifie être compétitif dans pratiquement tous les domaines et dans pratiquement toutes les régions du monde, sans exception. Si cela rejoint la volonté des autorités et du peuple égyptien, cela ne peut alors qu’être productif. Le fait que la Russie soit devenue un acteur clé dans toute la région du Moyen-Orient, y compris grâce à son rôle positif pour les initiatives de paix en Syrie, est indéniable aujourd’hui. Et à mon avis, cela ne fera que se poursuivre. Aussi bien au niveau de la région stratégique du Moyen-Orient que du monde entier. Aux dépens des intérêts de Washington ? C’est très possible. Nous sommes aujourd’hui dans un monde multipolaire.

http://www.jolpress.com/russie-election-presidentielle-egypte-vladimir-poutine-marechal-sissi-article-824455.html

Victoria Nuland/UE : quand les USA ne respectent plus leur sous-traitant

Victoria Nuland/UE : quand les USA ne respectent plus leur sous-traitant

On connait le rôle néfaste des USA et de l’UE dans la crise ukrainienne. On connait également la relation qu’entretiennent ces deux protagonistes : un rapport, il faut bien le dire, entre maître et sous-traitant. Mais lorsqu’on l’entend de vive voix, c’est toujours plus intéressant.

« Que l’UE aille se faire foutre ! ».Tels était les principaux titres de pratiquement tous les médias il y a à peine quelques jours. Blague ou provocation ? Non. Simplement les propos tenus par Victoria Nuland, la secrétaire d’Etat américaine adjointe chargée de l’Europe, tenus vraisemblablement lors d’une discussion téléphonique avec l’ambassadeur étasunien en Ukraine, Geoffrey Pyatt.

Incroyable ? Pas tant que cela. Car derrière la pseudo « amitié et alliance » qui unit les Etats-Unis d’Amérique et l’Union européenne, il y a une nette subordination qui ne manque pas d’être rappelée à chaque nouvelle occasion par le leader du « groupe », en l’occurrence les USA. Le plus terrible dans cette situation n’est pas tant l’insulte et la gifle que donne la représentante du pouvoir étasunien à ses homologues européens, qui humilie par la même occasion toute l’Europe (dans sa version UE), mais le fait que des représentants d’une nation donnée « discutent » sans vergogne de l’avenir d’un pays indépendant et souverain, en l’occurrence l’Ukraine.

Pire que cela, dans le même enregistrement, on les entend parler de la « future composition idéale » du gouvernement ukrainien, en accord avec leurs intérêts. Le tout bien évidemment à condition de faire tomber Viktor Ianoukovitch, le président légitimement élu par le peuple ukrainien… Et l’UE dans tout cela ? A en croire Nuland, les fonctionnaires européens font bien mal leur travail et ne sont vraisemblablement pas assez actifs dans leur rôle de faire destituer le gouvernement ukrainien, ayant fait marche arrière dans la signature d’un accord d’association avec l’Union européenne, signifiant par la même occasion le renforcement des liens avec la Russie, pays-frère.

En tout cas, ladite discussion, si l’on peut l’appeler ainsi, a confirmé non seulement l’implication des pays occidentaux dans la situation interne en Ukraine, mais aussi les relations entretenues entre les Etats-Unis et leurs satellites. A savoir des relations dans lesquelles manque cruellement la notion de respect. Mais si cette absence de respect de la part des USA envers ses « alliés » n’est nullement surprenante pour un pays qui ne veut toujours pas lâcher son désir de domination sur le monde, le manque de réaction adéquate de la part du bloc de pays qui affirme « représenter » le continent européen, lui l’est beaucoup plus…

Car si bien que l’UE n’est de loin pas le représentant de toute l’Europe, cette organisation pourrait néanmoins ne serait-ce qu’essayer de montrer qu’elle a un peu de poids et de dignité. Nous avons vu la « puissance » de l’UE lorsque des pays européens ont appliqué les ordres de Washington dans le cas de Julian Assange. Nous l’avons également vu après les révélations d’Edward Snowden lorsque le monde a appris que les USA nous espionnent pratiquement tous sans exceptions, y compris leurs dits alliés : ces mêmes fonctionnaires de l’UE. Après des réactions de certains leaders européens qui avaient exprimé leurs « surprises » et le fait d’être si « scandalisés » par ces informations quant à l’écoute de leurs conversations, il n’y a eu véritablement aucune suite donnée à cette affaire par les technocrates de Bruxelles. Vraisemblablement, Bruxelles fait entièrement confiance à Washington quant à sa sécurité et toutes ces écoutes et espionnages se font au final pour le grand « bien » des Européens. Il faut bien le croire. On se doit de faire confiance à ses alliés, y compris lors d’humiliations.

Plus que cela, l’UE ayant refusé toute assistance et asile politique au courageux Edward Snowden, et avait même tenté de le livrer à la direction étasunienne : on se souvient tous de la situation avec Evo Morales, président de la Bolivie, qui rentrait d’une visite à Moscou et dont l’avion présidentiel a été interdit d’accès dans l’espace aérien des pays de l’UE, notamment celui de la France, et forcé à une escale en Autriche où il sera fouillé pendant près de 13 heures (http://french.ruvr.ru/2013_07_15/Desespoir-du-comportement-occidental-et-exemple-a-suivre-sud-americain-4608/), en violant l’immunité diplomatique, d’autant plus d’un chef d’Etat en fonction avait alors confirmé par la même occasion sa vassalité envers les USA.

Pour finir et en parlant des Etats-Unis d’Amérique, qui ont été un peu plus de 15 ans la seule superpuissance du monde depuis l’éclatement de l’URSS, il faut admettre qu’ils se ridiculisent de plus en plus à l’heure actuelle. En effet, un pays qui s’est habitué à dominer et à imposer sa volonté à toute l’humanité a bien trop de mal à accepter la nouvelle donne au niveau mondial, de même qu’à reconnaitre l’apparition d’autres pôles d’attractivité dans un monde tout simplement fatigué d’une époque unipolaire. Ce qui pousse bien souvent ce pays à commettre des maladresses évidentes qui ne font que confirmer la fin de toute une époque : une époque révolue et dont on ne sera pas nostalgique.

http://french.ruvr.ru/2014_02_11/Victoria-Nuland-UE-quand-les-USA-ne-respectent-plus-leur-sous-traitant-8402/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Jeux olympiques de Sotchi 2014 : les jaloux vont maigrir !

Jeux olympiques de Sotchi 2014 : les jaloux vont maigrir !

C’est parti pour les XXIIèmes Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014. Ils n’ont fait que commencer et sont déjà devenus l’un des sujets d’actualité internationale les plus discutés. En tout cas, l’organisation a confirmé (voire dépassé) toutes les attentes.

On s’attendait bien au fait que ces Jeux olympiques ne seraient pas comme les autres, et ce pour plusieurs raisons. A commencer par la position géographique et climatique de Sotchi, une station balnéaire au Sud de la Russie et au bord de la mer Noire. En effet, Sotchi est devenue la première ville au climat méditerranéen avec des montagnes enneigées à portée de vue, à accueillir un événement de cette envergure.

L’autre raison, c’est les moyens engagés. Les JO de Sotchi sont tout simplement les plus chers de l’histoire : 50 milliards de dollars, soit 36 milliards d’euros investis. Mis à part l’aspect sportif immédiat, il s’agit d’un investissement pour l’avenir puisque toutes les infrastructures construites (aussi bien sportives qu’hôtelières) profiteront à la ville et à la région sur le moyen et le long terme. Pour rappel, la ville de Sotchi a toujours été l’une des principales stations balnéaires russes (aussi bien durant l’Empire russe que l’époque soviétique), et ne fait pas exception dans la Russie d’aujourd’hui. Par ailleurs, l’Université d’Etat de Sotchi est également très orientée sur la formation dans le domaine touristique. Il n’est donc pas surprenant que toutes ces nombreuses installations hôtelières serviront à accroître l’intérêt touristique pour Sotchi et la région, y compris pour la clientèle internationale.

Troisième raison, si l’on peut appeler ainsi, ne sont autres que les nombreuses manipulations politiques extérieures. En effet, tous les succès de la Russie depuis de nombreuses années, qu’ils soient politiques, diplomatiques, économiques ou sportifs, provoquent une véritable hystérie auprès de tous ses détracteurs. Mais vu que ce n’est pas nouveau, cela ne nous étonne donc plus vraiment. Au contraire, les critiques répétitives et trop souvent sans fondement de tout ce qui est russe, de tout ce qui est lié à la Russie, à sa politique, à sa vision du monde et des relations internationales, à son respect du système de l’ONU, du droit international et de la souveraineté des Etats, sont plutôt un bon signe.

Effectivement, et si l’on se rappelle des années les plus sombres de la Russie contemporaine : les fameuses années 1990 et jusqu’au tout début des années 2000, l’Occident politique applaudissait activement les soi-disant « succès » de la Russie au moment où le pays était au plus bas et ce dans pratiquement tous les domaines : le marasme économique et politique avait appauvri une extrême partie de la population russe, la criminalité avaient gangrené le pays et les perspectives étaient plus pessimistes les unes que les autres. Mais selon les élites occidentales, la Russie se portait alors « de la meilleure des manières ». Une grande guerre civile qui se présageait à l’horizon et l’éventualité d’un nouvel éclatement du pays auraient été certainement l’apogée de la « réussite russe » pour les « amis » occidentaux.

Tout a subitement et radicalement changé lorsque la Russie a commencé à mettre fin au processus honteux devenu monnaie courante à cette époque au niveau interne et à retrouver la place qui est la sienne, aussi bien au niveau régional que global. Les critiques sont devenues alors proportionnelles aux succès que la Russie obtenait aussi bien sur le plan national qu’international. Donc au final, si aujourd’hui les critiques de certains « bien-pensants » issus des élites politiques et médiatiques occidentales s’acharnent autant sur la Russie, cela signifie que le pays se porte vraisemblablement pas mal du tout…

Pour revenir à Sotchi, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques a été tout simplement grandiose, comme l’ont noté tous les spectateurs, russes comme étrangers, présents sur place ainsi que la très grande majorité de tous ceux qui avaient suivi sa diffusion en direct à la télévision et via internet. Les principaux médias occidentaux n’ont également pas pu ignorer ce fait et ont dû tous avouer l’excellente organisation et le niveau spectaculaire de la cérémonie d’ouverture de ces JO. Néanmoins et chez certains d’entre eux, il était plus que difficile de ne pas remarquer le niveau de jalousie et de malveillance. C’est vrai, les victoires de la Russie sur l’arène internationale, et dans des domaines si variés, sont évidentes et ne comptent nullement s’arrêter en si bon chemin. Quant aux jaloux et aux mauvaises langues, comme le dit si bien l’expression ivoirienne très appréciée en Afrique de l’Ouest et popularisée par le rappeur franco-malien Mokobé : « Les jaloux vont maigrir ». Tout y est dit !

http://french.ruvr.ru/2014_02_10/Jeux-olympiques-de-Sotchi-2014-les-jaloux-vont-maigrir-8813/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Magaye Gaye : « L’Afrique recherche des partenaires fiables » (Partie 2)

Magaye Gaye : « L’Afrique recherche des partenaires fiables » (Partie 2)

Suite de la première partie de l’entretien

 

LVdlR : Quelle vision avez-vous des rapports russo-sénégalais et plus généralement russo-africains ? Quelle image la Russie contemporaine donne-t-elle d’elle-même auprès de vos compatriotes et des Africains francophones avec lesquels vous collaborez ?

Magaye Gaye : Cette question concerne au premier plan les autorités gouvernementales du Sénégal qui ont en charge la responsabilité de conduire les destinées du pays. En ma qualité de simple citoyen, j’estime, au regard des informations à ma disposition que les relations de coopération entre la Russie et le Sénégal sont normales et au beau fixe. La visite effectuée au Sénégal en 2007 par le ministre des Affaires étrangères russe Monsieur Sergueï Lavrov ainsi que celle effectuée en Russie par le ministre sénégalais des Affaires étrangères sortant, Monsieur Madické Niang, s’inscrivaient sans doute dans une dynamique de renforcement des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays. Au plan économique, les liens de coopération sont encore timides et beaucoup de choses restent à faire.

S’agissant de l’image que la Russie donne d’elle-même auprès des Africains, c’est d’abord celle d’un grand pays, héritier d’une grande puissance militaire, l’URSS qui, à la différence des grandes puissances occidentales, n’a pas de passé colonial. Un pays qui a soutenu les mouvements anticolonialistes et accompagné les indépendances africaines. Par ailleurs, j’ai l’impression que beaucoup d’Africains ignorent encore que l’aïeul du plus grand poète de la Russie, le génie même de la langue russe, Alexandre Pouchkine, était un Africain. En outre le Russie est perçue comme une nation qui a beaucoup contribué à la formation de nombreuses générations d’Africains. Il convient de rappeler que quelques 70.000 Africains ont été diplômés des écoles supérieures de l’ex-URSS.

Hélas aussi, les Africains ont le sentiment que la Russie ne s’intéresse pas beaucoup à leur continent comme l’attestent du reste les rares déplacements du Président Poutine et de son Premier Ministre Medvedev sur le continent. Cette situation est peut être liée au fait que le pays dispose de ressources naturelles variées, et n’éprouve pas pour cette raison le besoin de competir avec des puissances comme l’Inde, la Chine ou l’Europe. Cette lecture devrait être revue à mon avis par la Russie dans la mesure où les enjeux du 21ème siècle ne sont pas seulement économiques mais aussi culturels, géopolitiques et géostratégiques.

LVdlR : Que faudrait-il faire selon vous pour l’accélération de la mise en place d’une collaboration russo-africaine privilégiée ? Quelle stratégie devrait adopter la Russie par rapport à l’Afrique ?

Magaye Gaye : Je pense que la Russie gagnerait à réaliser que nous sommes dans un monde globalisé avec une interdépendance économique réelle. La Russie, à l’instar de la Chine, de l’Inde, du Brésil ou de l’Union Européenne, devrait être plus visible sur le continent, à un niveau politique et stratégique très élevé. Le continent africain recherche des partenaires fiables, soucieux de son développement à long terme et disposés à coopérer dans le cadre d’une coopération gagnant gagnant.

Les opérateurs économiques russes devraient aussi multiplier les missions de prospection s’ils veulent accroître leur part de marché en Afrique. A cet effet, ils pourraient gagner en temps et en efficacité en passant par des structures bien implantées et connaissant parfaitement le marché comme notre cabinet. L’autre axe pourrait consister à augmenter son volume d’investissements qui est encore dérisoire notamment en direction de l’Afrique subsaharienne. En ce qui concerne les enjeux relatifs au maintien de la paix, les actions de la Russie devraient être renforcées et faire l’objet d’une meilleure communication.

Enfin, la Russie devrait travailler à l’amélioration des dessertes aériennes et maritimes avec le continent africain et renforcer ses canaux diplomatiques et culturels par l’ouverture d’ambassades et de centre culturels complémentaires.

LVdlR : Dernièrement, on a assisté à un incident peu agréable, lorsque un navire de pêche russe a été arrêté au large du Sénégal en raison d’une supposée pêche illégale. Que pensez-vous de cette situation ? Ledit bateau était-il véritablement en violation selon vous ou y a-t-il eu un travail fait par des acteurs externes qui apprécient peu le retour de la Russie en Afrique, bien qu’encore assez timide ?

Magaye Gaye : Sur cette question, les autorités sénégalaises ont déjà beaucoup communiqué. L’opinion que j’exprime n’engage que moi. Il convient de rappeler que le bateau de pêche Oleg Naydenov a été arraisonné le 4 janvier 2014 à 46 milles nautiques (85 km) du littoral de la Guinée-Bissau par les militaires sénégalais qui l’ont escorté jusqu’au port de Dakar. Ce navire a été pris en flagrant délit de pêche illicite dans les eaux contrôlées par le Sénégal. La question est de savoir si le gouvernement sénégalais a agi selon la légalité internationale. Ma réponse est oui. En effet, selon les dispositions du droit international, notamment celles de la Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer qui est encore appelée Convention de Montego Bay, sauf dans les cas où l’intervention procède de pouvoirs conférés par traité, un navire de guerre qui croise en haute mer un navire étranger, autre qu’un navire jouissant de l’immunité prévue aux articles 95 et 96, ne peut l’arraisonner que s’il a de sérieuses raisons de soupçonner que ce navire se livre à la piraterie. Ce que le gouvernement sénégalais a fait, en toute légalité sur la base d’informations fondées résultant de prises de vues et de cartes prouvant que le navire était bien dans les eaux sénégalaises. Il est à rappeler que selon certaines sources, ce bateau n’en est pas à sa première opération illégale du genre.

J’ai personnellement déjà écrit par le passé des communications sur la nécessité de protéger nos intérêts économiques, notamment nos ressources halieutiques contre toute forme de piraterie. Dès lors, j’interprète l’action du gouvernement du Sénégal sur ce dossier comme un acte de bonne gouvernance d’un pays souverain qui vise à protéger ses ressources halieutiques. Je demeure persuadé que la Russie, qui durant toute son histoire, a défendu les intérêts des pays en développement ne peut soutenir des comportements allant dans le sens d’un appauvrissement d’un pays partenaire.

Je me félicite de noter qu’à la faveur des négociations menées, le navire russe Oleg Naydenova été libéré suite au paiement d’une amende de 400 millions de francs CFA (environ 610 000 euros).

Il convient de noter que ce genre d’incidents est parfois constaté dans les relations entre Etats. Ce sont des affaires ordinaires qui ne peuvent en aucune manière déteindre, à mon avis, sur les relations solides de coopération existantes entre la Russie et le Sénégal.
LVdlR : M. Magaye Gaye, merci pour cet entretien. Je pense que nous aurons l’occasion de rediscuter encore dans le futur sur les perspectives du partenariat russo-sénégalais. Bonne continuation à vous !

Magaye Gaye : Merci !

http://french.ruvr.ru/2014_01_31/Magaye-Gaye-L-Afrique-recherche-des-partenaires-fiables-Partie-2-9610/

Mikhail Gamandiy-Egorov