Archives mensuelles : juin 2014

« La vérité finira par triompher ! ». Entretien avec François Mattei (Partie 1)

« La vérité finira par triompher ! ». Entretien avec François Mattei (Partie 1)

Nous avons appris récemment que la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé les charges visant le président de la République de Côte d’Ivoire, M. Laurent Gbagbo. Et ce malgré un désaccord net parmi les trois juges de la Chambre préliminaire I. Aujourd’hui, nous nous entretenons depuis Paris avec M. François Mattei, journaliste, auteur de nombreux ouvrages, mais surtout témoin privilégié ayant suivi les principaux développements de la crise ivoirienne depuis son déclenchement en septembre 2002.

Mikhail Gamandiy-Egorov, La Voix de la Russie : M. Mattei, bonjour ! Vous êtes journaliste et écrivain français. Vous êtes également co-auteur du livre « Pour la vérité et la justice »,le second co-auteur étant le président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Dans ce livre, on retrouve de nombreuses révélations et confidences, souvent inédites, du président Gbagbo, déchu le 11 avril 2011 suite à l’intervention de l’armée française. Comment s’est déroulée cette collaboration ?

François Mattei : Durant cette période, cela a été sous la forme de visites amicales que je lui ai rendu plus d’une dizaine de fois. Nous avons eu l’occasion ensemble de parler de tout. Comme je le dis dans le prologue du livre, c’est une conversation ininterrompue puisque on se connait depuis plus d’une dizaine d’années. Je l’avais rencontré plusieurs fois à Abidjan. Nous avons continué à nous entretenir quand il était là-bas et moi ici, à Paris, quand il avait le loisir car les dix années de pouvoir qu’il a exercé en Côte d’Ivoire ont été plus qu’agitées. Donc on a une relation qui ne n’est jamais interrompue et je ne voulais pas que l’incarcération, en plus dans ces conditions-là, mette un terme à cette relation. Donc, on a continué à parler et à analyser la situation ensemble.

LVdlR : Vous avez beaucoup côtoyé Laurent Gbagbo, notamment depuis son incarcération en novembre 2011 à la prison de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye. Comment se sent-il ? Physiquement comme moralement.

F.M. : Physiquement, il était encore très atteint par les événements, notamment quand je l’ai rencontré la première fois, c’est-à-dire en juin 2012. Comme on le sait, il avait subi des bombardements dans sa résidence. Des bombardements très violents. Toute la maison a été détruite car il y a eu utilisation de munitions incendiaires. Il y avait donc énormément de fumée, des gaz toxiques qui ont gravement atteint les personnes qui se trouvaient sur place. Car dans la résidence et contrairement à ce qui a été beaucoup dit en France, il n’y avait ni armes lourdes et il y avait très peu de militaires. Il y avait surtout des amis, des parents, des ministres, ainsi que des enfants et notamment des bébés. Ils s’étaient tous réfugiés là croyant être en sécurité en pensant que jamais les troupes françaises n’oseraient bombarder, à cause d’un litige électoral, la résidence d’un président de la république élu auparavant dans des conditions régulières.

LVdlR : Pour vous, en tant que journaliste et en tant que personne qui avait suivi de près la crise ivoirienne, quelle fut la véritable raison de ce qui s’est passé ? Quel rôle le gouvernement français a-t-il joué dans cette affaire ?

F.M. : Le gouvernement français depuis toujours, ou plutôt depuis ce qu’on appelle l’indépendance des pays francophones d’Afrique, qui est en fait une dépendance organisée, et ce depuis 1960, a été non pas un arbitre mais un acteur principal des crises. En l’occurrence l’armée française qui est présente presque partout en Afrique francophone et ayant les capacités d’intervenir très vite, y compris ramener des renforts. Et depuis que Laurent Gbagbo est apparu sur la scène politique africaine, il n’a jamais été accepté à l’Elysée. Pourquoi ? Parce que l’Elysée avait ses favoris et notamment le successeur et héritier de Houphouët-Boigny, qui a été le premier président de la Côte d’Ivoire en 1960. Houphouët-Boigny était par ailleurs un ancien ministre de la IVème République française et a même participé à l’écriture de la constitution de la Vème République qui est toujours en usage en France. C’était un personnage aimé et connu du personnel politique de droite comme de gauche en France. Il n’a jamais lui-même d’ailleurs voulu l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Donc c’était évidemment un grand ami de la France. Et ensuite ses successeurs, comme M. Bédié, ont voulu suivre ses traces. Quant à M. Ouattara, qui a été formé aux Etats-Unis durant ses études, puis très vite devenu membre du FMI, avait lui aussi ses réseaux, ceux de la grande finance et de la grande politique occidentale. Ils étaient donc les favoris pour les élites occidentales car étant leurs amis. D’autant plus qu’il y avait des relations personnelles, aussi bien dans le cas de M. Bédié mais surtout dans le cas de M. Ouattara. Ce dernier connaissant personnellement les grands chefs d’entreprises français, ainsi que les hommes politiques de France, de droite comme de gauche. Il a donc un relationnel très important. Pour revenir à Laurent Gbagbo et pour parler du fait qu’il n’était pas apprécié à l’Elysée, la meilleure preuve est que dès qu’il a été élu, et personne n’avait absolument rien à lui reprocher, lui qui étant démocrate et qui a lutté pour le multipartisme, étant très francophile d’ailleurs, il lui ait tombé sur la tête un an et demi après l’élection, non seulement une attaque militaire mais aussi une occupation de 60% du territoire du pays, et qui a duré jusqu’à l’élection de 2010. Donc durant huit ans, il a dirigé le pays en contrôlant seulement 40% du territoire. L’autre partie, les 60% du pays, lui échappant totalement.

LVdlR : Donc finalement ce qui s’est passé est lié directement au fait que Laurent Gbagbo n’arrangeait pas les gros intérêts dont vous avez fait mention ?

F.M. : Laurent Gbagbo, il faut le savoir, n’a jamais plu à la classe politique parisienne. C’est une chose. Il a bien évidemment quelques amis à Paris, comme M. Emmanuelli, mais il n’a jamais plu à l’Elysée. Pourquoi ? Parce qu’il y a au fond de cela ce qu’il reste de la Françafrique et que l’opinion publique française ne connait pas. Cela est basé sur des piliers très précis. Après l’indépendance des années 1960, la Françafrique représentait la conservation de la dépendance de ces pays-là vis-à-vis de la France, y compris sur le plan militaire. Des accords de défense ont été conclus permettant à la France d’intervenir à tout moment sous la justification de défense des pays en question. D’autant plus et ce qu’il faut savoir c’est que dans ces accords, il y a également des clauses secrètes, qui garantissent à la France on va dire non pas la propriété du sous-sol mais l’accès prioritaire au sous-sol de tous ces pays. Que ce soit pour l’uranium, or, pétrole, tout ce qui s’y trouve. C’est le premier pilier. Le second étant le Franc CFA. Ce qui signifie que ces pays, 50 ans après leurs indépendances, n’ont pas de monnaie propre. Car la marque de la souveraineté d’un pays, ce n’est pas seulement un drapeau et un territoire, mais c’est également sa monnaie. Et ces pays n’ont pas de monnaie à eux. La monnaie des 14 pays ex-colonies françaises est fabriquée et imprimée en France, à Chamalières, ville d’origine de M. Giscard d’Estaing, mais en plus cette monnaie est garantie par ces pays-là, c’est-à-dire que sur toute leur exportation, que ce soit cacao, pétrole, or, uranium, etc…, on leur prenait 65% des devises qui entraient en Banque de France et aujourd’hui 50% des devises, qui pourtant devraient toutes leur revenir pour leur développement. Ces devises viennent donc en Banque de France et non pas dans leurs pays. Cela est inconnu de l’opinion publique en France aussi. Même chose pour l’or. Plusieurs pays africains étant très riches en or. Il y en a en Côte d’Ivoire mais il y en a encore plus au Mali. Donc pour garantir la monnaie, on prend l’or des pays africains qui se retrouve en Banque de France, à Paris, à quelques kilomètres de chez moi. S’ajoute à cela l’intervention dans les élections, comme on l’a déjà vu en 2010. On peut d’ailleurs prendre le cas assez caricatural du Gabon, qui est on peut dire la propriété privée de France dans le domaine du pétrole. On parle de démocratie en France, c’est très bien. On a basculé M. Gbagbo à cause du fait que soi-disant il n’était pas démocrate, ce qui est faux, et parallèlement dans un pays comme le Gabon, M. Bongo-père a régné pendant 41 ans, qui est par ailleurs un ancien de l’armée française, et aujourd’hui son fils, qui pourtant a été battu aux élections, occupe malgré tout le poste de président du pays, et félicité par nos élites politiques. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, M. Gbagbo a, lui, à juste titre dit qu’il a été élu et désigné comme vainqueur par l’institution suprême qu’est le Conseil constitutionnel. En France, on ne remet jamais en cause les décisions du Conseil constitutionnel. Lorsque Nicolas Sarkozy l’a fait à cause de ses comptes de campagnes qui étaient truqués, le président Hollande qui était en voyage à Tunis, a dit des phrases fortes, auxquelles j’adhère sur le fait que dans un pays démocratique il y a une institution juridique suprême, en l’occurrence le Conseil constitutionnel, chargé de trancher les litiges électoraux. Et si on remet en cause cette chose-là, il n’y a plus de démocratie. Il n’y a plus d’Etat. En Côte d’Ivoire, c’est le Conseil constitutionnel, qui a été fait sur le modèle exact du Conseil constitutionnel français, qui a désigné M. Gbagbo vainqueur des élections présidentielles. On accuse M. Gbagbo d’avoir mis quelqu’un en qui il a confiance, à la tête du Conseil constitutionnel. Pourtant, c’est la tradition en France aussi. A l’époque de Mitterrand, c’était Roland Dumas. Sous Chirac, c’était M. Debré. Pourquoi ? Car on met une personne de confiance pour assurer au fond une certaine stabilité de l’Etat.

LVdlR : Selon vous, l’opinion publique française est-elle suffisamment informée de ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire depuis la rébellion de 2002 et jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo ?

F.M. : Bien entendu non. L’opinion publique française est totalement ignorante de ce qui se passe en Afrique. Il a été dit aux Français que l’Afrique subsaharienne leur coutait très cher alors qu’en réalité elle leur rapporte beaucoup. Si ce n’est pas dire énormément. On leur dit beaucoup de choses, notamment on leur montre des gens qui se coupent en rondelles pour des raisons ethniques ou autres, sans donner toutes les raisons, et en particulier celles qui impliquent notre responsabilité, de leur sous-développement. Cela justifie en tout cas la présence militaire de l’armée française. Ou en d’autres termes, les interventions de ce qu’on appelle la communauté internationale. L’opinion publique française, elle, n’a même pas été tenue au courant par exemple du vote qui s’est passé en France, ce qui était pourtant facile à raconter pour les journalistes : au moment de l’élection présidentielle ivoirienne et compte tenu du fait qu’il y a de nombreux Ivoiriens en France, une communauté importante, les votes des Ivoiriens vivant en France ont été tout simplement annulés. Il y a eu des vandalismes terribles commis par les partisans du RDR (Rassemblement des Républicains, ndlr) d’Alassane Ouattara, qui ont été constatés à tous les coins de rue des grandes villes françaises. Les résultats ont été invalidés totalement. Pourquoi ? Parce que dans un pays qui représente un symbole pour la Côte d’Ivoire : la France, l’ancien colonisateur, Gbagbo avait gagné. J’ai les chiffres et je le dis dans le livre. Non seulement personne n’a enquêté sur ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire pendant le scrutin, où les médias ont simplement suivi ce qui leur a été dit par les canaux officiels, que ce soit le Quai d’Orsay, l’ONU ou l’Elysée, mais surtout, on n’a même pas enquêté au coin de nos propres rues. Que ce soit à Bordeaux, Lyon ou Paris.

 (A suivre)

http://french.ruvr.ru/2014_06_30/La-verite-finira-par-triompher-Entretien-avec-Francois-Mattei-Partie-1-0579/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Depuis son retour en Russie, la Crimée se porte de mieux en mieux

Depuis son retour en Russie, la Crimée se porte de mieux en mieux

On se souvient tous de ce jour. Le jour où justice historique fut faite : celui du 16 mars 2014. Les habitants de la Crimée avaient alors dans l’écrasante majorité fait le choix de retourner au sein de la Russie et quitter définitivement l’Etat ukrainien.

On se souvient également de l’énorme enthousiasme qu’a suscité ce choix au sein de la population criméenne. De même que dans le reste de la Russie. Larmes de joie chez les jeunes et les moins jeunes. Et surtout beaucoup d’espoir quant à l’avenir. Justement, qu’en est-il aujourd’hui ? Quels sont les sentiments régnant au sein des Criméens, puisque c’est bien de leur vie qu’il s’agit.

Eh bien, la Crimée, région ayant toujours possédé d’énormes opportunités (tourisme, agriculture et industrie vinicole notamment, sans parler de sa position stratégique en Mer Noire,…), était pourtant laissée à l’abandon par les différents pouvoirs ukrainiens, étant même devenue une région largement dépendante en terme de subventions de l’Etat central ukrainien. Pourtant rien d’étonnant : la Crimée n’a jamais inspiré confiance aux leaders ukrainiens qui ont toujours vu en elle le foyer des sentiments pro-russes.

Et lorsqu’il était devenu tout simplement impossible pour les habitants de la péninsule de rester au sein dudit Etat ukrainien, compte tenu des événements dans l’Ouest de l’Ukraine et à Kiev, ils ont pris leur avenir en main et ont choisi la voie du retour au sein de la Russie, qu’ils ont toujours considéré comme étant leur Mère-Patrie. À rappeler qu’au moment même de l’éclatement de l’URSS, les Criméens avaient déjà demandé à rejoindre la Fédération de Russie, demande restée sans réponse de la part du premier pouvoir de la nouvelle Russie de l’époque…

Aujourd’hui, après plus de trois mois qui ont suivi le ralliement à la Russie et en discutant avec les différents représentants de la Crimée, on s’aperçoit que l’enthousiasme n’a guère baissé. Bien au contraire. Un ami entrepreneur (ethniquement Ukrainien) me disait l’autre fois que depuis le ralliement à la Russie (pour lequel il a voté) et mis à part l’aspect de justice historique, les opportunités d’affaires sont devenues beaucoup plus intéressantes et surtout bien plus organisées, et ce malgré les nouvelles règles auxquelles il a fallu se conformer compte tenu du fait d’être désormais sous la juridiction d’un nouvel Etat.

Les Tatars de Crimée, ayant été la communauté qui était plus ou moins divisée sur la question du ralliement, eux, affirment être aujourd’hui rassurés et ne regrettent pas d’avoir choisi en majorité eux aussi le choix de rejoindre la Russie. Leur langue est désormais l’une des langues officielles de la Crimée. D’autre part, le président Poutine a comme il avait promis, signé le décret de réhabilitation des Tatars de Crimée, qui comme plusieurs autres peuples avaient été victimes de répressions des années 1930. Rien de cela n’avait été fait sous le pouvoir de Kiev.

Qu’en est-il économiquement parlant ? L’un des points à souligner dans cette question (cruciale) est la mise à niveau des salaires et retraites de la presqu’île au niveau moyen russe, soit une augmentation de plus de 2-3 fois selon les cas. L’autre aspect est de transformer la Crimée d’une région totalement dépendante (comme c’était le cas sous la domination de Kiev) en une région économiquement autonome et efficace, et compte tenu des atouts que possède la péninsule, les premiers résultats font ravir plus d’un.

Dans le domaine touristique, la Crimée qui a toujours attiré de nombreux touristes russes, en attirera aujourd’hui vraisemblablement un nombre bien plus conséquent, y compris pour des raisons patriotiques, bon nombre de citoyens russes privilégiant désormais les vacances à l’intérieur du pays et y voyant comme une sorte de réponse à la rhétorique des « sanctions » occidentales. Il est bien connu que les touristes russes sont parmi les plus dépensiers, et ce aux quatre coins du monde, mais lorsque certains pays menacent (tout en étant très dépendants des touristes russes), ces derniers répondent par un tourisme patriotique. Par ailleurs, grand nombre de foyers russes envoient aujourd’hui leurs enfants passer les vacances en Crimée, un peu comme à l’époque soviétique lorsque la péninsule était le principal centre balnéaire pour les enfants du pays.

La Crimée attire également grand nombre d’investisseurs, principalement russes mais pas seulement. Lors de la dernière visite de Vladimir Poutine en Chine, plusieurs hommes d’affaires et investisseurs chinois ont exprimé un vif intérêt pour différents projets en Crimée. Et mis à part nos amis chinois, de plus en plus d’investisseurs occidentaux et notamment européens s’intéressent activement eux aussi à la péninsule, et ce malgré les « positions » de leurs gouvernements. Beaucoup d’entre eux vont en Crimée et discutent des opportunités sur place.

A rappeler que la Russie investira près de 4 milliards d’euros par an dans le développement de la Crimée : le coup de pouce nécessaire pour les débuts. Une bonne partie de ces investissements iront dans l’infrastructure (complètement négligée sous le pouvoir ukrainien). L’Etat russe sera pour le moment le principal investisseur mais de plus en plus d’investisseurs privés participeront au fur et à mesure. En ce qui concerne le secteur de l’agriculture et malgré les tentatives de la part de Kiev de faire saboter les récoltes, notamment en coupant massivement l’eau à la presqu’île, au final les résultats sont loin d’être négatifs. Au contraire, les professionnels du domaine ne cachent pas leur optimisme.

Tout cela pour dire que la Crimée est désormais partie intégrante de la Fédération de Russie, non pas seulement juridiquement, mais bien économiquement, bien que beaucoup encore reste à faire. Le principal étant que dans le cœur des Criméens, la Russie et la Crimée sont désormais indivisibles. Et cela n’a pas de prix.

http://french.ruvr.ru/2014_06_27/Depuis-son-retour-en-Russie-la-Crimee-se-porte-de-mieux-en-mieux-1143/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Cessez-le-feu dans le Donbass : jusqu’à quand ?

Cessez-le-feu dans le Donbass : jusqu’à quand ?

Premier signe, si l’on peut dire ainsi, d’une lueur de paix (même provisoire) dans le Donbass : hier, un accord a été conclu entre les « autorités » de Kiev et les représentants des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, permettant ainsi ne serait-ce qu’un peu de respirer aux populations vivant une véritable catastrophe humanitaire.

Le cessez-le-feu durera jusqu’à 10 heures le 27 juin. Signe positif pour beaucoup. Même si et vraisemblablement des combats se poursuivent dans plusieurs zones. Certains se sont empressés d’affirmer que ledit cessez-le-feu n’est autre que le fruit de la bonne volonté de l’oligarque Porochenko, désormais président de l’Ukraine par la même occasion. Pourtant la réalité est toute autre.

L’armée ukrainienne, ou plutôt la « garde nationale », représentant l’avant-poste « sécuritaire » de l’Etat ukrainien actuel, constituée des ultra-nationalistes et néonazis, a montré toute sa limite, ou en d’autres termes s’est cassée le nez, dans l’expédition punitive contre Novorossia (Etat fédéral de Nouvelle-Russie, réunissant désormais la République populaire de Donetsk et de Lougansk). Et ce malgré les crimes massifs commis contre la population civile. A l’instar de la Syrie, où les extrémistes salafistes ont après massacres sur massacres, finalement compris avoir raté leur « mission » et se concentrent aujourd’hui sur l’Irak voisin, les néonazis ukrainiens eux, ont vite compris qu’ils ne pourront pas écraser la volonté populaire des habitants des ex-régions ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk, même en commettant les pires crimes contre l’humanité, tuant femmes, enfants et personnes âgées, le tout sans aucune vergogne.

La réalité aussi est que les pseudo-autorités de Kiev ont fini par s’asseoir à la table des négociations avec les représentants légitimes de Donetsk et de Lougansk, constituant ainsi de facto une reconnaissance de l’indépendance de ces républiques, qu’ils avaient encore tout récemment promis « d’écraser ». Pourtant est-ce si étonnant ? Pas vraiment : nettoyage ethnique et linguistique raté. Projet de génocide total également raté, du moins pour l’instant. Alors que se passera-t-il après le coup des 10 heures du 27 juin ? Plusieurs options sont possibles. Les principales étant : soit de nouvelles négociations auront lieu qui permettront (peut-être) d’aboutir à une paix plus durable. Soit les combats reprendront.

Il est à noter que selon plusieurs sources et témoins sur place, les combats se poursuivent toujours en ce moment, malgré l’accord de cessez-le-feu. Principale raison à cela ? Un certain Igor Kolomoïsky, oligarque israélo-ukrainien, probablement le principal sponsor de l’expédition punitive dirigée contre les populations de Novorossia, et qui a déjà ouvertement déclaré (hier) que « ses troupes » (il a désormais sa propre armée constituée très principalement de nazillons), ne respecteront pas le cessez-le-feu.

Pour ceux qui connaissent peu ou pas ce personnage, il est à dire que c’est un sioniste déclaré, soutien actif de l’extrême-droite israélienne, et qui parallèlement ne cache aucunement sa sympathie aux banderistes ukrainiens (partisans du collabo nazi ukrainien Stepan Bandera). En effet, toute la contradiction est là. Certains se demanderont comment il est possible d’être Juif et de soutenir des personnages ouvertement néonazis et antisémites ? C’est pourtant assez simple. Lorsqu’on a affaire à des extrémistes de tout poil, qu’ils soient néonazis, sionistes, salafistes, satanistes & compagnie, ils sont toujours prêts à fermer les yeux sur leurs divergences internes, et à s’allier entre eux (pour une période plus ou moins longue ou courte), du moment que cela permette d’atteindre leurs objectifs. D’autant plus lorsque de gros intérêts sont en jeu. Et les principaux intérêts financiers de Kolomoïsky se trouvent justement aux portes des républiques de Donetsk et de Lougansk, dans la région de Dniepropetrovsk plus précisément. Donc pour lui, l’antisémitisme de « Praviy sektor » et autres « organisations » du même type, ne constitue vraisemblablement aucun problème, du moment qu’il puisse les utiliser à son profit. Antisémites ? Aucun souci pour les Kolomoïsky & consorts, du moment que lesdits nazillons ne sont pas opposés à l’idéologie sioniste raciste qu’il représente, et qu’ils ne gênent pas ses intérêts.

Et lorsque ce genre de « personnage » utilise son poids financier pour armer d’autres extrémistes, il est peu étonnant que tout effort de paix puisse être vain. D’autre part il est à noter que les républiques de Donetsk et de Lougansk n’entendent aujourd’hui plus discuter de tout projet de fédéralisation (voulue au départ du conflit), surtout après avoir vu ce dont sont capables les nouveaux fascistes du XXIème siècle, pour qui tuer femmes, enfants et vieillards ne constitue en rien une épreuve morale. Les résistants antifascistes du Donbass défendront donc leur indépendance jusqu’au bout.

Porochenko, lui, a peut-être besoin d’une courte pause avant d’engager de nouveaux combats. C’est ce que s’accordent à penser bon nombre de spécialistes, aussi bien russes qu’étrangers. Peut-être a-t-il besoin aussi d’avoir quelques « consultations » avec ses « amis » de la CIA ? L’autre problème aussi pour Porochenko est que si il tente d’aller vraiment vers la paix (difficile à croire mais sait-on jamais), il risque d’être très rapidement déchu par les nouveaux maitres des rues de l’Ukraine, qui ne sont autres que les néonazis armés jusqu’aux dents, financés par le même sinistre Kolomoïsky, qui attend peut-être à son tour son « grand moment de gloire ». Pendant ce temps, la Cour pénale internationale n’émet aucun mandat d’arrêt (sommes-nous si surpris ?) contre ce même Kolomoïsky, commanditaire d’un génocide, ainsi que les autres criminels fascistes : Tourtchinov, Avakov, Iaroch, Tiagnibok & consorts.

Quoiqu’il en soit, lesdits et autres criminels ne casseront pas la résistance. L’histoire de l’humanité s’écrit aujourd’hui sous nos yeux. Le nazisme renait ouvertement mais des résistants sont là, sacrifiant chaque jour qui passe leur vie, pour que la peste brune, dans toutes ses nuances et versions, ne puisse jamais renaitre. Et cette histoire leur donnera certainement raison !

http://french.ruvr.ru/2014_06_25/Cessez-le-feu-dans-le-Donbass-jusqu-a-quand-9053/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Situation en Irak : résultat de la politique US & consorts

Situation en Irak : résultat de la politique US & consorts

Les derniers jours sont marqués par la situation catastrophique en Irak. Ce pays martyr ayant déjà tant souffert de l’occupation impérialiste étasunienne, ainsi que de leurs satellites, des attentats extrémistes pratiquement quotidiens, de la division confessionnelle d’un pays longtemps uni, des centaines de milliers de morts au sein de la population civile et des millions de réfugiés éparpillés aux quatre coins du monde, aujourd’hui se retrouve de nouveau martyrisé. Par qui ? Par les mêmes qui martyrisent la Syrie, avec la bienveillance des élites politiques, médiatiques et financières occidentales.

Il était plus qu’étonnant de lire, d’écouter et de regarder les principaux médias occidentaux ces derniers jours, notamment CNN. A les en croire, ils sont tous tellement préoccupés par la situation en Irak. Hypocrisie encore et toujours, même pas voilée. En effet, les analystes de la chaine étasunienne CNN parlent d’une situation très compliquée, dans « ce qu’il reste de l’Irak »…Tout en oubliant de mentionner qui a créé ce chaos dans ce pays tantôt prospère et uni.

De même qu’en oubliant de rappeler l’occupation de ce pays, civilisation millénaire, détruit et anéanti par la barbarie néocoloniale, et en premier lieu par celle du pays qu’ils représentent : les USA. En général et comme d’habitude, du « vrai journalisme objectif ». Pourtant, personne aujourd’hui ne se fait plus d’illusions sur les raisons de l’occupation étasunienne de l’Irak. Les contes de fées sur les armes de destruction massive jamais trouvées nous rappellent à juste titre les vraies « raisons » de l’intervention occidentale : pillage des ressources naturelles et culturelles de l’Irak, ainsi que le désir de se débarrasser des leaders menant une politique indépendante, qui ne s’accorde pas avec la vision de l’ex-principale puissance mondiale.

Aujourd’hui, les terroristes salafistes de l’ISIS (Islamic State in Irak and Syria), dont le but est de créer un califat islamique en Irak et en Syrie (comme leur nom l’indique étant très actifs dans les deux pays), sont finalement présentés par les médias US comme de dangereux extrémistes. Pourtant, n’est-ce pas les mêmes qu’ils présentaient hier encore comme « des combattants de la liberté » en Syrie, luttant contre la « dictature de Bachar al-Assad » ? En général et comme on dit, le ridicule ne tue pas sauf que dans le cas de la politique US & consorts, le ridicule tue justement. Et tue massivement, des Etats et nations toutes entières.

La situation actuelle en Irak est effectivement plus que préoccupante. Le pays est de nouveau en proie à une violence hyper active, et les criminels salafistes après avoir occupé plusieurs principales villes du pays, dont Mossoul (deuxième ville de l’Irak), avancent aujourd’hui sur trois fronts vers la capitale Bagdad. Vraisemblablement après avoir échoué en Syrie face à l’Armée arabe syrienne et les unités d’auto-défense populaires, les salafistes auraient-ils décidé de faire passer leur rage et leur désir de massacres sur l’Irak voisin ? Oui, mais pas seulement.

En général, ces extrémistes ont en effet pour but de créer un califat islamique aussi grand que possible. Peu importe si à un moment ou un autre, il faut le faire avec l’appui des USA et des autres puissances occidentales, ou encore Israël. Mais comme on le disait déjà, ce genre « d’alliances » sont de courtes durées, chacun poursuivant son propre objectif. La seule véritable chose qui les rassemble est de semer le chaos aux quatre coins du monde.

« L’inquiétude » donc des élites occidentales, politiques comme médiatiques, quant au sort de l’Irak, n’est qu’une hypocrisie supplémentaire. La tragédie que vivent différents peuples à travers la planète, dont irakien et syrien, n’est que le résultat de cette politique raciste, néocoloniale et hypocrite par-dessus tout. Mais le monde a énormément changé. Les USA & compagnie ne sont plus les maitres du monde, et ils le savent parfaitement. Et le chaos qu’ils ont semé dans différents pays, va devoir être résolu par les peuples de ces pays, probablement avec l’assistance des puissances respectant la souveraineté des Etats, dont les pays des BRICS.

Pour le moment, nous continuerons à suivre attentivement la situation en Irak et en Syrie. Tout en sachant que ce n’est pas demain qu’un pays nommé USA, cessera ses « alliances » avec des extrémistes de tout bord, intégristes salafistes ou néonazis, partout où cela l’arrange (ou plutôt où cela arrange ses « élites »). A l’humanité toute entière donc de faire entendre sa voix et de faire rempart face à cette politique criminelle. Beaucoup trop de peuples ont été martyrisés au fil de l’histoire récente et moins récente, et ce pratiquement dans toutes les régions de notre planète, sans exception. Il est grand temps de dire : stop !

http://french.ruvr.ru/2014_06_15/Situation-en-Irak-resultat-de-la-politique-US-consorts-9014/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

« L’Afrique se doit d’être respectée ». Entretien avec Thierry Mbepgue

« L’Afrique se doit d’être respectée ». Entretien avec Thierry Mbepgue

Dans le cadre de nos articles consacrés au continent africain et au panafricanisme, nous avons le plaisir aujourd’hui de nous entretenir avec Thierry Mbepgue, président fondateur du Mouvement Africain pour la Libération du Continent (MALCON).

Mikhail Gamandiy-Egorov, La Voix de la Russie : M. Mbepgue, bonjour ! Pourriez-vous vous présenter brièvement ?

Thierry Mbepgue : Bonjour M. Gamandiy-Egorov ! Je suis un patriote et souverainiste camerounais. Etant président fondateur du Mouvement Africain pour la Libération du Continent (MALCON), je milite également au sein du Réseau Mondial des Défenseurs de la Cause Africaine (RMDCA), où j’occupe le poste de Secrétaire général adjoint. Par ailleurs, je suis également auteur de l’ouvrage « Le chemin de la liberté » dans lequel je dénonce l’impérialisme occidental en Afrique.

LVdlR : Vous dirigez un mouvement politique, en l’occurrence le Mouvement Africain pour la Libération du Continent. Quelles sont les idées et les principes fondateurs de votre mouvement ?

T.M. : Unité, liberté, démocratie. Nous sommes pour une Afrique libre et souveraine. Le MALCON lutte pour non seulement redonner le pouvoir au peuple en tant qu’expression de la souveraineté populaire, en proposant des solutions concrètes, mais également afin de résoudre les défis auxquels les populations et nations sont ou seront confrontées. De même que faire comprendre aux populations africaines la nécessité de mettre sur pied une nouvelle forme de coopération qui va impliquer le respect de la personne humaine et la souveraineté des pays du continent africain. La nature des relations internationales en l’état actuel est la cause de tout le désordre que nous vivons en Afrique.

LVdlR : L’Afrique fait l’objet d’incessantes interventions occidentales. La Côte d’Ivoire, la Libye, le Mali, la République centrafricaine et d’autres pays en sont les exemples les plus récents. En ce qui concerne votre pays, le Cameroun, quelle est la situation actuelle au niveau de son indépendance et de sa souveraineté ?

T.M. : Avant de répondre à cette question, je vais attirer votre attention sur le fait que les pays que vous avez cité ont un point en commun et ce point est « la France ». L’armée française est intervenue en toute illégalité dans un pays indépendant et souverain comme la Côte d’Ivoire, au point de bombarder pendant des jours et des nuits la présidence de la république avant de capturer ensuite son président, Laurent Gbagbo, qui est injustement détenu à La Haye aujourd’hui. Je me demande toujours pourquoi et en tant que qui la France doit avoir le droit de vie ou de mort sur les différents peuples africains ? La France sous Nicolas Sarkozy avait pris la tête d’un groupe de pays qui se fait appeler dorénavant « communauté internationale » pour envahir la Libye et assassiner ensuite son leader, le colonel Kadhafi. La même France encore jouera les pompiers pyromanes au Mali et en République Centrafricaine. Voila pourquoi je vous disais tout à l’heure qu’il était très important pour nous Africains de mettre sur pied une nouvelle forme de coopération qui va impliquer le respect de la personne humaine et la souveraineté des Etats africains.

En ce qui concerne mon pays le Cameroun, sachez que son indépendance et sa souveraineté sont menacés par la même hyène qui avait mis le feu en Côte d’Ivoire, en Libye, au Mali et en RCA depuis que le président a décidé de regarder vers la Russie et la Chine. Les stratégies sont les mêmes : semer le chaos à l’intérieur pour intervenir. Brûler pour venir en pompier nécessite malheureusement la coopération des personnes au Cameroun capables d’accepter de jouer ce rôle, ce que l’impérialiste a du mal à trouver. L’impérialiste a essayé hier d’instrumentaliser les rebelles centrafricains pour attaquer le Cameroun, d’où de nombreuses incursions de la Seleka dans nos frontières de l’Est. Aujourd’hui encore, il essaie d’utiliser désespérément Boko Haram pour cette misérable tâche qui selon leur plan va entrainer une intervention occidentale dans le nord du Cameroun, sous le fallacieux prétexte de lutte contre le terrorisme international. Tout le peuple camerounais est conscient de ce qui se passe et est prêt à faire face à tout ce qui adviendra.

LVdlR : Quelle vision avez-vous des perspectives des relations extérieures du Cameroun et de l’Afrique en général ?

T.M. : Les relations extérieures en l’état actuel sont contreproductives pour le continent africain. Et tant que celles-ci ne seront pas revues dès maintenant, ne comptez pas non plus qu’elles s’améliorent dans le futur. Il faut dans l’urgence faire comprendre aux colonisateurs qu’ils doivent oublier leur passé de colons, qu’ils doivent prendre la posture des pays amis qui n’ont pas le droit de s’immiscer dans les affaires internes des autres pays.

LVdlR : L’actualité récente est notamment dominée par ce qui se passe au Nigéria voisin, notamment à travers les actes de l’organisation terroriste Boko Haram, que vous avez mentionné. On entend effectivement et déjà parler des répercussions sur le Cameroun, notamment au niveau des régions frontalières. Qu’en est-il ? Que représente Boko Haram selon vous ?

T.M. : Boko Haram est-il seulement un groupe terroriste ? Pas selon moi. Observez le comportement des autres groupes terroristes dans le monde, faites la comparaison avec Boko Haram et vous comprendrez qu’il y a une différence entre un terroriste et une personne mandatée pour perpétrer des actes terroristes afin de faire plier une autre personne dans la prise d’une décision capitale. Donc pour moi, cette secte est un groupuscule de bandits de grand chemin qui de part ses agissements a démontré qu’il opère pour le compte d’une ou plusieurs puissances. Mais laquelle ? Certainement celle à qui profitent ces nombreuses incursions dans la partie nord du Cameroun. Tout ces incursions dans le nord de mon pays ne vise qu’a rendre cette zone infréquentable, à traumatiser le peuple et le pousser à mettre la pression sur le gouvernement qui face à cela se trouvera dans l’obligation d’accepter la proposition d’aide pour une intervention militaire que la France lui fait. Que ces puissances qui ont demandé et obtenu un dialogue entre le gouvernement nigérian et cette secte vous disent pourquoi ils ont déclenché la campagne de médiatisation de Boko Haram après la capture des 200 filles au Nigeria, alors que tout pouvait se faire en toute discrétion comme les Occidentaux ont l’habitude de le faire ailleurs ? Que l’ONU vous dise pourquoi ce n’est que maintenant qu’elle reconnait Boko Haram comme une organisation terroriste alors que celle-ci opère dans le nord du Nigeria depuis 2002 ?

LVdlR : Quel espoir avez-vous pour le futur de votre pays et de votre continent ?

T.M. : La diversification constatée au niveau de la coopération entre le Cameroun et l’extérieur représente un espoir pour le développement de mon pays, car aucune puissance ne peut se targuer dorénavant d’avoir le monopole des richesses du Cameroun. La non présence militaire française au Cameroun constitue véritablement une source d’espoir pour le peuple que nous sommes car c’est cette présence qui a toujours été la cause des coups d’Etat à répétition et des rebellions dans les pays d’Afrique. Et vous savez comme moi qu’un pays en crise est un pays sans repère, sans futur. Je voudrais cependant profiter de cette occasion pour rappeler à mes frères camerounais que c’est dans ces conditions de paix et de non ingérence extérieure qu’un peuple peut régler ses comptes avec ses dirigeants, peut lutter contre la corruption ou même exiger le départ d’un dirigeant véreux. Le réveil de l’Afrique fait trembler des puissants de ce monde et c’est un signe annonciateur d’une Afrique nouvelle qui se pointe à l’horizon. Jetez votre regard vers l’horizon et vous verrez un continent africain libre et indépendant, un continent où tous les enfants d’Afrique parlent d’une même voix. Un continent en paix, sans guerre, ni rébellion armée. Un continent où tous les enfants d’Afrique se sont levés car ayant compris enfin qu’ils sont faits pour vivre ensemble, un continent où tous les hommes respecteront la dignité de la personne humaine.

LVdlR : Mis à part les relations très importantes entre l’Afrique et la Chine, que pensez-vous des perspectives de développement accéléré des relations entre l’Afrique et les autres pays des BRICS, dont la Russie ?

T.M. : Les Africains veulent être respectés, ils veulent traiter avec des pays qui respectent la personne humaine et non des pays voyous qui n’ont pour seule raison de traiter avec vous que le pillage de vos ressources. Les Africains veulent traiter avec des pays qui se soucient de leur développement et non des pays qui constituent un frein à leurs développements. Et je crois que la Russie et la Chine font partir des pays qui peuvent aider l’Afrique à se développer tant sur le plan militaire que sur le plan économique. La Russie est devenue le pays sur lequel les Africains doivent s’accrocher pour éviter cette maladie qui les ronge depuis plus de 60 années maintenant. Tous les pays africains ne rêvent aujourd’hui que d’atteindre l’émergence afin d’intégrer les BRICS parce que certainement c’est par là que se trouve leur salut. L’avenir nous situera.

LVdlR : M. Mbepgue, je vous remercie d’avoir répondu à nos questions !

T.M. : C’est moi qui vous remercie pour cette marque de considération et souhaite beaucoup de réussites à votre média. Je souhaite que vous continuiez d’être le grand média qui rétablisse la vérité sur les nombreux mensonges sur l’Afrique.

http://french.ruvr.ru/2014_06_04/L-Afrique-se-doit-d-etre-respectee-Entretien-avec-Thierry-Mbepgue-8624/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

L’Union économique eurasiatique est désormais un fait réel

L’Union économique eurasiatique est désormais un fait réel

C’est fait. C’est officiel. L’Union économique eurasiatique n’est désormais plus juste un projet ambitieux mais bien une réalité. Une réalité que personne ne pourra remettre en cause.

Les présidents de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan ont donc signé en ce jeudi 29 mai, à Astana, capitale du Kazakhstan, l’accord en question qui officialise d’un grand pas supplémentaire l’intégration eurasienne.

« Une nouvelle organisation économique a vu le jour sur la scène internationale », a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Toujours selon lui, ledit accord « est d’une importance historique. En fait, nous formons désormais le plus important marché unique dans l’espace de la CEI avec un potentiel de production, technologique et scientifique énorme, ainsi qu’avec des ressources naturelles colossales ».

Vraisemblablement et après la nouvelle victoire géopolitique de la Russie d’il y a quelques jours, qui a suivi la signature d’un très grand nombre d’accords en Chine, confirmant ainsi l’alliance russo-chinoise, maintenant c’est au tour du projet eurasiatique de passer à l’étape supérieure dans le monde multipolaire, où nous vivons. Plusieurs pays ont déjà exprimé leur vif intérêt à former des liens privilégiés avec l’Union économique eurasiatique, y compris en formant des zones de libre-échange. Parmi ces pays, on peut citer la Chine, le Vietnam, l’Inde ou encore la Syrie.

A rappeler que l’Union économique eurasiatique de la Russie, de la Biélorussie et du Kazakhstan constituera une forme avancée d’intégration de ces trois pays, qui sont déjà membres de l’Union douanière. Il est également à noter que mis à part les trois pays ayant signé l’accord, de nouveaux membres rejoindront d’ici peu l’union. Tout d’abord l’Arménie. Puis le Kirghizistan. D’autres pays issus de l’ex-URSS expriment également leur désir d’intégration.

En parlant de l’aspect économique et comme l’a bien noté le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, le volume total des économies des trois pays représente à l’heure d’aujourd’hui 2,2 billions de dollars. Quant à la croissance du PIB global, elle pourrait atteindre 900 milliards de dollars d’ici 2030.

Mis à part l’aspect économique qui bien évidemment représente un rôle colossal, il faut tout de même aussi bien noter l’aspect géopolitique, que redoutent tellement les élites occidentales. En effet, on avance à grands pas vers l’Union eurasiatique, qui comprendra au moins six pays de l’ex-Union soviétique : la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Un projet que les élites étasuniennes, dont Hillary Clinton, avait déjà promis de faire échouer…

Mais comme nous le montre l’actualité récente, les paroles sont une chose. Les actes en sont une autre. Le monde a énormément changé. L’Occident politique, financier et médiatique ne détient plus le monopole de la destinée du monde. Cette époque du diktat global est tout simplement révolue et hors-sujet. Les récentes et moins récentes déclarations et gestes de l’élite occidentale rappelle étrangement les actes de désespoir de gens en train de s’accrocher à tout ce qu’ils peuvent dans un bateau qui coule. On se souvient tous du tristement célèbre Titanic, que ses créateurs affirmaient insubmersible. On connait tous la fin tragique de son histoire.

Peut-être donc que les élites occidentales devraient sérieusement commencer à écouter la voix de leurs peuples et se concentrer sur la résolution de leurs problèmes internes plutôt que d’aller « prêcher » la mauvaise parole aux quatre coins du monde. Il est vrai qu’un certain nombre de pays du monde sont encore sous le joug et leurs peuples luttent activement pour arracher la liberté.

Mais au vu des événements des derniers mois, on vit non pas le début mais déjà la première phase active de la nouvelle réalité mondiale, celle du monde multipolaire, à laquelle tant de monde aspirait. Les projets de l’Union eurasiatique, de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), ainsi que bien évidemment des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai ne feront que renforcer et étendre cette nouvelle réalité. Le monde et l’humanité commencent enfin à respirer.

http://french.ruvr.ru/2014_05_30/L-Union-economique-eurasiatique-est-desormais-un-fait-reel-4881/

Mikhail Gamandiy-Egorov