Archives mensuelles : août 2014

« Les habitants de Novorossia attendent notre victoire ! ». Entretien avec Alan Mamiev, volontaire-résistant du bataillon « Vostok »

« Les habitants de Novorossia attendent notre victoire ! ». Entretien avec Alan Mamiev, volontaire-résistant du bataillon « Vostok »

Novorossia résiste. Elle ne tombe pas. Depuis que la junte de Kiev ait décidé d’éliminer la population du Sud-Est d’un Etat qui jadis s’appelait l’Ukraine, la résistance y a joué un rôle clé et ce malgré le fait que les troupes fascistes envoyés par Kiev ont tout de même « réussi » à commettre un très grand nombre de crimes contre les civils du Donbass. Entretien aujourd’hui avec l’un de ces résistants, Alan Mamiev, volontaire au sein du bataillon « Vostok » (l’Est), originaire d’Ossétie.

Mikhail Gamandiy-Egorov, La Voix de la Russie : Alan, bonjour ! Pourriez-vous si possible brièvement vous présenter à nos lecteurs francophones ?

Alan Mamiev : Je m’appelle Alan (surnom « Koba »), je fais partie des volontaires du bataillon « Vostok ». Je suis originaire d’Ossétie et je suis arrivé ici en tant que volontaire pour combattre le néofascisme. Car je considère que les banderovtsy (partisans du collabo nazi Stepan Bandera et membres d’organisations néonazies et ultra-nationalistes, ndlr) qui ont pris le pouvoir à Kiev doivent être combattus. J’insisterai sur un fait, je ne parle aucunement du peuple ukrainien car la junte qui a pris le pouvoir à Kiev ne représente pas tout le peuple ukrainien. Il s’agit d’un groupe de personnages minoritaire. Lorsqu’on parle par exemple du nazisme en Allemagne, fait-on allusion à tout le peuple allemand ? Jamais. Donc ceux qui représentent nos ennemis sont ces groupes de néofascistes contre lesquels moi et mes camarades sommes venus lutter. Mais j’insiste : aucunement contre le peuple ukrainien. Nous luttons contre cette peste néonazie des partisans de Bandera.

LVdlR : Cela fait combien de temps que vous êtes à Novorossia ?

Alan Mamiev : En ce qui me concerne, cela fait deux mois. Depuis que les combats d’envergure aient commencé.

LVdlR : Comment décririez-vous la situation actuelle ?

Alan Mamiev : Il y a une guerre de positions. Sur certains endroits du front, nous avons dû reculer, sur d’autres nous avons avancé. Mais j’aimerai porter votre attention sur un point très important. Nous représentons à la base des unités d’auto-défense, l’armée insurrectionnelle, et nous devons faire face aussi bien à l’armée régulière ukrainienne qu’aux différents groupes d’extrémistes. En face de nous, nous avons affaire à une armée importante et avec tous les moyens qui en découlent. Donc évidemment nous nous trouvons dans des conditions totalement inégales. Que ce soit sur le plan quantitatif des effectifs armés, qu’en termes de matériel militaire, ainsi que dans les autres domaines. Mais nous résistons malgré tout.

LVdlR : A ma connaissance le bataillon « Vostok » est très international. Quelles nationalités sont représentées parmi les volontaires ?

Alan Mamiev : En effet. Une vraie brigade internationale. Au sein de « Vostok », nous avons des représentants de pratiquement tous les peuples de l’ex-URSS. Du Caucase notamment car nous avons des combattants nord et sud-ossètes, arméniens, géorgiens, ainsi que d’autres régions comme par exemple de Bouriatie. En ce qui concerne les volontaires venus en dehors de l’ex-URSS, nous avons des citoyens français, britanniques, un citoyen allemand, des volontaires antifascistes espagnols… Un vrai groupe international.

LVdlR : Si je comprends bien, toutes ces personnes sont unies par l’antifascisme ?

Alan Mamiev : Oui, exactement. Nous luttons tous contre le néofascisme. J’imagine que certaines personnes en Occident et notamment en Europe, ne connaissent pas ou ne comprennent pas ce qui se passe vraiment ici. Car ce qui se passe ici c’est justement la renaissance du fascisme, dans les pires formes qui soient. D’une certaine manière, cela ressemble à ce qui s’est passé en Espagne avant la Seconde guerre mondiale (Guerre civile espagnole qui opposa de 1936 à 1939 les profascistes aux républicains, ndlr).

LVdlR : Savez-vous que les médias occidentaux décrivent le tout d’une manière trop souvent différente ?

Alan Mamiev : Oui et cela n’est guère surprenant. Lors de la montée au pouvoir d’Hitler, les médias occidentaux avaient longtemps donné une image de lui fort positive.

LVdlR : Il y a par ailleurs un mythe souvent propagé par ces mêmes médias du mainstream, qui affirme qu’au Donbass ce ne sont majoritairement pas des habitants locaux qui combattent contre la junte kiévienne, mais des citoyens russes et autres. Qu’en est-il vraiment ?

Alan Mamiev : Si on parle en termes de pourcentage, au sein des forces de résistance les habitants locaux constituent 95-96% du nombre total des combattants. Le reste étant des volontaires comme moi et mes camarades.

LVdlR : Comme vous l’avez noté précédemment, mis à part le fait que devez faire face aux différents groupes néonazis et ultra-nationalistes issus majoritairement d’Ukraine de l’ouest, vous devez également résister à l’armée régulière. Quelles sont les perspectives de la résistance ? Etes-vous optimiste quant à la victoire ?

Alan Mamiev : Vous savez le temps travaille en notre faveur. Mis à part les problèmes militaires, le fait que la junte de Kiev ne réussit pas à écraser la résistance de Novorossia, d’ici très peu de temps, la junte aura d’autres très grands problèmes. En premier lieu économiques. Chute de la production industrielle qui se trouve très majoritairement au Donbass. Chute de la production agricole. Et vraisemblablement de très sérieux problèmes avec la réception du gaz. Donc tous ces problèmes économiques feront exploser la junte de l’intérieur. D’ici probablement l’automne, la junte sera confrontée à énormément de problèmes internes, au sein même des territoires occupés ukrainiens qu’elle contrôle pour le moment. La très grave crise économique qui est déjà en cours sera encore plus aggravée d’ici l’automne. Nous, notre objectif est de tenir jusque-là.

LVdlR : Pensez-vous qu’alors la junte sera forcée de reconnaitre le fait que Novorossia est une réalité qui ne peut être remise en question ?

Alan Mamiev : Après tous les crimes qui ont été commis par la junte néofasciste contre la population de Novorossia, leur « reconnaissance » ne vaudrait pratiquement rien. Ce n’est aucunement suffisant. Ils vont devoir répondre pour tous les crimes et massacres commis. On se souvient tous de la tragédie d’Odessa. Chaque jour je vois des civils qui se font tuer par les troupes de la junte kiévienne. Ils bombardent la population civile avec des systèmes de lance-roquettes Grad, Smerch, Ouragan. Des utilisations complètement inadmissibles lorsqu’elles sont utilisées dans des conditions urbaines et contre la population civile. Eux, ils l’utilisent. Fort heureusement encore que l’Ukraine durant les années 1990 s’était débarrassée de l’arme nucléaire. Sinon, je n’ai pratiquement aucun doute qu’ils auraient utilisé contre les habitants du Donbass. D’autant plus qu’on se souvient tous des déclarations de Ioulia Timochenko qui avait exprimé un vif désir d’éradiquer toute la population du Donbass avec des armes nucléaires. Très fort heureusement ils ne les ont pas. Mais cela ne les empêche nullement de perpétrer des massacres massifs contre la population civile. Leurs cibles préférées étant les hôpitaux, les écoles, les bâtiments résidentiels. Devant nos yeux, des bâtiments de neufs étages ont été entièrement détruits après des bombardements par l’artillerie lourde.

LVdlR : La situation humanitaire est donc très difficile pour les habitants du Donbass ?

Alan Mamiev : Extrêmement difficile. Ici, à Iassinovataïa où je me trouve, la ville est coupée en eau et en électricité. Le gaz est resté présent seulement dans quelques foyers. Il n’y a plus de produits alimentaires de base, tel que le pain. Les résistants font en sorte de préparer avec les moyens du bord le pain afin de le distribuer gratuitement aux habitants. La ville de Donetsk se trouve également dans une situation humanitaire très difficile. Personnellement, j’ai vraiment l’impression que la junte de Kiev combat ouvertement la population civile du Donbass. Pas autant la résistance que la population civile. A chaque fois qu’ils ont des affrontements directs avec nous, ils subissent de bien grosses pertes. Evidemment, il est donc beaucoup plus facile de viser les civils de loin comme cibles avec de l’armement lourd.

LVdlR : Abordons un autre thème que le mainstream occidental préfère éviter. Selon vous, en cas d’absence d’une résistance féroce à Donbass contre la junte kiévienne, l’option du génocide contre la population de Novorossia serait d’actualité ?

Alan Mamiev : Je pense que oui. Car l’idéologie de ceux qui ont pris le pouvoir à Kiev est justement celle qui se base sur l’idée de création d’un Etat mononational. Une seule langue, une seule version admise de l’histoire, un seul peuple ethnique. Tous ceux qui refusent cette idéologie dans ce que la junte appelle « l’espace culturel ukrainien », devront soit quitter leur territoire, soit être exterminés. C’était l’objectif de Stepan Bandera. C’est l’objectif des nouveaux banderovsty aujourd’hui. « L’Ukraine pour les Ukrainiens ethniques ! », voici leur slogan. Les autres doivent être selon eux écrasés et supprimés.

LVdlR : Y compris les habitants ethniquement ukrainiens qui refusent cette idéologie ?

Alan Mamiev : Exactement ! Les mêmes idées de base et objectifs que ceux de l’Allemagne nazie. Dans un pays multiethnique et de plusieurs langues courantes, ce genre d’idéologie amène inévitablement la guerre civile. C’est le cas aujourd’hui. Comme c’était d’ailleurs le cas lorsque les nazis ukrainiens de Stepan Bandera avaient durant la Seconde guerre mondiale massivement massacré les Russes, Polonais, Juifs, ainsi que d’autres Ukrainiens qui ne partageaient pas leur vision. L’histoire se répète. Et dans cette situation, soit il faut se soumettre, soit résister et combattre. Novorossia a fait le choix de la seconde option.

LVdlR : Autre question pour le futur plus ou moins proche. Comment Novorossia pourra coexister avec un Etat ukrainien dirigé par la junte actuelle et avec l’idéologie qui en ressort ?

Alan Mamiev : Selon moi, cette coexistence est impossible. Mais je pense que la junte ne pourra pas rester bien longtemps au pouvoir. Surtout avec les énormes problèmes économiques qui sont déjà d’actualité et qui le sauront encore beaucoup plus d’ici peu de temps. Les mêmes personnes qui avaient soutenu ce qu’il appelle la « révolution du Maïdan » se retourneront contre ceux qu’ils ont portés au pouvoir. La junte le comprend parfaitement et se prépare déjà à cela. Les représentants de la junte qui travaillent pour des intérêts extra-ukrainiens et dont les familles majoritairement vivent déjà en Occident, leurs comptes bancaires et intérêts y sont également, partiront le moment venu aussi. Ils laisseront leur pays dans le chaos qu’ils ont eux-mêmes créé. Les USA qui sont les principaux instigateurs de ce chaos comprennent aujourd’hui parfaitement qu’ils n’ont pas les moyens d’établir durablement leur nouvel ordre mondial, y compris les moyens économiques. Leur objectif est donc désormais de créer le nouvel désordre mondial, ou en d’autres termes la stratégie du chaos contrôlé. Qu’est-ce que cela signifie ? Lorsque tout le monde fait la guerre à tout le monde, sauf les instigateurs de ce chaos qui gardent le contrôle. Ainsi, les ressources financières continueront à venir massivement aux USA, puisque de nouveau ils représenteront le signe de la « paix et la prospérité ». C’est l’objectif de ladite stratégie. Ils ont créé ce chaos au Moyen-Orient. Ils veulent maintenant le créer ici, aux frontières russes. Ils veulent certainement faire de même en Asie centrale.

LVdlR : Et lorsque le chaos cesse d’être contrôlé, il devient incontrôlable ?

Alan Mamiev : Les USA ne s’en soucient guère. Ils se trouvent de l’autre côté de l’Atlantique. Ils savent parfaitement que les hordes de criminels de guerre très mal éduqués auront de toute façon beaucoup de mal à traverser l’Atlantique pour débarquer chez eux, et que ces groupes extrémistes continueront de semer le chaos ailleurs. En Europe, ces hordes peuvent débarquer à tout moment. D’ailleurs elle n’est aucunement à l’abri d’un tel scénario. Les USA, eux, se trouvent pour le moment bien épargnés. Je ne sais pas si les Européens ont besoin d’un tel scénario de guerre et de chaos total chez eux, j’espère qu’il y a suffisamment de gens qui comprennent ce qui se passe vraiment dans le monde aujourd’hui. Le seul intérêt de l’Europe est en coordonnant les mesures avec la Russie, tenter de mettre fin à ce chaos.

LVdlR : De plus en plus de citoyens européens comprennent la réalité des choses. Mais les élites politiques, financières et médiatiques participent activement au jeu des USA.

Alan Mamiev : Les élites d’Europe occidentale sont autant américanisés que celle de l’Ukraine actuelle. Il faut être aveugle pour ne pas voir et comprendre que toutes les décisions sont prises à Washington. Mis à part le Moyen-Orient, les USA continueront de semer le chaos partout ailleurs. L’un de leurs objectifs étant évidemment de stopper la Russie et la Chine. D’ailleurs les provocations à l’encontre de la Chine se poursuivront également, comme contre la Russie. Les USA n’oseront pas affronter directement la Chine et la Russie. Alors ils continueront de les attaquer différemment, par diverses tentatives de déstabilisation.

LVdlR : Cela signifie que tous les pays des BRICS sont visés ?

Alan Mamiev : Bien sûr ! L’objectif des USA est d’éliminer tout pôle de résistance et de tenter de nous faire revenir à l’ère unipolaire. Sinon, cela viendrait à dire qu’ils ont perdu et cela ils ne peuvent pas l’accepter. En tout cas, ils ne sont pas prêts pour le moment.

LVdlR : Novorossia constitue donc aujourd’hui l’un des principaux pôles de résistance ?

Alan Mamiev : Oui ! Il faut savoir que l’objectif étasunien est de créer une multitude d’autres zones chaudes de conflit, aux quatre coins du monde. Mais si nous réussissons à les stopper ici à Novorossia, alors nous pouvons espérer stopper l’hémorragie pour le reste du monde.

LVdlR : La population de Novorossia est-elle globalement optimiste quant à l’avenir ? Sentez-vous le soutien de cette population ?

Alan Mamiev : Bien sûr que nous la sentons ! Les habitants nous soutiennent et nous aident beaucoup, autant qu’ils peuvent. Ils comprennent également parfaitement les répercussions pour eux et leurs familles si la résistance n’aurait pas stoppé les forces néofascistes. On sait ce qui s’est passé à Slaviansk après sa prise par les forces de la junte, où des civils étaient massivement fusillés pour leur soutien à la résistance. Les mères des combattants étaient humiliées d’une façon totalement inhumaine et immorale, y compris conduits en laisse. Vous imaginez ne serait-ce qu’un moment ? Et ça pourrait être pareil ici.

LVdlR : On a noté une approche dans le traitement des prisonniers totalement différente de votre côté et celle de vos ennemis.

Alan Mamiev : Lorsque des résistants étaient aux mains des troupes de la junte néofasciste, ils subissaient des tortures inhumaines. On leur arrachait les doigts, les ongles. Les tortures étaient d’ailleurs souvent filmées. Nous, on ne peut pas tolérer ce genre d’approche. Lors de la Seconde guerre mondiale, les pertes de l’URSS étaient énormes aussi bien en termes de pertes militaires mais également énormes en termes de civils. Car les troupes nazis, parmi lesquels il n’y avait pas que des Allemands d’ailleurs mais bon nombre d’autres nationalités, massacraient la population civile de l’URSS. Lors de la libération de l’Europe de la peste brune nazie par les troupes de l’Armée rouge, il n’en n’était rien. Aucun massacre perpétré par notre armée à l’encontre de la population civile d’Europe. Aujourd’hui pareil. Car si on commençait à appliquer les mêmes méthodes que nos ennemis néofascistes, qu’est ce qui nous rendrait différents d’eux, de ces néofascistes contre lesquels on lutte ?

LVdlR : Ces derniers jours, les forces armées de Novorossia sont passés à la contre-offensive et ont repoussé massivement les forces de la junte. Des combats sont maintenant menés pour la sortie vers la Mer d’Azov. Qu’en est-il ? La coordination des résistants est-elle totale ?

Alan Mamiev : Oui. Au départ, la résistance n’était représentée que par des groupes de partisans. Cela signifiait que nous ne pouvions que nous défendre. Aujourd’hui, les groupes de résistants de Novorossia prennent la forme et la structure de véritables forces armées. Tout est coordonné. Beaucoup de nos combattants n’avaient absolument aucune expérience armée au départ mais avec un peu de temps ont appris les compétences nécessaires. Et ces acquis on les voit aujourd’hui. C’est ce qui permet de passer du stade de la défense pure et simple à l’offensive.

LVdlR : Un dernier mot pour résumer les attentes de la population de Novorossia ?

Alan Mamiev : Que dire d’autre que les habitants attendent notre victoire.

LVdlR : Merci Alan d’avoir répondu aux questions. Succès à vous !

Alan Mamiev : Merci !

http://french.ruvr.ru/2014_08_30/Les-habitants-de-Novorossia-attendent-notre-victoire-Entretien-avec-Alan-Mamiev-volontaire-resistant-du-bataillon-Vostok-9175/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Tragédie du MH17 : le crime de la junte kiévienne se confirme

Tragédie du MH17 : le crime de la junte kiévienne se confirme

Dès l’attentat criminel survenu le 17 juillet dernier contre l’avion civil de la Malaysia Airlines, qui a fait 298 tués, dont 80 enfants, des accusations hystériques s’en ont suivi de la part des pays occidentaux, accusant tantôt la Russie, tantôt les résistants de Novorossia. Mais après que les boites noires aient été transmises aux enquêteurs internationaux, silence totale…

Vraisemblablement et à l’heure actuelle, la Russie et ses alliés restent les seuls qui réclament justice pour les victimes et surtout que la lumière soit faite sur les responsables de cet attentat. Les pays occidentaux, eux, après avoir fait leur travail habituel de propagande antirusse, se retrouvent aujourd’hui dans un silence quasi-total. Mais pourquoi ? Vraisemblablement l’Occident politique exerce déjà une grande pression sur l’enquête menée afin de « protéger » ses « amis » de la junte kiévienne.

La Fédération de Russie, via le Ministère des Affaires étrangères, a tout récemment exigé que l’enquête en cours soit réalisée dans la transparence la plus totale et a également insisté sur la nécessité de rapports réguliers. La source diplomatique russe a souligné que l’enquête visant à déterminer les causes du crash devait être menée sous le contrôle international, en étant complète et transparente aussi bien au public qu’aux médias. La diplomatie russe a également noté que les pays ayant tenté d’imposer pratiquement immédiatement la responsabilité pour cette tragédie à la Fédération de Russie et aux miliciens, gardaient depuis le silence.

Quant aux USA, qui avaient déclaré qu’ils possédaient les preuves qui confirment la responsabilité des « miliciens pro-russes », ils refusent toujours de les publier. Vraisemblablement, il s’agit des mêmes « preuves » que les USA avaient utilisées pour occuper et plonger dans le chaos le pays martyr qui s’appelle l’Irak, ainsi que celles qui devaient leur servir de prétexte pour attaquer la Syrie.

D’autre part et ce fait est véritablement terrible, l’Agence d’information ukrainienne UNIAN, appartenant à l’oligarque mafieux israélo-ukrainien Igor Kolomoïsky et ouvertement pro-Maïdan, a publié le 12 août dernier une note, profitons du lien avant qu’il ne soit supprimé, qui sera très rapidement traduite et reprise par les médias alternatifs (Vineyardsaker, Agoravox,…), mais par aucun média du mainstream (surprenant ?). Il y est fait mention du fait que les Pays-Bas, la Belgique, l’Australie et l’Ukraine ont signé un accord de « non-divulgation » qui permet à chacun de ces pays d’émettre un véto sur la divulgation des résultats de l’enquête. Selon l’UNIAN, cette information a été communiquée par le représentant du procureur général de l’Ukraine Yuri Boytchenko. Donc en gros cela signifie simplement que l’Ukraine occupée par les néonazis et grâce à ses mentors occidentaux, pourra tranquillement échapper à la responsabilité pour le crime odieux commis à l’encontre des passagers du vol MH17. Une responsabilité qui vraisemblablement ne peut plus être remise en doute.

De son côté, l’Occident politique devient pratiquement ouvertement un ensemble criminel et terroriste. Imaginez-vous ne serait-ce qu’un instant que la Russie en coordination avec la Chine, ainsi que les autres alliés des BRICS, d’Amérique latine et des autres nations, aurait tenté d’imposer un « véto » sur ladite enquête internationale. Il n’y a aucun doute à avoir : toute l’élite occidentale aurait immédiatement crié au scandale et la mafia médiatique de l’Occident aurait repris le refrain que cela confirme complètement la responsabilité russe dans cette affaire. Mais lorsque un petit groupe de pays, dirigés par des néocolonialistes d’un côté et des néonazis de l’autre, décide de se donner le droit de cacher la vérité à l’humanité, tout le mainstream se tait.

En conclusion, plusieurs choses à dire. Pour le moment, les seuls intéressés dans cette affaire qui jouent la transparence totale ne sont autres que les résistants de Novorossia, qui ont immédiatement et unanimement déclaré un cessez-le-feu pour permettre de retrouver les boites noires du Boeing 777 et les transmettre aux représentants malaisiens, et la Russie qui a dès le début réclamé une enquête internationale minutieuse. A ce jour, le Ministère russe des Affaires étrangères, ainsi que le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU Vitali Tchourkine, exigent que dans les plus brefs délais soient publiés un rapport et une mise à jour de l’enquête en cours.

Quant à l’Occident (pas celui des peuples mais celui de la grande politique, des finances et des médias), il a confirmé une fois encore ce qu’il représente en réalité : une grande organisation transnationale criminelle, néocoloniale et raciste. Un système mafieux qui n’a plus lieu d’être à l’heure d’aujourd’hui. D’ailleurs et mis à part la responsabilité directe de Kiev dans l’attentat contre l’avion de la compagnie aérienne malaisienne, il serait plus qu’intéressant de connaitre le degré de participation des Etats occidentaux audit attentat terroriste. Après tout, les élites occidentales sont tellement habituées depuis le temps à fleureter avec les extrémistes de tous bords.

http://french.ruvr.ru/2014_08_27/Tragedie-du-MH17-le-crime-de-la-junte-kievienne-se-confirme-0201/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Situation dans le Missouri, USA : une révolte légitime

Situation dans le Missouri, USA : une révolte légitime

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour mettre à l’épreuve « l’exceptionnalisme étasunien » dans le domaine de la « démocratie et des droits de l’homme ». Le pays, ou plutôt son élite, qui insiste jusqu’à aujourd’hui sur le fait d’avoir une « mission spéciale » pour l’humanité toute entière, en donnant des leçons de « morale » aux quatre coins du monde et en détruisant ceux n’ayant pas les capacités de lui résister, se voit aujourd’hui, une fois de plus, confrontée à une situation qui montre clairement son vrai visage.

Rappel des faits. Le samedi 9 août dernier, Mike Brown, un jeune adolescent noir, âgé d’à peine 18 ans, est abattu par un policier de la ville de Ferguson, dans l’Etat du Missouri. Selon plusieurs témoins sur place, le jeune homme marchait dans la rue lorsqu’un agent de police lui tire dessus. Au moment des faits, la victime est non armée et a les mains en l’air. A noter également que selon le rapport d’autopsie, ledit policier a tiré six fois sur sa victime, dont deux à la tête. De fortes chances de croire que le crime était raciste.

La révolte commence et la colère grandit très vite au sein des habitants locaux, d’autant plus que ni le gouverneur, ni le chef de la police locale ne veulent dans un premier temps annoncer le nom du policier ayant commis ce crime. Ce qui ne fait bien évidemment qu’ajouter de l’huile sur le feu dans une ville et un Etat déjà en crise de nerfs. Pendant ce temps, les forces de l’ordre réagissent avec extrême violence face aux manifestants, ainsi… qu’aux journalistes. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à lancer des bombes lacrymogènes et des bombes de fumée aussi bien envers les habitants que sur les reporters des différents médias venus couvrir cette situation explosive. Par ailleurs, plusieurs journalistes, locaux comme étrangers, affirment avoir été menacés par les représentants des forces de l’ordre, notamment s’ils n’éteignaient pas leurs caméras et ne quittaient pas les lieux. C’est sûr que les autorités du principal pays donneur de leçons au monde entier ne désirent pas que le monde justement voit ce que représente en chair et en os cette « démocratie » étasunienne.

Pendant ce temps et face à la violence des policiers, ainsi que le refus de condamner le tueur de Mike Brown, les manifestations se radicalisent et la situation commence véritablement à dégénérer. Pour le moment rien ne semble annoncer que les manifestations baisseront d’intensité. Au contraire, il y a de sérieuses chances de croire qu’elles peuvent s’étendre à tout l’Etat du Missouri, voire bien au-delà. D’autant plus qu’en février dernier, un autre jeune afro-américain, Trayvon Martin (âgé de 17 ans) a été abattu à Sanford, en Floride, par un certain George Zimmerman (qui sera acquitté). La victime, à l’instar de Mike Brown, ne portait également aucune arme…

Le racisme aux USA est une réalité. Certains tentent de nous faire oublier que des lois ségrégationnistes, sur le même modèle que celles qui seront mises officiellement en place en Afrique du Sud dès 1948, y étaient établies entre 1875 et jusqu’en 1960 ! C’est-à-dire qu’après même le milieu du XXème siècle, des lois de discrimination raciale étaient d’actualité dans ce pays de « démocratie par excellence ». Quant à Barack Obama, de plus en plus de ses concitoyens, y compris afro-américains, se rendent compte qu’il n’est rien d’autre qu’une simple marionnette aux mains des plus puissants qui dirigent et contrôlent entièrement ce pays, depuis bien longtemps.

Mis à part l’aspect évident du racisme qui prévaut dans la société étasunienne, un autre point ressort clairement de ces situations. Celui, une fois encore, de l’hypocrisie maximale des élites occidentales. En février dernier, alors que le chaos gagnait pleinement la capitale ukrainienne Kiev, les pays occidentaux, USA en tête, criaient à corps et âme que le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, n’avait aucunement le droit d’utiliser la force face aux « revendications légitimes » des « manifestants ». Y compris lorsque ces soi-disant manifestants (armés !), attaquaient violemment les forces de l’ordre, les prenaient en otages, les brûlaient et leur tiraient dessus. De vrais « manifestants pacifiques », dont un très grand nombre membres d’organisations néonazis et ultra-nationalistes. De toute façon, l’élite US a vraisemblablement une préférence réelle pour les mouvements extrémistes.

Dans le Missouri, ce n’est pas ce que l’on voit. Ce qu’on voit ce sont des habitants locaux, dont un grand nombre de familles sortis avec leurs enfants, et qui se font lancer dessus des gaz lacrymogènes par des policiers très violents. Evidemment la violence engendre la violence, et les jeunes de la ville de Ferguson se radicalisent eux aussi. Peut-on vraiment leur en vouloir ? Je ne crois pas. Car leurs revendications sont tout à fait légitimes.

Comme le disait hier devant les caméras l’un des représentants du Mouvement des Black Panthers (Panthères noires) : « Obama a le culot de donner des leçons de démocratie à la Russie, à la Chine, au Moyen-Orient, à l’Afrique et au reste du monde. Pourtant, il devrait déjà ouvrir sa propre fenêtre pour voir que dans son propre pays des jeunes se font tuer par pur racisme ! ».

Difficile d’y ajouter quelque chose. Reste uniquement à souhaiter que les parents et les proches de Mike Brown obtiennent justice. Quant à l’élite des USA, elle devrait effectivement et rapidement commencer à s’occuper de ses propres et grands problèmes internes, au lieu d’aller prêcher la mauvaise parole sur la planète toute entière. Mais les connaissant, il y a très peu de chance que cela arrive dans un avenir proche.

http://french.ruvr.ru/2014_08_18/Situation-dans-le-Missouri-USA-une-revolte-legitime-6828/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Une troupe de théâtre nommée Union européenne

Une troupe de théâtre nommée Union européenne

La riposte russe aux sanctions occidentales n’en est qu’à sa première phase (la suite dépendra des « actions » des pays occidentaux), et pourtant la comédie de Bruxelles bat son plein.

Après avoir réalisé les dégâts qu’ils ont eux-mêmes causés à leurs compatriotes par leur politique irréfléchie et non-souveraine, les responsables bruxellois poursuivent dans le ridicule.

Heureusement que le ridicule ne tue pas. Sinon cela aurait été depuis longtemps une catastrophe totale pour les habitants de l’Europe bruxelloise. Après avoir fait face à la riposte russe aux sanctions occidentales, dont celles de l’UE, Bruxelles a d’abord crié au scandale (comme s’il croyait vraiment que la Russie allait rester spectatrice dans cette situation), puis a décidé « d’agir ». Comment ? Eh bien simplement en tentant de « convaincre » les Etats, dont les producteurs agricoles et fermiers remplacent déjà et avec très grand enthousiasme les fournisseurs occidentaux sur le marché russe, en premier lieu ceux d’Amérique latine, de ne pas être « opportunistes » et de ne pas occuper ainsi la place des producteurs issus de l’Union européenne.

Après cela, certains ont-ils encore des commentaires à faire ? Je crois qu’après cela, tout commentaire est superflu. Voici à ce titre la déclaration venant d’une source haut placée au sein de l’UE : « Nous mènerons des négociations avec les pays susceptibles de substituer nos produits à l’exportation vers la Russie pour leur faire comprendre que nous espérons qu’ils ne tireront pas injustement profit de la situation qui a vu le jour ».Donc en d’autres termes, ce que les « leaders » de l’UE ont voulu dire à l’Amérique latine, ainsi qu’aux autres pays concernés, revient à peu près à la chose suivante : « n’augmentez pas vos capacités sur le marché russe. Ne donnez pas la possibilité à vos producteurs nationaux de se faire beaucoup d’argent sur l’énorme marché que représente le marché russe. Soyez sympas et restez en dehors de tout cela. Après tout, nous sommes vos anciens colons, vous devez donc encore nous obéir »…

Et vous imaginez ne serait-ce qu’un instant, que ce sont des « représentants » du continent européen qui affirment ces inepties. Ou en tout cas, ceux qui prétendent le représenter. Une autre source avait-elle précisé que mis à part l’aspect juridique et « moral » de la question, il s’agirait de « négociations politiques » afin de « fédérer l’opinion internationale sur la situation en Ukraine ». En d’autres termes : « Les Russes sont les méchants. Et nous les gentils. Quant à vous, vous devez être de notre côté ! ».

Maintenant, puisqu’on a mentionné les inepties des leaders de l’UE, répondons-y point par point :

– L’époque de la colonisation, c’est heureusement du passé. Bien que malheureusement dans certaines régions du monde, le néocolonialisme est plus actif que jamais. Notamment sur une partie du continent africain, qui continue toujours à en souffrir. Mais en ce qui concerne l’écrasante majorité des pays d’Amérique latine, la page du colonialisme (européen comme étasunien) a été tournée de la plus belle des manières, et ce depuis plusieurs années !

– Concernant le « but » de « fédérer l’opinion internationale sur la situation en Ukraine », les « braves » leaders bruxellois oublient également une chose très importante. La quasi-totalité des pays d’Amérique latine, à l’instar des pays des BRICS, soutiennent la position russe sur cette question et aucunement l’approche occidentale. La récente visite de Vladimir Poutine en Amérique latine a justement confirmé d’une part l’alliance entre la Russie et la grande majorité des pays latino-américains, et d’autre part et plus globalement l’alliance des BRICS (dont l’un des membres n’est autre que le Brésil, poids lourd latino-américain) avec les pays de cette grande région du monde.

– Et pour finir, mis à part l’aspect géopolitique, il faut savoir qu’il y a très peu de pays dans le monde qui fermeront bêtement les yeux sur leurs intérêts économiques et commerciaux, ainsi que sur les intérêts de leurs producteurs et entrepreneurs. L’Amérique latine et d’autres groupes de pays ne font pas exception. La seule exception étant justement l’Union européenne, suivant en quasi-esclave les ordres de Washington. C’est en effet l’une des rares exceptions à la règle.

Après les nombreux pays d’Amérique latine, très enthousiastes de pouvoir augmenter massivement la présence de leurs produits (de plus très souvent de bien meilleure qualité que ceux en provenance des USA/UE), et surtout après la confirmation de la grande alliance avec la Russie dans le nouveau système des relations internationales, ce fut au tour de l’Egypte d’annoncer la même intention, ne serait-ce qu’au moins dans le domaine économique et commercial, voire beaucoup plus…

En effet, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi était tout récemment en visite en Russie où il a eu de grands entretiens avec Vladimir Poutine, portant sur les relations bilatérales entre les deux pays. A noter que la Russie était le premier pays, en dehors du monde arabe, que le leader égyptien a visité depuis son élection à la présidence de son pays. Principaux résultats de la visite ? L’Egypte augmentera de 30% ses fournitures de produits agricoles à la Russie, enfonçant ainsi encore plus le clou pour l’UE. Vraisemblablement et même si les leaders occidentaux finiront par retrouver ne serait-ce qu’un minimum de raison, leurs producteurs auront désormais énormément de mal à retrouver leurs positions d’antan sur le marché russe. D’autre part, l’Union douanière et l’Union économique eurasiatique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie, ainsi que bientôt l’Arménie et le Kirghizistan) envisage de créer une zone de libre-échange avec l’Egypte. Par ailleurs, Le Caire a invité Moscou à participer aux travaux sur le nouveau canal de Suez.

Et après tout cela, il y en a encore certains qui croyaient (certains le croient toujours) qu’ils sont le centre du monde…

Pendant ce temps, la liste des pays membres de l’UE exigeant une indemnisation en raison des sanctions russes s’allonge de jour en jour. Finlande, Pologne, pays baltes, Grèce, Espagne, Belgique, France, Italie… Pour certains producteurs des dits pays, c’est la catastrophe pure et simple, n’arrivant même pas à vendre à moitié prix et à perte, leurs produits initialement destinés à la Russie. Et tout cela alors que la Russie garde encore bon nombre d’options plus que sérieuses dans le tiroir.

L’Union européenne représente effectivement une grande troupe théâtrale. Pour certains comique et tragique pour d’autres. Ses représentations théâtrales se déroulent le plus souvent à Bruxelles, où se trouve son théâtre principal. Le propriétaire de la troupe, lui, est basé à Washington.

http://french.ruvr.ru/2014_08_15/Une-troupe-de-theatre-nommee-Union-europeenne-2019/

http://french.ruvr.ru/by_author/89470235/

 

Sanctions occidentales & riposte russe : l’effet boomerang en pleine action

Sanctions occidentales & riposte russe : l’effet boomerang en pleine action

La Russie avait pourtant été claire. Il ne faut jouer avec elle au jeu des « sanctions », que les politiciens et financiers occidentaux utilisent à ce jour à différents endroits de la planète, notamment contre les nations les plus faibles. La Russie, elle, a tous les moyens nécessaires d’y répondre. C’est ce qu’elle a fait. Et de quelle manière…

Le manque, parfois total, de professionnalisme des élites politiques occidentales ne date pas d’hier. On l’a d’ailleurs mentionné à plusieurs reprises et sur différents sujets d’actualité. Sauf qu’aujourd’hui, la maladresse de ces dites « élites » arrive à un point où désormais leurs propres citoyens seront frappés au porte-monnaie en raison de l’incompétence de ceux qui sont justement chargés, de par leurs obligations « professionnelles », à défendre les intérêts de leurs concitoyens.

En effet, les dirigeants de Bruxelles ont montré une fois encore qu’ils sont totalement incapables de défendre les intérêts des peuples européens. Totalement incapables. Car lorsque les USA ont lancé le fameux jeu des « sanctions » à l’encontre de la Russie, il était plus que clair que la Russie (d’aujourd’hui) allait réagir. D’autant plus que dès le départ et puisque tout est soi-disant lié à la situation en Ukraine, ce seraient les USA qui auraient dû être sanctionnés pour la simple et bonne raison que le chaos qui règne aujourd’hui dans l’Etat qui jadis s’appelait l’Ukraine, les Etats-Unis en portent entière responsabilité.

Il était également plus que clair que les Etats européens (dans la version UE) n’avaient aucun intérêt à suivre aussi aveuglement et comme d’habitude leur « ami » étasunien. Pourtant, c’est ce qu’ils ont fait. Et tout cela après les insultes envers l’UE de la secrétaire d’Etat étasunienne adjointe chargée pour l’Europe, Victoria Nuland. Après les multiples scandales d’espionnage par la NSA étasunienne de ses « alliés » européens. Des scandales qui par ailleurs ne finissent pas à ce jour. Masochisme oblige ?

Et parallèlement, l’UE a oublié les intérêts économiques la liant à la Russie. Car il ne faut tout de même pas oublier une chose, ou plutôt deux : les mesures de riposte économique de la Russie toucheront également les USA. Et pas dans une moindre mesure. A ce titre et à l’heure actuelle, plusieurs représentants du milieu des affaires étasunien ayant des activités importantes en Russie ne cachent pas leur sérieuse inquiétude. Mais les intérêts économiques de l’UE sont aujourd’hui les premiers touchés, ne serait-ce qu’en raison de la proximité géographique entre l’Europe dans sa version UE d’un côté et la Russie, ainsi que plus globalement l’Eurasie de l’autre.

Aujourd’hui pour l’Union européenne, ce rôle de sous-traitants de la politique étasunienne sur le continent européen se paie donc cash. Et ce n’est vraisemblablement que le début. Depuis hier, la Russie a imposé une interdiction totale (pour une période d’un an) sur l’importation de tous les produits agricoles, ainsi que de viande de bœuf, de porc, de fromage, de volaille, de lait, de poisson en provenance des USA, des pays de l’UE, d’Australie, du Canada et de Norvège.

Une véritable catastrophe selon plusieurs producteurs de pays européens. « C’est un cauchemar »,affirmait sur l’antenne de France 2 un exportateur français de fruits. Une perte de 200 000 euros pour lui seul sur ce mois, ainsi que le licenciement de tous ses employés à l’horizon très proche. Des histoires similaires dans la Belgique voisine, pour laquelle le marché russe était l’un des principaux en matière d’exportation de produits agricoles, notamment des poires, atteignant dans certains cas 60-70% de la production. Les producteurs allemands et italiens, sont eux aussi, très inquiets. Pour certains c’est la banqueroute pure et simple. Cela, sans parler de la Pologne et des pays baltes, dont la très grande majorité de la production agricole s’écoulait également sur le marché russe.

Et qu’en-est-il de la Russie dans cette situation ? Les producteurs nationaux russes, ainsi que leurs homologues des pays d’Amérique latine ont d’ores et déjà assuré de leur capacité à remplacer sur le marché russe les produits agricoles et de consommation, en provenance des USA & pays de l’UE, et ce dans un délai de deux-trois semaines. D’autres pays également sont ravis de cette situation, car cela leur permettra d’augmenter massivement l’export de leurs produits similaires sur le marché russe. Parmi ces pays : la Turquie et les pays d’Asie centrale, dont l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Tadjikistan, voisins de la Russie.

Mais la Russie garde encore un certain nombre de mesures qui risquent de frapper d’ici peu et grandement les intérêts économiques de l’Occident. Parmi elles, on mentionnera que la Russie entrevoit de fermer entièrement son espace aérien aux vols de transit des compagnies aériennes occidentales. Si cela devait arriver, ce serait un coup très dur pour les Lufthansa, Air France-KLM, British Airways, Finnair, etc… Car cela augmenterait très considérablement leur coût de transport des passagers d’Europe vers l’Asie, en conséquence de quoi et cela concerne les passagers, les prix des billets augmenteront. Autre mesure, qui elle vise précisément les USA, concerne le blocage du transport des astronautes étasuniens vers la Station spatiale internationale (ISS), mentionnée déjà il y a quelques temps par le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine.

Par ailleurs, la Russie pourrait augmenter le prix de son gaz destiné à l’export dans l’Union européenne. Vraisemblablement, cette option reste encore dans le tiroir au moins jusqu’à l’automne mais peut sortir à tout moment, surtout si la colossale dette ukrainienne pour le gaz russe déjà fourni ne sera pas réglée d’ici cette période. Une dette que Kiev ne se presse pas (encore) de payer, avec le « soutien » de ses mentors washingtoniens et bruxellois. Il serait d’ailleurs intéressant de voir comment ce « soutien chaleureux » permettra à la « nouvelle » Ukraine de se chauffer en période hivernale.

Les USA sont en déroute et pas depuis hier, à l’image d’un grand bateau qui coule. Sauf que ce grand bateau entraine avec lui l’Europe, ou du moins une partie du continent européen. La Russie, elle, a prouvé une fois encore qu’on est plus en 1991, ni en 1998, mais bien en 2014. Et qu’elle capable de faire face à n’importe quel défi qui lui est lancé par ceux qui pensaient il y a encore pas très longtemps l’avoir mise définitivement à genoux. Dommage pour les producteurs européens, et américains aussi d’ailleurs, qui aujourd’hui paient le prix de l’aventurisme de leurs gouvernements. Peut-être que cela poussera le mécontentement populaire du monde occidental à un nouveau stade, d’autant plus que l’opinion publique de l’Occident se révolte de plus en plus de la « bénédiction » de ses gouvernements aux massacres dans le Donbass et en Palestine. Quant à la Russie, elle poursuivra l’intégration eurasiatique, de même qu’avec les BRICS, l’Amérique latine, le monde arabe et l’Afrique. Avec tous ceux qui voient en elle un pays ami et le symbole d’un nouveau monde déjà devenu réalité.

http://french.ruvr.ru/2014_08_10/Sanctions-occidentales-riposte-russe-l-effet-boomerang-en-pleine-action-3818/

Mikhail Gamandiy-Egorov