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De nouvelles révolutions de couleur en Afrique et ailleurs à l’horizon. Entretien avec Luc Michel (Partie 2)

De nouvelles révolutions de couleur en Afrique et ailleurs à l’horizon

LVdlR : Vous avez affirmé aussi dans l’une de vos interventions que « l’ombre de la marionnette française cache la réalité du marionnettiste étasunien ». Expliquez-nous.

Luc Michel : Je suis aussi, comme vous le savez, au terme d‘un parcours commencé en Jamahiriya libyenne il y a 20 ans, devenu un leader panafricaniste écouté. Mon jugement n’est donc pas ici celui d’un observateur externe. Beaucoup de panafricanistes ont une vision du passé, un logiciel bloqué il y a 10, 20 ou 50 ans. La haine justifiée de la Françafrique leur occulte la réalité de la recolonisation de l’Afrique par les USA. Le retour de la France dans l’OTAN organisé par Sarkozy en 2007, la création de l’Africom, le commandement unifié de l’US Army pour l’Afrique par Bush en 2007-2008, sont les marques de naissance d’une nouvelle donne géopolitique en Afrique. Lors du « sommet USA-African Leaders » de Washington début août 2014, Obama a annoncé une vague de changements de régime sur le continent. Les cibles principales annoncées sont toutes, à part Mugabe et Kagame, des présidents des pays de l’ex « pré carré français » : Obiang Nguema Mbasogo, Kabila, Biya, Idriss Déby Itno … Le Gabon est la première tentative d’imposer ce changement de régime par les méthodes habituelles des USA : révolution de couleur ou soi-disant « printemps arabe ». Et le livre de Péan est le détonateur, volontaire ou involontaire il est encore trop tôt pour le dire, d’une opération de déstabilisation politique

LVdlR : On a suivi les événements du Burkina-Faso. Après les cris de joie qui ont suivi la chute du dictateur Blaise Compaoré, marionnette néocoloniale, responsable par ailleurs de l’assassinat de l’un des plus grands leaders du pays et d’Afrique, Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabè. Responsable aussi de déstabilisation et d’organisation de rébellion en Côte d’Ivoire voisine. Pourtant aujourd’hui, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les tentatives de voler cette révolution. Un commentaire là-dessus ?

Luc Michel : Dans les prémisses de la révolution burkinabè on retrouve incontestablement les réseaux Soros, notamment l’ICG (au conseil duquel le financier siège).

Dès les premières heures de la Révolution Burkinabé, j’avais exprimé sur les plateaux d’AFRIQUE MEDIA TV mes inquiétudes sur la récupération du soulèvement par les hommes des Occidentaux, l’armée en tête. J’affirmais que ce seraient les agendas de Washington et Paris – qui ne sont pas identiques – qui domineraient in fine. La suite des événements a confirmé mes craintes. La transition civile, imposée par Washington sous peine de sanctions, et contre le plan français initial (intervention des troupes françaises), à peine entamée au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Isaac Zida, qui avait pris le pouvoir fin octobre à la chute de Blaise Compaoré, a été nommé Premier ministre, signe que l’armée va conserver toute son influence dans le jeu politique.

Le colonel Zida, devenu général, est surtout l’homme des Occidentaux, aussi bien de Paris que de Washington : « Dans les heures qui avaient suivi la chute de Compaoré, les hauts gradés de l’armée avaient préféré Zida au chef d’état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré, qui s’était déclaré mais que beaucoup considéraient comme trop proche de l’ancien président. Le lieutenant-colonel est, lui, connu pour être un proche du général Gilbert Diendéré, le chef d’état-major particulier de l’ex-chef de l’Etat. Zida a exercé entre 2008 et 2009 comme Casque bleu au sein de la Mission onusienne en République démocratique du Congo ». Durant la crise ivoirienne (2002-2011), il fut un officier de liaison dans le cadre de la médiation menée par Blaise Compaoré. Et plus grave encore, il a suivi en 2012 une formation antiterroriste en Floride (Etats-Unis), c’est-à-dire sous le contrôle des grandes agences US, dont la CIA, à la tristement célèbre « Ecole des USA », la fabrique des tortionnaires made in USA.

LVdlR : Autre cas intéressant, le Cameroun. Paul Biya qui était longtemps considéré, à tort ou à raison, comme étant l’un des favoris du système néocolonial français, s’éloigne aujourd’hui de plus en plus de ce système. On le voit notamment avec la Chine qui est devenue le partenaire privilégié du Cameroun et le rapprochement récent avec la Russie. Parallèlement, on assiste à des tentatives de déstabilisation de plus en plus visibles et évidentes contre ce pays, notamment via ladite organisation terroriste islamiste « Boko Haram ». Le Cameroun doit-il s’attendre selon vous à une déstabilisation agressive dans un avenir plus ou moins proche bien que et il faut le noter beaucoup de Camerounais comprennent aujourd’hui la réalité de la déstabilisation extérieure qui vise leur pays, y compris au sein de l’opposition au gouvernement ?

Luc Michel : Une première remarque. Le Cameroun a vu aussi l’intervention des réseaux Soros et de son ICG, qui a publié un rapport sur le Cameroun.

Le mode politique et la presse camerounaise ont pris aujourd’hui conscience de ce qui est une politique néocoloniale agressive des USA au Cameroun et ailleurs. Par exemple, Orientations Hebdo expliquait en octobre dernier qu’ « Obama somme Biya de quitter le pouvoir en 2015 s’il ne veut pas connaître une fin tragique par assassinat comme Kadhafi ou la CPI comme Gbagbo ». Pourtant du point de vue légal, les prochaines échéances électorales pour la présidentielle au Cameroun sont prévues seulement en 2018. Ce qui revient à dire que Barack Obama demande à Paul Biya de laisser son siège à quelqu’un de son choix. « Alors dans ce cas Obama prône t-il la démocratie ou la dictature ? » interrogeait l’hebdo camerounais…

Cette semaine encore c’est un média d’influence occidentale, l’hebdo parisien Jeune Afrique qui lance une grande offensive contre le régime de Paul Biya…

LVdlR : Et en République démocratique du Congo, Kabila est aussi ciblé ?

Luc Michel : Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, qui a été un des tous premiers ciblés par Washington et tancé par John Kerry lors du sommet de Washington début août dernier, a déclaré il y a dix jours à Kinshasa qu’il n’acceptait pas les « injonctions » de l’étranger relatives à la tenue des prochaines élections dans son pays. « De nos partenaires, et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions, mais jamais des injonctions », a déclaré M. Kabila dans un discours devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès.

C’est un NON définitif à Obama. Et cela laisse augurer d’une future tentative de « révolution de couleur » à l’africaine contre le régime Kabila. Depuis la Conférence Afrique de la NED, les 5-6 août dernier, un appareil de presse anti-Kabila s’organise en tout cas très rapidement.

LVdlR : Le Burundi est aussi dans le collimateur de Washington ?

Luc Michel : John Kerry s’est entretenu dès l’ouverture du Sommet de Washington avec le président burundais Pierre Nkurunziza devant qui il a plaidé pour le « respect de la loi, de l’appareil judiciaire, de l’armée et d’institutions qui protègent les citoyens ». Le chef de l’Etat burundais lui a répondu, en français, que son pays était en « post-conflit » et qu’il « savourait aujourd’hui les dividendes de la paix ».

Depuis de nombreux mois, les capitales occidentales et des organisations occidentales des droits de l’homme, toujours les mêmes, « s’inquiètent d’une montée des tensions sur fond de violence politique et d’entraves aux libertés au Burundi », à l’approche du scrutin de 2015 dans ce pays des Grands Lacs sorti en 2006 de 13 ans de guerre civile.

LVdlR : Pour en terminer avec l’Afrique, ce Sommet de Washington en août dernier, qui revient sans cesse, a donc été un véritable piège pour les dirigeants africains ?

Luc Michel : Indubitablement ! Au premier jour des discussions, le vice-président Joe Biden a d’abord appelé les leaders africains à lutter contre « le cancer de la corruption » tandis que le secrétaire d’Etat américain John Kerry insistait sur la nécessité d’ « une société civile forte, le respect pour la démocratie, l’Etat de droit et les droits de l’homme ». Un thème cher à Soros avec son Open Society. Au fur et à mesure que la grand-messe du sommet battait son plein à Washington, de plus en plus la cible américaine apparaissait en pleine lumière : implication US en Afrique, contre la Chine mais aussi l’UE, et surtout les changements de régime.

Le 5 août, Kabila rencontrait John Kerry. Et le président de la RDC a du se faire sonner les cloches sans aucun doute. La RDC est, avec le Rwanda, le centre de la nouvelle implication des USA dans la région des Grands Lacs. Et Washington ne veut pas d’un troisième mandat de Kabila et le fait savoir inlassablement. Le 5 août, Obama, lui, dans une journée pourtant consacrée à l’économie, a réussi à insister lourdement sur les changements de régime. Obama a insisté sur « la responsabilité des dirigeants africains dans la mise en place d’un environnement politique propice au développement économique ».

La grande messe américaine sur l’Afrique s’est terminée le 6 août.

Les chefs d’Etat africains, mêlés à une multitude d’intervenants américains et africains, ONG, intellectuels, militants pro-américains, tous qualifiés indistinctement de « leaders africains », ont assisté aux trois sessions du Sommet proprement dit : « investir dans l’avenir de l’Afrique », « paix et stabilité régionale » et « bonne gouvernance ». Un grand show de communication de l’administration Obama. Certains diront de propagande.

LVdlR : Passons maintenant sur deux autres continents, en Asie et en Amérique du Sud. La récente tentative d’une révolution de couleur à Hong-Kong et les maintes tentatives de renversement de gouvernements légitimes en Amérique latine, notamment au Venezuela, nous annoncent-elles dans un avenir proche des déstabilisations au niveau global contre tous ceux qui refusent le diktat étasunien ? Et après le putsch anticonstitutionnel en Ukraine, et donc aux frontières russes, doit-on s’attendre à une tentative de scénario semblable chez notre allié chinois ?

Luc Michel : C’est déjà fait avec la « révolution des parapluies » à Hong-Kong ! C’est la version chinoise des « révolutions de couleur » qui a démarré avec « Occupy Honk-Kong » et la soi-disant « révolution des parapluies ». Une déstabilisation qui vise Pékin et fait la Une de l’actualité depuis septembre dernier. On en est très conscient en Chine. J’ai aussi consacré une émission duGrand Jeu à Hong-Kong. J’y ai diffusé un document qui fait le buzz sur les réseaux sociaux : « THE FALSE FLAG », les « révolutions de couleur » décryptées par une TV chinoise. Car en Chine comme en Russie, on a appris à identifier la subversion made in USA.

Quant au Venezuela, tentatives de révolutions de couleur sur tentatives s’enchaînent depuis plus de dix ans. Après Hugo Chavez, que l’oppositionmade in USA appelait « la bête », c’est Nicolás Maduro qui est visé. OTPOR a une section au Venezuela, la JAVU…

LVdlR : Les adversaires des USA sont souvent taxés de « complotisme ». Vous êtes connu pour être un adversaire des théories du complot. Mais confirmez-vous que ce sont les mêmes réseaux, les mêmes financiers, que l’on retrouve derrière toutes ces vagues de changements de régime depuis le début du siècle ?

Luc Michel : Ces changements de régime, orchestrés par des spécialistes de la subversion au bénéfice des USA, sont nés dans la Yougoslavie du président Milosevic en 2000. Depuis elles ont essaimé dans toutes l’Europe de l’Est, notamment en Géorgie et en Ukraine. Elles ont échoué au Belarus contre Loukachenko et en Russie contre Poutine. Elles ont aussi gagné l’Amérique latine contre Chavez et puis Maduro. Et elles ont connu une version moyen-orientale avec le soi-disant « printemps arabe ». Sans oublier les divers « Occupy » aux USA (Occupy Wall Street) et en Union Européenne (Occupy Madrid, Occupy Brussels), organisés par le sinistre Soros, l’un des financiers de ces « révolutions » avec son « Open Society », pour des raisons liées à des confrontations internes au sein des oligarchies financières internationales. Il y a bien incontestablement un « deus ex machina » américain derrière tous ces changements de régime.

LVdlR : Pour finir, quelles sont selon vous les solutions afin de contrer toutes ces déstabilisations macabres, aussi bien au niveau de l’Afrique que du reste du monde ? Quelles actions devraient entreprendre les panafricanistes pour pouvoir enfin libérer leur continent si longtemps martyrisé ?

Luc Michel : Il faut tout d’abord un travail d’information. Car le succès des révolutions de couleur repose sur l’ignorance par les masses des manipulations dont elles sont victimes. Comme le démontre la récupération de la révolution burkinabè. Il faut cibler, identifier, dévoiler les réseaux, les organisations et les hommes de la 5e colonne US en Afrique. C’est la première étape.

La seconde étape c’est un travail de lobbying pour faire adopter des législations interdisant le financement des campagnes de déstabilisation US par l’argent sale américain. Et l’obligation d’un statut public d’ « agent de l’étranger » pour la 5ecolonne US en Afrique. Il faut que l’Afrique s’inspire de ce qui s’est déjà fait en Russie, au Belarus et ailleurs pour contrer les révolutions de couleur et leurs agents.

LVdlR : Ne pensez-vous pas que la Russie, la Chine, les autres nations BRICS et nos alliés en général devraient en réponse aux déstabilisations qui nous visent, soutenir les mouvements de contestation dans les pays dont les gouvernements veulent nous forcer à retourner à l’ère unipolaire ? Je pense notamment à la mobilisation actuelle contre les crimes racistes aux USA. Ou bien notre approche serait trop différente de celle de nos ennemis ?

Luc Michel : Vous prêchez un convaincu. Nous ne sommes pas différents. Simplement l’ennemi est organisé, expérimenté, financé. Mais les capitales des BRICS, Russie en tête, subissent depuis 15 ans. C’est partout la défensive alors que la meilleure défense c’est l’attaque. En particulier il faudrait un véritable programme de soutien à l’opposition véritable et aux médias alternatifs dans les métropoles occidentales, à commencer par les pays de l’UE. L’ennemi américain, car il faut désigner l’ennemi sans hésitations, n’est fort que de notre manque de moyens. C’est l’un des soucis permanents depuis 30 ans de mon organisation transnationale.

LVdlR : Merci pour vos commentaires !

Luc Michel : Je vous remercie de m’avoir permis de m’exprimer sur ce sujet capital, qui nous concerne tous. Vous savez que mon action s’exerce en Eurasie et en Afrique. Mon point de vue est celui d’un acteur engagé sur tous les fronts. Je pense qu’un Front uni quadricontinental reste la solution efficace contre cette volonté US de domination mondiale, dont les révolutions de couleur ne sont qu’un des instruments.

Pour en savoir plus : http://vimeo.com/102962474

http://french.ruvr.ru/2014_12_24/De-nouvelles-revolutions-de-couleur-en-Afrique-et-ailleurs-a-l-horizon-8005/

Mikhail Gamandiy-Egorov

De nouvelles révolutions de couleur en Afrique et ailleurs à l’horizon. Entretien avec Luc Michel. Partie 1

De nouvelles révolutions de couleur en Afrique et ailleurs à l’horizon

On observe ces temps-ci des tentatives de changement de régimes sur le continent africain. A première vue, beaucoup le voient d’un œil positif. Des changements tant attendus dans des pays sous contrôle de régimes aux mains de marionnettes corrompues, eux-mêmes sous contrôle des intérêts néocolonialistes. Le système néocolonial de la Françafrique représente un exemple flagrant lorsque l’ancienne métropole coloniale tue et enlève les leaders africains osant défier ses intérêts. Les combattants panafricanistes mènent donc une lutte acharnée pour mettre fin à toute cette injustice qui dure depuis bien trop longtemps.

Néanmoins, les tentatives de changements que l’on observe aujourd’hui sont-ils véritablement positifs ? Que se cache-t-il derrière ? Et n’y a-t-il pas un risque majeur que ces révolutions contre le néocolonialisme soient tout simplement volées au profit d’un autre néocolonialisme, encore plus actif et agressif ?

Nous allons tenter d’en voir plus clair avec Luc Michel, grand spécialiste de la géopolitique qui suit activement les différents processus en cours aujourd’hui en Afrique et dans le monde.

Mikhail Gamandiy-Egorov, La Voix de la Russie :

Luc Michel, bonjour et bienvenue de nouveau à La Voix de la Russie. Vous avez affirmé récemment que plusieurs pays africains, dont le Gabon, vont vivre ce qu’on appelle des « révolutions de couleur ». Racontez-nous.

Luc Michel : Depuis le « sommet USA-African leaders » de Washington les 3-4-5 août dernier, tout a été mis en place par les Etasuniens pour une vague de changements de régimes en Afrique qu’ils entendent organiser. En particulier, la NED (National Endowment for Democracy), a pris en main des centaines et des centaines d’activistes, journalistes, syndicalistes africains, venus d’Afrique et de l’UE, lors d’un « sommet parallèle » à Washington les 5 et 6 août dernier.

Une « révolution de couleur » à l’africaine est déjà en cours au Gabon contre le régime Bongo. Et plus l’on creuse la révolution du Burkina Faso, plus l’on retrouve notamment les réseaux Soros, à commencer par l’International Crisis Group (ICG). Au Cameroun, on prépare la déstabilisation du régime Biya, à nouveau avec les réseaux Soros, dont ici aussi l’ICG. Et des structures de propagande anti-Kabila sont déjà mises en place depuis le mois d’août, notamment à Bruxelles et Paris, avec des journalistes « retournés » par la NED.

Scénarios, réseaux, financiers : ce sont partout les même méthodes qui ont déjà organisé les « révolutions de couleur » en Europe de l’Est et au Venezuela, puis le soit-disant « printemps arabe ». Voilà comment Washington – Maison blanche, NED, YALI (Young African Leaders Initiative), etc… – prépare une vague de changements de régimes en Afrique (décidée lors du Sommet USA-African leaders début août 2014) et organise une 5e colonne d’agents américains (journalistes, activistes, universitaires, syndicalistes…) en Afrique et dans la diaspora africaine !

LVdlR : Depuis le mois d’août, vous alertez l’Afrique, notamment dans vos interventions comme éditorialiste et vos émissions de géopolitique sur la chaîne de télévision internationale francophone AFRIQUE MEDIA, sur cette déstabilisation générale venue des USA. Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer tout cela ?

Luc Michel : Mon école géopolitique (dite « euro-soviétique » dans les années 80, aujourd’hui « de l’Axe Eurasie-Afrique ») a pour devise la formule du grand géopoliticien allemand Karl Haushofer, le père du concept de « bloc continental » : « se faire enseigner par l’ennemi est un honneur ». Mon équipe et moi-même lisons donc quotidiennement la grande production des think tanks et des géopoliticiens américains, ainsi que les médias de l’ennemi. Et là tout est lumineux. Des documents, des déclarations ont été publiées qui ne laissent aucun doute sur le nouveau projet de recolonisation des USA en Afrique.

LVdlR : Quel sont ces documents ? Donnez-nous des exemples.

Luc Michel : Pour ceux qui douteraient de mes analyses, j’ai publié (sur ma chaîne politique PCN-TV et dans des émissions du GRAND JEU, l’émission de géopolitique que je produis pour EODE-TV et AFRIQUE MEDIA TV), notamment un document révélateur, des images confidentielles du « Sommet alternatif » de la NED. Intitulée « Africa Civil Society Conference », à Washington les 5 et 6 août 2014, « en marge du Sommet USA – Afrique », la Conférence entendait organiser « un programme d’action pour la démocratie », entendez des régimes pro-occidentaux sous influence des USA, et était centrée sur l’action dans les médias. Vous y verrez des centaines et des centaines d’activistes, syndicalistes et journalistes africains pris en main, y compris et surtout financièrement, par la NED pour déstabiliser le continent africain. Voici en action la fabrique des mercenaires pro-étasuniens des changements de régime en Afrique !

Voici comment la NED présente sa conférence : « Profitant de l’occasion offerte par le Sommet des dirigeants africains de la Maison Blanche, les principales organisations de démocratie et des droits de l’homme américaines convoqueront une conférence de la société civile africaine concurrente, vers un programme d’action pour la démocratie, le 5 août (sur invitation seulement) et le 6 à Washington, DC. La conférence sera une plate-forme importante pour les militants africains principaux de rappeler à leurs gouvernements et la communauté internationale que les citoyens africains apprécient la liberté et la démocratie. Elle sera aussi une occasion pour aider à réaffirmer la réforme démocratique et les droits de l’homme sur l’agenda africain, à galvaniser et à diffuser le programme des militants de la démocratie africaine, partager défis et réalisations, identifier les priorités et les stratégies d’action »…

J’ai publié un second document-vidéo de la NED : le clip de propagande officiel du « Sommet Afrique » de la NED (clip de « Africa Civil Society Conference Recap ») ! Vous y verrez la 5e colonne US en Afrique, sûre d’elle, déterminée. A noter l’accent mis sur un activiste de Guinée Equatoriale, mis en avant. Car le président Obiang Nguema Mbasogo et le nouveau centre du panafricanisme et donc l’une des cibles principales de Washington. On y explique qui sont les partenaires de la NED, notamment les réseaux Open Society de Georges Soros, un autre des grands organisateurs et financiers des « révolutions de couleur ».

Cerise sur le gâteau, la conférence était sponsorisée par Freedom House, un autre organisme US spécialisé dans le financement des changements de régime, ainsi que… Facebook ! A la fin du clip, comme pour vendre une marque, la NED annonce sans vergogne ses sponsors…

LVdlR : Pour nos lecteurs, pourriez-vous préciser en quelques mots ce qu’est exactement la NED ?

Luc Michel : La NED est un organisme para-gouvernemental US et a été qualifiée à juste titre de « vitrine légale de la CIA ». Depuis 30 ans, la National Endowment for Democracy sous-traite la partie légale des opérations illégales de la CIA. Sans éveiller de soupçons, elle a mis en place le plus vaste réseau de corruption du monde, achetant syndicalistes, politiciens, activistes et journalistes.

LVdlR : Vous mettez aussi en cause une initiative d’Obama, les YALI ?

Luc Michel : Oui la « Young African Leaders Initiative », les YALI ! J’ai publié aussi une vidéo du meeting des YALI, avec Obama à Washington le 3 août dernier. On y voit le formatage de jeunes africains, américanisés pour servir de 5e colonne à la recolonisation de l’Afrique par les USA. A noter particulièrement le début et l’hystérie collective pour Obama arrivant.

Lors du sommet USA-African Leaders, les YALI, une initiative d’Obama et surtout un réseau américain en Afrique, ont donné le ton. Washington a lourdement insisté sur les composantes de la démocratie made in USA. Il faut voir la vidéo sur le Meeting des YALI, la « Young African Leaders Initiative » avec Obama le 3 août 2014. Sans aucun doute la plus grande menace pour l’Afrique. Il faut assister à l’ « américanolatrie » de ces jeunes Africains, formatés pour servir les intérêts US sur leur continent. Et avec qui Obama entend remplacer les chefs d’Etat africains actuels et asservir l’Afrique.

LVdlR : Qu’est ce qui vous permet d’établir la nocivité de ces « Young African Leaders » ?

Luc Michel : Une réalité fort simple. Les YALI sont une version africaine d’une opération menée par les USA en France depuis 1976 via La « French-American Foundation » : les « young leaders ». La French-American Foundation – France est la matrice de la collaboration française avec les USA. C’est la principale organisation en France qui se consacre à « renforcer les liens entre la France et les États-Unis ». Officiellement, « Depuis sa création en 1976, elle se consacre à encourager un dialogue actif entre les deux nations. L’objectif de cette fondation est d’œuvrer à une meilleure compréhension mutuelle entre les deux pays et à la recherche de solutions partagées (…) En 1975, plusieurs personnalités politiques, universitaires et économiques décidèrent de créer un environnement d’échanges et de débats afin d’approfondir la relation entre la France et les États-Unis. La naissance de la French-American Foundation fut officialisée en 1976 à Washington par les présidents Valéry Giscard d’Estaing et Gerald Ford, lors des célébrations du bicentenaire de la Déclaration d’indépendance américaine. »

LVdlR : Quel a été le résultat de l’action de cette fondation ? Vous parlez d’un « outil de vassalisation des élites françaises » ?

Luc Michel : L’outil de vassalisation des élites françaises est précisément l’organisation de « séminaires pour des jeunes dirigeants (Young Leaders) français et américains issus de la politique, de la finance, de la presse », « à fort potentiel de leadership et appelés à jouer un rôle important dans leur pays et dans les relations franco-américaines ». « Young Leaders » a été lancé en France en 1981. « Il s’agissait de la première grande initiative transatlantique visant à renforcer les liens entre les deux pays en encourageant la rencontre et l’échange entre futurs leaders français et américains (…) Plus de 30 ans après, elle continue de jouer un rôle-clé dans le développement des liens transatlantiques, rassemblant aujourd’hui plus de 400 dirigeants issus du monde de la haute fonction publique, de l’entreprise, des médias, de l’armée et de la recherche ».

Pour comprendre, parmi les Young Leaders de précédentes sélections: Henri de Castries (1994, président du directoire du groupe Axa), Jérôme Clément (1982, président d’ARTE), Annick Cojean (2000, journaliste au Monde), Jean-Marie Colombani (1983, fondateur de Slate et ancien directeur du Monde), Matthieu Croissandeau (2002, rédacteur en chef adjoint du Nouvel Observateur), Jean-Louis Gergorin (1994, dirigeant du groupe AEDS, Airbus, etc.), Bernard Guetta (1981, journaliste à France Inter), François Hollande (1996, président de la République française), Erik Izraelewicz (1994, directeur du Monde), Laurent Joffrin (1994, PDG de Libération), Alain Juppé (1981, maire de Bordeaux), Sylvie Kauffmann (1998, journaliste au Monde), Yves de Kerdrel (2005, éditorialiste au Figaro), Anne Lauvergeon (1996, ancienne présidente d’AREVA), François Léotard (1981, ancien ministre de la Défense), Bruno Le Roux (1998, ex président du groupe PS à l’Assemblée nationale), Alain Minc (1981, conseiller politique, économiste, essayiste), Arnaud Montebourg (2000, ex ministre du Redressement productif), Aquilino Morelle (1998, ex conseiller politique au cabinet du président de la République François Hollande), Pierre Moscovici (1996, ex ministre de l’Économie et des Finances, commissaire de l’UE), Olivier Nora (1995, président des Éditions Fayard), Christine Ockrent (1983, journaliste), Denis Olivennes (1996, président d’Europe 1), Valérie Pécresse (2002, ancienne ministre de l’Éducation nationale), Alain Richard (1981, ancien ministre de la Défense), Jacques Toubon (1983, député UMP), Marisol Touraine (1998, ministre des Affaires sociales et de la Santé), Najat Vallaud-Belkacem (2006, ministre des Droits des femmes)…

LVdlR : C’est ce qui attend l’Afrique avec les YALI ?

Luc Michel : Nul besoin de la théorie du complot – incapacitante et qui détourne de l’action politique – ou des élucubrations antisémites pour disséquer la nature du régime français au prisme de la fabrication de ces « Young Leaders ». Il suffit d’analyser les rapports de domination impérialiste en France et ses outils de vassalisation. On comprend mieux alors comment s’exerce la domination des USA en France, comment Washington domine médias, affaires et monde politique, comment, renforcé encore par divers lobbies, fondations et réseaux – dont les réseaux atlantistes ou neocons en France (revue de BHL La Règle du jeu, etc) -, les USA imposent à la France une politique au service de l’étranger et contraire à ses intérêts fondamentaux et à ceux de la Grande-Europe ! On voit aussi alors pourquoi Paris avec Sarkozy et Hollande s’est détourné de la véritable politique de la France, celle de l’Axe Paris-Moscou, celle du général de Gaulle. Avec son « Europe de l’Altantique à l’Oural », sa « Grande politique arabe », son opposition à l’OTAN et au « parti américain » (dixit de Gaulle lui-même). Et bien entendu la situation est la même partout en Europe. Ce qui existe en France existe à Bruxelles, Rome, Berlin ou Madrid. Ou encore au sein du Parlement européen ou de l’OSCE…

C’est évidemment le même projet de domination et le même outil de vassalisation que Washington entend organiser avec ses YALI, clone ou copie conforme des « young leaders » français !

LVdlR : Venons-en au Gabon. Vous êtes au centre d’une nouvelle polémique dans ce pays suite à la diffusion de votre émission « Le Grand Jeu. Une révolution de couleur au Gabon ? » Cette polémique faisant suite à celle sur le livre de Pierre Péan « Nouvelles affaires africaines » que vous analysez dans cette émission. Le Gabon est communément considéré comme l’exemple par excellence du système néocolonial de la Françafrique. Bon nombre de spécialistes et d’observateurs l’appellent même la « tirelire » ou encore « la propriété privée de la France dans le domaine du pétrole ». Selon vous, les instigateurs donc des changements en question veulent placer leurs propres pions à la place de ceux placés dans le passé par la France ? Le tout au travers d’une révolution de couleur où vous identifiez la marque des réseaux américains spécialisés…

Luc Michel : Je ne suis pas le seul à identifier cette révolution de couleur, au Gabon notamment. J’ai diffusé dans mon émission une vidéo apparue le 14 novembre dernier sur les réseaux sociaux. D’origine anonyme et intitulée « le pompier pyromane », elle dénonce elle aussi l’organisation d’une « révolution de couleur » au Gabon, au profit de Jean Ping. J’ai une longue expertise de ces « révolutions » organisées par les USA en Europe de l’Est et dans le monde arabe, que je combats depuis la première expérience dans la Yougoslavie du président Milosevic. Je valide la démonstration de cette vidéo et j’en partage les thèses…

Il y a une marque, un modus operandi des réseaux OTPOR/CANVAS derrière les « révolutions de couleur » en Europe de l’Est mais aussi derrière le soi-disant « printemps arabe ». Et on retrouve la marque de ces réseaux américains aujourd’hui au Gabon.

Mais ce n’est évidemment pas tout. Il y a un arrière-plan géopolitique à la crise gabonaise. Ma thèse c’est que cet arrière-plan a changé depuis 2007-2008. Il y a une vision géopolitique ou un plan géopolitique américain, anglo-saxon pour l’Afrique. Et ce plan donne un rôle secondaire à une France, diminuée et vassalisée, placée sous le contrôle de l’OTAN et de l’AFRICOM.

Suite dans la seconde partie de l’entretien.

http://french.ruvr.ru/2014_12_23/De-nouvelles-revolutions-de-couleur-en-Afrique-et-ailleurs-a-l-horizon-8197/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Grande conférence de presse de Poutine : les principaux points

Grande conférence de presse de Poutine : les principaux points

La grande conférence de presse du président russe a été digne des attentes. Il a parlé et répondu aux principales questions de l’actualité nationale et internationale.

Il n’a pas non plus manqué de répondre clairement aux journalistes du mainstream médiatique occidental, dont la BBC, ainsi qu’en donnant la parole au représentant à Moscou du sinistre oligarque israélo-ukrainien, Igor Kolomoïsky, qui a pu lui aussi poser sa « question » à Poutine. Confirmant une fois encore que la Russie est un pays démocratique n’ayant nullement peur de répondre à toute sorte de question, y compris les plus obscènes.

Les élites occidentales sont hypocrites, c’est un fait connu et reconnu. Que ce soit au niveau politique ou médiatique. Néanmoins, en Russie on est capable de discuter franchement de tous les problèmes existants, à la grande différence des pays occidentaux où ce genre de format est pratiquement inimaginable. Quant à la « nouvelle » Ukraine, ayant « choisi la voie des valeurs démocratiques occidentales », cela est tout simplement impossible. Passons aux faits.

En ce qui concerne l’aspect économique, Poutine n’a évité aucune question. Les principaux points étant les suivants : malgré toutes les mauvaises langues, l’excédent budgétaire fédéral sera de 1,9% du PIB pour l’année 2014, c’est-à-dire que les recettes dépasseront les dépenses de 1200 milliards de roubles. D’autre part et à un moment où le cours du rouble s’est sensiblement affaibli, Poutine s’est voulu rassurant : « J’estime que la Banque centrale et le gouvernement prennent des mesures adéquates dans la situation actuelle. Il y a des questions à poser aussi bien au gouvernement qu’à la Banque centrale en ce qui concerne la qualité des mesures adoptées, mais, en général, leurs actions sont absolument adéquates et vont dans une bonne direction », a-t-il déclaré.

Il a en outre ajouté que l’économie russe poursuivrait sa croissance, et ce malgré tous les obstacles possibles : « L’économie russe sortira de la situation actuelle. Même dans les conditions les plus défavorables je pense que cela prendra un an ou deux. Mais je tiens à répéter une fois de plus que la croissance est inévitable ». Il n’a d’ailleurs pas exclu que les méthodes utilisées lors de la crise de 2008 seraient utilisées dans la situation actuelle, tout en notant que dans le domaine du social, l’Etat russe ferait tout le nécessaire pour sauvegarder ses obligations : « Nous allons nous servir des méthodes que nous avons utilisées avec succès en 2008. Il nous faudra aussi se concentrer sur l’aide à ceux qui sont effectivement nécessiteux et sauvegarder nos objectifs pour ce qui est des questions sociales, dont les pensions de retraite, les salaires dans le public, etc. ». A noter aussi la dynamique positive en ce qui concerne la natalité russe. L’accroissement naturel a été de 37 100 individus en dix mois de l’année. Les décès étant en baisse alors que le nombre de naissances progresse, a également fait valoir le président en insistant sur la nécessité de préserver et de développer cette dynamique.

En ce qui concerne les affaires internationales, Vladimir Poutine a également répondu à toutes les questions. Si les questions venant des journalistes représentant les pays amis de la Russie ou des partenaires privilégiés étaient globalement plus qu’amicales (Kazakhstan, Chine, Iran,…) ou encore la question du journaliste turc qui s’est pratiquement ouvertement moqué des « bureaucrates européens » (citation) en rappelant au président Poutine que juste après sa toute récente visite en Turquie, la diplomatie bruxelloise est venue immédiatement faire son opération séduction auprès de la puissance méditerranéenne. Le message était ironique et clair, les Turcs sont ravis du partenariat avec la Russie et ce malgré des différences de positions sur certaines questions internationales, notamment par rapport à la Syrie. A l’opposé des « questions » venant du représentant de l’Agence ukrainienne UNIAN (dont le propriétaire n’est autre que l’oligarque Igor Kolomoïsky, l’un des principaux sponsors des massacres perpétrés contre la population de Novorossia), ainsi que de son homologue de la BBCbritannique, n’ayant pas été capable (à la grande différence de ses collègues chinois, iraniens et turcs) de poser la question en langue russe, mais passons.

Le premier a tenté de provoquer le président russe en accusant la Russie d’avoir envoyé des militaires russes dans son pays et d’y mener une opération punitive contre les forces ukrainiennes, à quoi Poutine a répondu expressément : « Toutes les personnes ayant décidé de partir volontairement depuis la Russie pour combattre à Novorossia, l’ont fait de par la volonté de leur cœur et rien d’autre » . En ajoutant qu’ils ne sont aucunement des mercenaires car ils ne touchent pas d’argent. Et en rappelant à juste titre qu’il y a effectivement une opération punitive en Ukraine. Mais de la part du gouvernement de Kiev contre la population de Novorossia et aucunement autre chose. Le « journaliste » ukrainien n’avait d’ailleurs vraisemblablement pas le courage de regarder Poutine dans les yeux lorsque ce dernier répondait à sa question. Réalité morale oblige ? Le journaliste britannique lui a rappelé les pires pages du colonialisme et sa question ressemblait plus à une exigence demea culpa envers le leader de la Russie qu’à autre chose, en affirmant notamment que Poutine aurait contribué à recréer le climat de la guerre froide et que vu les problèmes économiques en cours, la Russie aurait soi-disant besoin de l’Occident. Et en résultat de quoi il a demandé à Poutine si le leader russe serait prêt à s’adresser en pleine conférence aux gouvernements des pays occidentaux afin de pouvoir résoudre les problèmes existants. Le président russe a répondu tout aussi clairement à cette « question » (ou exigence ?) en ne mâchant pas ses mots mais tout en gardant son sang-froid. Il a notamment rappelé que ce sont bien les pays occidentaux, USA en tête, qui ont tout fait pour récréer le climat de guerre froide actuel. En rappelant à juste titre aussi que le budget militaire des USA était toujours aussi énorme que précédemment, que l’élargissement de l’OTAN se poursuivait et les provocations aux frontières russes se multipliaient (en réponse de quoi la Russie a pris et continuera de prendre des mesures), et que d’autre part il était convaincu comme la majorité des citoyens russes que dans la situation actuelle, c’est bien la Russie qui a raison, tandis que l’Occident politique a tort. Voici d’ailleurs l’une de ses citations clés sur le sujet durant la conférence de presse : « Nous ne voulons pas que la peau de l’ours russe soit accrochée au mur »…

Pour le reste, beaucoup de journalistes russes venant des différentes régions de Russie, en dehors de Moscou et Saint-Pétersbourg, étaient plus intéressés par des questions d’ordre social, voire par la vie privée du président russe, que par l’avis des Occidentaux sur tel ou tel sujet.

Ce qui est sûr, c’est que la Russie s’en sortira. Le président russe a une fois encore montré à son peuple que personne ne pourra remettre la Russie à genoux. Tous les problèmes existants et ayant souvent des sources extérieures seront résolus dans un temps raisonnable. La Russie poursuivra sa grande marche en avant et utilisera les opportunités existantes en ce moment afin de réformer considérablement son économie et s’orienter dans des domaines prioritaires, tout en renforçant son alliance avec les Etats et unions véritablement importantes pour notre pays (l’Union économique eurasiatique, les BRICS, l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Amérique latine, l’Asie, l’Afrique, le monde arabe et l’Iran).

Pour conclure, petite question à nos « partenaires » occidentaux : en faisant juste un bref calcul ne serait-ce que des populations des pays amis de la Russie et en comparant avec l’Occident (au sein duquel grand nombre de citoyens sympathisent également et ouvertement pour la Russie), n’avez-vous pas l’impression que vous représentez une minorité évidente ? Si tel n’est pas le cas, alors il serait grand temps de se mettre à l’heure de la nouvelle réalité, surtout que la nouvelle année 2015 est toute proche à commencer. Et les USA finiront bien par comprendre eux aussi qu’à terme, leur perspective c’est d’être une puissance régionale, sans plus. Tant pis pour les suiveurs qui auront perdu l’opportunité d’être du bon côté de l’humanité. Bonnes fêtes à tous !

http://french.ruvr.ru/2014_12_21/Grande-conference-de-presse-de-Poutine-les-principaux-points-7475/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Le leader de la Crimée avec Poutine en Inde : les USA et Kiev enragés…

Sergueï Aksionov

Nouveau coup de maître du président russe lors de sa visite chez notre allié indien. Mis à part de très importants contrats signés entre les deux pays dans le cadre de cette visite, mis à part le renforcement de l’alliance stratégique entre les deux grandes nations, aussi bien au niveau bilatéral que dans le cadre des BRICS, cette visite était aussi l’occasion de montrer (une fois encore !) que la Crimée est bien russe, et que seules les « élites » occidentales adoptent une approche hystérique sur la question… Retour sur un nouvel échec et mat aux gouvernements occidentaux de la part de la Russie et de Vladimir Poutine.

Ce voyage de Poutine en Inde rêvetait une grande importance, aussi bien pour la Russie que pour la République indienne. Les deux pays sont des alliés de longue date. A l’époque soviétique, il était même courant de dire que l’Inde représentait la 16ème république constituante de l’URSS… Tellement les relations étaient intenses et amicales. Depuis, peu de choses ont changé. L’amitié entre les deux pays est toujours aussi forte, la compréhension mutuelle au plus haut niveau, et le partenariat stratégique ne cesse de s’élargir. Notamment dans le domaine de la coopération militaro-technique, dans lequel l’Inde représente tout simplement le plus important acheteur de la Russie.

D’autre part, les deux pays sont membres fondateurs de l’alliance BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Et après les récentes visites de Vladimir Poutine en Chine et en Amérique latine, ajoutés à cela les nombreuses visites de plusieurs chefs d’Etats en Russie, l’Inde se trouvait bien évidemment sur la liste prioritaire. Plusieurs accords ont été signés à l’issue de cette visite. Tout d’abord dans le domaine pétrolier : le contrat a été signé entre la société d’Etat russe Rosneft et le conglomérat indien Essar pour une somme totale de cinq milliards de dollars par an. Ainsi, la Russie fournira à l’Inde 10 millions de tonnes de pétrole par an, à compter de 2015. La durée du contrat est de dix ans, avec prolongation probable. D’autre part, la Banque russe du commerce extérieur (VTB) fournira un crédit d’un milliard de dollars à Essar.

Autre domaine où un important contrat a été signé, l’énergie atomique. L’agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom) construira les troisième et quatrième blocs de la centrale nucléaire indienne Kudankulam,a déclaré Sergueï Kirienko, directeur général de Rosatom. L’autre domaine encore dans lequel les deux pays vont sensiblement élargir leur coopération concerne celui des diamants : la Russie étant le plus grand producteur mondial, l’Inde le plus important tailleur. Il était donc plus que logique de renforcer considérablement la coopération dans ce domaine, dans lequel l’Inde excelle depuis des siècles. Ainsi, une quantité plus importante de diamants russes seront taillés et polis chez nos amis indiens. Ce contrat permettra aussi certainement de diminuer le transit des diamants russes par Anvers, considéré comme la « capitale » mondiale des diamants.

Encore un autre fait bien important concerne les énormes perspectives de coopération entre la République indienne et l’Union économique eurasiatique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie, Arménie, puis Kirghizistan et Tadjikistan), dont Vladimir Poutine s’est également félicité : « L’Union économique eurasiatique qui deviendra effective à partir du 1er janvier 2015 ouvre des perspectives nouvelles à la coopération russo-indienne. »

Mais le coup de maître de cette visite concerne la Crimée. Le chef de la République de Crimée, Sergueï Aksionov, en accompagnant la délégation russe, a effectué ainsi sa première visite officielle à l’étranger, depuis que la péninsule s’est ralliée à la Fédération de Russie en mars dernier. D’autant plus en Inde, l’une des principales puissances asiatiques et mondiales…

« Le but de cette visite est d’établir des contacts avec les entités commerciales de l’Inde, ainsi que de trouver des moyens de coopération, qui peuvent être mis en oeuvre sur le territoire de la République de Crimée. Notamment dans les domaines de la culture et la transformation de la production agricole, la production et la vente des médicaments, l’industrie de la pêche »…,a affirmé Sergueï Aksionov. Il a en outre invité les investisseurs indiens à visiter la Crimée pour voir de leurs propres yeux les opportunités existantes et établir les partenariats dans les domaines intéressants.

Les réactions hystériques de Washington et de la junte kiévienne ne se sont pas fait attendre. La sulfureuse Jan Psaki, porte-parole du Département d’Etat étasunien, a ainsi déclaré que les USA sont « préoccupés » par le fait que le leader de la Crimée ait visité l’Inde avec la délégation russe, ainsi que par la signature des nombreux accords entre l’Inde et la Russie. Tout en tentant de jouer la « diplomate » en déclarant que les USA considèrent l’Inde comme un « partenaire » important… Oui, l’Inde est un partenaire important pour qui que ce soit, et pour ceux qui l’oublient un peu trop souvent, ce pays est à l’instar de la Russie et de la Chine, une grande nation indépendante et souveraine, ayant dès le départ de la crise entre l’Occident et la Russie, montré sa compréhension et sa sympathie en faveur de la position russe… Hystérie également du côté de Kiev : la marionnette des USA Porochenko a ainsi déclaré que « l’Inde était trop portée sur l’argent »…En oubliant par la même occasion, mais dans son cas à lui ce n’est nullement étonnant, que l’Inde, à l’énorme différence de ce qu’il reste (pour combien de temps ?) de l’Ukraine, est une nation dont l’avenir se décide chez elle, et non pas à l’autre bout du monde. Que l’Inde est un véritable pays-ami de la Russie, ainsi qu’un allié stratégique, et ce depuis des dizaines d’années. Que l’Inde est tout comme la Russie, l’un des principaux architectes du nouveau monde multipolaire. Et finalement que vu la situation de la « nouvelle Ukraine », il aurait bien mieux fait de se taire…

Ce qui est sûr et pour finir sur cela, il serait juste de dire qu’une fois encore la stratégie de Vladimir Poutine a été brillante, renforçant l’alliance avec un pays très important (seconde population mondiale pour rappel également), un pays partisan actif du monde multipolaire qui s’impose chaque jour qui passe et un acteur incortounable de l’alliance BRICS. De plus, montrant une fois encore le ridicule des élites occidentales, en premier lieu étasuniennes, qui affirment à chaque mauvaise occasion que la Russie est « isolée »… Eh bien il serait grand temps de se rendre à l’évidence pour les Obama & Co. : la Russie est non seulement aucunement isolée mais elle est tout simplement l’alliée par excellence de l’écrasante majorité de l’humanité. Rôle que l’Occident néocolonial, retranché en soi mais refusant encore de l’admettre, ne peut et ne pourra désormais avoir. La Crimée, elle, et cela est tout aussi positif, trouve clairement la reconnaissance de son choix historique au sein des pays amis de la Russie. Vive la nouvelle réalité, chers amis !

http://french.ruvr.ru/2014_12_15/Le-leader-de-la-Crimee-avec-Poutine-en-Inde-les-USA-et-Kiev-enrages-5630/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

BRICS Dream, première boutique au monde pour citoyens et supporters des BRICS

BRICS Dream, première boutique au monde pour citoyens et supporters des BRICS

L’alliance BRICS n’est pratiquement plus à présenter. Connue au départ comme un club économique réunissant les principaux pays émergents avec l’acronyme de ses pays membres : BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), devenant en 2011 BRICS avec la République d’Afrique du Sud qui a rejoint l’alliance et ajoutant ainsi la lettre « S » à l’acronyme de l’organisation. Aujourd’hui, les BRICS ne représentent plus seulement une union économique, ils sont une réalité géopolitique que désormais personne ne peut remettre en question.

Les BRICS suscitent aujourd’hui beaucoup d’intérêt, mais également beaucoup d’espoir. Et pas seulement pour les spécialistes de l’économie ou de la géopolitique, mais également au niveau des simples citoyens, aussi bien des pays en question qu’au-delà. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, les BRICS sont partisans féroces d’un monde multipolaire ayant émergé assez récemment. Et à l’instar de l’alliance BRICS, la majorité des citoyens de notre planète veulent le renforcement de cette multipolarité. Ceux désirant le retour de l’unipolarité représentent une infime minorité, à l’image des leaders d’un certain groupe de pays qui veulent nous forcer tous à y revenir.

Le projet BRICS Dream (« Le rêve BRICS ») s’inscrit justement dans le cadre des partisans des BRICS et de la multipolarité. Conçu pour être la première marque vestimentaire destinée aussi bien aux citoyens des pays BRICS qu’à tous les partisans de l’alliance dans le monde entier. Le projet a été lancé tout récemment, au mois de novembre. Les produits déjà proposés en ce moment sur le site de la marque www.bricsdream.com sont des T-shirts avec bien évidemment pour thème l’union BRICS. Et ce n’est que le début car la gamme va s’élargir rapidement.

Le but de ce projet, aussi bien commercial qu’idéologique est comme dit précédemment d’unifier les citoyens du Brésil, de Russie, de l’Inde, de Chine et d’Afrique du Sud, mais aussi, et cela est tout aussi important, de créer un véritable pont avec tous les citoyens du monde qui soutiennent ou portent un grand intérêt pour les BRICS. Car et il faut s’en rappeler, les BRICS représentent la véritable alternative aux systèmes occidentaux existants. Et cela aussi bien sur le plan de l’économie et de la finance internationale, qu’au niveau de l’aspect géopolitique qui a concrètement pris forme au cours de ces dernières années, malgré toute la farouche opposition des élites occidentales qui veulent bloquer par tous les moyens la montée en grande puissance des nations BRICS.

Pour finir, il serait bon de dire une autre chose encore. Les BRICS ne sont et ne seront pas un autre club « privilégié » de « nations exceptionnelles » voulant créer leur propre architecture fermée, à l’instar de certains. Les BRICS veulent contribuer à l’avènement d’une ère nouvelle où le rôle du droit international et du respect de la souveraineté des Etats seront le mot d’ordre. Une ère où un groupe limité de pays, dirigé par des « élites » de moins en moins appréciées de leurs propres peuples, ne pourront plus imposer à la majorité de l’humanité leur diktat.

Les BRICS, bien que représentant ensemble plus de 3 milliards d’habitants de notre planète, ne comptent pas devenir les nouveaux maitres du monde, mais se proposent en partenaires équitables aux autres, capables d’entendre et d’interagir avec toutes les autres nations pour construire ensemble le nouveau monde tant rêvé et espéré, déjà en marche. C’est cela l’idée même de l’alliance BRICS. Et c’est dans ce cadre également que le projet BRICS Dream veut contribuer et apporter sa pierre (ou sa brique) à l’édifice. Par ailleurs, son slogan est le suivant : « New World, new rules »(« Nouveau monde, nouvelles règles »).

http://french.ruvr.ru/2014_12_02/BRICS-Dream-premiere-boutique-au-monde-pour-citoyens-et-supporters-des-BRICS-2749/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

La Russie se passera bien des Mistral

La Russie se passera bien des Mistral

La France ou plutôt son gouvernement a définitivement prouvé aux yeux de tous, et surtout de son propre peuple, l’asservissement aux intérêts étasuniens. Et la question n’est pas d’être pro-russe ou pro-étasunien. La France est un pays capable de mener sa propre politique bien que, il faut le rappeler, historiquement et stratégiquement, elle a toujours été bien plus proche de la Russie. Passons. La question qui importe ici c’est que l’administration Hollande a définitivement montré que les intérêts outre-Atlantique l’emportent de loin sur les intérêts nationaux de la France.

Ce n’est une surprise pour personne de savoir qu’une bonne partie des élites de l’UE est américanisée jusqu’à la moelle. Merkel, Cameron, Hollande en sont probablement les meilleurs exemples (sans mentionner les « leaders » des pays Baltes, de la Pologne ou encore de la Roumanie). Mais le cas « français » a atteint véritablement le summum. L’affaire des Mistral ressemble plus à une grande anecdote qu’à autre chose. Faire du chantage à un pays comme la Russie, dans un domaine aucunement crucial pour elle, et avec des conséquences plus que sérieuses pour celui qui fait ce chantage, vraisemblablement l’Elysée aurait du réfléchir au moins trois fois avant de faire une fois de plus n’importe quoi.

On avait eu un entretien le mois dernier avec un brillant expert militaire russe, rédacteur en chef du magazine mensuel Nacional’naya oborona(Défense nationale), par ailleurs directeur du Centre d’analyse du commerce mondial de l’armement et membre du Conseil public du ministère de la Défense de la Fédération de Russie, en l’occurrence M. Igor Korotchenko. On avait entre autres mentionné lors de cet entretien le thème des Mistral car on voyait déjà quelle pression extérieure la France subissait de la part de ses « amis » étasuniens et de l’OTAN.

M. Korotchenko avait été alors plus que clair : « La Russie a adopté une position très calme sur le sujet. Le contrat est signé, l’argent est payé. Le contrat se doit donc d’être exécuté. Si Paris et l’Elysée annulent la transaction, la France devra déjà rembourser en intégralité l’argent qu’elle a reçu pour ce contrat et en plus payer une grande pénalité. Quant à nous, nous réagissons calmement, sans excès ». Et d’ajouter : « … Le président français Hollande qui même sans cette histoire a perdu et continue de perdre tellement de points politiques, pourrait donc désormais devenir le politicien ayant ouvertement trahi les intérêts nationaux de la France. Les électeurs français ne le lui pardonneront pas. De même qu’ils ne pardonneront pas les forces politiques liées à Hollande. Le refus éventuel donc d’exécuter ledit contrat fera que la France perdra bien plus qu’elle ne recueillera. Quant à la Russie, elle se concentrera sur ses propres moyens. Pour nous, il n’y aura aucune tragédie ».

Les faits d’aujourd’hui confirment donc les mots. La Russie continue d’agir sans excès alors que l’Elysée continue de tourner dans le clownesque, incapable de dire une bonne fois pour toute si oui ou non la France livrera les Mistral à la Russie. On comprend que le risque de perdre une bien grosse somme d’argent du budget de l’Etat fait toujours douter les preneurs de décision mais il y a un moment où il faut savoir ce que l’on veut. Quant à la Russie, elle agira en conséquence, d’ici peu.

Le représentant permanent de la Russie auprès de l’UE, Vladimir Tchijov, a été lui aussi très clair : « La Russie n’a pas l’intention de supplier Paris de lui fournir les porte-hélicoptères de catégorie Mistral ».Tout en ajoutant que si le contrat n’est pas rempli par la partie française, cela risque de coûter cher à cette dernière : « Si cette décision est définitive, cela risque de coûter plus cher à la France que le prix même des deux porte-hélicoptères, et même plus cher encore que le montant des compensations que la Russie touchera pour la non-réalisation du contrat. C’est la réputation de la France et son prestige en tant que partenaire commercial en matière d’armement, qui sont en jeu ».

Même note d’optimisme au niveau du ministère russe de la Défense qui s’est exprimé via le vice-ministre Iouri Borissov, en mentionnant bien que la flotte russe se passerait des Mistral. Et en notant que le porte-hélicoptères n’était pas un élément inaliénable de la marine de guerre russe : « Quand le montant déjà payé sera remboursé, nous trouverons comment le dépenser d’une façon plus rationnelle »…

Je crois qu’il est difficile d’ajouter autre chose si ce n’est de mentionner ce que la France va devoir rembourser à la Russie, en l’occurrence le montant déjà payé et un supplément en la qualité d’une amende bien salée : au total environ trois milliards d’euros… La Russie saura certainement comment utiliser à bien cette somme considérable, en investissant aussi bien dans ses propres capacités (ce ne sont pas les cerveaux qui manquent) que dans des projets dans les pays véritablement amis de la Russie.

A noter d’ailleurs, et cela rejoint parfaitement l’aspect réputationnel de la France en tant que fournisseur, que l’Inde suit avec la plus grande attention l’affaire des Mistral. En effet, New Delhi surveille de très près la réalisation de ce contrat pour éventuellement passer (ou pas) certaines commandes à la France. Par ailleurs, la Russie est le premier fournisseur d’armement de la République indienne (les autres, y compris la France, se battent pour un pourcentage minimal). De son côté l’Inde est tout simplement le plus grand acheteur de l’armement russe, et ce depuis longtemps. Sans oublier bien évidemment que l’Inde est un ami de longue date de la Russie, cette amitié est aujourd’hui d’autant plus renforcée dans le cadre de l’alliance BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Une amitié sincère, sans hypocrisie, qui permettra j’en suis sûr à nos deux pays de se consacrer encore plus activement au renforcement de la coopération bilatérale et de l’alliance BRICS, au lieu de faire appel à des tiers incapables (car étant sous asservissement) d’assurer leurs obligations.

Un dernier point qu’il faut mentionner, les porte-hélicoptères de classe Mistral ont été commandés sous l’ère du ministre Anatoli Serdioukov, loin d’être le meilleur ministre de la Défense de la Russie contemporaine. Peut-être que l’affaire des Mistral ne sera qu’une raison supplémentaire de tourner définitivement la page des erreurs commises durant cette période. En tout cas la Russie attendra encore un peu avant de prendre les mesures nécessaires, laissant la possibilité à François Hollande et à son administration de bien peser les « pour » et les « contre ». Quoiqu’il arrive, la Russie n’en sortira que vainqueur et encore plus renforcée. Quant à la France, pays qui m’est cher puisque j’en suis diplômé, à part de très sérieuses pertes économiques, elle risque surtout de perdre la face, au point de perdre tout simplement le respect et le prestige qu’il n’y a encore pas si longtemps elle inspirait. Mais j’insiste : cette perte de respect ne visera aucunement le pays, ni son peuple, mais bien son élite politique.

http://french.ruvr.ru/2014_11_27/La-Russie-se-passera-bien-des-Mistral-7457/

Mikhail Gamandiy-Egorov