La Crimée est on le sait une terre fort riche en cultures et traditions. Ce qui fait aussi indéniablement sa richesse c’est sa composition multiethnique et multiconfessionnelle, à l’instar du reste de la Russie.
Ce qui caractérise aussi ce peuple c’est leur loyauté envers la Russie depuis des siècles. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que tous les empereurs russes, ainsi que leurs familles, durant leurs séjours en Crimée étaient toujours reçus par les représentants karaïmes, qui assuraient aussi leur sécurité. Plus que cela, lors de chaque arrivée impériale sur la péninsule, la première visite se faisait toujours et traditionnellement dans une Kenesa karaïme (centre de prières et de rencontres de la communauté). Tout un symbole. Depuis le XVIIIe siècle, lorsque la Crimée intégra l’Empire russe, les Karaïmes ont su parfaitement conserver leur culture authentique, de même que leur religion, tout en profitant des mêmes droits que tous les citoyens de l’empire. De leur côté, les Karaïmes étaient en effet toujours caractérisés par la loyauté envers l’Etat russe. C’est d’ailleurs certainement l’une des raisons de la grande confiance des empereurs de Russie envers eux.
La semaine dernière, la Grande-duchesse Maria Vladimirovna Romanova, chef de la Maison impériale de Russie, ainsi que son fils le Tsarevitch Gueorgui Mikhaïlovitch Romanov, se sont rendus en Crimée pour une visite officielle, de même que pour prendre part à la cérémonie d’ouverture du monument en l’honneur du dernier empereur de Russie, Nicolas II. La tradition n’a pas été rompue et cette fois-ci aussi les représentants de la famille impériale russe ont dédié leur première visite aux représentants de la communauté karaïme. Les représentants karaïmes honorés ont d’ailleurs accompagné la délégation impériale tout au long des cérémonies officielles qui s’en ont suivi.
Comme quoi et une fois de plus, la Crimée sauvegarde avec jalousie sa capacité exemplaire à faire vivre un grand nombre de peuples, de différentes confessions religieuses, ensemble sur un même territoire. C’est certainement d’ailleurs la raison, en plus de celle liée à la justice historique et à la conjoncture d’il y a deux ans, lorsque cette multiethnicité était sérieusement menacée par des extrémistes néonazis et ultra-nationalistes, que la presqu’île criméenne ait retrouvé la Russie. Cette expérience unique de pouvoir faire vivre non seulement ensemble mais aussi en harmonie différents groupes ethniques et religieux, est propre à la Russie. Les Karaïmes, qui ont su à l’instar de tellement d’autres peuples, sauvegarder leurs traditions et leur patrimoine culturel-religieux ancien en savent quelque chose. Heureusement loin de « l’expérience US » où la population de souche amérindienne sombre dans l’alcoolisme, la perte de son identité (pour beaucoup déjà perdue) et fait face à une politique ouvertement discriminatoire. Une différence de traditions, d’expériences et d’approches simplement évidente.
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