https://vk.com/video-593445_3087709
Après les USA, c’est au tour des représentants des satellites européens d’être convoqués. Allez, c’est parti.
https://fr.sputniknews.com/international/201803301035728702-skripal-russie-mesures-retorsion/
Après des années à bénéficier des revenus stables et importants de la rente gazière russe, l’Ukraine doit se préparer à un réveil douloureux. Cette manne devrait en effet se tarir ou du moins considérablement diminuer. L’Occident, qui a encouragé le divorce entre Kiev et Moscou, devra en assumer les conséquences.
Les années passent, la rhétorique russophobe atteint désormais son summum au niveau des élites de Washington, mais aussi de tous leurs affidés —la fameuse affaire Skripal n’en est qu’un épisode supplémentaire. Les satellites étasuniens ont beau reprendre en chœur les chants antirusses, il suffit que leur portefeuille soit menacé pour qu’une vive inquiétude s’installe…
C’est notamment le cas du pouvoir de Kiev, issu d’un coup d’État armé soutenu par l’Occident. L’année 2019 approche et avec elle la perspective de la fin du transit gazier russe via le territoire ukrainien, qui ne sera utilisé dans le meilleur des cas qu’en qualité de hub supplémentaire avec des volumes nettement moins importants que ce n’était le cas jusqu’ici. Et même ces volumes réduits d’au moins quatre fois ne seront aucunement garantis.
Et malgré toutes les belles promesses faites à l’Ukraine par Washington et Bruxelles sur leur avenir commun «radieux», ces derniers ne souhaitent vraisemblablement guère en prendre la responsabilité économique. Alors que la diminution significative des relations à tous les niveaux entre Kiev et Moscou a considérablement désavantagé en termes économiques la première, mais pas la deuxième, le fait de devoir sur le court terme perdre près de 3 milliards de dollars annuels supplémentaires ou l’équivalent de 3% du PIB ukrainien (selon l’aveu de l’ambassadrice étasunienne en poste à Kiev) n’arrange en rien les choses.
En passant, le montant de ces recettes annuelles que l’Ukraine reçoit grâce au transit du gaz russe est plus ou moins équivalent au budget annuel ukrainien de l’éducation et dépasse de 1,5 fois les dépenses destinées à la santé, au sport et à la protection de l’environnement. Ajoutez à cela les millions de crédits qui pèsent sur le budget ukrainien et que Kiev ne peut simplement pas rembourser, et vous comprendrez les peu radieuses perspectives du régime de Kiev.
Au sud, les travaux du gazoduc Turkish Stream reliant la Russie à la Turquie —le deuxième principal marché gazier pour Gazprom- via la mer Noire, avancent rapidement. La première conduite est destinée à acheminer le gaz russe sur le marché turc, la deuxième fournira en gaz plusieurs pays de l’UE en passant par la Turquie —permettant par la même occasion à cette dernière de devenir un important hub gazier. En mars 2018, 53% des deux conduites de la section offshore du gazoduc avaient déjà été installées et tant Moscou qu’Ankara souhaitent que le Turkish Stream soit opérationnel aussi vite que possible. Techniquement, il n’existe aucune raison pour que le projet soit retardé, surtout connaissant le degré d’indépendance du gouvernement turc, malgré l’appartenance du pays à l’Otan.
Pour sa part, le projet Nord Stream 2, qui a pour objectif de doubler d’ici fin 2019 les capacités de son «grand frère» Nord Stream 1, qui passe sur le fond de la mer Baltique, avance bien. Berlin vient de donner son feu vert pour la construction du pipeline sur les 31 km appartenant à la zone économique allemande. Et malgré une pression étasunienne sans précédent en vue de faire retarder ce projet à tout prix, avec le soutien de ses «meilleurs» satellites européens —en l’espèce, la Pologne et des pays baltes- le fait est que le pragmatisme économique allemand semble de plus en plus prendre le dessus. Évidemment, c’est tout sauf l’amour pour la Russie qui motive Berlin, mais bel et bien l’absence d’alternative digne de ce nom en termes du rapport prix/logistique/sécurité de l’approvisionnement gazier. Sachant que l’Allemagne est elle-même un très grand consommateur de gaz, et malgré tout «l’amour» que Berlin dit porter à Kiev, notamment en termes de «solidarité» antirusse, il est évident que sa priorité est d’assurer ses habitants en chauffage à un tarif raisonnable plutôt que de penser aux gains, ou plutôt aux pertes économiques ukrainiennes. C’est connu, les Allemands savent très bien compter.
Bien sûr, Washington comme Bruxelles auraient souhaité maintenir aussi longtemps que possible cette relation de gagnant/perdant: faire miroiter le rêve occidental à Kiev tout en poursuivant leurs avancées géopolitiques et en maintenant l’Ukraine ne serait-ce qu’un minimum à flot avec l’argent de la «méchante» Russie.
Eh bien non. Soyez responsables de vos promesses, messieurs et mesdames de l’establishment occidental. Si, comme vous le prétendez, le «meilleur» avenir se trouve à l’Ouest, prouvez-le par les faits, et surtout par des opportunités économiques réelles pour les pauvres Ukrainiens. On connaît cependant déjà le résultat: la Géorgie et la Moldavie, qui ont également misé sur l’intégration atlantiste n’ont pas mis longtemps pour finalement vouloir raviver au maximum leurs relations économico-commerciales avec la Russie.
Pour finir, une simple question logique: comment se fait-il que le pays qui à la chute de l’URSS était la république ex-soviétique la plus développée économiquement —oui, oui, il s’agit bel et bien de l’Ukraine- ait pu si rapidement se retrouver dans un tel marasme économique? Et le comble, c’est que c’est depuis l’intégration «historique», annoncée en grande pompe, avec l’Occident et le divorce avec la Russie, que la situation économique et sociale est la plus terrible, mettant l’Ukraine au niveau de certains des pays les plus pauvres du monde. À méditer.
Peu étonnant d’ailleurs que le rêve à l’occidentale impressionne de moins en moins de peuples du monde, y compris leur jeunesse. Le temps des illusions appartient au passé. Pour le reste, il est aujourd’hui évident qu’il faut toujours réfléchir deux à trois fois avant de cracher dans sa soupe.
Quant aux technocrates occidentaux, vos ambitions géopolitiques, vous les paierez de votre propre poche.
https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201803291035717311-ukraine-argent/
Ils auront ce qu’ils méritent. L’époque de la peste coloniale est arrivée à son terme. Et cela fera mal aux instigateurs du chaos.
Adieu, petit monde occidental.
(…)
Les puissances non-occidentales qui prennent la relève ne doivent pas répéter les erreurs de l’Occident et se doivent de rester avant tout responsables vis-à-vis de l’humanité. Quant aux pays qui perdent leur domination sur le monde, ils doivent simplement reconnaitre la nouvelle réalité, sans hystérie.
Vladimir Poutine, durant l’entretien accordé au journaliste russe Vladimir Soloviev dans le documentaire « Miroporyadok 2018 » (« Ordre mondial 2018 »).
Après des années de ruine, de violence et de marasme, la Libye pourrait-elle entrevoir le bout du tunnel avec le retour de l’un des fils de Kadhafi au pouvoir ? Un retour sur le devant de la scène libyenne qui symboliserait en tout cas l’échec de la stratégie du chaos menée par l’Occident dans ce pays et ailleurs. Essayons d’y voir plus clair.
Une chose est certaine. Après l’intervention dans la tradition purement néocoloniale de l’Otan contre la Jamahiriya de Kadhafi — qui fut un temps l’un des pays les plus prospères d’Afrique — la désillusion des Libyens, y compris de ceux qui auraient pensé que la chute du colonel Kadhafi serait bénéfique, est totale. Terrorisme, insécurité, crise économique, instabilité, racisme et la liste est bien loin d’être exhaustive — telles sont les résultats de la énième intervention occidentale contre un pays souverain.
La désillusion est d’ailleurs telle qu’aujourd’hui les mêmes Libyens, qui pouvaient sous Kadhafi accueillir un large nombre de migrants, issus aussi bien de pays africains qu’au-delà, se retrouvent eux-mêmes obligés de fuir leur pays par manque de sécurité, mais aussi d’opportunités — à moins d’appartenir à un groupe armé salafiste. Telle est la bien triste réalité de la « nouvelle » Libye, ou du moins de ce qu’il en reste.
Et alors que l’ex-Président français Nicolas Sarkozy vient d’être mis en examen dans le cadre d’une enquête sur le financement de sa campagne par des fonds libyens, Saïf al-Islam, second fils de Mouammar Kadhafi et survivant du massacre de sa famille, a annoncé par le biais de l’un de ses représentants basé à Tunis, son intention de présenter sa candidature à la présidentielle libyenne, prévue cette année. En outre, il n’a pas manqué de rappeler qu’il possède toujours des preuves « solides » contre Sarkozy et qu’il est prêt, de même qu’Abdallah Senoussi et Bachir Salah — respectivement ex-directeur des services de renseignements libyens et ex PDG de la Libya Investment (fonds souverain de Libye), à les diffuser.
L’avenir de Sarkozy m’intéressant peu, surtout qu’il est bien peu probable de le voir être jugé par une justice internationale digne de ce nom, à l’instar d’autres « leaders » occidentaux, il est donc plus intéressant de se focaliser sur l’éventuel avenir politique de Saïf al-Islam dans son pays. Ses chances d’un retour réussi dans la politique libyenne sont tout à fait réalistes, alors qu’il jouit d’une popularité réelle au sein d’une large partie de la population, surtout au regard des défis auxquels doit faire face le pays depuis l’intervention otanesque. Néanmoins, son éventuel retour sur la scène libyenne ne résout pas la question de fond: une Libye unie est-elle encore envisageable?
En effet, depuis la destruction de la Jamahiriya par les Occidentaux et leurs alliés salafistes locaux, ce pays a suivi la voie d’une somalisation et d’une division évidentes. Une chose qui ne serait évidemment jamais arrivée si les élites occidentales n’avaient pas décidé en mars 2011 d’anéantir la souveraineté et la prospérité de cette nation pour pouvoir ensuite piller impunément des ressources naturelles ne leur appartenant pas (un cas d’école). L’occasion de se débarrasser par la même occasion d’un leader panafricain, dont les projets, à bien des niveaux révolutionnaires aussi bien pour la Libye que pour toute l’Afrique, ne rentraient aucunement dans la vision des concepteurs de l’unipolarité (cas d’école aussi).
Le chemin sera long. Mais rien n’est impossible. Une chose est pour autant sûre: pour retrouver un minimum de stabilité et vaincre le terrorisme qui se développe telle une gangrène en terre libyenne, la Libye aura besoin d’assistance. Mais certainement pas celle de l’Occident, surtout que ce dernier sait tellement bien détruire, mais tellement moins bien réparer les dégâts créés.
D’ailleurs, au-delà de la triste réalité libyenne, relevons que la stratégie adoptée par l’establishment atlantiste, pensant pouvoir sauver son concept du monde unipolaire par ses instruments traditionnels de pression — interventions militaires, violations des souverainetés, sanctions économiques, campagnes diffamatoires médiatiques,… tombe de plus en plus clairement à l’eau.
Même la puissance médiatico-financière de cet establishment n’est aujourd’hui tout simplement plus en mesure de donner des justifications convaincantes à ces pratiques néocolonialistes. Lorsque l’on observe l’émergence de grandes puissances alternatives, dont la vision des relations internationales diffère radicalement de celle des atlantistes, et la volonté évidente d’un grand nombre de peuples à changer une bonne fois pour toute la donne, la chute des anciens maitres planétaires apparaît d’autant plus inévitable et brutale que le processus est déjà enclenché.
Rien ne sera plus comme avant. C’est un fait. Et dans le cas concret de Saïf al-Islam Kadhafi, il ne reste qu’à lui souhaiter bonne chance pour la suite. Mais aussi et surtout de ne plus faire confiance à ceux, qui ont détruit son pays, massacré des milliers de ses concitoyens, tué son père et plusieurs membres de sa famille. Après tout, l’erreur est humaine, mais l’essentiel est d’en tirer des leçons pour entreprendre les actions nécessaires à mettre fin, à terme, au chaos.
Et de porter un coup final à ceux qui l’ont amplement mérité.
https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201803221035611713-kadhafi-libye/