Archives mensuelles : décembre 2019

L’Algérie va acquérir des chasseurs furtifs russes Sukhoi SU-57

Sukhoi-Su-57-vol_Keypublishing-3-9999x9999-cL’Algérie sera ainsi le premier client export de l’avion de combat de dernière génération Sukhoi Su-57, et le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à se doter d’avions furtifs et d’appareils de 5e génération après avoir été le premier à introduire des avions de 4e génération.

Le partenariat stratégique russo-algérien continue d’avoir le vent en poupe.

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Zambie: l’ambassadeur étasunien forcé de partir, ou le courage de tout un pays

Daniel Foote, ambassadeur des USA en Zambie, après s’être permis plusieurs déclarations propres à la mentalité des élites occidentales, notamment en lien avec la loi de ce pays africain vis-à-vis de l’homosexualité, a été déclaré indésirable par le président zambien Edgar Lungu, et s’est vu obligé de quitter le territoire.

Si cette affaire ait atteint le summum avec la déclaration du diplomate US – qui s’est dit être «horrifié» de la décision de justice zambienne ayant condamné à la prison un couple homosexuel, il faut néanmoins noter que l’arrogance du représentant washingtonien avait commencé bien avant, qui n’a pas manqué à plusieurs reprises de critiquer la gestion du pays et de remettre en question les lois nationales. Oubliant par la même occasion qu’il ne se trouvait pas en terre appartenant aux USA, ni dans une colonie étasunienne.

La réponse du président de la Zambie ne n’est pas faite attendre longtemps: «Nous ne voulons plus de personnes comme ça parmi nous». En outre, une large mobilisation avait eu lieu au niveau du pays, y compris dans les réseaux sociaux, pour dénoncer l’attitude du représentant de Washington et le sommer de partir. Désormais, c’est chose faite: les Etats-Unis ont rappelé leur ambassadeur, tout en déclarant à travers des sources diplomatiques «qu’ils ne s’attendent pas à ce qu’il soit remplacé bientôt».

Dans toute cette situation, plusieurs caractéristiques évidentes ressortent du comportement du diplomate américain, et de façon générale de l’establishment mondialiste pro-unipolaire occidental. D’une part, cette attitude hautaine, arrogante et bien souvent méprisante vis-à-vis des pays non-occidentaux et tous ceux qui ne reconnaissent pas les valeurs prétendument universelles, promues par les élites atlantistes. De l’autre, un manque de respect total vis-à-vis des lois du pays de présence – car on a beau aimer ou ne pas aimer les lois nationales de tel ou tel pays, c’est notre droit personnel à chacun, néanmoins si on se trouve dans un pays étranger en qualité d’hôte, y compris en tant que diplomate, la moindre des choses serait de respecter le droit souverain du pays en question. Imaginons ne serait-ce qu’une seconde qu’un diplomate africain – comme d’ailleurs chinois, russe, turc ou iranien, ait par exemple vivement critiqué les lois libertines des Pays-Bas ou le fameux «mariage pour tous» en France, les médias mainstream auraient immédiatement crié au complot et à la violation de la souveraineté. Une souveraineté qu’eux-mêmes ont vraisemblablement constamment le droit de bafouer. Et dernier point, toujours ce même chantage de la part de l’élite occidentale: l’ambassadeur US avait précédemment rappelé que les Etats-Unis accordent chaque année une aide de 500 millions de dollars à la Zambie. Tout en ajoutant qu’en retour les USA attendaient plus de flexibilité de la part de Lusaka.

En d’autres termes: nous vous donnons une certaine somme. En retour, légalisez l’homosexualité et de façon générale acceptez qu’on vous dicte les lois à adopter. Une option que l’écrasante majorité de Zambiens, d’Africains et probablement des peuples du monde refusent. Ceci étant dit, les pseudo-démocrates occidentaux oublient une autre chose, fort importante: depuis un bon moment déjà, les USA ne représentent pas un partenaire économique stratégique pour la Zambie – si ce n’est que dans le cadre de l’interférence dans les affaires nationales. Lorsqu’on connait le nombre de projets de la Chine dans ce pays et les montants investis, les 500 millions de dollars «d’aide» étasunienne paraissent assez ridicules. Et malgré ces énormes investissements, Pékin ne s’est jamais permis jusqu’à maintenant de donner des leçons de vie à la Zambie. Respect de la souveraineté oblige. En dehors de la Chine, la Zambie entretient également des relations économiques intenses avec les pays de la région, notamment l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo ou encore le Kenya. L’Inde et la Corée du Sud sont également des partenaires économico-commerciaux importants. Enfin, la Russie devient de plus en plus active en Zambie. Le dernier Sommet Russie-Afrique à Sotchi d’octobre dernier ayant donné un souffle supplémentaire aux relations entre les deux pays. Une nouvelle réalité vivement saluée aussi bien par le leadership zambien, que russe.

Tout cela pour dire que la Zambie peut se passer des financements américains – des financements presque toujours alloués dans le simple but d’interférer dans les affaires souveraines des Etats. Ainsi que pour justifier les appétits pour les ressources naturelles des compagnies étasuniennes, qui à l’instar d’autres pays occidentaux, y compris européens, se donnent un vif plaisir à parler des objectifs «prédateurs» de Pékin et Moscou vis-à-vis des pays africains en oubliant de 1) de se regarder objectivement dans le miroir et de 2) se rappeler que jusqu’à l’heure d’aujourd’hui les empires coloniaux et pilleurs confirmés n’ont été qu’eux-mêmes, à savoir les puissances occidentales.

De façon plus générale, la réaction responsable et souveraine du leadership zambien, ainsi que la courageuse mobilisation de la population du pays, sont sans aucun doute à saluer. Tout cela confirme par ailleurs plusieurs choses: que l’esprit de résistance au néocolonialisme vit toujours dans les pays de la partie sud du continent africain, que le sentiment de dignité nationale est plus fort que la peur d’éventuelles représailles de la part du dictateur mondial autoproclamé, et enfin que le monde multipolaire est bel et bien une réalité. Que les élites occidentales continuent, puisqu’elles le souhaitent, à vivre dans leur petite réalité prétendument «universelle», l’écrasante majorité des peuples du monde ne la souhaite pas.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1303

Comment le mainstream couvre le 20ème anniversaire de la rétrocession de Macao à la Chine

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Alors que la République populaire de Chine observe les festivités célébrant le 20ème anniversaire du retour de Macao dans le giron national, après 400 ans d’administration coloniale portugaise, il est intéressant de se pencher sur ce énième exemple du miracle économique chinois, mais également et surtout sur comment les succès de Pékin continuent d’attiser la jalousie du mainstream occidental.

Macao, considéré comme le dernier comptoir et la dernière colonie européenne en Chine et en Asie, s’est réellement métamorphosé en un espace de temps réduit. Sa population a augmenté de 50%, sa richesse elle a été multipliée par six. Selon une étude publiée par le FMI l’année dernière, le PIB de Macao devrait atteindre l’année prochaine 143 000 dollars par habitant, et dépasser ainsi celui du Qatar – actuel premier mondial. Ce succès économique de la région de Macao est dû principalement à deux facteurs: le tourisme et les jeux d’argent, étant une zone abritant un très grand nombre de casinos. Fait notable: les revenus des casinos de Macao sont trois fois supérieurs à ceux de Las Vegas.

Au-delà de ces succès économiques et de l’importance de ces succès pour Macao et pour la Chine en général, il est intéressant de se pencher sur les différences de couverture médiatique. Si pour les médias gouvernementaux chinois, l’heure est clairement à la célébration  , les grands titres des médias occidentaux mélangent un air de jalousie vis-à-vis des réussites du géant asiatique, et le regret que Macao soit loin de suivre les opinions protestataires de Hong Kong – autre région stratégique pour l’Empire du Milieu, rétrocédée à Pékin en 1997 après avoir été une colonie britannique.

En parlant de la presse française, voici quelques exemples de titres sur le sujet: «Xi Jinping joue Macao contre Hong Kong» (Le Figaro) ou «Macao, l’anti-Hongkong qui plait à Pékin» (Le Monde). Un parallèle ouvertement malsain, mais tellement habituel, du mainstream occidental, souhaitant comme à son habitude chercher et trouver dans le succès de ses concurrents géopolitiques et géoéconomiques des failles et des points faibles.

Pourtant, cette rhétorique habituelle anti-chinoise des «bien-pensants» mainstrimois confirme plusieurs choses, pour beaucoup connues elles aussi. Que d’une part l’establishment politico-médiatique occidental est plus qu’intéressé dans la déstabilisation intérieure en Chine. Et le soutien ouvertement affiché aux manifestants hostiles à Pékin à Hong Kong le confirme pleinement. Ceci étant dit, le leadership chinois a réussi jusqu’à maintenant à gérer cette contestation pro-occidentale avec une approche sage qui lui est propre, tout en défendant au mieux sa souveraineté sur le plan politico-diplomatique.

Mais l’Occident politico-médiatique oublie une autre chose – ce même Occident qui adore accuser les partisans de l’ordre multipolaire d’interférence dans les processus politiques d’un certain nombre de pays, dont occidentaux – à travers cette approche connue et reconnue depuis de longues années, il ne fait que faire découvrir ses véritables intentions et son véritable visage. Et surtout démontrer une fois de plus qui interfère réellement dans les affaires intérieures d’Etats souverains. Imaginons ne serait-ce qu’une seconde, que Pékin, Moscou, Téhéran, Ankara ou Caracas, puissent apporter un soutien déclaré aux Gilets Jaunes en France? Quelle serait alors la réaction des «bien-pensants» du Monde et du Figaro? Probablement très différente.

Après cela, ces mêmes donneurs de leçons se fâchent lorsqu’ils finissent par sortir de leur petit monde et découvrir enfin ce que pensent nombre de leurs concitoyens, ainsi que les citoyens des pays de présence des intérêts de l’Elysée, notamment africains. L’establishment français avait même parlé de larges campagnes anti-françaises en Afrique. Mais la chose que ce même establishment n’a toujours pas réussi à saisir, c’est qu’à l’heure d’aujourd’hui il n’y a plus grand besoin de quelconques campagnes pour condamner quoi que ce soit. A l’heure où l’information s’échange en un espace de temps record et où grand nombre de personnes souhaitent comparer diverses sources informationnelles pour pouvoir soi-même analyser et se faire une opinion, l’approche hypocrite et faussement humaniste des élites politico-médiatiques occidentales est déjà condamnée depuis un bon moment.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1292