Archives mensuelles : juillet 2021

La Guinée équatoriale applique le principe de réciprocité

La République de Guinée équatoriale a annoncé la fermeture de son ambassade dans la capitale britannique. Ces tensions entre l’un des pays les plus prospères du continent africain et la perfide Albion sont venues s’ajouter à celles qui existent déjà avec Paris. Malabo démontre une fois de plus posséder une capacité de riposte ferme alliée à une approche panafricaniste.

La Guinée équatoriale a annoncé la « clôture totale » de sa mission diplomatique à Londres, en réponse de la sanction imposée jeudi 22 juillet à l’encontre du Vice-président de la République, Teodoro Nguema Obiang Mangue. C’est ce qu’a annoncé le ministre des Affaires étrangères du pays, Simeón Oyono Esono, dans un communiqué diffusé par le Bureau d’information et de communication diplomatique, publié sur le site officiel du gouvernement de la Guinée équatoriale.

Le chef de la diplomatie équato-guinéenne a par ailleurs ajouté «ne pas admettre d’ingérence dans les affaires internes du pays», affirmant par la même occasion que ces sanctions violent le principe du droit international.

A noter que l’establishment britannique avait décidé de sanctionner le Vice-président équato-guinéen prétendument en raison de «détournement de fonds publics et de faits de corruption».

Les autorités équato-guinéennes avaient également annoncé de leur côté que «les sanctions sans fondement imposées par le gouvernement britannique trouvent leur justification dans les manipulations, les mensonges (…) que promeuvent certaines organisations non-gouvernementales contre la bonne image de la Guinée équatoriale».

Ces tensions de Malabo avec l’Etat anglo-saxon viennent s’ajouter à celles existantes avec l’establishment élyséen, et ce depuis un bon moment déjà. Une chose est néanmoins certaine: la politique du deux poids deux mesures des élites occidentales est pour le moins contradictoire, et surtout hypocrite.

Londres comme Paris semblent vouloir donner un caractère de lutte contre la corruption dans un pays africain souverain, en faisant mine par la même occasion de faire les aveugles sur plusieurs aspects qui ridiculisent ouvertement l’approche en question. Car au-delà d’effectivement interférer dans les affaires intérieures d’un Etat libre et souverain, les deux capitales occidentales semblent ne pas connaitre les statistiques pures et simples.

A ce titre, faudrait-il, une fois de plus, rappeler aux personnages occidentaux prenant de telles décisions que la Guinée équatoriale fait partie des pays africains ayant le PIB par habitant le plus élevé au niveau continental, en compagnie de pays comme les Seychelles et l’Ile Maurice. A noter d’ailleurs que durant la période de 1980 à 2017, le PIB par habitant équato-guinéen a été multiplié par… 45. Mauvaise gouvernance dites-vous?

Donc si Londres, comme Paris ou Washington s’intéressent tellement à la «bonne gouvernance» d’Etats souverains (bien que le trio en question devrait surtout commencer à s’intéresser à ses propres problèmes intérieurs), peut-être qu’il serait grand temps à montrer l’exemple vis-à-vis d’Etats-satellites de l’Occident – qu’ils soient d’ailleurs en Afrique ou même en Europe (l’Ukraine en est d’ailleurs actuellement un parfait exemple). Et dont les citoyens immigrent en masse à l’étranger. Ce qui n’est pas le cas des citoyens de la Guinée équatoriale. Mieux encore – de nombreux citoyens issus d’Afrique centrale et de l’Ouest s’installent sur le sol équato-guinéen pour y travailler et y faire leur vie. Assez révélateur.

Evidemment, ce qui pose également problème pour l’establishment occidental dans le cas de la Guinée équatoriale, c’est qu’au-delà d’avoir une politique pleinement souveraine et indépendante, Malabo peut se vanter d’être aujourd’hui l’un des principaux porte-flambeaux du panafricanisme sur la scène régionale et continentale. Un panafricanisme qui fait si peur à l’establishment occidental et qu’il nomme souvent indirectement comme l’un des principaux responsables de la perte d’influence de l’Occident en Afrique. Evidemment en compagnie d’autres «fautifs», à savoir les puissances non-occidentales, dont la Chine et la Russie.

Quoiqu’il en soit, le leadership équato-guinéen a démontré une fois de plus une capacité de réciprocité à l’arrogance qui caractérise si fortement les élites occidentales. Cet exemple inspire aujourd’hui de nombreuses personnes à divers endroits du continent africain. Et si cet Occident arrogant persiste dans ses attaques ridicules et de plus en plus vouées à l’échec, il ne doit nullement être surpris quant au rejet massif des Africains vis-à-vis de la politique néocoloniale occidentale. Après tout, le monde multipolaire – c’est aussi du donnant-donnant.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Bravo à la Guinée équatoriale pour la fermeture de son ambassade à Londres et pour l’application du principe de réciprocité face à l’arrogance occidentale.

L’Afrique digne, souveraine et pro-multipolaire est en marche.

En photo : moi en compagnie de Son Excellence Teodoro Nguema Obiang Mangue, Vice-président de la République de Guinée équatoriale, lors de la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance du pays. Malabo, octobre 2018.

Peut être une image de 5 personnes et personnes debout
Peut être une image de 5 personnes, y compris Mikhail Gamandiy-Egorov et personnes debout

Sans drapeau, sans hymne, sans même le droit de s’appeler Russie, le tout pour des raisons connues de toutes les personnes censées… Et pourtant notre nation impressionne aux Jeux Olympiques de Tokyo. Déjà 5 médailles d’or, 7 d’argent et 4 de bronze.

Avec en prime aujourd’hui – la première médaille d’or olympique russe en natation depuis 25 ans (Evgeny Rylov, 100 mètres dos) ! Fier de ma nation.

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Nicaragua ou le rêve US de faire tomber le président Ortega

Washington serait en train de préparer une tentative de renversement d’un autre leader latino-américain, en l’occurrence celui du Nicaragua – en la personne de Daniel Ortega. Au-delà des intérêts géopolitiques étasuniens, l’objectif serait également fortement économique, au moment où la Chine, la Russie et l’Iran continuent de renforcer leurs positions en Amérique latine. Une stratégie US dans la pure tradition néocoloniale, de plus en plus vouée à l’échec pour ses instigateurs.

En novembre prochain, les élections générales auront lieu en République du Nicaragua, et les autorités du pays croient fermement que Washington cherchera à provoquer des manifestations antigouvernementales, à l’instar de la tentative récente qui a eu lieu à Cuba et qui s’est avérée être un échec évident face à la mobilisation populaire pro-gouvernementale. Néanmoins, il est évident que l’establishment étasunien, y compris face à ces échecs, ne compte nullement changer de mentalité. Cela est une évidence.

Mais pourquoi particulièrement le Nicaragua? Il faudrait déjà commencer par rappeler un fait historique: c’est justement l’actuel président nicaraguayen, leader de la révolution sandiniste de 1979 qui avait mis fin au règne du dictateur pro-étasunien Anastasio Somoza Debayle. Au total, l’actuel leader du Nicaragua a été élu président du pays à quatre reprises (1984, 2006, 2011, 2016). Jouissant toujours d’une popularité fort importante auprès de la population nicaraguayenne, mais également au-delà des frontières nationales, Washington craint fortement que son équipe soit de nouveau plébiscitée lors des élections de novembre prochain.

Mais la conjoncture historique est évidemment loin de représenter l’unique raison de la vive hostilité washingtonienne. En effet, les raisons sont réellement multiples. Tout d’abord, Managua fait partie de l’axe souverainiste et progressiste latino-américain, menant une politique économique et étrangère indépendante, et qui condamne la politique néocoloniale des USA et de l’Otan. Le Nicaragua entretient par ailleurs des relations d’alliance aussi bien avec Cuba, le Venezuela, la Bolivie, mais également – avec la Chine, la Russie et l’Iran. Considérés tous comme étant des adversaires à la politique pro-unipolaire washingtonienne et de ses sous-traitants.

Au-delà de l’appartenance à l’axe multipolaire et étant dans l’opposition à l’atlantisme occidental, l’autre raison de la vive inquiétude concerne tout simplement le projet de canal interocéanique du Nicaragua, visant à relier l’océan Atlantique (mer des Caraïbes) à l’océan Pacifique en utilisant le lac Nicaragua qui se trouve à 34 mètres au-dessus du niveau de la mer. Un projet qui pourra devenir une alternative de premier plan au fameux canal de Panama, sur lequel l’influence des USA n’est pas à présenter. C’est peut-être d’ailleurs pour l’establishment étasunien le «péché» principal de Daniel Ortega, au-delà de l’opposition idéologique.

Ce grand projet, auquel participe la Chine, et dont parmi les soutiens se trouvent également le Venezuela et la Russie, n’est pas encore réalisé mais en cas de finalisation, chose tout à fait plausible au vue de la montée en puissance de Pékin dans les affaires latino-américaines, ledit canal aurait une capacité de trafic de 5100 navires par an. Ce serait pour le moment moins que celui du Panama (14 000 navires) mais cela assouplira considérablement le transport de marchandises et diminuerait fortement l’hégémonie des Etats-Unis dans cette question. Le tout à l’heure où la Chine insiste beaucoup sur son projet de grandes routes logistiques eurasiennes et mondiales.

Cela aurait également un impact sur la sphère énergétique internationale. A ce titre, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit une augmentation de 50% de la consommation en gaz naturel liquéfié (GNL) d’ici 2035. Parmi les plus grands importateurs de ce carburant on trouve des pays comme le Japon et l’Inde – des marchés consommateurs que les USA ne souhaitent absolument pas voir augmenter leur partenariat énergétique avec la Russie et l’Iran.

Il faut savoir que 8% des approvisionnements mondiaux en GNL passent actuellement par le canal de Panama. Et avec l’apparition d’une route alternative, les prix du gaz naturel liquéfié pourraient baisser de 10 à 15%. Ce qui pourra certainement ralentir la coopération énergétique des grands marchés de consommation du GNL, dont le Japon et l’Inde, avec les Etats-Unis. Portant par la même occasion un coup sérieux à la volonté d’hégémonie washingtonienne sur le marché énergétique international, de plus en plus vouée à l’échec, y compris en Europe.

Managua est prête à accorder aux investisseurs chinois le contrôle du futur canal nicaraguayen pour une durée de 50 à 100 ans, sachant que Pékin mise souvent sur des projets basés sur du long terme, conformément à sa civilisation, en opposition avec le jeu de poker étasunien. Il ne faut pas par ailleurs exclure une apparition d’une présence militaire permanente russe et chinoise dans la région, dans le but de contribuer à la sécurité non seulement dudit projet, mais également à la sécurité et à la stabilité régionale de façon générale. En ce sens, il est assez évident qu’au-delà du Nicaragua, d’autres nations latino-américaines comme Cuba, le Venezuela ou encore la Bolivie le verront d’un œil extrêmement positif. Le tout à l’heure où Téhéran renforce considérablement aussi son interaction avec les Etats concernés.

Il faut noter qu’au sein même de l’axe bolivarien (Eje bolivariano) – alliance politique, idéologique, économique et informationnelle de Cuba, du Venezuela de la Bolivie, du Nicaragua et de certains autres Etats de la région, on retrouve l’Iran et la Syrie en qualité d’observateurs de l’organisation. Des schémas donc qui déplaisent énormément à Washington et à ses forces sous-traitants régionales, comme extrarégionales.

Tout cela pour dire que la résistance latino-américaine régionale et continentale, l’interaction stratégique au sein de l’Amérique latine souverainiste et progressiste, l’alliance avec les principales puissances pro-multipolaires du monde que sont la Chine, la Russie et l’Iran, de même que la construction de mécanismes économiques et logistiques qui réduiront non seulement l’influence géopolitique, mais également géoéconomique, de Washington, poussera inévitablement ce dernier à une nouvelle tentative de faire tomber un gouvernement légitime latino-américain. Y compris s’il fallait pour cela plonger le pays dans le chaos le plus total.

Le souci, une fois de plus, c’est qu’au-delà d’une capacité de riposte évidente à l’ère contemporaine des principaux pays partisans de la multipolarité, les méthodes sales qui émanent des structures US, qu’elles soient affiliés à la CIA, l’USAID ou les fondations Soros – ont de plus en plus de mal à atteindre les mêmes « succès » que dans le passé plus ou moins récent, en raison d’une résistance sans précédent des peuples visés par ces agressions occidentales.

Plus particulièrement en Amérique latine, les exemples de la Bolivie, du Venezuela, du Pérou, ou encore tout récemment de Cuba – ne font que le confirmer. La mobilisation populaire et celle de la véritable société civile – représentent pour le moment des casse-têtes irrésolus pour l’establishment atlantiste. Et à force de répéter des schémas inefficaces, Washington ne fera qu’accélérer son passage du statut de grande puissance internationale à celui d’une puissance régionale, semblable à la période de la guerre de Sécession. Après tout, chaque chose en son temps.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2935

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Mon commentaire pour le journal télévisé de Press TV, la télévision internationale iranienne, au sujet des nouvelles sanctions US visant Cuba, et plus généralement des tentatives washingtoniennes de briser la résistance de l’axe souverainiste et progressiste latino-américain pro-multipolaire.

Reportage et commentaire à partir de 5:46 du JT.

http://french.presstv.ir/Detail/2021/07/23/662898/Journal-du-23-juillet-2021

L’inauguration de l’oléoduc Goreh-Jask, en Iran, a été largement couverte par les médias israéliens qui le qualifient de « stratégique ».

Les médias israéliens spéculent sur l’objectif de la République islamique d’Iran de contourner le détroit d’Hormuz, car l’oléoduc Goreh-Jask lui permet de transférer son pétrole vers la zone navale stratégique d’Oman sans traverser le détroit d’Hormuz.

Mon commentaire sur le sujet pour Press TV – la télévision internationale iranienne :

http://french.presstv.ir/Detail/2021/07/23/662885/Iran-Goreh-Jask–les-USA-sans-voix

https://fb.watch/6_7JNPaer6/

Syrie: la Chine passe à l’action

Pékin renforce son interaction avec Damas non seulement sur le plan politico-diplomatique, mais tout semble désormais aller dans la direction d’une collaboration de plus en plus étroite dans les sphères économique et sécuritaire. Renforçant un peu plus l’axe de la multipolarité dans les affaires du Moyen-Orient et confirmant par la même occasion que la Syrie peut se passer d’une interaction quelconque avec les Etats occidentaux.

La visite du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, dans la capitale syrienne est venue conforter non seulement des relations cordiales entre la République populaire et la République arabe, au moment d’ailleurs de l’inauguration du leader syrien, mais confirme de plus en plus la détermination du leadership chinois à jouer un rôle important dans la Syrie post-conflit, aux côtés des autres principaux alliés de Damas – en la qualité de la Russie et de l’Iran. Le tout après la récente victoire du président Bachar al-Assad aux élections présidentielles syriennes.

Durant cette visite, le haut responsable chinois a rencontré son homologue syrien, Fayçal al-Meqdad, et a également été reçu par le leader syrien. A l’issue de ces rencontres, les deux pays se sont fixés l’objectif de renforcer les liens et la coopération bilatérale, comme l’annonce l’agence de presse chinoise Xinhua.

Wang Yi, qui au-delà d’être le ministre des Affaires étrangères – est également conseiller d’Etat, a souligné que la Chine se tient résolument aux côtés du peuple syrien et adhère à la justice internationale en préservant la souveraineté et l’indépendance de la Syrie. Lors de sa rencontre avec le président Bachar al-Assad, le chef de la diplomatie chinoise a également rappelé que la Chine s’oppose à toute tentative de changement de régime en Syrie.

Toujours selon Wang Yi – sous la direction de M. Assad, le peuple syrien a remporté de précieux succès dans la lutte contre le terrorisme et l’opposition aux ingérences extérieures, ajoutant que la réélection du président syrien reflétait la confiance et le soutien solides dont il jouit auprès de la population. Un commentaire fort important et qui à l’instar du soutien russo-iranien à Damas, va fermement à l’encontre des déclarations d’une large partie de l’establishment occidental.

Par ailleurs, la Chine soutient fortement la Syrie dans la gestion de ses problèmes intérieurs en vertu du principe « dirigé et pris en charge par les Syriens ». Le ministre chinois des Affaires étrangères a par ailleurs affirmé que la Chine avait présenté une proposition en quatre points pour résoudre la question syrienne.

Premièrement, la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Syrie doivent être respectées. La Chine appelle à respecter le choix du peuple syrien, à abandonner l’illusion d’un changement de régime et à laisser le peuple syrien déterminer de manière indépendante l’avenir et le destin de son pays. Deuxièmement, le bien-être du peuple syrien doit être une priorité et le processus de reconstruction doit être accéléré. La Chine estime que le moyen fondamental de résoudre la crise humanitaire en Syrie réside dans la levée immédiate de toutes les sanctions unilatérales et du blocus économique contre la Syrie.

Troisièmement, une position ferme sur la lutte efficace contre le terrorisme doit être maintenue. La Chine estime que toutes les organisations terroristes répertoriées par le Conseil de sécurité des Nations unies doivent être réprimées et que les politiques de «deux poids, deux mesures» doivent être rejetées. Selon M. Wang, le rôle de premier plan du gouvernement syrien dans la lutte contre le terrorisme sur son territoire doit être respecté, les projets visant à susciter des divisions ethniques sous prétexte de lutter contre le terrorisme doivent être combattus, et le sacrifice et la contribution de la Syrie à la lutte antiterroriste doivent être reconnus. La Chine soutiendra la position antiterroriste de la Syrie et se joindra à elle pour renforcer la coopération antiterroriste mondiale, a souligné M. Wang.

Quatrièmement, une solution politique inclusive et réconciliatrice à la question syrienne doit être encouragée. La Chine appelle à faire avancer le règlement politique de la question syrienne par les Syriens, à aplanir les divergences entre toutes les factions syriennes par le dialogue et la consultation, et à jeter des bases politiques solides pour la stabilité, le développement et la revitalisation à long terme du pays.

Deux points très importants mentionnés également par M. Wang concernent justement les domaines sécuritaire et économique. Sur le premier, le chef de la diplomatie chinoise a annoncé que son pays était prêt à renforcer le partenariat dans la sphère antiterroriste avec Damas, à améliorer la capacité antiterroriste de la Syrie, et à sauvegarder la sécurité nationale des deux pays respectifs, tout en contribuant à la sécurité du monde.

Un point effectivement très important lorsqu’on connait les succès stratégiques de la lutte contre le terrorisme salafiste, affilié à Daech ou Al-Qaida, dans laquelle l’axe Damas-Moscou-Téhéran-Hezbollah a joué un rôle clé – à l’énorme différence de la «coalition» occidentale.

Sur l’aspect économique, Wang Yi a rappelé qu’en tant que partenaires dans l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR), la Chine et la Syrie discuteront conjointement des moyens efficaces à faire avancer une coopération mutuellement bénéfique, en particulier dans les domaines de l’agriculture et du commerce, de manière à aider la Syrie à améliorer les moyens de subsistance et à accélérer la reconstruction.

Ce dernier point est d’autant plus important qu’il confirme justement la motivation de Pékin de participer à la reconstruction des infrastructures de l’Etat syrien – détruites par des années de guerre contre le terrorisme et l’interférence néocoloniale. Un domaine dans lequel la Chine dispose non seulement d’un savoir-faire qui n’est plus à présenter, mais également d’énormes capacités d’investissements.

Tout cela conforte évidemment, et une fois de plus, le fait que la véritable communauté internationale se trouve désormais en Eurasie. Et que malgré toute la rhétorique récente hostile des élites occidentales quant au fait que la reconstruction en Syrie ne pourrait se faire sans leur implication – cette arrogance tombe, elle aussi une fois de plus, à l’eau. D’ailleurs, cela ne fait que rendre justice aux paroles du président Bachar al-Assad qui a maintes fois déclaré que les acteurs internationaux qui pourront participer au processus de reconstruction et d’investissements dans la Syrie post-conflit – ce sont les alliés de l’Etat syrien. Des alliés connus, en l’occurrence le triumvirat Russie-Iran-Chine.

Cela représente indéniablement la meilleure réponse à tous les membres de la communauté occidentale (et non pas internationale) – à savoir que l’époque où il était possible de détruire, pour ensuite se servir – est bien terminée. Multipolarité oblige. Il est encore temps de se mettre à jour. Mais soyons réalistes – l’establishment atlantiste occidental en est incapable. D’où la raison pour laquelle il continuera à perdre de son influence dans les affaires internationales.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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L’OCS: la Russie appuie la pleine adhésion de l’Iran

Moscou soutient l’intégration de la République islamique d’Iran en qualité de membre de plein droit de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Ladite intégration appuiera de son côté la montée en puissance de la grande structure internationale eurasienne – devenue désormais la force motrice de la véritable notion de communauté internationale et du monde multipolaire.

Douchanbé, la capitale du Tadjikistan – qui préside cette année les activités de l’OCS – a accueilli une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération de Shanghai. Lors de cette réunion, la délégation russe a appelé à un examen positif de la demande d’adhésion de l’Iran en qualité de membre à part entière au sein de l’organisation. Pour rappel, l’Iran est actuellement membre-observateur au sein de l’OCS.

Pour la Russie, l’importance et le rôle de l’Organisation de coopération de Shanghai découlent de son caractère inclusif: «Nous sommes convaincus qu’il est grand temps d’examiner positivement la demande d’adhésion de l’Iran au sein de l’organisation (en qualité de membre de plein droit, ndlr), qui est sur la table depuis 2008», ont déclaré des sources compétentes au sein de la délégation russe. Toujours selon eux, le critère principal pour prendre la décision appropriée doit être la volonté réelle du demandeur d’apporter une contribution effective et concrète au renforcement qualitatif de l’OCS, afin de contribuer à accroitre son autorité internationale en phase avec les processus qui se déroulent sur le continent eurasien.

Le soutien affirmé de Moscou en faveur de Téhéran dans le cadre de la pleine intégration à l’OCS confirme plusieurs aspects. Tout d’abord, on peut effectivement parler d’une relation de confiance entre les deux pays – et ce aussi bien dans le cadre relationnel bilatéral, que multilatéral, notamment en ce qui concerne les activités du triumvirat Russie-Chine-Iran. D’autre part, la pleine adhésion de l’Iran au sein de l’organisation représentant la grande famille eurasienne – dont il fait indéniablement partie – apportera de nombreux éléments positifs. Aussi bien pour lui-même, que pour l’organisation dans son ensemble.

Sur le plan démographique, un pays avec une population de près de 85 millions d’habitants viendrait donc s’ajouter à la population totale des pays membres de l’OCS, comptabilisée aujourd’hui à près de 3,4 milliards d’habitants – avoisinant ainsi la moitié de la population mondiale. Pour rappel, l’organisation étant actuellement composée de la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan (tous depuis 1996), l’Ouzbékistan (depuis 2001), ainsi que de l’Inde et du Pakistan (tous deux depuis 2017). Les Etats observateurs étant, en plus de l’Iran – la Biélorussie, la Mongolie et l’Afghanistan.

Sur le plan économique, la pleine intégration iranienne ouvrira de nouvelles perspectives d’interaction au sein des pays membres de l’OCS, aussi bien dans le cadre bilatéral que multilatéral, y compris dans des domaines comme l’énergie ou les grandes routes logistiques eurasiennes – devenant de plus en plus des routes d’envergure mondiale. Pour rappel, l’OCS compte trois pays faisant partie du Top 10 des principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat: la Chine (première du classement mondial), l’Inde (troisième) et la Russie (sixième). L’Iran quant à lui est classé aujourd’hui 23ème au niveau mondial – et ce malgré des années de sanctions, pressions et tentatives de déstabilisation occidentales le visant.

Evidemment, l’adhésion de l’Iran en qualité de membre à part entière sera d’un apport également stratégique sur le plan sécuritaire pour l’organisation. Surtout au vu des défis qui existent dans les affaires régionales, y compris eurasiennes, en raison d’une politique irresponsable de l’establishment occidental. L’Iran a déjà pleinement démontré quant à sa ferme capacité non seulement de riposte face aux agressions et interférences extérieures, mais également en ce qui concerne une politique régionale efficace et responsable, notamment dans le cadre de son expérience dans la lutte antiterroriste – comme ce fut le cas en Syrie.

Cette capacité et ce savoir-faire de Téhéran sera un atout indéniable aux capacités défensives de l’Organisation de coopération de Shanghai, comptant en son sein 4 des 10 principales puissances militaires du monde – par ailleurs les quatre pays en question (Russie, Chine, Inde, Pakistan) étant également des puissances nucléaires. L’Iran est de son côté tout simplement l’actuelle 14ème puissance militaire mondiale.

Le soutien stratégique de la Russie à l’Iran dans le cadre de l’OCS, ainsi que certainement de la Chine – autre allié privilégié de Téhéran, représente donc en soi-même un cadre stratégique global pour toute l’Organisation de coopération de Shanghai, le grand espace eurasien, et plus généralement parlant pour tout le concept multipolaire mondial – devenu réalité et ne cessant de se renforcer chaque jour un peu plus.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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