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Lorsque l’Ukraine se lance dans la vente de ses passeports

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a récemment raconté comment les fonctionnaires ukrainiens organisent la vente de la citoyenneté de leur pays aux migrants illégaux du Moyen-Orient à travers un circuit bien rôdé.

Dans cette histoire, il y a deux points qui méritent une attention particulière. La première c’est comment les responsables ukrainiens issus du coup d’Etat du Maïdan organisent toute sorte de business lucratif pour des intérêts personnels, et de l’autre dans quelle situation risque de se retrouver désormais l’Europe bruxelloise face à une forte vague migratoire en provenance de l’Ukraine, sachant que les détenteurs de passeports ukrainiens peuvent se déplacer dans l’UE sans visa pour une période officielle de trois mois.

Pour rappel, le ministre ukrainien de la Défense avait récemment déjà averti sur une éventuelle arrivée massive de réfugiés au départ de son pays et à destination de l’Europe, dans le cas d’une supposée agression russe. Pour autant, le processus d’organisation d’une vague migratoire semble déjà avoir commencé côté ukrainien. Le tout à l’heure où l’establishment occidental et les régimes affiliés accusent des pays comme la Biélorussie, la Russie ou encore la Turquie de vouloir déstabiliser l’Occident à travers des crises migratoires. En fermant évidemment les yeux sur les agissements de l’allié kiévien.

Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères n’a ainsi pas manqué de pointer du doigt les agissements du pouvoir ukrainien, à l’heure où le président Zelensky a présenté un projet de loi portant sur la citoyenneté, selon lequel un citoyen ukrainien ne peut pas posséder également la citoyenneté russe, mais qui autorise à avoir la double citoyenneté les représentants de la diaspora basés aux Etats-Unis, au Canada et dans l’UE.

«Les autorités ukrainiennes vendent la citoyenneté du pays aux migrants illégaux du Moyen-Orient afin qu’ils puissent par la suite obtenir un visa de travail européen de manière simplifiée», a-t-elle déclaré. Tout en posant la question s’il s’agissait d’une attitude respectueuse envers sa citoyenneté et si le président ukrainien était au courant de ce business réalisé à travers les responsables de son pays.

La représentante de la diplomatie russe s’est également posée la question quant au fait si les parrains occidentaux de Kiev savaient que des diplomates ukrainiens en poste dans la capitale libanaise Beyrouth délivrent pour trois mille euros un visa touristique aux Syriens souhaitant s’installer en Europe. Puis, le processus suit son cours cette fois-ci en territoire ukrainien, où les autorités locales en l’espace de trois mois, et pour un montant symbolique de vingt mille dollars, assurent la délivrance de la citoyenneté ukrainienne à ces migrants, à partir de quoi ces derniers peuvent obtenir un visa de travail pour l’UE de manière simplifiée. Et peuvent ainsi s’installer dans l’espace bruxellois.

Là aussi ce n’est pas tout, puisque Maria Zakharova a mentionné un projet de loi du régime kiévien portant sur la procédure simplifiée d’obtention de la nationalité ukrainienne pour les citoyens étrangers participant à la guerre dans le Donbass (du côté de Kiev bien évidemment), y compris des ressortissants russes.

Tout en posant une autre question qui mérite tout l’intérêt: «Ou bien ces personnes se sont battues pour l’Ukraine au Moyen-Orient, et ils ont donc droit à la citoyenne ukrainienne pour un prix modique?». Faisant vraisemblablement référence aux terroristes ayant fait la guerre en Syrie contre les troupes gouvernementales et leurs alliés.

Pour résumer donc la situation, l’UE risque aujourd’hui non seulement de se retrouver face à un afflux de migrants ukrainiens ayant comme nous l’avons déjà soulevé dans le passé appartenu à des groupes extrémistes d’obédience bandériste néonazie, mais également et en complément des personnages ayant fait partie de divers groupes terroristes d’obédience salafiste, avec une expérience de guerre derrière eux également. Et qui pour le régime de Kiev sont vraisemblablement des alliés naturels, ne serait-ce que pour la raison d’avoir combattu les alliés de Moscou en République arabe syrienne, et pour certains ayant également été dans le feu de l’action dans la guerre contre les républiques populaires autoproclamées du Donbass en qualité de mercenaires.

Dans cette situation, l’UE au lieu de chercher des boucs-émissaires pour des crises migratoires parmi ses adversaires géopolitiques, d’autant plus et bien souvent qui ne sont que le résultat des interventions néocoloniales de l’Occident à divers endroits du monde, ferait mieux de s’intéresser au business de l’immigration illégale de la part de ses alliés kiéviens. A défaut de quoi, la situation migratoire risque de devenir difficilement gérable pour Bruxelles, le tout avec l’aimable «assistance» d’un régime allié.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Nouvelle-Calédonie: les partisans de l’indépendance ne comptent pas abdiquer

Au moment où le troisième référendum d’autodétermination vis-à-vis de Paris s’est soldé par un «non», le scrutin était surtout marqué par une très forte abstention, de l’aveu même des médias hexagonaux. D’autre part, ce que l’establishment élyséen tente de présenter comme une victoire pour la France risque vraisemblablement au contraire de ne faire qu’aggraver la situation, au moment où les partisans de l’indépendance ne prévoient pas de baisser les bras.

Alors que le «non» à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, l’a emporté avec 96,49% des voix dimanche dernier, ce qui marquera fermement les esprits – c’est la participation d’à peine 43,88%. A titre de comparaison, 53,3% des votants avaient voté contre l’indépendance en octobre 2020 lors du précédent référendum (avec un taux de participation selon les données officielles de 85,69%).

Le référendum de 2020 avait alors clairement démontré la ligne ferme qui sépare les partisans à l’indépendance (majoritairement représentés par le peuple autochtone et ethniquement majoritaire kanak) et les opposants (majoritairement représentés par les descendants des colons européens et les récents arrivants de la métropole).

Il est également à noter que la très forte abstention du tout récent troisième référendum est due au boycott justement des représentants du peuple de souche kanak, en premier lieu le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) – qui avaient maintes fois appelé au report du référendum. Dans une lettre du peuple kanak au peuple de France du 23 novembre dernier, le FLNKS et ses alliés avaient explicitement fait valoir leurs positions et en exprimant leur rejet de la politique élyséenne, notamment dans le refus de cette dernière de faire preuve de compassion et de reporter la consultation référendaire alors que se poursuivait la cérémonie de deuil du peuple kanak. Une cérémonie très importante dans la culture et les traditions ancestrales de la population de souche kanak.

Pour les auteurs de cette lettre, il n’y a pas de surprise quant aux agissements de Paris: «Dire que nous sommes surpris serait mentir. Nous nous y attendions. Mais comme toujours, nous espérions. Nous espérions que le gouvernement français malgré 168 ans de colonisation saurait pour une fois faire preuve d’humanité, de compassion, d’intelligence, de respect, de bon sens. Nous espérions que le gouvernement français agirait dans l’esprit de consensus de l’Accord de Nouméa, dans l’esprit de son préambule. Nous espérions… et nous avions tort».

Pour les représentants du peuple kanak, le gouvernement français se berce également d’illusions: «Jusqu’à quand le gouvernement français entend-il abuser de la patience du peuple kanak, peuple premier de ce pays, peuple victime de la colonisation française depuis plus d’un siècle et demi? Jusqu’à quand la France pense-t-elle pouvoir bâtir un avenir institutionnel durable pour la Nouvelle-Calédonie en méprisant la parole des représentants politiques et coutumiers du peuple kanak? En feignant ostensiblement d’ignorer la place qui y occupent les cérémonies de deuil et le respect qu’on y doit aux morts? En piétinant les sentiments, la sensibilité, la dignité humaine de tout un peuple?».

En rajoutant «que le gouvernement français pense-t-il sérieusement que le scrutin qu’il entend maintenir le 12 décembre mettra fin à la revendication du peuple kanak, lui ôtera toute légitimité et lui permettra de poursuivre – un siècle encore, un siècle de plus, un siècle de trop – son travail d’assujettissement et de domination ? (…)».

Il faut certainement rappeler que la Nouvelle-Calédonie est à l’instar de nombreux autres pays de la région – un territoire ayant été colonisé par des puissances occidentales, et où la population autochtone a dû subir une répression féroce de longue durée. Cela sans oublier, à l’instar de ce qui s’est fait dans les colonies britanniques – l’arrivée de nombreux colons européens au passé criminel. En d’autres termes – des bandits tout simplement.

Maintenant et en termes de perspectives, le maintien du scrutin par l’establishment français – le tout en pleine période de la poursuite de la propagation du Covid-19 – alors que Paris avait déjà fait preuve d’extrême fermeté en matière de restrictions ne serait-ce que dans sa partie hexagonale pour moins que cela – devrait surtout être certainement vu comme une opportunité (dans la vision de Paris) d’organiser le vote sans que le peuple kanak puisse s’y exprimer. Et en espérant par la même occasion clore la page des espoirs à l’autodétermination du peuple de souche de la Nouvelle-Calédonie.

Néanmoins et une fois de plus, la stratégie élyséenne risque au contraire de ne pas apporter «le classement de l’affaire» kanak, mais au contraire d’exacerber les sentiments hostiles des Kanak, pouvant aller dans le sens de la radicalisation de la résistance des partisans à l’indépendance de leur terre. L’histoire de la Nouvelle-Calédonie l’a déjà démontré à plusieurs reprises. Une chose est également assez évidente: le pays grand donneur de leçons à l’échelle planétaire sous couvert «humaniste» a énormément de mal à se débarrasser de sa base purement néocoloniale. Et en ce sens la Nouvelle-Calédonie en représente un énième exemple. Un exemple flagrant.

Les responsables du FLNKS, contactés par Observateur Continental, ont réaffirmé être prêts à poursuivre la recherche de l’indépendance pour leur pays.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Kiev avertit l’Europe sur une éventuelle arrivée massive de réfugiés ukrainiens

Au moment où l’Occident politique accuse nombre de pays considérés comme des adversaires d’utiliser les crises migratoires à des fins géopolitiques, l’allié ukrainien de l’establishment occidental annonce l’éventualité d’une arrivée de millions de réfugiés ukrainiens sur le sol de l’Union européenne.

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a ainsi appelé les pays occidentaux à empêcher la Russie «d’une invasion à grande échelle», en avertissant que la guerre plongerait l’Europe dans une crise de grande envergure, avec l’arrivée dans les pays de l’UE de 3 à 5 millions de réfugiés ukrainiens. Le tout dans un article paru chez l’Atlantic Council.

Dans cet article, le responsable ukrainien continue d’insister sur la prétendue agression russe qui viserait l’Ukraine dans les prochains mois, sans pour autant faire mention sur le fait que s’il y a bien une agression qui se prépare, c’est celle du régime kiévien contre les populations des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk.

S’il y a bien également un autre fait que le ministre ukrainien omet d’aborder – c’est celui que la migration des citoyens ukrainiens à destination des pays de l’Union européenne a déjà commencé et ne cesse de monter en nombre. Profitant du régime sans visa de trois mois alloué à Kiev comme compensation pour son positionnement pro-occidental, un régime qui a déjà vu une augmentation nette du flux migratoire en provenance de l’Ukraine et à destination de l’UE. Il faut bien le préciser – non pas touristique, mais très principalement migratoire, au moment où l’Ukraine dans sa version post-Maïdan fait partie des deux pays les plus pauvres d’Europe.

Le tout à l’heure où selon les chiffres les plus optimistes – pas moins de 4,5 millions de migrants ukrainiens se trouvent déjà à l’étranger en quête d’une vie meilleure. Et là aussi ce n’est pas tout. Car ce «qu’oublient» de rappeler les politiciens kiéviens, notamment lorsqu’ils insistent auprès de leurs alliés occidentaux quant à la nécessité d’accepter le plus tôt possible l’Ukraine au sein de l’UE et de l’OTAN, c’est qu’effectivement et face au marasme économique du pays, les citoyens ukrainiens n’auront d’autre choix que de partir vers des horizons meilleurs. Des millions d’Ukrainiens habitent et travaillent en Russie – en passant loin de se limiter seulement à ceux en provenance des régions majoritairement russophones du Sud-Est. D’autres iront chercher le rêve européiste bruxellois.

Certains seraient également tentés de partir en terre étasunienne, mais Washington n’a que faire de cette main-d’œuvre bon marché, qu’il préfère laisser à ses alliés bruxellois. Comme d’ailleurs les Afghans, Irakiens et nombre d’autres citoyens en provenance de pays ayant subi le chaos made in USA. Pour qu’au final des médecins, ingénieurs et d’autres professionnels hautement qualifiés deviennent des serveurs ou des livreurs de pizzas. Quant aux migrants ukrainiens qui chercheront le bonheur en Europe occidentale, bon nombre seraient d’ailleurs susceptibles d’appartenir à des groupes armés d’obédience bandériste néo-nazie. Avec tout ce que cela pourra impliquer pour la sécurité et le bien-être européen.

Evidemment, les responsables bruxellois connaissent parfaitement cette réalité, mais étant sous la coupe washingtonienne – n’oseront pas aller à l’encontre des décisions du maitre. Une chose reste pour autant pratiquement sûre: les avertissements kiéviens vis-à-vis des alliés européens ne sont à prendre à la légère. Bien que et encore une fois – ce n’est pas tant un quelconque conflit qui poussera des millions supplémentaires d’Ukrainiens à quitter leur pays d’origine, mais bel et bien le marasme économique dans lequel ces mêmes responsables ont fait plonger leurs compatriotes, tout en étant dans l’incapacité la plus totale d’en faire sortir.

D’autre part, toute la campagne politico-médiatique kiévo-occidentale à parler jour et nuit d’une prétendue agression russe qui toucherait prochainement l’Ukraine ne cherche vraisemblablement qu’à voiler les véritables projets de cette coalition – à savoir anéantir la résistance du Donbass et le choix de ses habitants. Un choix pour rappel qui n’est que la conséquence directe du coup d’Etat de 2014 à Kiev. Et du moment que la Russie a clairement fait comprendre qu’elle ne permettra pas le massacre des populations civiles du Donbass – l’hystérie kiévienne et occidentale est évidemment montée en flèche. Aux responsables occidentaux, et à leurs supplétifs kiéviens, de revoir donc et très rapidement leurs projets criminels et de cesser d’alimenter des rumeurs quant à une prétendue invasion russe.

Quant aux avertissements du régime ukrainien sur le vaste flux migratoire supplémentaire à destination de l’UE – c’est un processus déjà en cours et qui ne fera que s’exacerber face au ras-le-bol de millions d’Ukrainiens de croupir dans la misère – une misère créée intégralement par les actions de leurs responsables politiques issus du putsch de Maïdan, avec la bénédiction de leurs parrains atlantistes occidentaux.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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La plateforme perdante de Kiev

Le pouvoir kiévien devant faire face à une situation économique et sociale de plus en plus marasmique, espère faire perdurer la mainmise sur le pays en exploitant des plateformes censées selon lui permettre à retrouver les territoires perdus. Bien qu’au fond, toutes les voix raisonnables sont d’avis que stratégiquement parlant – cela ne changera absolument rien.

La «plateforme de Crimée», promue par le régime kiévien depuis un certain moment déjà de concert avec ses parrains, commencera ses activités le 23 août prochain dans la capitale ukrainienne. Ce premier « sommet » sera consacré à la discussion sur les moyens de «désoccuper» la Crimée. Kiev tente de donner audit événement une grande envergure internationale, en y invitant les dirigeants de différents pays.

Le souci pour la partie ukrainienne, c’est que jusqu’à maintenant les seuls soutiens obtenus proviennent d’environ une dizaine de pays, pour la plupart occidentaux et affiliés à l’Otan. Cela sans oublier que les travaux de ladite initiative ne resteront que des discussions sans aucune valeur légale et stratégique.

Il faut à ce titre rappeler, que ce projet promu par le président ukrainien Zelensky, est à la base une initiative britannique. Ladite plateforme a été annoncée après la visite à Londres l’année dernière du personnage mentionné – ex-comédien, faut-il le rappeler aussi.

Concrètement parlant, ce concept signifie que des représentants de certains pays, parmi lesquels les Etats-Unis, d’autres pays occidentaux, la Turquie, et certains Etats d’Europe de l’Est – se réuniront pour discuter de la Crimée, avec certainement des annonces «d’initiatives» dont l’objectif serait de contribuer à rendre la péninsule à l’Ukraine. En résumé: une plateforme de discussion pour un groupe limité de pays, ne représentant aucunement la communauté internationale.

Certains se poseront légitimement la question quant au bien-fondé d’une telle initiative de la part d’un des deux pays les plus pauvres d’Europe, dont la situation économique ne cesse par ailleurs de se détériorer. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à travers ce genre de projet, conseillé par l’establishment anglo-saxon, le régime ukrainien espère justement à perdurer au pouvoir. Face à une population désillusionnée, et s’intéressant de moins en moins aux attaques verbales de Kiev vis-à-vis de «l’agresseur russe». Pour rappel, des millions de citoyens ukrainiens ont quitté au cours des dernières années leur terre natale, pour aller chercher leur bonheur ailleurs. Acceptant bien souvent les emplois les moins prestigieux et les moins bien rémunérés.

Les chiffres les plus optimistes parlent de pas moins de 4,5 millions de migrants ukrainiens se trouvant à l’étranger. D’autres – de pratiquement le double. Sachant que de nombreux Ukrainiens profitent du régime sans-visa de trois mois accordé par l’UE pour venir non pas faire du tourisme, mais bel et bien des emplois saisonniers. En d’autres termes – trois mois d’emploi, souvent dans la clandestinité, puis trois au bercail, et ainsi de suite. Une chose est sûre : un pourcentage énorme pour un pays d’un peu plus de 40 millions d’habitants.

Mais étant vraisemblablement dans l’impossibilité de résoudre le marasme économique – ne réalisant pas de projets efficaces et n’obtenant pas de véritable soutien dans le secteur de la part des parrains occidentaux, il devient assez évident que le meilleur moyen de remonter le moral aux Ukrainiens est de lancer des plateformes dont les initiatives sortantes seront perdantes d’avance, tout en poursuivant les guerres de paroles quant à «l’agresseur russe». Paradoxalement d’ailleurs, ledit agresseur qui doit par la même occasion selon la volonté du régime ukrainien continuer à maintenir à flot l’économie ukrainienne via le transit de son gaz à destination de l’UE. Puisque l’establishment occidental est très solidaire dans les paroles politiques, mais beaucoup moins financièrement. Une relation pour le moins surprenante vis-à-vis du pays avec lequel Kiev souhaiterait couper tous les ponts, y compris culturellement et spirituellement.

Quant à la Crimée, toutes ces discussions ne font que faire sourire la population concernée. La Russie a déclaré suffisamment de fois que cette question est close une bonne fois pour toute et qu’aucun retour en arrière ne serait possible. Les récentes provocations occidentales en mer Noire ont reçu une réponse ferme de la part des forces armées russes, forçant les Occidentaux à faire marche arrière. Tout le reste n’étant que bavardage.

Par contre, les conseillers anglo-saxons de Kiev devraient sérieusement s’intéresser de nouveau au cas du berceau historique et civilisationnel serbe du Kosovo – arraché à la Serbie en toute illégalité et sans aucun référendum. Une question qu’il faudra traiter le moment venu.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Pérou: l’Amérique latine progressiste ne faiblit pas

L’élection de Pedro Castillo à la tête de l’Etat péruvien démontre la popularité toujours importante des idées progressistes et souverainistes au sein des nations latino-américaines. Renforçant par la même occasion l’axe pro-multipolaire, il ne demeure pas moins que les défis persistent – y compris en raison de l’hostilité de nombre d’éléments intérieurs, comme extérieurs.

Selon les résultats officiels, Pedro Castillo, candidat du parti socialiste et anti-impérialiste Pérou libre, a remporté le deuxième tour de la présidentielle avec 50,12% des voix. Cet instituteur et syndicaliste que de nombreux analystes ne voyaient pas comme vainqueur potentiel de cette élection doit entrer en fonction le 28 juillet prochain. Pour autant, il doit toujours faire face à l’opposition de sa rivale perdante, Keiko Fujimori, d’obédience libérale-conservatrice, fille de l’ex-président du pays Alberto Fujimori, visée d’ailleurs par des poursuites liées à la corruption. De même qu’à certains ex-éléments de l’armée, hostiles aux idées progressistes du président élu.

Il faut bien le dire, tout au long de la campagne présidentielle, Fujimori ne cessait d’arborer «l’épouvantail vénézuélien» aux électeurs péruviens, stipulant que les problèmes du Venezuela seront ceux du Pérou en cas de victoire de Pedro Castillo. Une tactique qui vraisemblablement n’a pas convaincu plus de la moitié des votants. Peut-être d’ailleurs qu’aussi pour ces personnes ayant voté pour le candidat socialiste, le Venezuela était loin de représenter un exemple négatif, d’autant plus que la candidate libérale a omis de mentionner les raisons majeures des problèmes apparus dans la république bolivarienne. Comme par exemple les sanctions économiques US, l’interférence de Washington dans les affaires intérieures de Caracas, sans oublier les nombreuses tentatives de déstabilisation et de coups d’Etat.

Si sur le plan intérieur, on compte de nombreux soutiens du vainqueur de l’élection au sein du Pérou dit «profond», ainsi qu’au sein de la population autochtone, sur le plan extérieur Pedro Castillo peut incontestablement compter sur le soutien des leaders progressistes d’Amérique latine : de Cuba, Bolivie, Venezuela, Argentine, notamment. Un fait qui ne peut que déplaire évidemment à l’establishment washingtonien, qui voit en cela l’élargissement de l’alliance progressiste latino-américaine hostile à la politique étasunienne.

Si le programme de Pedro Castillo semble prometteur, dans ce pays riche en ressources minières, ses partisans doivent néanmoins rester sur les gardes face aux risques de déstabilisation, voire de coup d’Etat. A ce titre, le président péruvien par intérim, Francisco Sagasti, a vivement critiqué l’appel de certains militaires retraités en faveur d’une intervention de l’armée dans le but d’empêcher que Pedro Castillo puisse prendre le poste présidentiel.

Cela sans oublier le refus de Keiko Fujimori de reconnaitre sa défaite, sachant que sa participation à la présidentielle était également une tentative de pouvoir fuir les poursuites pénales auxquelles elle doit faire face. Pour autant et jusqu’à maintenant, la mobilisation populaire semble rester, encore une fois, la meilleure réponse aux tentatives qui visent à entraver la prise de fonction présidentielle de Castillo.

Si l’Amérique latine a effectivement une longue tradition de coups d’Etat, souvent opérés d’ailleurs par l’intervention de la CIA aux côtés d’éléments réactionnaires face aux leaders progressistes, depuis les dernières années – au-delà de devoir faire face à l’opposition des partisans de la multipolarité face à ces pratiques, notamment au duo sino-russe au Conseil de sécurité onusien, la mobilisation massive populaire, en l’occurrence la véritable société civile – pas celle à la sauce Soros – aura également démontré toute son efficacité. La Bolivie en est d’ailleurs un parfait exemple

En ce sens, l’éveil de la conscience populaire, la souveraineté nationale, la solidarité régionale et continentale, ainsi que l’ordre international multipolaire – restent pour le moment des casse-têtes évidents pour les éléments pro-unipolaires, ainsi que leurs parrains, qu’ils soient d’ailleurs de la CIA ou du réseau Soros. Pour le reste, la situation sera à suivre. Les prochaines semaines seront déterminantes pour le choix démocratique péruvien et sa mise en application.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Mali-France: en instance de divorce?

Après l’investiture du colonel Assimi Goïta en qualité de chef d’Etat de la République du Mali et de leader de la transition, plusieurs éléments indiquent l’exacerbation des relations entre Bamako et Paris. La suite des événements permettra-t-elle d’entrevoir la fin de la présence militaire française au Mali?

Lundi dernier, la France était la grande absente du discours du nouveau président malien, comme l’indique la radio France Info. Le même média rappelle d’ailleurs que depuis les dernières semaines les relations entre le Mali et la France sont «tendues».

Un autre média hexagonal, connu lui aussi pour des positions proches avec l’establishment politique français, le quotidien La Croix, avait un peu plus tôt également tiré la sonnette d’alarme quant à l’hostilité de l’opinion publique malienne vis-à-vis de la politique de Paris, et notamment de sa présence militaire sur le sol du Mali.

Cette reconnaissance des faits se fait évidemment sans le moindre plaisir côté hexagonal, qui ne fait qu’admettre des faits qui étaient déjà largement connus, et pas seulement depuis les dernières semaines ou les derniers mois, mais depuis plusieurs années déjà. Aujourd’hui, de nombreux analystes observent la situation afin d’entrevoir la suite de ce désamour évident entre le Mali et l’ancienne métropole coloniale.

Pendant ce temps, de nombreux experts – africains comme étrangers – affirment avec certitude la popularité du nouvel homme fort de l’Etat malien, le colonel Assimi Goïta, auprès d’une large part des citoyens du Mali, et notamment au sein de la jeunesse. D’ailleurs, le désormais chef d’Etat malien n’a pas manqué de s’adresser récemment à cette jeunesse du pays avec des mots forts: «Je suis jeune au même titre que vous. Et si j’échoue, c’est toute la jeunesse malienne qui a échoué».

Maintenant pour revenir aux relations du Mali avec Paris, ou plus particulièrement l’Elysée, si la suite demeure encore incertaine, il n’en demeure pas moins que plusieurs aspects sont à considérer. Tout d’abord, la présence militaire française sur le sol malien qui comptabilise près de 5500 hommes, dans le cadre de l’opération Barkhane – censée combattre les groupes djihadistes et qui dure depuis bientôt sept ans. Une opération justement largement critiquée par la société civile malienne, qui pour une large part d’entre elle ne la voit pas comme une solution mais bien comme l’une des principales sources de problèmes, y compris sécuritaires.

Et bien que le président français Macron ait récemment déclaré l’éventualité de retirer les troupes du Mali – c’est un secret de polichinelle que de savoir que ce serait la dernière des choses dont souhaiterait Paris. A l’heure d’une chute d’influence sans précédent sur le continent africain, y compris au sein de ce qu’il continue de considérer comme son «pré-carré», le départ de la présence militaire du Mali sonnerait comme une nouvelle défaite pour l’establishment hexagonal.

Surtout en cas d’une arrivée de nouveaux acteurs internationaux sur le sol malien, à condition évidemment que cela soit voulu par les autorités actuelles du Mali. Sachant que c’est ce que demande avec insistance une large part de la société civile malienne.

L’autre question qui intéresse de nombreux experts et observateurs du dossier malien, c’est l’éventualité pour Paris à tenter de jouer un coup de force dans une situation qui semble de plus en plus lui échapper. Surtout lorsqu’on se rappelle de cette force militaire de plusieurs milliers d’hommes présente sur place.

Pour répondre à cette question, il faudrait certainement dire que l’Elysée aurait déjà donné le feu vert à cela si l’époque avait été différente. Après tout, la violation des souverainetés nationales africaines – datant aussi bien de plusieurs dizaines d’années que du passé assez récent, ne fait que le confirmer. Mais le souci désormais pour les représentants des élites hexagonales, c’est justement à devoir faire face à plusieurs fronts: une mobilisation africaine sans précédent, ralliant des personnes de couches sociales diverses, des médias africains qui possèdent des lignes éditoriales indépendantes et qui ne travaillent pas sous la dictée de l’establishment élyséen, sans oublier une part non négligeable de l’opinion publique interne en France qui est opposée aux pratiques néocoloniales d’un autre temps.

Les prochaines semaines et les prochains mois peuvent avoir un rôle déterminant sur les choix stratégiques de l’Etat malien. L’essentiel étant à retenir que le Mali, à l’instar d’autres nations d’Afrique francophone, a le droit de jouir d’une pleine souveraineté indépendamment des vœux de l’establishment occidental, et de déterminer ses orientations stratégiques en étant à l’écoute de ses citoyens – et non pas des forces néocoloniales.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Présidentielle en Syrie: la souveraineté ne se négocie pas

L’élection présidentielle en République arabe syrienne aura lieu le 26 mai prochain (le 20 mai pour les Syriens se trouvant à l’étranger). Ce scrutin dans lequel le président sortant Bachar al-Assad est largement favori constitue un élément de réponse indéniable aux déstabilisations extérieures ayant visé ce pays depuis plusieurs années.

Malgré toutes les critiques en cours de la part de nombre de régimes occidentaux et affiliés visant, comme à son habitude, la Syrie et notamment le scrutin présidentiel qui aura lieu sous peu, toutes les conditions ont été jusqu’à maintenant réunies pour une organisation digne de ce nom. Aussi bien sur le plan administratif que sécuritaire.

En effet, les autorités syriennes ont mis en place tout le dispositif nécessaire au bon déroulement de la présidentielle. Y compris au niveau des représentations diplomatiques à l’étranger. Ce dernier point mérite d’ailleurs une attention particulière connaissant l’attention accordée aux citoyens de Syrie se trouvant à l’extérieur du pays. Et ce pour la simple et bonne raison que cela constitue un élément de réponse évident que le leadership national n’a aucune peur quant au choix que pourrait faire valoir le vote de la diaspora syrienne.

C’est peut-être d’ailleurs la raison d’une obstruction pratiquée dans plusieurs pays occidentaux en vue de perturber le vote des Syriens vivant dans les pays concernés. Car si l’establishment politico-médiatique occidental aurait été convaincu que les représentants de la diaspora syrienne seraient largement hostiles au président al-Assad, il est assez évident que ce même establishment se serait activement mobilisé pour mettre un accent sur ce point.

Après tout il est pratiquement certain que si une large part des Syriens de l’étranger votera pour le président sortant – toute la propagande hostile à la République arabe et à son leadership en prendrait un sacré coup, supplémentaire. Et ce en premier lieu en terre occidentale, sans oublier les supplétifs.

Pendant ce temps et en Syrie, dans la capitale Damas comme à d’autres endroits du pays, la population semble largement prête à faire exprimer son choix le 26 mai. Et ce dans le cadre multiconfessionnel et multiethnique de la nation – une richesse que durant de longues années les groupes terroristes et leurs parrains extérieurs avaient tout fait pour détruire. Faut bien le dire – en vain.

Le fait même que de pouvoir organiser ces élections présidentielles dans un cadre sécuritaire n’ayant rien à avoir avec celui d’il y a encore quelques années constitue sans le moindre doute un élément supplémentaire de vive inquiétude pour toutes les forces hostiles à la Syrie. Et qui ne fait que confirmer la légitimité du scrutin.

Au moment où plusieurs Etats ayant participé à la déstabilisation du pays cherchent désormais à négocier en vue d’une possible normalisation, comme l’Arabie saoudite – le principal allié, après l’Etat sioniste, des Etats-Unis dans la région du Moyen-Orient, cela démontre également à quel point la donne a changé. Et ce après que plusieurs autres Etats arabes ont d’ores et déjà normalisé les relations avec Damas. Dont les Emirats arabes unis qui avaient déjà rouvert leur ambassade en Syrie en 2018.

Les régimes occidentaux, eux, restent à la traine. Ayant, comme certains de leurs supplétifs, beaucoup de mal à accepter une réalité sur laquelle ils n’ont pas de contrôle. Une réalité qui n’est autre que celle de la multipolarité mondiale. Evidemment, les défis restent très importants. La situation dans plusieurs pays du monde, notamment actuellement en Palestine, reste extrêmement préoccupante. Une chose demeure néanmoins certaine: la résistance et la promotion d’un concept international plus juste restent les meilleures réponses aux nostalgiques d’une époque révolue.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Syrie, Bolivie, Centrafrique: la mobilisation populaire comme réponse aux déstabilisations

Les situations en matière de déstabilisation d’Etats souverains, souvent orchestrée depuis l’extérieur, varient d’une région du monde à l’autre. Il n’empêche que des similitudes évidentes peuvent être observées, aussi bien dans les attaques visant les dits Etats, que les mesures de riposte à ces agressions de la souveraineté.

A première vue, peu de choses lient les situations respectives en Syrie, Bolivie ou en Centrafrique. Pourtant, ces pays représentent bel et bien la lutte active entre les forces fermement nostalgiques de l’ère unipolaire et les partisans résolument tournés vers la multipolarité.

Dans ce combat entre deux visions du monde et des affaires internationales diamétralement opposées, on retrouve bien évidemment les instigateurs de divers types de déstabilisation visant tout Etat qui de part sa politique n’applique pas à la lettre les prérogatives des forces pro-unipolaires – en d’autres termes les élites occidentales et atlantistes. On retrouve aussi de l’autre côté les nations partisanes du concept multipolaire du monde qui autant que possible apportent un soutien politique, diplomatique, et lorsque cela est nécessaire militaire à leurs alliés et partenaires visés par de telles déstabilisations et coups d’Etat.

Les dernières années ont montré que malgré bien souvent des moyens financiers, militaires et médiatiques fort inégaux, la résistance à l’agression des nostalgiques unipolaires était possible. Mais si dans les cercles politiques et médiatiques occidentaux, il est surtout déclaré que les échecs de telle ou telle révolution de couleur «démocratique» sont dus à «l’interférence de régimes autoritaires», la réalité est souvent et justement à l’opposé. Et c’est justement les faux apôtres de la démocratie qui se retrouvent face à une réalité simple : celle de n’avoir aucune considération véritable pour les processus démocratiques – qui ne servent pas leurs intérêts géopolitiques.

Mais le point le plus important dans ce débat, ce n’est pas seulement ou tellement l’opposition des puissances géopolitiques aux visions radicalement différentes sur l’avenir planétaire. C’est la capacité de tel ou tel peuple souverain à défendre sa souveraineté, à travers la mobilisation populaire. Et il faut le reconnaitre – c’est un point que les élites atlantistes pro-unipolaires n’avaient certainement pas prévu.

Dans le cas de la Syrie et malgré les innombrables déclarations de l’establishment occidental quant au fait que le président syrien Bachar al-Assad ait pu se maintenir au pouvoir et récupérer de vastes parties de son territoire face aux groupes terroristes uniquement grâce au soutien de ses alliés russe, iranien et du Hezbollah libanais, cela ne correspond pas à la réalité. Si le soutien des pays cités a été effectivement fort déterminant sur plusieurs orientations, notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste, ainsi que des efforts politico-diplomatiques et humanitaires, il n’empêche pas moins que sans le soutien d’une large partie de la société syrienne, ainsi que de l’armée gouvernementale, le pouvoir n’aurait pu être maintenu. D’ailleurs le leadership syrien l’a souvent rappelé. Et ce malgré les messages de propagandes diffusées par nombre de médias mainstream que les seuls Syriens soutenant Assad seraient les minorités religieuses. C’était assez incroyable de lire cela sachant qu’à l’instar de la population syrienne, la majorité des militaires de l’armée gouvernementale sont également des musulmans sunnites.

En ce qui concerne la Bolivie, la situation fut différente dans le déroulement de la déstabilisation et a connu un demi-succès dans sa première phase pour ses instigateurs lorsque le président socialiste et souverainiste Evo Morales fut écarté du pouvoir par les forces soutenues depuis Washington – le pays étant longtemps dans le viseur de l’establishment US, au même titre que Cuba, le Venezuela, le Nicaragua et d’autres nations progressistes latino-américaines. Mais ce coup d’Etat n’a pas réussi à faire chuter la mobilisation populaire des Boliviens qui lors des élections présidentielles d’octobre dernier ont renouvelé, dès le premier tour, leur confiance au parti d’Evo Morales, le Mouvement vers le socialisme (MAS), en élisant son dauphin Luis Arce à la tête du pays. Difficile de trouver une meilleure réponse à l’interventionnisme étasunien dans ce qu’il continue de considérer comme son pré-carré.

En parlant d’ailleurs de pré-carré, du moins considéré comme tel par l’establishment cette fois-ci français, le dernier exemple récent à mentionner n’est autre que celui de la République centrafricaine. Pays qui au cours des dernières années a globalement tourné la page de la période catastrophique des massacres et tueries de masse – depuis l’élection dans un cadre démocratique du professeur Faustin-Archange Touadéra. Ce dernier ayant dès le début de son premier mandat présidentiel misé sur le retour de la paix, le lancement d’un développement dans un cadre souverain et panafricaniste, ainsi que sur une diversification des partenariats extérieurs. Ce dernier point n’a sans surprise trouvé aucune appréciation du côté de l’ex-métropole coloniale française. Puis, la RCA s’est retrouvé pratiquement à la veille des élections devant les attaques de groupes armés – souvent composés d’étrangers – afin de déstabiliser le scrutin de fin décembre dernier.

Mais là aussi, à la grande surprise des instigateurs de cette énième tentative de déstabilisation, la population s’est largement mobilisée pour défendre son droit à la démocratie et à sa souveraineté. Comme l’avait d’ailleurs rappelé dans l’entretien récent à Observateur Continental la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baipo-Temon. A savoir que dans l’arrière-pays, la population et les femmes en particulier se sont tenues debout face aux groupes armés pour revendiquer leur droit au vote. Un vote qui a connu la réélection du président Touadéra. Et ce – dès le premier tour.

Ce nouveau paradigme de l’éveil des consciences des peuples, aussi bien sur la base des exemples syrien, bolivien, centrafricain, et d’autres, représente sans le moindre doute un nouveau défi de taille aussi bien aux nostalgiques de l’ère unipolaire révolue, qu’aux spécialistes des révolutions de couleur, ainsi que plus globalement à tout l’establishment occidental. Un défi auquel ces mêmes élites qui représentent une infime partie du globe terrestre, semblent ne pas avoir été préparées. Et ce malgré les énormes moyens qui restent à leur disposition. D’autres exemples ne tarderont certainement pas à suivre. A en prendre note.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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L’Afrique a soif de sa souveraineté

Les événements récents observés sur le continent africain auront démontré plusieurs choses essentielles. Le principal étant que l’Afrique dans sa majorité souhaite pouvoir choisir librement sa voie de développement, de même que ses partenariats extérieurs. Et devenir par la même occasion un bloc important du monde multipolaire.

L’année 2020, malgré les nombreux défis qui l’ont caractérisé, et ce aussi bien sur le plan épidémiologique, économique, sécuritaire que géopolitique, aura eu le mérite de renforcer l’idée que dans le cadre du concept multipolaire mondial – les nations du monde sont pour une large partie d’entre elles largement attachées au souverainisme qui tient compte de leurs traditions et valeurs ancestrales, sans pour autant renier les projets d’intégration régionaux ou continentaux.

Dans le cas des pays africains, cette idée s’est renforcée avec une opposition nette aux tentatives d’interférence dans les affaires intérieures de la part de certaines puissances n’appartenant pas au continent, notamment au niveau de la grande partie de la société civile africaine. Une société civile qui n’a pas besoin d’être sponsorisée ou dirigée par les différentes ONG occidentales, étant parfaitement capables de s’organiser, analyser et d’affirmer sa volonté. Une volonté désormais de plus en plus écoutée et reconnue par nombre de chefs d’Etat africains.

Si le soutien au souverainisme africain, de même qu’aux idées panafricaines, ainsi que l’opposition aux pratiques néocoloniales, parmi les populations d’Afrique – n’ont trouvé d’écho au sein des élites occidentales que dans l’optique d’accuser les puissances non-occidentales d’attiser ces sentiments – ce qui s’en traduit c’est surtout la colère et l’impuissance de ces mêmes élites à pouvoir stopper les dits processus, et ce malgré un énorme arsenal à leur disposition. Allant de la mainmise financière et du chantage politico-diplomatico-militaire jusqu’aux instruments médiatiques – ces derniers ayant tellement longtemps dominé le paysage informationnel africain.

Les tentatives de déstabilisation, voire de coups d’Etat, trouvent elles aussi moins de «succès» qu’auparavant. Et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord et c’est encore aux Africains eux-mêmes qu’en revient le mérite, ce n’est autre que l’éveil des consciences devenu évident. Y compris grâce à la popularité montante de grands médias continentaux indépendants de l’Occident, comme la chaine de télévision panafricaine Afrique Média.

D’autre part, l’Afrique peut aujourd’hui compter de plus en plus sur le soutien et l’assistance de puissances non-occidentales, partisanes de la multipolarité, qui se sont affirmées sur la scène internationale comme des acteurs incontournables. Des puissances qui s’opposent à l’unilatéralisme occidental hérité de la fin de l’URSS – un concept unipolaire désormais totalement dépassé, bien que nombre de nostalgiques refusent encore de l’admettre complètement.

Enfin, le désir d’une réelle intégration panafricaine, promue aussi bien par la véritable société civile des pays du continent que par nombre de chefs d’Etat africains, semble aller dans le sens d’une prise d’ampleur évidente, et ce malgré les obstacles se trouvant sur le chemin. Les récents événements en République centrafricaine peuvent d’ailleurs être vus comme caractéristiques de ce combat entre ceux qui désirent assumer pleinement leur souveraineté, leur développement dans un cadre continental panafricain et avoir le libre choix de diversifier les partenariats extérieurs – y compris extracontinentaux. Et ceux qui appliquent ou sous-traitent des schémas établis et promus par ceux qui refusent à ce jour de voir une Afrique pleinement libre, indépendante et souveraine – tout en maintenant des méthodes de déstabilisation néocoloniale, ne devant plus avoir de place dans le monde contemporain.

Une chose est sûre: le chemin est encore long. Et face justement aux obstacles existants ou pouvant apparaitre à tout moment, il faudra s’armer de patience pour arriver à l’objectif recherché. Il n’empêche que les événements en cours démontrent la ferme capacité des peuples africains à pouvoir arracher une souveraineté qui ne serait pas négociable. Une souveraineté effectivement nécessaire afin de se positionner en tant que bloc puissant et à part entière du monde multipolaire. Les Africains en ont l’entière légitimité.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Jusqu’où peut aller la liberté d’expression?

La France contemporaine vit des jours plus que jamais difficiles. Problèmes sécuritaires, menaces terroristes, division des citoyens, débats sociétaux à fortes tensions, boycott des produits français dans nombre de pays à l’étranger – quelle responsabilité en porte le leadership français? Et la notion de liberté de parole – telle qu’elle est vue par l’establishment élyséen n’est-elle pas surtout une énième pratique du deux poids deux mesures?

Depuis le meurtre par décapitation de l’enseignant français Samuel Paty, commis par un terroriste d’origine tchétchène dont la famille vit en France comme réfugiée politique depuis de longues années et ayant perdu la citoyenneté russe, l’Hexagone est plus jamais dans toutes ses contradictions. Une grande part de responsabilité est certainement à mettre sur le compte de l’establishment français, y compris le président Emmanuel Macron.

Et ce pour plusieurs raisons. Au-delà du fait que cet establishment n’arrive toujours pas à tracer une ligne claire entre la liberté d’expression – caractéristique d’une société démocratique – sans pour autant blesser les valeurs et sentiments des personnes appartenant aux principales religions mondiales, en premier lieu chrétienne et musulmane. Plus que cela, au-delà de l’incapacité à mettre en œuvre une ligne qui permettrait de définir que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres – y compris leur dignité en tant que personnes s’associant à une foi religieuse.

D’autre part, les actes terroristes ayant suivi les déclarations du président français qui a insisté sur le fameux « droit au blasphème » – faisant partie intégrante de la philosophie d’une large partie de l’élite hexagonale contemporaine – ont mis à nu une fois de plus les lacunes sécuritaires évidentes au sein de l’Etat français. D’ailleurs là est tout le paradoxe de cette politique macronienne – d’un côté une approche ouvertement arrogante et provocatrice, laissant sa propre population sous la menace terroriste et la haine montante, sans pour autant être réellement en mesure de défendre cette population.  

Certains diront: faut-il alors céder à la terreur extrémiste? Certainement pas. Sauf que justement pour lutter efficacement contre toute forme d’extrémisme, y compris celui affilié d’une façon ou d’une autre à la religion, il faudrait peut-être privilégier des frappes chirurgicales contre les éléments terroristes à l’intérieur du pays, y compris dans certains quartiers français devenus depuis un certain temps des zones de non-droit, sans pour autant blesser les sentiments d’une large partie de la population du pays, dont l’écrasante majorité est tout sauf partisane des thèses extrémistes et terroristes.

D’ailleurs et en parlant de la lutte antiterroriste, il faudrait certainement rappeler que Paris est aujourd’hui tout sauf en bonne position pour pouvoir prétendre à jouer un rôle constructif dans cette lutte. Des années de soutien politique, financier, médiatique aux terroristes de la pire espèce en Syrie ne font le confirmer. Comment est-il d’ailleurs possible de se regarder dans le miroir après des années de soutien aux extrémistes les plus déclarés, y compris affiliés à Al-Qaida, et ce après les horreurs commises par ces derniers vis-à-vis des militaires et des civils syriens, et prétendre avoir la légitimité d’être une force qui lutte contre le terrorisme – chez-soi, et à l’extérieur? Chacun pourra y faire sa propre conclusion.

A ce titre, Abdoullah Anzorov – l’assassin de Samuel Paty, était selon le journal Le Parisien en contact avec au moins deux terroristes se trouvant en Syrie. Les deux étant affiliés à la nébuleuse salafiste Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra, filiale d’Al-Qaida en Syrie) – dont l’ex-ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius vantait les «mérites» dans le combat contre le gouvernement syrien, il y a quelques années de cela. Les réponses à toutes ces contradictions évidentes de la part de l’Etat français vont certainement tarder à arriver, d’ailleurs aucune assurance qu’elles parviendront un jour.

Il serait probablement correct de rappeler aussi que chaque pays étant normalement souverain – a effectivement le droit d’appliquer sa politique intérieure selon les normes qu’il considère justes. Mais l’argument de ceux qui affirmaient que les caricatures provocatrices et insultantes visant le sacré chez les musulmans – comme d’ailleurs elles ont tellement de fois visé la foi chrétienne et plus généralement le respect de la dignité humaine, notamment lors du crash de l’avion transportant vers la Syrie les Chœurs de l’Armée rouge en décembre 2016 ou encore l’explosion terroriste de l’avion transportant des touristes russes, dont nombre de familles avec des enfants, rentrant de vacances d’Egypte en octobre 2015 – font partie du droit applicable en France et ne pouvant donc être considérées comme une tentative d’exporter ces pseudo-valeurs, ne tient tout simplement pas.

Sinon comment expliquer les interminables tentatives de divers organismes français à tenter d’imposer des intérêts de lobbies que la plupart des peuples du monde ne souhaitent pas voir chez-soi. Comme notamment celui du lobby LGBT. N’est-ce pas des activistes français, qui ont maintes fois tenté à violer la loi de pays où des manifestations telles que la Gay Pride étaient interdites? En voulant radicalement imposer leur vision de la chose, le tout en violation des lois intérieures du pays concerné et bien souvent avec le soutien des structures étatiques françaises.

Il faut donc cesser cette hypocrisie une bonne fois pour toute. Le terrorisme est condamnable – quelle qu’en soit la raison invoquée pour le justifier. Encore faut-il cesser de soutenir des terroristes et extrémistes au-delà de ses frontières. Le gouvernement syrien l’a d’ailleurs très justement rappelé. Faudrait certainement aussi mieux contrôler les personnes que l’Etat français accueille sur son territoire, y compris en leur accordant l’asile politique – pour lequel il en porte entière responsabilité. Enfin, peut-être que l’establishment élyséen devrait aussi comprendre une bonne fois pour toute que le respect de ses propres citoyens – de leurs croyances, de leur sécurité comme des intérêts économiques pragmatiques – est certainement plus important que les intérêts égoïstes et agressifs de lobbies fort puissants. Tout en cessant les tentatives d’exporter vers les nations représentant l’écrasante majorité de l’humanité des «valeurs»  dont non seulement elles ne veulent pas, mais dont elles ont un dégoût assez évident.

Mikhail Gamandiy-Egorov

https://t.me/observateur_continental/517