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Mali-Russie: cap historique dans les relations bilatérales

08.02.2023

La visite de Sergueï Lavrov en terre malienne marque une étape très importante dans les relations entre Moscou et Bamako, mais également renforce une fois de plus la thèse selon laquelle les régimes occidentaux ne peuvent qu’observer de manière impuissante le développement des liens entre la Russie et d’autres puissances internationales pro-multipolaires avec le grand continent africain.

Le chef de la diplomatie russe est arrivé au Mali dans le cadre d’un renforcement sans précédent de l’alliance russo-malienne, à l’heure du combat féroce entre les forces pro-multipolaires et les nostalgiques de l’unipolarité, ces derniers représentés par les régimes occidentaux atlantistes et quelques autres suiveurs. A son arrivée, Sergueï Lavrov a été accueilli par son homologue malien Abdoulaye Diop.

A noter que si le ministre russe des Affaires étrangères est considéré incontestablement comme l’un des principaux «poids-lourds» de la diplomatie internationale, la symbolique a ici toute son importance sachant que son collègue du Mali fait aujourd’hui indéniablement partie des diplomates qui inspirent le plus la jeunesse africaine, de par son professionnalisme et sa capacité à défendre les intérêts de sa nation, à l’échelle régionale, continentale et également internationale.

Fait marquant également lors de cette visite, comme le rappelle Maliweb – Sergueï Lavrov y a été fait Commandeur de l’Ordre national malien à titre étranger.

«Le ministre Lavrov a pris des décisions fortes et courageuses qui ont permis au Mali de continuer d’exister en tant que pays uni, indépendant et souverain. Ces décisions ont permis de renforcer la coopération entre le Mali et la Fédération de Russie, notamment en renforçant les capacités de Défense et de sécurité qui font aujourd’hui la fierté des Maliens et qui donnent des résultats probants sur le terrain» – a souligné Abdoulaye Diop.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères a rappelé que la Russie mène une politique visant à contrecarrer les tendances visant à fouler au pied la charte des Nations unies. Par ailleurs, Sergueï Lavrov a réaffirmé le soutien de Moscou aux autorités maliennes dans la lutte contre le terrorisme.

Le chef de la diplomatie russe a par la suite été reçu par le chef d’Etat malien, le colonel Assimi Goïta. Là également, le haut responsable russe a rappelé que la Russie ne ménagera aucun effort pour promouvoir le principe de la parité souveraine des Etats et de la lutte contre les approches colonialistes.

En termes de perspectives, s’il est aujourd’hui évident que l’alliance russo-malienne est plus que jamais soutenue, non seulement au niveau des décideurs bilatéraux, mais également et peut-être même surtout au niveau de la société civile – eurasienne et panafricaine – le point très important à noter est que le Mali d’aujourd’hui représente, à l’instar d’autres nations africaines ayant décidé de couper les liens vicieux avec les forces néocoloniales – une énorme source d’inspiration pour d’autres pays d’Afrique, comme Observateur Continental l’avait déjà plusieurs fois noté précédemment.

Les gesticulations d’une caste mourante dans l’Hexagone et en Occident de manière générale n’y changeront désormais absolument rien. Y compris à travers l’utilisation d’éléments pro-occidentaux achetés pour tenter à défendre la cause d’un Occident non plus seulement en perte de vitesse, mais bel et bien en chute finale. Une chute d’ailleurs qu’il s’est lui-même créé.

Quant aux accusations de «populisme» largement relayés par les éléments propagandistes otanesques à l’encontre de cette jeunesse africaine décomplexée, talentueuse et qui a soif d’aller de l’avant – les populistes sont justement ceux qui tout en ayant apporté le chaos aux peuples non-occidentaux – n’ont jamais été en mesure de pouvoir corriger, ou du moins admettre leurs crimes commis. Et au lieu de réaliser un sérieux mea-culpa – accusent aujourd’hui les Africains, comme les Russes, les Chinois, les Iraniens ou les Turcs – de leurs propres échecs.

Et lorsque dans ce paradigme, les partenariats entre peuples non-occidentaux et partisans de la multipolarité apportent d’autant plus des résultats longtemps attendus par les populations concernées – il ne reste à l’Occident qu’à poursuivre sa décadence et à s’enfermer dans une isolation dans son fameux «jardin» – non pas de rêve, mais bel et bien celui de la décadence et des fausses valeurs. La dernière chance pour l’Occident à se joindre au train multipolaire – est bel et bien partie, et ne reviendra pas dans un avenir proche. Et peut-être même pour très longtemps.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Burkina Faso: le rejet de la Françafrique au summum

04.10.2022

S’il est encore difficile de déterminer la voie que choisiront les nouvelles autorités burkinabés après le récent coup d’Etat militaire, une chose demeure évidente: le rejet quasi-total de l’orientation françafricaine par les populations concernées. Un rejet qui, s’il n’est pas écouté correctement, ne fera que relancer d’autres révolutions populaires.

Une fois de plus, Paris voit très mal les événements en cours dans ce qu’il considère comme son prétendu pré-carré, une notion qu’il devra fort probablement oublier au plus vite. Et ce qui fait le plus mal aujourd’hui au système néocolonial de la Françafrique, et plus généralement à l’establishment occidental, ce ne sont pas tant les coups d’Etat militaires communément appelés comme tels dans le mainstream médiatique de l’Ouest, mais bien les mobilisations sans précédent des populations africaines.

Après tout et si l’on prend les principaux échecs jusqu’à présent pour l’establishment hexagonal en Afrique francophone, à savoir la Centrafrique et le Mali, les deux cas restent différents et ressemblants au même moment. Différents dans le sens de l’organisation des pouvoirs concernés, ressemblants car jouissant d’un très large soutien populaire à l’intérieur des pays cités.

Plus que cela, et comme nous avons souvent répétés dans le passé – les cas de la RCA et du Mali – d’exemples longtemps cités comme étant parmi les plus négatifs à l’échelle continentale en raison de l’insécurité quasi-chronique – sont désormais devenus d’énormes sources d’inspiration pour beaucoup d’autres nations du continent africain.

Pour revenir au Burkina Faso, les experts africains s’accordent à dire que quelle que soit la suite des orientations choisies par le nouveau pouvoir, suite au coup d’Etat conduit par le capitaine Ibrahim Traoré, le principal étant de ne pas faire le jeu de Paris. Car c’est précisément ce que reprochent les citoyens burkinabés à Paul-Henri Damiba, déchu à la suite de ce nouvel coup d’Etat militaire.

Quant aux drapeaux russes que portaient de nombreux manifestants au Burkina Faso, comme d’ailleurs à l’instar d’autres pays africains, si en Occident beaucoup sont ceux qui souhaitent y voir une «main de Moscou», la réalité démontre plutôt qu’ils sont, une fois de plus, si loin du compte.

La réalité étant surtout que les Africains rejettent, sans plus le moindre doute, massivement la politique hexagonale et occidentale – aussi bien vis-à-vis de leurs pays respectifs, de leur continent, et plus généralement à l’échelle internationale. Quant à la Russie, beaucoup de citoyens africains la voient si ce n’est pas comme la force libératrice, alors au moins stabilisatrice, qui contribue à apporter la sécurité, notamment face aux divers groupes terroristes, tout en remettant de l’ordre face à l’arrogance néocoloniale occidentale. Une arrogance que les Africains, dans leur très large majorité, ne toléreront plus jamais.

Et ce qui fait effectivement si peur aux élites occidentales, c’est que si bien même quand elles arrivent à corrompre certains nouveaux pouvoirs africains en place, ou du moins à les forcer à faire marche arrière sur certaines de leurs promesses, évidemment ce schéma ne marche vis-à-vis des millions et des millions de citoyens africains, qui se revendiquent du panafricanisme et de la multipolarité.

Au Mali comme en Centrafrique, où le pouvoir militaire dans le premier cas, civil dans le deuxième, marchent main dans la main avec les aspirations populaires, représentent le plus grand et principal défi aux néocolonialistes résolus, des néocolonialistes nostalgiques du diktat unipolaire par la même occasion.

Dans le cas du Burkina Faso, s’il est encore trop tôt à connaitre les choix stratégiques qui se feront par le nouveau pouvoir en place, l’essentiel étant qu’il ne pourra se permettre de ne pas prendre en compte les attentes de la population burkinabé. Et si en Afrique très nombreux sont ceux qui associent déjà le leader malien Assimi Goïta au légendaire Thomas Sankara, les autorités du Burkina Faso devront encore attendre et démontrer si une telle comparaison avec leur grand compatriote pourra elle aussi se faire à leur encontre.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le discours historique du Premier ministre malien à la tribune onusienne

27.09.2022

Révolutionnaire, inspirant, grandiose – telles sont aujourd’hui les seulement quelques caractéristiques données par les citoyens maliens et d’autres pays africains à l’égard du discours du colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, à l’ONU. Il est largement vrai que ce discours traduit également le courage de tout un peuple, ayant dans sa large majorité et avec le soutien de nombreux autres Africains – jeté un défi aux vestiges du néocolonialisme occidental en terre africaine.

Dans son discours, Abdoulaye Maïga n’a pas manqué de pointer du doigt l’ex-puissance coloniale hexagonale sur plusieurs volets, y compris sécuritaire. Et aller même jusqu’à parler de «junte française», tout en rappelant que le Mali n’a absolument aucun problème avec les citoyens français ordinaires.

Cette qualification est d’autant plus justifiée lorsqu’on sait que le régime hexagonal ne cesse de qualifier les autorités maliennes, soutenues par l’écrasante majorité de la population du pays et des millions de citoyens d’autres pays africains, de «junte». Une hypocrisie d’autant plus révoltante que l’establishment de Paris appelle le régime kiévien de pouvoir «démocratique», alors qu’il n’est que celui issu d’un coup d’Etat soutenu par l’Occident – et rejeté par des millions de citoyens ukrainiens – pour beaucoup désormais ex-ukrainiens.

Mais si la réponse sans détour du Mali à la tribune onusienne visait l’ex-puissance coloniale, la réalité est qu’elle vise de-facto tout l’Occident collectif. Un Occident collectif arrogant, raciste, convaincu quant à sa prétendue «supériorité» sur les autres peuples de la planète, des peuples qui pourtant représentent ensemble l’écrasante majorité de l’humanité. Avec ce discours historique, une nouvelle page semble effectivement s’ouvrir non seulement pour le Mali – terre d’une grande civilisation ancienne – mais également pour tout le continent africain, dont un énorme nombre d’habitants se retrouvent pleinement et avec enthousiasme dans les paroles prononcées par le colonel Maïga.

Et cette page c’est évidemment celle du panafricanisme, de la souveraineté pleine et entière et d’une appartenance ferme à l’ordre multipolaire international. Les experts des plateaux occidentaux auront beau à poursuivre leurs fanfaronnades en jouant sur des mots n’ayant plus aucun sens – pour des millions et des millions d’Africains, et d’autres peuples de la planète – cela n’aura absolument plus aucune importance.

D’où d’ailleurs et plus que jamais les innombrables menaces de l’Occident collectif otanesque à l’endroit de tous ces peuples, notamment africains, et le chantage qui s’en suit. Encore une fois – que cet Occident se calme, car s’il y aura bien ceux qui ont beaucoup trop à perdre, ce sont bien les Occidentaux, ayant des représentants totalement exécrables et complètement hors-sujet dans la voie contemporaine mondiale.

Une fois de plus, les règles auxquelles l’Occident devra désormais s’habituer dans ses relations avec la Russie et la Chine, ainsi que d’autres puissances non-occidentales promotrices de l’ordre multipolaire international, sont également celles qui seront de plus en plus appliquées dans les relations entre l’establishment atlantiste et le continent africain.

La richesse de l’Occident est effectivement et en grande partie due à l’Afrique, et non pas le contraire comme le prétendent les pseudo-élus et les pseudo-experts du petit monde occidental. Et face à cette réalité, l’Occident devra soit apprendre à faire profil bas en diminuant radicalement l’arrogance qui le caractérise, soit devra continuer à subir des échecs, qui d’ailleurs ne font que commencer.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Mali vs Côte d’Ivoire: lorsque la dignité doit faire face à la sous-traitance pro-occidentale

16.09.2022

La crise actuelle entre Bamako et Abidjan dépasse le cadre strictement régional ouest-africain. Il s’agit en effet et avant tout d’une confrontation entre deux visions diamétralement opposées. L’une misant sur la souveraineté nationale et les valeurs panafricaines, l’autre restant dans une posture de sous-traitance en faveur du néocolonialisme occidental. Et le cadre à proprement dit «régional» prend de plus en plus une tournure continentale.

Depuis l’arrestation, en juillet dernier, de près d’une cinquantaine de mercenaires ivoiriens par les autorités maliennes, la crise ne cesse de s’envenimer entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Ceci étant dit, nombreux sont les citoyens ivoiriens qui soutiennent le positionnement du voisin malien dans ce dossier.

Au-delà de l’efficacité à travers laquelle a eu lieu cette arrestation des dits mercenaires, dont l’objectif visait fort vraisemblablement à tenter un énième coup d’Etat pro-occidental en terre malienne, ou du moins à créer des problèmes sécuritaires pour l’Etat malien, la fermeté avec laquelle le pouvoir du Mali a maintenu sa ligne jusqu’à maintenant – a été approuvée non seulement par des millions de Maliens, mais également un très grand nombre d’autres citoyens de pays africains.

Pendant ce temps, le président ivoirien et l’un des principaux représentants restants du système néocolonial de la Françafrique, tente à nouveau de mobiliser un front anti-malien, notamment au niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Bien qu’il soit nécessaire de reconnaitre – avec de plus en plus de difficulté, à l’heure où de nombreux chefs d’Etat de la région, tout comme à l’échelle continentale, sont de plus en plus à l’écoute des aspirations pro-panafricanistes et pro-multipolaires de leurs citoyens. Avec en prime le rejet des schémas si longtemps entretenus par l’establishment occidental sur le continent.

D’autant plus que les méthodes de déstabilisation, y compris à travers l’implication de mercenaires, sont fort loin d’être nouvelles et représentent aujourd’hui un défi non plus seulement pour les Etats africains ayant ouvertement coupé le cordon «ombilical» avec l’Occident collectif, mais également tous les pays qui sont en voie de le faire ou du moins qui adoptent un positionnement de plus en plus équilibré, en s’éloignant progressivement du diktat occidental.

Faudrait-il à ce titre rappeler l’implication de mercenaires français, notamment en République centrafricaine dans un passé récent? Depuis, Paris et d’autres capitales nostalgiques de l’unipolarité tentent par tous les moyens de maintenir cette méthode d’interférence et de déstabilisation à l’encontre des Etats libres d’Afrique, mais avec une mise à contribution plus active des principaux sous-traitants. Comme celui du régime ivoirien.

Néanmoins, il est important de constater qu’au-delà de l’approche patriotique et ferme avec laquelle agissent des Etats africains souverains comme la RCA ou le Mali, on assiste depuis assez récemment à une augmentation nette de l’efficacité en matière de sécurité et des services de renseignement dans le cadre de ces pays. Rendant ainsi la tâche des déstabilisateurs traditionnels et de leurs forces sous-traitantes – de plus en plus difficile.

De manière générale et dans la crise qui oppose le Mali au régime ivoirien actuel – la vérité et la dignité semblent prendre le dessus sur le mensonge et les méthodes criminelles. Et cela est connu aussi bien des citoyens maliens qu’ivoiriens, ainsi que des autres peuples du grand continent africain. La confrontation entre les deux visions prend désormais ouvertement une tournure réellement continentale. Et au vu des processus en cours, aussi bien en Afrique qu’à l’échelle internationale, il devient beaucoup plus facile de comprendre les vives inquiétudes des régimes occidentaux et affiliés.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4253

La résistance du Mali se maintient et inspire

05.07.2022

La levée des sanctions économiques de la Cédéao à l’encontre du Mali ne doit certainement pas être vue comme la victoire d’un consensus ou comme le signe de bonne volonté de l’organisation régionale à l’encontre de Bamako. La réalité étant surtout que la résistance des autorités et de la population du pays a montré toute son efficacité, et étend son influence bien au-delà des frontières nationales.

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), réunis lors du 61ème sommet ordinaire à Accra, au Ghana, ont décidé de lever les sanctions économiques et financières adoptées contre le Mali depuis le mois de janvier de cette année.

Selon Maliweb, les dirigeants de l’organisation régionale étaient encore tout récemment divisés sur la question de levée des sanctions. Sans surprise, les principaux partisans quant au maintien des sanctions contre Bamako n’étaient que les présidents nigérien et ivoirien – Mohamed Bazoum et Alassane Ouattara. Sans surprise car étant aujourd’hui parmi les principaux représentants et défenseurs des intérêts françafricains, allant largement en sens inverse des aspirations de leurs propres populations, et plus généralement des peuples d’Afrique.

De son côté le Sénégal, dont le président Macky Sall est actuellement également à la tête de l’Union africaine (UA), semble avoir été l’un des principaux intéressés à mettre fin aux dites sanctions, y compris en raison de l’impact que cela avait sur les intérêts économiques et commerciaux sénégalais, mais également à l’heure où Dakar s’engage progressivement sur la voie de la multipolarité, n’hésitant pas à aller même jusqu’à critiquer sur la question de levée des sanctions, comme ce fut le cas lors de la récente visite du chef d’Etat du Sénégal à Sotchi.

Evidemment, durant ladite période des sanctions de la Cédéo, qui d’ailleurs selon nombreuses sources étaient au départ largement influencées par Paris et certaines autres capitales occidentales, le Mali a pu compter sur le soutien et la solidarité de plusieurs pays africains, sans oublier la Russie et la Chine – qui, n’avaient pas hésité à utiliser leur droit de véto au Conseil de sécurité de l’ONU pour bloquer le texte français qui cherchait à apporter un soutien international aux dites sanctions.

Mais très certainement le grand mérite à ce succès pour Bamako revient une fois de plus à la très large mobilisation populaire nationale, qui non seulement n’a pas hésité à apporter un soutien ferme aux autorités du pays, mais également a fait preuve d’une capacité de résistance aux pressions extérieures de manière digne et patriotique.

Aussi, il ne faut certainement pas oublier que le Mali après des années de chaos est devenu sous le leadership du colonel Assimi Goïta et de son équipe – une grande source d’inspiration pour nombreuses autres nations africaines et un exemple d’une résistance efficace au néocolonialisme occidental nostalgique de l’unipolarité.

De manière générale, les événements en cours démontrent parfaitement que les sanctions – l’un des instruments favoris de l’establishment occidental et de ses supplétifs – non seulement n’apporte pas le résultat escompté pour ses instigateurs, mais au contraire pousse les nations dignes à accroitre les efforts en vue de contrebalancer les difficultés que lesdits instigateurs cherchaient à créer pour les pays sanctionnés.

Quant aux autres leaders africains, qui ne peuvent pas, pour nombreux d’entre eux se vanter d’une popularité comparable à Assimi Goïta sur les scènes nationale et continentale, plusieurs néanmoins comprennent que face aux événements en cours, il est plus que jamais temps de se mettre à jour des nouvelles réalités planétaires.

En ce qui concerne ceux ayant fait le ferme choix de rester aux côtés de l’establishment occidental jusqu’au bout, au-delà de poursuivre leur propre marginalisation et isolation dans une Afrique qui choisit de plus en plus ouvertement la voie du panafricanisme et d’un libre choix de ses partenaires extérieurs – leur avenir n’a rien de prometteur. Et le fait de se réfugier dans la bulle pro-occidentale en espérant que cela leur évitera d’être balayé par les mobilisations populaires de masse semble être une erreur stratégique de personnages faisant mine, à l’instar de leurs parrains, de ne pas comprendre l’ordre international multipolaire. Et ce qu’il deviendra.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4025

Le fossé croissant entre l’Afrique et l’Occident

23.05.2022

Les tentatives occidentales incessantes de tenter à vouloir dicter l’avenir aux pays africains continuent de donner bien souvent l’inverse du résultat escompté. Si les divorces ont été déjà engagés, ou en voie de l’être, entre l’Occident et plusieurs leaderships africains – dans le cas de la société civile le stade supérieur de la rupture semble déjà avoir été atteint.

Alors qu’un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) aura lieu les 25 et 26 mai prochains, qui sera consacré à la lutte contre le terrorisme et aux changements anticonstitutionnels en Afrique, et que les USA souhaitent adopter une nouvelle loi visant à surveiller et combattre la présence russe sur le continent, les perspectives occidentales continueront vraisemblablement dans le sens de la dérive et de la chute.

En ce qui concerne les prétendus changements «anticonstitutionnels», au-delà d’une interprétation très particulière du côté occidental et de ses acolytes y compris en Afrique, selon si cela se déroule sur le continent africain, ou… par exemple dans un certain pays d’Europe de l’Est, le fait est qu’il est admis que c’est aujourd’hui un sujet cher aux élites occidentales, ainsi qu’aux sous-traitants locaux. Le cas du Mali fait effectivement aujourd’hui trembler les bureaux des capitales occidentales et de certains pays africains.

Des militaires patriotes à l’écoute des aspirations populaires de masse, le tout dans une vision panafricaine et pro-multipolaire – représentent effectivement un mélange que les Occidentaux veulent absolument éviter – car le cas malien aura déjà démontré que les valeurs de la vraie dignité ne sont pas achetables. Les pressions, intimidations et sanctions en tout genre – n’auront pas aidé non plus les objectifs des gouvernements occidentaux et africains soumis à la volonté occidentale.

En parlant justement des pressions et sanctions, Washington semble désormais vouloir passer à l’étape supérieure aux côtés de ses supplétifs européens, dont la France, le tout en vue de vouloir punir les leaders et gouvernements africains qui collaboreraient avec «le mauvais partenaire». Evidemment pas très démocratique tout cela, purement dictatorial, mais si propre à ce que l’Occident – surtout à la vue des événements récents – représente réellement.

Le souci pour de telles initiatives c’est qu’en sanctionnant des leaders et gouvernements africains – largement populaires auprès des populations d’appartenance et très souvent même au-delà des frontières des pays en question – l’establishment atlantiste aura alors à faire face à des dizaines et même des centaines de millions de citoyens du continent – déjà pour de nombreux d’entre eux fort hostiles aux schémas et politiques de l’Occident.

Dans un récent sondage mené sur la page Telegram de la chaîne Afrique Média – la télévision panafricaine – à la question posée : qui représente une menace pour la sécurité de l’Afrique – 89% des personnes ont répondu que c’est l’Occident. Par ailleurs, dans un autre sondage toujours en cours, à la question «lequel des leaders africains vous inspire le plus», le colonel Assimi Goïta – président du Mali est pour le moment largement en tête avec 86% des votes… Très révélateur des sentiments régnants et observés depuis de longues années sur le grand continent africain.

Face à cette réalité, la politique arrogante et irresponsable des nostalgiques de l’unipolarité risque non seulement de faire perdre, à terme, à l’Occident l’accès aux matières premières dont on connait désormais, et plus que jamais, l’énorme besoin. Et de l’autre pousser les populations africaines, et notamment la jeunesse, à fermer définitivement la porte à tout dialogue ultérieur.

Certains observateurs en Afrique se demandent d’ailleurs s’il s’agit d’un problème de capacités intellectuelles chez les décideurs occidentaux. En partie certainement. Mais le principal étant un problème vraisemblablement génétique au niveau de ceux qui dirigent l’Occident – transmettant de génération en génération l’idée qu’ils possèdent le droit de vie et de mort sur l’écrasante majorité de la population terrestre, et qui n’est autre que la population non-occidentale.

Et si nombreux dans le camp atlantiste pensent que cette arrogance héréditaire leur permettra de limiter les dégâts et les casses, la réalité démontre plutôt qu’ils ne font, eux-mêmes, qu’accélérer leur chute. En ce sens, cela arrange parfaitement les objectifs des panafricanistes et des partisans de l’ère multipolaire actuelle.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3884

Mali: succès antiterroristes et résistance efficace aux interférences

13.04.2022

Au moment même où la République du Mali connait des succès sur le terrain dans la lutte antiterroriste, et ce sans l’implication de quelconques forces occidentales, l’establishment élyséen et ses alliés occidentaux tentent par tous les moyens de dénigrer ces réussites. Bien que cela ait été parfaitement prévisible.

Pour les Maliens, l’opération militaire antiterroriste récente à Moura (région de Mopti, centre du pays) est indéniablement une victoire notable. Et alors que l’establishment hexagonal avec plusieurs acteurs occidentaux s’obstinent à accuser les Forces armées maliennes (FAMA) de prétendues exactions, l’Etat-major général des Armées du Mali récuse ces accusations et appelle à la retenue contre les spéculations diffamatoires.  

Paris avait également tenté de faire adopter une initiative de lancement «d’enquêtes indépendantes» au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU – tentative bloquée par la Russie et la Chine. Une solidarité sino-russe saluée par de nombreux représentants de la société civile malienne et plus généralement africaine, qui au-delà d’y voir un exemple supplémentaire de solidarité entre les deux grandes puissances mondiales, sont surtout convaincus que cela bloque les schémas de déstabilisation occidentale bien connus.  

En effet, faut-il rappeler les innombrables exemples d’accusations qui émanaient des élites atlantistes à l’encontre de tout Etat dont les actions ne se conformaient pas aux désirs des dites élites? Syrie, Centrafrique, Iran, Venezuela,… Désormais au tour du Mali. Cela était effectivement parfaitement prévisible.

Mais dans le cas particulier de la RCA et du Mali, il ne s’agit pas seulement pour Paris à tenter de se venger contre deux nations africaines ayant fait le choix d’une souveraineté ferme et d’une diversification des partenariats extérieurs, mais il s’agit surtout pour l’Elysée et le Quai d’Orsay à tenter de stopper la contagion.

Oui, la contagion. Car si durant les longues années de présence française et occidentale, ces deux pays avaient été taxés des caractéristiques les plus négatives (pour l’anecdote par ces mêmes médias affiliés à l’establishment politique de l’Occident), désormais les deux Etats sont devenus de très importantes sources d’inspiration pour de nombreux autres peuples africains. Des peuples y compris issus de pays se trouvant toujours sous le diktat occidental.  

L’Occident néocolonial et atlantiste n’avait en effet jamais connu de telles difficultés en Afrique dans l’histoire récente. Les mobilisations populaires de masses, des responsables politiques et militaires patriotes et de plus en plus à l’écoute de leurs peuples, montée en puissance des valeurs panafricaines et les récentes réalités géopolitiques internationales propres à l’ère multipolaire – tout cela représente un énorme défi pour Washington, Londres comme Paris – si longtemps habitués à voir en l’Afrique une terre où ils pouvaient faire ce que bon leur semblait. Effectivement – cette époque est terminée.

Quant aux campagnes occidentales de diffamation qui visent les autorités et les Forces armées maliennes – il faudrait certainement dire que cela est d’une certaine façon positif et rassurant. Si l’on observe les dernières années et les événements ne serait-ce qu’en République arabe syrienne ou en République centrafricaine – nous verrons assez facilement que cela se déroulait presque toujours au moment où l’Occident et ses éléments se trouvaient en difficulté.

Dans cette optique, non seulement le Mali ne doit pas accorder une grande attention aux pseudo-accusations qui émanent des mêmes instigateurs, mais au contraire poursuivre la ligne dure face au terrorisme choisie avec le soutien de la très large majorité du peuple du pays. Quant aux enquêtes «indépendantes», cela pourra devenir des options acceptables – uniquement lorsque le système onusien des ressources humaines et des différentes administrations – s’adaptera aux nouvelles réalités planétaires. Et dans ces réalités, sachant d’autant plus que la République populaire de Chine est l’un des très principaux créanciers de l’ONU, il est grand temps qu’une grande partie des cadres occidentaux ou affiliés à l’Occident soient remplacés dans les meilleurs délais dans les instances onusiennes respectives.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3778

Mali-France: vers la rupture?

Alors que les relations s’enveniment entre Bamako et Paris, ce qui parait aujourd’hui évident – c’est le fait que l’establishment élyséen, et plus généralement occidental, soit toujours dans la totale incapacité à faire preuve d’un minimum d’adaptation aux règles du monde multipolaire. S’ajoutent à cela une vision purement néocoloniale de refuser aux peuples africains de pouvoir choisir librement leur voie, ainsi qu’une arrogance toujours extrême.

Les choses s’accélèrent dans les tensions entre le Mali et la France. Dernier fait majeur: l’ambassadeur français en poste à Bamako a été sommé par les autorités maliennes de quitter le pays sous 72 heures. Dans son communiqué, le gouvernement malien indique que cette mesure fait suite aux propos hostiles et outrageux tenus récemment par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

Si aujourd’hui, nombreuses sont les voix en France qui s’indignent de cette décision prise par les autorités d’un Etat souverain qu’est le Mali, ces mêmes personnages, quelle que soit leur couleur politique devraient peut-être surtout s’intéresser au ton extrêmement arrogant et irrespectueux qui a été adopté à l’encontre du gouvernement malien par les représentants de l’establishment hexagonal, en premier lieu sieur Le Drian ou encore frau Parly – ministre française des Armées.

D’autre part et ce qui est flagrant, c’est que si le chef de la diplomatie française, connu pour un être un personnage de premier poids du système néocolonial françafricain et un ferme nostalgique de l’ère unipolaire, parle d’une «junte illégitime», en faisant référence aux autorités du Mali, ce personnage devrait peut-être surtout s’intéresser à une véritable junte qui a pris le pouvoir par la violence de groupes extrémistes, bien souvent d’obédience néo-nazie, dans un pays appelé l’Ukraine.

Et que dans cette même Ukraine, un régime issu d’un coup d’Etat a été placé avec l’intervention occidentale, sur la simple base qu’une minorité violente, mais bien entrainée aux techniques des révolutions de couleur à la sauce Soros, ait destitué un président légitime et reconnu par la communauté internationale, en l’occurrence Viktor Ianoukovitch. Au Mali, à l’énorme différence du régime kiévien, le pouvoir en place dispose d’un énorme soutien populaire national. Et cela – même les observateurs occidentaux sont forcés d’avouer.

D’un autre côté, tout cela était prévisible. Et nous l’avons plusieurs fois abordé à Observateur Continental, y compris en lien direct avec le Mali et dans le cadre africain de façon générale. Le souci, c’est que les élites atlantistes semblent effectivement être totalement incapables à faire preuve d’un minimum de bon sens dans le cadre du monde multipolaire actuel. Confirmant une fois de plus, que leur vision purement néocoloniale des affaires internationales est peut-être effectivement un problème génétique. Dans tous les cas, le cas clinique en question semble définitivement intraitable.

L’autre aspect qui accélère inévitablement la chute pas seulement de la Françafrique, mais plus globalement la vision occidentale du monde en Afrique, c’est ce comportement non seulement des politicards, mais également des prétendus journalistes occidentaux qui souhaitent donner une image de populations africaines incapables de faire les bons choix géopolitiques.

En qualité d’observateur de l’Afrique depuis de bien longues années, et ayant un lien direct avec le continent ne serait-ce que du point de vue biographique, je peux dire sans la moindre hésitation que les dits personnages occidentaux devraient surtout se rendre à l’évidence que les peuples africains n’ont absolument rien à envier en termes de capacités analytiques aux petits chouchous issus des principales écoles de formations occidentales. Des écoles qui ont vraisemblablement oublié de leur apprendre à voir le monde d’un point de vue beaucoup plus large que de leur petit salon parisien, londonien ou new-yorkais.

Plus que cela – dans le monde d’aujourd’hui les Africains ont pris une avance considérable dans la compréhension des perspectives planétaires sur les Occidentaux, bien qu’il soit nécessaire d’indiquer que l’éveil des consciences est un processus qui touche également de très nombreux citoyens des pays de l’Occident. Et ces personnes par ailleurs comprennent parfaitement que la réalité multipolaire est un processus qu’il ne sera pas possible d’arrêter.

Pour finir et en ce qui concerne le risque d’une plus grande rupture encore entre l’Etat malien et l’establishment élyséen, il faudrait surtout faire remarquer que tout cela n’est que le résultat de l’incompétence au niveau international des élus français. Evidemment, ce sera aux citoyens de France d’en faire le jugement, le tout dans un cadre souverain. Tout comme ils devront apprendre à respecter la souveraineté du Mali et de nombreuses autres nations africaines.

Tout dernier point : si certains pensent qu’il sera possible de stopper la chute pour l’establishment occidental après les événements en cours au Mali – c’est qu’une fois de plus ils se trompent très certainement. L’effet domino se poursuivra fort vraisemblablement à d’autres endroits du continent africain, comme à d’autres endroits du monde.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Mali vs Cedeao: Bamako peut compter sur ses soutiens internationaux

Dans le bras de fer qui oppose actuellement le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), les autorités maliennes ne prévoient vraisemblablement pas de fléchir, pouvant compter sur nombre de soutiens africains et internationaux. Mais aussi sur le soutien populaire intérieur et les larges sympathies en provenance de la société civile panafricaine.

De nombreux observateurs ont pu noter que les sanctions imposées par la Cedeao aux autorités maliennes ne sont que la suite logique des pressions et intimidations exercées par Paris sur Bamako suite au rapprochement stratégique du Mali avec la Russie. Faisant par la même occasion poursuivre l’effet domino de la chute d’influence du système néocolonial françafricain.

De nombreux Africains parlent même d’un simple travail de procuration de cette même Cedeao en faveur des intérêts de l’Elysée. Une chose est sûre: depuis des mois Paris met à contribution ses principaux supplétifs dans la région pour accentuer la pression sur le Mali dans ses choix stratégiques, y compris si en faisant cela les régimes concernés vont à l’encontre des ressentiments d’une large partie de leurs propres concitoyens, comme ce fut observé notamment au Niger où des manifestations contre la présence militaire française avaient eu lieu, avec des victimes civiles parmi les manifestants.

Cette thèse est d’autant plus confirmée que pratiquement immédiatement après l’annonce de la Cedeao d’imposer des sanctions au Mali, la diplomatie française a tenté de faire adopter à l’Onu un texte de soutien à ces sanctions. En vain – la Russie et la Chine en qualité de membres permanents du Conseil de sécurité onusien ont bloqué ledit texte, confirmant une fois de plus leur solidarité réciproque au niveau international et ne permettant pas aux manœuvres élyséennes à l’Onu d’atteindre l’objectif escompté.

Malgré cet échec évident, les médias hexagonaux et plus généralement occidentaux tentent de maintenir, au même titre que l’establishment politique concerné, l’idée que le Mali serait prétendument isolé au niveau de la communauté internationale, bien que cela apparaisse désormais clairement comme une posture ridicule. Car au-delà de disposer du soutien affiché de Moscou et de Pékin, et donc des deux des trois principales puissances mondiales, Bamako peut compter également sur le soutien, plus ou moins affiché de plusieurs acteurs africains, notamment régionaux.

Parmi ces pays, sont à citer l’Algérie qui maintient des relations cordiales avec les autorités maliennes. La Guinée, voisine également du Mali s’est montrée solidaire de Bamako et a annoncé que «les frontières terrestres, aériennes et maritimes resteront ouvertes au Mali», suite aux sanctions annoncées par la Cedeao. Il serait certainement juste de faire mention de la Mauritanie – elle aussi en bons termes avec Bamako. Sans oublier le Maroc, qui bien qu’entretenant des relations proches avec Paris et Washington, possède une présence économique poussée en terre malienne – le Mali étant la troisième destination des investissements du royaume en Afrique, comme le rappelle Maroc Diplomatique.

Plus généralement, tous les pays concernés et en supplément de leurs intérêts respectifs, ne feraient que gagner si la situation sécuritaire au Sahel irait dans le sens d’une véritable amélioration. D’où l’importance de soutenir les efforts des autorités maliennes.

Mais au-delà des soutiens régionaux et internationaux, l’essentiel à retenir c’est que les autorités maliennes peuvent continuer à compter sur le soutien populaire de masse – aussi bien d’une large partie de la population du Mali, que de nombreux citoyens d’autres pays africains. Y compris de ceux dont les chefs d’Etat restent dans un esprit de sous-traitance pour les intérêts de Paris. Et cela, même les principales voix pro-occidentales sont aujourd’hui forcées de reconnaitre.

Jeune Afrique – l’un des principaux porte-flambeaux médiatiques des intérêts françafricains parle même d’un «sentiment anti-français exacerbé» après les sanctions de la Cedeao, ne faisant que confirmer une réalité que nous avons déjà et à plusieurs reprises traité

En termes de perspectives, il faudrait dire que l’effet domino des échecs de l’establishment élyséen et occidental se poursuivra très certainement au-delà du Mali. L’arrogance et l’incapacité la plus totale à s’adapter un tant soit peu intelligemment aux règles internationales issues de l’ère multipolaire ne feront effectivement qu’exacerber encore plus les sentiments hostiles de nombreuses populations, notamment africaines, à l’encontre de l’establishment occidental.

Une chose est également sûre: le mérite des autorités et du peuple du Mali est indéniable. La détermination patriotique et souverainiste prend le dessus sur l’arrogance néocoloniale, devenant une source supplémentaire d’inspiration pour d’autres nations. Quant à la Russie et à la Chine, elles auront démontré une fois de plus qu’au-delà de leur solidarité ferme dans les affaires mondiales, la notion de communauté internationale est tout sauf celle promue et répétée à longueur de journées par l’establishment politico-médiatique de l’Occident.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Mali: les autorités insistent sur la souveraineté nationale

Paris ne cache pas sa vive colère sur les choix stratégiques en cours de l’Etat malien. En oubliant comme à son habitude que dans le monde contemporain, le dernier mot reviendra au peuple souverain et aux autorités qui sont à l’écoute de ce peuple.

Les raisons de la colère de l’Elysée et du Quai d’Orsay sont d’une certaine façon compréhensibles. Après tout, comme nous le disions précédemment – l’exemple centrafricain est devenu fortement inspirant pour d’autres nations africaines, notamment d’Afrique francophone.

Et le processus semble désormais véritablement sur sa lancée, à l’heure où le système de la Françafrique non seulement doit faire face à une chute brutale de ses capacités de nuisance, mais également à l’observation de sa propre chute sans être un minimum capable de s’adapter aux règles issues du monde multipolaire, pour tenter à sauver ne serait-ce qu’un peu sa face.

Les récents événements au Mali et la peur de Paris de voir Bamako signer un accord de coopération sécuritaire avec un groupe privé de sécurité russe ont au final montré au grand jour toute la fragilité de ce système néocolonial – pas seulement dans le cadre de l’apparition d’acteurs compétents et déterminés en qualité de ses adversaires, mais aussi et surtout à l’heure d’un éveil de conscience sans précédent à l’échelle africaine. Et ce avant tout grâce aux mobilisations populaires de masse, ayant clairement exprimé leur ras-le-bol face à la présence militaire occidentale. Sans oublier les autorités de nombre d’Etats africains de plus en plus à l’écoute des aspirations de leurs populations, avec en prime une capacité analytique efficace dans le cadre des événements contemporains.

Pendant ce temps, Paris tente de s’accrocher jusqu’au bout. Et au lieu de défendre un minimum de dignité après la gifle des alliés anglo-saxons, l’establishment élyséen – incapable de se défaire de son rôle de sous-traitant vis-à-vis de Washington, tente, de montrer encore ses muscles dans ce qu’il considère comme son «pré-carré» africain. Bien que cela n’impressionne plus grand monde.

Ce lundi, la ministre française des Armées, Florence Parly, est partie pour la capitale malienne dans l’objectif vraisemblablement ultime de convaincre les autorités du pays à faire marche arrière. Du côté malien, il a été expressément dit qu’il ne permettra pas à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas.

Il faut de tout de même bien comprendre le contexte actuel: l’effet domino est déjà en cours pour la Françafrique. Et les représentants hexagonaux, bien qu’étant toujours dans une posture sous-traitante et ne pouvant plus prétendre à parler au nom d’une puissance internationale digne de ce nom, savent pour le moins un peu analyser les perspectives et la suite fort probable des événements.

Et cette suite des événements est relativement simple: quelle que soit la décision finale des autorités du Mali, dans le cadre de leur souveraineté nationale, le processus de fin du système néocolonial françafricain se poursuivra. Devant faire face à une mobilisation des populations africaines de grande envergure, une opinion publique lui étant largement hostile, des leaders de nombre de pays africains de plus en plus déterminés à défendre la souveraineté de leurs Etats, et des puissances non-occidentales qui ne comptent pas faire marche arrière – il devient alors compréhensible que le système françafricain est condamné à une défaite humiliante.

Pourtant des solutions existaient. Et ce sont tout sauf celles privilégiées par l’establishment élyséen actuel. Les menaces, les tentatives d’intimidation et de pression, les actions de déstabilisation et autres instruments propres au néocolonialisme – n’impressionnent plus. Plus que cela, le ras-le-bol des populations d’Afrique francophone est tel que rien ne semble pouvoir inverser la tendance.

De un, la solution pour l’Etat français aurait été de sortir de la domination atlantiste anglo-saxonne et de devenir un pays réellement souverain. De deux, abandonner la pensée d’arrogance extrême propre aux représentants du néocolonialisme et de commencer à respecter la souveraineté des nations africaines francophones. De trois, s’adapter à l’ère multipolaire, en proposant son savoir-faire sans agenda néocolonial dans certains domaines de compétence. Pour autant il faut être réalistes – ce sont toutes des orientations dont est tellement loin la France contemporaine. Plus particulièrement depuis Sarkozy jusqu’à la période macronienne actuelle.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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