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Construire et non pas détruire: la Chine accroit son influence au Moyen-Orient

Les sociétés étatiques chinoises ont signé un accord avec les autorités irakiennes pour la construction d’un millier d’écoles qui représenteront vraisemblablement que la première tranche dudit accord. Pour Bagdad – il s’agit de restaurer avec l’aide de la Chine son système éducatif détruit après des années de guerre et d’interventionnisme. Pour Pékin – d’accroître encore plus son influence dans la région stratégique du Moyen-Orient.

En effet, la République populaire de Chine a une chance assez unique de considérablement augmenter son influence dans la région concernée. Et de mettre une fois de plus en pratique son approche à l’international – construire, et non pas détruire. Avec un clin d’œil évident à Washington.

Il faudrait également rappeler que l’Irak attire aujourd’hui le plus d’investissements chinois dans la région. Et avec le nouvel accord en question – la Chine a la chance non seulement de mettre à profit ses capacités qui ne sont plus à démontrer en matière de construction des infrastructures, mais également de contribuer à remettre sur les rails un secteur stratégique pour toute nation qui se respecte – celui de l’éducation. A ce titre, il serait certainement juste de faire le rappel qu’avant l’agression US contre l’Etat irakien de 2003, le pays pouvait se vanter d’avoir l’un des systèmes éducatifs les plus développés de la région et du monde arabe de façon générale.

Evidemment, il y a d’autres aspects qu’il faut prendre en compte. Comme le fait que la Chine est devenue le principal client du pétrole irakien (5ème producteur mondial). Ou encore que malgré des années d’occupation étasunienne, la présence de cette dernière en terre irakienne ne sera évidemment pas éternelle. A un moment ou un autre, Washington devra plier bagage, et partir du pays ayant été plongé si longtemps dans le chaos par ses «soins». D’autant plus que le parlement irakien a explicitement formulé cette demande, après le lâche assassinat par les USA du général iranien Qassem Soleimani et du chef des Kataeb Hezbollah Abou Mehdi al-Mouhandis, à l’aéroport international de Bagdad.

Là aussi, ce n’est pas tout. L’Iran et l’Irak partagent des relations d’alliance très solides. Et à l’heure de la montée en puissance du triumvirat Chine-Russie-Iran – à l’échelle aussi bien régionale qu’internationale – il devient évident qu’une plus large participation économique chinoise sera la bienvenue. Aussi bien d’ailleurs en Irak, qu’en Syrie, entre autres.

Il est à noter qu’après la réalisation de la première tranche de construction d’écoles déjà annoncée, les opérateurs chinois seront vraisemblablement sollicités à construire 7000 écoles supplémentaires. En d’autres termes – le constat est sans appel. Entre les actions US en Irak comme dans toute la région, et celles de la République populaire de Chine, on comprend vite qui est le destructeur, et qui le réparateur.

Néanmoins, Washington sans surprise poursuivra très certainement sa rhétorique sur une «Chine expansionniste», dans le même style que celle visant Moscou ou Téhéran. Il n’empêche que les années de résistance à la présence US, ainsi que le manque total d’efficacité de cette dernière lors du déferlement des terroristes de Daech, n’en sont que des preuves supplémentaires quant au fait qu’à l’instar de l’Afghanistan, les troupes US devront déguerpir d’Irak.

Il y a un autre point qui a également toute son importance. Si Washington peut, à juste titre, être considéré comme le champion dans la propagation du chaos à l’international, à travers de longues années d’agressions néocolonialistes en terres étrangères, de même que dans le vol des ressources naturelles dans les pays concernés par ces agressions, la résistance contemporaine et la récente réalité géopolitique, mais également géoéconomique, mondiale – résolument multipolaire, auront démontré toutes les limites d’une telle approche des convaincus à prétendument être «exceptionnels» et ne pas à avoir rendre des comptes.

En ce sens, les troupes d’occupation US auront déjà démontré être dans l’incapacité à faire face à la résistance populaire, malgré les énormes moyens militaires à leur disposition. D’autre part, cette incapacité à sécuriser les pays détruits par leur propre interventionnisme, ne créent pas le climat nécessaire pour que des entreprises étasuniennes un tant soit peu sérieuses puissent considérer à s’y aventurer.

Mis à part évidemment les quelques compagnies liées à des firmes de mercenariat US. Et qui de par leurs actions d’exploiter illégalement des ressources naturelles d’Etats souverains, comme notamment en Syrie, ne sauront éternellement pouvoir expliquer à leurs propres concitoyens les dizaines de milliards de dépenses du budget national dans des opérations à l’étranger, en vue de pouvoir simplement enrichir quelques hauts gradés de l’establishment politique ou militaire US.

Aussi, le fait que les principaux défenseurs et promoteurs du concept multipolaire international aient largement haussé le ton – démontre définitivement que le contrepoids à l’unilatéralisme occidental non seulement existe fermement, mais sera appelé à prendre encore plus de poids dans les années à venir.

Faut-il pour autant espérer que Washington déguerpisse de toute la région très rapidement? Certainement pas. Mais l’Irak sera déjà une nouvelle étape fort importante. Quant à la Chine, de même que les nations alliées, elles sauront certainement en qualité de grandes civilisations mondiales à démontrer qu’un pays quel qu’il soit a besoin avant tout de sécurité et de développement. Et non pas d’interventions néocoloniales sous faux couvert «humanitaire-démocratique».

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Situation en Irak : résultat de la politique US & consorts

Situation en Irak : résultat de la politique US & consorts

Les derniers jours sont marqués par la situation catastrophique en Irak. Ce pays martyr ayant déjà tant souffert de l’occupation impérialiste étasunienne, ainsi que de leurs satellites, des attentats extrémistes pratiquement quotidiens, de la division confessionnelle d’un pays longtemps uni, des centaines de milliers de morts au sein de la population civile et des millions de réfugiés éparpillés aux quatre coins du monde, aujourd’hui se retrouve de nouveau martyrisé. Par qui ? Par les mêmes qui martyrisent la Syrie, avec la bienveillance des élites politiques, médiatiques et financières occidentales.

Il était plus qu’étonnant de lire, d’écouter et de regarder les principaux médias occidentaux ces derniers jours, notamment CNN. A les en croire, ils sont tous tellement préoccupés par la situation en Irak. Hypocrisie encore et toujours, même pas voilée. En effet, les analystes de la chaine étasunienne CNN parlent d’une situation très compliquée, dans « ce qu’il reste de l’Irak »…Tout en oubliant de mentionner qui a créé ce chaos dans ce pays tantôt prospère et uni.

De même qu’en oubliant de rappeler l’occupation de ce pays, civilisation millénaire, détruit et anéanti par la barbarie néocoloniale, et en premier lieu par celle du pays qu’ils représentent : les USA. En général et comme d’habitude, du « vrai journalisme objectif ». Pourtant, personne aujourd’hui ne se fait plus d’illusions sur les raisons de l’occupation étasunienne de l’Irak. Les contes de fées sur les armes de destruction massive jamais trouvées nous rappellent à juste titre les vraies « raisons » de l’intervention occidentale : pillage des ressources naturelles et culturelles de l’Irak, ainsi que le désir de se débarrasser des leaders menant une politique indépendante, qui ne s’accorde pas avec la vision de l’ex-principale puissance mondiale.

Aujourd’hui, les terroristes salafistes de l’ISIS (Islamic State in Irak and Syria), dont le but est de créer un califat islamique en Irak et en Syrie (comme leur nom l’indique étant très actifs dans les deux pays), sont finalement présentés par les médias US comme de dangereux extrémistes. Pourtant, n’est-ce pas les mêmes qu’ils présentaient hier encore comme « des combattants de la liberté » en Syrie, luttant contre la « dictature de Bachar al-Assad » ? En général et comme on dit, le ridicule ne tue pas sauf que dans le cas de la politique US & consorts, le ridicule tue justement. Et tue massivement, des Etats et nations toutes entières.

La situation actuelle en Irak est effectivement plus que préoccupante. Le pays est de nouveau en proie à une violence hyper active, et les criminels salafistes après avoir occupé plusieurs principales villes du pays, dont Mossoul (deuxième ville de l’Irak), avancent aujourd’hui sur trois fronts vers la capitale Bagdad. Vraisemblablement après avoir échoué en Syrie face à l’Armée arabe syrienne et les unités d’auto-défense populaires, les salafistes auraient-ils décidé de faire passer leur rage et leur désir de massacres sur l’Irak voisin ? Oui, mais pas seulement.

En général, ces extrémistes ont en effet pour but de créer un califat islamique aussi grand que possible. Peu importe si à un moment ou un autre, il faut le faire avec l’appui des USA et des autres puissances occidentales, ou encore Israël. Mais comme on le disait déjà, ce genre « d’alliances » sont de courtes durées, chacun poursuivant son propre objectif. La seule véritable chose qui les rassemble est de semer le chaos aux quatre coins du monde.

« L’inquiétude » donc des élites occidentales, politiques comme médiatiques, quant au sort de l’Irak, n’est qu’une hypocrisie supplémentaire. La tragédie que vivent différents peuples à travers la planète, dont irakien et syrien, n’est que le résultat de cette politique raciste, néocoloniale et hypocrite par-dessus tout. Mais le monde a énormément changé. Les USA & compagnie ne sont plus les maitres du monde, et ils le savent parfaitement. Et le chaos qu’ils ont semé dans différents pays, va devoir être résolu par les peuples de ces pays, probablement avec l’assistance des puissances respectant la souveraineté des Etats, dont les pays des BRICS.

Pour le moment, nous continuerons à suivre attentivement la situation en Irak et en Syrie. Tout en sachant que ce n’est pas demain qu’un pays nommé USA, cessera ses « alliances » avec des extrémistes de tout bord, intégristes salafistes ou néonazis, partout où cela l’arrange (ou plutôt où cela arrange ses « élites »). A l’humanité toute entière donc de faire entendre sa voix et de faire rempart face à cette politique criminelle. Beaucoup trop de peuples ont été martyrisés au fil de l’histoire récente et moins récente, et ce pratiquement dans toutes les régions de notre planète, sans exception. Il est grand temps de dire : stop !

http://french.ruvr.ru/2014_06_15/Situation-en-Irak-resultat-de-la-politique-US-consorts-9014/

Mikhail Gamandiy-Egorov