La grande conférence de presse du président russe a été digne des attentes. Il a parlé et répondu aux principales questions de l’actualité nationale et internationale.
Il n’a pas non plus manqué de répondre clairement aux journalistes du mainstream médiatique occidental, dont la BBC, ainsi qu’en donnant la parole au représentant à Moscou du sinistre oligarque israélo-ukrainien, Igor Kolomoïsky, qui a pu lui aussi poser sa « question » à Poutine. Confirmant une fois encore que la Russie est un pays démocratique n’ayant nullement peur de répondre à toute sorte de question, y compris les plus obscènes.
Les élites occidentales sont hypocrites, c’est un fait connu et reconnu. Que ce soit au niveau politique ou médiatique. Néanmoins, en Russie on est capable de discuter franchement de tous les problèmes existants, à la grande différence des pays occidentaux où ce genre de format est pratiquement inimaginable. Quant à la « nouvelle » Ukraine, ayant « choisi la voie des valeurs démocratiques occidentales », cela est tout simplement impossible. Passons aux faits.
En ce qui concerne l’aspect économique, Poutine n’a évité aucune question. Les principaux points étant les suivants : malgré toutes les mauvaises langues, l’excédent budgétaire fédéral sera de 1,9% du PIB pour l’année 2014, c’est-à-dire que les recettes dépasseront les dépenses de 1200 milliards de roubles. D’autre part et à un moment où le cours du rouble s’est sensiblement affaibli, Poutine s’est voulu rassurant : « J’estime que la Banque centrale et le gouvernement prennent des mesures adéquates dans la situation actuelle. Il y a des questions à poser aussi bien au gouvernement qu’à la Banque centrale en ce qui concerne la qualité des mesures adoptées, mais, en général, leurs actions sont absolument adéquates et vont dans une bonne direction », a-t-il déclaré.
Il a en outre ajouté que l’économie russe poursuivrait sa croissance, et ce malgré tous les obstacles possibles : « L’économie russe sortira de la situation actuelle. Même dans les conditions les plus défavorables je pense que cela prendra un an ou deux. Mais je tiens à répéter une fois de plus que la croissance est inévitable ». Il n’a d’ailleurs pas exclu que les méthodes utilisées lors de la crise de 2008 seraient utilisées dans la situation actuelle, tout en notant que dans le domaine du social, l’Etat russe ferait tout le nécessaire pour sauvegarder ses obligations : « Nous allons nous servir des méthodes que nous avons utilisées avec succès en 2008. Il nous faudra aussi se concentrer sur l’aide à ceux qui sont effectivement nécessiteux et sauvegarder nos objectifs pour ce qui est des questions sociales, dont les pensions de retraite, les salaires dans le public, etc. ». A noter aussi la dynamique positive en ce qui concerne la natalité russe. L’accroissement naturel a été de 37 100 individus en dix mois de l’année. Les décès étant en baisse alors que le nombre de naissances progresse, a également fait valoir le président en insistant sur la nécessité de préserver et de développer cette dynamique.
En ce qui concerne les affaires internationales, Vladimir Poutine a également répondu à toutes les questions. Si les questions venant des journalistes représentant les pays amis de la Russie ou des partenaires privilégiés étaient globalement plus qu’amicales (Kazakhstan, Chine, Iran,…) ou encore la question du journaliste turc qui s’est pratiquement ouvertement moqué des « bureaucrates européens » (citation) en rappelant au président Poutine que juste après sa toute récente visite en Turquie, la diplomatie bruxelloise est venue immédiatement faire son opération séduction auprès de la puissance méditerranéenne. Le message était ironique et clair, les Turcs sont ravis du partenariat avec la Russie et ce malgré des différences de positions sur certaines questions internationales, notamment par rapport à la Syrie. A l’opposé des « questions » venant du représentant de l’Agence ukrainienne UNIAN (dont le propriétaire n’est autre que l’oligarque Igor Kolomoïsky, l’un des principaux sponsors des massacres perpétrés contre la population de Novorossia), ainsi que de son homologue de la BBCbritannique, n’ayant pas été capable (à la grande différence de ses collègues chinois, iraniens et turcs) de poser la question en langue russe, mais passons.
Le premier a tenté de provoquer le président russe en accusant la Russie d’avoir envoyé des militaires russes dans son pays et d’y mener une opération punitive contre les forces ukrainiennes, à quoi Poutine a répondu expressément : « Toutes les personnes ayant décidé de partir volontairement depuis la Russie pour combattre à Novorossia, l’ont fait de par la volonté de leur cœur et rien d’autre » . En ajoutant qu’ils ne sont aucunement des mercenaires car ils ne touchent pas d’argent. Et en rappelant à juste titre qu’il y a effectivement une opération punitive en Ukraine. Mais de la part du gouvernement de Kiev contre la population de Novorossia et aucunement autre chose. Le « journaliste » ukrainien n’avait d’ailleurs vraisemblablement pas le courage de regarder Poutine dans les yeux lorsque ce dernier répondait à sa question. Réalité morale oblige ? Le journaliste britannique lui a rappelé les pires pages du colonialisme et sa question ressemblait plus à une exigence demea culpa envers le leader de la Russie qu’à autre chose, en affirmant notamment que Poutine aurait contribué à recréer le climat de la guerre froide et que vu les problèmes économiques en cours, la Russie aurait soi-disant besoin de l’Occident. Et en résultat de quoi il a demandé à Poutine si le leader russe serait prêt à s’adresser en pleine conférence aux gouvernements des pays occidentaux afin de pouvoir résoudre les problèmes existants. Le président russe a répondu tout aussi clairement à cette « question » (ou exigence ?) en ne mâchant pas ses mots mais tout en gardant son sang-froid. Il a notamment rappelé que ce sont bien les pays occidentaux, USA en tête, qui ont tout fait pour récréer le climat de guerre froide actuel. En rappelant à juste titre aussi que le budget militaire des USA était toujours aussi énorme que précédemment, que l’élargissement de l’OTAN se poursuivait et les provocations aux frontières russes se multipliaient (en réponse de quoi la Russie a pris et continuera de prendre des mesures), et que d’autre part il était convaincu comme la majorité des citoyens russes que dans la situation actuelle, c’est bien la Russie qui a raison, tandis que l’Occident politique a tort. Voici d’ailleurs l’une de ses citations clés sur le sujet durant la conférence de presse : « Nous ne voulons pas que la peau de l’ours russe soit accrochée au mur »…
Pour le reste, beaucoup de journalistes russes venant des différentes régions de Russie, en dehors de Moscou et Saint-Pétersbourg, étaient plus intéressés par des questions d’ordre social, voire par la vie privée du président russe, que par l’avis des Occidentaux sur tel ou tel sujet.
Ce qui est sûr, c’est que la Russie s’en sortira. Le président russe a une fois encore montré à son peuple que personne ne pourra remettre la Russie à genoux. Tous les problèmes existants et ayant souvent des sources extérieures seront résolus dans un temps raisonnable. La Russie poursuivra sa grande marche en avant et utilisera les opportunités existantes en ce moment afin de réformer considérablement son économie et s’orienter dans des domaines prioritaires, tout en renforçant son alliance avec les Etats et unions véritablement importantes pour notre pays (l’Union économique eurasiatique, les BRICS, l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Amérique latine, l’Asie, l’Afrique, le monde arabe et l’Iran).
Pour conclure, petite question à nos « partenaires » occidentaux : en faisant juste un bref calcul ne serait-ce que des populations des pays amis de la Russie et en comparant avec l’Occident (au sein duquel grand nombre de citoyens sympathisent également et ouvertement pour la Russie), n’avez-vous pas l’impression que vous représentez une minorité évidente ? Si tel n’est pas le cas, alors il serait grand temps de se mettre à l’heure de la nouvelle réalité, surtout que la nouvelle année 2015 est toute proche à commencer. Et les USA finiront bien par comprendre eux aussi qu’à terme, leur perspective c’est d’être une puissance régionale, sans plus. Tant pis pour les suiveurs qui auront perdu l’opportunité d’être du bon côté de l’humanité. Bonnes fêtes à tous !
http://french.ruvr.ru/2014_12_21/Grande-conference-de-presse-de-Poutine-les-principaux-points-7475/