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Les BRICS dépassent le G7 et les nouvelles opportunités pour les pays du Sud

14.03.2023

Les principales puissances non-occidentales s’affirment de jour en jour, y compris économiquement. Et commencent à prendre progressivement le dessus sur le bloc occidental, ne faisant que confirmer les nombreuses prévisions des dernières années.

A l’issue de 2022, l’association des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a dépassé le club du G7 (composé des Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Allemagne, France, Italie, Japon) en termes de PIB combiné, écrit le portail indien The Eastern Herald. Ainsi, dans l’économie mondiale les BRICS avaient désormais une part de 31,5% contre 30,7% pour le G7.

Cette réalité confirme les nombreuses prévisions datant d’il y a plusieurs années et démontre que le bloc des BRICS pèse désormais pratiquement d’1/3 sur le PIB mondial. Et non plus d’1/4 comme cela était le cas dans un passé pas du tout lointain. Le tout à l’heure où les pays membres du bloc augmentent les actions en vue d’obtenir la pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux, comme Observateur Continental l’avait récemment rappelé

Une autre analyse intéressante vient quant à elle de l’hebdomadaire sud-africain Mail & Guardian qui soulève la question du comment les pays du Sud global peuvent échapper à la mainmise du dollar étasunien, écrit par Nontobeka Hlela, qui collabore avec l’Institut de recherche sociale Tricontinental et est détachée au bureau du conseiller à la sécurité nationale de l’Afrique du Sud en qualité de chercheuse.

L’analyste sud-africaine rappelle à juste titre que le dollar US depuis qu’il était devenu la monnaie de réserve internationale, cela a permis aux Etats-Unis de contrôler les marchés financiers et d’imprimer de l’argent comme bon leur semble. Cette réalité avait donné aux USA un pouvoir mondial extraordinaire et, avec la structure de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et du Conseil de sécurité des Nations unies, cela signifie que bien qu’il existe des Etats dits démocratiques, il n’existe en réalité pas de démocratie des Etats.

Toujours selon elle – au fil des années, on a souvent soutenu que la construction d’un monde plus équitable exige, entre autres mesures, la démocratisation du système financier mondial. Et à cet effet – cela nécessiterait, au même titre qu’avec d’autres mesures, de s’éloigner du dollar comme principale monnaie de réserve mondiale.

Il y a eu selon Nontobeka Hlela des propositions justement pour rompre avec l’emprise du dollar. Et ces projets visant à lutter contre cette emprise sur les économies des pays du Sud se trouvaient au cœur des motivations étasuniennes à chasser Saddam Hussein en Irak et Mouammar Kadhafi en Libye.

Aujourd’hui, de nouvelles tentatives visant à contourner le quasi-monopole du dollar en tant que principale monnaie du commerce international ont vu le jour. L’analyste sud-africaine cite la décision de l’Arabie saoudite d’accepter d’autres devises en échange de son pétrole – faisant référence au yuan chinois. Mais pour elle la question de l’abandon du dollar a été soudainement intensifiée par le conflit en Ukraine.

Rappelant que suite au gel des avoirs de la Russie par l’Occident et à son expulsion du système bancaire international SWIFT, Moscou a répondu en exigeant le paiement des livraisons de son gaz dans sa propre monnaie – le rouble russe. Cela a été une démonstration claire que le commerce international peut être effectué sans en dépendre du dollar étasunien. Toujours selon elle le développement rapide des possibilités de commerce international sans la médiation du dollar représente un moment important pour les pays du Sud global, qui se sont longtemps retrouvés considérés comme des Etats vassaux des Etats-Unis en particulier, et de l’Occident de manière générale.

Ces relations avec l’Occident sont d’ailleurs devenues si grossières que, comme nous l’avons vu récemment en Afghanistan où Washington s’est approprié 9,5 milliards de dollars de la Banque centrale afghane – cela n’a fait que confirmer que les réserves en dollars d’autres pays détenues à la banque centrale étasunienne ne sont pas sécurisées.

Plus généralement parlant, l’experte sud-africaine rappelle également qu’il s’agit d’un processus de longue date, où les USA cherchent à isoler économiquement et à sanctionner les Etats qu’ils perçoivent comme une menace pour leur pouvoir. Et ce – depuis la révolution haïtienne contre l’esclavage en 1804 ou encore au cours du XXème siècle, notamment avec l’assassinat par la CIA du président chilien Salvador Allende.

Quant à la guerre économique déclenchée par l’Occident contre la Russie, y compris le gel de ses réserves libellées en dollars, cela a largement prouvé qu’aucun pays qui va à l’encontre des USA ne pourra se sentir en sécurité. Et cela devrait être un signal d’alarme urgent pour les pays du Sud afin de se lancer pleinement dans un système financier alternatif qui ne dépende pas du dollar étasunien.

L’analyste sud-africaine rappelle elle aussi encore une fois que le PIB combiné des pays BRICS est désormais supérieur à celui du groupe G7. Et que les nations BRICS peuvent très certainement trouver une meilleure façon de travailler ensemble afin de construire un système financier qui ne soit pas sous contrôle des USA, ces derniers ayant continuellement bloqué les tentatives de développer de nouvelles règles plus justes pour le commerce mondial.

Pour Nontobeko Hlela, les BRICS doivent également renforcer leurs institutions et celles de la Nouvelle banque de développement afin qu’elle puise être ce point d’ancrage qui crée et soutient un système alternatif pour les pays du Sud. Enfin, l’experte sud-africaine rappelle que l’ordre mondial construit par les Occidentaux (communément appelé l’unipolarité) – correspond effectivement à la description de néocolonial. Et que cet ordre ne fonctionne pas pour les pays du Sud. Tout en insistant que le système plus multilatéral de gouvernance mondiale concerne non pas seulement l’aspect économique de la question, mais également politique.

Pour conclure, il devient aujourd’hui évident que quelle que soit l’entêtement des élites occidentales qui continuent de faire référence à «un ordre mondial basé sur des règles» (occidentales), un ordre représenté désormais par les vestiges de l’unipolarité – au sein des principales puissances mondiales non-occidentales et plus généralement dans les pays justement du Sud global, représentant ensemble l’écrasante majorité de l’humanité – il sera complètement inacceptable de vivre selon les prétendues règles d’une extrême minorité planétaire. Une minorité bien souvent ne représentant même pas ses propres populations.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Nicaragua ou le rêve US de faire tomber le président Ortega

Washington serait en train de préparer une tentative de renversement d’un autre leader latino-américain, en l’occurrence celui du Nicaragua – en la personne de Daniel Ortega. Au-delà des intérêts géopolitiques étasuniens, l’objectif serait également fortement économique, au moment où la Chine, la Russie et l’Iran continuent de renforcer leurs positions en Amérique latine. Une stratégie US dans la pure tradition néocoloniale, de plus en plus vouée à l’échec pour ses instigateurs.

En novembre prochain, les élections générales auront lieu en République du Nicaragua, et les autorités du pays croient fermement que Washington cherchera à provoquer des manifestations antigouvernementales, à l’instar de la tentative récente qui a eu lieu à Cuba et qui s’est avérée être un échec évident face à la mobilisation populaire pro-gouvernementale. Néanmoins, il est évident que l’establishment étasunien, y compris face à ces échecs, ne compte nullement changer de mentalité. Cela est une évidence.

Mais pourquoi particulièrement le Nicaragua? Il faudrait déjà commencer par rappeler un fait historique: c’est justement l’actuel président nicaraguayen, leader de la révolution sandiniste de 1979 qui avait mis fin au règne du dictateur pro-étasunien Anastasio Somoza Debayle. Au total, l’actuel leader du Nicaragua a été élu président du pays à quatre reprises (1984, 2006, 2011, 2016). Jouissant toujours d’une popularité fort importante auprès de la population nicaraguayenne, mais également au-delà des frontières nationales, Washington craint fortement que son équipe soit de nouveau plébiscitée lors des élections de novembre prochain.

Mais la conjoncture historique est évidemment loin de représenter l’unique raison de la vive hostilité washingtonienne. En effet, les raisons sont réellement multiples. Tout d’abord, Managua fait partie de l’axe souverainiste et progressiste latino-américain, menant une politique économique et étrangère indépendante, et qui condamne la politique néocoloniale des USA et de l’Otan. Le Nicaragua entretient par ailleurs des relations d’alliance aussi bien avec Cuba, le Venezuela, la Bolivie, mais également – avec la Chine, la Russie et l’Iran. Considérés tous comme étant des adversaires à la politique pro-unipolaire washingtonienne et de ses sous-traitants.

Au-delà de l’appartenance à l’axe multipolaire et étant dans l’opposition à l’atlantisme occidental, l’autre raison de la vive inquiétude concerne tout simplement le projet de canal interocéanique du Nicaragua, visant à relier l’océan Atlantique (mer des Caraïbes) à l’océan Pacifique en utilisant le lac Nicaragua qui se trouve à 34 mètres au-dessus du niveau de la mer. Un projet qui pourra devenir une alternative de premier plan au fameux canal de Panama, sur lequel l’influence des USA n’est pas à présenter. C’est peut-être d’ailleurs pour l’establishment étasunien le «péché» principal de Daniel Ortega, au-delà de l’opposition idéologique.

Ce grand projet, auquel participe la Chine, et dont parmi les soutiens se trouvent également le Venezuela et la Russie, n’est pas encore réalisé mais en cas de finalisation, chose tout à fait plausible au vue de la montée en puissance de Pékin dans les affaires latino-américaines, ledit canal aurait une capacité de trafic de 5100 navires par an. Ce serait pour le moment moins que celui du Panama (14 000 navires) mais cela assouplira considérablement le transport de marchandises et diminuerait fortement l’hégémonie des Etats-Unis dans cette question. Le tout à l’heure où la Chine insiste beaucoup sur son projet de grandes routes logistiques eurasiennes et mondiales.

Cela aurait également un impact sur la sphère énergétique internationale. A ce titre, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prédit une augmentation de 50% de la consommation en gaz naturel liquéfié (GNL) d’ici 2035. Parmi les plus grands importateurs de ce carburant on trouve des pays comme le Japon et l’Inde – des marchés consommateurs que les USA ne souhaitent absolument pas voir augmenter leur partenariat énergétique avec la Russie et l’Iran.

Il faut savoir que 8% des approvisionnements mondiaux en GNL passent actuellement par le canal de Panama. Et avec l’apparition d’une route alternative, les prix du gaz naturel liquéfié pourraient baisser de 10 à 15%. Ce qui pourra certainement ralentir la coopération énergétique des grands marchés de consommation du GNL, dont le Japon et l’Inde, avec les Etats-Unis. Portant par la même occasion un coup sérieux à la volonté d’hégémonie washingtonienne sur le marché énergétique international, de plus en plus vouée à l’échec, y compris en Europe.

Managua est prête à accorder aux investisseurs chinois le contrôle du futur canal nicaraguayen pour une durée de 50 à 100 ans, sachant que Pékin mise souvent sur des projets basés sur du long terme, conformément à sa civilisation, en opposition avec le jeu de poker étasunien. Il ne faut pas par ailleurs exclure une apparition d’une présence militaire permanente russe et chinoise dans la région, dans le but de contribuer à la sécurité non seulement dudit projet, mais également à la sécurité et à la stabilité régionale de façon générale. En ce sens, il est assez évident qu’au-delà du Nicaragua, d’autres nations latino-américaines comme Cuba, le Venezuela ou encore la Bolivie le verront d’un œil extrêmement positif. Le tout à l’heure où Téhéran renforce considérablement aussi son interaction avec les Etats concernés.

Il faut noter qu’au sein même de l’axe bolivarien (Eje bolivariano) – alliance politique, idéologique, économique et informationnelle de Cuba, du Venezuela de la Bolivie, du Nicaragua et de certains autres Etats de la région, on retrouve l’Iran et la Syrie en qualité d’observateurs de l’organisation. Des schémas donc qui déplaisent énormément à Washington et à ses forces sous-traitants régionales, comme extrarégionales.

Tout cela pour dire que la résistance latino-américaine régionale et continentale, l’interaction stratégique au sein de l’Amérique latine souverainiste et progressiste, l’alliance avec les principales puissances pro-multipolaires du monde que sont la Chine, la Russie et l’Iran, de même que la construction de mécanismes économiques et logistiques qui réduiront non seulement l’influence géopolitique, mais également géoéconomique, de Washington, poussera inévitablement ce dernier à une nouvelle tentative de faire tomber un gouvernement légitime latino-américain. Y compris s’il fallait pour cela plonger le pays dans le chaos le plus total.

Le souci, une fois de plus, c’est qu’au-delà d’une capacité de riposte évidente à l’ère contemporaine des principaux pays partisans de la multipolarité, les méthodes sales qui émanent des structures US, qu’elles soient affiliés à la CIA, l’USAID ou les fondations Soros – ont de plus en plus de mal à atteindre les mêmes « succès » que dans le passé plus ou moins récent, en raison d’une résistance sans précédent des peuples visés par ces agressions occidentales.

Plus particulièrement en Amérique latine, les exemples de la Bolivie, du Venezuela, du Pérou, ou encore tout récemment de Cuba – ne font que le confirmer. La mobilisation populaire et celle de la véritable société civile – représentent pour le moment des casse-têtes irrésolus pour l’establishment atlantiste. Et à force de répéter des schémas inefficaces, Washington ne fera qu’accélérer son passage du statut de grande puissance internationale à celui d’une puissance régionale, semblable à la période de la guerre de Sécession. Après tout, chaque chose en son temps.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Le Pakistan ferme la porte aux USA

Le Pakistan ne permettra pas aux Etats-Unis d’utiliser ses bases militaires, y compris pour d’éventuelles opérations en Afghanistan après le retrait des forces étasuniennes de ce pays. Islamabad confirme de plus en plus activement sa ferme adhésion à l’axe eurasien et multipolaire.  

Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a déclaré que son pays n’autoriserait pas aux services de renseignement américains d’utiliser des bases militaires sur son sol pour mener des opérations en Afghanistan, après le retrait de l’armée américaine de ce pays voisin.  

«Il n’est pas possible d’autoriser les Etats-Unis d’utiliser nos bases pour une quelconque opération en Afghanistan», a déclaré Imran Khan. Il n’a en outre pas manqué de critiquer les gouvernements pakistanais précédents qui avaient donné la possibilité aux USA d’utiliser des bases pakistanaises dans leurs opérations, notamment de drones, en Afghanistan.  

Le Premier ministre du Pakistan a également tenu à rappeler que depuis sa prise de fonction en 2018 – les drones américains n’ont lancé aucune attaque contre les territoires afghans à partir du sol pakistanais. L’agence de presse turque Anadolu indique également qu’en mai dernier, le directeur de la CIA William Burns s’était rendu au Pakistan pour tenter à convaincre Imran Khan à changer de position vis-à-vis de l’utilisation des bases pakistanaises par les USA. Une demande rejetée par le Premier ministre pakistanais. Un échec évident pour la partie étasunienne.  

S’il est vrai que le Pakistan fut longtemps considéré comme un allié régional important pour Washington, l’évolution de sa politique et les changements internationaux semblent avoir clairement fait changer de cap à Islamabad. Entretenant des relations depuis les dernières années très proches avec Pékin – devenu le premier partenaire économique du Pakistan, ainsi que des relations cordiales avec Moscou et Téhéran.  

Fait notoire, ce pays stratégique de plus de 200 millions d’habitants (cinquième population mondiale) et puissance nucléaire, est devenu en 2017, au même titre que l’Inde, membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en y rejoignant la Chine, la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. A noter que l’organisation compte également l’Iran en qualité de membre-observateur, avec une forte probabilité qu’il devienne également membre à part entière.  

D’ailleurs, le renforcement inédit de l’OCS, y compris lors de l’intégration du Pakistan et de l’Inde en son sein, avait plus que jamais renforcé l’idée que la véritable notion de communauté internationale se trouve bel et bien en Eurasie, compte tenu du poids démographique, civilisationnel, militaire, sans oublier les nouvelles réalités économiques. Et certainement pas en Occident.  

Vraisemblablement, ce que n’avait pas prévu Washington c’est que justement le Pakistan puisse prendre une telle distance à son encontre, tout en poursuivant le rapprochement actif avec Pékin et l’intégration au sein du grand espace eurasien, auquel le Pakistan appartient indéniablement. La fermeture d’accès à ses bases aux USA sonne comme un coup dur pour l’establishment étasunien et il n’est certainement pas à exclure que Washington cherchera à punir Islamabad pour cette gifle douloureuse.  

D’un autre côté, le Pakistan – étant une puissance régionale et continentale indéniable, possédant une force de frappe qui n’est pas à présenter, se trouvant dans une relation d’alliance avec la Chine et les autres grandes puissances eurasiennes pro-multipolaires, pourrait sans le moindre doute créer plus de problèmes pour la présence US dans la région, que le contraire. Washington le comprend-t-il? Très certainement. Le seul souci c’est qu’au sein de l’establishment étasunien, la réflexion intellectuelle n’est pas toujours au rendez-vous. 

Mikhail Gamandiy-Egorov 

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Pérou: l’Amérique latine progressiste ne faiblit pas

L’élection de Pedro Castillo à la tête de l’Etat péruvien démontre la popularité toujours importante des idées progressistes et souverainistes au sein des nations latino-américaines. Renforçant par la même occasion l’axe pro-multipolaire, il ne demeure pas moins que les défis persistent – y compris en raison de l’hostilité de nombre d’éléments intérieurs, comme extérieurs.

Selon les résultats officiels, Pedro Castillo, candidat du parti socialiste et anti-impérialiste Pérou libre, a remporté le deuxième tour de la présidentielle avec 50,12% des voix. Cet instituteur et syndicaliste que de nombreux analystes ne voyaient pas comme vainqueur potentiel de cette élection doit entrer en fonction le 28 juillet prochain. Pour autant, il doit toujours faire face à l’opposition de sa rivale perdante, Keiko Fujimori, d’obédience libérale-conservatrice, fille de l’ex-président du pays Alberto Fujimori, visée d’ailleurs par des poursuites liées à la corruption. De même qu’à certains ex-éléments de l’armée, hostiles aux idées progressistes du président élu.

Il faut bien le dire, tout au long de la campagne présidentielle, Fujimori ne cessait d’arborer «l’épouvantail vénézuélien» aux électeurs péruviens, stipulant que les problèmes du Venezuela seront ceux du Pérou en cas de victoire de Pedro Castillo. Une tactique qui vraisemblablement n’a pas convaincu plus de la moitié des votants. Peut-être d’ailleurs qu’aussi pour ces personnes ayant voté pour le candidat socialiste, le Venezuela était loin de représenter un exemple négatif, d’autant plus que la candidate libérale a omis de mentionner les raisons majeures des problèmes apparus dans la république bolivarienne. Comme par exemple les sanctions économiques US, l’interférence de Washington dans les affaires intérieures de Caracas, sans oublier les nombreuses tentatives de déstabilisation et de coups d’Etat.

Si sur le plan intérieur, on compte de nombreux soutiens du vainqueur de l’élection au sein du Pérou dit «profond», ainsi qu’au sein de la population autochtone, sur le plan extérieur Pedro Castillo peut incontestablement compter sur le soutien des leaders progressistes d’Amérique latine : de Cuba, Bolivie, Venezuela, Argentine, notamment. Un fait qui ne peut que déplaire évidemment à l’establishment washingtonien, qui voit en cela l’élargissement de l’alliance progressiste latino-américaine hostile à la politique étasunienne.

Si le programme de Pedro Castillo semble prometteur, dans ce pays riche en ressources minières, ses partisans doivent néanmoins rester sur les gardes face aux risques de déstabilisation, voire de coup d’Etat. A ce titre, le président péruvien par intérim, Francisco Sagasti, a vivement critiqué l’appel de certains militaires retraités en faveur d’une intervention de l’armée dans le but d’empêcher que Pedro Castillo puisse prendre le poste présidentiel.

Cela sans oublier le refus de Keiko Fujimori de reconnaitre sa défaite, sachant que sa participation à la présidentielle était également une tentative de pouvoir fuir les poursuites pénales auxquelles elle doit faire face. Pour autant et jusqu’à maintenant, la mobilisation populaire semble rester, encore une fois, la meilleure réponse aux tentatives qui visent à entraver la prise de fonction présidentielle de Castillo.

Si l’Amérique latine a effectivement une longue tradition de coups d’Etat, souvent opérés d’ailleurs par l’intervention de la CIA aux côtés d’éléments réactionnaires face aux leaders progressistes, depuis les dernières années – au-delà de devoir faire face à l’opposition des partisans de la multipolarité face à ces pratiques, notamment au duo sino-russe au Conseil de sécurité onusien, la mobilisation massive populaire, en l’occurrence la véritable société civile – pas celle à la sauce Soros – aura également démontré toute son efficacité. La Bolivie en est d’ailleurs un parfait exemple

En ce sens, l’éveil de la conscience populaire, la souveraineté nationale, la solidarité régionale et continentale, ainsi que l’ordre international multipolaire – restent pour le moment des casse-têtes évidents pour les éléments pro-unipolaires, ainsi que leurs parrains, qu’ils soient d’ailleurs de la CIA ou du réseau Soros. Pour le reste, la situation sera à suivre. Les prochaines semaines seront déterminantes pour le choix démocratique péruvien et sa mise en application.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Le Venezuela préparé aux nouvelles interférences étasuniennes

La République bolivarienne du Venezuela continue d’être l’une des principales priorités en matière de déstabilisation pour les USA en Amérique latine. Pour cela, Washington peut également compter sur nombre de forces sous-traitantes. Il n’empêche que Caracas, comme ses alliés régionaux et internationaux, semblent être prêts à répondre aux défis.

Depuis l’arrivée au pouvoir, dans un cadre purement démocratique, d’Hugo Chavez à la tête du Venezuela en 1999, la guerre politique étasunienne visant ce pays est devenue permanente. Il y avait plusieurs raisons à cela. Tout d’abord l’alliance qui s’était créée entre le pays avec Cuba – ennemi historique de Washington. Ainsi que la formation d’une coalition de gouvernements latino-américains progressistes – opposés à la politique US dans leur région et plus généralement dans le monde.

Cette alliance progressiste devint rapidement un danger de première importance pour l’establishment washingtonien qui voyait alors chuter son influence dans l’espace latino-américain – l’espace qu’il considérait tout simplement comme son arrière-cour, où durant des décennies il était possible de mettre en place par la force et les coups d’Etat des régimes réactionnaires, mais pro-étasuniens, et se débarrasser des leaders progressistes. D’ailleurs en ce sens, la capacité de nuisance serait certainement une expression plus appropriée que celle en rapport avec l’influence.

Hugo Chavez a eu le très grand mérite dans l’établissement et le renforcement de cette coalition progressiste latino-américaine, touchant d’ailleurs non seulement au volet purement politique, mais également humanitaire, médical, éducatif et même médiatique avec l’apparition en 2005 de la chaine de télévision pan-latino-américaine TeleSUR. Cette dernière devenue un os supplémentaire dans la gorge des USA, et plus particulièrement des médias mainstream, dont CNN.

Plus que cela, l’alliance progressiste anti-impérialiste dépassera le cadre strictement régional et continental pour former des relations fortes avec la Chine, la Russie ou encore l’Iran. Donnant un coup de pouce évident au renforcement du concept multipolaire mondial. Ce dernier volet sera d’ailleurs l’une des raisons du positionnement encore plus hystérique de Washington vis-à-vis de Caracas, pour le rôle joué dans les processus cités. Ajoutons à cela les énormes ressources pétrolières du pays – tout était donc réuni pour activer les tentatives de coups d’Etat, d’agressions et de déstabilisations en tout genre pour Washington et ses supplétifs. Peu importe les administrations en place aux USA.

Pour rappel, en mars 2015, sous prétexte que le pouvoir vénézuélien représente «une menace à la sécurité des Etats-Unis», Washington avait déclaré «l’état d’urgence» à l’encontre du Venezuela. Le tout évidemment afin de pouvoir justifier la pression croissante sur Caracas. Pour cela, divers prétextes avaient été avancés: les prétendues violations des droits de l’homme, persécutions d’opposants politiques, l’abus de pouvoir de la part de représentants des forces de l’ordre, de l’armée et des services de renseignement du Venezuela. En bref – tout le cocktail habituel pour les élites atlantistes lorsqu’il devient nécessaire de justifier leurs interférences ou agressions visant des nations souveraines. D’ailleurs, des violations dont elles sont elles-mêmes les championnes. Il suffit pour cela de suivre la violence policière, pratiquement quotidienne, dans les rues étasuniennes.

Le locataire actuel de la Maison-Blanche Joe Biden maintient toujours et intensifie la confrontation avec Caracas: «La situation au Venezuela continue de poser une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis, j’ai donc jugé nécessaire de prolonger l’état d’urgence». Par ailleurs, avec l’approbation du Congrès US les sanctions étasuniennes visant le Venezuela ont été prolongées jusqu’en mars 2022.

Il faudrait certainement rappeler aussi que le Venezuela, au même titre que d’autres nations latino-américaines progressistes, dont Cuba, le Nicaragua et la Bolivie – a été expressément cité comme l’une des principales menaces pour les USA dans les rapports du Commandement Sud des Etats-Unis (Southcom). D’ailleurs, l’interaction de ces pays avec les principaux adversaires géopolitiques de Washington sur l’arène internationale, à savoir la Russie, la Chine et l’Iran – est expressément mentionnée aussi. Southcom avait même parlé «d’une augmentation alarmante» de l’influence de ces trois pays en Amérique latine.

Dans les déstabilisations et interventions pures et simples, Washington peut évidemment s’appuyer sur ses supplétifs régionaux. En ce sens et dans le cas visant justement le Venezuela, c’est la Colombie qui se voit confier un rôle de «premier choix» pour appliquer les schémas étasuniens. Bien qu’il soit bon de dire – jusqu’à maintenant sans grande réussite.

Plus généralement, il serait juste de mentionner qu’à la différence des coups d’Etat orchestrés par Washington et ses différentes structures, dont la CIA, au cours des différentes périodes de la seconde moitié du vingtième siècle, aujourd’hui «le succès» est beaucoup moins au rendez-vous. Pour cela – plusieurs raisons. L’efficacité des services de renseignement des pays progressistes d’Amérique latine, dont ceux du Venezuela. Une solidarité entre ces pays dans un cadre régional clairement affichée. Le soutien des grandes puissances internationales partisanes de la multipolarité. Sans oublier la mobilisation populaire des peuples concernés – constituant une excellente réponse à toute tentative d’interférence ou d’agression. En ce sens, l’exemple de la Bolivie – alliée de Caracas – en est très révélateur. 

A en juger par la presse colombienne, les bases US en Colombie et dans d’autres pays latino-américains se trouvent sous la surveillance constante des services de renseignement cubains et vénézuéliens. Plus que cela, les documents étasuniens régissant les opérations de déstabilisation et d’invasion sont à la disposition de La Havane et de Caracas. La menace d’une attaque surprise est donc pratiquement exclue. Quant au reste, les dignes nations d’Amérique latine auront déjà démontré être en mesure de poursuivre la résistance au néocolonialisme US et plus généralement occidental. En cela, elles peuvent compter aussi sur les alliés internationaux. Viendra certainement le jour où les nations latino-américaines formeront des plans pour soutenir la démocratie et les droits de l’homme en terre US. La vraie démocratie.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Prague comme centre d’attaques contre la Russie

S’il est vrai que la pandémie du Covid-19 ait concentré l’attention de l’opinion publique internationale dans sa majorité, le travail des services secrets est quant à lui resté très actif. Et à ce titre, le rôle attribué par les services secrets occidentaux à la Russie en qualité «d’empire du mal» par excellence est resté inchangé. Le tout évidemment en coordination avec les divers instruments à disposition de l’establishment occidental.

A ce titre, la capitale tchèque Prague est devenue probablement l’un des plus grands centres opérationnels de communication des services de renseignement occidentaux. Et ce hub de la Guerre froide 2.0 est notamment activement utilisé pour non seulement mener des attaques informationnelles et accusations en tout genre contre la Russie et ses intérêts, mais également à renforcer dans la conscience collective, du moins occidentale, le stéréotype faisant de la Russie «l’empire des hackers».

Pour cela, les services de renseignement tchèques représentent beaucoup plus les exécutants d’un plan géré et coordonné en premier lieu par le duo USA-Grande-Bretagne (ou plus précisément CIA-MI6), ayant justement fait de Prague l’un de leurs principaux centres opérationnels en Europe continentale.

Le choix de Prague n’est pas un hasard. Notamment en ce qui concerne la relance des accusations visant la Russie dans l’affaire Skripal. C’est en effet dans la capitale tchèque que se trouve le plus grand centre de renseignement d’Europe centrale de la CIA et du MI6. C’est également Prague qui représente le plus grand centre opérationnel des communications du renseignement occidental anglo-saxon. Le tout sans oublier que Sergueï Skripal lui-même avait assez longtemps travaillé dans cette ville, en enseignant au contre-espionnage tchèque et à d’autres services de renseignement les méthodes d’identification des agents de renseignement russes.

Enfin, la République tchèque n’a pas seulement été activement utilisée dans la fameuse affaire Skripal, mais également dans les accusations visant la Russie quant aux différentes attaques de hackers, prétendument russes. Les méthodes coordonnées entre les principaux services du renseignement occidental et leurs homologues tchèques pour les attaques contre la Russie n’étaient pas forcément originales, mais utilisaient plutôt un schéma relativement «standard». A savoir la formation d’un motif fictif quant aux raisons de «l’agression russe», la création d’un cas informationnel (comme une prétendue cyberattaque sous false flag), puis diffusion au niveau des médias (notamment mainstream) et de la communauté «d’experts» occidentaux de l’idée sur «la trace russe», et enfin les responsables politiques de l’Occident qui reprennent à leur tour les accusations en question.

Désormais, le moment est de nouveau bien choisi. La provocation avec le démontage à Prague de la statue du maréchal soviétique Ivan Konev – en passant celui qui commandait les troupes de l’Armée rouge ayant libéré la ville des nazis en 1945 et également celui qui lors des combats pour la libération de la ville avait ordonné de ne pas utiliser l’artillerie lourde en vue de préserver les monuments historiques de la capitale tchèque – rentre vraisemblablement dans de nouvelles attaques informationnelles qui visent et viseront la Russie.

Désormais, il sera assez facile pour la coalition des services de renseignement occidentaux, et en premier lieu pour le duo américano-britannique, de mettre sur le dos des services russes toute attaque, réelle ou fictive, dans le cyberespace ou ailleurs – en mettant l’accent sur un acte de «vengeance» de la Russie pour le démontage du monument d’Ivan Konev à Prague. Un peu à la sauce de l’affaire Skripal – qui était décrit lui aussi comme un acte punitif ou de vengeance de la part de la Russie par les forces intéressées à mettre la responsabilité sur Moscou.

Ce qui est d’ailleurs assez paradoxal, c’est que les éléments utilisés bien souvent dans les accusations visant les hackers russes (ou prétendument russes), c’est:

1) les adresses IP russes utilisées lors des «attaques» et

2) «l’origine» russe des virus utilisés lors de ces attaques.

Pour ceux qui maitrisent un peu le sujet, ils sauront que les adresses IP, surtout lorsqu’il s’agit de hackers professionnels de haut niveau, peuvent loin et même très loin correspondre aux adresses IP réelles utilisées lors de telles cyberattaques. Car tout hacker fera en sorte de voiler au maximum toute trace de son activité d’origine. Quant à l’origine prétendument russe des virus, c’est un argument également qui bien souvent ne tient pas – sachant qu’une bonne partie des virus utilisés par les hackers de «haut niveau» ont justement une origine étasunienne, et plus que cela – des services de renseignement US. Et plus que cela encore, ces derniers n’hésitent d’ailleurs tout simplement pas à kidnapper des spécialistes informatiques russes (là aussi prétendument «hackers»), et ce à divers endroits du monde (comme par exemple lors de leurs congés), pour ensuite les ramener de force en terre étasunienne, leur faire du chantage (comme par exemple la prison à perpétuité) et ainsi les obliger à travailler pour les intérêts des services de renseignement étasuniens. Eh oui, aussi simple que cela.

Quant encore une fois au choix de Prague, il n’est lui aussi pas vraiment anodin et pas seulement lié à des raisons technico-pratiques. Grande ville historique d’Europe centrale – où d’une part on peut trouver de nombreux politiciens et responsables hostiles à la Russie, et ce dans pratiquement tous les domaines, et de l’autre où se trouvent un certain nombre de sympathisants vis-à-vis de Moscou, notamment le président tchèque Miloš Zeman. Un endroit donc idéal pour d’une part mener des attaques contre l’adversaire russe et ses intérêts, et de l’autre affaiblir tous ceux qui regardent avec ne serait-ce qu’un peu de sympathie (ou simplement de respect) envers la grande puissance eurasienne. Mais l’avantage du monde contemporain, c’est que justement ces méthodes qui paraissaient tellement voilées jusqu’à encore récemment s’ouvrent désormais au grand jour.

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1651

La CIA derrière l’emprisonnement de Mandela. Désormais officiel.

La CIA derrière l’emprisonnement de Mandela. Désormais officiel.

A notre niveau, on le savait déjà. Tout comme on connaissait le niveau de partenariat entre le régime raciste sud-africain époque apartheid avec la CIA étasunienne et le Mossad israélien. Sauf que lorsque on l’annonçait : propagande russe. Désormais le mainstream le reconnait.

Plusieurs spécialistes soviétiques ayant travaillé dans les pays africains, notamment de la partie sud du continent, nous l’avaient déjà confié à maintes reprises. A savoir que la CIA collaborait très activement avec les sinistres services spéciaux de l’apartheid, tout comme le Mossad. L’ANC sud-africain, parti historique de Nelson Mandela, ainsi que lui-même étaient bien longtemps considérés comme « terroristes » par les « bien-pensants » occidentaux, d’autant plus que l’ANC avait le soutien de l’Union soviétique, tout comme le MPLA en Angola ou la SWAPO en Namibie: tous les mouvements qui combattaient pour l’indépendance et contre le néocolonialisme.
Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que les membres du leadership sud-africain actuel misent tellement sur l’alliance BRICS. Les compagnons de combat de Madiba (surnom affectif utilisé par les Sud-Africains envers leur héros national) n’ont jamais oublié le soutien de Cuba et de l’URSS dans la lutte contre l’apartheid, d’ailleurs pas moins que celui de la Jamahiriya libyenne de Kadhafi. Plusieurs d’entre eux ont été d’ailleurs formés en URSS. Mais ce n’est pas le thème de l’observation d’aujourd’hui. Le fait est que tout ce que l’on annonçait depuis des années se confirme aujourd’hui, puisque même les principaux médias mainstrimois le relayent, notamment BFM TV.

Difficile de cacher la vérité à l’heure du numérique, n’est-ce pas? Tout comme il est devenu difficile de cacher l’hypocrisie des élites occidentales envers le grand héros sud-africain Mandela: tantôt terroriste (terme employé officiellement par une certaine Margaret Tchatcher), tantôt fréquentable, tantôt grand leader (lorsque il est devenu évident aux yeux du monde entier, y compris des citoyens occidentaux que Mandela et ses compagnons sont bien les héros, les bourreaux étant ceux que les élites occidentales soutenaient). Il n’y a qu’à notre niveau où cela n’a jamais changé: l’URSS soutenait Mandela et l’ANC dès le départ et jusqu’au bout. Là est toute notre différence. Au XXIème siècle cela a peu changé: il suffit d’analyser les approches en Syrie.

Je vous laisserai lire l’article de BFM pour ceux qui ne connaissaient pas les détails de cette histoire. Ce qui choque, c’est la logique de l’agent de la CIA en question: « Nelson Mandela était complètement sous le contrôle de l’Union soviétique… Mandela devait donc être arrêté ». D’abord, le premier président démocratiquement élu d’Afrique du Sud et héros de lutte contre l’apartheid n’était pas sous contrôle de l’Union soviétique comme le prétend ledit agent, mais était prêt à recevoir le soutien de toute nation de bonne volonté au moment où son peuple était martyrisé par une minorité néocoloniale. L’URSS faisait partie de ces nations. Deuxièmement, on y retrouve toute la logique étasunienne: travailler y compris même avec le diable, du moment que cela serve les intérêts néocoloniaux US. En l’occurrence ici: coopération active avec un régime raciste inhumain.

Troisièmement, beaucoup supposent même que les idées de l’apartheid plaisaient bien aux élites US (où la ségrégation raciale n’a été officiellement abolie qu’à partir des années 1960), tout comme aux élites britanniques ou israéliennes.

En fait, il s’agit de la même manière de « penser » que ceux qui avaient sauvagement assassiné un autre héros africain, en l’occurrence Patrice Lumumba: digne patriote africain, ami de l’URSS, donc à éliminer de la plus barbare des manières. Après on s’étonne que de nouvelles organisations sataniques apparaissent, comme le fameux Daech. Après tout, tel maître, tel élève. Quant au héros qu’était et reste Mandela, repose en paix Madiba!

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201605171025075267-mandela-cia-emprisonnement/

Mikhail Gamandiy-Egorov