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La Chine promeut la multipolarité avec l’Afrique

La coopération Chine-Afrique se trouve toujours à un niveau stratégique, et ce pour les deux parties. Si jusqu’à encore assez récemment, l’accent dans l’interaction sino-africaine était surtout mis sur l’aspect économique, désormais Pékin intensifie la partie géopolitique, dans le cadre du soutien à la multipolarité.

Le récent Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre le Covid-19, a été témoin de plusieurs faits intéressants, notamment lors du discours du président chinois Xi Jinping. Les points principaux ont été reportés par l’agence de presse chinoise Xinhua.

Parmi ces points, le chef d’Etat chinois fait mention de la nécessité d’un travail résolu et conjoint dans la lutte contre la pandémie du Covid-19, la promotion de la coopération sino-africaine en mettant un accent plus important sur la santé, la reprise des activités économiques et l’amélioration du bien-être de la population. La promotion de l’amitié sino-africaine a elle aussi été soulevée. Une mention d’ailleurs qui n’est certainement pas le fruit du hasard, sachant que depuis le début de la pandémie en cours, la Chine a été visée par plusieurs campagnes informationnelles hostiles, y compris à destination du grand public africain.

Mais le fait assez marquant des déclarations lors de son discours était l’appel du président chinois à poursuivre le soutien ferme au multilatéralisme, et ce dans le cadre de l’interaction sino-africaine. Cela a été vu par de nombreux observateurs comme une position claire de Pékin en qui concerne la nécessité d’apporter un soutien massif au monde multipolaire, devenu réalité. Mais qu’est-ce qui a réellement changé si l’on devait comparer au passé?

Si effectivement la Chine ne cachait pas son appartenance à la coalition de pays qui soutiennent le concept multipolaire dans les relations internationales, il est néanmoins vrai que dans le cadre des relations sino-africaines, l’accent était bien souvent mis sur la partie économique et commerciale de ces relations. Désormais et au vu des tensions et pressions existantes à l’heure actuelle sur l’arène internationale, y compris à l’encontre de la Chine et de ses intérêts, Pékin semble élever sa voix comme étant un soutien ferme au monde multipolaire.

Dans le cas plus particulier sino-africain, le leadership chinois compte vraisemblablement sur l’important soutien africain dans les instances internationales, et notamment dans le cadre onusien. Il est certain que vu le nombre de pays africains siégeant aux Nations unies et le nombre d’alliés de Pékin sur le continent africain, le poids réciproque se fera incontestablement sentir, y compris par les opposants déclarés de la multipolarité.

L’avantage indéniable dont jouit Pékin est non seulement dû au fait de sa très large interaction économico-commerciale avec les pays africains, mais également l’appréciation en Afrique de la politique chinoise respectueuse de la souveraineté, des valeurs et des traditions des peuples d’Afrique – sans oublier évidemment l’absence d’un passé colonial. A la différence de ceux qui continuent à donner des leçons au monde entier, y compris aux pays africains, sans pour autant avoir de quelconques bases réelles en termes des valeurs humanistes que les donneurs en question prétendent défendre.

Et vu le nombre de dossiers d’actualité internationale dans lequel le fossé continue de se creuser entre les partisans de la multipolarité d’un côté et les nostalgiques de l’ère unipolaire dépassée, cette interaction sino-africaine est plus que jamais importante.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Covid-19 aux USA: révélateur des divisions raciales omniprésentes

La propagation du coronavirus au niveau mondial a non seulement montré toute la vulnérabilité de l’humanité face aux pandémies liées à l’apparition de nouveaux virus, mais a également mis en avant les divisions criantes qui continuent d’exister, y compris au sein d’Etats se prétendant être des modèles pour la planète entière.

Alors qu’à l’heure actuelle, les Etats-Unis sont de loin le pays au monde comptant le plus grand nombre de contaminés – plus d’un 1,4 million de personnes (un tiers du total mondial) et le plus grand nombre de décès – plus de 85 000 personnes à ce jour (un peu moins d’un tiers du total mondial), ladite pandémie a révélé que cet Etat reste profondément divisé sur le plan racial et ethnique.

Là encore, il ne s’agit que de statistiques. Ainsi et à titre d’exemple, dans l’Etat de Caroline du Sud (sud-est étasunien), un habitant sur trois est Afro-Américain. Mais à ce jour ils représentent près de la moitié des personnes infectées par le coronavirus dans cet Etat et la moitié des personnes décédées. Autre exemple: dans l’Etat du Wisconsin, les représentants de la population noire comptent seulement pour 7% de la population de l’Etat – mais près du quart des malades et du tiers des morts.

De façon générale, le taux élevé de mortalité dû au coronavirus au sein de la population afro-américaine est reconnu y compris par les experts étasuniens, dont les analystes de l’Université John Hopkins – source de nombreuses publications, statistiques et analyses en rapport avec le Covid-19. D’ailleurs, les exemples des Etats de Caroline du Sud ou du Wisconsin sont bien loin d’être des cas uniques. Ainsi, dans l’Illinois, où les citoyens afro-américains représentent 15% de la population, ils représentaient au même temps 40% des décès dus au Covid-19 (données du mois dernier).

Et de l’aveu de nombreux Afro-Américains, y compris ceux ayant perdu plusieurs membres de leurs familles suite aux conséquences de la pandémie, les soins nécessaires n’ont pas été accordés de manière appropriée pour nombre d’entre eux. Plus que cela, certains hôpitaux auraient même refusé l’hospitalisation pour des personnes contaminées, stipulant qu’il n’y avait pas de certitude qu’elles soient atteintes du coronavirus.

Le souci supplémentaire, c’est que ce sérieux problème d’inégalités criantes et souvent même de discrimination pure et simple, ne se limite pas à l’exemple afro-américain. Car les populations de souche, pour beaucoup vivant toujours dans des réserves qui leur avaient été créées suite à la spoliation de leurs terres par les colons blancs anglo-saxons, font face également à un risque majeur dans le cadre de la propagation du Covid-19 aux USA. De même que la population latino-américaine.

Cela signifiant qu’un pays qui se prétend être le modèle mondial par excellence en termes de démocratie ne peut être considéré comme tel alors qu’en 2020 une partie de ses citoyens se retrouvent ouvertement, pour des raisons raciales, ethniques et sociales, par-dessus-bord des droits les plus élémentaires. Mais surtout qu’un pays ayant de tels problèmes à l’interne, et qui ne font que réapparaitre de façon plus notable à la surface au moment d’une pandémie globale, ne peut et ne doit pouvoir prétendre à posséder le droit de vie ou de mort vis-à-vis de nations du monde qui ne lui ont rien demandé.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Lutte contre le Covid-19: échange d’expérience entre la Chine et l’Afrique du Sud

A l’heure où le coronavirus continue de représenter un danger planétaire, la République populaire de Chine et la République d’Afrique du Sud, tous deux membres des BRICS, ont partagé leurs expériences respectives dans la lutte contre le coronavirus. Cela dans la continuité des décisions prises récemment au niveau de l’organisation des puissances mondiales non-occidentales.

Des experts médicaux militaires chinois ont partagé leurs expériences de la lutte contre le Covid-19 avec leurs homologues sud-africains. C’est ce qu’annonce l’agence de presse chinoise XinhuaA cet effet, les échanges ont eu lieu par visioconférence entre les représentants de l’Armée populaire de libération chinoise (APL) et des Forces de défense nationale sud-africaines (SANDF).

Ces échanges ont touché diverses questions de la lutte conjointe, engagée notamment au niveau des nations BRICS. Notamment le traitement des patients atteints du Covid-19, l’analyse des cas graves, la gestion et le contrôle du Covid-19 dans les hôpitaux, de même que la technologie et les méthodes de test du Covid-19. En outre, ont été abordées les questions liées à l’examen des patients asymptomatiques, de même que celles touchant aux médicaments anti-Covid-19, l’utilisation et la sensibilité des kits de test et la désinfection du matériel. Aussi, le point stratégique qui concerne le développement des vaccins a été soulevé, à l’heure d’une coordination accrue à ce sujet – décidée lors de la récente réunion extraordinaire, elle aussi par visioconférence, des ministres des Affaires étrangères des pays BRICS.

Ce partage d’expériences et la coordination bilatérale ont été vivement appréciés par la partie sud-africaine, sachant que depuis le début de ladite pandémie, les deux nations ont étroitement collaboré. En parlant de la situation courante au niveau des deux Etats en rapport avec le coronavirus, si la Chine – avec ses 82 901 cas de contaminations, 4633 décès et 78 120 guérisons, a de facto vaincu la pandémie sur son sol, dans le cas de l’Afrique du Sud, le travail se poursuit. En effet et aux dernières statistiques, la nation arc-en-ciel compte à ce jour plus de 9400 contaminations, 186 décès et 3983 guérisons – représentant un taux de mortalité d’environ 2% et un taux de guérison actuel d’un peu plus de 43%. Ceci au moment où des mesures draconiennes avaient été adoptées par les autorités sud-africaines pour lutter efficacement contre ce fléau, et ce depuis l’annonce du danger de la situation.

Cette coopération à succès entre l’une des principales superpuissances mondiales et la principale puissance africaine, trouvera sans aucun doute des déceptions au sein de l’establishment occidental. Ainsi, lors du récent envoi par Cuba – allié de longue date de l’Afrique du Sud, notamment durant la période de la lutte contre le régime raciste d’apartheid, de 217 médecins cubains dans le cadre de la lutte conjointe contre le Covid-19, les représentants étasuniens n’ont pas manqué de faire part de leur grand «mécontentement», exprimé notamment en la personne de Mike Pompeo, secrétaire d’Etat US. Oubliant par la même occasion que ni Cuba, ni l’Afrique du Sud, ne sont des colonies étasuniennes, mais bel et bien deux Etats souverains, n’ayant aucun compte à rendre ni à Washington, ni à d’autres capitales occidentales.

D’ailleurs, le domaine médical est loin d’être le seul concerné par la «déception» occidentale. Ainsi, les manœuvres militaires conjointes de novembre dernier entre la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud au large des côtes sud-africaines, avaient également provoqué des grimaces d’agacement chez les représentants atlantistes. Enfin, les soutiens de Pretoria – en qualité d’actuel membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU aux initiatives et positions sino-russes, rajoutent de nouveaux maux de tête aux élites occidentales.

En attendant et au lieu de stigmatiser les partenariats cités ci-haut, l’establishment US ferait bien mieux et rapidement de se concentrer pleinement à la lutte contre les effets du coronavirus sur son sol national. Pour rappel, les USA comptent à ce jour plus d’1 300 000 cas de contaminations (un tiers du nombre total de personnes contaminées au niveau mondial) et plus de 79 000 décès (près d’un tiers du nombre total de décès liés au Covid-19 dans le monde).

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Les BRICS: unis face aux défis actuels

Le 28 avril a eu lieu la réunion extraordinaire par visioconférence des ministres des Affaires étrangères des pays BRICS. Plusieurs initiatives importantes y ont été abordées et proposées. Une chose est sûre, les puissances membres de l’organisation semblent décidées à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre les défis du moment, dont évidemment le Covid-19.

En effet, au sein du groupe des principales puissances dites «émergentes» selon les termes utilisés par le mainstream occidental, regroupant pour rappel le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, l’heure est incontestablement à la coordination conjointe, et ce dans plusieurs secteurs. Surtout à l’heure de la poursuite de la propagation du coronavirus et des effets néfastes sur l’économie mondiale.

Les chefs des diplomaties respectives ont émis plusieurs appels, en vue aussi bien de s’entraider mutuellement dans le cadre de la crise mondiale actuelle, mais également afin de contribuer aux efforts dans le cadre planétaire. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a appelé tous les pays des BRICS à défendre fermement le multilatéralisme, le système international centré sur l’ONU et les objectifs et principes de la Charte des Nations unies.

«Nous devons défendre l’approche de la consultation et de la coopération pour des bénéfices partagés en matière de gouvernance et prendre l’initiative de faire avancer la réforme de la gouvernance mondiale dans la bonne direction», a déclaré M. Yi. Il a également appelé les pays membres «à sauvegarder, via des efforts conjoints, les droits et intérêts légitimes, ainsi que l’espace de développement non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour tous les autres pays émergents et en développement». Tout en rappelant la nécessité de mesures économiques, notamment dans le maintien de la coordination afin de préserver la sécurité et le bon fonctionnement des chaines industrielles et d’approvisionnement mondiales.

Son homologue russe, Sergueï Lavrov, a de son côté appelé à unir les efforts conjoints au sein des BRICS, notamment dans la lutte contre le coronavirus qui est aujourd’hui la priorité pour l’organisation. Plus concrètement, M. Lavrov a appelé de toute urgence à lancer le mécanisme des BRICS pour le développement et la production d’un vaccin contre le coronavirus. Une proposition sans aucun doute plus que jamais d’actualité, compte tenu d’une part de la situation sanitaire internationale, et de l’autre du potentiel scientifico-intellectuel des pays membres. En effet, un pays comme l’Inde est reconnue comme une puissance dans la conception et la production de produits pharmaceutiques, au niveau mondial. La Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil possèdent eux-aussi un potentiel très important dans ce secteur. Et en joignant les efforts, les pays de l’alliance ont en effet toutes les chances de pouvoir contribuer grandement à ce que le résultat recherché, pour l’humanité toute entière, soit atteint.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe a tenu à rappeler que les mesures restrictives applicables à certains pays empêchent une lutte pleinement efficace contre la pandémie du coronavirus, tout en causant des dommages importants au développement socio-économique des pays respectifs. A ce titre, il aurait été juste de rappeler que la Russie, la Chine, l’Iran, la Syrie, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela et la Corée du Nord, avaient transmis récemment un appel au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres pour lui faire part de la nécessité d’une levée des sanctions unilatérales, imposées par un certain nombre d’Etats. Une initiative qui avait été d’ailleurs soutenue par le chef onusien mais bloquée par les pays qui poursuivent l’imposition de ces sanctions – et qui se reconnaitront sans problèmes.

Sergueï Lavrov, à l’instar de son collègue chinois, n’a par ailleurs pas manqué lui aussi d’apporter son soutien à la recherche de réponses concrètes aux défis du moment, tout en rappelant qu’il n’y a pas d’alternative à une approche multilatérale égale, sans la politisation de la coopération des Etats souverains dans la résolution des questions les plus urgentes du moment.

Une approche saluée par les autres membres des BRICS, particulièrement la République d’Afrique du Sud, ayant en passant démontré jusqu’à maintenant une gestion efficace du coronavirus sur son sol. A noter également, que La Nouvelle banque de développement – créée en juillet 2014 par les Etats BRICS – allouera un montant équivalent à 15 milliards de dollars afin de stimuler les économies des pays membres de l’alliance.

A suivre donc. Ce qui est néanmoins sûr, c’est que malgré la crise que traverse l’humanité au stade actuel, les BRICS confirment une fois de plus leur capacité à unir les efforts aussi bien dans le cadre de leurs propres intérêts respectifs, mais également dans le cadre des intérêts conjoints et plus globalement encore dans le cadre mondial. Une approche qui d’ailleurs ne fait que confirmer la raison du pourquoi l’avenir se trouve au niveau des puissances non-occidentales. Cela évidemment sans oublier que les cinq pays membres de l’organisation, à eux seuls, représentent près de la moitié de la population mondiale, un quart de la surface terrestre, et pas moins de 35% du PIB mondial, appelé à croitre. A noter aussi que dans le classement récent du Top 10 des pays par PIB à parité du pouvoir d’achat (PPA), quatre des cinq membres des BRICS y sont présents, en l’occurrence la Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil – respectivement première, troisième, sixième et huitième dans ce classement. Cela sans oublier que le rôle de l’Afrique du Sud, 30ème au classement, puissance économique et politique indiscutable du continent africain, continue d’aller à la hausse au niveau international. Notamment à l’heure actuelle – en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, où Pretoria représente un soutien de poids au duo sino-russe.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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La grande puissance médicale nommée Cuba

A l’heure de la propagation du coronavirus– sujet phare de l’actualité mondiale, et des différentes approches des pays à lutter contre la pandémie, il y a une nation qui sort incontestablement du lot.

En effet, lorsqu’on fait référence à Cuba, ce n’est pas seulement sa beauté touristique, culturelle et humaine qui soit mis en avant, mais c’est aussi son savoir-faire scientifique et médical. Le tout alors que l’île de la Liberté continue de subir, depuis plus d’un demi-siècle, l’embargo étasunien. Ce qui n’empêche aucunement le pays d’être une puissance reconnue au niveau mondial pour ses capacités dans le secteur de la santé et de la recherche scientifique.

Depuis le début de la pandémie du Covid-19 et jusqu’à maintenant, La Havane participe à la lutte contre ce fléau dans 21 pays, avec la présence sur le terrain de ses spécialises médicaux. Y compris dans les Etats les plus touchés en termes de nombre de contaminations, que ce soit l’Italie ou la France (pour cette dernière plus exactement au sein de ses départements d’outre-mer). Les médecins cubains remplissent également leur mission dans nombre de pays d’Amérique latine, notamment au Venezuela, sans oublier l’Afrique – continent avec lequel le pays partage depuis longtemps une relation privilégiée.

Mais si les citoyens concernés expriment sincèrement leur gratitude envers Cuba, côté washingtonien cela ne fait que provoquer colère. Ainsi, les représentants de l’establishment étasunien accusent La Havane d’utiliser ses médecins comme des esclaves et de réaliser par ces actions d’aides des campagnes de « propagande » pro-cubaines. Parmi les personnages faisant de telles affirmations, on retrouve le secrétaire d’Etat US Mike Pompeo – ayant entre temps accusé nombre d’entre pays, dont la Chine et la Russie, certainement pour faire voiler la terrible gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus sur le territoire étasunien (aux dernières statistiques: plus de 867 000 cas de contaminations et plus de 48 000 décès, étant à ce titre le pays le plus touché aujourd’hui au niveau mondial).

Mais cela fait bien longtemps que Cuba ne réagit plus vraiment avec grand intérêt à ces accusations, et continue d’agir et de largement contribuer à la lutte cruciale du moment. Ceci étant dit, il serait peut-être intéressant de se pencher vraiment sur le fait si les médecins cubains seraient des «esclaves» et si les opérations d’aide internationale seraient des opérations de «propagande». Sur le premier point, il serait important de mentionner que nombre de médecins cubains se trouvant à l’étranger sont jeunes et pour nombreux célibataires. Donc logiquement parlant, s’ils se trouvaient réellement dans un état d’esclavage ou d’exploitation, rien ou peu pourrait les stopper à demander massivement l’asile dans les pays où ils se trouvent. Sauf que cela ne se produit pas et les spécialistes médicaux cubains préfèrent dans leur grande majorité à rentrer chez eux à la fin de leurs missions à l’étranger.

Quant aux actions de «propagande» – il y a bien longtemps que ni les autorités, ni le peuple de Cuba ne se font d’illusions quant au fait de voir les sanctions injustement imposées contre leur pays se terminer. Le comportement des élites étasuniennes et plus généralement occidentales ne changera pas, du moins sur le court-moyen terme. Donc si certains pensent sérieusement que Cuba envoie de l’aide, y compris dans les pays occidentaux, pour espérer la fin ou au moins un allègement de l’embargo subi, c’est mal, très mal, connaitre le peuple cubain.

Pour finir, quelques chiffres de grand intérêt. Cuba fait partie des pays possédant l’une des meilleures espérances de vie au monde: une moyenne de 78,66 ans, devant les USA. Par ailleurs et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le pays peut se vanter d’avoir le meilleur taux mondial pour la densité médicale, ou en d’autres termes le nombre de médecins pour 1000 habitants: 8,19 en l’occurrence. A titre de comparaison: 5,4 pour la Suède (4ème mondial), 4,24 pour la Suisse, 4,21 pour l’Allemagne, 3,23 pour la France, 2,81 pour le Royaume-Uni, 2,59 pour les Etats-Unis… Le tout pour un pays ayant été considéré, un temps, comme «le bordel de l’Amérique» – lors de la dictature pro-US de Batista, l’époque où le pays était incontestablement l’un des moins développés au monde.

Cela sans oublier que Cuba post-Batista a également formé de nombreux médecins et chercheurs étrangers, et continue de partager son savoir-faire, surtout avec les pays se trouvant dans le plus grand besoin. Le coronavirus a eu le mérite de nous rappeler à tous notre vulnérabilité face à de nouvelles épidémies et aussi à quel point chaque vie compte, surtout lorsque les morts sont aux quatre coins du monde. Et donc de l’importance d’un système médical de haut niveau. Et dans ce cadre-là, qui est aujourd’hui une puissance incontestable? La réponse ne devrait pas être difficile à trouver. Quant à la solidarité, la vraie, sans distinction, ni calculs politiques, La Havane là aussi pourrait donner bien de leçons à nombre de pays.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Coronavirus: qui présentera une facture à qui?

Au moment où plusieurs voix s’élèvent au sein de l’establishment occidental afin de faire «payer» la Chine pour la propagation du Covid-19, nombreux sont ceux qui considèrent cette prise de position comme une énième tentative de nuire aux positions internationales de Pékin, et surtout de fuir ses propres responsabilités.

Parmi les pays où ses voix, issues aussi bien de l’élite politique, médiatique «qu’intellectuelle», sont les plus intenses, on retrouve comme souvent les mêmes: Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne. Plusieurs appellent ouvertement à présenter une facture à la République populaire de Chine en vue de la faire payer pour la propagation du fléau du moment.

En observant ces appels de faire d’un pays le bouc émissaire d’un problème aujourd’hui mondial, les élites occidentales ne se discréditent-elles pas encore plus? Cette question est légitime, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord et jusqu’à maintenant l’origine de l’apparition du coronavirus reste obscure – pratiquement chaque jour qui passe de nouvelles théories apparaissent, y compris dans la communauté scientifique, allant dans toutes les directions. D’autre part, et au vue de la gestion de ce fléau global dans divers pays, on est en droit de se poser la question si de tels appels ne sont tout simplement pas une tentative de voiler ouvertement la terrible gestion de la situation dans nombre de pays – en premier lieu les appelants à cette punition collective.

Comment se fait-il qu’un pays comme la Corée du Sud, voisin géographique et dont l’intensité des relations économiques et des flux réciproques avec Pékin n’est pas à démontrer, a fait preuve jusqu’à maintenant d’une capacité de gestion pratiquement excellente? Et où la situation semble désormais totalement sous contrôle. Le Singapour – autre pays possédant d’énormes intérêts conjoints avec la Chine, avec un flux humain et commercial de part et d’autre qui n’est également pas à démontrer – de même. Ou encore le Vietnam, ayant lui aussi une situation de proximité géographique, humaine, économique avec l’Empire du Milieu: 268 cas de contaminations à l’heure actuelle, 214 guérisons et 0 décès…

Comment se fait-il que la Russie, qui possède plus de 4200 kilomètres de frontières communes avec la Chine, un flux humain dans les deux sens important, et des échanges économiques plus qu’intenses – la Chine étant tout simplement le premier partenaire économico-commercial de Moscou, ait vu l’apparition et la propagation du Covid-19 depuis l’Europe? En effet, le patient zéro en sol russe est arrivé de l’UE. Tout cela alors que les autorités de Russie avaient été informées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le risque que présentait la propagation du nouveau virus exactement au même moment que celles de l’UE, des USA, et du monde entier. Suite à quoi la Russie, malgré les intérêts économiques très importants la liant à Pékin, n’a pas hésité à fermer temporairement la frontière sino-russe, après rapide concertation avec l’allié chinois. L’erreur a été certainement de ne pas avoir fait de même du côté occidental de ses frontières – ayant espéré une approche responsable de la part des «responsables» européistes.

Car si aujourd’hui la Russie, comme nombre d’autres pays, notamment africains, voient la propagation du coronavirus sur leurs sols respectifs – c’est uniquement en raison de l’incompétence et de la négligence au plus haut niveau des représentants de l’establishment occidental. N’est-ce pas d’ailleurs les mêmes représentants qui d’un ton moqueur commentaient les mesures prises par les autorités chinoises dans le cadre du confinement dans la province de Wuhan ? Et par la suite des capacités chinoises de gérer la situation liée à la propagation du coronavirus? Aujourd’hui, les chiffres et statistiques parlent d’eux-mêmes.

Donc à partir du moment que de nombreux pays aient vu l’apparition et la propagation du coronavirus sur leurs territoires depuis le sol européen – alors qu’au départ ils avaient bien plus de «chances» de le voir arriver depuis le territoire de Chine, cela confirme d’une part que les autorités chinoises ont géré avec efficacité le fléau, tout en apportant aujourd’hui un soutien médical, technique et économique à de nombreux Etats du monde, et que les élites occidentales en ont été complètement incapables. Et que donc les pays concernés par l’arrivée du Covid-19 depuis les Etats occidentaux devraient donc présenter une facture à ces derniers? Si on se base sur la logique et la mentalité de l’establishment atlantiste – la réponse est incontestablement oui.

Mais plus sérieusement parlant, la meilleure chose à faire aujourd’hui serait d’unir les efforts en vue de vaincre le coronavirus. Les élites occidentales en-sont-elles capables? Au vue des gesticulations récentes et des accusations voulant faire voiler leur propre incompétence et négligence, de la mentalité propre à la guerre froide, et de l’incapacité à adopter une approche sans complexe de supériorité, la réponse est sans aucun doute – non.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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L’Union économique eurasiatique: actions conjointes contre les effets du coronavirus en vue

Les pays membres de l’Union économique eurasiatique (UEEA) se pencheront sur les mesures conjointes de lutte contre la propagation et les effets négatifs du coronavirus (Covid-19), en marge d’une discussion des Premiers-ministres de l’union, prévue le 10 avril.

La discussion aura lieu sous forme de vidéoconférence. Au-delà des mesures conjointes rentrant dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, les chefs des gouvernements de l’UEEA se pencheront également sur des décisions visant à assurer la stabilité économique, ainsi que la poursuite du développement du commerce mutuel et avec l’extérieur.

A titre de rappel, l’Union économique eurasiatique est composée de la Russie, du Kazakhstan, de la Biélorussie, de l’Arménie et du Kirghizistan. La Moldavie y est membre-observateur depuis mai 2018. L’UEEA a par ailleurs plusieurs accords de libre-échange: avec le Vietnam (accord signé en mai 2015), l’Iran (mai 2018), le Singapour et la Serbie (tous deux octobre 2019). Des pourparlers sont également en cours avec plusieurs autres Etats, dont la Chine, Cuba, l’Egypte, la Mongolie, l’Inde, notamment.

Au total, près d’une cinquantaine de pays du monde avaient déjà annoncé leur volonté de collaborer avec l’UEEA. A noter que plusieurs des pays membres de ladite organisation composent également des structures comme l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). En passant, l’intégration en cours au sein de ces organisations n’a jamais été appréciée au niveau des élites atlantistes, en premier lieu étasuniennes, inquiètes de voir « renaitre une autre URSS » et surtout de voir l’Eurasie devenir l’un des principaux fers de lance du monde multipolaire auquel l’establishment occidental est si opposé.

D’ailleurs, en parlant de la gestion de la crise du coronavirus, puisque c’est toujours le sujet d’actualité phare du moment, il est intéressant de se pencher justement sur la situation qui prévaut au niveau des pays de l’UEEA face à la propagation de cette pandémie, surtout lorsqu’on connait la proximité géographique et économique des dits pays avec la Chine et l’Iran – ayant subi de plein fouet les premiers les effets du Covid-19.

La Russie compte à ce jour un peu plus de 10 100 cas de contaminations, dont 76 décès (l’un des taux de mortalité liée au nombre de contaminations au coronavirus les plus bas au monde) et 698 guérisons. Le Kazakhstan comptabilise 764 cas de contaminations, 7 décès et 55 guéris pour le moment. 1486 cas de contaminations pour la Biélorussie, 16 décès, 139 guérisons. Pour ce qui est de l’Arménie, à ce jour le pays compte 921 contaminations, 10 décès et 138 guérisons. Enfin, le Kirghizistan comptabilise 280 cas de contaminations, 4 décès et 30 personnes guéries.

Des chiffres, faudrait bien le dire qui sont loin des statistiques observées dans l’Union européenne ou aux Etats-Unis. Et ce encore une fois malgré la proximité géographique immédiate avec les nations ayant été frappées en premier par l’apparition du virus. Evidemment, ce n’est aucunement une raison pour baisser la garde et se relâcher car les effets de la pandémie sont évidents aussi bien sur la situation sanitaire internationale que sur l’économie mondiale. Une économie qui tourne depuis au ralenti dans bien de secteurs, avec tout ce que cela implique. Donc au-delà des mesures de prévention et de soins médicaux à maintenir au niveau de l’Union économique eurasiatique, il est aujourd’hui également important à coordonner des actions efficaces pour une reprise économique aussi rapide que possible, et ce aussi bien dans le cadre eurasien que mondial.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Covid-19: l’arrogance occidentale ne diminue pas

Au moment où le coronavirus continue de se propager à divers endroits du monde, et que jusqu’à maintenant la gestion la plus inefficace était justement celle des pays occidentaux, le niveau d’arrogance des élites atlantistes ne semble guère aller à la baisse.

Les élites de l’Occident, aussi bien washingtoniennes que bruxelloises, sont tout de même des organismes assez spéciaux et dont il est fort difficile de trouver l’équivalent. Alors qu’à l’heure actuelle, les pays ayant été touchés de plein fouet les premiers par l’apparition et la propagation du coronavirus semblent reprendre en main la situation – la Chine en premier lieu, mais également l’Iran ou encore la Corée du Sud, les pays occidentaux eux, qui pourtant avaient la possibilité de limiter les dégâts par des mesures de prévention, ne semblent toujours pas en mesure de pouvoir gérer efficacement la situation qui prévaut. A ce titre, sur les dix pays comptant le plus grand nombre de cas de contaminations, sept sont des Etats occidentaux, dont pour nombre d’entre eux pour le moment incapables d’inverser la tendance.

Parallèlement à cela, alors qu’il est devenu évident d’une nécessité absolue de cohésion et de large solidarité internationale, les élites politiques de l’Ouest restent obstinées à maintenir leur approche traditionnelle vis-à-vis des pays non-occidentaux, surtout si ces derniers constituent des adversaires géopolitiques déclarés de l’Occident. Ainsi, les sanctions visant l’Iran restent toujours en vigueur. Les appels de la Chine à mettre de côté, au moins le temps de gestion de cette crise, les divergences géopolitiques et géoéconomiques restent sans réponse côté occidental. Quant au projet de Déclaration au niveau de l’Assemblée générale de l’ONU proposé par la Russie et coparrainé par 28 pays membres onusiens afin d’annuler les sanctions unilatérales en vue de se concentrer ensemble sur la lutte contre le coronavirus a été rejeté par la clique habituelle: USA, Union européenne, Ukraine et Géorgie. Et ce malgré les appels également du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, qui appelait à l’abandon des sanctions imposées aux pays pour mieux lutter contre la propagation du Covid-19.

Là aussi ce n’est pas tout. Le soutien accordé dans la lutte contre la pandémie du moment par la Chine, la Russie et Cuba à divers endroits du monde – y compris dans les pays occidentaux les plus touchés comme l’Italie, a été l’objet de vives critiques de la part de l’establishment pro-atlantiste, notamment étasunien et français – certainement furieux de ne pas voir, dans cette crise internationale sanitaire majeure, leurs intérêts géopolitiques se concrétiser. En parlant de la France, ou plus précisément de l’arrogance de ses élites, elles sont loin d’être à leur première sortie. Déjà le mois dernier, le président français Macron s’est fait remarquer par un tweet condescendant à l’égard du Maroc, en oubliant une fois encore que la période de colonisation était normalement terminée. Un geste ayant soulevé une vague de colère au niveau de la société civile marocaine.

Les «experts» ne sont pas en reste. Ainsi, un certain Francis Ghilès, chercheur au Centre des relations internationales de Barcelone, a provoqué une vive polémique en commentant sur l’antenne de la chaîne France 24 l’aide chinoise envoyée à destination de l’Algérie. Suite à quoi l’ambassadeur de France à Alger fut convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères et l’ambassade d’Algérie à Paris a été instruite à l’effet d’intenter une action en justice contre cette chaîne de télévision et l’individu auteur des propos injurieux à l’égard de l’Algérie. Du côté de la représentation diplomatique chinoise d’Alger, les propos dudit personnage ont été jugés mensongers et pleins d’ignorance, en ajoutant que «tous les complots visant à noircir l’aide chinoise et à saper la coopération entre la Chine et l’Algérie en semant la discorde entre les deux pays sont voués à l’échec».

Le plus incroyable aussi dans cette arrogance évidente de la part de la nomenklatura française, est que jusqu’à maintenant la France peut tout, sauf se vanter de sa propre gestion de la crise de propagation du coronavirus. 6ème pays le plus touché au niveau mondial en termes du nombre de personnes contaminées (plus de 68 000 cas) et 4ème pour le nombre de décès à ce jour (plus de 7500, plus de deux fois plus qu’en Chine).

Dernière «sortie» en date, visant cette fois-ci le continent africain dans son ensemble. Il s’agit d’une séquence diffusée sur la chaîne TV française LCI il y a quelques jours de cela et qui a suscité la colère de très nombreux Africains. Ainsi, Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Cochin à Paris pose à l’autre invité de la chaîne la question suivante: «Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique (autour du vaccin anti-tuberculose BCG, pour le Covid-19), où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études avec le sida, ou chez les prostituées on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées?». La réponse de son collègue Camille Locht, directeur de recherche à l’Institut nationale de la Santé et de la Recherche médicale (Inserm) est tout aussi surprenante: «Vous avez raison, d’ailleurs on est en train de réfléchir en parallèle à une étude en Afrique avec le même type d’approche, ça n’empêche pas qu’on puisse réfléchir en parallèle à une étude en Europe et en Australie».

Des déclarations qui n’ont pas manqué de faire réagir de très nombreux internautes et personnalités publiques africaines, rappelant aux dits chercheurs français que les Africains ne sont pas des cobayes. Certains comptent même entreprendre une action de justice, à l’instar du Club des avocats au Maroc qui a annoncé sur sa page Facebook porter plainte pour diffamation raciale.

En conclusion, probablement la principale chose à retenir est qu’au-delà d’avoir perdu nombre de positions géopolitiques et géoéconomiques dans la réalité multipolaire actuelle, ce qui conduira inévitablement à la chute à terme des intérêts occidentaux au niveau mondial, c’est justement cette arrogance qui caractérise aussi bien ses élites politiques, médiatiques, comme «intellectuelles». D’autre part, et cela est tout aussi important à noter, si les représentants de ces élites espéraient qu’avec l’apparition du coronavirus la Chine perdrait nombre de ses positions sur le plan géoéconomique et géopolitique, ils doivent désormais se rendre à l’évidence qu’il n’en sera rien. Plus généralement parlant, au lieu de continuer à rester focalisés dans la confrontation avec les partisans de la multipolarité, les élites occidentales feraient bien mieux de s’occuper en urgence de leurs propres citoyens, qui ont en besoin plus que quiconque.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Coronavirus & renseignements: le Mossad ne reste pas de côté

Au moment de la lutte désormais mondiale contre le coronavirus (Covid-19), certains pays n’hésitent pas à faire appel à leurs services de renseignement. C’est vraisemblablement le cas en Israël, où le Mossad semble avoir été sollicité pour s’occuper des achats d’équipements médicaux.

Oui, le fléau planétaire du moment pousse les agences de renseignement à une bataille rude pour essayer de s’accaparer les meilleures technologies et équipements médicaux. Et à cet effet, Tel-Aviv semble miser sur son célèbre service de renseignement du Mossad. Ainsi, selon le journal israélien Yediot Aharonot, les services de renseignement ont réussi à acquérir et à ramener au pays un nombre important d’équipements médicaux destinés à combattre le coronavirus. Parmi lesquels 27 respirateurs artificiels, 10 millions de masques chirurgicaux, 25 000 masques de type N95, 20 000 ensembles destinés à la réalisation d’analyses, des bâtons d’analyse et 700 combinaisons spéciales, le tout destiné aux travailleurs du secteur médical israélien, notamment ceux de l’aide médicale urgente, qui réalisent des tests pour le coronavirus.

D’autres sources affirment également que le Mossad s’attelle à ramener des millions de masques de protection supplémentaires, confirmant par la même occasion le sérieux de la situation en Israël depuis l’apparition du coronavirus, si le gouvernement de l’Etat sioniste va jusqu’à en charger le Mossad pour de tels achats et livraisons. Les deux pays mentionnés par l’apparition d’émissaires israéliens en vue des achats mentionnés sont l’Inde et la Chine. La première étant reconnue comme étant un grand producteur mondial d’antibiotiques, la seconde étant tout simplement le plus grand producteur de tout ce qui concerne la lutte contre le coronavirus, y compris les respirateurs artificiels. D’autant plus qu’au cours des derniers mois, la Chine a justement considérablement augmenté la production de cette gamme de produits.

Fait intéressant repris par les dites sources est la concurrence à laquelle ont dû faire face les services israéliens. Notamment aux nombreux acheteurs en provenance des pays arabes, y compris du Golfe, avec beaucoup d’argent liquide à leur disposition, faisant par la même occasion flamber les prix, au grand désarroi des représentants de l’Etat sioniste. Et toujours d’après les informations reçues, les Israéliens ont même dû faire intervenir certains de leurs contacts arabes. Ainsi, un pays du Golfe «sympathisant» à Israël, aurait même facilité l’acquisition d’un certain nombre de positions au sein de l’équipement acheté.

Et vraisemblablement, cette intervention du Mossad ne serait pas la dernière, car aux récentes nouvelles Israël n’a réussi à résoudre son déficit en respirateurs artificiels qu’à hauteur de 20%. Ce qui lui laisse encore du pain sur la planche. La crise du Covid-19 aura au moins démontré une chose: lorsque l’humanité arrive au stade d’une pandémie globale, tous les moyens sont «bons» pour atteindre les objectifs immédiats. Y compris s’il faut pour cela faire appel à des structures qui dans leur tâches habituelles sont généralement loin des fonctions de responsables en achats. Le tout sans oublier le fait, qu’au même moment où certains Etats mènent cette rude bataille pour l’obtention du matériel nécessaire à la lutte contre le coronavirus, des Etats par ailleurs ayant souvent été caractérisés comme étant soi-disant «développés» et ayant complètement été pris au dépourvu, d’autres, si longtemps stigmatisés par l’establishment politico-médiatique occidental, au-delà de se battre pour leurs propres populations, apportent aujourd’hui une aide si précieuse, y compris à destination de ceux qui les stigmatisaient, sans pour autant attendre quelque chose en retour. Chacun se reconnaitra. L’histoire, elle, retiendra le tout.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Coronavirus: la gestion plus que controversée des pays de l’UE

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Alors que le coronavirus est devenu pour nombre de personnes le sujet le plus discuté et suivi, mettant un peu en arrière les tensions géopolitiques, géoéconomiques et énergétiques du moment, il est intéressant de se pencher sur la différence de gestion d’un certain nombre de pays, au moment où la Chine semble prendre le contrôle de la situation, à la différence des pays prétendument «développés» européens.

Si l’origine de l’apparition du virus continue de susciter nombre de débats et toutes sortes de versions font leur apparition parfois sur une base quotidienne, le fait est qu’il y a quelques jours et pour la première fois la Chine a ouvertement suspecté les USA d’être à l’origine de l’apparition dudit virus sur son sol, et ce à travers le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian. Washington a réagi en convoquant l’ambassadeur de la Chine en poste aux Etats-Unis. Ce qui est sûr, c’est que connaissant l’approche traditionnellement réservée et retenue de la diplomatie chinoise, y compris sur les nombreux sujets de désaccord avec l’establishment étasunien et occidental en général, il est peu probable que cette accusation soit venue de nulle part. A suivre donc.

Quoiqu’il en soit et au-delà de cet aspect, certes très important, car si cela s’avère véridique il s’agirait ni plus ni moins de terrorisme étatique d’envergure mondiale, il est également important de se pencher sur les différentes façons de nombre de pays dans la gestion de ce fléau. Pour cela, il serait probablement intéressant de se pencher sur les cas chinois, russe, et des pays de l’UE.

La Chine, frappée de plein fouet la première, compte à ce jour le plus grand nombre de personnes ayant été contaminées par le coronavirus. Mais malgré cette catastrophe sanito-humanitaire, Pékin n’a pas fléchi et a engagé très rapidement des mesures grandeur nature, à l’image des capacités du pays. Cela s’est traduit entre autres par la construction en un espace de temps record d’hôpitaux temporaires et par l’utilisation de tout le savoir-faire technologique et médical de l’Empire du Milieu. Sur les plus de 80 000 personnes contaminées, un peu plus de 3214 ont trouvé la mort, soit pour le moment près de 4%. Le nombre de personnes guéries approche quant à lui les 67 000 personnes, soit plus de 83% https://fr.wikipedia.org/wiki/Pandémie_de_maladie_à_coronavirus_de_2019-2020. Chiffre assez impressionnant compte tenu de la nouveauté et de l’apparition soudaine du virus en question.

Plus que cela et aux dernières nouvelles: aucun nouveau cas de contamination n’a été recensé dans 21 régions chinoises au cours de ces 14 derniers jours. Dans six régions, il n’y a pas de nouveaux malades depuis plus d’une semaine. La situation épidémique continue de s’améliorer activement dans le pays. Les nombreuses industries reprennent peu à peu. L’optimisme est de retour au sein des responsables et citoyens chinois.

Qu’en est-il du voisin et allié de Pékin? A ce jour, la Russie compte 63 personnes contaminées, dont 8 guéries. La plupart des contaminés avaient séjourné en Italie, le pays le plus touché par le virus en Europe et le deuxième le plus touché au monde. A ce sujet, il serait bon de noter que la Russie compte plus de 4200 kilomètres de frontières communes avec la Chine, cette dernière étant par ailleurs le principal partenaire économico-commercial de Moscou. Les échanges entre les deux pays sont très intenses et ce dans divers domaines (affaires, flux touristiques, échanges d’étudiants, etc…). S’ajoute à cela le fait que la Russie est dans le Top 3 mondial pour le nombre de citoyens étrangers se trouvant sur son territoire https://www.worldatlas.com/articles/highest-immigrant-population-in-the-world.html, avec plus de 11,5 millions de personnes. Et là aussi ce n’est pas tout lorsqu’on sait que des villes comme Moscou ou Saint-Pétersbourg comptent parmi les plus grandes destinations touristiques internationales. Mais malgré ces faits évidents, la situation liée au coronavirus est très loin de celle observée dans nombre de pays de l’Union européenne, notamment l’Italie, l’Espagne ou la France. Pour rappel, la Russie avait pris des mesures de fermeture et de contrôle avancé aux frontières dès le stade précoce de la propagation du virus. Le résultat ne s’est pas fait attendre.

Les pays de l’UE, ou plutôt leurs responsables politiques, ne peuvent pas quant à eux se vanter devant leurs citoyens de quoi que ce soit. L’Italie, déjà mentionnée ci-haut, sur plus de 24 7000 contaminations compte 1809 décès, soit plus de 7% par rapport au nombre total de contaminations – soit en termes de proportion presque deux fois plus qu’en Chine. En termes de guérison, le pays compte 1966 cas rétablis (soit pour le moment moins de 10% – contre près de 83% en Chine). Du côté de l’Espagne, sur 7845 cas confirmés, 292 personnes décédées à ce jour. Un pourcentage «meilleur» côté français, mais il n’empêche que cela ne peut aucunement être considéré comme un acquis car l’Hexagone compte tout de même à ce jour 127 décès (sur 5423 cas confirmés). Si certains se posent la question sur le niveau d’efficacité de la médecine et des mesures de soins, notamment si l’on compare les statistiques entre la Chine et l’Italie, il n’empêche que le plus important probablement à noter c’est surtout le manque évident de prise rapide de mesures de prévention qui caractérise la situation sanitaire qui prévaut dans l’Union européenne, avec en prime une psychose digne de l’Armageddon. Ce qui est certain, c’est qu’il est vivement souhaitable à ce que les populations concernées, sans exception et partout dans le monde, puissent rapidement retrouver l’optimisme, et ce à travers des résultats concrets sur le terrain.

Parallèlement à cela, nombre de politiciens occidentaux restent dans l’arrogance qui les caractérise. Ainsi, le président français Macron a provoqué une vive polémique au Maroc, suite à un tweet dans lequel il parle d’un ton ouvertement condescendant en direction des autorités marocaines (sur la question de l’évacuation des citoyens français bloqués au royaume après la fermeture temporaire des liaisons aériennes). Ce qui n’a pas manqué de faire réagir la société civile du pays. Beaucoup ont d’ailleurs voulu rappeler que leur pays est normalement et officiellement indépendant depuis 1956. S’ajoute à cela le manque de solidarité évident entre les «alliés» occidentaux (aussi bien dans le cadre USA-Europe, qu’au niveau européiste). Pendant ce temps, la Chine a envoyé en Italie des équipes de spécialistes pour aider le pays à vaincre le coronavirus. Du côté russe à destination de l’Iran, troisième pays le plus touché par les contaminations après la Chine et l’Italie, avec en «prime» les sanctions étasuniennes qui touchent et frappent, entre autres, le secteur médical iranien.

Une chose est néanmoins certaine: l’Occident politique a bel et bien, une fois de plus, montré son vrai visage. Celui de l’arrogance et de l’incompétence réunies. Courage encore une fois aux populations concernées. Car quoi que fasse l’establishment, le tribut est payé par les simples citoyens. Et plus l’establishment est incompétent, si ce n’est pas criminel, plus le tribut est lourd.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1455