Archives du mot-clé Covid-19

L’Occident dans la réflexion face à la crise énergétique et alimentaire

25.03.2022

Si l’establishment occidental tente de maintenir l’idée que tout reste sous contrôle dans l’espace concerné, en préférant s’intéresser aux difficultés éventuelles à d’autres endroits du monde, la réalité actuelle démontre que l’Occident ne sera définitivement pas épargné par les difficultés déjà en cours d’observation, notamment dans les sphères agroalimentaire et de l’énergie.

Pendant que les médias occidentaux comme Atlantico se posent la question si l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine aura des conséquences sur le marché alimentaire mondial et plus particulièrement pour les pays d’Afrique et d’Asie, la question que devrait surtout commencer à se poser les élites politico-médiatiques de l’Ouest est la suite des événements pour leurs propres pays.

En effet, si le prix des céréales a connu une forte hausse récente, avec un impact international sur la question, il ne faut pas oublier que les trois premiers producteurs mondiaux sont la Chine, ainsi que l’Inde et la Russie (étant par la même occasion le premier exportateur mondial). En d’autres termes – des puissances non-occidentales. Connaissant les risques que pourraient endurer certains pays du monde face à la hausse actuelle des prix et dans un monde où l’Occident a officialisé son refus des règles multipolaires, il n’est pas exclu que des pays en difficulté (non-occidentaux) pourront prétendre à négocier des conditions spéciales auprès des principales puissances pro-multipolaires mondiales.

Pendant ce temps, l’Occident en faux-moralisateur et faux-apôtre de la démocratie, est déjà lui-même confronté à de nombreux défis. En France, Emmanuel Macron veut la mise en place d’un chèque alimentaire, afin «d’aider les ménages les plus modestes et les classes moyennes à faire face à ces surcoûts», tout en affirmant «que la France va être confrontée à une crise alimentaire mondiale à cause de la guerre en Ukraine compte tenu du fait que l’Ukraine, mais aussi la Russie, sont des véritables greniers pour l’alimentation internationale». Surtout la Russie, faut-il bien le préciser.

En Espagne, l’envolée des prix fait flamber la colère sociale, titre TV5 Monde, faisant référence à la grève des transporteurs routiers et aux manifestations d’agriculteurs et de pêcheurs, sans oublier les simples consommateurs face à la hausse des prix, y compris de l’énergie. Tout en rappelant que près de 150 000 éleveurs et agriculteurs, touchés de plein fouet par la hausse du coût des engrais et des matières premières avaient fait le déplacement dans la capitale Madrid pour exprimer leur grand mécontentement.

D’autres pays, notamment l’Italie, ne seront évidemment pas épargnés. En passant la même Italie qui lors de la crise du Covid-19 avait accueilli en grande pompe l’aide de matériels et de spécialistes en provenance de Russie, mais qui désormais participe activement à la campagne russophobe en cours.

Dans cette réalité, l’Occident pourrait-il prétendre à de quelconques gestes de soutien de la part de Moscou? La réponse est indéniablement non. Ni dans la sphère énergétique, ni agroalimentaire. Cela sans même, pour l’instant, aborder l’éventualité d’une rupture complète relationnelle, dans le cadre des livraisons énergétiques vers l’Union européenne, ou en ce qui concerne la présence massive d’entreprises occidentales sur le sol russe.

S’il est évident que pendant que des pays comme l’Inde augmentent largement leurs importations de pétrole russe, en obtenant par la même occasion des conditions intéressantes et en privilégiant les paiements en monnaies nationales, que le Pakistan accroit sa collaboration avec Moscou dans les domaines du blé et du gaz, les pays occidentaux devront désormais s’adapter à de nouvelles réalités.

Comme le fait que l’Union européenne sera dorénavant obligée de payer ses importations de gaz russe non plus en euros ou en dollars, mais bel et bien en roubles. Une mesure qui pourrait d’ailleurs être élargie à d’autres types de produits en provenance de la Russie.

Et la question à se poser au sein des populations occidentales, et peut-être plus particulièrement européennes, qui subissent déjà les effets de cette situation, est s’il fallait en arriver là? Les accusations qui visent aujourd’hui la Russie, pour toute personne censée, ne peuvent voiler la réalité que depuis huit longues années la population du Donbass vivait la martyre sous la bénédiction des élites de l’Occident, et notamment européistes, et que le fait de suivre aveuglement les prérogatives washingtoniennes par l’Europe – sont les éléments de réponse à la situation subie, et très certainement encore à subir.

A la différence de Washington, Moscou comme Pékin n’ont pas besoin de vassaux. Mais de partenaires dignes de ce nom. L’Europe bruxelloise, en simple sous-traitant des intérêts outre-Atlantique a démontré ne pas être un partenaire digne de confiance, avec tout ce que cela implique. Quant aux difficultés observées, de l’agroalimentaire jusqu’à l’énergie, que les populations concernées demandent des comptes à leurs responsables respectifs. Peut-être qu’ils sauront leur apporter des réponses convaincantes, bien que cela soit très peu probable.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3715

Xi Jinping: Renforcer le respect mutuel et l’ordre multipolaire

Le président chinois Xi Jinping a prononcé mardi un discours lors du débat général de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, mettant l’accent sur plusieurs points essentiels pour l’avenir du monde.

Raffermir la confiance et affronter ensemble les épreuves pour bâtir un monde meilleur – c’est sur cela qu’a particulièrement insisté le leader de la République populaire de Chine. Le discours du président chinois était axé sur quatre grandes orientations: la nécessité de vaincre la pandémie du Covid-19, de relancer l’économie et de promouvoir un développement mondial plus fort, de mettre en pratique le concept des relations internationales marquées par le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant, et d’améliorer la gouvernance mondiale en pratiquant le véritable multilatéralisme.

Si tous les axes abordés par Xi Jinping méritent une grande attention, nous nous focaliserons surtout sur le troisième et le quatrième – qui rentrent parfaitement dans la conjoncture géopolitique actuelle. Pour le leader chinois, «un monde de paix et de développement, c’est un monde où coexistent des civilisations aux formes variées et des voies différentes vers la modernisation». Et que «la démocratie n’est pas la propriété exclusive d’un pays quelconque, mais un droit de tous les peuples»… Tout en ajoutant que «l’évolution récente de la situation internationale prouve une fois de plus que l’intervention militaire extérieure et la prétendue transformation démocratique ne conduisent qu’à des conséquences désastreuses».

Ces points sont très importants et méritent d’être analysés. En effet, la diversité et la beauté du monde se trouvent justement dans la diversité des peuples, de leurs traditions et cultures respectives, et chaque peuple doit avoir le libre choix du modèle de son développement. A l’inverse donc des prétendues «valeurs universelles», si promues par l’establishment étasunien et plus généralement occidental, mais qui n’ont en réalité rien d’universelles.

Plus que cela et bien souvent – sont tout simplement rejetées par l’écrasante majorité des peuples du monde. Donc au contraire d’un Joe Biden qui consacre, comme à son habitude, tout un chapitre aux intérêts du lobby LGBT, Xi Jinping insiste sur la seule et véritable diversité planétaire: celle des peuples et des civilisations. Pourtant et selon le leader chinois, l’humanité possède bel et bien des valeurs communes, que sont la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté.Xi Jinping fait un autre rappel important par la même occasion: c’est que la notion même de démocratie n’est pas une propriété exclusive occidentale. Et que chaque tentative d’exporter cette manière occidentale de voir le monde n’apporte que chaos et désolation. D’autant plus lorsqu’on sait que ce modèle  prétendument «démocratique» promu par l’Occident en représente une forme totalement déformée des véritables valeurs démocratiques – servant bien souvent à justifier l’interventionnisme néocolonial dans les affaires souveraines d’Etats non-occidentaux, et à promouvoir les intérêts d’une partie infime de l’humanité.

En parlant d’ailleurs de modernité, tout dépend aussi quel sens nous donnons à cette notion. La notion occidentale de promouvoir justement des valeurs contraires pour l’écrasante majorité des peuples terrestres, ou un modèle de développement qui améliore radicalement la vie de millions de personnes? En ce sens, peut-être que certaines personnes en Occident pensent de façon tout à fait innocente (voire surtout inconsciente) que des pays comme les Pays-Bas ou la Suède sont plus modernes que ne l’est la Chine. Mais ce n’est certainement pas l’avis des citoyens chinois et de toutes les personnes à différents endroits de la terre qui connaissent la Chine et l’envol que ce pays a pris au cours des dernières décennies jusqu’à ce jour.

Le quatrième et dernier axe du discours de Xi Jinping insistait sur l’amélioration nécessaire de la gouvernance mondiale, ainsi que sur la pratique du véritable multilatéralisme. Tout en faisant référence aux règles fondamentales régissant les relations internationales basées sur les buts et les principes de la Charte des Nations unies, le parallèle peut être fait quant au fait qu’un certain nombre de pays, représentant justement une minorité planétaire évidente, ne se considèrent pas obligés à appliquer ces règles. De un – car ayant toujours une mentalité néocoloniale d’un autre âge. Et de deux – pensant toujours, à grand tort, pouvoir faire référence à l’injustice internationale apparue à la chute de l’URSS. Lorsque l’Occident s’est proclamé être le décideur de la vie ou de la mort des peuples sur toute la planète.

En ce sens, le discours du leader chinois peut être vu comme un énième appel afin que tous, y compris l’évidente minorité concernée qui s’obstine dans ses caprices, puissent prendre une posture responsable. Et dans le cas plus précis de ladite minorité – non seulement vis-à-vis de l’humanité, mais même vis-à-vis des peuples dont cette minorité est à la tête, et qui partagent pour nombre d’entre eux les valeurs propres à l’ordre multipolaire actuel.

A défaut de quoi, la véritable communauté internationale, celle qui inclut le grand espace eurasiatique et les alliés dudit bloc à tous les endroits du monde, continuera à suivre sa marche en avant, sans se soucier des retardataires en la qualité des nostalgiques de l’ordre unipolaire. L’harmonie dans les relations internationales aurait été possible, mais de façon réaliste – certainement pas avec les cadres occidentaux du moment.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3134

https://t.me/axe_afrique_russie/237

https://web.facebook.com/mikhail.egorov.5/posts/10224480394450706

Média chinois: Les «sept péchés» des systèmes politiques occidentaux défectueux

Les systèmes politiques occidentaux deviennent de plus en plus rigides, inefficaces et en déclin. Pour le quotidien chinois Global Times, ces régimes ont un besoin urgent d’une réforme systématique profonde.

Dans son éditorial, l’important média de Chine publié en chinois et en anglais, revient sur ce qu’il appelle les «sept péchés» des systèmes politiques occidentaux défectueux. Pour les analystes chinois, l’évidence est que l’Occident fait face à de nombreux problèmes – que les systèmes établis peuvent difficilement surmonter.

Tout d’abord, Global Times note que la dynamique de développement interne en Occident se trouve en déclin. Et ce n’est aucunement en raison d’avoir atteint son apogée en termes de développement économique et social. Les auteurs rappellent par ailleurs le nombre important de personnes vivant dans la pauvreté dans les pays occidentaux, particulièrement aux Etats-Unis. Et la nature du capital à but purement lucratif (libéral en d’autres termes) – a sévèrement limité ce pays en termes d’investissements de ressources dans des activités économiques qui favorisent le bénéfice pour l’ensemble de la société. C’est l’un des échecs des systèmes occidentaux.

Deuxièmement, les analystes chinois soulignent l’inefficacité et une réalité obsolète pour l’architecture politique occidentale. Pour eux – la démocratie à l’occidentale a, dans une certaine mesure, conduit au désordre politique. La confrontation entre diverses forces continue de provoquer un grave clivage social, ce qui à son tour entrave le fonctionnement normal de la société. De nombreux de ces pays occidentaux sont depuis longtemps confrontés à d’importants problèmes – sans être en mesure de trouver une solution.

Troisième point – les systèmes occidentaux ont largement toléré l’extrémisme et l’absolutisme – notamment dans la recherche de boucs émissaires de leurs propres échecs. L’éditorial de Global Times note que la compétitivité des pays occidentaux est en baisse – et la raison principale de cela ne réside qu’en eux-mêmes. Cependant, ils arrivent à la conclusion absurde que c’est «la Chine qui a volé leur déjeuner». Aussi, les USA ont subi une grave défaite dans la lutte contre le Covid-19 et reprochent à la Chine d’en être justement la coupable.

Quatrièmement, pour les experts chinois – il est difficile de réformer les systèmes occidentaux. Certains avaient essayé mais ont échoué. Un sentiment de peur et d’impuissance à l’égard de toute idée de réforme s’est ainsi formé. Les dirigeants des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux ont placé les intérêts privés de leurs propres partis bien au-dessus des intérêts communs de la société. En conséquence – aucune politique cohérente à long terme ne peut être élaborée et les ressources sont systématiquement gaspillées.

On arrive au cinquième point. Les pays occidentaux sont arrogants et manquent d’autocritique. La polarisation au sein des forces politiques de l’Occident a conduit à leur hésitation à rechercher la vérité dans les faits. Sur ce point, peut-être que devrions-nous tout de même rajouter que c’est plus par manque de volonté que par hésitation, mais le sens est bien compris. Global Times rajoute: ils s’en tiennent à l’autosatisfaction et au déni brutal d’explorer la gouvernance en dehors de l’Occident. Ce point est très juste – l’Occident politique reste autocentré sur lui-même, en oubliant qu’il ne représente qu’une minorité évidente à l’échelle planétaire. Le cinquième point est clôturé par la conclusion que l’esprit d’apprentissage des élites occidentales s’est asséché et leur affirmation de soi s’est transformée en un narcissisme extrême. Sur cette note, fort difficile de rajouter quoi que ce soit d’autre.

Sixièmement, pour le média chinois – les systèmes occidentaux, Etats-Unis à leur tête, deviennent tout simplement barbares, en ignorant les lois et les règles internationales, se détournant de convaincre les gens par la vertu et adorant uniquement la force dure. Les régimes occidentaux ont intensifié leurs ingérences dans les affaires intérieures d’autres pays, tout en faisant preuve de la politique de deux poids deux mesures, et ont menacé la paix mondiale. Global Times rappelle qu’au cours des dernières années, les différentes guerres à travers le monde ont pratiquement toutes été lancées par les USA et plus généralement l’Occident.

Septième et dernier point: l’essence de la démocratie à l’occidentale est constamment dans la compression. De nombreuses personnes en Occident mènent ainsi une vie de misère – sans en pouvoir défendre leurs droits. Pendant ce temps, les étiquettes démocratiques de leurs pays ont en fait protégé et dissimulé un certain nombre de maux. Les règles étant formulées par les couches supérieures de la société. A première vue – l’opinion publique est ouverte, mais les gens ordinaires n’ont pas vraiment le droit de faire valoir leur opinion et leurs droits sont constamment bafoués. En effet – une caractéristique fortement réaliste des régimes occidentaux.

Global Times conclue: ces points peuvent être considérés comme les «sept péchés» des systèmes politiques occidentaux – dans la vie réelle. Selon les analystes chinois, les pays occidentaux doivent rapidement se réformer, et, faire évoluer leurs systèmes centrés sur le capital (le fameux libéralisme occidental) à des systèmes centrés sur les personnes.

Ces sept points constituent sans le moindre doute un tableau très réaliste des régimes occidentaux, nostalgiques résolus de l’unipolarité, et si réfractaires dans l’acceptation en bonne et due forme du concept multipolaire mondial. Les recommandations données par les éditorialistes de Chine sont également à saluer, même si connaissant la mentalité toujours en large partie néocoloniale de l’establishment occidental – il est fort peu probable qu’il soit capable de réformes sérieuses, sur les plans intérieurs comme extérieurs. Au grand détriment de ses propres populations.

Ce qui est néanmoins certain: c’est que l’obstinément des élites composant les régimes occidentaux ne saura arrêter la marche en avant des partisans de la multipolarité. Ce processus étant dans une phase déjà avancée. Et le refus de l’establishment occidental de s’adapter à la réalité contemporaine ne rendra la chute que plus douloureuse.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2641

https://t.me/observateur_continental/1063