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La diplomatie chinoise tacle de nouveau les USA

La Chine a reproché aux Etats-Unis de former des clans selon des valeurs idéologiques, tout en trahissant le principe même de la démocratie, que Washington prétend défendre. Pékin n’a également pas manqué de rappeler aux responsables étasuniens la nécessité d’abandonner la mentalité de la Guerre froide.

Le fait que les Etats-Unis obligent d’autres pays à accepter leurs normes démocratiques et forment des clans en distinguant les pays en fonction de valeurs idéologiques – est une pure trahison de la démocratie, a déclaré mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, cité par l’agence de presse Xinhua.

Il est à noter que Washington poursuit sa rhétorique agressive à l’encontre de la Chine. Lors d’un point de presse par visioconférence, le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis chargé des affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique a indiqué que lors de la quatrième réunion de rang ministériel des ministres des Affaires étrangères du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (QUAD) qui aura lieu en Australie et qui verra la participation du chef de la diplomatie US Antony Blinken – une partie de la discussion portera «sur les défis que la Chine représente pour les valeurs démocratiques et l’ordre international».

On peut évidemment se demander à quel «ordre international» fait référence le responsable étasunien dans la réalité multipolaire actuelle, il n’empêche que cette énième déclaration hostile à la Chine n’a pas manqué de faire réagir le haut responsable diplomatique chinois. «La démocratie est une valeur commune de l’humanité, non pas un monopole d’un certain nombre de pays. Il appartient au peuple d’un pays de décider si ce pays est démocratique ou non», a souligné Zhao Lijian.

Il a également ajouté qu’en dépit de leur réputation démocratique ruinée, les USA continuent de forcer d’autres nations à accepter leurs normes en formant des clans en distinguant les pays en fonction de valeurs idéologiques, ce qui est une pure trahison de la démocratie. Et que les Etats-Unis, ainsi que certains autres pays doivent saisir la tendance de l’époque, adopter un esprit approprié et abandonner la mentalité issue de la Guerre froide.

Si ce nouvel rappel à l’ordre de la part de la Chine à l’encontre de Washington est une fois de plus parfaitement justifié, il serait certainement correct de rappeler également qu’au-delà du fait que les régimes occidentaux n’ont aucun droit moral à pouvoir prétendre parler au nom d’une quelconque démocratie – ne pouvant en être effectivement des propriétaires, et même au-delà du fait que de nombreux Etats du monde considérés comme démocratiques n’adhèrent pas à la vision simpliste occidentale de la question, le plus important encore étant les résultats macabres obtenus pour de nombreux peuples à travers les tentatives occidentales d’exporter leur vision de la prétendue démocratie.

Et ce à travers d’innombrables agressions aux quatre coins de la planète, apportant d’énormes souffrances et destructions pour les peuples qui ont eu à les subir. En ce sens, la meilleure caractéristique qui revient aux USA est certainement celle qui lui avait déjà été donnée: celle d’être des faux apôtres de la démocratie.

Enfin, les tentatives des nostalgiques de l’unipolarité, Washington en tête, de tenter à créer de nouveaux blocs pour contrer les partisans de l’ordre multipolaire international actuel – ne mèneront certainement à rien. Et cela non pas seulement en raison de la détermination des principaux défenseurs de la multipolarité, parmi lesquels évidemment la Chine et la Russie et leurs alliés respectifs dans la majorité des régions du monde, mais également et tout simplement car nous assistons aujourd’hui à un processus d’observation active des processus en cours de la part des pays qui étaient traditionnellement considérés comme des partisans du bloc occidental.

Le fait pour ces pays de se détourner progressivement des donneurs d’ordre, tout en se rapprochant d’une manière de plus en plus stratégique avec l’axe de la multipolarité, confirme cette notion parfaitement pragmatique que le monde post-occidental est effectivement une réalité. Une fois de plus, il ne faut aucunement voir dans ce schéma une volonté de mettre à l’écart de la communauté internationale les pays et peuples occidentaux – car bien qu’étant une minorité planétaire, cela n’est pas un objectif en soi. Mais en ce qui concerne l’establishment concerné et ses supplétifs, il n’y a vraisemblablement pas d’autre issue.

Mikhail Gamandiy-Egorov

https://t.me/axe_afrique_russie/379

Les USA: les faux apôtres de la démocratie

Au cours de plusieurs décennies, allant de la seconde moitié du vingtième siècle et jusqu’à aujourd’hui, Washington a été directement ou indirectement impliqué dans des agressions contre un large nombre d’Etats souverains. Les crimes commis, y compris de masse, n’ont pour autant jamais poussé l’establishment étasunien à de quelconques remords dignes de ce nom.

Depuis 1945, les Etats-Unis ont été impliqués dans une série d’interventions typiques pour ce que l’on appelle le néocolonialisme, et ce à divers endroits de la planète. La particularité de ces agressions, à la différence par exemple du régime nazi allemand, c’était de se positionner comme le porteur des idéaux de «liberté et de démocratie». Pourtant, les peuples ayant eu à subir ces attaques et ces violations de leurs souverainetés, n’ont obtenu que destructions et chaos.

Depuis cette période, la liste fut très large. Si les exemples de la Corée, du Laos, Vietnam, Cambodge, Angola, Grenade et Panama faisaient partie de la période liée à la guerre froide, ceux, plus récents, de la Yougoslavie, de l’Afghanistan, de l’Irak ou encore de la Libye – peuvent être considérés comme appartenant à la période sombre du concept unipolaire – apparu à la chute de l’URSS. Un concept fort heureusement désormais révolu.

Cela évidemment sans oublier les innombrables tentatives de renversement du gouvernement cubain et d’assassinat de son leader Fidel Castro (qui finiront tous comme des échecs pour les instigateurs), la participation au meurtre barbare et lâche du grand leader congolais Patrice Lumumba, le coup d’Etat contre le président chilien Salvador Allende, ou encore le soutien semi-voilé au régime raciste d’apartheid sud-africain de l’époque. En d’autres termes – des faits et gestes en faveur de tout – sauf de la liberté et de la démocratie.

Si chacune de ces agressions mériterait d’être détaillée en de longues pages, il serait certainement juste d’accorder une attention particulière au Vietnam, sachant qu’il y a 57 ans de cela, en août 1964, que débutait l’escalade de l’intervention criminelle étasunienne contre ce pays. Selon les propres aveux des responsables US, confirmés par les documents étasuniens déclassifiés, les objectifs des Etats-Unis dans leur intervention dans la partie sud du Vietnam étaient à 70% – dans le but d’éviter une défaite humiliante (pour la réputation internationale US). Et seulement à 20% – dans le but d’y empêcher «une prise en main chinoise, et enfin à 10% dans l’objectif déclaré – de permettre aux habitants du Vietnam du Sud de profiter d’un « mode de vie meilleur et plus libre».  

En d’autres termes, les belles paroles de soutien à la liberté et à la démocratie – n’ont été que de la poudre aux yeux pour tenter à voiler les véritables raisons de cette agression macabre. Au plus fort de cette guerre d’agression contre le Vietnam et son peuple, plus d’un demi-million de militaires étasuniens se trouvaient dans ce pays. Cette guerre sale dans le plus direct du sens de ce terme, ne visera pas seulement les forces armées de la République démocratique du Vietnam, ou le Front national de libération du Sud Vietnam, mais également et massivement la population civile vietnamienne – qui pour une large part d’entre elle, notamment dans la partie sud du pays qui n’était pas encore réunifiée avec la partie nord – sympathisait effectivement aux forces qui résistaient à l’agression étasunienne.

Le tribut payé par le Vietnam, aussi bien en termes de pertes civiles comme militaires, fut tout simplement énorme: plus d’un million de tués sur le plan militaire, et entre un et deux millions de civils massacrés. Mais les souffrances du peuple vietnamien ne s’arrêteront pas aux énormes nombres de personnes tuées. L’utilisation massive d’armes chimiques par les agresseurs US, notamment de «l’agent orange», a provoqué des conséquences catastrophiques non seulement pour l’environnement et la santé des personnes ayant été touchées, mais également pour les enfants vietnamiens qui verront le jour après cette guerre néocoloniale.

Selon Tran To Nga, l’une des victimes de cet herbicide utilisé massivement par les militaires US contre la population vietnamienne, et qui se bat depuis des années pour que ledit préjudice soit reconnu, les effets de l’intoxication se font aujourd’hui ressentir jusqu’à la quatrième génération après la guerre. Et qu’au moins 100 000 enfants vietnamiens à ce jour sont atteints d’anomalies congénitales sérieuses.

Evidemment et au-delà de la honte des pratiques US à l’encontre de la population vietnamienne, l’humiliation sera aussi à la hauteur des crimes commis. Car les plus d’un demi-million de militaires US ne viendront jamais à bout de la résistance du Vietnam – un Vietnam qui vaincra ses ennemis et obtiendra également la réunification de tout le pays, avec le soutien de ses alliés – dont la Chine, l’URSS ou encore Cuba, forçant les USA à une défaite totalement humiliante. Cette résistance victorieuse continue à ce jour d’être étudiée par les principaux spécialistes du domaine militaire.

Et c’est peut-être d’ailleurs aujourd’hui la raison, au-delà de la capacité de nombre d’Etats à résister efficacement, tout en promouvant activement l’ordre multipolaire mondial – du rejet de la politique occidentale par une large part des populations du monde. Y compris même à l’intérieur de l’Occident. Après tout, les faux apôtres ne pourront jamais porter le mensonge indéfiniment. Même s’ils continuent à se positionner en de gentils agneaux.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2989

https://t.me/axe_afrique_russie/183

https://web.facebook.com/mikhail.egorov.5/posts/10224271284903098

Jusqu’où peut aller la liberté d’expression?

La France contemporaine vit des jours plus que jamais difficiles. Problèmes sécuritaires, menaces terroristes, division des citoyens, débats sociétaux à fortes tensions, boycott des produits français dans nombre de pays à l’étranger – quelle responsabilité en porte le leadership français? Et la notion de liberté de parole – telle qu’elle est vue par l’establishment élyséen n’est-elle pas surtout une énième pratique du deux poids deux mesures?

Depuis le meurtre par décapitation de l’enseignant français Samuel Paty, commis par un terroriste d’origine tchétchène dont la famille vit en France comme réfugiée politique depuis de longues années et ayant perdu la citoyenneté russe, l’Hexagone est plus jamais dans toutes ses contradictions. Une grande part de responsabilité est certainement à mettre sur le compte de l’establishment français, y compris le président Emmanuel Macron.

Et ce pour plusieurs raisons. Au-delà du fait que cet establishment n’arrive toujours pas à tracer une ligne claire entre la liberté d’expression – caractéristique d’une société démocratique – sans pour autant blesser les valeurs et sentiments des personnes appartenant aux principales religions mondiales, en premier lieu chrétienne et musulmane. Plus que cela, au-delà de l’incapacité à mettre en œuvre une ligne qui permettrait de définir que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres – y compris leur dignité en tant que personnes s’associant à une foi religieuse.

D’autre part, les actes terroristes ayant suivi les déclarations du président français qui a insisté sur le fameux « droit au blasphème » – faisant partie intégrante de la philosophie d’une large partie de l’élite hexagonale contemporaine – ont mis à nu une fois de plus les lacunes sécuritaires évidentes au sein de l’Etat français. D’ailleurs là est tout le paradoxe de cette politique macronienne – d’un côté une approche ouvertement arrogante et provocatrice, laissant sa propre population sous la menace terroriste et la haine montante, sans pour autant être réellement en mesure de défendre cette population.  

Certains diront: faut-il alors céder à la terreur extrémiste? Certainement pas. Sauf que justement pour lutter efficacement contre toute forme d’extrémisme, y compris celui affilié d’une façon ou d’une autre à la religion, il faudrait peut-être privilégier des frappes chirurgicales contre les éléments terroristes à l’intérieur du pays, y compris dans certains quartiers français devenus depuis un certain temps des zones de non-droit, sans pour autant blesser les sentiments d’une large partie de la population du pays, dont l’écrasante majorité est tout sauf partisane des thèses extrémistes et terroristes.

D’ailleurs et en parlant de la lutte antiterroriste, il faudrait certainement rappeler que Paris est aujourd’hui tout sauf en bonne position pour pouvoir prétendre à jouer un rôle constructif dans cette lutte. Des années de soutien politique, financier, médiatique aux terroristes de la pire espèce en Syrie ne font le confirmer. Comment est-il d’ailleurs possible de se regarder dans le miroir après des années de soutien aux extrémistes les plus déclarés, y compris affiliés à Al-Qaida, et ce après les horreurs commises par ces derniers vis-à-vis des militaires et des civils syriens, et prétendre avoir la légitimité d’être une force qui lutte contre le terrorisme – chez-soi, et à l’extérieur? Chacun pourra y faire sa propre conclusion.

A ce titre, Abdoullah Anzorov – l’assassin de Samuel Paty, était selon le journal Le Parisien en contact avec au moins deux terroristes se trouvant en Syrie. Les deux étant affiliés à la nébuleuse salafiste Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra, filiale d’Al-Qaida en Syrie) – dont l’ex-ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius vantait les «mérites» dans le combat contre le gouvernement syrien, il y a quelques années de cela. Les réponses à toutes ces contradictions évidentes de la part de l’Etat français vont certainement tarder à arriver, d’ailleurs aucune assurance qu’elles parviendront un jour.

Il serait probablement correct de rappeler aussi que chaque pays étant normalement souverain – a effectivement le droit d’appliquer sa politique intérieure selon les normes qu’il considère justes. Mais l’argument de ceux qui affirmaient que les caricatures provocatrices et insultantes visant le sacré chez les musulmans – comme d’ailleurs elles ont tellement de fois visé la foi chrétienne et plus généralement le respect de la dignité humaine, notamment lors du crash de l’avion transportant vers la Syrie les Chœurs de l’Armée rouge en décembre 2016 ou encore l’explosion terroriste de l’avion transportant des touristes russes, dont nombre de familles avec des enfants, rentrant de vacances d’Egypte en octobre 2015 – font partie du droit applicable en France et ne pouvant donc être considérées comme une tentative d’exporter ces pseudo-valeurs, ne tient tout simplement pas.

Sinon comment expliquer les interminables tentatives de divers organismes français à tenter d’imposer des intérêts de lobbies que la plupart des peuples du monde ne souhaitent pas voir chez-soi. Comme notamment celui du lobby LGBT. N’est-ce pas des activistes français, qui ont maintes fois tenté à violer la loi de pays où des manifestations telles que la Gay Pride étaient interdites? En voulant radicalement imposer leur vision de la chose, le tout en violation des lois intérieures du pays concerné et bien souvent avec le soutien des structures étatiques françaises.

Il faut donc cesser cette hypocrisie une bonne fois pour toute. Le terrorisme est condamnable – quelle qu’en soit la raison invoquée pour le justifier. Encore faut-il cesser de soutenir des terroristes et extrémistes au-delà de ses frontières. Le gouvernement syrien l’a d’ailleurs très justement rappelé. Faudrait certainement aussi mieux contrôler les personnes que l’Etat français accueille sur son territoire, y compris en leur accordant l’asile politique – pour lequel il en porte entière responsabilité. Enfin, peut-être que l’establishment élyséen devrait aussi comprendre une bonne fois pour toute que le respect de ses propres citoyens – de leurs croyances, de leur sécurité comme des intérêts économiques pragmatiques – est certainement plus important que les intérêts égoïstes et agressifs de lobbies fort puissants. Tout en cessant les tentatives d’exporter vers les nations représentant l’écrasante majorité de l’humanité des «valeurs»  dont non seulement elles ne veulent pas, mais dont elles ont un dégoût assez évident.

Mikhail Gamandiy-Egorov

https://t.me/observateur_continental/517

Présidentielle en Guinée équatoriale & pression de l’Occident

Présidentielle en Guinée équatoriale

Amusant de lire une fois encore les attaques visant la Guinée équatoriale et notamment son président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo par la presse occidentale. Comme quoi, les médias occidentaux ne comptent pas rapidement changer à l’instar de leurs élites politiques.

« Parodie électorale », « présidentielle sans enjeu », voici les titres des principaux médias de presse française, notamment chez le Monde, en commentant la présidentielle en cours en Guinée équatoriale, ce petit pays d’Afrique centrale. 

Amusant car une fois encore on y retrouve la même rhétorique propre aux « bien-pensants » pseudo-démocratiques donneurs de leçons au monde entier. Pseudo-démocratiques car ne sachant pas ce que représente véritablement la démocratie et l’expression de la volonté populaire. Et pourtant adorant exporter leur vision de la « démocratie universelle ».

Nous avons vu récemment l’expression démocratique version occidentale. Lorsque plus de 2/3 des Néerlandais (citoyens d’un pays considéré d’ailleurs comme parmi les plus libéraux d’Europe, et ce à différents niveaux) ont dit non à l’accord d’association avec l’Ukraine. Pourtant cette expression populaire a de grandes chances de rester simplement un avis de sondage sans aucun résultat pour la suite (nous la suivrons cette suite). Pourquoi? Car le grand maître washingtonien a d’ores et déjà décidé que la vieille Europe se devait simplement d’appliquer ses consignes. Et les élites ouest-européennes le font, même si parfois quelques cris de désaccord se font entendre.

Tout le monde le sait parfaitement. Si un référendum paneuropéen (ne serait-ce qu’au sein de l’Europe bruxelloise) était organisé aujourd’hui pour savoir si oui ou non l’UE devrait signer l’accord d’association avec l’Ukraine, la majorité dira clairement non. D’ailleurs aussi bien dans la « vieille Europe » qu’au sein même des pays qui appliquent « au mieux » la politique US sur le continent européen: Roumanie, Bulgarie, pays baltes, Pologne,…. Pourquoi? Car les citoyens de ces pays d’Europe de l’Est, dont nombreux sont aujourd’hui immigrés en Europe occidentale, ne souhaitent pas eux aussi l’arrivée massive de ceux qui sont prêts à travailler pour encore moins cher qu’eux, souvent même beaucoup moins cher, à savoir les très nombreux citoyens ukrainiens. 

Passons. Revenons à l’Afrique et plus particulièrement à la Guinée équatoriale. Les « journalistes » occidentaux couvrant les élections présidentielles dans ce pays se sont-ils intéressés à l’opinion de ceux qui sont les principaux intéressés? A savoir les citoyens équato-guinéens? Vraisemblablement non. Nous, nous l’avons fait. Et d’après ce que j’ai pu entendre, les citoyens de ce pays soutiennent en majorité la réélection d’Obiang Nguema Mbasogo. Pourquoi direz-vous? Car ils l’associent au boom économique qu’a connu leur pays depuis plusieurs années et aux idées panafricanistes qu’il incarne, surtout depuis la tuerie sauvage de Mouammar Kadhafi en Libye et la destruction pure et simple de ce pays par l’OTAN. Un pays dont il ne reste aujourd’hui que le nom.

Ellen Johnson-Sirleaf
© AFP 2016 TONY KARUMBA

Les élites médiatiques occidentales ont beau aussi à parler de « pauvreté » et de « grande disparités sociales » en Guinée équatoriale, il reste néanmoins le pays avec le plus haut niveau de vie sur le continent africain, notamment en termes de salaires moyens. Y compris aujourd’hui, après la baisse des prix du pétrole, l’une des principales sources de revenus de ce pays. Et là, ce n’est pas moi qui le dit, mais bien la Banque mondiale (vous ne l’accuserez tout de même pas d’être pro-russe ou pro-Kremlin…): http://major-prepa.com/classements/salaires-moyens-du-monde/

Plus que cela, le leadership équato-guinéen s’est engagé depuis plusieurs années à investir dans le domaine social, notamment dans la construction de logements de qualité destinés aux plus défavorisés. Des réalisations qui d’ailleurs ont fait pas mal de jaloux au sein des pays voisins. D’ailleurs assez amusant aussi d’observer jusqu’à ce jour les commentaires positifs de ces mêmes journalistes du mainstream lorsqu’ils parlent d’élections dans d’autres pays africains, sous contrôle encore néocolonial, et où le niveau de vie est de plusieurs fois inférieur qu’en Guinée équatoriale.

La Guinée équatoriale investit aussi dans le domaine de la santé et ce n’est pas pour rien que nombre de citoyens d’autres pays de la région viennent se soigner à Malabo, la capitale du pays. C’est ce que d’ailleurs m’ont fait savoir plusieurs amis de pays d’Afrique centrale. Pourquoi donc ce pays la Guinée équatoriale, dont le revenu moyen par habitant dépasse celui de nombre de pays européens, dont ceux de l’UE, et qui investit beaucoup dans le social, pose-t-il tellement problème aux élites occidentales?

Pour une raison bien simple: car ayant assumé pleinement sa souveraineté, y compris sur ses ressources naturelles. Oui, les investisseurs étrangers, dont occidentaux, viennent massivement faire affaire dans ce pays. Mais dans les conditions du pays d’accueil et non pas de celles imposées depuis Washington, Paris, Londres ou Bruxelles. Plus encore, le pays se veut être porte-flambeau du panafricanisme renaissant et qui relève la tête, même si certains l’ont cru définitivement mort après la destruction de la Jamahiriya libyenne. 

Le grand souci donc pour ces « élites » occidentales que l’on connait si bien et leurs supplétifs, c’est que de moins en moins de personnes sont dupes de leurs manipulations, y compris au sein même de leurs propres sociétés (prenez une fois encore l’exemple néerlandais). Quant à la Guinée équatoriale, nous respecterons de toutes les manières le choix souverain de son peuple car à lui seul revient la décision du choix de son avenir. Comme d’ailleurs de tout autre peuple: africain ou autre.

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201604251024507660-guinee-equatoriale-presidentielle-occident/

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’idée de la démocratie souveraine attire

L’idée de la démocratie souveraine attire

La démocratie souveraine est une notion qui a été admise en Russie à partir du début des années 2000. A savoir un système qui se base sur des fondements démocratiques, tout en tenant compte des traditions et cultures du pays. A cette époque, cette notion n’a pas échappé à la règle des vives critiques du mainstream.

Mais tout change aujourd’hui. Et l’idée de la démocratie souveraine attira bien au-delà des frontières russes. En Amérique latine, plusieurs pays alliés de la Russie (du Brésil au Venezuela, de l’Argentine à la Bolivie, du Nicaragua à l’Equateur), partagent cette notion. Autre exemple, l’Inde, membre de l’alliance BRICS et grande puissance du continent asiatique, est considérée à juste titre comme la plus grande démocratie du monde. Et sa notion de la démocratie peut être aussi placée dans la notion de souveraineté, dans le sens que le modèle indien n’est pas calqué sur ceux qui souhaitent ardemment que cela soit le cas, à savoir les pays occidentaux, dont les élites considèrent que seule leur « vision des choses » est la bonne. A tort pour eux.

Autre membre des BRICS et leader du continent africain, la République d’Afrique du Sud, s’inscrit lui aussi parfaitement dans cette lignée: depuis la fin du régime raciste d’apartheid, longtemps soutenu par les Occidentaux, l’Afrique du Sud a pris le cap sur un régime démocratique et qui respecte les traditions nationales du pays. En parlant de l’Afrique, une nouvelle notion commence à voir le jour, celle de l’Africratie. Une approche nouvelle, développée par l’activiste politique souverainiste et panafricaniste camerounais Thierry Mbepgue, que nous avons déjà interviewé sur Sputnik.

Les principes fondateurs de cette idéologie se concentrent eux aussi sur la démocratie comme base pour toute société africaine et avec la souveraineté nationale comme une notion tout aussi inaliénable. Ajoutée à cela une vive opposition aux interventions extérieures dans les affaires internes des Etats africains (on comprend qui est visé). Nous en aurons peut-être d’ailleurs l’occasion d’en discuter plus longuement dans nos interviews futures.

En tout cas et ce qui est certain, c’est que la multipolarité est bien là. Et commence activement à prendre place dans la tête des gens, quelle que soit leur origine culturelle, ethnique ou religieuse. Et certaines « élites » ont beau à continuer à tenter de donner leurs bonnes « leçons » dans ce domaine, une grande partie de l’humanité ne le voit plus sous cet œil. Heureusement dirons-nous.

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20151026/1019089821/russie-democratie.html

Mikhail Gamandiy-Egorov

« L’Afrique se doit d’être respectée ». Entretien avec Thierry Mbepgue

« L’Afrique se doit d’être respectée ». Entretien avec Thierry Mbepgue

Dans le cadre de nos articles consacrés au continent africain et au panafricanisme, nous avons le plaisir aujourd’hui de nous entretenir avec Thierry Mbepgue, président fondateur du Mouvement Africain pour la Libération du Continent (MALCON).

Mikhail Gamandiy-Egorov, La Voix de la Russie : M. Mbepgue, bonjour ! Pourriez-vous vous présenter brièvement ?

Thierry Mbepgue : Bonjour M. Gamandiy-Egorov ! Je suis un patriote et souverainiste camerounais. Etant président fondateur du Mouvement Africain pour la Libération du Continent (MALCON), je milite également au sein du Réseau Mondial des Défenseurs de la Cause Africaine (RMDCA), où j’occupe le poste de Secrétaire général adjoint. Par ailleurs, je suis également auteur de l’ouvrage « Le chemin de la liberté » dans lequel je dénonce l’impérialisme occidental en Afrique.

LVdlR : Vous dirigez un mouvement politique, en l’occurrence le Mouvement Africain pour la Libération du Continent. Quelles sont les idées et les principes fondateurs de votre mouvement ?

T.M. : Unité, liberté, démocratie. Nous sommes pour une Afrique libre et souveraine. Le MALCON lutte pour non seulement redonner le pouvoir au peuple en tant qu’expression de la souveraineté populaire, en proposant des solutions concrètes, mais également afin de résoudre les défis auxquels les populations et nations sont ou seront confrontées. De même que faire comprendre aux populations africaines la nécessité de mettre sur pied une nouvelle forme de coopération qui va impliquer le respect de la personne humaine et la souveraineté des pays du continent africain. La nature des relations internationales en l’état actuel est la cause de tout le désordre que nous vivons en Afrique.

LVdlR : L’Afrique fait l’objet d’incessantes interventions occidentales. La Côte d’Ivoire, la Libye, le Mali, la République centrafricaine et d’autres pays en sont les exemples les plus récents. En ce qui concerne votre pays, le Cameroun, quelle est la situation actuelle au niveau de son indépendance et de sa souveraineté ?

T.M. : Avant de répondre à cette question, je vais attirer votre attention sur le fait que les pays que vous avez cité ont un point en commun et ce point est « la France ». L’armée française est intervenue en toute illégalité dans un pays indépendant et souverain comme la Côte d’Ivoire, au point de bombarder pendant des jours et des nuits la présidence de la république avant de capturer ensuite son président, Laurent Gbagbo, qui est injustement détenu à La Haye aujourd’hui. Je me demande toujours pourquoi et en tant que qui la France doit avoir le droit de vie ou de mort sur les différents peuples africains ? La France sous Nicolas Sarkozy avait pris la tête d’un groupe de pays qui se fait appeler dorénavant « communauté internationale » pour envahir la Libye et assassiner ensuite son leader, le colonel Kadhafi. La même France encore jouera les pompiers pyromanes au Mali et en République Centrafricaine. Voila pourquoi je vous disais tout à l’heure qu’il était très important pour nous Africains de mettre sur pied une nouvelle forme de coopération qui va impliquer le respect de la personne humaine et la souveraineté des Etats africains.

En ce qui concerne mon pays le Cameroun, sachez que son indépendance et sa souveraineté sont menacés par la même hyène qui avait mis le feu en Côte d’Ivoire, en Libye, au Mali et en RCA depuis que le président a décidé de regarder vers la Russie et la Chine. Les stratégies sont les mêmes : semer le chaos à l’intérieur pour intervenir. Brûler pour venir en pompier nécessite malheureusement la coopération des personnes au Cameroun capables d’accepter de jouer ce rôle, ce que l’impérialiste a du mal à trouver. L’impérialiste a essayé hier d’instrumentaliser les rebelles centrafricains pour attaquer le Cameroun, d’où de nombreuses incursions de la Seleka dans nos frontières de l’Est. Aujourd’hui encore, il essaie d’utiliser désespérément Boko Haram pour cette misérable tâche qui selon leur plan va entrainer une intervention occidentale dans le nord du Cameroun, sous le fallacieux prétexte de lutte contre le terrorisme international. Tout le peuple camerounais est conscient de ce qui se passe et est prêt à faire face à tout ce qui adviendra.

LVdlR : Quelle vision avez-vous des perspectives des relations extérieures du Cameroun et de l’Afrique en général ?

T.M. : Les relations extérieures en l’état actuel sont contreproductives pour le continent africain. Et tant que celles-ci ne seront pas revues dès maintenant, ne comptez pas non plus qu’elles s’améliorent dans le futur. Il faut dans l’urgence faire comprendre aux colonisateurs qu’ils doivent oublier leur passé de colons, qu’ils doivent prendre la posture des pays amis qui n’ont pas le droit de s’immiscer dans les affaires internes des autres pays.

LVdlR : L’actualité récente est notamment dominée par ce qui se passe au Nigéria voisin, notamment à travers les actes de l’organisation terroriste Boko Haram, que vous avez mentionné. On entend effectivement et déjà parler des répercussions sur le Cameroun, notamment au niveau des régions frontalières. Qu’en est-il ? Que représente Boko Haram selon vous ?

T.M. : Boko Haram est-il seulement un groupe terroriste ? Pas selon moi. Observez le comportement des autres groupes terroristes dans le monde, faites la comparaison avec Boko Haram et vous comprendrez qu’il y a une différence entre un terroriste et une personne mandatée pour perpétrer des actes terroristes afin de faire plier une autre personne dans la prise d’une décision capitale. Donc pour moi, cette secte est un groupuscule de bandits de grand chemin qui de part ses agissements a démontré qu’il opère pour le compte d’une ou plusieurs puissances. Mais laquelle ? Certainement celle à qui profitent ces nombreuses incursions dans la partie nord du Cameroun. Tout ces incursions dans le nord de mon pays ne vise qu’a rendre cette zone infréquentable, à traumatiser le peuple et le pousser à mettre la pression sur le gouvernement qui face à cela se trouvera dans l’obligation d’accepter la proposition d’aide pour une intervention militaire que la France lui fait. Que ces puissances qui ont demandé et obtenu un dialogue entre le gouvernement nigérian et cette secte vous disent pourquoi ils ont déclenché la campagne de médiatisation de Boko Haram après la capture des 200 filles au Nigeria, alors que tout pouvait se faire en toute discrétion comme les Occidentaux ont l’habitude de le faire ailleurs ? Que l’ONU vous dise pourquoi ce n’est que maintenant qu’elle reconnait Boko Haram comme une organisation terroriste alors que celle-ci opère dans le nord du Nigeria depuis 2002 ?

LVdlR : Quel espoir avez-vous pour le futur de votre pays et de votre continent ?

T.M. : La diversification constatée au niveau de la coopération entre le Cameroun et l’extérieur représente un espoir pour le développement de mon pays, car aucune puissance ne peut se targuer dorénavant d’avoir le monopole des richesses du Cameroun. La non présence militaire française au Cameroun constitue véritablement une source d’espoir pour le peuple que nous sommes car c’est cette présence qui a toujours été la cause des coups d’Etat à répétition et des rebellions dans les pays d’Afrique. Et vous savez comme moi qu’un pays en crise est un pays sans repère, sans futur. Je voudrais cependant profiter de cette occasion pour rappeler à mes frères camerounais que c’est dans ces conditions de paix et de non ingérence extérieure qu’un peuple peut régler ses comptes avec ses dirigeants, peut lutter contre la corruption ou même exiger le départ d’un dirigeant véreux. Le réveil de l’Afrique fait trembler des puissants de ce monde et c’est un signe annonciateur d’une Afrique nouvelle qui se pointe à l’horizon. Jetez votre regard vers l’horizon et vous verrez un continent africain libre et indépendant, un continent où tous les enfants d’Afrique parlent d’une même voix. Un continent en paix, sans guerre, ni rébellion armée. Un continent où tous les enfants d’Afrique se sont levés car ayant compris enfin qu’ils sont faits pour vivre ensemble, un continent où tous les hommes respecteront la dignité de la personne humaine.

LVdlR : Mis à part les relations très importantes entre l’Afrique et la Chine, que pensez-vous des perspectives de développement accéléré des relations entre l’Afrique et les autres pays des BRICS, dont la Russie ?

T.M. : Les Africains veulent être respectés, ils veulent traiter avec des pays qui respectent la personne humaine et non des pays voyous qui n’ont pour seule raison de traiter avec vous que le pillage de vos ressources. Les Africains veulent traiter avec des pays qui se soucient de leur développement et non des pays qui constituent un frein à leurs développements. Et je crois que la Russie et la Chine font partir des pays qui peuvent aider l’Afrique à se développer tant sur le plan militaire que sur le plan économique. La Russie est devenue le pays sur lequel les Africains doivent s’accrocher pour éviter cette maladie qui les ronge depuis plus de 60 années maintenant. Tous les pays africains ne rêvent aujourd’hui que d’atteindre l’émergence afin d’intégrer les BRICS parce que certainement c’est par là que se trouve leur salut. L’avenir nous situera.

LVdlR : M. Mbepgue, je vous remercie d’avoir répondu à nos questions !

T.M. : C’est moi qui vous remercie pour cette marque de considération et souhaite beaucoup de réussites à votre média. Je souhaite que vous continuiez d’être le grand média qui rétablisse la vérité sur les nombreux mensonges sur l’Afrique.

http://french.ruvr.ru/2014_06_04/L-Afrique-se-doit-d-etre-respectee-Entretien-avec-Thierry-Mbepgue-8624/

Mikhail Gamandiy-Egorov