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Centrafrique: les responsabilités de chacun

Le 27 décembre doivent avoir lieu les élections présidentielles en République centrafricaine. Un enjeu de taille pour un pays qui a commencé à sortir du chaos et des violences sans fin. Face aux nouvelles tentatives de déstabilisation visant le pays, il est aujourd’hui important de faire quelques rappels.

Six groupes armés (MPC, 3R, FPRC, UPC, anti-balaka aile Mokom, anti-balaka aile Ndomaté) ont signé le 15 décembre une déclaration commune dénonçant l’accord de paix en vigueur, à savoir l’Accord de Khartoum, négocié dans la capitale soudanaise et signé à Bangui le 6 février 2019 entre le gouvernement centrafricain et quatorze groupes armés. Ils réclament des «concertations» avec le président en exercice Faustin-Archange Touadéra, et ce «avant les élections présidentielles». A défaut de quoi, ils menacent de reprendre à grande échelle les combats. Des mouvements de ces groupes ont d’ailleurs été observés à certains endroits du pays, au moment où la situation dans la capitale Bangui reste calme.

Selon le gouvernement de la RCA, l’ex-président François Bozizé, soutenu par Paris, auteur du coup d’Etat en 2003, ayant été par ailleurs visé par un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité et incitation au génocide, est à la tête de ce mouvement anti-gouvernemental impliquant les groupes armés. Bien que dans le camp de Bozizé cette information n’a pas été encore confirmée, le fait est que selon nombre de sources sur le terrain c’est effectivement ce dernier qui participe à la déstabilisation de son propre pays.

Maintenant en parlant de perspectives, il est important de remettre à l’ordre du jour plusieurs points, ainsi que les responsabilités de chacun. Tout d’abord, le timing. Comme par hasard, c’est pratiquement à la veille des élections que le pays qui ait réussi à retrouver une stabilité relative et une paix assez globale sur son territoire – voit l’annonce de ces nouvelles menaces de groupes armés. Peut-être que justement les initiateurs de ces menaces et leurs parrains doutent fortement des capacités à convaincre les Centrafricains par le programme électoral et les idées de ceux que ces initiateurs et parrains soutiennent?

L’autre point qui mérite également une attention particulière concerne quant à lui l’immobilisme de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique). Ayant sur place plus de 10 000 soldats impliqués, la structure onusienne se limite à émettre des déclarations et des communiqués appelant à faire cesser les violences, sans pour autant prendre d’actions vraiment concrètes sur le terrain.

En ce qui concerne la capacité défensive des Forces armées centrafricaines (FACA), bien que cette capacité ait sérieusement augmenté au cours des dernières années, notamment à travers des livraisons d’armes de la part de la Russie et des formations en faveur des forces de défense assurées par des instructeurs russes, le problème de l’embargo sur les armes à destination de la RCA empêche toujours un plein renforcement des forces armées nationales. Les quelques allègements de l’embargo au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU ont permis, notamment à travers l’implication de la Russie, d’augmenter considérablement les capacités défensives des FACA, mais seule une levée totale dudit embargo permettrait aux forces gouvernementales d’atteindre le niveau nécessaire en matière de défense d’un pays souverain. Chose à laquelle reste opposée la France et ses autres alliés occidentaux.

Justement, en parlant maintenant de la France et de son implication dans la situation en RCA – un point qui soulève de nombreuses questions est comment se fait-il que plusieurs pays voisins de la Centrafrique soient surarmés tout en n’étant aucunement des producteurs d’armes? Autre fait majeur: nombre de ces pays sont proches de l’élite élyséenne. Enfin ces armes finissent dans les mains des groupes armés présents en RCA. Qui menacent la sécurité des civils et de l’autorité de l’Etat.

Un autre aspect et non des moindres concerne quant à lui la trahison de certains fonctionnaires étatiques, y compris sur le plan sécuritaire. Manque de patriotisme, manipulation par les instigateurs de la nouvelle phase de déstabilisation – la nuisance pour la sécurité intérieure demeure évidente.

Maintenant en ce qui concerne le rôle particulier de l’ex-président François Bozizé dans cette énième tentative de déstabilisation de la Centrafrique. Au-delà d’un manque également évident de patriotisme de la part de ce dernier, dénigrant les changements positifs en termes de paix, de sécurité et de développement observés durant la présidence de Faustin-Archange Touadéra – arrivé au pouvoir dans un cadre démocratique, ayant misé dès sa prise de fonction à chercher la paix pour son peuple et à diversifier les partenariats extérieurs – cela confirme deux choses relativement simples. La première étant que ses ambitions personnelles sont placées largement au-dessus des intérêts et des aspirations du peuple centrafricain. Un peuple dont il prétend défendre les attentes. La deuxième est que ces ambitions égoïstes servent clairement les intérêts de ses soutiens extérieurs, notamment extra-africains.

Il en va de même de l’opposition dans son ensemble, notamment celle qui forme une coalition avec Bozizé, en fermant les yeux sur les accusations de crimes de guerre auxquelles il est lié. Préférant former une alliance dans un but purement opportuniste, là aussi en coordination probable avec des puissances occidentales pour qui la paix en RCA est tout sauf une priorité.

Mais malgré cette nouvelle tentative de déstabiliser un pays qui sort progressivement d’une longue crise de violences, et qui commence à retrouver une paix globale et un début de réel développement dans un cadre souverain et panafricaniste, une grande partie des citoyens restent mobilisés pour la défense de la démocratie et de la souveraineté nationale.

Pour Sylvie Baïpo-Temon, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, contactée par Observateur Continental, l’heure est à l’unité. Elle demande en ce sens aux citoyens centrafricains à ne pas se laisser manipuler, à prendre part massivement au vote lors des élections et à faire entendre leur voix dans un cadre démocratique. Elle appelle également la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour apporter une contribution réelle et sincère afin que la République centrafricaine retrouve définitivement la paix qu’elle a déjà commencé à retrouver au cours de ces quelques dernières années.

Mikhail Gamandiy-Egorov

https://t.me/observateur_continental/693

Elections en Gagaouzie : la région à majorité turcophone choisit de nouveau la Russie et s’éloigne largement de l’UE

Gagaouzie

Une nouvelle que les médias du mainstream ont vraisemblablement encore préféré éviter. En effet, très peu de médias occidentaux ont abordé les toutes récentes élections de gouverneur (« Başcan ») en Gagaouzie, région autonome au sein de la République de Moldavie.

Et pour cause, encore une gifle porté aux intérêts bruxellois (et donc à ceux de Washington) et de nouveau un vouloir-vivre ensemble avec la Russie simplement évident.L’élection a été remportée par Irina Vlakh, candidate pro-russe, avec 51,01% des voix. Une victoire dès le premier tour. A noter aussi que mis à part Irina Vlakh, grand nombre d’autres candidats ayant participé à l’élection, étaient eux-aussi ouvertement pour l’intégration économique avec la Russie. Le candidat soutenu par l’alliance pro-UE de Kichinev (la capitale moldave), Nikolay Dudoglo, n’a obtenu que 19,05% des voix, même si ce dernier insistait que lui aussi est « un ami de la Russie »…

Irina Vlakh sera par ailleurs la première femme à diriger la région. Ses priorités sont le renforcement des liens économiques et politiques avec la Fédération de Russie. Une notion que la très grande majorité des Gagaouzes partagent. Peuple turcophone très majoritairement chrétien, les Gagaouzes étaient très largement opposés à l’éclatement de l’URSS, mais à cette époque la voix des populations comptaient malheureusement peu. Depuis les Gagaouzes ont maintes fois exprimé leur désir de se rapprocher de la Russie. En février de l’année dernière, la population locale état invité à participer au référendum pour répondre à deux questions: la première: « Désirez-vous que la Gagaouzie rejoigne l’Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan? ». La seconde: « Etes-vous pour l’autodétermination de la Gagaouzie dans le cas où la Moldavie perdrait son indépendance? » (En cas d’un scénario de réunification avec la Roumanie, un projet de longue date des nationalistes roumains et de leurs mentors de l’OTAN).

Les Gagaouzes avaient alors dans l’écrasante majorité (plus de 95%) voté pour l’Union douanière (et donc contre l’Union européenne), ainsi qu’en faveur de l’autodétermination en cas de radicalisation du nationalisme roumain. Une chose donc devient très claire. Le projet nommé « UE » n’attire pas aujourd’hui. Les contes romantiques de l’Europe bruxelloise ne peuvent plus cacher la triste réalité. Celle d’une partie de l’Europe (celle de Bruxelles) complètement vassalisée aux USA.Dans le cas de la Moldavie, il s’agit d’un cas très sérieux, et les élites occidentales le savent parfaitement. Tout d’abord il y a déjà depuis plus de 24 ans une autre Moldavie qui vit parallèlement: la République moldave du Dniestr (PMR) ayant fait sécession de Kichinev durant la période d’éclatement de l’Union soviétique et qui est depuis un Etat indépendant de fait. Sa capitale est Tiraspol. Malgré toutes les tentatives de Kichinev et des élites occidentales d’isoler la PMR, notamment par des mesures économiques (les sanctions on connait), cet Etat vit mieux économiquement parlant que la Moldavie de Kichinev.

D’autre part et il ne faut pas l’oublier, à Kichinev même, un bien grand nombre de voix s’élèvent contre l’intégration atlantiste et en faveur de l’intégration eurasiatique, avec la Russie. Les médias occidentaux ont là aussi essayé de ne pas trop se focaliser sur le sujet des dernières élections législatives moldaves, qui se sont déroulés en novembre dernier. La raison est simple. Le parti qui est arrivé en tête de ces législatives n’est autre que le Parti socialiste de Moldavie, ouvertement pro-russe. Sa priorité est l’intégration avec la Russie et l’Union économique eurasiatique et l’annulation de l’accord d’association avec l’UE. A noter qu’un autre parti favorable à la Russie, le Parti communiste moldave, est arrivé lui troisième de ces élections législatives.Pour conclure donc, Bruxelles (et Washington aussi puisque c’est de lui qu’il s’agit en premier lieu), doivent se rendre à l’évidence que leurs « projets » n’attirent pas. Dans le cas moldave, cela est évident. La République moldave du Dniestr sécessionniste en 1991 vit mieux que la Moldavie version Kichinev, et ce malgré l’embargo et les sanctions la visant. La Gagaouzie turcophone a fait son choix elle aussi: celui de la Russie et de l’Union eurasiatique. Et à Kichinev même, la coalition pro-occidentale est très fragile et perd chaque jour qui passe le soutien des citoyens moldaves. Dans cette situation et surtout au vu des événements dans l’Ukraine voisine, la Moldavie devra trouver la voie qui lui convient. Et cette voie, ce n’est certainement pas Bruxelles.

A noter d’ailleurs, que la Turquie a salué tout comme la Russie l’élection d’Irina Vlakh. Evidemment Ankara entend jouer de son influence au sein d’une entité turcophone mais c’est aussi un nouvel exemple de la politique turque qui défend avant tout ses intérêts et non pas ceux de Washington et de l’OTAN. A la très grande différence des élites politiques bruxelloises.Quant à l’espace eurasiatique, j’avais déjà dit précédemment que personne ne pourra stopper le processus des retrouvailles observées dans ce qu’on appelle l’ex-URSS. Depuis l’éclatement du projet soviétique et après l’échec des expériences libérales pro-occidentales, les peuples cherchent à se rapprocher de nouveau afin de créer une union capable de défendre leurs intérêts légitimes. L’Union économique eurasiatique et bientôt l’Union eurasiatique tout court représentent cette aspiration. Avec la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Arménie, le Kirghizistan, le Tadjikistan, on est vraisemblablement qu’au début du processus. Peu importe, que Mme Clinton & Co. n’apprécient pas.

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150325/1015336624.html#ixzz3VQyrQALz

Mikhail Gamandiy-Egorov

Elections à Novorossia : Entretien avec Fabrice Beaur, observateur français (Partie 2)

Elections à Novorossia : Entretien avec Fabrice Beaur, observateur français (Partie 2)

LVdlR : Savez-vous que les autorités putschistes de Kiev ont déclaré que tous les observateurs internationaux ayant participé à l’observation du scrutin dans le Donbass, y compris européens de l’UE et nord-américains, allaient être déclarés persona non-grata en Ukraine ? Que pensez-vous de cela ?

Fabrice Beaur : J’hésite entre indifférence et mépris. Les observateurs internationaux qui ont participé à la mission de monitoring du référendum de Crimée et de Sébastopol, organisée déjà par EODE en mars 2014, sont déjà persona non-grata en Ukraine et ceci dès la veille du référendum de mars.

La vérité, c’est que Kiev a peur de la démocratie de l’Est. Kiev a peur que la révolution orange 2.0 du Maïdan devienne une réalité populaire et se retourne cette fois-ci contre le pouvoir bandéro-oligarchique. Celui des néofascistes et des oligarques ukrainiens.

LVdlR : Mis à part l’observation lors de ces élections, avez-vous eu l’occasion de discuter avec les habitants du Donbass ? Si oui, quels points essentiels en avez-vous retenus ?

Fabrice Beaur : Les standards d’EODE pour le monitoring des élections comprennent également une partie de prise de contact direct avec les électeurs, les candidats et les formations politiques. Que serait un processus électoral sans les électeurs ? Là aussi, c’est une chose qui nous différencie d’avec l’OSCE, plus habituée aux réceptions petits-fours, aux conférences de presse convenues et à la tournée des grands ducs dans les bars, qu’au travail sur le terrain jusque dans les petits bureaux de vote bien loin du confort des hôtels 4 ou 5 étoiles.

C’est la raison pour laquelle lors des élections russes de 2011 et 2012, des observateurs d’EODE, comme Luc Michel et moi-même, sommes allés où l’OSCE et ses épigones n’ont jamais été : Novossibirsk (vol de nuit et moins 50°), Kemerovo, Astrakhan, Iles du Delta gelé de la Volga, Extrême-Orient russe (à la frontière chinoise), etc…

J’ai donc discuté avec des électeurs devant tous les bureaux de vote que j’ai visité. J’ai pu constater que le peuple du Donbass a un haut degré de conscience politique. Bien supérieur à celle des masses ouest-européennes.

Les gens là-bas comprennent parfaitement les enjeux géopolitiques du conflit qui les touche dans leur chair et dans leur sang. Il n’y a aucune haine contre le peuple ukrainien, aucune. Je n’ai pas rencontré une seule personne qui ait exprimé cela. C’est bel et bien aux politiciens de Kiev que les Novorossiens en veulent. L’ennemi américain est clairement montré du doigt dans son soutien aux forces bandéristes qui les bombardent et qui tuent tous les jours des civils.

Je me souviens plus particulièrement d’un homme qui à ma question « pensez-vous que la négociation soit encore possible avec Kiev ? » m’a répondu : « Kiev ? Je ne veux plus en entendre parler. Ils nous bombardent. Ils nous tuent tous les jours. Femmes, enfants, retraités, cela ne fait aucune différence pour ces gens-là. Nous sommes des « terroristes » pour eux. Moi terroriste ? Est-ce qu’un terroriste les aurait nourris comme je l’ai fait lors des premiers jours quand arrivant dans le Donbass ils n’avaient pas d’eau et encore moins de nourriture ? En remerciement, ce fut une semaine plus tard des tirs pendant une semaine sur notre ville. Alors Kiev ce n’est plus mon affaire ».

Et combien de fois ai-je entendu pendant mon séjour autant la veille des élections, que le jour même, ou le lendemain lors de mes différents déplacements, la déclaration suivante : « Ici, Bandera n’est pas notre héros et ne le sera jamais ! »

LVdlR : La démocratie a-t-elle triomphé dans le Donbass ? Comment voyez-vous l’avenir du Donbass qui était le poumon industriel et économique de l’ex-Etat ukrainien ? Plus globalement, comment voyez-vous l’avenir de Novorossia ?

Fabrice Beaur : Ces élections sont un pas en avant… irréversible ! Elles ont donné un cadre autant légitime que légal au pouvoir populaire en place à Donetsk et Lougansk. La période de la rébellion est terminée. Nous venons d’assister à la naissance officielle de deux Etats avec toutes leurs institutions dont la légitimité ne peut être contestée de part du parfait déroulement des élections.

Le président de la CEC de la DNR l’a bien exprimé. Les élections présidentielles et législatives dans la République populaire de Donetsk (DNR) ont « définitivement consacré la séparation du Donbass de l’Ukraine », c’est ce qu’a déclaré le chef de la Commission électorale centrale (CEC) de la DNR Roman Liaguine lors d’un point de presse à Donetsk. « Les élections se sont déroulées légitimement et sans aucun incident capable d’en influencer les résultats. Actuellement, nous disposons d’un pouvoir légitime. Le Donbass ne fait plus partie de l’Ukraine, que cela plaise aux autres ou non ». C’était sa conclusion.

Et vous faites bien de faire remarquer que le Donbass est essentiel pour l’Ukraine. La perte pour Kiev n’est pas immense, c’est une catastrophe. Car sans les industries du Donbass, l’Etat ukrainien n’est plus viable. C’est le Donbass qui remplissait les caisses de l’Etat ukrainien.

C’est également un coup porté aux oligarques mafieux qui sont la base du pouvoir de la junte de Kiev. La peur obsessionnelle de la clique au pouvoir à Kiev, c’est de voir le soulèvement populaire se répandre aux autres régions de l’Est et du Sud. Car la Novorossia, ce n’est pas que Donetsk ou Lougansk mais un projet qui concerne aussi sept autres républiques populaires jusqu’à la frontière roumaine, jusqu’à la Priednestrovié pro-russe.

Au Donbass comme en Crimée, ce sont des peuples qui contestent le Nouvel ordre mondial américain. Il n’y a que ceux qui ne comprennent pas le « monde russe » pour croire qu’il est possible de revenir en arrière. Le sang à coulé comme Kiev l’a voulu ! L’Ukraine est morte. C’était déjà ma conviction depuis le massacre fasciste d’Odessa. Kiev a perdu les cœurs dans le Donbass. Car les âmes ont toujours été russes et rien d’autres depuis que cette terre a été reconquise hier par l’Empire russe de la Grande Catherine.

Alors quel avenir ? Impossible de prédire. Bien heureux qui pourra prédire ce que vont donner les événements futurs. Ce qui est sûr, c’est que je ne crois pas en des négociations avec Kiev. Le parti de la guerre a gagné à Kiev. La CIA aux commandes, l’auto-intoxication de la junte et la folie semblent avoir emporté la partie à Kiev.

Lors de mes rencontres avec différents officiels de la République populaire de Donetsk, dont le Premier ministre de la DNR Aleksandr Zakhartchenko, élu président dimanche, j’ai toujours entendu que bien que donnant sa chance à la paix, la DNR comme la LNR ne croyaient pas que Kiev soit de bonne volonté. Ils attendent tous la nouvelle offensive générale de Kiev. Et se disent prêt ! Bien qu’en infériorité matérielle (Kiev a trois fois plus d’artillerie, une aviation et encore de nombreux blindés), ils ont confiance. Si la démoralisation est une plaie dans le camp d’en face, cela est totalement différent dans les rangs de l’Armée du Donbass. « Nous savons pourquoi nous nous battons. Pour notre terre ! Pour nos maisons ! Pour nos familles ! Pour nos camarades tombés face au fascisme ukrainien ! », affirment-ils tous…

LVdlR : Votre ONG EODE (Eurasian Observatory for Democracy & Elections) fait l’objet, suite à votre mission, d’une campagne d’attaques haineuses et diffamatoires dans les médias occidentaux. Pourquoi cet acharnement contre EODE ?

Fabrice Beaur : Tout simplement parce que notre ONG EODE défie l’OSCE, l’OTAN, l’UE et Kiev directement.

Auparavant le monitoring des élections était leur chasse gardée. Ils remettaient les bons et les mauvais points selon leur agenda politique. Et surtout choisissaient seuls de valider ou non une élection ou un référendum en y envoyant une mission ou pas. Combien d’élections où l’OSCE donnait le pourcentage des « fraudes » la veille de l’élection ! Combien de rapports de mission déjà disponibles avant même le déplacement des observateurs de l’OSCE !

EODE et ses partenaires, car nous sommes un réseau international d’ONG, apportent ce qu’ils entendent refuser : la présence d’une mission internationale de monitoring qui valide, selon les propres critères de l’OSCE et sa méthodologie, une élection.

Pour cette mission au Donbass, on a déjà publié contre nous des dizaines d’articles diffamatoires et haineux, plein de mensonges. Nous en avions eu plus de 1800 en mars contre la mission internationale de monitoring du référendum en Crimée et à Sébastopol que nous avions organisée alors. Ce sont toujours les mêmes qui nous attaquent : des offices barbouzardes, les médias de l’OTAN, les réseaux Soros ou encore BHL et le journal du fils de l’oligarque Khodorkovski.

Les média-mensonges sont grossiers et repris sans contrôle par les médias de l’OTAN. Le plus flagrant est de traiter notre administrateur-général Luc Michel de « néonazi ». La fameuse reductio ad hitlerium qui est au parlementarisme occidental, le même qui soutient les néofascistes à Kiev et à Moscou. Le souci est que Luc Michel est le fondateur du Réseau antifasciste EUROPÄISCHER WIDERSTAND (Résistance européenne), au palmarès impressionnant en Belgique depuis vingt ans, où il a brisé les reins à l’extrême-droite francophone. Moi-même je suis aussi taxé de « néofasciste » (resic) alors qu’en 1998 je présentais une liste à Toulon à une élection partielle à l’intitulé sans équivoque : « PCN. Les jeunes contre Le Pen et pour l’interdiction du FN ». Curieux « néofascistes » qui n’ont aucune leçon à recevoir des antifascistes de salon au service des Etats et des services français et belges…

En plus des mensonges, des diffamations et des insultes qui révèlent le manque d’argument politique de ces gens-là, nous avons aussi eu le droit cette fois-ci à une avalanche de haine et de menaces.

Mais cela ne nous fera pas reculer. Tout au contraire. EODE entend bien participer à l’élaboration d’un monde multipolaire où les peuples pourront décider librement de leur destin politique sans interférences extérieures.

Nous sommes l’anti-OSCE et nous en sommes fiers. La prétention et l’arrogance des organismes de monitoring occidentaux qui entendent s’arroger le monopole de l’observation électorale est inacceptable et intolérable. Nous entendons bien aller partout en Eurasie et en Afrique (EODE a un réseau panafricain EODE AFRICA et a par exemple monitoré les sénatoriales 2013 au Cameroun) pour mener nos missions de monitoring électoral et d’expertise dans le cadre légal et le respect des Etats.

http://french.ruvr.ru/2014_11_13/Elections-a-Novorossia-Entretien-avec-Fabrice-Beaur-observateur-francais-Partie-2-3795/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Elections à Novorossia : entretien avec Fabrice Beaur, observateur français (Partie 1)

Elections à Novorossia : entretien avec Fabrice Beaur, observateur français (Partie 1)

Les élections législatives et présidentielles viennent d’avoir tout récemment lieu dans les ex-régions ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk, désormais Etats indépendants formant ensemble le projet de Novorossia (Nouvelle Russie).

Une cinquantaine d’observateurs internationaux étaient présents à ces élections qui ont confirmé la volonté massive des habitants de soutenir l’État de Novorossia. Parmi eux, plusieurs observateurs venus de France, dont Fabrice Beaur, observateur d’EODE (Eurasian Observatory for Democracy & Elections).

Notre entretien portera donc avec lui sur le déroulement de ces élections et sur le choix exprimé massivement par les habitants.

Mikhail Gamandiy-Egorov, La Voix de la Russie : Fabrice Beaur bonjour ! Vous avez dirigé une mission d’observation internationale lors de ces élections législatives et présidentielles à Novorossia auxquelles vous avez personnellement pris part. Racontez-nous !

Fabrice Beaur : Une fois de plus les organismes de monitoring occidentaux ont refusé d’envoyer une mission d’observation pour les élections présidentielles et législatives en DNR (Donetsk) et LNR (Lougansk), les deux républiques de Novorossia. Façon inélégante mais efficace de saboter ces élections en leur enlevant toute légitimité et en faisant peser le doute sur la transparence des opérations électorales.

Situation classique, déjà rencontrée en Pridnestrovié (la PMR, la soi-disant « Transnistrie » des médias roumains et de l’OTAN) – où en 2006, pour le Référendum d’autodétermination, EODE a organisé sa première mission, en Abkhazie, en Ossétie du Sud, au Nagorny-Karabakh. Tous théâtres où EODE est intervenue. Sans oublier le Référendum d’autodétermination de la Crimée et de Sébastopol, où EODE a organisé en mars dernier la Mission internationale de monitoring, avec ses 135 observateurs, et a donné une grande claque à l’OSCE…

Déjà la presse occidentale annonçait des élections illégitimes, avançant le critère, essentiel selon les standards de l’OSCE, de l’absence d’une mission de monitoring internationale.

Hélas pour cette manœuvre honteuse, les Occidentaux n’ont pas le monopole de l’observation électorale internationale.

Il existe des organisations indépendantes, non-alignées sur les institutions occidentales et atlantistes, comme notre ONG EODE. Les deux Commissions électorales centrales de DNR et LNR leur ont donc lancé au dernier moment des invitations pour organiser une mission d’observation. EODE, qui est une ONG transnationale, et ses partenaires polonais et allemands, y ont répondu favorablement. Sur place une seule mission a été constituée, avec 55 observateurs, venus de l’UE, de la CEI et même des USA, répartis en deux groupes, l’un pour Donetsk, l’autre pour Lougansk. Le tout dans le respect mutuel des appartenances de chacun, les observateurs allant des partis populistes de droite à la gauche nationale, en passant par quelques représentants de partis plus traditionnels.

J’ai pour ma part accompagné le groupe allant à Donetsk. Où j’ai pu rencontrer des représentants du gouvernement dès mon arrivée le samedi 1er novembre, notamment le Premier ministre, Alexandre Zakhartchenko, élu président dimanche, et le ministre de la Défense de la République populaire de Donetsk.

LVdlR : Dans quelles conditions se déroulait cette mission ?

Fabrice Beaur : Dans des conditions non habituelles ! J’ai déjà fait depuis 2006 diverses missions d’observation électorale, dont une à Kiev lors des dernières législatives d’octobre 2012, avant le coup d’État du 21 février dernier, mais jamais sous cette forme. Le samedi 1er novembre au matin des combats avaient encore lieu à l’aéroport de Donetsk et les provocations étaient également nombreuses sur plusieurs points du front. Nos déplacements étaient toujours sous escorte militaire. Nous devions constamment vérifier que la route était dégagée lorsque nous nous déplacions de villes en villages pour nos visites des bureaux de vote. La tension était palpable aux postes de contrôle, les fameux « Blo сk Post ».

Et je tiens ici à remercier une fois encore le professionnalisme de l’armée de la République populaire de Donetsk, qui a parfaitement dans des conditions difficiles permis le bon déroulement de cette mission.

LVdlR : Le taux de participation était impressionnant tenant compte de l’actualité. Donetsk et d’autres localités continuaient d’être bombardées par les forces ukrainiennes aux ordres de Kiev. Plusieurs messages de menaces avaient été d’ailleurs envoyés aux habitants qui « oseraient » aller prendre part au vote. Pourtant, on a vu de longues files d’attente dans les bureaux de vote et beaucoup de personnes ont même fait le déplacement des villes occupées par les bataillons punitifs kiéviens. Qu’est-ce que cela vous a inspiré ?

Fabrice Beaur : Les menaces de répression de la part de la Junte de Kiev étaient effectivement à prendre au sérieux. Car lorsqu’on sait que les premiers combats pour la « libération des territoires de l’Est occupés par les terroristes » (sic) selon la terminologie officielle de Kiev signifiaient et signifient encore bombardement des zones civiles. Enlèvement contre rançon, viols et assassinats des gens soupçonnés d’aider les milices populaires d’alors, on ne peut être qu’admiratif du courage de toutes ces babouchka et dedouchka, de toutes ces familles et ces jeunes, du peuple travailleur du Donbass qui dans les températures de l’hiver naissant sont allés voter avec détermination.

Le peuple a prouvé par cette mobilisation massive extraordinaire dans ces conditions de guerre son soutien entier aux dirigeants des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. L’appel au peuple depuis le début du processus de révolte contre le pouvoir bandériste et oligarchique de Kiev est à relever. Nous avons bien dès le premier jour de la révolte populaire, une forme de démocratie directe en œuvre. Nous sommes bien loin du parlementarisme et de ses petites combines. En DNR et en LNR, en territoire de Novorossia libéré, c’est bien le peuple qui vote, le peuple qui souffre et qui se bat contre Kiev et ses bataillons punitifs qui n’infligent que souffrance et destruction sur leur passage.

Et si nous devions faire une comparaison avec les pays de l’Union européenne, celle-ci ne serait pas flatteuse pour cette dernière. Dans cette Europe atlantiste, cette Europe américaine, l’abstention électorale est aujourd’hui massive. Le peuple déserte de plus en plus les institutions et rejette le système.

Dans le Donbass, sous les bombes, dans les multiples difficultés du quotidien, j’ai vu un peuple qui se lève encore et encore avec le même message de refus de la dictature kiévienne et des criminels bandéristes qui sèment destruction et mort au nom d’une Ukraine pure idéalisée qui n’a jamais existé que dans les fantasmes des nationalistes de Svoboda et autres extrémistes pro-occidentaux.

C’est un flagrant démenti aux mensonges des media de l’OTAN qui affirmaient du « peu d’intérêt de la population pour ces élections » (resic). Ce fut tout le contraire et même une surprise de par son ampleur pour les autorités des républiques populaires et pour tous les observateurs internationaux.

LVdlR : Globalement, en tant qu’observateur international, avez-vous été satisfait du déroulement de ces élections, ainsi que vos collègues ? On sait qu’il y a également eu des observateurs venus des USA et qui étaient impressionnés par la participation massive des habitants à ces élections.

Fabrice Beaur : Ces élections se sont tenues conformément à la législation des républiques populaires. Et le déroulement de celles-ci respecte les standards occidentaux et le cahier de charge classique de l’OSCE. Et il est honteux que l’OSCE, le parlement européen ou l’APCE ne se soient pas rendus sur place pour participer au monitoring électoral. Le président de la Commission électorale centrale de la DNR me disait pourtant qu’ils auraient « accepté de recevoir une telle délégation ». Honteux disais-je du fait que ces mêmes organisations ont participé aux élections bidons de Kiev une semaine auparavant.

Notre collègue américain, Frank Abernathy, Attorney US honoraire et observateur à Lougansk, déclarait en effet : « Je crois que les élections ont suivi les normes internationales des élections démocratiques. Je suis très impressionné par l’enthousiasme et la vigueur avec laquelle les gens se sont rendus aux urnes pour exprimer leur opinion ». Je partage bien entendu ses observations…

LVdlR : Les pays occidentaux, ou plutôt leurs oligarchies politiques, ont d’ores et déjà déclaré qu’ils ne reconnaîtraient pas la légitimité de ce scrutin. De même du côté du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon. Pourquoi selon vous ce refus de reconnaître la volonté démocratique d’une population martyrisée et pourquoi encore et toujours cette constance du deux poids deux mesures ?

Fabrice BEAUR : L’Occident est le royaume du double langage. Les élections dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk sont un défi à l’ordre occidental.

Nous avons à faire face à un refus du choix démocratique des peuples. Cela est caractéristique. Regardez le refus de l’idée même du référendum dans l’Union européenne : en Catalogne, à Venise et ailleurs … Rappelez-vous des résultats des référendums sur « la Constitution de l’UE » en Irlande, en France et aux Pays-Bas. Les peuples avaient dit Non à l’Europe atlantiste anti-démocratique. Le parlementarisme occidental avait alors passé outre à la volonté populaire clairement exprimée. Depuis, l’Occident a peur des élections plébiscitaires comme celles que nous venons de voir à Donetsk et Lougansk. Les Occidentaux refusent de reconnaître toutes les élections qui ne sont pas contrôlées par eux et dont les résultats ne suivent pas leurs directives.

Et dans la situation qui nous importe à l’heure actuelle, nous avons une belle démonstration du théâtre démocratique de ces organisations internationales et de ces pays, qui se pavanent revêtus du manteau des droits de l’homme à géométrie variable.

Selon l’ordre occidental, donc américain, il existe des peuples qui ont le droit de voter et d’autres non. Le droit de vote étant compris comme le fait d’avaliser les choix que le phare de la démocratie mondiale a auparavant fait pour eux dans sa grande « sagesse »./N

Suite dans la seconde partie de l’entretien.

http://french.ruvr.ru/2014_11_12/Elections-a-Novorossia-entretien-avec-Fabrice-Beaur-observateur-francais-Partie-1-5433/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Elections législatives à Novorossia : l’indépendance est une réalité

Elections législatives à Novorossia : l’indépendance est une réalité

Les élites politiques et médiatiques occidentales se doivent de comprendre plusieurs choses. La première, c’est que la volonté populaire ne peut pas être stoppée, et ce par qui que ce soit. La seconde, c’est que chaque peuple est souverain de son avenir. Les élections législatives dans les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ont été conformes à toutes les normes d’élections démocratiques. Que l’Occident politique refuse d’accepter la nouvelle donne en poursuivant son soutien actif à la junte néo-fasciste kiévienne, c’est son choix, qui ne fera que le discréditer encore plus. Novorossia, elle, est une réalité que tous devront de toute manière accepter.

A Donetsk, le Premier ministre en exercice de la République populaire de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a remporté les élections en obtenant plus de 70% des voix. La Commission électorale centrale (CEC) a annoncé, après avoir traité 100% des procès-verbaux, que 765 340 personnes lui avaient donné leur voix. La deuxième place revient au vice-président du parlement de Novorossia Alexandre Koffman, ayant obtenu 111 000 voix. 1,012 million de personnes ont pris part au scrutin. Le mouvement d’Alexandre Zakhartchenko, « La République de Donetsk », a obtenu plus de 60% des voix pour les mandats de députés du parlement de la république. A Lougansk, l’actuel chef de la République populaire de Lougansk, Igor Plotnitski, obtient lui 63,8% des suffrages. Son mouvement « La paix à Lougansk »a reçu 69,42% des voix.

Le taux de participation aux élections législatives dans le Donbass a dépassé les 70% et ce malgré toutes les tentatives des groupes extrémistes envoyés par Kiev de saboter ces élections. Cela n’a pas non plus empêché de très nombreuses personnes de faire de longs voyages, parfois de plus de 500 km, pour venir et faire entendre leur voix quant au futur de leur Etat, l’Etat de Novorossia. Grand nombre de personnes sont également venus des villes de Slaviansk et Kramatorsk, pour le moment occupées par les forces putschistes kiéviennes, afin de prendre part au vote et également soutenir le projet de Novorossia. De longues files d’attente étaient par ailleurs observées dans différents bureaux de vote. Une mobilisation donc sans précédent de la part de cette population qui n’a pas cédé aux menaces des néo-fascistes de Kiev pour venir voter afin de choisir son avenir et celui de ses enfants.

Des observateurs internationaux étaient également présents, venus de France, de Serbie, de République tchèque, de Grèce, de Russie, d’Abkhazie, d’Ossétie du Sud et même des Etats-Unis. Les observateurs ont exprimé leur satisfaction quant au déroulement du scrutin, d’importantes violations n’ont pas été observées et tous ont particulièrement noté le taux de participation très élevé de la part des électeurs. Ce taux ne peut par ailleurs qu’expliquer qu’une seule chose : la population de Novorossia prend très activement part au choix de son futur. N’est-ce pas cela le sens même de la démocratie (clin d’œil aux technocrates bruxellois) ?

Quant à la Russie, Moscou estime que les élections à Novorossia se sont déroulées d’une manière légitime. La Russie reconnait ces élections et respecte la volonté des habitants des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. C’est ce qu’indique la déclaration du ministère des Affaires étrangères de Russie. En outre, la déclaration souligne que les élections ont été bien organisées et ont eu lieu avec un taux de participation élevé.

Pour revenir à Novorossia, à Donetsk comme à Lougansk, le message était clair : le Donbass ne fait plus partie de l’Ukraine et n’en fera plus jamais partie. « Les élections dans la République populaire de Donetsk ont définitivement consacré la séparation du Donbass de l’Ukraine », a déclaré ce lundi le chef de la Commission électorale centrale (CEC) Roman Liaguine lors d’un point de presse à Donetsk. « Les élections se sont déroulées légitimement et sans aucun incident capable d’en influencer les résultats. Actuellement, nous disposons d’un pouvoir légitime. Le Donbass ne fait plus partie de l’Ukraine, n’en déplaise à certains », a également poursuivi Liaguine.

Même note d’optimisme de la part du chef de la République populaire de Lougansk qui en répondant aujourd’hui à la question de la reconnaissance internationale de ces élections, a été lui aussi plus que clair : « Nous attendons la reconnaissance de la Russie. C’est l’essentiel. Plus de 80% de notre économie est orientée vers la Fédération de Russie. Et nous pouvons proposer beaucoup plus encore ». Par rapport aux relations avec Kiev, Plotniski a affirmé qu’il était prêt au dialogue : « En tant que deux Etats voisins, il serait stupide de vivre constamment en état de guerre. Par ailleurs, s’ils finissent par s’excuser et se repentir pour leurs exactions commises à l’encontre de notre population, alors nous pourrons peut-être les pardonner, avec le temps ». Par rapport à la « position » des pays occidentaux, Igor Plotniski a rappelé à juste titre le sens même de la démocratie et du choix démocratique. « Les pays occidentaux nous envient compte tenu de la mobilisation de notre population lors de ces élections. Ils n’ont pas vu cela chez eux et il est peu probable qu’ils le verront un jour, lorsque des personnes sont prêtes à attendre parfois cinq heures dans le froid pour pouvoir exprimer leur volonté. Les gens savent pourquoi ils votent », a-t-il conclu. Quant à l’absence de reconnaissance de la part des élites occidentales, il ne pouvait certainement pas mieux dire : « S’ils ne nous reconnaissent pas, cela ne nous empêchera pas d’exister et d’aller de l’avant, bien au contraire. La reconnaissance ou non, cela est leur problème. D’autant plus que nous avons beaucoup de sympathie et de soutien de la part des populations d’Europe et d’ailleurs ».

Effectivement, Novorossia a fait une fois de plus son choix légitime. Le choix de la liberté et de l’indépendance. Compte tenu de la mobilisation, la population du Donbass a prouvé une fois encore qu’elle se reconnaissait totalement dans le projet de Novorossia et non pas dans l’Etat ukrainien. Et qu’elle était prête si nécessaire à tout moment pour défendre de nouveau son indépendance. C’est cela la nouvelle réalité. Vous pouvez bombarder, tuer, massacrer, mentir sans arrêt via vos instruments du mainstream, mais vous ne pourrez jamais casser la volonté d’un peuple digne et fier à arracher la vie qu’il désire. Certains refusent encore d’accepter la réalité du nouveau monde multipolaire. Mais ils devront malgré tout comprendre une chose : que ce monde multipolaire détruira peu à peu les restes du diktat criminel, néocolonial et mafieux des instigateurs de l’unipolarité. A ce titre, Novorossia constitue une étape clé pour la libération de la partie martyrisée de l’humanité. Il en sera ainsi !

http://french.ruvr.ru/2014_11_04/Elections-legislatives-a-Novorossia-l-independance-est-une-realite-8136/

Mikhail Gamandiy-Egorov