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Washington ne pourra rien opposer à Pékin et Moscou en Afrique

31.03.2023

Au moment des tensions sans précédent entre l’ordre multipolaire international et les nostalgiques de l’unipolarité, le continent africain confirme une fois de plus être l’endroit stratégique dans le cadre de cette opposition. Les récentes manœuvres washingtoniennes en vue de tenter à repositionner l’Occident sur la scène africaine, en s’opposant ouvertement à la Chine et à la Russie, n’y changeront vraisemblablement rien.

Pour comprendre les événements en cours sur le continent africain, y compris dans le cadre de l’affrontement stratégique entre les partisans résolus du monde multipolaire d’un côté et les vestiges de l’unipolarité de l’autre, il faut tout d’abord une fois de plus comprendre que si Washington, en qualité de maître incontesté de l’axe occidental otanesque, tente de prendre un nouvel leadership occidental en Afrique – c’est précisément en raison des échecs totalement évidents de ses sous-traitants, notamment l’Hexagone. Ce dernier faisant face à un effet domino en termes d’échecs répétés, qui n’est d’ailleurs plus à démontrer.

Parallèlement à cela, toutes les tentatives washingtoniennes et occidentales à faire intégrer les nations africaines dans la coalition anti-russe, prétextant l’interprétation purement occidentale des événements ukrainiens, se sont avérées être des échecs également. Tout comme de manière générale toutes les tentatives à nuire au développement des relations russo-africaines.

Dans le cas des relations entre l’Afrique et la Chine – les difficultés de l’axe occidental sont tout aussi prononcées, d’autant plus lorsqu’on sait que la Chine est de bien loin le principal partenaire économico-commercial des nations africaines, avec un volume des échanges de plusieurs fois supérieur à celui de Washington et de ses sous-traitants européens. Et face aux attaques étasuniennes à l’encontre du partenariat sino-africain, Pékin n’hésite plus à remettre fermement les pendules à l’heure vis-à-vis de l’adversaire washingtonien. De manière générale – personne ne pourra évincer la Chine de son interaction avec le continent africain. Absolument personne.

Un autre point très important, qu’Observateur Continental avait abordé dans le passé, plus exactement en juillet 2021 – celui de la complémentarité sino-russe en Afrique. Si à cette période, notre analyse allait pleinement en contradiction avec celle des principaux prétendus experts occidentaux, désormais ils ne font que constater, fort amèrement, cette réalité. Une réalité encore plus renforcée suite à la toute récente visite du président chinois Xi Jinping à Moscou.

Et là aussi c’est loin d’être tout. Washington a aujourd’hui de plus en plus peur de se retrouver isolé face aux initiatives de paix de Pékin, notamment sur le dossier ukrainien. Comme l’écrit Bloomberg – les Etats-Unis craignent qu’un monde fatigué de la guerre n’accepte la proposition de paix de la Chine sur l’Ukraine, jugée inacceptable par l’establishment étasunien. Et plus que cela – que Pékin puisse convaincre une large coalition de pays que c’est précisément Washington qui refuse la paix. Bien qu’il soit nécessaire d’ajouter que c’est déjà l’opinion de la grande partie des peuples du monde.

Et cela comme mentionné précédemment – alors que Washington n’arrive ni à convaincre les Etats africains à se détourner de leurs partenariats avec la Chine, ni à les faire joindre à l’axe de la haine otano-occidentale contre la Russie. En bref – des schémas que ni Washington, ni l’Occident politique dans son ensemble – ne sont en mesure de résoudre. Ni maintenant, ni par la suite.

Enfin et c’est peut-être même le point le plus important. Dans le cadre de l’affrontement de Washington avec Pékin et Moscou, qu’en est-il des Africains et de leurs opinions sur la question? Ici également et pour tout observateur qui connait réellement le continent africain, les sympathies sont très clairement en faveur des partisans de la multipolarité. Et les vaines tentatives washingtoniennes à tenter de se positionner en alternative à ses propres sous-traitants, dont Paris et Londres, ne trompent pratiquement personne à l’échelle africaine.

Certes, Washington et les quelques capitales européennes peuvent encore compter sur un groupe limité de citoyens africains achetés et dévoués à leurs donneurs d’ordre. Mais ces derniers ne peuvent absolument rien opposer de fiable, ni de fort, aux souverainistes et panafricanistes à l’échelle continentale, et même au sein de la diaspora africaine. C’est un fait. D’ailleurs leurs quelques sorties ne font que les ridiculiser eux-mêmes, ainsi que de créer un rejet encore plus puissant vis-à-vis des politiques occidentales.

Et lorsque nous prenons toutes ces données en compte, il devient assez clair que Washington ne sera aucunement en mesure de casser le rythme de la chute occidentale – aussi bien à l’échelle africaine, que plus globalement internationale. En ce qui concerne l’Afrique et comme nous l’avions plusieurs fois souligné dans le passé – le continent sera l’un des principaux pôles du monde multipolaire. D’ailleurs, le président russe l’avait récemment souligné lors de l’ouverture de la Conférence parlementaire internationale Afrique-Russie, dans la capitale russe.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Afrique: les USA tentent ouvertement de prendre le leadership occidental sur le continent

17.03.2023

Face aux multiples échecs des Occidentaux sur le continent africain, Paris en tête, l’establishment washingtonien tente par tous les moyens de maintenir l’influence occidentale en terre stratégique africaine. Et par la même occasion se bat pour réduire l’influence de Pékin et de Moscou sur le continent.

Les élites occidentales mettent le plein d’efforts en vue de tenter à se repositionner en Afrique. Si du côté de Paris et malgré toutes les tentatives récentes de sauver ce qui est encore possible à sauver, le constat va clairement dans le sens d’un échec évident, aujourd’hui le maître de l’axe occidental-otanesque en la qualité de Washington tente de son côté à prendre la relève et barrer la route à l’axe sino-russe et celui de la multipolarité.

Ainsi, le chef de la diplomatie US Blinken est de nouveau en tournée en Afrique. Il a visité d’abord l’Ethiopie, pays qui était pourtant encore récemment sous la déstabilisation ouverte et assumée de l’Occident, où il a annoncé «une nouvelle aide humanitaire» de 331 millions de dollars.

Le choix de l’Ethiopie n’étant pas un hasard car le pays est stratégique à plusieurs égards. Deuxième en termes démographique à l’échelle continentale africaine avec plus de 120 millions d’habitants, l’un des principaux partenaires de Pékin et de Moscou en Afrique, sans oublier que le siège de l’Union africaine se trouve précisément dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba.

Après l’Ethiopie, Blinken sera au Niger. Le choix du Niger n’est certainement pas un hasard non plus car Niamey étant toujours orienté sur l’axe occidental, notamment sur l’Hexagone, à l’heure du large rejet de ce dernier dans plusieurs pays africains.

Mais les relations politiques ne sont certainement pas la seule raison. Le pays riche en ressources naturelles, mais dont profite bien peu la population locale – fait partie des principaux fournisseurs de l’Europe en uranium naturel, avec le Kazakhstan et la Russie. A l’heure où les structures occidentales s’alarment que des pays comme la France restent dépendants dans le domaine nucléaire vis-à-vis de Moscou.

Perdre ainsi un autre allié qui est un fournisseur de taille d’une matière stratégique serait synonyme de catastrophe pour les Occidentaux, d’autant plus qu’ils savent parfaitement qu’une large partie de la société civile nigérienne partage les convictions panafricanistes et souverainistes de ses camarades maliens, burkinabés et d’autres populations africaines.

Et cela d’ailleurs confirme également les prévisions d’Observateur Continental que les ressources naturelles stratégiques représenteront la clé du monde multipolaire post-occidental. A l’heure où il est devenu totalement évident que malgré toutes les belles paroles de l’establishment occidental quant au succès des économies néolibérales – sans l’accès aux ressources naturelles des nations non-occidentales – cet Occident est bel et bien condamné soit à de bien grandes difficultés économiques et industrielles, soit à la catastrophe pure et simple.

Une autre option qui fait trembler à ce titre l’establishment occidental est celle lorsque les pays possédant justement ces ressources naturelles stratégiques, dont nombreux se trouvent précisément en Eurasie et en Afrique, imposeront leur propre mécanisme de régulation des prix sur le marché international, indépendamment des «centres» existant en Occident, ces derniers n’ayant par la même occasion aucun lien avec la propriété sur les dites ressources naturelles.

Il suffira après de créer les mécanismes nécessaires en vue de travailler conjointement pour les pays non-occidentaux sur la transformation des matières premières et c’est ainsi que les nouveaux rapports de force sur ce sujet d’importance effectivement stratégique s’imposeront.

Pour revenir donc à l’énième tournée de Blinken sur le continent africain, il serait aussi important de dire à quel point l’Afrique est importante pour les élites occidentales, qui se battent aujourd’hui de manière ouverte, et habituellement arrogante, pour sauver leurs fameux vestiges de l’unipolarité et écarter au plus tard possible leur chute déjà attendue. Mais bien que Washington tente de modifier les rapports de force sur le continent africain, à l’heure des échecs évidents de ses sous-traitants en la qualité des régimes européistes, il est peu probable que cela aura une influence notable sur la suite des événements.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Les BRICS dépassent le G7 et les nouvelles opportunités pour les pays du Sud

14.03.2023

Les principales puissances non-occidentales s’affirment de jour en jour, y compris économiquement. Et commencent à prendre progressivement le dessus sur le bloc occidental, ne faisant que confirmer les nombreuses prévisions des dernières années.

A l’issue de 2022, l’association des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a dépassé le club du G7 (composé des Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Allemagne, France, Italie, Japon) en termes de PIB combiné, écrit le portail indien The Eastern Herald. Ainsi, dans l’économie mondiale les BRICS avaient désormais une part de 31,5% contre 30,7% pour le G7.

Cette réalité confirme les nombreuses prévisions datant d’il y a plusieurs années et démontre que le bloc des BRICS pèse désormais pratiquement d’1/3 sur le PIB mondial. Et non plus d’1/4 comme cela était le cas dans un passé pas du tout lointain. Le tout à l’heure où les pays membres du bloc augmentent les actions en vue d’obtenir la pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux, comme Observateur Continental l’avait récemment rappelé

Une autre analyse intéressante vient quant à elle de l’hebdomadaire sud-africain Mail & Guardian qui soulève la question du comment les pays du Sud global peuvent échapper à la mainmise du dollar étasunien, écrit par Nontobeka Hlela, qui collabore avec l’Institut de recherche sociale Tricontinental et est détachée au bureau du conseiller à la sécurité nationale de l’Afrique du Sud en qualité de chercheuse.

L’analyste sud-africaine rappelle à juste titre que le dollar US depuis qu’il était devenu la monnaie de réserve internationale, cela a permis aux Etats-Unis de contrôler les marchés financiers et d’imprimer de l’argent comme bon leur semble. Cette réalité avait donné aux USA un pouvoir mondial extraordinaire et, avec la structure de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et du Conseil de sécurité des Nations unies, cela signifie que bien qu’il existe des Etats dits démocratiques, il n’existe en réalité pas de démocratie des Etats.

Toujours selon elle – au fil des années, on a souvent soutenu que la construction d’un monde plus équitable exige, entre autres mesures, la démocratisation du système financier mondial. Et à cet effet – cela nécessiterait, au même titre qu’avec d’autres mesures, de s’éloigner du dollar comme principale monnaie de réserve mondiale.

Il y a eu selon Nontobeka Hlela des propositions justement pour rompre avec l’emprise du dollar. Et ces projets visant à lutter contre cette emprise sur les économies des pays du Sud se trouvaient au cœur des motivations étasuniennes à chasser Saddam Hussein en Irak et Mouammar Kadhafi en Libye.

Aujourd’hui, de nouvelles tentatives visant à contourner le quasi-monopole du dollar en tant que principale monnaie du commerce international ont vu le jour. L’analyste sud-africaine cite la décision de l’Arabie saoudite d’accepter d’autres devises en échange de son pétrole – faisant référence au yuan chinois. Mais pour elle la question de l’abandon du dollar a été soudainement intensifiée par le conflit en Ukraine.

Rappelant que suite au gel des avoirs de la Russie par l’Occident et à son expulsion du système bancaire international SWIFT, Moscou a répondu en exigeant le paiement des livraisons de son gaz dans sa propre monnaie – le rouble russe. Cela a été une démonstration claire que le commerce international peut être effectué sans en dépendre du dollar étasunien. Toujours selon elle le développement rapide des possibilités de commerce international sans la médiation du dollar représente un moment important pour les pays du Sud global, qui se sont longtemps retrouvés considérés comme des Etats vassaux des Etats-Unis en particulier, et de l’Occident de manière générale.

Ces relations avec l’Occident sont d’ailleurs devenues si grossières que, comme nous l’avons vu récemment en Afghanistan où Washington s’est approprié 9,5 milliards de dollars de la Banque centrale afghane – cela n’a fait que confirmer que les réserves en dollars d’autres pays détenues à la banque centrale étasunienne ne sont pas sécurisées.

Plus généralement parlant, l’experte sud-africaine rappelle également qu’il s’agit d’un processus de longue date, où les USA cherchent à isoler économiquement et à sanctionner les Etats qu’ils perçoivent comme une menace pour leur pouvoir. Et ce – depuis la révolution haïtienne contre l’esclavage en 1804 ou encore au cours du XXème siècle, notamment avec l’assassinat par la CIA du président chilien Salvador Allende.

Quant à la guerre économique déclenchée par l’Occident contre la Russie, y compris le gel de ses réserves libellées en dollars, cela a largement prouvé qu’aucun pays qui va à l’encontre des USA ne pourra se sentir en sécurité. Et cela devrait être un signal d’alarme urgent pour les pays du Sud afin de se lancer pleinement dans un système financier alternatif qui ne dépende pas du dollar étasunien.

L’analyste sud-africaine rappelle elle aussi encore une fois que le PIB combiné des pays BRICS est désormais supérieur à celui du groupe G7. Et que les nations BRICS peuvent très certainement trouver une meilleure façon de travailler ensemble afin de construire un système financier qui ne soit pas sous contrôle des USA, ces derniers ayant continuellement bloqué les tentatives de développer de nouvelles règles plus justes pour le commerce mondial.

Pour Nontobeko Hlela, les BRICS doivent également renforcer leurs institutions et celles de la Nouvelle banque de développement afin qu’elle puise être ce point d’ancrage qui crée et soutient un système alternatif pour les pays du Sud. Enfin, l’experte sud-africaine rappelle que l’ordre mondial construit par les Occidentaux (communément appelé l’unipolarité) – correspond effectivement à la description de néocolonial. Et que cet ordre ne fonctionne pas pour les pays du Sud. Tout en insistant que le système plus multilatéral de gouvernance mondiale concerne non pas seulement l’aspect économique de la question, mais également politique.

Pour conclure, il devient aujourd’hui évident que quelle que soit l’entêtement des élites occidentales qui continuent de faire référence à «un ordre mondial basé sur des règles» (occidentales), un ordre représenté désormais par les vestiges de l’unipolarité – au sein des principales puissances mondiales non-occidentales et plus généralement dans les pays justement du Sud global, représentant ensemble l’écrasante majorité de l’humanité – il sera complètement inacceptable de vivre selon les prétendues règles d’une extrême minorité planétaire. Une minorité bien souvent ne représentant même pas ses propres populations.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Economie britannique: pas glorieuses les prévisions

07.03.2023

L’économie du Royaume-Uni devrait être la seule grande économie à se contracter en 2023. Mais au-delà de cet aspect, ce qui choque les observateurs britanniques c’est le fait que les prévisions pour le principal adversaire reconnu de Londres – la Russie – soient largement plus optimistes, et ce malgré les innombrables sanctions occidentales la visant.

Vraisemblablement, l’heure n’est pas à l’optimisme du côté occidental, économiquement parlant. Dans le cas plus particulier du Royaume-Uni, en passant l’une des principales forces de soutien aux vestiges de l’unipolarité aux côtés de Washington, il est à noter que son économie va se contracter et se comporter moins bien que d’autres économies dites avancées, y compris celle de la Russie, et ce alors que le coût de la vie continue de frapper les ménages – écrit la BBC, citant le Fonds monétaire international (FMI).

Ainsi et selon effectivement le FMI – l’économie britannique se contracterait de 0,6% en cette année 2023, plutôt que de croître légèrement comme prévu précédemment. Toujours selon lui, la revue à la baisse de ses prévisions pour le Royaume-Uni est due à ses prix élevés de l’énergie, la hausse des coûts hypothécaires, l’augmentation des impôts, ainsi que la pénurie persistante de travailleurs. La BBC rappelle amèrement également que le Royaume-Uni sera effectivement le seul pays à subir la contraction cette année, parmi toutes les économies dites avancées et émergentes. Et que même la Russie frappée par des sanctions devrait connaître une croissance cette année. Des sanctions qui se comptent par milliers de positions, il faut bien le préciser.

Toujours dans le même article, il est rappelé que si l’économie d’un pays se contracte – cela signifie généralement que les entreprises gagnent moins d’argent et que le nombre de chômeurs augmente. Un autre rappel concerne quant à lui l’inflation, à savoir le rythme auquel les prix augmentent, et dans le cas britannique cela reste proche de son plus haut niveau depuis les 40 dernières années. Rien que cela. Les prévisions du FMI pour cette année vis-à-vis de la perfide Albion reflétaient sa forte dépendance au gaz naturel liquide coûteux, ce qui fait grimper le coût de la vie.

Globalement parlant, ce sont les thèses générales de l’article, bien que la BBC tente d’être rassurante, en rappelant que les prévisions du FMI, bien qu’étant celles de l’institution de référence en la matière, restent des prévisions. Après tout – l’espoir fait vivre.

Evidemment, le porte-voix de la propagande britannique à l’international, n’insiste pas trop dans son article sur le fait que le principal adversaire pour Londres sur la scène internationale, en l’occurrence la Russie, le pays aujourd’hui le plus sanctionné à l’échelle mondiale et qui devait économiquement parlant être à genoux selon les instigateurs de l’Occident – aura en 2024 (toujours selon les prévisions du FMI) une croissance supérieure non seulement face au Royaume-Uni, mais également par rapport à toutes les principales économies occidentales, comme le montre le tableau de l’article  de la BBC.

Selon donc le Fonds monétaire international, loin pourtant d’être un ami de la Russie et plus généralement des pays BRICS, en 2024 l’Etat russe devrait connaître une croissance supérieure à celle du Royaume-Uni, de l’Allemagne, la France, l’Italie, le Canada, rajoutons-y également le Japon qui se trouve sous la coupe occidentale, et même des Etats-Unis. Parmi les pays mentionnés, seule la Chine sera devant la Russie en termes de croissance. Pour rappel, la première puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat, alliée de la Russie et également avec elle l’une des principales promotrices de l’ordre multipolaire international.

De manière générale, la dure constatation de la réalité par les éléments occidentaux ne fait que confirmer l’analyse récente d’Observateur Continental qui citait Xu Poling, expert chinois, directeur-adjoint du Centre de recherche sur l’économie et la politique des pays en transition de l’Université de Liaoning, pour qui les succès économiques de la Russie ont dépassé toutes les attentes.

Mais au-delà de la sagesse chinoise et de l’amère réalité pour l’Occident, la principale question à se poser reste la suivante: comment des régimes prétendant au leadership mondial et adorateurs résolus de sanctions à l’encontre de leurs adversaires géopolitiques et de tout Etat réellement souverain et indépendant – se retrouvent à être dans une situation aussi embarrassante face à ceux qu’ils comptaient punir et mettre à genoux. A ce sujet, il y a presque un siècle, Robert Minor, célèbre dessinateur de presse, journaliste politique et membre important du Parti communiste américain avait réalisé un dessin qui retrouve toute son actualité à l’heure actuelle.

Robert Minor avait-il tout prévu en 1925? Quoi qu’il en soit – l’establishment atlantiste occidental devra effectivement apprendre à connaître sa véritable place dans le monde contemporain. Un monde multipolaire et qui sera inévitablement post-occidental.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Occident vs Afrique: le divorce ne fera que se poursuivre

28.02.2023

A l’heure des bouleversements contemporains, l’Occident commence à réaliser d’être la risée du monde, tout en prétendant sans surprise le contraire. Cela est d’autant plus flagrant lorsque des régimes otanesques sans la moindre valeur tentent à vouloir prendre un leadership dont ils n’ont ni la capacité intellectuelle, ni pratique.

L’establishment occidental, politique comme médiatique, bien que toujours fort timidement – commence à réaliser que c’est bien le tout petit monde de l’Occident qui fait face à une isolation internationale de plus en plus accrue.

«Guerre en Ukraine: les Occidentaux bien seuls face au défi russe» – titre l’instrument propagandiste hexagonal La Croix. Reconnaissant très amèrement une réalité tellement de fois abordée par les analystes non-occidentaux.

Le continent africain est souvent cité par les sources occidentales comme l’espace d’un grand nombre de pays ayant refusé à se joindre à l’axe anti-russe sollicité par Washington et Bruxelles. Et cela dépasse largement désormais le cadre unique du rejet massif de la politique hexagonale par les populations africaines concernées. Le rejet est bel et bien encore plus important et ne concerne pas uniquement l’espace francophone africain.

En ce sens, l’Afrique du Sud – l’une des principales puissances du continent africain et membre des BRICS – fait déjà l’objet d’attaques émanant aussi bien du côté de Washington que des régimes lui étant soumis dans l’espace de l’Europe bruxelloise. Ces derniers n’ayant pas pu obtenir le résultat escompté, comme Observateur Continental l’avait récemment rappelé

Désormais, c’est au tour des régimes les plus insignifiants de l’espace européiste à rentrer dans l’hystérie anti-sud-africaine, et qui vise de manière générale toute l’Afrique. Ainsi, des parlementaires de Pologne, Estonie et Finlande appellent à reconsidérer «le financement» de l’Afrique du Sud de la part de l’Union européenne. Bien qu’il soit nécessaire de préciser – des investissements, et non pas financement, dans un pays à forte valeur ajoutée.

La rhétorique des personnages en question à l’encontre de la République sud-africaine étant la suivante: «compte tenu de la position de l’Afrique du Sud sur la Russie – les financements de l’UE à l’Afrique du Sud ne devraient-ils pas être suspendus jusqu’à nouvel ordre?». Insistant sur le fait que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’était récemment rendu en Afrique du Sud, y compris pour préparer les exercices navals conjoints entre le pays hôte, ainsi que la Russie et la Chine. Et que la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, avait déclaré que l’organisation d’exercices militaires avec des pays amis était le cours naturel des relations.

Les éléments otanesques rappellent par la même occasion que l’Afrique du Sud s’est également abstenue sur pas moins de deux résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU visant à condamner la Russie. En bref, des souris voulant défier un lion continental. Un lion d’autant plus qui n’oublie pas les énormes sacrifices de sa population ayant permis de faire tomber le régime raciste de l’apartheid, soutenu faut bien le rappeler par les régimes et les services de renseignement de l’Occident – directement, ou parfois de manière un peu moins affichée.

Mais au-delà de cela, ce que semblent oublier les représentants polono-estono-finlandais, c’est qu’effectivement qui sont-ils pour pouvoir défier un des principaux leaders du continent africain? Si ce n’est de vulgaires et misérables porte-voix de Washington sur le continent européen. Aucun des trois pays ne fait partie des principales économies mondiales, et dans le cas plus particulier de la Pologne – il faudrait surtout rappeler que ses citoyens se trouvent éparpillés aux quatre coins de l’Europe et d’autres régions du monde en qualité de migrants sans grande qualification, le plus souvent.

Le tout pendant que l’Afrique du Sud accueille à elle seule des millions de migrants sur son sol, et pas seulement d’ailleurs en provenance d’autres pays africains, mais y compris de pays occidentaux. Les statistiques parlent d’elles-mêmes, on pourrait d’ailleurs se demander si les élu(e)s polono-estoniens savent ce que cela représente. Ainsi, l’Afrique du Sud accueille aux dernières données – près de 3 millions de migrants sur son sol, représentant près de 5% de la population totale du pays – et cela en ne prenant compte que les migrants possédant un statut légal en Afrique du Sud.

Selon d’autres sources, le nombre d’immigrés serait de pas moins de 5 millions de personnes, soit pas loin des 10% de la population du pays. En revanche, il y a moins d’un million d’émigrants sud-africains, vivant dans d’autres pays. Des émigrants, le plus souvent d’origine occidentale ayant quitté l’Afrique du Sud avec l’arrivée de la démocratie, mais qui depuis plusieurs années préfèrent de plus en plus à rentrer dans le pays de leur citoyenneté, en quittant pourtant des emplois souvent bien rémunérés dans les Londres, Dubaï, New-York ou Sydney. Saisissant les opportunités existantes dans leur pays d’origine.

Qu’en est-il de la fameuse Pologne contemporaine? Un peu plus que 800.000 migrants vivant en Pologne (soit un peu plus que 2% de la population totale), contre plus de 4,8 millions d’émigrants polonais vivant à l’étranger… En d’autres termes – 6 fois plus de départs que d’arrivées. Et comme déjà dit – dans le but d’occuper à l’étranger des emplois fort majoritairement subalternes.

Rappelons également que l’Afrique du Sud est pleinement intégrée dans le réseau économico-financier de l’alliance BRICS, où se trouvent par la même occasion 4 nations faisant partie du Top 10 des principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (Chine – 1ère, Inde – 3ème, Russie – 6ème, Brésil – 8ème). Et le tout à l’heure où les pays de l’alliance travaillent activement ensemble en vue d’obtenir la pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux.

Enfin et sans oublier que la présence même des intérêts occidentaux sur le sol sud-africain pourrait dans un avenir proche être considérablement revue à l’avantage de la majorité de la population du pays. La question financière posée donc par les pseudo-élus européistes devrait certainement être inversée.

De manière générale, il est aujourd’hui évident que face à l’arrogance de personnages n’ayant toujours pas réalisé la configuration internationale contemporaine, des personnages d’autant plus manquants cruellement d’aptitudes intellectuelles – le divorce entre l’Afrique souveraine avec l’Occident se poursuivra à un rythme élevé, sans le moindre doute. Une Afrique qui prendra définitivement son envol lorsque ses innombrables atouts et énormes ressources naturelles contribueront définitivement à l’avantage des Africains, et non pas des prédateurs occidentaux. Pendant ce temps, les plus fidèles sous-traitants de Washington sur le sol européen, à l’instar justement des Pologne et autres Estonie – pourront poursuivre leur quête d’une vie meilleure au-delà de leurs frontières, basée sur une russophobie primitive.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Gazoducs Nord Stream & terrorisme: la Chine exige une enquête impartiale

25.02.2023

Suite aux révélations récentes d’un journaliste américain quant au sabotage prémédité par les Etats-Unis et l’Otan à l’encontre des gazoducs Nord Stream – Pékin insiste sur l’accélération et l’approfondissement de l’enquête sur ce dossier. Le tout alors que jusqu’à maintenant l’Occident a tout fait pour étouffer la vérité.

Compte tenu des récentes révélations du célèbre journaliste américain Seymour Hersh, qui accusent directement les USA et l’organisation otanesque de sabotage à l’encontre des gazoducs Nord Stream, pouvant d’ailleurs être ouvertement caractérisé par du terrorisme international pur et simple, la Chine a maintes fois réclamé une enquête objective sur ledit dossier. Et continue de le faire.

D’ailleurs, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, n’avait pas manqué de pointer du doigt le silence suite aux dites révélations au sein des principales voix occidentales – politiques comme médiatiques.

La République populaire de Chine apporte pleinement aussi son soutien à Moscou au niveau onusien. Ainsi, le représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies, Zhang Jun, a exigé ce mardi des explications convaincantes des parties concernées sur la destruction des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, tout en réclamant une enquête internationale. Important une fois de plus de le préciser: internationale, et non pas occidentale.

«Récemment, nous avons découvert de nombreux détails et informations pertinentes concernant l’incident de Nord Stream, qui sont alarmants», a indiqué M. Zhang. Tout en ajoutant que face à des documents aussi détaillés et à des preuves aussi complètes, une simple déclaration de « totalement faux et de fiction complète » (la rhétorique US actuelle, ndlr) ne suffit évidemment pas à répondre aux nombreuses questions et inquiétudes soulevées dans le monde entier. Trouver un moyen d’esquiver la réunion d’aujourd’hui ne signifie pas pour autant que la vérité peut être dissimulée – faisant ainsi référence à la réunion du Conseil de sécurité de mardi sur la question du Nord Stream.

«Nous attendons des explications convaincantes de la part des parties concernées. Une telle demande est tout à fait légitime et raisonnable. Il est aujourd’hui de plus en plus clair que ce qui est arrivé aux gazoducs Nord Stream n’était en aucun cas un accident, mais plutôt un acte délibéré. Du point de vue des conditions physiques, il est difficile d’imaginer qu’un acteur non-étatique soit capable de procéder seul à une telle destruction», a ajouté le représentant chinois à l’ONU.

Les points qui s’en suivent sont également très importants: «Une enquête objective, impartiale et professionnelle sur cette affaire, la publication des conclusions et la recherche des responsabilités dans les plus brefs délais sont non seulement dans l’intérêt de l’incident lui-même, mais portent également sur la sécurité des infrastructures transfrontalières mondiales. En outre, ces questions sont étroitement liées aux intérêts et aux préoccupations de chaque pays». Faisant ainsi clairement allusion au fait que le terrorisme international perpétré par Washington et ses fidèles sous-traitants peut toucher aujourd’hui n’importe quel pays. Enfin, Zhang Jun a réaffirmé le plein soutien de la Chine au projet de résolution du Conseil de sécurité déposé par la Russie, tout en estimant qu’il est très important d’autoriser une enquête internationale sur le sabotage des pipelines Nord Stream.

En termes de perspectives, s’il est une fois de plus difficile de rajouter quoi que ce soit aux dires du représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, il est néanmoins important de relever plusieurs aspects. Tout d’abord, que les relations sino-russes non seulement se maintiennent au plus haut niveau, mais également que tout avance vers un cadre encore supérieur. Et cela d’ailleurs correspond à nos propres prévisions, que de celles des principaux experts chinois et des autres pays BRICS.

D’autre part, la Chine rappelle fermement aux USA, et à travers ces derniers à tout l’Occident que le temps de l’impunité est effectivement terminé. Et cela est d’autant plus important que cela ne concerne pas seulement les intérêts sino-russes, mais beaucoup plus globalement la sécurité et le développement de l’écrasante majorité de l’humanité. Le terrorisme occidental devra disparaitre, et ce indépendamment des moyens qui seront nécessaires à la mise en œuvre de cet objectif. Y compris, si nécessaire, les moyens les plus radicaux, car il reste évident que le droit international ne s’applique par l’Occident que lorsque cela va à son avantage, géopolitique comme géoéconomique.

Le monde est et sera multipolaire. Et si ce mot fait tellement trembler les chancelleries occidentales, c’est qu’elles savent parfaitement que le temps de l’impunité approche irrémédiablement la fin. L’extrême minorité planétaire devra en ce sens non seulement apprendre à faire profil bas, mais devra effectivement se préparer à rendre des comptes.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Chine-USA: montée des tensions

13.02.2023

Le regain des tensions entre Pékin et Washington confirme que les autorités chinoises ne reculeront pas face à l’extrême arrogance d’une évidente minorité mondiale. Les récents événements semblent confirmer également que la Chine ne prévoit pas de laisser la main à son adversaire étasunien.

La récente crise politico-diplomatique sino-étasunienne suite à l’aéronef civil chinois utilisé à des fins de recherches abattu par Washington au niveau de sa côte Atlantique, sous prétexte avancé par la partie US que le ballon d’observation chinois était «équipé d’outils d’espionnage», ne fait que raviver des tensions déjà palpables entre les deux pays.

Et pendant que les représentants de l’establishment étasunien maintiennent une animosité non-voilée vis-à-vis de Pékin – la Chine a confirmé jeudi 9 février avoir refusé un appel téléphonique du chef du Pentagone Lloyd Austin samedi dernier. Une information ayant déjà été annoncée précédemment par plusieurs sources informées.

Le comble dans cette situation, et plus particulièrement la colère étasunienne dans ses accusations de prétendu espionnage à l’endroit de la Chine – c’est qu’une fois de plus, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Surtout lorsqu’on connait si bien les pratiques washingtoniennes en matière d’espionnage à l’échelle planétaire, très souvent à l’autre bout du monde des frontières US. Et ce en mettant en action toutes sortes d’outils: des satellites d’espionnage jusqu’aux écoutes téléphoniques, y compris d’ailleurs de ses propres alliés.

Pour autant, la réaction chinoise de refuser un contact avec le principal haut gradé militaire étasunien démontre que la Chine ne compte aucunement reculer dans son opposition à l’hégémonie que Washington espère pouvoir réimposer au reste du monde. Et d’autre part, il n’est pratiquement plus à douter que le leadership chinois prendra toutes les dispositions nécessaires en ce qui concerne les principales questions de sa sécurité et de ses intérêts nationaux. Y compris bien évidemment dans le dossier de Taïwan – territoire de la République populaire de Chine.

Par ailleurs, et malgré toute la rhétorique actuelle occidentale atlantiste, y compris de ses « meilleurs » sous-traitants, à l’instar du régime polonais – il n’y aura pas de quelconque « renaissance » de l’Occident, pas plus qu’un quelconque retour à l’ordre hégémonique occidental unipolaire. Les illusions dans lesquelles prétendent vivre encore les élites washingtoniennes, européistes et quelques-uns de leurs suiveurs n’ont rien en commun non plus seulement avec les aspirations de l’écrasante majorité mondiale, mais également et tout simplement avec la réalité contemporaine – géopolitique, géoéconomique, sécuritaire, et même en matière de valeurs défendues.

Dans tous les cas, le tout récent nouveau dossier des tensions sino-étasuniennes démontre que toute normalisation relationnelle digne de ce nom entre Pékin et Washington est de-facto impossible, tant les visions et les valeurs sont opposées. La seule chose que souhaite vraisemblablement éviter l’establishment occidental dans la situation actuelle – c’est de devoir faire face à deux fronts simultanés. Voire plus encore. Sauf que la dernière action washingtonienne ne fait au contraire que rapprocher l’option de la défaite définitive occidentale, au même moment d’ailleurs où la coalition otanesque de plusieurs dizaines de régimes occidentaux et affiliés – ne parvient pas à vaincre la Russie, malgré les énormes moyens militaires, financiers et humains «investis ».

D’ailleurs, il est certain que la République populaire de Chine analyse parfaitement les événements en cours dans son propre projet de réunifier pleinement le peuple chinois et faire éloigner au maximum la menace sécuritaire de ses frontières nationales. Bien que la troisième puissance militaire mondiale n’ait pas participé à des opérations militaires depuis de bien longues années – il est fort probable que son combat se déroulera d’une manière efficace et contre lequel l’Occident ne pourra rien opposer.

Mikhail Gamandiy-Egorov

La mise en garde de Téhéran à Kiev

02.02.2023

La stratégie iranienne vis-à-vis du dossier ukrainien semble aller dans la voie d’un élargissement de l’interaction avec Moscou et d’une opposition encore plus active face aux actions de l’axe otano-kiévien. Le tout au moment où les régimes hostiles à Téhéran sont fortement mécontents de la montée en puissance de l’Iran et de ses liens qui continuent à se renforcer avec la Russie.

L’Iran envisage de changer de stratégie par rapport à la guerre en Ukraine, et ce, suite aux propos hostiles de Kiev sur l’attaque terroriste d’Ispahan, indique la télévision internationale iranienne Press TV.

Si les déclarations hostiles de Mykhaïlo Podoliak, conseillé du président ukrainien contre l’Iran, ne sont pas corrigées par les autorités officielles de ce pays, elles pourraient entraîner la réaction de la part de la République islamique d’Iran, a déclaré une source bien informée au site d’information Nour News, lié au Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran.

Sous couvert de l’anonymat, la source a déclaré que les allégations hostiles du conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky peuvent entraîner «des réactions différentes» de la part de Téhéran, à moins qu’elles ne soient corrigées par les autorités du pays.

«L’insistance de l’Ukraine à menacer la sécurité nationale de l’Iran peut ouvrir la voie à un changement de position de la République islamique d’Iran concernant la guerre en Ukraine et à l’adoption d’une nouvelle approche proportionnée au comportement du gouvernement de Kiev», a affirmé la source.

Plus tôt, le ministère iranien de la Défense avait annoncé dans un communiqué publié dimanche 29 janvier que l’un de ses complexes d’ateliers à Ispahan avait été attaqué par un certain nombre de micro-véhicules aériens (MAV), mais que les défenses aériennes ont réussi à repousser l’attaque.

Le ministère iranien de la Défense avait également rassuré dans le communiqué que l’attaque n’avait causé aucune perte de vie et n’avait fait que des dommages mineurs au toit d’un atelier. Le complexe, ajoute le communiqué, poursuit ses opérations ordinaires après l’attaque.

En termes de perspectives, il est à noter que l’événement en question rentre parfaitement dans le cadre de l’affrontement actuel entre les partisans et défenseurs de l’ordre multipolaire international, dont la Russie, l’Iran et la Chine, d’un côté – et de l’autre – les nostalgiques de l’ère unipolaire – représentés par l’Otan, l’axe des régimes occidentaux et quelques affiliés.

Il est indéniable que l’Iran continue de représenter un os dans la gorge de régimes hostiles à son encontre, dont bien évidemment ceux de Washington et de Tel-Aviv, et ce pour plusieurs raisons. Au-delà d’être un acteur important aux côtés de Moscou et Pékin – l’Iran aura démontré une impressionnante capacité de résistance face aux sanctions unilatérales étasuniennes à son encontre – des sanctions qui étaient censées selon leurs instigateurs à asphyxier l’économie iranienne. Avec comme résultat – un échec flagrant pour les dits initiateurs. Idem pour les innombrables tentatives à organiser une révolution colorée en terre iranienne.

Rajoutons à cela le savoir-faire de la nation iranienne, y compris dans le domaine de la recherche et des sciences, et bien évidemment une montée sans précédent au cours des dernières années de l’influence de l’Etat perse à l’échelle régionale et même internationale. Et depuis les événements récents, une interaction encore plus importante avec Moscou dans la sphère sécuritaire, économique, logistique et politico-diplomatique – tout cela représente bien évidemment un développement fortement non souhaitable pour les nostalgiques de l’unipolarité. D’où les nouvelles tentatives terroristes à son encontre de la part des forces ennemies.

Le seul souci pour les instigateurs du chaos à l’échelle internationale, c’est qu’en tentant une fois de plus à déstabiliser l’Iran – ils risquent bien gros. Il faut à ce titre rappeler que la République islamique est classée en 2023 – 17ème puissance militaire mondiale (devant Israël). Avec une capacité de combat, et ce de divers types d’unités militaires, qui n’est plus à démontrer. Sans oublier l’option d’ouverture de plusieurs fronts, d’autant plus dans une région où sont stationnés des dizaines de milliers de militaires US, pouvant devenir des cibles très faciles.

Tout cela pour dire que les mises en garde iraniennes visent bel et bien principalement Washington et Tel-Aviv. Quant à Kiev, dont il est question uniquement sur la base d’un régime fantoche, il est fort probable que Téhéran y apportera effectivement aussi la réponse adéquate.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Afrique-Chine: Pékin remet les points sur les «i» face à Washington

30.01.2023

Pendant que l’establishment occidental, et notamment étasunien, s’active dans l’objectif de combattre ses adversaires sur le continent africain, plus particulièrement la Russie et la Chine, il devient aujourd’hui totalement évident que l’Occident, dont Washington, a très peu à proposer de sérieux et fiable aux nations du continent. Et ce de l’avis des analystes chinois.

L’agence de presse internationale chinoise Xinhua publié un article qui remet les pendules à l’heure face aux accusations washingtoniennes à l’encontre de ses principaux adversaires en Afrique, dont évidemment la Chine. Les rappels qui y sont étalés confirment les analyses précédentes d’Observateur Continental.

L’article en question d’un des principaux médias chinois rappelle en effet que pendant la visite de la secrétaire étasunienne au Trésor, Janet Yellen, dans trois pays africains, à savoir le Sénégal, la Zambie et l’Afrique du Sud (dans ce dernier pays – pratiquement juste après la visite du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov) – durant laquelle elle visait à poursuivre les tentatives de contrer l’influence croissante des rivaux des USA, dont la Chine, de nombreuses contradictions dans la ligne étasunienne apparaissent clairement.

Comme le note Xinhua – les contradictions commencent depuis la passerelle d’embarquement de l’avion de Yellen – sachant qu’elle y trouvera un terminal construit par une entreprise chinoise. Le véhicule la transportant sera également susceptible de rouler sur une route ou un pont bâtis par un constructeur de Chine. Et que les infrastructures modernes construites par la République populaire se trouvent un peu partout dans les pays africains. Chose effectivement que les Occidentaux n’avaient jamais pu, ou peut-être surtout n’avaient jamais voulu, proposer de manière honnête et sincère aux nations africaines.

Au cours dudit voyage, la représentante du régime washingtonien s’est tout de même vantée que les Etats-Unis offraient un «moyen meilleur et plus fiable» pour la croissance et la prospérité du continent et, à l’instar du régime qu’elle représente, a pointé du doigt sur les pratiques et les investissements chinois, en faisant mention de «l’héritage d’une dette insoutenable».

Pourtant et toujours selon l’article concerné – les gouvernements africains ont trois fois plus de dettes auprès de prêteurs privés occidentaux qu’avec la Chine. Cela sans oublier que ces prêteurs occidentaux facturent deux fois plus d’intérêts que la Chine. Selon Charles Onunaiju, directeur du Centre pour les études chinoises, basé au Nigeria, le récit du prétendu piège de la dette si activement exploité par l’Occident est injuste.

Pour lui, la question du piège de la dette a été une diffamation politique et de telles affirmations ne représentent qu’une diversion occidentale pour tenter à décharger justement l’Occident de toute responsabilité. On pourrait d’ailleurs rajouter – surtout lorsqu’on sait quel lourd bagage porte justement l’action néfaste de l’Occident à l’encontre de l’Afrique – historiquement parlant et à ce jour.

Cela sans oublier que malgré toutes les belles paroles de l’establishment washingtonien et plus généralement occidental – il est aujourd’hui admis qu’ils ne pourront jamais faire ni quelque chose de mieux que la Chine – ni de manière générale offrir quelque chose d’honnête et de constructif au continent africain. Ni sur le plan économique, ni sécuritaire, ni dans nombre d’autres domaines.

A notre niveau, il faudrait certainement rajouter qu’il serait très grand temps pour les élites occidentales au contraire d’apprendre et de s’inspirer de la sagesse chinoise, au lieu de poursuivre la promotion d’une mentalité néocoloniale et arrogante d’un autre âge. D’autant plus à un moment de l’histoire mondiale contemporaine où toute la prétendue puissance occidentale – n’impressionne plus. Et surtout que dans les actions actuelles des régimes occidentaux – la grande partie des peuples du monde, et notamment africains, voit surtout comme une extrême nuisance à l’encontre des intérêts de l’écrasante majorité de l’humanité.

Mais l’Occident n’apprend pas de ses erreurs. Et n’apprendra pas dans un avenir proche. Laissant aux partisans de l’ordre multipolaire international comme seules options la poursuite de l’interaction commune pour mettre un terme définitif à l’arrogance et l’hypocrisie de l’Occident. Et avec comme résultat – la chute finale des rêves des nostalgiques atlantistes de l’unipolarité. Quant à l’interaction de l’Afrique avec la Chine et la Russie – l’impuissance étasunienne et occidentale à l’encontre de cette interaction – n’est pratiquement plus à présenter

Mikhail Gamandiy-Egorov

Lorsque Paris et Berlin espèrent recoloniser l’Afrique

18.01.2023

Les régimes occidentaux sont tout de même têtus. Là où aujourd’hui ils sont fortement rejetés, ils persistent et insistent. En oubliant que le rejet vis-à-vis de l’Occident ne fera qu’augmenter et que les nouvelles sorties des représentants des élites occidentales ne font qu’attiser le rejet en question.

On se croirait vivre dans la pire et la plus cruelle période de la colonisation: Paris et Berlin discutent ensemble de l’avenir africain. Heureusement tout de même que cette fois-ci, les cheffes des diplomaties française et allemande ressemblent beaucoup plus à des mendiantes venues supplier un soutien africain pour une Europe prétendument «agressée». Le tout, symboliquement, dans le pays de l’Afrique n’ayant justement jamais été colonisé, malgré plusieurs tentatives occidentales – l’Ethiopie.

En effet, la visite conjointe dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba des ministres des Affaires étrangères des régimes français et allemand avait un objectif clair : appeler une énième fois les pays africains à condamner la Russie. Sans grand succès jusqu’à présent.

«Il est important (à propos du dossier ukrainien) de se souvenir qu’il y a un agresseur et un agressé, et il est important que tous disent à l’agresseur qu’il doit cesser son agression» – déclare Catherine Colonna. En ajoutant, dans la pure tradition arrogante et néocoloniale hexagonale: «Nous avons des intérêts communs et nous avons des attentes à l’égard de nos amis africains et nous vous en avons fait part». Le tout à l’issue d’un point de presse au siège de l’Union africaine. Un siège offert par la République populaire de Chine, juste au passage. 

Même son de cloche de la part de sa collègue allemande Annalena Baerbock: «La paix en Europe est attaquée, nous avons besoin de vous, nous avons besoin de l’Afrique pour défendre la paix». On se demande juste où était Frau Baerbock lorsque cette même Europe, en complicité avec Washington, détruisait grand nombre d’Etats souverains, dans le pur esprit du néocolonialisme occidental, y compris d’ailleurs des Etats africains. La Libye de Mouammar Kadhafi n’en est qu’un des exemples récents

Au-delà de cela, les deux personnages pensent-elles sérieusement qu’une grande partie des Africains ne connaissent pas l’historique du dossier ukrainien? Et plus particulièrement que la guerre contre la paix en Europe ne se déroule pas depuis 2022, mais bel et bien depuis 2014? Et que dans la tragédie vécue par la population du Donbass – Berlin comme Paris ont une énorme part de responsabilité. Et dont ils devront certainement rendre des comptes le moment venu.

Surtout après les récents aveux des Merkel et Hollande, ayant confirmé que les Accords de Minsk, dont l’Allemagne et la France étaient des co-garants, n’étaient en réalité qu’une manière de gagner du temps en faveur du régime kiévien. Et au détriment depuis toutes ces années des civils du Donbass, avec toutes les tragédies et le martyr de cette courageuse population qui en découlaient.

Le ridicule dans toute cette situation, c’est que les deux dames, indignes d’un quelconque respect pour elles, ont tenté de nouveau à utiliser la rhétorique des céréales ukrainiennes, prétendument indispensables pour les Etats africains. Pensant certainement que là aussi les dirigeants et peuples africains ne maitrisent pas les statistiques internationales à ce sujet, sachant que l’Ukraine n’est que le cinquième exportateur de blé à l’échelle internationale, pendant que la Russie en est largement première. Et ce – depuis plusieurs années maintenant.

Donc s’il y a bien un risque d’un manque de céréales à destination des pays non-occidentaux, y compris bien sûr africains, cela est le résultat direct des sanctions des régimes de l’Ouest à l’encontre de la Russie et dans le cadre de la logistique internationale. D’autant plus lorsque nous savons que même l’exportation des céréales ukrainiennes, qui fonctionne via le corridor mis en place avec l’accord de la Russie et la médiation de la Turquie, fonctionne largement en faveur des régimes là encore occidentaux, et aucunement en faveur des besoins des nations non-occidentales, dont africaines.

Enfin, le cinéma des deux citées atteint le comble – car se déroulant en terre éthiopienne – nation africaine n’ayant jamais été colonisée par l’Occident et qui sort actuellement d’une nouvelle période de résistance (efficace) face au néocolonialisme occidental. Une résistance ayant été d’ailleurs renforcée via le soutien chinois, russe et turc, entre autres.

Les efforts conjoints de Paris et de Berlin sont dans une certaine mesure compréhensibles, car si le premier continue de voir son influence chuter sur le continent, y compris désormais avec un nouvel échec – le Burkina Faso, dans le cas allemand, il y avait un espoir de pouvoir regagner en tant qu’ancien colon une influence dans une partie de l’Afrique… Mais face à la présence chinoise, russe, turque, et d’autres nations non-occidentales – les Allemands n’auront vraisemblablement rien à proposer.

Mais l’essentiel à retenir dans cette énième, et probablement vaine, tentative occidentale, c’est les points suivants: les deux représentantes ne font qu’appliquer les ordres washingtoniens, c’est la première chose. Et de deux – sont prêtes à continuer à se ridiculiser, pour ne pas dire s’humilier, dans l’espoir de faire basculer une grande partie de l’Afrique dans le camp occidental. Le tout bien évidemment en maintenant un ton et une posture d’héritiers des pires années du colonialisme. Rien n’y fait – l’Afrique et les Africains ne sont pas dupes, et sont parfaitement capables de voir qui sont les partenaires sincères, et qui sont des chacals sans foi ni loi. L’Occident continuera donc à subir d’autres échecs importants – sur le continent africain, comme dans d’autres régions du monde.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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