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Le sport international doit connaitre lui aussi des réformes en profondeur

13.12.2022

A l’instar de nombre d’organisations dites internationales, la réalité de l’ère multipolaire exige des mises à jour profondes, à défaut de procéder à l’établissement d’alternatives qui seront beaucoup plus adaptées aux évolutions contemporaines. Le monde du sport ne peut pas être épargné.

Les événements récents, notamment géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques ont eu le mérite de non seulement mettre en exergue le changement radical des rapports de force à l’échelle mondiale, mais également de confirmer une bonne fois pour toute – l’hypocrisie au summum des élites occidentales, ainsi que des institutions qui leur sont affiliées. Affiliées aussi bien de manière ouverte que non officielle.

Alors que la Coupe du monde de football approche les matchs décisifs, avant même son début la posture de la Fédération internationale de football association (FIFA) aura démontré que:

1) le monde du sport est définitivement affilié à la politique internationale;

2) la FIFA agit en partie importante sous la pression de l’establishment politique occidental.

D’où la disqualification totalement injuste de l’équipe nationale russe de football, qui devait jouer les matchs de barrages contre la Pologne, cette dernière ayant refusé lâchement de le faire et devait donc elle logiquement parlant faire partie des éliminés.

Mais il faut reconnaitre à cette Coupe du monde plusieurs avantages, notamment grâce au mérite de l’organisateur qatari. Parmi ces avantages, nous pouvons citer le fait d’avoir résisté efficacement aux tentatives occidentales de promouvoir la propagande du lobby LGBT, l’interdiction du drapeau du bataillon néonazi ukrainien Azov affiché par certains supporters de l’Espagne, créant la colère au sein des partisans du régime kiévien, ou encore le fait d’avoir maintes fois joué des chansons populaires russes comme Katioucha et Kalinka – à l’heure où l’establishment de l’Occident cherche désespérément les moyens de faire annuler la culture russe.

L’autre facteur très positif de ce grand tournoi sportif international est de voir enfin une équipe africaine dans le dernier carré des quatre meilleures équipes – en l’occurrence l’équipe nationale du Maroc, ayant gagné le soutien et la sympathie de milliards de personnes, dont bien évidemment en Afrique et dans le monde arabe.

Concernant justement ce dernier point, il faut faire mention que dans la réalité contemporaine multipolaire, y compris dans le domaine sportif, il est fermement à penser qu’il est grand temps de modifier radicalement les quotas accordés aux équipes africaines et asiatiques qui participent à la Coupe du monde footballistique, et ce vers la hausse.

En effet, il est désormais complètement illogique que l’Europe et l’Occident puisse continuer à posséder 40-50% des places attribuées aux équipes participantes. Et si en début de la compétition, certains pouvaient encore être dubitatifs quant à l’évolution nécessaire sur cet aspect, faisant valoir que les équipes européennes restent les «meilleures» – l’excellente performance du Maroc, mais également la compétitivité des autres équipes africaines, ainsi qu’asiatiques, confirment la nécessité de passer à autre chose, et que les quotas accordés soient désormais beaucoup plus représentatifs des évolutions à l’échelle internationale.

Cette posture est d’ailleurs rejointe par le héros de la performance marocaine, en la qualité du sélectionneur national Walid Regragui, qui a non seulement réalisé l’exploit de qualifier pour la première fois de l’histoire une équipe représentant le continent africain pour une demi-finale de la principale compétition footballistique mondiale, mais également d’être le premier entraineur africain à arriver à ce stade de la compétition. Confirmant la nécessité de croire en les talents et les compétences nationales africaines, mais également d’avoir la possibilité à ce que les équipes d’Afrique et d’Asie soient mieux représentées.

En effet, il est aujourd’hui évident que nombre d’équipes africaines et asiatiques, représentant par la même occasion démographiquement parlant des populations beaucoup plus importantes que celles d’Europe, puissent être plus nombreuses. Et qui méritent sans le moindre doute plus ces places que des Pologne, Pays de Galles ou Suisse.

Quant à l’aspect commercial de la question, car il faut reconnaitre que le monde du grand sport d’aujourd’hui est aussi devenu depuis un bon moment un business à très grande échelle – il n’est certainement pas à douter que les audiences pour des matchs d’équipes africaines et asiatiques supplémentaires gagneraient en nombre que ceux d’équipes européennes très moyennes déjà citées.

Jusqu’à présent, la FIFA tente de prétendre à comprendre cette évolution mondiale, mais sans remettre en cause le favoritisme accordé aux Occidentaux. Pour preuve, la prochaine Coupe du monde de 2026 verra certes un plus grand nombre de nations africaines (9 contre 5 actuellement) et asiatiques (8 contre 6 actuellement), mais c’est toujours l’Europe qui aura la part du lion: 16 places attribuées. Soit un tiers des places (40% lors de la Coupe du Monde en cours).

Le chemin est donc encore long. Mais la FIFA, à l’instar d’autres structures internationales prétendument «indépendantes», devra elle aussi se mettre rapidement à l’heure des nouvelles réalités et exigences contemporaines. A défaut de quoi, rien ne puisse empêcher l’émergence de structures et de compétitions alternatives, y compris pourquoi pas sur la base du concept des BRICS+. Désormais rien n’est impossible.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Coupe des Confédérations en Russie, cinglant démenti à la propagande russophobe

Cérémonie d'ouverture de la Coupe des Confédérations 2017

Lorsqu’un pays accueille un grand événement sportif, la politique ne devrait pas s’en mêler. Pourtant, la russophobie est une constante dans les médias mainstream, même à l’occasion de la Coupe des Confédérations de football.

Si la Russie ne se laisse pas impressionner, c’est aussi parce que les témoignages de visiteurs étrangers la confortent cette approche.
La Coupe des Confédérations de football Russie 2017 a bien commencé. La compétition qui regroupe les meilleures équipes de chaque continent, le champion du monde en titre et l’équipe hôte de la prochaine Coupe du monde. À ce titre, cet événement est souvent considéré comme une mini-coupe du monde, à un an du principal tournoi footballistique planétaire qui sera organisé par la Russie.
Stades flambant neufs, quatre villes accueillant le tournoi: Moscou, Saint-Pétersbourg, Kazan et Sotchi, des supporters venus des quatre coins du monde, une atmosphère amicale, bref la FIFA s’est dite totalement séduite par le niveau d’organisation de cette Coupe des Confédérations. Plus important encore, ce sont les supporters qui sont ravis. Qu’ils soient Mexicains, Chiliens, Camerounais, Allemands ou Portugais, tous sont d’avis que l’accueil réservé par la Russie est au top. Beaucoup avouent aussi qu’ils ne s’imaginaient pas voir une telle Russie, bien à l’opposé de ce qu’ils lisaient ou entendaient dans les médias mainstream.

Anecdote révélatrice: Au moment même où l’entraîneur et les joueurs de l’équipe de Nouvelle-Zélande (champion d’Océanie), les «All Whites» (par opposition aux All Blacks du rugby), vantaient l’accueil et l’organisation assurés par la Russie, certains analystes sportifs de ce pays ne manquaient pas de critiquer à haute voix le fait que c’est la Russie qui accueillait la Coupe des Confédérations 2017 et la Coupe du Monde 2018. Fait majeur à noter: les critiques venaient de la part de ceux qui n’ont jamais mis les pieds en Russie.

Une chose est néanmoins certaine: les instigateurs des campagnes russophobes peuvent continuer à dénigrer le pays tant qu’ils le souhaitent, la Russie est un pays ouvert qui permet à chacun de venir se forger sa propre opinion. C’est le principal message à retenir. Évidemment, le fait que l’hystérie monte en flèche est compréhensible. Malgré toutes les attaques politiques, économiques ou informationnelles visant la Russie, celle-ci semble se renforcer à chaque offensive.

Bien sûr, le peuple multiethnique de Russie y est pour beaucoup. Depuis l’éclatement de l’URSS, la Russie n’a probablement jamais été aussi unie dans toute sa diversité ethnique, culturelle, religieuse. Les provocations se poursuivent, la Russie, elle, continue d’avancer. On se souvient tous des campagnes antirusses à la veille des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014. Pourtant, et de l’aveu de nombreux experts sportifs internationaux, ce furent probablement les meilleurs JO d’hiver de l’histoire.

L’année prochaine, la Russie accueillera le principal événement footballistique de la planète. Certaines élites occidentales, notamment anglo-saxonnes, ont pourtant tout fait pour arracher à tout prix l’organisation de cet événement à la Russie. Campagnes mensongères, accusations sans fondement, mais rien n’y a fait, la compétition aura bel et bien lieu en territoire russe.

La raison de cet acharnement à la veille de ce grand événement? Au-delà de la russophobie classique, il s’agit ni plus ni moins de la volonté d’empêcher à tout prix à la Russie de montrer tout son potentiel et ses capacités. De montrer ce nouveau visage, n’ayant plus rien à avoir avec celui des sombres et libérales années 1990, tellement vantées par l’Occident politique. Ce visage apprécié par la grande majorité des citoyens russes et qui séduit aussi de plus en plus de personnes dans le monde. Il ne faut pas chercher plus loin la raison des campagnes russophobes menées à ce jour.

Plus de gens verront cette nouvelle Russie qui s’est relevée et la compareront avec «l’image» propagée par leurs hommes politiques et leurs médias, plus on aura de partisans du monde multipolaire —la peur par excellence des élites politico-médiatiques occidentales et affiliées.

La multipolarité est un processus en cours, il n’y aura pas de retour en arrière. Ceux qui l’ont compris font (ou en feront) partie intégrante. Ceux qui s’obstineront à vivre dans une réalité dépassée et surtout à tenter de forcer d’autres peuples à en faire autant ne feront que s’isoler. C’était peut-être inimaginable en 1992. C’est plus qu’imaginable aujourd’hui.

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201706211031932094-propagande-russophobe-coupe-confederations/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Donetsk-Lougansk, un match de foot pour la paix

Donetsk-Lougansk, un match de foot pour la paix

Les populations des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, habituées à être constamment sous le feu et à devoir être prêtes à la défense de leur terre, ainsi qu’à la sauvegarde de leurs vies et ceux de leurs proches, ont eu finalement droit à un moment de détente, dans un cadre sportif.

En effet, un match amical réunissant pour la première fois les équipes nationales des Républiques de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR) ensemble, a eu lieu dans la capitale de la première. Sans campagne promotionnelle importante, le stade Metalurg de Donetsk a réuni des tribunes pourtant pleines.

Pour Denis Pouchiline, représentant permanent de la DNR, cette rencontre sportive représente la renaissance du sport dans le Donbass. Plus encore, le match symbolisait également un espoir de paix au moment où les deux républiques populaires vivent toujours en état de guerre avec la junte de Kiev.

Ce match historique était donc significatif pour plusieurs raisons. Premier match commun des équipes nationales de deux Etats désormais indépendants, ayant constitué dans le passé récent le poumon économique et industriel de l’Etat ukrainien. Et ayant décidé de le quitter après le putsch armé pro-occidental du Maïdan. D’autre part, ladite rencontre a permis de redonner l’espoir aux populations concernées qu’un retour à la vie normale reste possible et ce malgré l’état de guerre quasi-permanent.

Bien que le match ait été amical, la rencontre a montré une véritable bataille sportive. Au final, la DNR a remporté le match sur le score de 4 buts à 1. A noter la présence au sein de l’équipe nationale de la République populaire de Donetsk d’un joueur d’origine africaine, Peres Adongo. Originaire du Nigeria, ayant joué de nombreuses saisons dans les pays du Golfe, il vit depuis plusieurs années à Donetsk, a épousé une native de la ville et se considère pleinement comme étant un citoyen de la DNR. Cet avis est d’ailleurs entièrement partagé par ses collègues et ses nombreux amis.

Durant la rencontre, les supporteurs présents scandaient « Donetsk, Lougansk, unis », ou encore « Novorossia, Russie! ». Des messages fortement symboliques. Pour le printemps de l’année prochaine, les autorités de la DNR entendent même lancer la première coupe républicaine, voire même réutiliser Donbass Arena, stade ayant notamment accueilli des matchs de l’Euro 2012 (y compris la demi-finale) et pouvant accueillir plus de 60 000 personnes, même si pour le moment cela est impossible, car il est fortement endommagé par les bombardements putschistes.

En tout cas et ce qui est certain, c’est que le temps d’un match de football, les habitants du Donbass ont pu retrouver un semblant de vie normale. Le Donbass revit même si tellement de défis doivent encore être résolus, le premier étant la défense de l’indépendance. En effet, les forces putschistes kiéviennes et leurs mentors occidentaux n’ont toujours pas accepté l’idée d’un Donbass libre et indépendant. Et bien sûr travailleur comme il l’a toujours été.

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150810/1017451519.html

Mikhail Gamandiy-Egorov

Sepp Blatter réélu à la tête de la FIFA. Les USA ont raté leur coup

Joseph Blatter

Une fois de plus on voit à quel point le monde a évolué. Les puissants lobbies de l’élite politique occidentale n’ont plus la capacité d’imposer leur diktat comme ce fut le cas il n’y a encore pas longtemps de cela.

En effet, malgré la tentative évidente des Etats-Unis, y compris à travers des moyens d’intimidation non-voilés, comme les arrestations opérées par le FBI à l’encontre des fonctionnaires internationaux, en l’occurrence de la FIFA, le tout sous prétexte de vagues accusations de corruption, la majorité n’a pas fléchi. Pourtant l’objectif était clair: par tous les moyens empêcher la tenue de la prochaine Coupe du monde de football en Russie, en 2018.

Les représentants de l’élite politique étasunienne ne manquent pas à chaque mauvaise et encore plus mauvaise occasion d’émettre des « réclamations » aux cadres de la FIFA, y compris directement à Sepp Blatter, afin de faire annuler le principal événement footballistique planétaire en terre russe. Mais à chaque fois, la majorité des membres de la FIFA et personnellement Blatter réitéraient que la Coupe du monde aura bien lieu en Russie.

Il fallait donc vraisemblablement passer à l’étape suivante pour nos « partenaires » étasuniens: à l’intimidation pure et simple. Après les arrestations (comme par hasard à la veille de l’élection du chef de la FIFA) et les sérieuses pressions exercées, ils pensaient avoir presque réussi. Mais au final, c’est bien raté. Sepp Blatter a été réélu à la tête de la principale organisation footballistique mondiale. Son challenger, le prince jordanien Ali ben Al-Hussein (l’homme des USA) s’est retiré avant le deuxième tour du scrutin, après avoir obtenu bien moins de voix que Blatter au premier tour (73 contre 133) et comprenant parfaitement qu’il ne pourra pas compenser l’écart existant.

Autre point très important à noter dans toute cette affaire et qui confirme que le monde multipolaire est devenu également réalité dans le domaine du sport à l’international. Malgré toute la pression exercée de la part des instigateurs du départ de Blatter, seule l’Europe (en partie) a cédé, en la qualité de l’UEFA en tant qu’organisation et en la qualité personnelle de Michel Platini. L’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud, elles, n’ont pas cédé à cette pression extérieure et ont soutenu la réélection du président sortant. Plus encore, c’était le Camerounais Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF), qui est apparu avec le grand sourire aux côtés de Sepp Blatter, après l’annonce de sa victoire. Il serait en effet bon de rappeler que Blatter était un fervent partisan de l’organisation de la première Coupe du monde sur le continent africain. Et ce fut le cas d’une très belle manière en terre sud-africaine, en 2010.

Eh oui, la pieuvre n’est plus aussi efficace, pourtant ce n’est pas l’envie qui lui manque, loin de là. Mais le monde autre qu’occidental, constituant la très grande majorité de l’humanité, en a tout simplement marre du néocolonialisme occidental ambiant et que certains tentent par tous les moyens de nous faire réaccepter. Non, ce ne sera pas le cas. La multipolarité géopolitique a atteint le domaine sportif international.

C’était d’ailleurs fort intéressant d’observer Platini féliciter avec le grand sourire Blatter, alors qu’à la veille le premier réclamait ardemment le départ du second. Mais peu importe.

Félicitations donc à tous ceux qui ont contribué à montrer que l’Occident ne domine plus. Nous sommes tous égaux. Et si certains pensent encore le contraire, on les aidera avec grand plaisir à admettre la réalité d’aujourd’hui. Après tout, il faut bien faire preuve de patience avec les cas difficiles. C’est normal.

En général, ces derniers jours étaient fort positifs sur plusieurs fronts et dans plusieurs domaines: réélection donc de Sepp Blatter à la tête de la FIFA, navire de guerre étasunien chassé de la mer Noire par les avions de chasse russes stationnés en Crimée, renforcement de l’axe Afrique-Russie à travers le nouveau souffle donné aux relations russo-camerounaises. Sans oublier les 89 hauts fonctionnaires et autres représentants de l’UE russophobes désormais interdits d’entrée sur le territoire russe, y compris le philosophe de la guerre BHL. Certains ont déjà été refoulés à la frontière. Tout cela ravit.

Pour finir sur le thème footballistique, bien que la géopolitique y soit liée aussi, et vu que certains représentants occidentaux appellent au boycott de la Coupe du monde 2018 en Russie, il serait bon de dire ceci: s’ils ne veulent pas venir — qu’ils ne viennent pas (c’est d’ailleurs aussi la position du président de la FIFA). Les dits représentants occidentaux seront sans problème remplacés par les représentants d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Après tout et pour rappel encore, l’humanité c’est beaucoup plus que l’Occident.

Pour info, la Coupe du monde en Russie sera la troisième consécutive dans un pays membre de l’alliance BRICS, après l’Afrique du Sud (2010) et le Brésil (2014). Le tout sans oublier les JO d’été de Pékin 2008 et les JO d’hiver de Sotchi 2014, tous deux organisés avec brio. Et les JO d’été 2016 qui auront lieu dans la superbe ville brésilienne de Rio de Janeiro et qui seront certainement eux aussi au top.

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150601/1016351327.html

Mikhail Gamandiy-Egorov