Archives du mot-clé Frank-Walter Steinmeier

Réanimation du G8 ? La Russie pas intéressée

G8

Récemment, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier avait appelé à unir les efforts afin de « créer les conditions et reprendre le travail dans le cadre du G8 ». La réponse russe ne s’est pas fait trop attendre.

La Russie ne voit pas d’intérêt à réanimer le G8. « Pour la Russie, le format du G8 représente le passé. Nous ne voyons pas de nécessité de le réanimer », a fait savoir Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères. Une réponse qui il faut le dire a fait plaisir à beaucoup de personnes, en Russie comme à différents endroits du monde.

L’époque du G7 + 1, comme d’ailleurs on nous l’enseignait au lycée français du Maroc, à savoir les pays les plus « développés » qui ont bien voulu accepter un huitième membre, la Russie post-soviétique, « ex-superpuissance devenue puissance régionale pauvre » (je cite les professeurs), n’est plus. Cette époque est fort heureusement complètement dépassée, malgré le refus avoué de certains.

Aujourd’hui, très peu d’affaires internationales peuvent se passer de la participation de la Russie, notamment au Proche-Orient et dans beaucoup d’autres endroits du monde. La participation de la Russie est devenue indispensable, beaucoup plus d’ailleurs que de la plupart des membres de ce fameux G7. Donc l’époque de la « charité » occidentale vis-à-vis de la Russie, celle des années probablement les plus difficiles de l’histoire contemporaine russe reste bien dans le passé. 

Cette même époque où la Russie, dirigée par une poignée d’oligarques libéraux pro-occidentaux, avait oublié ses intérêts nationaux et se laisser dicter par les élites occidentales. Cette même époque qu’une partie des Occidentaux appellent comme étant l’une des meilleures de la Russie et que l’écrasante majorité des Russes associent à la misère, à l’humiliation et une Russie simplement à genoux.

D’autre part, ce concept associé à juste titre par nombre de personnes comme symbole du néocolonialisme et de l’unipolarité n’a aujourd’hui tout simplement plus sa place. Le monde multipolaire s’impose. L’humanité le ressent. Donc si il y a ceux qui veulent se voir encore au sein d’un club pseudo-« privilégié » pour continuer à penser qu’ils dirigent le monde, personne ne devrait les en empêcher. Après tout, il y a bien des personnes qui s’imaginent être des Napoléon. Au début ça fait évidemment sourire, après ça se soigne. Mais dans notre cas précis, la réalité du nouveau monde soignera tout d’elle-même.

Ni la Russie, ni la Chine, ni les autres membres des BRICS et nombre d’autres pays n’ont plus besoin d’une quelconque recommandation de ce fameux G7 pour avancer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les membres de ce même G7 s’activent en ce moment pour tenter de faire revenir la Russie au « club ». La Chine ne fait pas partie du groupe (et ne souhaite pas en faire partie), alors autant tenter de faire revenir la Russie. Non merci dit la Russie.

Depuis notamment les événements en Libye, en Syrie et en Ukraine, la Russie ne se fait fort heureusement plus aucune illusion sur ce que représentent véritablement les élites occidentales. Tout comme la Chine d’ailleurs. Et a bien choisi ses nouvelles priorités, à savoir l’Union économique eurasiatique, l’Organisation de coopération de Shanghai et bien sûr l’alliance BRICS. Sans oublier le renforcement des liens et alliances avec toute une série de pays asiatiques, africains, latino-américains. 

Il faut donc que nos « partenaires » du G7 comprennent une chose: ce concept n’est plus intéressant pour la Russie. Qu’ils comprennent aussi que la Russie a bien d’autres priorités et qu’elle ne souhaite pas faire partie d’un club associée par une large partie de l’humanité comme un ensemble néocolonial représentant les vestiges de l’unipolarité. Niet, ce n’est pas pour nous.

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201604201024396986-frank-walter-steinmeier-russie-groupe-politique/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le chef de la diplomatie allemande, Franck-Walter Steinmeir, appelle au retour de la Russie dans le G8…

Sérieux ? Vous nous invitez à revenir ? Non, merci. A titre personnelle, je suis contre. Et je vais vous dire pourquoi.

A la base, on avait le « club » des élites néocoloniales, le fameux G7. Puis à une époque, ces « gentils » personnages ont eu la « bienveillance » d’inviter la Russie à les rejoindre dans le cadre du G7+1. En gros cela signifiait la chose suivante : « Allez, la pauvre Russie, l’ex-superpuissance devenue si pauvre et à genoux maintenant, viens à nous, qu’on se foute un peu de toi ». C’était d’ailleurs à peu près cela qu’on nous apprenait au lycée français dans lequel j’étudiais au Maroc.

Aujourd’hui, les temps ont tellement changé. Et lorsque la confrontation actuelle a commencé entre l’Occident politique et la Russie (Syrie, les événements du Maïdan à Kiev, le retour de la Crimée à la Mère-Patrie, les événements du Donbass), les élites occidentales pensaient encore que mettre la Russie hors du « G8 » serait un acte punitif qui nous ferait tant de mal.

Moi, je pense, que c’était une bénédiction, tout comme les sanctions occidentales actuelles visant la Russie le sont, offrant d’énormes opportunités aussi bien à nous Russes, qu’à nos véritables amis. Et compte tenu, de l’agenda très chargé de nôtre Russie dans le monde multipolaire actuel : intégration eurasiatique, l’OTSC, l’alliance BRICS et dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghaï. Sans oublier le renforcement de l’alliance avec les pays du continent asiatique, l’Amérique latine et j’espère de tout coeur l’Afrique, nous avons d’autres chats à fouetter que d’être membre ou pas de ce fameux G8.

Vous avez compris que la Russie se passe complètement de vous ? Vous avez compris que l’on ne discute pas avec la Russie actuelle sur la base d’ultimatums, de menaces et de pressions ? C’est déjà pas mal. Mais gardez votre G7+1 pour vous. Cette réalité est aujourd’hui complètement dépassée, alors n’essayez pas de nous faire revenir. Bienvenue dans la nouvelle réalité, mes amis !

http://fr.sputniknews.com/international/20150604/1016403574.html