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Les BRICS dépassent le G7 et les nouvelles opportunités pour les pays du Sud

14.03.2023

Les principales puissances non-occidentales s’affirment de jour en jour, y compris économiquement. Et commencent à prendre progressivement le dessus sur le bloc occidental, ne faisant que confirmer les nombreuses prévisions des dernières années.

A l’issue de 2022, l’association des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a dépassé le club du G7 (composé des Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Allemagne, France, Italie, Japon) en termes de PIB combiné, écrit le portail indien The Eastern Herald. Ainsi, dans l’économie mondiale les BRICS avaient désormais une part de 31,5% contre 30,7% pour le G7.

Cette réalité confirme les nombreuses prévisions datant d’il y a plusieurs années et démontre que le bloc des BRICS pèse désormais pratiquement d’1/3 sur le PIB mondial. Et non plus d’1/4 comme cela était le cas dans un passé pas du tout lointain. Le tout à l’heure où les pays membres du bloc augmentent les actions en vue d’obtenir la pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux, comme Observateur Continental l’avait récemment rappelé

Une autre analyse intéressante vient quant à elle de l’hebdomadaire sud-africain Mail & Guardian qui soulève la question du comment les pays du Sud global peuvent échapper à la mainmise du dollar étasunien, écrit par Nontobeka Hlela, qui collabore avec l’Institut de recherche sociale Tricontinental et est détachée au bureau du conseiller à la sécurité nationale de l’Afrique du Sud en qualité de chercheuse.

L’analyste sud-africaine rappelle à juste titre que le dollar US depuis qu’il était devenu la monnaie de réserve internationale, cela a permis aux Etats-Unis de contrôler les marchés financiers et d’imprimer de l’argent comme bon leur semble. Cette réalité avait donné aux USA un pouvoir mondial extraordinaire et, avec la structure de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et du Conseil de sécurité des Nations unies, cela signifie que bien qu’il existe des Etats dits démocratiques, il n’existe en réalité pas de démocratie des Etats.

Toujours selon elle – au fil des années, on a souvent soutenu que la construction d’un monde plus équitable exige, entre autres mesures, la démocratisation du système financier mondial. Et à cet effet – cela nécessiterait, au même titre qu’avec d’autres mesures, de s’éloigner du dollar comme principale monnaie de réserve mondiale.

Il y a eu selon Nontobeka Hlela des propositions justement pour rompre avec l’emprise du dollar. Et ces projets visant à lutter contre cette emprise sur les économies des pays du Sud se trouvaient au cœur des motivations étasuniennes à chasser Saddam Hussein en Irak et Mouammar Kadhafi en Libye.

Aujourd’hui, de nouvelles tentatives visant à contourner le quasi-monopole du dollar en tant que principale monnaie du commerce international ont vu le jour. L’analyste sud-africaine cite la décision de l’Arabie saoudite d’accepter d’autres devises en échange de son pétrole – faisant référence au yuan chinois. Mais pour elle la question de l’abandon du dollar a été soudainement intensifiée par le conflit en Ukraine.

Rappelant que suite au gel des avoirs de la Russie par l’Occident et à son expulsion du système bancaire international SWIFT, Moscou a répondu en exigeant le paiement des livraisons de son gaz dans sa propre monnaie – le rouble russe. Cela a été une démonstration claire que le commerce international peut être effectué sans en dépendre du dollar étasunien. Toujours selon elle le développement rapide des possibilités de commerce international sans la médiation du dollar représente un moment important pour les pays du Sud global, qui se sont longtemps retrouvés considérés comme des Etats vassaux des Etats-Unis en particulier, et de l’Occident de manière générale.

Ces relations avec l’Occident sont d’ailleurs devenues si grossières que, comme nous l’avons vu récemment en Afghanistan où Washington s’est approprié 9,5 milliards de dollars de la Banque centrale afghane – cela n’a fait que confirmer que les réserves en dollars d’autres pays détenues à la banque centrale étasunienne ne sont pas sécurisées.

Plus généralement parlant, l’experte sud-africaine rappelle également qu’il s’agit d’un processus de longue date, où les USA cherchent à isoler économiquement et à sanctionner les Etats qu’ils perçoivent comme une menace pour leur pouvoir. Et ce – depuis la révolution haïtienne contre l’esclavage en 1804 ou encore au cours du XXème siècle, notamment avec l’assassinat par la CIA du président chilien Salvador Allende.

Quant à la guerre économique déclenchée par l’Occident contre la Russie, y compris le gel de ses réserves libellées en dollars, cela a largement prouvé qu’aucun pays qui va à l’encontre des USA ne pourra se sentir en sécurité. Et cela devrait être un signal d’alarme urgent pour les pays du Sud afin de se lancer pleinement dans un système financier alternatif qui ne dépende pas du dollar étasunien.

L’analyste sud-africaine rappelle elle aussi encore une fois que le PIB combiné des pays BRICS est désormais supérieur à celui du groupe G7. Et que les nations BRICS peuvent très certainement trouver une meilleure façon de travailler ensemble afin de construire un système financier qui ne soit pas sous contrôle des USA, ces derniers ayant continuellement bloqué les tentatives de développer de nouvelles règles plus justes pour le commerce mondial.

Pour Nontobeko Hlela, les BRICS doivent également renforcer leurs institutions et celles de la Nouvelle banque de développement afin qu’elle puise être ce point d’ancrage qui crée et soutient un système alternatif pour les pays du Sud. Enfin, l’experte sud-africaine rappelle que l’ordre mondial construit par les Occidentaux (communément appelé l’unipolarité) – correspond effectivement à la description de néocolonial. Et que cet ordre ne fonctionne pas pour les pays du Sud. Tout en insistant que le système plus multilatéral de gouvernance mondiale concerne non pas seulement l’aspect économique de la question, mais également politique.

Pour conclure, il devient aujourd’hui évident que quelle que soit l’entêtement des élites occidentales qui continuent de faire référence à «un ordre mondial basé sur des règles» (occidentales), un ordre représenté désormais par les vestiges de l’unipolarité – au sein des principales puissances mondiales non-occidentales et plus généralement dans les pays justement du Sud global, représentant ensemble l’écrasante majorité de l’humanité – il sera complètement inacceptable de vivre selon les prétendues règles d’une extrême minorité planétaire. Une minorité bien souvent ne représentant même pas ses propres populations.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Inde remet les USA à leur place

19.07.2022

Bien que l’Occident collectif, et plus particulièrement Washington, avait vivement souhaité faire basculer l’Inde dans le camp occidental, New Delhi démontre que son agenda n’est pas celui de l’Occident. Une démarche indienne souveraine qui ne fait que renforcer l’axe de la multipolarité.

L’Inde a reproché aux Etats-Unis d’avoir «suggéré» directement aux autorités portuaires de la ville de Mumbai une interdiction d’entrée de navires russes. Les autorités indiennes ont rappelé avoir le droit souverain de traiter avec tous les partenaires mondiaux. L’indécence étasunienne a été vivement critiquée aussi bien au niveau du ministère indien des Affaires étrangères, qu’au niveau de l’opinion publique du pays.

Evidemment, cette nouvelle tentative d’intimidation de la part de Washington à l’encontre de New Delhi n’est pas le fruit du hasard. Après l’échec de faire éloigner la Chine de la Russie et de créer un large front international anti-russe, de même que la perte de plus en plus évidente quant à l’influence sur les alliés d’hier, l’Occident n’a plus peur du ridicule pour tenter à donner l’impression de ne pas couler. Y compris si cela ne fait que ridiculiser un peu plus sa posture.

Mais la retenue et un minimum de honte ne sont pas des caractéristiques de l’establishment occidental. Ces notions sont totalement absentes de sa manière à penser. Et si l’Inde est aujourd’hui dans le viseur atlantiste, ce n’est pas seulement en raison du fait que le pays achète beaucoup de pétrole russe, avec pour la seule demi-année en cours déjà plus de 60 millions de barils achetés à la Russie (contre 12 millions pour toute l’année 2021).

Les autres raisons étant que depuis toutes ces dernières années, l’Occident collectif avait fait des pieds et des mains pour tenter à faire intégrer l’Inde dans son camp, et de l’éloigner au maximum de la Russie comme de la Chine. Pour au final devoir faire face à un énième échec cuisant. Ce n’est pas tout. L’establishment politico-médiatique occidental tente par tous les moyens de présenter l’affrontement final actuel entre les partisans de la multipolarité et les nostalgiques de l’unipolarité comme celui de l’axe «autoritaire» face aux démocraties occidentales.

Des pseudo-démocraties occidentales qui avaient tellement besoin de la véritable et la plus grande démocratie du monde – en l’occurrence la République de l’Inde – ne serait-ce qu’au moins symboliquement à faire partie de leur bloc. Dans l’objectif à redorer le blason des fausses démocraties de l’Occident. Echec également.

Enfin, et là nous parlons de géopolitique et de géoéconomie, l’Inde faisant partie des BRICS comme de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), l’objectif occidental a toujours été de tenter d’affaiblir ces deux grandes organisations – représentant la véritable notion de communauté internationale. Non pas celle à la sauce G7. Et qui aujourd’hui inquiètent vivement les Occidentaux, ou du moins ceux résolument nostalgiques de l’ère unipolaire.

Mais les arrogants extrêmes de l’Ouest semblent oublier une fois de plus à qui ils ont affaire. Cela est d’autant plus choquant dans le cas lorsque le consulat d’un Etat de-facto sans histoire, culture, ni civilisation dignes de ce nom – s’adresse ouvertement à une administration intérieure d’un pays souverain à la civilisation millénaire, et 3ème puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat par la même occasion, sous prétexte que les décisions prises aux USA et en Occident sont censées avoir une portée prétendument universelle.

Si les échecs de Washington et de ses suiveurs européistes, australien ou encore canadien – sont une fois de plus fort démonstratifs de la phase très importante et intéressante de l’histoire contemporaine mondiale que nous vivons en ce moment – il n’en est pas moins que l’Inde devra fermement renforcer sa sécurité vis-à-vis des interférences occidentales – pas tellement politiques dans le cas indien, mais beaucoup plus précisément sécuritaires.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4074

L’Occident inquiet de la montée en puissance des BRICS

04.07.2022

Longtemps stigmatisée par les prétendus experts occidentaux, l’organisation des BRICS inquiète vivement désormais les divers analystes issus de l’espace occidental qui la voient comme un bloc plus que jamais ouvertement opposé à l’Occident collectif.

«Un bloc anti-occidental émerge, plus puissant que jamais», titre Die Welt, l’un des principaux quotidiens allemands. L’auteur dudit article, Stefan Aust, affirme que si beaucoup en Allemagne pensent que la plupart des pays du monde soutiennent l’Ukraine, la vérité est pourtant toute autre: l’alliance anti-occidentale devient de plus en plus puissante, politiquement et économiquement – et continue de s’étendre à travers le monde.

Pour lui, le bloc anti-occidental est en train d’émerger, plus puissant qu’à n’importe quel moment de l’histoire. A ce titre, il serait fort juste effectivement de reprendre la piqure de rappel de Lijian Zhao – porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères qui dans sa publication récente indique justement à très juste titre que si la population totale des pays composant le G7 est d’un peu plus que 770 millions de personnes, celle des BRICS représente plus de 3 milliards d’habitants de la planète.

Le haut représentant chinois ne manque d’ailleurs pas d’ajouter que «la prochaine fois qu’ils parleront de communauté internationale – vous saurez ce que cela signifie». En effet, les événements en cours, y compris la propagande occidentale largement russophobe autour de l’Ukraine, ont le mérite d’avoir remis amplement les points sur les «i». A savoir que l’Occident collectif, bien que faisant bloc commun (en qualité des nostalgiques de l’unipolarité) représente dans les faits une infime partie de l’humanité, avec tout ce que cela implique.

Les Occidentaux remarquent aussi avec stupéfaction que malgré les sanctions occidentales visant la Russie, y compris à travers les systèmes de paiement comme Visa ou MasterCard – les Russes peuvent désormais utiliser le système chinois UnionPay (accepté dans 180 pays du monde), que le nombre de voitures et d’autres produits fabriqués en Chine augmente largement sur le marché russe, et que même l’Inde – que les Occidentaux voulaient à tout prix voir dans leur bloc – non seulement n’a pas condamné l’opération militaire spéciale de la Russie, mais au contraire augmente fort considérablement ses échanges avec Moscou. Y compris dans la sphère énergétique, comme Observateur Continental l’avait déjà abordé

Aussi, les analystes occidentaux sont aujourd’hui forcés de reconnaitre, avec amertume bien évidemment, que leur suzerain en la qualité des USA – perd progressivement son influence sur les autres continents également. Y compris dans ce que Washington considérait  comme son arrière-cour, à savoir l’Amérique latine, fait qu’Observateur Continental avait également abordé.

Les Occidentaux reconnaissent également qu’aucun pays d’Amérique latine et d’Afrique n’a soutenu les sanctions occidentales contre la Russie. Tandis qu’en Asie, ils peuvent se comptent sur les doigts d’une seule main: Japon, Corée du Sud, régime séparatiste de Taïwan.

Les analystes occidentaux commencent également à reconnaitre, alors que cela était prédit depuis de longues années, que les grandes organisations internationales non-occidentales telles que les BRICS ou encore l’Organisation de coopération de Shanghai, malgré leurs diversités culturelles et politiques – sont unis dans le rejet face la prétendue supériorité occidentale et des pseudo-valeurs que tente d’exporter l’establishment de l’Occident.

Il faudrait certainement également rappeler que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les BRICS – abritent ensemble 4 des 10 principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (Chine – 1ère, Inde – 3ème, Russie – 6ème, Brésil – 9ème) et quatre puissances nucléaires par la même occasion (Russie, Chine, Inde, Pakistan). Tout en représentant à eux seuls de-facto la moitié de la population terrestre et plus d’un quart du PIB mondial.

Cela alors que la seule et véritable communauté internationale garde les portes ouvertes pour d’autres nations. A ce titre l’Iran et l’Argentine ont annoncé leurs ambitions de rejoindre les BRICS. Dans le cas de l’Iran, il faudrait rappeler que son adhésion a été déjà validée à l’OCS en qualité de membre de plein droit. Et cela en tenant compte aussi que les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping souhaitent augmenter l’interaction entre les BRICS, l’OCS ou encore l’Union économique eurasiatique. Sans oublier les grands ensembles régionaux et continentaux, notamment africains et latino-américains.

Pour conclure, résumons. L’Occident comprend de plus en plus que l’ère de son extrême arrogance est bel et bien terminée. Et si avant il y avait encore une porte ouverte à devenir pour cet Occident collectif un membre responsable de la véritable communauté internationale, désormais c’est vraisemblablement trop tard. Le monde ne sera plus seulement multipolaire – il l’est déjà – mais bel et bien multipolaire post-occidental.

Car au-delà d’être effectivement une évidente minorité planétaire sur le plan démographique, sur le plan économique l’Occident ne cesse également de perdre sa position de dominant (dans le Top 10 mondial, désormais moins de la moitié sont des économies occidentales et dans un avenir assez proche elles seront encore moins représentées). Les technologies occidentales deviennent de plus en plus remplaçables, et mêmes perdent de l’importance face aux alternatives chinoises et indiennes pour ne citer qu’elles. Quant aux ressources naturelles – l’Occident n’en possède comme au Moyen-Age tout simplement pas, mis à part celles qu’il pille encore à nombre d’endroits de la planète.

Et dans cette réalité résumée – oui, l’Occident devra effectivement apprendre à faire profil bas face à l’écrasante majorité de la planète et de l’humanité.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Otan s’engage officiellement contre la Chine

Pour l’Otan, la Chine représente désormais un «défi systémique pour l’ordre mondial». Faisant vraisemblablement référence à l’ordre unipolaire totalement dépassé par les événements en cours dans le cadre de la multipolarité. Pékin dénonce de son côté une mentalité de guerre froide du côté occidental.

La déclaration adoptée lundi dernier à Bruxelles – au siège de l’organisation otanesque – place la Chine comme rivale du bloc atlantiste, juste après la Russie.

Cette nouvelle approche, qui faut le dire, allait forcément arriver à un moment ou un autre, tant le concept multipolaire mondial continue de monter en puissance, et que des pays comme la Russie et la Chine y jouent un rôle clé et de plus en plus coordonné – et tant l’establishment occidental a du mal à accepter cette réalité – néanmoins cette nouvelle approche désormais officielle confirme que l’Occident politico-médiatique s’oppose ouvertement au bloc sino-russe, et plus généralement à celui des partisans assumés du monde multipolaire.

Dans leur communiqué de clôture, les dirigeants des pays membres de l’Otan ont donc confirmé que Pékin est leur rival le plus gênant après Moscou, compte tenu « de son arsenal nucléaire en rapide expansion, de l’intensification de sa coopération militaire avec la Russie et de l’augmentation du recours à la désinformation », écrit Politico.

Le point qui mentionne l’intensification de la coopération militaire entre la Chine et la Russie est d’ailleurs très révélateur. En effet, l’alliance sino-russe fait peur à l’Occident. Ou plus exactement à ses élites politiques et médiatiques en perte évidente de vitesse. Cela sans oublier que des grandes puissances régionales – devenant désormais de plus en plus des acteurs importants sur la scène internationale – comme l’Iran, se joignent eux aussi aux efforts de Pékin et de Moscou.

La Chine n’a pas manqué à réagir à la démarche otanesque. Ainsi, la mission chinoise auprès de l’UE a rejeté l’affirmation de l’Otan selon laquelle la Chine représenterait des «défis systémiques», la qualifiant de calomnie visant le développement pacifique de la Chine et de continuation de la mentalité de guerre froide.

Le porte-parole de la mission chinoise a ajouté par ailleurs que la Chine s’attache à une politique de défense de nature défensive et que la poursuite de la modernisation de sa défense et de son armée est justifiée, raisonnable, ouverte et transparente. Le représentant chinois n’a pas manqué d’ailleurs de faire remarquer que les dépenses militaires totales de l’Otan équivalent à plus de la moitié des dépenses militaires mondiales et restent 5,6 fois supérieures à celles de la Chine.

Au-delà des dépenses, l’implantation des bases militaires occidentales a également été pointée du doigt par la mission diplomatique chinoise: «Les populations du monde peuvent voir clairement qui a des bases militaires partout dans le monde et qui montre ses muscles en envoyant des porte-avions partout au niveau mondial».

Maintenant en termes de perspectives, ce positionnement otanesque à l’encontre de la Chine, à l’instar du club du G7 que nous avons déjà abordé précédemment, démontre clairement cette volonté de l’establishment occidental à vouloir contenir la montée en puissance chinoise, et ce dans des domaines variés : allant de l’économie jusqu’aux capacités militaires.

Le souci pour l’Occident, est que désormais la Chine – nommée expressément comme une cible pour les diverses manœuvres pro-unipolaires occidentales – ne tardera certainement pas à prendre des mesures efficaces afin de faire face à ces défis. Ne pas comprendre cette réalité – c’est tout simplement très mal connaitre la Chine et le peuple chinois.

D’autre part, cette initiative étasunienne confirme une autre réalité déjà abordée: celle d’absence d’une quelconque amélioration digne de ce nom dans les relations sino-étasuniennes après le départ de l’administration Trump, comme le laissaient présager certains analystes occidentaux.

Et à l’heure d’une Eurasie qui a pris toutes ses responsabilités en qualité de force motrice et promotrice de l’ordre multipolaire, notamment dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) – que l’Occident politique ne soit guère surpris de la suite des événements. Une chose demeure certaine : il n’y aura pas de quelconque retour à l’ordre unipolaire auquel continuent de faire référence les plus radicaux des représentants occidentaux. Bien qu’ils comprennent parfaitement qu’un tel retour est simplement impossible dans les circonstances actuelles du monde contemporain. Ce diktat washingtonien si souhaité par les révisionnistes à Washington n’a aucune chance d’être ravivé, même à travers un massage cardiaque intense.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2839

https://t.me/axe_afrique_russie/113

Le G7 s’attaque au projet chinois de la nouvelle Route de la soie

L’influence grandissante de la Chine dans les affaires mondiales, tant sur le plan géoéconomique que géopolitique inquiète de plus en plus l’establishment occidental. Le récent sommet du G7 en Angleterre ne fait que le confirmer. L’Occident a-t-il sérieusement une quelconque chance de contrer la Chine? Rien n’est moins sûr.

Les soubresauts des élites occidentales confirment une réalité assez simple et désormais bien connue: celle d’une compréhension de leur part que le monde actuel n’est plus du tout celui ayant suivi l’éclatement de l’URSS. Et qu’au-delà du fait de la fin de l’impunité sur la scène internationale sur le plan sécuritaire et géopolitique, l’establishment de l’Occident doit également faire face à un autre défi de taille pour ses intérêts – celui qui concerne les bouleversements économiques globaux.

Faut-il pour autant rappeler que le concept multipolaire mondial – devenu réalité depuis les dernières années – reste comme un os dans la gorge pour l’élite politico-médiatique occidentale et atlantiste, et ce malgré la compréhension évidente que le renforcement de ce processus est irréversible? Probablement rentrer dans les détails sur ce fait est complètement inutile. Ce qui est néanmoins sûr, c’est que l’Occident essaie de s’accrocher autant qu’il peut – afin de réduire le plus possible le rythme de sa chute d’influence dans les affaires internationales, en mettant les bâtons dans les roues de la locomotive multipolaire.

C’est justement dans ce sens qu’il faut certainement voir la toute récente initiative du G7 visant «à proposer aux pays en développement un vaste programme en faveur de leurs infrastructures». Avec un objectif clairement affiché: contrer l’influence grandissante de la Chine, et notamment son vaste projet eurasien et international de la nouvelle Route de la soie.

Le New-York Times, l’un des porte-flambeaux médiatiques du libéralisme unipolaire occidental, note de son côté «que c’était la première fois que les nations les plus riches du monde ont discuté de l’organisation d’une alternative directe à l’initiative chinoise Ceinture et Route et à la campagne d’investissements à l’étranger du président Xi Jinping, qui s’est maintenant étendue à travers l’Afrique, l’Amérique latine et l’Europe même».

Le quotidien étasunien rajoute par ailleurs que «M. Biden a fait de l’opposition à une Chine montante et une Russie perturbatrice la pièce maîtresse d’une politique étrangère conçue pour édifier les démocraties dans le monde comme rempart contre la propagation de l’autoritarisme». En d’autres termes: le libéralisme occidental, nostalgique de l’ère unipolaire, opposé au bloc des souverainistes et partisans assumés de l’ordre international multipolaire actuel.

Evidemment, dans cette attaque occidentale contre la puissance chinoise, il y a un nombre évident de faiblesses, que l’establishment politico-médiatique de l’Occident n’aime pas soulever. Revenons-y. Tout d’abord, et malgré toutes les campagnes politiques et médiatiques occidentales visant à contrer le rôle grandissant de Pékin dans les affaires internationales – cela n’a pas apporté le résultat escompté pour ses initiateurs. Bien au contraire. Que ce soit du côté anglo-saxon ou hexagonal. On se rappelle tous des reportages à la sauce des de la Villardière, dont l’objectif était de perturber l’interaction chinoise avec les pays francophones du continent africain.

Pour quel résultat? Pour que le sentiment anti-occidental ne fasse que monter encore plus en intensité au sein de l’opinion publique africaine et que les sympathies aillent clairement en faveur de la Chine. Du moins pour une large part de la société civile africaine. Pour l’anecdote, ces sentiments étaient d’ailleurs apparus bien avant les accusations des prétendues campagnes de dénigrement de la présence française et plus généralement occidentale en Afrique, affirmées entre autres par Emmanuel Macron, visant la Russie, la Chine ou encore la Turquie.

Cela pour dire que l’Occident aura énormément de mal à pouvoir convaincre les peuples non-occidentaux, quant au bienfondé d’un tel projet. Au-delà de cet aspect, l’autre faiblesse évidente du camp occidental réside dans le point qu’il ne représente pas le monde dit «démocratique». Plus généralement, la démocratie n’est aucunement une propriété occidentale. Tout comme d’ailleurs la notion de communauté internationale.

Plusieurs pays appartenant à la majorité non-occidentale de la planète sont considérés comme étant des Etats aux systèmes démocratiques – l’Inde, l’Afrique du Sud, la Namibie, la Bolivie, l’Argentine, le Mexique et nombreux d’autres. La plupart de ces nations appartiennent par ailleurs aux partisans de la multipolarité.

Plus généralement et sur le plan purement économique – le club du G7 n’est certainement plus en position à parler en qualité de pays les plus riches de la planète. Et ce pour une raison simple: depuis la fin de l’époque unipolaire, le basculement des rapports de force a largement touché aussi à la sphère économique internationale. Faut-il le rappeler: sur les dix principales puissances économiques mondiales actuelles en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (PPA) – cinq ne sont pas des pays occidentaux. Dans un classement d’ailleurs où la Chine occupe déjà la première place du classement.

Et encore – ce, en tenant compte du fait que l’on associe le Japon à l’alliance pro-occidentale, y compris dans le cadre du fameux G7 ou du fait de se trouver sous la coupe washingtonienne sur le plan sécuritaire, bien que la civilisation japonaise ne fasse pas partie de l’Occident. Et que selon nombre de prévisions, y compris d’économistes occidentaux, des pays comme la France ou le Royaume-Uni seront amenés à quitter ce Top 10 mondial dans les 5-10 prochaines années, tandis que des pays comme la Turquie ou le Mexique (actuellement respectivement 11ème et 12ème) ont toutes les chances de l’intégrer.

Tout en se rappelant que l’on assiste au cours des dernières années à la dédollarisation progressive dans les échanges internationaux – un processus dans lequel des pays comme la Chine ou la Russie jouent un rôle résolument important.

Enfin, et au sein même du club dépassé du G7 – on est bien loin de l’unanimité quant à l’initiative étasunienne visant à contrer les initiatives économiques chinoises. Selon même l’aveu occidental, l’Allemagne, l’Italie et même le Japon ne partagent pas le même enthousiasme que Washington, Londres, Paris ou Ottawa.

En conclusion: il est bien peu probable que ladite initiative puisse réellement stopper la puissance chinoise, ainsi que son interaction avec les Etats aux quatre coins du monde. Et plus généralement que le vieux jeu des nostalgiques de l’unipolarité puisse sérieusement retarder la défaite totale du bloc atlantiste et affiliés.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2822

https://t.me/observateur_continental/1251

Horizon 2050: déclin économique de l’Occident

Il y a trois ans de cela, la grande multinationale PricewaterhouseCoopers (PwC), spécialisée dans les missions d’audit, d’expertise comptable et de conseil, avait publié un rapport stipulant que dans les 30 prochaines années au sein du Top 10 des principales économies mondiales – seules 3 seront celles appartenant au monde occidental. Ces prévisions restent aujourd’hui fortement d’actualité et les événements en cours le confirment pleinement.

En effet, au-delà d’une perte d’influence géopolitique et sécuritaire grandissante de l’Occident dans la nouvelle ère multipolaire, l’aspect économique ne devrait pas être en reste. Les pays du fameux G7 ne seront plus les maitres économiques mondiaux, au contraire ce sont les pays du E7 (Emerging 7) – terme créé par PwC en 2006 pour désigner les principales puissances économiques émergentes, incluant la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Indonésie et la Turquie, qui auront la tâche de prendre pleinement la relève.

Pour rappel selon les prévisions du grand cabinet international, le classement à l’horizon 2050 devrait être comme suit: 1-Chine, 2-Inde, 3-Etats-Unis, 4-Indonésie, 5-Brésil, 6-Russie, 7-Mexique, 8-Japan, 9-Allemagne, 10-Royaume-Uni. Ainsi, au-delà du fait de perdre des places dans le Top 10 pour les USA, l’Allemagne et le Royaume-Uni, la France quant à elle devrait tout simplement quitter le classement des dix principales économies mondiales.

Tout en sachant qu’il s’agit de prévisions sur une période de trois décennies, durant laquelle un certain nombre de facteurs peuvent apporter des ajustements à ce classement, et sans rentrer dans les détails des facteurs présentés par PwC dans l’établissement de ces prévisions (détails du rapport ci-haut), il serait probablement intéressant de se pencher sur un autre fait, qui caractérise justement le monde multipolaire devenu réalité.

Si à la chute de l’URSS et la prétendue «fin» de la guerre froide, l’Occident pouvait effectivement se vanter d’avoir le leadership (pour ne pas dire le diktat) dans pratiquement dans toutes les sphères à l’échelle planétaire, aujourd’hui on arrive justement à une réalité dans laquelle une minorité doit assumer son rôle de… minorité.

Pour les grandes puissances mondiales non-occidentales, il n’a jamais été question d’arriver à une discrimination vis-à-vis des nations occidentales. Ce n’est pas le but recherché. Au contraire, les nations partisanes de la réalité multipolaire préfèrent miser sur des échanges sans restrictions, sanctions, intimidations et autres instruments tellement aimés par les élites occidentales. Les puissances non-occidentales misent aussi sur une concurrence loyale, où chacun peut faire prévaloir ses propres atouts.

Le souci, c’est que cette approche, ou plus précisément cette mentalité de faire des affaires, est tout sauf celle de l’establishment occidental. Pourquoi? Car les siècles de colonialisme, suivi par le néocolonialisme, ont tellement influencé les décideurs occidentaux, qu’aujourd’hui ce complexe de «supériorité» les caractérisant est probablement à un niveau génétique. Important tout de même de préciser qu’on parle bien de l’establishment occidental. Car dans le cas d’un citoyen occidental plus ou moins lambda, cette mentalité raciste et néocoloniale n’est pas représentative. Il faut donc bien séparer les deux choses.

Et dans cette optique, la compréhension du monde multipolaire par de nombreux citoyens en Occident contribue justement elle aussi au renforcement de la réalité récente. L’Occident en lui-même ne représente pas plus que 10% de la population terrestre. Et compte tenu de cette prise de conscience en Occident même dans l’acceptation de la multipolarité, on arrive à une conclusion simple: les partisans jusqu’au-boutistes de l’unipolarité révolue représentent une infime minorité à l’échelle planétaire. Et plus les années vont passer, plus cet establishment néocolonial occidental devra accepter la nouvelle place qui lui est réservée. Et peut-être surtout laisser la voie libre aux représentants responsables de l’Occident qui auront très certainement eux aussi des idées intéressantes à apporter dans la nouvelle architecture internationale.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1400

La nouvelle Route de la soie, la multipolarité économique en marche

Caravane sur la Route de la soie

Plus le temps passe et plus la multipolarité gagne du terrain. Au-delà des changements de grande envergure qui s’opèrent au niveau de la politique internationale, le volet économique n’est pas en reste, comme le démontre le projet de nouvelle Route de la soie.

L’OCS, les BRICS, l’Union économique eurasiatique, tous ces projets ont déjà confirmé leur solvabilité. Les puissances que les Occidentaux avaient tendance à appeler émergentes, pèsent de plus en plus sur l’économie internationale. Selon plusieurs cabinets et centres d’analyse occidentaux importants, à l’horizon 2040-2050, 6 des 10 principales économies mondiales seront celles de pays non-occidentaux (Chine, Inde, Russie, Brésil, Indonésie, Mexique), à condition que l’on mette le Japon dans le « camp occidental », car membre du G7.

Mais plusieurs projets en cours ont pour objectif d’accélérer encore plus les choses. Il s’agit évidemment de la nouvelle Route de la soie, nommée aussi « Ceinture », « La Route » ou encore « Le pont terrestre eurasiatique ». Il s’agit d’un plan de très grande envergure voulu par la Chine et à portée ouvertement eurasienne, puisque c’est bel et bien l’Eurasie qui y jouera un rôle clé, comme dans un passé lointain.

Son principal axe? Une liaison de fret ferroviaire qui part de la Chine, passe par le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie (les trois pays membres-fondateurs de l’Union économique eurasiatique) pour arriver en Europe centrale et occidentale (les consommateurs finaux). Les trois pays cités jouent ainsi un rôle de hub commercial majeur. La route s’inscrit aussi dans l’objectif de sécuriser les approvisionnements de gaz russe en direction de la Chine, dont la consommation ne cesse de croître.

D’autres voies additionnelles devraient s’y ajouter, notamment le réseau routier, qui devrait permettre à d’autres pays de l’espace eurasien de contribuer au projet, à savoir le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan, ainsi que l’Iran et la Turquie. Sans surprise, les pays cités y voient de grandes opportunités économico-commerciales.

Qu’en est-il des autres, notamment des pays occidentaux?

Washington y voit une façon pour Pékin d’augmenter considérablement un poids sur l’économie mondiale déjà très important, ce qui évidemment ne peut la ravir. D’autre part via ce projet, la Chine diminuera non seulement ses coûts de transport, mais en plus réduira considérablement les risques liés à d’éventuelles tensions en mer avec les USA, qui pourraient évidemment affecter ses approvisionnements.

Quant à Bruxelles, elle n’est pas ravie d’être réduite au rôle d’observateur ou de consommateur final. Et selon la dernière information relayée par RFI, les six pays de l’UE qui participent en ce moment même au Sommet international sur les nouvelles routes de la soie à Pékin (Allemagne, France, Grèce, Portugal, Royaume-Uni et Estonie) n’ont pas souhaité signer le communiqué commun sur le commerce. Elles prétendent que Pékin « ne prend pas en compte ce que l’Union européenne réclame depuis longtemps, à savoir que la Chine accorde un accès plus libre à son propre marché ».

Il est pour autant peu probable que l’Europe bruxelloise puisse faire quoi que ce soit contre le grand projet eurasiatique face à une Chine, deuxième puissance économique mondiale, extrêmement déterminée et ouvertement soutenue par des pays partisans de l’ordre multipolaire. Et ce d’autant moins que les pays de l’UE ont eux aussi clairement besoin du marché chinois pour écouler de leurs produits et services. Pour rappel, le coût total du projet s’élèverait à plusieurs trillions de dollars et, selon CNN, englobera à terme 68 pays, représentant 4,4 milliards d’habitants et 62 % du PIB mondial, justifiant une fois de plus la détermination chinoise et eurasienne.

Le cas intéressant est celui de l’Ukraine, qui se retrouve de plus en plus isolée. En effet, de l’aveu même des élites ukrainiennes issues du coup d’État de février 2014, le gazoduc Turkish Stream fermera la page qui avait fait de ce pays un important hub gazier entre la Russie et l’Union européenne. Mais Kiev semble aussi être hors-jeu dans le projet de nouvelle Route de la soie, puisqu’après le Kazakhstan et la Russie, c’est la Biélorussie qui sera vraisemblablement privilégiée.

Tout cela pour dire que les énormes problèmes économiques actuels de la « new Ukraine » ne sont pas prêts d’être résolus. Restera alors pour Kiev à compter sur une aide économique que l’Occident est de plus en plus réticent à fournir, ainsi que tenter de profiter du régime sans-visa qui a été validé le 11 mai dernier par l’UE, régime qui ne donne pour autant pas droit de résider, ni de travailler dans l’Europe de Bruxelles. Mais cela est une autre histoire et il sera difficile aux élites de Bruxelles d’expliquer aux millions de citoyens ukrainiens du Centre et de l’Ouest du pays, ayant soutenu le Maidan, que ce qu’ils avaient espéré n’est pas exactement ce qu’ils auront obtenu, avec les conséquences migratoires qui en découlent.

Après tout, la meilleure analyse se fait après expérience personnelle. Un peu comme dans la Moldavie voisine, où après sept années de pouvoir pro-occidental, un président résolument prorusse a pris le pouvoir via des élections démocratiques, sans coup d’État. Chaque chose en son temps.

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201705161031400522-route-de-la-soie/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le chef de la diplomatie allemande, Franck-Walter Steinmeir, appelle au retour de la Russie dans le G8…

Sérieux ? Vous nous invitez à revenir ? Non, merci. A titre personnelle, je suis contre. Et je vais vous dire pourquoi.

A la base, on avait le « club » des élites néocoloniales, le fameux G7. Puis à une époque, ces « gentils » personnages ont eu la « bienveillance » d’inviter la Russie à les rejoindre dans le cadre du G7+1. En gros cela signifiait la chose suivante : « Allez, la pauvre Russie, l’ex-superpuissance devenue si pauvre et à genoux maintenant, viens à nous, qu’on se foute un peu de toi ». C’était d’ailleurs à peu près cela qu’on nous apprenait au lycée français dans lequel j’étudiais au Maroc.

Aujourd’hui, les temps ont tellement changé. Et lorsque la confrontation actuelle a commencé entre l’Occident politique et la Russie (Syrie, les événements du Maïdan à Kiev, le retour de la Crimée à la Mère-Patrie, les événements du Donbass), les élites occidentales pensaient encore que mettre la Russie hors du « G8 » serait un acte punitif qui nous ferait tant de mal.

Moi, je pense, que c’était une bénédiction, tout comme les sanctions occidentales actuelles visant la Russie le sont, offrant d’énormes opportunités aussi bien à nous Russes, qu’à nos véritables amis. Et compte tenu, de l’agenda très chargé de nôtre Russie dans le monde multipolaire actuel : intégration eurasiatique, l’OTSC, l’alliance BRICS et dans le cadre de l’Organisation de coopération de Shanghaï. Sans oublier le renforcement de l’alliance avec les pays du continent asiatique, l’Amérique latine et j’espère de tout coeur l’Afrique, nous avons d’autres chats à fouetter que d’être membre ou pas de ce fameux G8.

Vous avez compris que la Russie se passe complètement de vous ? Vous avez compris que l’on ne discute pas avec la Russie actuelle sur la base d’ultimatums, de menaces et de pressions ? C’est déjà pas mal. Mais gardez votre G7+1 pour vous. Cette réalité est aujourd’hui complètement dépassée, alors n’essayez pas de nous faire revenir. Bienvenue dans la nouvelle réalité, mes amis !

http://fr.sputniknews.com/international/20150604/1016403574.html