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Gesticulations israéliennes à l’encontre de l’Iran: bluff de poker?

Plusieurs médias occidentaux et israéliens agitent de nouveau les menaces à l’encontre de la République islamique d’Iran. Mais pourquoi plus que jamais l’hystérie anti-iranienne de l’Etat sioniste ressemble beaucoup plus à des manœuvres en vue de donner l’impression de contrôler la situation sur la scène régionale et sur le front intérieur?

A l’approche de la reprise des pourparlers sur le dossier du nucléaire iranien, il y a bien un acteur qui fait nettement preuve d’agitation particulière : c’est bien évidemment Tel-Aviv. Et dans l’hostilité qu’il maintient vis-à-vis de la République islamique, l’espace médiatique n’est pas mis de côté, avec l’implication des médias israéliens, comme occidentaux.

«Risque d’une prochaine frappe israélienne contre l’Iran en cas d’échec diplomatique?», titre l’hebdomadaire français Courrier international. En mentionnant notamment les récentes manœuvres militaires de l’Etat sioniste avec ses alliés arabes du Golfe persique. Du côté de plusieurs médias israéliens, le ton est résolument menaçant à l’encontre de Téhéran.

Ton alarmiste également du côté de New York Times. En bref, que du «beau monde». Maintenant et en parlant des perspectives sur une éventuelle attaque d’Israël contre l’Iran, il est à penser que les actives gesticulations israéliennes resteront principalement dans la rhétorique, sans qu’une action de grande envergure puisse être vraisemblablement lancée. Et ce bien au-delà du fait que les messages alarmistes des médias israéliens et occidentaux ressemblent fortement aux annonces d’une chute «imminente» du président syrien Bachar al-Assad, il y a plusieurs années de cela.

Il est vrai que l’Etat sioniste s’est spécialisé depuis de longues années dans les assassinats ciblés et des frappes sporadiques contre des cibles pro-iraniennes en territoire syrien – faut-il le rappeler sur ce dernier point depuis maintenant plusieurs années via l’espace aérien libanais, sans oser s’aventurer dans celui de la Syrie. Mais ouvrir un conflit de grande envergure contre une grande puissance régionale, désormais pouvant même être considérée comme l’un des principaux acteurs de la scène internationale, notamment dans le cadre pro-multipolaire, est une toute autre affaire. Et Tel-Aviv le comprend parfaitement.

Faut-il aussi le rappeler: Israël peut compter sur quelques régimes arabes dont les capacités militaires restent pour le moins médiocres en dépit des larges sommes dépensées, les capacités iraniennes de riposte au niveau régional dépassent toutes les possibles alliances entre l’Etat sioniste et certains Etats arabes. La gifle infligée en 2006 à la puissance militaire israélienne par le Hezbollah libanais en représente un exemple net.

Cela sans oublier qu’Israël aura énormément de mal à pouvoir maitriser dans une éventuelle agression un territoire aussi vaste que celui de l’Iran, à la grande différence de son propre territoire – lorsque ne serait-ce que quelques frappes d’envergure mettront tout le pays dans le chaos le plus total. Quant aux territoires palestiniens occupés, une telle situation ne pourra que réactiver les forces de la résistance, créant ainsi un front intérieur supplémentaire.

Last but not least, dans le classement des principales puissances militaires pour l’année 2021 du site spécialisé Global Fire Power – la République islamique d’Iran est classée comme la 14ème puissance militaire mondiale. L’Etat sioniste étant lui 20ème. Ce qui révèle également une évolution évidente des rapports de force dans la région.

Mais encore une fois et au-delà d’une capacité de riposte iranienne en cas d’agression israélienne qui n’est pas à démontrer, la capacité des alliés de l’Iran à lancer des contre-offensives rapides et efficaces sur le sol israélien sera équivalent à un large encerclement, tout en continuant à subir des frappes de la puissance militaire iranienne.

Ainsi, il est fort peu probable que Tel-Aviv pourra se permettre à s’aventurer dans une campagne militaire anti-iranienne de grande envergure. A moins de créer un énorme risque existentiel pour soi-même. Et pour dire vrai, le comportement des responsables israéliens ressemble de plus en plus à celui du grand frère étasunien, à savoir peut-être de bons joueurs de poker, mais certainement pas d’échecs. Ces derniers étant beaucoup plus propres aux grandes civilisations.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Syrie: la Chine passe à l’action

Pékin renforce son interaction avec Damas non seulement sur le plan politico-diplomatique, mais tout semble désormais aller dans la direction d’une collaboration de plus en plus étroite dans les sphères économique et sécuritaire. Renforçant un peu plus l’axe de la multipolarité dans les affaires du Moyen-Orient et confirmant par la même occasion que la Syrie peut se passer d’une interaction quelconque avec les Etats occidentaux.

La visite du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, dans la capitale syrienne est venue conforter non seulement des relations cordiales entre la République populaire et la République arabe, au moment d’ailleurs de l’inauguration du leader syrien, mais confirme de plus en plus la détermination du leadership chinois à jouer un rôle important dans la Syrie post-conflit, aux côtés des autres principaux alliés de Damas – en la qualité de la Russie et de l’Iran. Le tout après la récente victoire du président Bachar al-Assad aux élections présidentielles syriennes.

Durant cette visite, le haut responsable chinois a rencontré son homologue syrien, Fayçal al-Meqdad, et a également été reçu par le leader syrien. A l’issue de ces rencontres, les deux pays se sont fixés l’objectif de renforcer les liens et la coopération bilatérale, comme l’annonce l’agence de presse chinoise Xinhua.

Wang Yi, qui au-delà d’être le ministre des Affaires étrangères – est également conseiller d’Etat, a souligné que la Chine se tient résolument aux côtés du peuple syrien et adhère à la justice internationale en préservant la souveraineté et l’indépendance de la Syrie. Lors de sa rencontre avec le président Bachar al-Assad, le chef de la diplomatie chinoise a également rappelé que la Chine s’oppose à toute tentative de changement de régime en Syrie.

Toujours selon Wang Yi – sous la direction de M. Assad, le peuple syrien a remporté de précieux succès dans la lutte contre le terrorisme et l’opposition aux ingérences extérieures, ajoutant que la réélection du président syrien reflétait la confiance et le soutien solides dont il jouit auprès de la population. Un commentaire fort important et qui à l’instar du soutien russo-iranien à Damas, va fermement à l’encontre des déclarations d’une large partie de l’establishment occidental.

Par ailleurs, la Chine soutient fortement la Syrie dans la gestion de ses problèmes intérieurs en vertu du principe « dirigé et pris en charge par les Syriens ». Le ministre chinois des Affaires étrangères a par ailleurs affirmé que la Chine avait présenté une proposition en quatre points pour résoudre la question syrienne.

Premièrement, la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Syrie doivent être respectées. La Chine appelle à respecter le choix du peuple syrien, à abandonner l’illusion d’un changement de régime et à laisser le peuple syrien déterminer de manière indépendante l’avenir et le destin de son pays. Deuxièmement, le bien-être du peuple syrien doit être une priorité et le processus de reconstruction doit être accéléré. La Chine estime que le moyen fondamental de résoudre la crise humanitaire en Syrie réside dans la levée immédiate de toutes les sanctions unilatérales et du blocus économique contre la Syrie.

Troisièmement, une position ferme sur la lutte efficace contre le terrorisme doit être maintenue. La Chine estime que toutes les organisations terroristes répertoriées par le Conseil de sécurité des Nations unies doivent être réprimées et que les politiques de «deux poids, deux mesures» doivent être rejetées. Selon M. Wang, le rôle de premier plan du gouvernement syrien dans la lutte contre le terrorisme sur son territoire doit être respecté, les projets visant à susciter des divisions ethniques sous prétexte de lutter contre le terrorisme doivent être combattus, et le sacrifice et la contribution de la Syrie à la lutte antiterroriste doivent être reconnus. La Chine soutiendra la position antiterroriste de la Syrie et se joindra à elle pour renforcer la coopération antiterroriste mondiale, a souligné M. Wang.

Quatrièmement, une solution politique inclusive et réconciliatrice à la question syrienne doit être encouragée. La Chine appelle à faire avancer le règlement politique de la question syrienne par les Syriens, à aplanir les divergences entre toutes les factions syriennes par le dialogue et la consultation, et à jeter des bases politiques solides pour la stabilité, le développement et la revitalisation à long terme du pays.

Deux points très importants mentionnés également par M. Wang concernent justement les domaines sécuritaire et économique. Sur le premier, le chef de la diplomatie chinoise a annoncé que son pays était prêt à renforcer le partenariat dans la sphère antiterroriste avec Damas, à améliorer la capacité antiterroriste de la Syrie, et à sauvegarder la sécurité nationale des deux pays respectifs, tout en contribuant à la sécurité du monde.

Un point effectivement très important lorsqu’on connait les succès stratégiques de la lutte contre le terrorisme salafiste, affilié à Daech ou Al-Qaida, dans laquelle l’axe Damas-Moscou-Téhéran-Hezbollah a joué un rôle clé – à l’énorme différence de la «coalition» occidentale.

Sur l’aspect économique, Wang Yi a rappelé qu’en tant que partenaires dans l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR), la Chine et la Syrie discuteront conjointement des moyens efficaces à faire avancer une coopération mutuellement bénéfique, en particulier dans les domaines de l’agriculture et du commerce, de manière à aider la Syrie à améliorer les moyens de subsistance et à accélérer la reconstruction.

Ce dernier point est d’autant plus important qu’il confirme justement la motivation de Pékin de participer à la reconstruction des infrastructures de l’Etat syrien – détruites par des années de guerre contre le terrorisme et l’interférence néocoloniale. Un domaine dans lequel la Chine dispose non seulement d’un savoir-faire qui n’est plus à présenter, mais également d’énormes capacités d’investissements.

Tout cela conforte évidemment, et une fois de plus, le fait que la véritable communauté internationale se trouve désormais en Eurasie. Et que malgré toute la rhétorique récente hostile des élites occidentales quant au fait que la reconstruction en Syrie ne pourrait se faire sans leur implication – cette arrogance tombe, elle aussi une fois de plus, à l’eau. D’ailleurs, cela ne fait que rendre justice aux paroles du président Bachar al-Assad qui a maintes fois déclaré que les acteurs internationaux qui pourront participer au processus de reconstruction et d’investissements dans la Syrie post-conflit – ce sont les alliés de l’Etat syrien. Des alliés connus, en l’occurrence le triumvirat Russie-Iran-Chine.

Cela représente indéniablement la meilleure réponse à tous les membres de la communauté occidentale (et non pas internationale) – à savoir que l’époque où il était possible de détruire, pour ensuite se servir – est bien terminée. Multipolarité oblige. Il est encore temps de se mettre à jour. Mais soyons réalistes – l’establishment atlantiste occidental en est incapable. D’où la raison pour laquelle il continuera à perdre de son influence dans les affaires internationales.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Syrie: 10 années de résistance

La République arabe syrienne se remet progressivement des dix années de guerre imposée sur son sol. Si les dernières années ont permis justement à Damas, avec le soutien de ses alliés, de prendre le dessus sur le terrorisme et l’interférence extérieure, des défis persistent. Que retenir pour la Syrie de ces dix dernières années?

Ce qu’il faudrait certainement retenir, c’est qu’au-delà d’avoir dû courageusement résister à une arrivée massive de terroristes en provenance de pas moins d’une centaine de pays et au scénario promu par les régimes occidentaux et affiliés – à savoir faire tomber le gouvernement syrien de Bachar al-Assad, c’était incontestablement aussi une guerre psychologique, où la manipulation et la propagande de la part de médias se considérant comme étant «l’élite» mondiale en la matière, faisaient partie intégrante du scénario si voulu par les régimes initiateurs de cette agression visant la république arabe.

Tout d’abord, il faudrait rappeler comment les représentants des dits régimes et les grands «experts» occidentaux présageaient la chute du leadership syrien. Si on relit les déclarations et les articles de la période des premières années de conflit, cela paraissait comme quelque chose «d’inévitable et d’irréversible». Pourtant, le pouvoir syrien a bel et bien tenu, et ce avant même l’entrée de la Russie dans la lutte antiterroriste à l’invitation officielle de Damas. Bien qu’il soit vrai de reconnaitre que la situation d’avant septembre 2015 était fortement difficile. Mais ce que les médias occidentaux oubliaient souvent de rappeler, c’est que justement l’armée gouvernementale syrienne devait faire face à plusieurs dizaines de milliers de terroristes, en provenance de plus d’une centaine de pays, le tout avec le soutien politico-diplomatique, financier, logistique, armé et médiatique de l’establishment occidental et des autres pays intéressés par la chute de Damas.

L’autre élément de manipulation durant cette période de la part des médias mainstream était incontestablement la tentative de diviser la nation syrienne, notamment sur la base confessionnelle. Sinon comment expliquer la propagande hostile à la Syrie qui répétait jour et nuit qu’une minorité alaouite «martyrisait» une large majorité sunnite? En omettant presque toujours de rappeler que l’armée gouvernementale de Syrie, à l’instar de la population du pays, est fort majoritairement composée justement de musulmans sunnites. Et que si la population sunnite du pays, de même que la grande partie de l’armée, se seraient retournées contre le président syrien – il n’aurait jamais pu, de ses propres aveux, tenir aussi longtemps. Y compris avec le soutien de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais. Evidemment, les médias mainstream ne reconnaitront jamais cette manipulation mensongère évidente.

Là aussi ce n’est pas tout. L’autre message largement véhiculé par les élites politico-médiatiques occidentales – c’est le fait que les civils fuyaient aussi bien Daech que l’armée gouvernementale syrienne. Ces personnages pourraient-ils alors aujourd’hui expliquer pourquoi c’est justement dans les territoires sous contrôle gouvernemental (représentant désormais la grande partie du pays) que les réfugiés rentrent en nombre important? Et ce malgré le fait que la reconstruction du pays n’a pas encore pleinement débuté.

Le souci de cette mentalité purement néocoloniale, arrogante et méprisante vis-à-vis des peuples non-occidentaux, c’est que justement l’Occident politico-médiatique n’arrive toujours pas à se faire à l’idée que quelque chose puisse se faire sans son implication. Plus précisément – à l’heure d’aujourd’hui à beaucoup de choses sans sa participation. En ce sens, la Syrie n’en est qu’un exemple.

Le mérite indéniable de la Syrie et de la large partie de son peuple, c’est justement d’avoir été cet exemple de résistance et de la défense de la souveraineté nationale qui a pu inspirer nombre d’autres peuples à l’échelle planétaire. Notamment sur le point de ne pas céder aux attaques et déstabilisations extérieures – même lorsqu’elles paraissent inarrêtables. La guerre en Syrie a justement pleinement démontré qu’il est possible de stopper les appétits néocoloniaux de ceux qui, tout en représentant une extrême minorité mondiale, continuent de manière autoproclamée à se positionner comme le centre décisionnel en termes de vie ou de mort de la planète toute entière.

Cette époque est bel et bien terminée. Et malgré les défis qui continuent d’exister pour la nation syrienne – beaucoup moins aujourd’hui sur le plan sécuritaire, mais bien plus justement dans le domaine économique, de la reconstruction des infrastructures, et de la poursuite du retour des réfugiés, la Syrie continuera certainement de tenir et d’aller de l’avant. Quant au soutien extérieur, Damas pourra certainement continuer de compter sur les pays sincèrement amis. Quant à ses ennemis, leur défaite en Syrie a ouvert la voie à nombre d’autres échecs pour les élites occidentales sur l’arène internationale. C’est ce que nous retenons aujourd’hui.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Syrie, Bolivie, Centrafrique: la mobilisation populaire comme réponse aux déstabilisations

Les situations en matière de déstabilisation d’Etats souverains, souvent orchestrée depuis l’extérieur, varient d’une région du monde à l’autre. Il n’empêche que des similitudes évidentes peuvent être observées, aussi bien dans les attaques visant les dits Etats, que les mesures de riposte à ces agressions de la souveraineté.

A première vue, peu de choses lient les situations respectives en Syrie, Bolivie ou en Centrafrique. Pourtant, ces pays représentent bel et bien la lutte active entre les forces fermement nostalgiques de l’ère unipolaire et les partisans résolument tournés vers la multipolarité.

Dans ce combat entre deux visions du monde et des affaires internationales diamétralement opposées, on retrouve bien évidemment les instigateurs de divers types de déstabilisation visant tout Etat qui de part sa politique n’applique pas à la lettre les prérogatives des forces pro-unipolaires – en d’autres termes les élites occidentales et atlantistes. On retrouve aussi de l’autre côté les nations partisanes du concept multipolaire du monde qui autant que possible apportent un soutien politique, diplomatique, et lorsque cela est nécessaire militaire à leurs alliés et partenaires visés par de telles déstabilisations et coups d’Etat.

Les dernières années ont montré que malgré bien souvent des moyens financiers, militaires et médiatiques fort inégaux, la résistance à l’agression des nostalgiques unipolaires était possible. Mais si dans les cercles politiques et médiatiques occidentaux, il est surtout déclaré que les échecs de telle ou telle révolution de couleur «démocratique» sont dus à «l’interférence de régimes autoritaires», la réalité est souvent et justement à l’opposé. Et c’est justement les faux apôtres de la démocratie qui se retrouvent face à une réalité simple : celle de n’avoir aucune considération véritable pour les processus démocratiques – qui ne servent pas leurs intérêts géopolitiques.

Mais le point le plus important dans ce débat, ce n’est pas seulement ou tellement l’opposition des puissances géopolitiques aux visions radicalement différentes sur l’avenir planétaire. C’est la capacité de tel ou tel peuple souverain à défendre sa souveraineté, à travers la mobilisation populaire. Et il faut le reconnaitre – c’est un point que les élites atlantistes pro-unipolaires n’avaient certainement pas prévu.

Dans le cas de la Syrie et malgré les innombrables déclarations de l’establishment occidental quant au fait que le président syrien Bachar al-Assad ait pu se maintenir au pouvoir et récupérer de vastes parties de son territoire face aux groupes terroristes uniquement grâce au soutien de ses alliés russe, iranien et du Hezbollah libanais, cela ne correspond pas à la réalité. Si le soutien des pays cités a été effectivement fort déterminant sur plusieurs orientations, notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste, ainsi que des efforts politico-diplomatiques et humanitaires, il n’empêche pas moins que sans le soutien d’une large partie de la société syrienne, ainsi que de l’armée gouvernementale, le pouvoir n’aurait pu être maintenu. D’ailleurs le leadership syrien l’a souvent rappelé. Et ce malgré les messages de propagandes diffusées par nombre de médias mainstream que les seuls Syriens soutenant Assad seraient les minorités religieuses. C’était assez incroyable de lire cela sachant qu’à l’instar de la population syrienne, la majorité des militaires de l’armée gouvernementale sont également des musulmans sunnites.

En ce qui concerne la Bolivie, la situation fut différente dans le déroulement de la déstabilisation et a connu un demi-succès dans sa première phase pour ses instigateurs lorsque le président socialiste et souverainiste Evo Morales fut écarté du pouvoir par les forces soutenues depuis Washington – le pays étant longtemps dans le viseur de l’establishment US, au même titre que Cuba, le Venezuela, le Nicaragua et d’autres nations progressistes latino-américaines. Mais ce coup d’Etat n’a pas réussi à faire chuter la mobilisation populaire des Boliviens qui lors des élections présidentielles d’octobre dernier ont renouvelé, dès le premier tour, leur confiance au parti d’Evo Morales, le Mouvement vers le socialisme (MAS), en élisant son dauphin Luis Arce à la tête du pays. Difficile de trouver une meilleure réponse à l’interventionnisme étasunien dans ce qu’il continue de considérer comme son pré-carré.

En parlant d’ailleurs de pré-carré, du moins considéré comme tel par l’establishment cette fois-ci français, le dernier exemple récent à mentionner n’est autre que celui de la République centrafricaine. Pays qui au cours des dernières années a globalement tourné la page de la période catastrophique des massacres et tueries de masse – depuis l’élection dans un cadre démocratique du professeur Faustin-Archange Touadéra. Ce dernier ayant dès le début de son premier mandat présidentiel misé sur le retour de la paix, le lancement d’un développement dans un cadre souverain et panafricaniste, ainsi que sur une diversification des partenariats extérieurs. Ce dernier point n’a sans surprise trouvé aucune appréciation du côté de l’ex-métropole coloniale française. Puis, la RCA s’est retrouvé pratiquement à la veille des élections devant les attaques de groupes armés – souvent composés d’étrangers – afin de déstabiliser le scrutin de fin décembre dernier.

Mais là aussi, à la grande surprise des instigateurs de cette énième tentative de déstabilisation, la population s’est largement mobilisée pour défendre son droit à la démocratie et à sa souveraineté. Comme l’avait d’ailleurs rappelé dans l’entretien récent à Observateur Continental la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baipo-Temon. A savoir que dans l’arrière-pays, la population et les femmes en particulier se sont tenues debout face aux groupes armés pour revendiquer leur droit au vote. Un vote qui a connu la réélection du président Touadéra. Et ce – dès le premier tour.

Ce nouveau paradigme de l’éveil des consciences des peuples, aussi bien sur la base des exemples syrien, bolivien, centrafricain, et d’autres, représente sans le moindre doute un nouveau défi de taille aussi bien aux nostalgiques de l’ère unipolaire révolue, qu’aux spécialistes des révolutions de couleur, ainsi que plus globalement à tout l’establishment occidental. Un défi auquel ces mêmes élites qui représentent une infime partie du globe terrestre, semblent ne pas avoir été préparées. Et ce malgré les énormes moyens qui restent à leur disposition. D’autres exemples ne tarderont certainement pas à suivre. A en prendre note.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Politique israélienne en Syrie, les masques tombent

F-15 E israélien. Archive photo

La Syrie est le théâtre d’affrontement d’envergure pratiquement mondiale, du fait de l’internationale terroriste présente sur le territoire, mais aussi en raison de la participation de pays hostiles à la République syrienne. Parmi eux, les récents événements ont mis en lumière le rôle d’Israël.

Si aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que des pays comme les USA, l’Arabie saoudite, le Qatar ou encore plusieurs États ouest-européens ont largement et ouvertement contribué au chaos en Syrie, le cas d’Israël était à part. D’un côté, l’État hébreu se déclarait « neutre » dans le conflit syrien, mais ses actions ont plusieurs fois démontré le contraire. La dernière en date a été la goutte qui a fait déborder le vase.

En effet, l’aviation israélienne a mené plusieurs frappes en Syrie au cours de ces dernières années. À chaque fois, elles visaient les positions de l’armée gouvernementale syrienne ainsi que ses alliés, dont le Hezbollah libanais — l’os dans la gorge de l’État israélien depuis déjà bien longtemps. Qu’en est-il des groupes terroristes, dont Daech ou Al-Qaida? Réponse: ils n’ont jamais été visés par les avions israéliens.

En septembre dernier, lors de l’offensive de l’armée syrienne contre les terroristes takfiristes du Front Al-Nosra (devenu par la suite Front Fatah al-Cham et plus récemment encore Hayat Tahrir al-Cham) dans le sud de la Syrie, aux environs de Kouneitra, l’armée israélienne avait une fois de plus attaqué les positions des forces gouvernementales. Si les précédentes attaques israéliennes n’avaient pratiquement pas généré de riposte côté syrien, ce ne sera pas le cas de celle-ci. Un avion et un drone israéliens seront abattus, selon les informations de l’état-major syrien. Israël niera les faits.

17 mars. Alors que l’armée syrienne et les milices progouvernementales poursuivent l’offensive contre Daech à l’est de Palmyre, l’aviation israélienne frappe une nouvelle fois les troupes syriennes. La DCA syrienne riposte et affirme avoir abattu un avion et en avoir touché un autre. Israël nie dans un premier temps les faits, comme il l’avait fait au mois de septembre. Mais la réaction qui s’en suit deux jours plus tard d’Avigdor Lieberman, le ministre israélien de la Défense semble confirmer la version syrienne. En effet, il annonce que si la DCA syrienne riposte de nouveau contre l’aviation israélienne, l’État sioniste « détruira » les systèmes de défense antiaérienne de Syrie.

De l’aveu des médias, y compris mainstream, il s’agit du plus sérieux incident entre les deux pays depuis le début de la crise syrienne. Incident suffisamment sérieux en tout cas pour que le ministère russe des Affaires étrangères convoque ce lundi 20 mars l’ambassadeur israélien en poste à Moscou, afin de lui transmettre l’opposition de la Russie face aux actions israéliennes à l’encontre de la Syrie.

Plus gênant presque que le bombardement en lui-même, ce sont les justifications israéliennes qui ne tiennent tout simplement pas. Tel-Aviv a en effet indiqué que les frappes visaient à empêcher un transfert d’armes au Hezbollah libanais, alors que l’attaque a ouvertement visé les forces syriennes aux alentours de Palmyre, là où l’armée gouvernementale fait face à Daech. Bien difficile désormais de parler du manque de complicité entre Israël et les groupes terroristes, d’autant plus que selon divers témoignages, de nombreux terroristes, notamment ceux opérant dans le Sud du territoire syrien, se font soigner dans les hôpitaux israéliens.

Au-delà du conflit syrien, et dans lequel les forces gouvernementales soutenues par les alliés prennent de plus en plus le dessus sur les groupes terroristes, Israël a vraisemblablement très peur du rééquilibrage des forces dans la région issu de l’ère multipolaire. En effet faut-il rappeler que l’État sioniste faisait partie des grands bénéficiaires de la chute de l’URSS et de la fin officielle de la guerre froide?

L’avènement de l’ère unipolaire, avec le diktat de la seule superpuissance étasunienne, l’allié par excellence d’Israël, avait donné à ce dernier un sentiment de quasi-impunité aussi bien dans le conflit qui l’oppose à la Palestine, qu’à plusieurs de ses voisins. La guerre perdue en 2006 face au Hezbollah libanais, qui combat aujourd’hui aux côtés de l’armée syrienne les terroristes takfiristes, a été l’un des premiers signes remettant en cause « l’invincibilité » régionale d’Israël.

Puis le renforcement de l’Iran, partisan lui de la multipolarité et ennemi de longue date, a ravivé les craintes de Tel-Aviv. Enfin, le positionnement de la Russie en faveur de son allié syrien dans la lutte antiterroriste a complètement reconfiguré les perspectives proche et moyen-orientales. En effet et selon plusieurs hauts cadres de Tsahal, la présence russe en Syrie a totalement mis à mal la domination aérienne d’Israël dans la région. Pour rappel, les systèmes de défense antiaérienne et antimissiles russes S-300 et S-400 se trouvent sur le territoire syrien, mais à ce jour, ils n’ont pas été utilisés. Cependant, la DCA syrienne a riposté au raid israélien avec ses vieux systèmes S-200 et il est peu probable que Tel-Aviv souhaite que les systèmes russes plus sophistiqués soient utilisés contre son aviation. D’où l’importance de l’empêcher par des canaux diplomatiques. Cela a été fait ce lundi.

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201703201030536992-isael-syrie-politique/

Mikhail Gamandiy-Egorov

A quoi joue Israël en Syrie ?

A quoi joue Israël en Syrie ?

Le rôle d’Israël en Syrie était néfaste dès le départ. Ce rôle, à l’instar de celui des USA, de l’Arabie Saoudite ou du Qatar était de contribuer au chaos dans lequel l’Etat syrien a été plongé il y a plus de cinq ans.

Les tensions entre la République arabe syrienne et l’Etat sioniste ne datent pas d’aujourd’hui. Damas a depuis des dizaines d’années soutenu la résistance palestinienne, et pas par des paroles en l’air mais bien avec un soutien concret et véritable. Puis la confrontation aura lieu au Liban durant la guerre civile (1975-1990) durant laquelle l’armée syrienne empêchera l’occupation israélienne du pays. Et cela ne s’arrête pas là. La Syrie est alliée avec l’Iran et le Hezbollah libanais, les deux seules forces de la région capables de résister aux interventions israéliennes. Cela sera d’ailleurs amplement prouvé en 2006 lorsque la tentative d’invasion israélienne au Liban se soldera par un échec grâce à la résistance du Hezbollah et de ses alliés. Sans oublier évidemment la question des hauteurs du Golan, territoire syrien occupé et administré par Israël depuis la guerre des Six jours en 1967.

Cette haine donc d’Israël à l’encontre du leadership syrien n’a jamais été cachée. Et depuis le début de la crise syrienne, les actions israéliennes n’ont fait que le démontrer. Plusieurs fois les l’armée israélienne avait bombardé les positions des forces gouvernementales syriennes sans jamais s’attaquer aux terroristes, y compris de Daech ou de Front Fatah al-Cham. Jamais. Plus que cela, ces derniers jours cette confrontation israélo-syrienne a pris une nouvelle ampleur lorsque l’aviation israélienne a commencé à bombarder les positions des troupes syriennes en plein combat contre les terroristes d’Al-Qaida dans le sud du pays, aux environs de la ville de Kouneitra, prétendant « avoir essuyé des tirs côté syrien », sans pour autant prouver que ces tirs venaient de la part des forces gouvernementales de Syrie. Le tout pratiquement juste après l’annonce de l’accord conclu entre Lavrov et Kerry sur la Syrie. En réponse et après plusieurs attaques israéliennes à son encontre, les forces syriennes répliquent. Le commandement syrien affirme à ce titre avoir abattu un chasseur et un drone israéliens. Information démentie côté Tel-Aviv mais le fait est tout autre. La Syrie a montré clairement qu’elle compte répondre désormais à toute attaque israélienne à son encontre.

Les accusations visant Israël vont plus loin encore. Selon plusieurs sources, les terroristes takfiristes blessés après les combats contre les forces gouvernementales syriennes, se feraient soigner dans des hôpitaux israéliens. Sans oublier le fait que des armements et moyens de transport de production israélienne aient été découvert en possession des groupes terroristes. A quoi joue donc Israël? Lui qui criait haut et fort tellement de fois le « danger de l’islamisme radical » serait-il en train d’accorder de l’aide justement aux extrémistes confirmés, le tout dans le but d’affaiblir son ennemi de longue date syrien? Visiblement tel serait le cas.

D’ailleurs si l’on observe les différentes réactions ayant suivi l’accord Russie-USA sur la Syrie, on arrive à une conclusion bien simple: le gouvernement syrien a accueilli favorablement l’accord. Les alliés de la Syrie, en plus de la Russie, comme l’Iran et le Hezbollah libanais, ont également salué ledit accord. Ce qui est bien loin d’être le cas du voisin israélien. A ce titre, l’ex-directeur du renseignement de l’armée israélienne Amos Yadlin a affirmé « qu’Israël ne peut voir ses intérêts être garantis sans que l’Axe Iran / Hezbollah / Syrie soit brisé. C’est mauvais, très mauvais de voir l’Iran et le Hezbollah se renforcer en Syrie »… Une déclaration qui en dit long et qui confirme d’ailleurs les fortes rumeurs de coopération désormais non-voilée d’Israël avec l’Arabie Saoudite, qui se rejoignent parfaitement sur cette logique.

Plusieurs médias israéliens sont tout aussi critiques. Maariv, l’un des trois principaux journaux d’Israël, cité par Press TV, souligne que la trêve conclue par les chefs des diplomaties russe et étasunienne ne profitera guère à l’Etat sioniste. « C’est un cessez-le-feu qui ne va pas dans les intérêts israéliens puisqu’il fait de l’Iran, du Hezbollah et d’Assad les principaux gagnants ». Et d’ajouter: « Le refus de ne plus exiger désormais le départ d’Assad par les Etats-Unis et la Turquie constitue, à ne pas en douter, un acquis pour la Russie ».

Après cela, on comprend certainement mieux la position d’Israël, désireux de poursuivre le chaos en Syrie, y compris en coordonnant pour cela ses actions avec l’Arabie Saoudite et le Qatar. La Syrie, elle, a montré tout à fait logiquement qu’elle ne compte plus tolérer cela et qu’elle poursuivra sa lutte pour la victoire finale sur les terroristes takfiristes, quelque soient leurs soutiens.

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La Russie, la Syrie et l’Iran poursuivront la lutte conjointe contre le terrorisme

La Russie, la Syrie et l’Iran poursuivront la lutte conjointe contre le terrorisme

Téhéran, la capitale iranienne, a accueilli durant les deux derniers jours une rencontre entre les ministres de la Défense de Syrie, de Russie et d’Iran. Plusieurs points liés à cette rencontre à retenir.

La délégation russe était présidée par le ministre Sergueï Choïgou. Tout d’abord, les chefs des délégations ont salué l’efficacité de la coopération conjointe et ont réaffirmé leurs intentions de continuer à lutter ensemble contre le terrorisme.

Durant la réunion, le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran, Ali Shamkhani, a transmis ses remerciements au président russe Vladimir Poutine pour sa vive politique d’opposition au terrorisme, tout en accusant les USA et leurs alliés d’avoir créé la crise observée en Syrie et dans la région. Il a également noté la nécessité de réunir tous les efforts pour assurer un environnement pacifique dans la République arabe syrienne pour les prochaines élections et pour permettre ainsi au peuple syrien de décider librement du destin de leur pays.

 

« Nous devons déployer tous les efforts possibles afin de veiller à ce que le peuple syrien ait un environnement pacifique pour le déroulement des élections et la possibilité de pouvoir décider soi-même de son avenir. Personne en dehors du peuple syrien n’aura le droit de déterminer l’avenir de la Syrie », a-t-il déclaré. Une approche partagée par la Russie.

Ce qu’il faut donc retenir, c’est que la coalition syro-russo-iranienne poursuivra une coordination active dans la lutte antiterroriste, notamment contre Daech et le Front al-Nosra, filiale d’Al-Qaida en Syrie. En parlant d’al-Nosra et pour rappel, les USA avaient demandé récemment à Moscou de ne pas bombarder les positions de ce groupe terroriste sous prétexte que « l’opposition syrienne modérée » se trouvait à côté. Drôle de demande dirons-nous, surtout lorsqu’on sait que ce groupe est reconnu terroriste au niveau de l’ONU, et donc par les Occidentaux aussi, peut-être malgré eux… Et que d’autre part la Russie avait appelé depuis plusieurs semaines tous les groupes non liés à al-Nosra de quitter les lieux visés par les bombardements syriens et russes. Question simple qui en ressort: les « modérés » qui se trouveraient soi-disant à côté (à condition de croire le leadership étasunien) seraient-ils tout simplement liés aux terroristes et ne comptant nullement se défaire de ces liens? A chacun de faire sa propre conclusion.

D’autre part et malgré certaines rumeurs d’un éventuel « accord » entre la coalition Syrie-Iran-Russie-Hezbollah et la coalition occidentale sur une division de facto de la Syrie, il n’en est rien. Les forces gouvernementales syriennes, soutenues par les groupes patriotiques du pays, ainsi que les alliés russes, iraniens et du Hezbollah libanais, poursuivront leur offensive au niveau de tout le territoire syrien, notamment en direction de la « capitale » autoproclamée de Daech, la ville de Raqqa, comme en témoigne la récente offensive de l’armée arabe syrienne qui est rentrée pour la première fois depuis 2014 dans la région éponyme et s’est rapprochée depuis des banlieues de la ville.

 

L’objectif des alliés de la Syrie reste donc bien le même: soutenir l’Etat syrien dans le combat contre le terrorisme international, assurer l’intégrité territoriale du pays, permettre le retour à une vie pacifique de la population. Depuis l’entrée directe de la Russie dans la lutte contre les groupes terroristes, et ce à la demande officielle du gouvernement syrien, les terroristes n’ont cessé de perdre du terrain tout comme de voir leurs sources de financement détruites une par une. L’un des apogées fut la libération de la cité antique et ville martyre de Palmyre, patrimoine mondial de l’humanité, en mars dernier après avoir été aux mains des barbares de Daech pendant presque une année.

Beaucoup annoncent la bataille de Raqqa comme décisive. Ce qui est vrai. Il restera néanmoins encore à nettoyer de la présence terroriste toutes les localités au niveau national. En tout cas et une fois de plus, la Syrie peut compter sur ses vrais amis, en la qualité de l’Iran et de la Russie. Le reste à suivre.

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Monde multipolaire contre vents et marées

Conférence de presse du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est exprimé lors d’une conférence de presse mardi et a notamment répondu aux questions des journalistes, russes comme étrangers.

Les thèmes mentionnés étaient variés. Une attention particulière a été évidemment accordée à la Syrie, Sergueï Lavrov n’ayant pas manqué de rappeler que les actions des Forces aérospatiales russes ont permis d’inverser la situation dans le pays. « Suite à cela, le tableau de ce qui se passe dans le pays est devenu beaucoup plus clair, permettant de voir qui lutte contre les djihadistes, qui les soutient et qui essaie de les utiliser pour atteindre ses objectifs unilatéraux et égoïstes ».

En effet, depuis la participation de l’aviation militaire russe dans la campagne antiterroriste en Syrie, tout le monde a pu noter une intensification pratiquement immédiate de la « lutte » côté coalition étasunienne, ou du moins une tentative de montrer des résultats. Car il est vrai qu’après maintenant un an et demi de « campagne anti-terroriste », la coalition occidentalo-golfiste dirigée par les USA est bien loin des résultats de la coalition Syrie-Russie-Iran-Hezbollah (sans oublier l’Irak qui coordonne activement la lutte avec la dernière), obtenus en un temps bien moins important. D’autre part, ce n’est plus Daech qui avance mais bien l’armée syrienne, et ce sur plusieurs axes du territoire de Syrie. Les terroristes sont forcés de reculer. A certains endroits la débandade est telle qu’ils sont forcés d’utiliser les civils comme boucliers humains. D’autre part, et cela est également un résultat direct de la participation russe, les revenus de Daech issus de la vente illicite de pétrole volé ont été divisés par plus de deux, et continuent de diminuer, forçant les extrémistes takfiristes non invités en Syrie à voir fondre leurs propres revenus journaliers. Côte occidental, il n’est plus fait mention d’un départ du président syrien Bachar el-Assad comme condition obligatoire à tout processus politique, ou en tout cas beaucoup moins ardemment.

Lors de la conférence il a été également fait mention de la Corée du Nord, des relations de la Russie avec la Chine, la Turquie, la Bulgarie, la Grande-Bretagne et les USA (et plus globalement avec l’Occident), le Japon et la liste n’est pas exhaustive… Les journalistes internationaux voulaient avoir l’avis du chef de la diplomatie russe sur pratiquement toutes les questions de l’actualité internationale, ou du moins liées aux relations bilatérales de leurs pays avec la Russie. Assez étonnant pour une « puissance régionale », notion que certains tentent encore d’utiliser lorsqu’ils font mention de la Russie. Non… La Russie est bien une puissance globale et personne ne pourra désormais dire le contraire. En parlant des relations avec l’Occident, le ministre Lavrov a souligné un point fort important: la Russie est ouverte aux relations d’égal à égal avec le monde entier, dont bien sûr les pays occidentaux, mais la Russie ne va pas dépendre des caprices de l’Occident… 

En parlant de caprices, il fallait voir et entendre la question de la correspondante du quotidien espagnol El Pais, qui n’a pas manqué d’humour (bien qu’étant vraisemblablement stressée par la tournure de la conférence) en demandant au ministre russe quand la Russie rendrait la Crimée à l’Ukraine… Sergueï Lavrov, dans le style qui lui est propre, n’est pas lui aussi passé aux émotions, se contentant juste de rappeler que la Crimée fait partie intégrante de la Fédération de Russie à tous les niveaux et que pour s’en rendre compte il faudrait y faire tour, comme l’ont d’ailleurs fait et font plusieurs hommes politiques européens. On peut bien sûr comprendre le ton hautain néocolonial de certains représentants de l’Espagne, pays qui possède jusqu’à aujourd’hui des colonies sur le continent africain, plus précisément en terre marocaine: Ceuta et Melilla (sans oublier les Iles Canaries) et le stress subi par Madrid à l’idée de perdre à terme la Catalogne, le poumon économique du pays, mais faut-il quand même garder un minimum de sérieux. Probablement difficile lorsqu’on a encore des tendances coloniales.

Marie-Christine Dalloz
© AFP 2016 JACQUES DEMARTHON
En tout cas, pour revenir au thème du monde multipolaire dont Sergueï Lavrov a fait également mention aujourd’hui encore, est qu’il est bien une réalité malgré les défis qui lui sont lancés par les restes de l’unipolarité. Nous nous trouvons effectivement dans une période de transition, lorsque les partisans du monde unipolaire et néocolonial veulent à tout prix mettre des obstacles au monde multipolaire, récemment devenu réalité et soutenu par la majorité de l’humanité. 

Et à ce sujet, j’aimerai partager une réflexion personnelle du jour:

Le monde multipolaire c’est un peu comme une course de 100 mètres. On peut la courir avec ou sans haies.

Supposons que le monde multipolaire c’est nous (tous ses partisans), le coureur. Quant aux haies, ce sont les obstacles que les élites occidentales placent sur notre chemin.

Mais du moment que le coureur est un bon professionnel et qu’il sait ce qu’il fait, même en ayant des haies en face de lui, il finira la course. Certes, ce ne sera pas aussi rapide que si la piste était sans haies, mais il y arrivera quand même.

La victoire sera à nous!

 

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20160127/1021248721/lavrov-russie-conference-presse.html

Mikhail Gamandiy-Egorov