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République Démocratique du Congo : un demi-siècle après l’assassinat de Patrice Lumumba (Seconde partie)

République Démocratique du Congo : un demi-siècle après l’assassinat de Patrice Lumumba (Seconde partie)

Suite de la première partie

L’assassinat de Patrice Lumumba a provoqué à l’époque des manifestations massives contre l’impérialisme et le colonialisme occidental aux quatre coins du monde : notamment en URSS (où par ailleurs l’une des plus prestigieuses universités du pays sera nommée en l’honneur de Lumumba), ainsi que dans de nombreux autres pays du monde, notamment chez les alliés de l’Union soviétique et au sein de la communauté des pays non-alignés.

 Depuis le pays a subi nombreuses autres épreuves : longue dictature de Mobutu, guerres ethniques, interventions des pays voisins, en l’occurrence du Rwanda et de l’Ouganda, viols massifs des femmes congolaises, l’exploitation incessante de ses énormes ressources par les multinationales, ainsi qu’une pauvreté et des inégalités révoltantes. En gros tous les maux contraires aux valeurs pour lesquels Patrice Lumumba a toujours combattu : unité du pays, défense de son indépendance et de sa souveraineté, condamnation des sociétés multinationales gérant les richesses colossales du pays. Des ressources pour rappel jouant un rôle capital dans l’économie mondiale : diamant, or, cuivre, étain, bauxite, pétrole, fer, charbon,…, pour ne citer que ceux-là et surtout lorsqu’on connait leur quantité colossale dont profitent pleinement ces multinationales mais nullement la population locale. Y compris aujourd’hui.

 Patrice Lumumba était un ami de l’URSS et ne l’a jamais caché. Ceux qui accusaient Lumumba de « sympathie communiste » et d’être un agent de Moscou, voici quelques-unes des citations de Patrice Lumumba où il y répond :

 « L’Union soviétique est un peuple comme toute autre nation. Les questions d’idéologie ne nous intéressent pas. Notre politique de neutralisme politiquenous recommande de traiter avec toute nation qui a des intentions nobles et qui ne viendrait pas chez nous dans le but d’instaurer une autre domination » (La pensée, p. 281). « Quand nos frères luttaient partout, étaient-ce les Russes qui nous instiguaient à réclamer l’indépendance ? Qui nous a exploités durant 80 ans, n’est-ce pas les impérialistes ? Ils considèrent le Congo, avec ses richesses, comme leur réserve nationale » (La pensée, p. 366). « En Afrique, tous ceux qui sont progressistes, tous ceux qui sont pour le peuple et contre les impérialistes, ce sont des communistes, ce sont des agents de Moscou ! Mais tous ce qui est en faveur des impérialistes, celui qui va chercher chaque fois l’argent, le mettre en poche pour lui et sa famille, c’est un homme exemplaire, les impérialistes le loueront, le béniront. Voilà la vérité, mes amis. »

 Evidemment un leader de la carrure de Lumumba n’arrangeait en rien les forces impérialistes : ni les multinationales, ni les USA, ni la Belgique, ni les autres Etats occidentaux, ni leurs supplétifs locaux. On doit aussi rappeler que la RDC est un des meilleurs exemples où la fameuse stratégie « Diviser pour mieux régner » a été appliquée et continue de l’être. Malgré tout cela, Patrice Emery Lumumba reste et restera un héros non seulement au niveau national, mais également au niveau de tout le continent africain et du monde. Il est et restera cet exemple à suivre pour tous les Africains en quête d’une indépendance et d’une souveraineté totale pour leur continent, ainsi que d’une vraie intégration continentale. Pour revenir à la RDC, les Congolais devront mettre fin à l’injustice qui les empoisonne depuis bien trop longtemps.

 Lorsqu’on revoit les photos de Patrice Lumumba et de ses camarades entourés de traitres-bourreaux peu avant l’exécution et malgré l’approche de la mort, on lit nettement dans leurs regards la fierté et la dignité. Et on comprend alors que leur combat est plus que jamais d’actualité. L’Afrique aura son moment de gloire comme l’a toujours voulu son digne fils et héros.

 Pendant ce temps, les bourreaux et les commanditaires de l’assassinat de Lumumba vivent paisiblement, que ce soit en Belgique, aux USA et ailleurs… Ils écrivent des livres, se permettent de donner des interviews à la télévision et ne regrettent en rien leur acte barbare et inhumain. Bien au contraire. Pendant que les Africains et les Serbes se font juger massivement pour « crimes contre l’humanité » par la justice internationale, d’autres profitent pleinement de leur retraite et se sentent en toute sécurité. Mais le temps pour répondre de leurs crimes est probablement venu. Et comme pour les criminels nazis, l’âge ne devrait aucunement être un obstacle. La justice doit être faite !

 « Sans dignité, il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité et sans indépendance, il n’y a pas d’hommes libres. »

 « L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté. Vive le Congo ! Vive l’Afrique ! »

 Patrice Emery Lumumba

http://french.ruvr.ru/2013_08_16/Republique-Democratique-du-Congo-un-demi-siecle-apres-l-assassinat-de-Patrice-Lumumba-Seconde-partie-9775/

Mikhail Gamandiy-Egorov

République Démocratique du Congo : un demi-siècle après l’assassinat de Patrice Lumumba (Première partie)

Патрис Лумумба премьер-министр конго

Il y a 52 ans, le héros national congolais Patrice Lumumba était assassiné. Principal figure de l’indépendance, il fut également le premier Premier ministre de la République Démocratique du Congo (RDC). En 1962, il est exécuté sauvagement dans une opération à laquelle participèrent directement la CIA, le gouvernement belge et le MI6. Depuis ce triste jour, le Congo, qui est pourtant l’un des pays les plus riches d’Afrique en terme de ressources, n’arrive toujours pas à décoller économiquement et reste l’un des pays lesplus pauvres du continent.

 La RDC est aussi le deuxième pays africain le plus vaste (derrière l’Algérie), le quatrième pays le plus peuplé, et le premier pays le plus peuplé parmi les pays francophones. Ex-colonie belge (bien que la Belgique soit quatre-vingt fois plus petite que la RDC), le pays a été pendant vingt-trois ans « possession personnelle » du roi Léopold II de Belgique (jusqu’en 1908) ! Dans ce pays grand et riche, l’ injustice ne date pas d’hier.

 En 1960, le Congo obtient son indépendance grâce à la lutte acharnée du Mouvement de libération nationale et des intellectuels congolais. A leur tête, Patrice Lumumba. Malgré l’indépendance, le gouvernement belge montre clairement qu’il n’a pas l’intention de lâcher cette colonie si précieuse. Quant au grand héros national congolais, sa carrière politique ne durera pas longtemps…

 En effet, les anciens colons poussent les dignitaires du Katanga, province la plus au sud du Congo, à faire sécession. Lumumba demande à l’ONU d’intervenir, et accepte la venue des casques bleus. Le Sud-Kasaï, autre région méridionale du pays, fait également sécession. Les casques bleus, envoyés pour mettre fin à ces sécessions, n’interviennent pas. Patrice Lumumba demande officiellement de l’aide à l’Union soviétique. Dès lors, il devient pour les Occidentaux un ennemi à abattre. C’est ce qui va mener à l’épisode le plus triste et le plus honteux de l’histoire du pays.

 Voyant Patrice Lumumba et les intellectuels congolais se tourner vers l’URSS, la CIA et l’Etat belge décident d’éliminer le grand intellectuel et patriote. Ils sont aidés par des subordonnés locaux, notamment Joseph-Désiré Mobutu (futur Mobutu Sese Seko) qui par la suite s’emparera du pouvoir. Lumumba et deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito, sont arrêtés et livrés aux « autorités locales » du Katanga. Ils sont ligotés, humiliés et exécutés sous le commandement et avec la participation d’officiers belges et d’agents de la CIA. Les corps des victimessont par la suite découpés et dissous dans de l’acide. Une barbarie organisée par ceux qui se nommaient « peuples civilisés » et qui continuent, même au XXIème siècle, de nous donner à tous des leçons. Mais ceci est une autre histoire…

 Cette destruction totale des corps des victimes était avant tout une tentative de faire oublier les vrais héros du pays. De les faire disparaitre à jamais sans laisser aucune trace et pour éviter les pèlerinages massifs des Congolais sur le lieu de l’assassinat. Néanmoins, ni Lumumba ni ses compagnons n’ont jamais été oubliés, bien au contraire ils continuent d’être les véritables symboles de la vraie indépendance et de la dignité nationale. Si bien que même l’un de leurs bourreaux, le fameux Mobutu, connaissant parfaitement l’amour populaire envers les martyrs, consacrera Lumumba et ses compagnons en tant qu’héros nationaux en 1966…

http://french.ruvr.ru/2013_08_13/Republique-Democratique-du-Congo-plus-d-un-demi-siecle-apres-l-assassinat-de-Patrice-Lumumba-Premiere-partie-1672/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Cuba : 60ème anniversaire de la révolution qui inspira le monde

кубинский флаг куба флаг

Les Cubains célèbrent le 60e anniversaire de la révolution castriste. Un événement qui a non seulement changé l’histoire de la digne et fière île de Сuba, mais également de toute l’Amérique latine. Retour sur une révolution ayant changé le cours de l’histoire et qui continue d’être aujourd’hui un exemple et une inspiration pour de nombreux pays.

 Le point de départ est considéré être le 26 juillet 1953, date à laquelle une centaine de guérilleros ont attaqué la caserne de Moncada, à Santiago de Cuba, en lançant ainsi le soulèvement contre le régime dictatorial et pro-étasunien de Fulgencio Batista. Tout commence par un échec : un grand nombre de combattants sont tués, d’autres capturés, y compris Fidel et Raul Castro, qui deviendront les figures clés de cette révolution. Puis aura lieu leur procès durant lequel Fidel Castro déclarera : « peu importe que je sois condamné, l’Histoire m’acquittera ». Suivra alors l’emprisonnement jusqu’en 1955, mais ils seront libérés sous la pression de la société civile, de l’opposition et des religieux jésuites qui avaient d’ailleurs pris part à la formation de Fidel Castro. Après cela : l’exil au Mexique. C’est durant cette période que les frères Castro rencontreront le légendaire Ernesto « Che » Guevara, qui se joindra à la révolution cubaine.

 C’est en 1959 que la révolution s’achève par une victoire des révolutionnaires progressistes. Une révolution qui connaitra la sympathie d’une écrasante majorité de la population, lassée par la dictature et le marasme du régime mafieux de Batista. Ceux qui aujourd’hui, en Occident et ailleurs, critiquent le gouvernement cubain, oublient bien souvent ce qu’était Cuba avant la révolution : un pays sous contrôle des gangs nord-américains, la moitié des terres productives qui se trouvaient aux mains des étrangers, les sociétés étasuniennes qui contrôlaient alors 80% des services publics, 50% des chemins de fer et la totalité des ressources pétrolières. Les plantations de sucre de canne, l’une des principales ressources du pays, appartenaient également aux Nord-Américains. Cuba était alors une véritable république bananière, où les intérêts étrangers prédominaient, l’inégalité était criante, une grande partie de la population souffrait de sous-alimentation, les écoles et les hôpitaux étaient pratiquement absents en zone rurale. D’autre part, La Havane, capitale cubaine, était également à l’époque la capitale latino-américaine de la prostitution, plusieurs centaines de touristes sexuels étasuniens y affluaient chaque année, et son surnom n’était autre que « le bordel de l’Amérique ».

 Aujourd’hui, la situation est toute autre. Depuis la révolution castriste, le pays est devenu l’un des leaders au niveau mondial en matière d’éducation et dans le domaine de la médecine. Fidel Castro a nationalisé les universités, ainsi que les autres écoles, et ce dès 1961, les rendant entièrement gratuites, sans aucun frais pour les étudiants. En ce qui concerne l’alphabétisation, Cuba est classé aujourd’hui au troisième rang mondial, avec un taux d’alphabétisation de 99,8%, devant le voisin étasunien (93,3%) ! En matière de médecine, le pays est également devenu un des leaders mondiaux avec une sécurité sociale universelle, un personnel médical hyper-qualifié (un des meilleurs du monde), permettant même à Cuba « d’exporter » ses spécialistes médicaux dans les pays-amis en Amérique latine et en Afrique principalement, un taux de mortalité infantile comparable aux pays dits « développés » et des centres de recherche médicale parmi les plus sophistiqués. D’ailleurs, en 2009, le gouvernement du pays a consacré 12% de son PIB au système de santé, soit autant que la France ou l’Allemagne (source : Banque mondiale).

 Malgré l’existence de problèmes sur l’île de la liberté, les ardents critiques du gouvernement cubain oublient très souvent de rappeler que Cuba vit sous embargo économique, commercial et financier, imposé par les USA et ce depuis 1962 ! Il s’agit du plus long embargo commercial de l’époque contemporaine. Aujourd’hui, officiellement, il continue encore d’être imposé par le voisin étasunien. L’Assemblée générale des Nations unies a par ailleurs condamné en 2009 pour la 18e fois ce blocus purement impérialiste. Néanmoins et malgré toute la pression subie par les USA et ses alliés, Cuba tient toujours et beaucoup mieux que ses ennemis l’auraient espéré.

 A la chute de l’URSS, beaucoup avaient prédit le même sort à Cuba et que le gouvernement socialiste cubain était condamné. Pourtant, à l’heure actuelle, non seulement le socialisme cubain est bien vivant mais il a aussi poussé un grand nombre de pays de l’Amérique latine et surtout Sud-Américains, en premier lieu le Venezuela, devenu le chef de file du « Socialisme du XXIe siècle », à reprendre le flambeau. En revenant aux festivités à Cuba, plusieurs chefs d’Etat d’Amérique latine y ont pris part, parmi eux bien évidemment les présidents du Venezuela, de la Bolivie, du Nicaragua, de l’Equateur et de l’Uruguay. Les festivités ont été aussi l’occasion de rendre un grand hommage à Hugo Chavez, décédé tragiquement en mars dernier et qui aurait eu 59 ans en ce 28 juillet…

 Un point essentiel que l’on devrait mentionner et qui fait la force de la révolution cubaine dont s’inspire aujourd’hui pratiquement tout un continent et dans un futur proche certainement au-delà (on pense à l’Afrique) est que cette révolution, à la différence de nombreuses autres (notamment russe), n’a jamais défié ou rejeté les valeurs spirituelles du peuple, et notamment les valeurs religieuses. Au contraire, les révolutionnaires cubains ont su parfaitement s’appuyer sur les valeurs chrétiennes catholiques, tout en se basant sur les points essentiels de la justice sociale. Et il en est de même aujourd’hui au Venezuela, en Bolivie, en Uruguay, au Nicaragua, en Argentine et dans tous ces pays qui prennent exemple, d’une manière ou d’une autre, de cette révolution. C’est ce qui fait indéniablement sa force et nous donne espoir qu’elle poursuivra dignement son chemin, et permettra encore à d’autres pays et d’autres continents de se libérer pleinement de ses oppresseurs, ainsi que de la pensée unique que certains tentent de nous imposer à tous. Hasta siempre !

http://french.ruvr.ru/2013_07_29/Cuba-60eme-anniversaire-de-la-revolution-qui-inspira-le-monde-0764/

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Ethiopie, grande nation et partenaire traditionnel de la Russie en Afrique

аддис-абеба Эфиопия Африка

L’Ethiopie. Son amitié avec la Russie date de plusieurs siècles. Un pays souvent caractérisé par de tristes clichés : famine, guerre, pauvreté. Pourtant, l’Ethiopie fait partie des pays possédant l’une des plus riches histoires et cultures, et ce au niveau mondial.

 Le pays est considéré comme le berceau de l’humanité : on y a découvert Lucy en 1974 ainsi que les plus anciens spécimens d’Homo Sapiens, en 2003. Autre fierté du pays : celle d’être déjà cité au IIIe siècle : le Royaume d’Aksoum, et qui dès le IVe siècle s’appellera Ethiopie. A l’époque, le royaume était considéré comme étant l’une des quatre plus grandes puissances du monde. La légendaire reine de Saba est également originaire de ce glorieux pays.

 Par ailleurs, l’Ethiopie est la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde après l’Arménie, et le premier grand empire à s’être converti au christianisme. Autre fait majeur : l’Ethiopie est un des rares pays d’Afrique à n’avoir jamais été colonisé, bien que plusieurs tentatives de colonisation aient eu lieu, notamment de la part de l’Italie. Ce sera d’ailleurs l’occasion pour un pays africain de donner une gifle humiliante au colonisateur, lors de la première guerre italo-éthiopienne à l’issue de laquelle l’Ethiopie remportera une grande victoire et obligera l’Italie à renoncer à la conquérir. Cette victoire permettra d’autre part de renforcer la monarchie éthiopienne. Une fierté majeur pour les Ethiopiens jusqu’à aujourd’hui. Les liens entre la monarchie russe et éthiopienne furent par ailleurs intenses, notamment en raison de la religion qui unit les deux nations : la majorité des Ethiopiens comme des Russes étant chrétiens orthodoxes.

 Le XXe siècle sera une période de grands changements et de bouleversements. Le dernier empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier fera en sorte que l’Ethiopie devienne le premier pays africain à adhérer à la Société des Nations, en 1923, au grand dam des colonialistes. Par ailleurs, Hailé Sélassié est considéré pour beaucoup jusqu’à aujourd’hui comme un Messie, et bien au-delà des frontières éthiopiennes, notamment aux Antilles, en Jamaïque. Néanmoins, la plus vieille monarchie du monde sera renversée en 1974 par un comité militaire. Le nouveau gouvernement sera basé sur une idéologie socialiste d’inspiration soviétique. Dès lors commencera une intense période de coopération entre l’Ethiopie et l’URSS sur le plan militaire, économique et idéologique. L’Ethiopie sera par ailleurs l’un des plus fervents soutiens de l’URSS et de Cuba en Afrique, y compris lors de la guerre d’Angola. Le pays accordera également un grand soutien à la lutte du peuple Sud-africain contre le régime raciste d’Apartheid (aussi bien durant la monarchie que la période socialiste).

 Le début des années 1990 signifiera la fin de la période socialiste, parallèlement aux mutations que connaîtra l’URSS. Le pouvoir socialiste tombe en mai 1991 et le chef de l’Etat, Mengistu Haile Mariam, se réfugie au Zimbabwe. Par la suite, l’Ethiopie connaitra des difficultés en raison de plusieurs conflits avec ses voisins : guerre avec l’Erythrée (1998-2000), et elle sera obligée d’intervenir maintes fois en Somalie, en raison de la menace islamiste. Le pays devra aussi faire face à de terribles famines, dans un pays où l’agriculture joue encore un rôle très important et lors d’années de grandes sécheresses, le risque étant particulièrement élevé. Tout cela ancrera le cliché sur l’Ethiopie et la pauvreté.

 Néanmoins, l’Ethiopie aujourd’hui est un des leaders parmi les économies africaines qui montent en force. En effet, le pays est classé septième sur le continent africain en terme de croissance du PIB (entre 8 et 10%). Le pays exporte massivement son café (l’un des plus appréciés au monde). L’extraction de l’or est également une source importante de recettes. En ce qui concerne ses relations avec la Russie, bien qu’elles aient été très réduites durant les années 1990, la Russie reste aujourd’hui malgré tout l’un des partenaires principaux de la République fédérale démocratique d’Ethiopie. Ces relations sont toujours restées très amicales malgré toutes les épreuves, d’une part pour des raisons historiques et d’autre part en raison des opportunités qui s’ouvrent aux deux pays dans leur relation bilatérale. Un grand nombre de spécialistes russes ont travaillé (ou travaillent toujours) dans ce pays d’Afrique de l’Est et grand nombre d’Ethiopiens ont été formés dans les universités soviétiques, et continuent de l’être aujourd’hui en Russie. En gros, une vraie histoire d’amour, notamment compte tenu du nombre important de couples mixtes russo-éthiopiens.

 L’Ethiopie, un des meilleurs exemples de dignité et de résistance aux interventions extérieures, ainsi qu’au colonialisme, et ce durant des siècles, poursuit aujourd’hui fièrement son chemin et surmontera certainement les nombreux défis auxquels elle fait face.

http://french.ruvr.ru/2013_07_22/LEthiopie-grande-nation-et-partenaire-traditionnel-de-la-Russie-en-Afrique-9213/

Mikhail Gamandiy-Egorov