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Hydrocarbures russes et les nouveaux mauvais calculs de l’Occident

29.03.2023

Les dernières statistiques en matière d’exportations d’hydrocarbures par la Russie démontrent largement que les plans occidentaux à travers les sanctions unilatérales visant Moscou ne fonctionnent pas. Confirmant une fois encore que le monde dans sa globalité, c’est beaucoup plus qu’un espace représentant une évidente minorité mondiale.

« Hydrocarbures. La Russie dope ses chiffres en dehors de l’Europe », écrit le site marocain Infomédiaire, en indiquant que suite aux sanctions imposées par certains pays de l’UE, la Russie s’est tournée vers d’autres marchés pour écouler sa production d’hydrocarbures. Ainsi – le diesel et le gasoil russes ont trouvé preneurs en Afrique, Asie et au Moyen-Orient.

Selon les données de Refinitiv (entreprise américano-britannique, fournisseur de données et d’infrastructures sur les marchés financiers, ndlr), les exportations de diesel et gasoil russes à la destination de la Türkiye ont dépassé 1,2 million de tonnes en ce mois de mars. Représentant par la même occasion un record en comparaison au mois précédent (0,8 million de tonnes).

Par ailleurs et toujours selon les données pour la période concernée – près de 200 000 tonnes de diesel russe ont été expédiées vers la Libye, environ 165 000 tonnes vers l’Algérie et 100 000 tonnes vers la Tunisie. Cette dernière ayant déjà importé un volume record de gasoil russe au cours du mois de février. Les autres importateurs importants au niveau africain étant le Maroc, le Nigéria, le Ghana ou encore le Sénégal.

Du côté de l’Amérique latine – 300 000 tonnes de diesel ont transité en ce mois de mars par le Brésil depuis des ports maritimes russes (en février le volume était de 250 000 tonnes). Et du côté du Moyen-Orient : la Russie avait envoyé pas moins de 450 000 tonnes de diesel vers l’Arabie saoudite le mois dernier et environ 200 000 tonnes devraient arriver aux Emirats arabes unis ce mois-ci.

Les exportations russes sont en passe d’atteindre un record ce mois-ci (depuis 2016…), et ce malgré les sanctions de l’Union européenne privant le pays de son plus grand marché, écrit de son côté Bloomberg. Ajoutant que les expéditions d’hydrocarbures russes de mars ont atteint en moyenne environ 1,5 million de barils par jour et que des pays comme la Turquie, le Maroc, ainsi que d’autres ont effectivement intensifié leurs achats.

Le constat est une nouvelle fois relativement simple : le business international et plus généralement le monde tout simplement ne tournent pas autour de l’espace occidental, bien que ce dernier se pensait être irremplaçable. Les faits cités ne représentent que quelques exemples supplémentaires à ce qu’Observateur Continental affirmait depuis plusieurs années.

Pour autant les élites occidentales sont-elles à ce point incompétentes à ne pas avoir prévu que leurs fameuses sanctions unilatérales et illégales tomberaient rapidement ou dans certains cas progressivement à l’eau ? L’incompétence fait évidemment partie des caractéristiques qui devraient leur être attribuées. Néanmoins, l’arrogance extrême les caractérisant y est aussi pour beaucoup. Car l’Occident politique était au départ effectivement convaincu que le monde entier ou presque allait suivre ses ordres et se conformer à la ligne de l’axe russophobe otanesque stipulant l’isolation immédiate de la Russie.

Cela n’a pas marché. A dire vrai les Occidentaux ont vraisemblablement énormément sous-estimé la force de l’ère multipolaire, préférant se berner dans leurs illusions que ce n’est qu’un projet qui prendra du temps à se réaliser. Et n’ayant pas compris que l’ordre multipolaire est déjà une réalité depuis plusieurs années et qu’à travers leurs propres actes – n’ont fait qu’accélérer maintenant l’avènement d’un monde multipolaire post-occidental. Non pas que l’objectif des partisans de la multipolarité était d’exclure complètement le petit espace occidental du reste de l’humanité, mais c’est un chemin que l’establishment occidental s’est choisi soi-même.

Quant à l’échec de la politique des sanctions unilatérales et au fait que dans le commerce international contemporain – le monde ne tourne pas sur l’Occident – cela constitue les autres orientations qu’Observateur Continental avait abordé des mois auparavant.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’énième impuissance occidentale face aux relations Afrique-Russie

26.01.2023

La nouvelle tournée actuelle du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov sur le continent africain confirme d’une part l’importance des liens stratégiques qui existent entre les nombreux pays d’Afrique avec la Russie. Et de l’autre, ne fait que rappeler que l’Occident ne peut opposer grand-chose pour nuire à ces relations.

Malgré l’hystérie ultra-active du côté des régimes occidentaux vis-à-vis des liens qui unissent Moscou aux nombreuses capitales africaines, et ce dans divers domaines, rien ne semble pouvoir stopper jusqu’à présent les liens en question. Ni les innombrables pressions, menaces et intimidations, ni les promesses de pouvoir prétendument «faire mieux» que Moscou et Pékin.

La première étape de cette nouvelle tournée africaine de Sergueï Lavrov a eu lieu en Afrique du Sud – l’un des principaux partenaires de la Russie sur le continent africain, par ailleurs l’une des principales puissances continentales et membre des BRICS. Et qui d’ailleurs n’a pas manqué de susciter l’amère réaction du côté des principaux instruments propagandistes occidentaux. A l’instar du journal hexagonal Le Monde qui note que la visite de Sergueï Lavrov en Afrique du Sud rappelle la proximité entre Moscou et Pretoria, tout en reconnaissant que les autorités sud-africaines ont récemment confirmé la tenue d’exercices militaires conjoints avec les marines russe et chinoise au large de Durban.

Outre l’Afrique du Sud, les autres pays concernés par la tournée du chef de la diplomatie russe étant l’Eswatini, l’Angola et le Botswana. Quant à début février, Sergueï Lavrov se rendra cette fois-ci en Afrique du Nord, avec des visites au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie. A noter qu’avec le Maroc de nouvelles pages fortement intéressantes sont en train de s’ouvrir dans le cadre bilatéral des relations.

Dans le domaine de la coopération énergétique – le Maroc était d’ailleurs récemment cité comme l’une des principales destinations des livraisons de produits pétroliers russes à l’échelle africaine et internationale. Selon les données citées, le Royaume a importé 735.000 tonnes de diesel en provenance de Russie en 2022 (contre 66 000 en 2021), et depuis le début de 2023 – déjà près de 140.000 tonnes.

Pour revenir à la tournée africaine de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères n’a pas manqué de rappeler depuis la capitale d’Eswatini – Mbabane – que s’il y a un bien pays qui s’immisce dans les affaires intérieures des nations africaines – c’est bien la France.

Répondant ainsi aux déclarations du régime hexagonal prétendant que c’est «la Russie qui est derrière la récente décision des autorités du Burkina Faso d’exiger le départ des troupes françaises du pays». Une décision pour rappel du Burkina Faso accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par la société civile burkinabè et panafricaine.

De manière générale, les liens unissant Moscou à ses alliés et partenaires stratégiques africains continuent de faire preuve non seulement d’un solide maintien, mais bel et bien d’un renforcement à plusieurs niveaux, y compris dans de nouveaux domaines d’interaction qui s’ouvrent aujourd’hui. Cela ne fait d’ailleurs que confirmer ce qu’Observateur Continental avait analysé dans un passé récent, à savoir l’impuissance des régimes occidentaux à nuire aux relations russo-africaines.

Et avec la complémentarité sino-russe à l’échelle internationale, y compris africaine – les diverses sorties et gesticulations des représentants de l’establishment atlantiste ne font qu’augmenter fort considérablement le rejet de la politique occidentale parmi les citoyens africains et par la même occasion accélérer les processus en cours – propres à l’ère multipolaire contemporaine.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le sport international doit connaitre lui aussi des réformes en profondeur

13.12.2022

A l’instar de nombre d’organisations dites internationales, la réalité de l’ère multipolaire exige des mises à jour profondes, à défaut de procéder à l’établissement d’alternatives qui seront beaucoup plus adaptées aux évolutions contemporaines. Le monde du sport ne peut pas être épargné.

Les événements récents, notamment géopolitiques, géoéconomiques et géostratégiques ont eu le mérite de non seulement mettre en exergue le changement radical des rapports de force à l’échelle mondiale, mais également de confirmer une bonne fois pour toute – l’hypocrisie au summum des élites occidentales, ainsi que des institutions qui leur sont affiliées. Affiliées aussi bien de manière ouverte que non officielle.

Alors que la Coupe du monde de football approche les matchs décisifs, avant même son début la posture de la Fédération internationale de football association (FIFA) aura démontré que:

1) le monde du sport est définitivement affilié à la politique internationale;

2) la FIFA agit en partie importante sous la pression de l’establishment politique occidental.

D’où la disqualification totalement injuste de l’équipe nationale russe de football, qui devait jouer les matchs de barrages contre la Pologne, cette dernière ayant refusé lâchement de le faire et devait donc elle logiquement parlant faire partie des éliminés.

Mais il faut reconnaitre à cette Coupe du monde plusieurs avantages, notamment grâce au mérite de l’organisateur qatari. Parmi ces avantages, nous pouvons citer le fait d’avoir résisté efficacement aux tentatives occidentales de promouvoir la propagande du lobby LGBT, l’interdiction du drapeau du bataillon néonazi ukrainien Azov affiché par certains supporters de l’Espagne, créant la colère au sein des partisans du régime kiévien, ou encore le fait d’avoir maintes fois joué des chansons populaires russes comme Katioucha et Kalinka – à l’heure où l’establishment de l’Occident cherche désespérément les moyens de faire annuler la culture russe.

L’autre facteur très positif de ce grand tournoi sportif international est de voir enfin une équipe africaine dans le dernier carré des quatre meilleures équipes – en l’occurrence l’équipe nationale du Maroc, ayant gagné le soutien et la sympathie de milliards de personnes, dont bien évidemment en Afrique et dans le monde arabe.

Concernant justement ce dernier point, il faut faire mention que dans la réalité contemporaine multipolaire, y compris dans le domaine sportif, il est fermement à penser qu’il est grand temps de modifier radicalement les quotas accordés aux équipes africaines et asiatiques qui participent à la Coupe du monde footballistique, et ce vers la hausse.

En effet, il est désormais complètement illogique que l’Europe et l’Occident puisse continuer à posséder 40-50% des places attribuées aux équipes participantes. Et si en début de la compétition, certains pouvaient encore être dubitatifs quant à l’évolution nécessaire sur cet aspect, faisant valoir que les équipes européennes restent les «meilleures» – l’excellente performance du Maroc, mais également la compétitivité des autres équipes africaines, ainsi qu’asiatiques, confirment la nécessité de passer à autre chose, et que les quotas accordés soient désormais beaucoup plus représentatifs des évolutions à l’échelle internationale.

Cette posture est d’ailleurs rejointe par le héros de la performance marocaine, en la qualité du sélectionneur national Walid Regragui, qui a non seulement réalisé l’exploit de qualifier pour la première fois de l’histoire une équipe représentant le continent africain pour une demi-finale de la principale compétition footballistique mondiale, mais également d’être le premier entraineur africain à arriver à ce stade de la compétition. Confirmant la nécessité de croire en les talents et les compétences nationales africaines, mais également d’avoir la possibilité à ce que les équipes d’Afrique et d’Asie soient mieux représentées.

En effet, il est aujourd’hui évident que nombre d’équipes africaines et asiatiques, représentant par la même occasion démographiquement parlant des populations beaucoup plus importantes que celles d’Europe, puissent être plus nombreuses. Et qui méritent sans le moindre doute plus ces places que des Pologne, Pays de Galles ou Suisse.

Quant à l’aspect commercial de la question, car il faut reconnaitre que le monde du grand sport d’aujourd’hui est aussi devenu depuis un bon moment un business à très grande échelle – il n’est certainement pas à douter que les audiences pour des matchs d’équipes africaines et asiatiques supplémentaires gagneraient en nombre que ceux d’équipes européennes très moyennes déjà citées.

Jusqu’à présent, la FIFA tente de prétendre à comprendre cette évolution mondiale, mais sans remettre en cause le favoritisme accordé aux Occidentaux. Pour preuve, la prochaine Coupe du monde de 2026 verra certes un plus grand nombre de nations africaines (9 contre 5 actuellement) et asiatiques (8 contre 6 actuellement), mais c’est toujours l’Europe qui aura la part du lion: 16 places attribuées. Soit un tiers des places (40% lors de la Coupe du Monde en cours).

Le chemin est donc encore long. Mais la FIFA, à l’instar d’autres structures internationales prétendument «indépendantes», devra elle aussi se mettre rapidement à l’heure des nouvelles réalités et exigences contemporaines. A défaut de quoi, rien ne puisse empêcher l’émergence de structures et de compétitions alternatives, y compris pourquoi pas sur la base du concept des BRICS+. Désormais rien n’est impossible.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Maroc-Russie: maintien et développement des projets conjoints

02.11.2022

Malgré la conjoncture internationale difficile, à un moment où une minorité planétaire s’obstine à refuser d’admettre officiellement l’ordre multipolaire, les relations russo-marocaines maintiennent le cap d’un développement intéressant. Et ce malgré l’opposition occidentale et de certains éléments leur étant affiliés.

Bien que l’impact des sanctions occidentales visant la Russie s’est fait ressentir pour les opérateurs économiques russes comme marocains, notamment dans le cadre de l’organisation des transactions financières réciproques, le fait est que les deux parties, contre vents et marées, maintiennent non seulement l’orientation des secteurs et projets conjoints existants, mais s’ouvrent déjà à de nouveaux horizons.

Le domaine agricole reste évidemment l’un des premiers concernés. Sachant que la Russie représente l’un des principaux marchés d’exportation du Maroc dans le secteur agroalimentaire, et que pour les agrumes marocains le marché russe reste certainement le principal. A ce titre et comme le rappelle le journal marocain L’Opinion – la Russie a vu son approvisionnement en fruits et légumes augmenter pour s’établir à 5,1 millions de tonnes, au titre des sept premiers mois de l’année courante, dont 45% de ce volume total proviendrait du Maroc.  

Dans l’autre sens, la Russie se dit prête à multiplier par 10 ses exportations agricoles vers le Royaume, notamment dans le cadre des céréales, la viande, les huiles végétales, le sucre et d’autres produits. D’ailleurs et en ce qui concerne particulièrement la question stratégique de fourniture des céréales, le chef de la représentation commerciale russe à Rabat, Artem Tsinamdzgvrishvili, a rappelé la pleine disponibilité de la Russie à fournir le pays en volumes nécessaires.

Il faudrait d’ailleurs certainement rappeler que le Maroc fait partie du Top 3 des principaux partenaires économico-commerciaux de Moscou en Afrique. L’autre domaine de grande interaction entre les deux pays est celui de la pêche, où tout semble aller vers une nouvelle phase fortement intéressante. Au-delà du renouveau de l’accord pour les navires russes à pêcher dans les eaux marocaines, la capitale économique du Maroc – Casablanca – deviendrait un important centre de réparation  et d’entretien pour les navires de pêche russes, opérant dans l’océan Atlantique.  

Et ce aux dépens de la ville espagnole de Las Palmas, avec à la clé des centaines de millions d’équivalent d’euros qui seront versés aux chantiers navals locaux et des centaines d’emplois pour les citoyens marocains. Mais là aussi ce n’est pas tout. De plus en plus d’opérateurs économiques russes s’intéressent aux projets d’investissements en terre marocaine, et le plus souvent avec la bienveillance des autorités compétentes locales.

Enfin, la question de la coopération dans le nucléaire civil est venue s’ajouter au panier des projets conjoints, y compris l’éventualité de la construction d’une centrale nucléaire par l’un des principaux acteurs mondiaux en la matière – la compagnie étatique russe Rosatom. Si les experts discutent déjà de l’éventualité de ce projet, de sa faisabilité et du timing nécessaire à sa réalisation en cas de confirmation définitive, le fait est que cela inquiète déjà le porte-flambeau médiatique de la Françafrique, le magazine Jeune Afrique, allant même jusqu’à dire qu’en cas de concrétisation dudit projet – cela représenterait « une nouvelle preuve de défiance vis-à-vis de la France ».

Pour conclure, il serait certainement juste de dire que malgré l’opposition de certains éléments – internes comme externes – quant au développement de nouveaux et grands projets conjoints russo-marocains, les principaux décideurs, de part et d’autre, semblent généralement motivés à poursuivre la voie d’une plus forte interaction. Et cela, c’est l’essentiel.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Mali vs Cedeao: Bamako peut compter sur ses soutiens internationaux

Dans le bras de fer qui oppose actuellement le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), les autorités maliennes ne prévoient vraisemblablement pas de fléchir, pouvant compter sur nombre de soutiens africains et internationaux. Mais aussi sur le soutien populaire intérieur et les larges sympathies en provenance de la société civile panafricaine.

De nombreux observateurs ont pu noter que les sanctions imposées par la Cedeao aux autorités maliennes ne sont que la suite logique des pressions et intimidations exercées par Paris sur Bamako suite au rapprochement stratégique du Mali avec la Russie. Faisant par la même occasion poursuivre l’effet domino de la chute d’influence du système néocolonial françafricain.

De nombreux Africains parlent même d’un simple travail de procuration de cette même Cedeao en faveur des intérêts de l’Elysée. Une chose est sûre: depuis des mois Paris met à contribution ses principaux supplétifs dans la région pour accentuer la pression sur le Mali dans ses choix stratégiques, y compris si en faisant cela les régimes concernés vont à l’encontre des ressentiments d’une large partie de leurs propres concitoyens, comme ce fut observé notamment au Niger où des manifestations contre la présence militaire française avaient eu lieu, avec des victimes civiles parmi les manifestants.

Cette thèse est d’autant plus confirmée que pratiquement immédiatement après l’annonce de la Cedeao d’imposer des sanctions au Mali, la diplomatie française a tenté de faire adopter à l’Onu un texte de soutien à ces sanctions. En vain – la Russie et la Chine en qualité de membres permanents du Conseil de sécurité onusien ont bloqué ledit texte, confirmant une fois de plus leur solidarité réciproque au niveau international et ne permettant pas aux manœuvres élyséennes à l’Onu d’atteindre l’objectif escompté.

Malgré cet échec évident, les médias hexagonaux et plus généralement occidentaux tentent de maintenir, au même titre que l’establishment politique concerné, l’idée que le Mali serait prétendument isolé au niveau de la communauté internationale, bien que cela apparaisse désormais clairement comme une posture ridicule. Car au-delà de disposer du soutien affiché de Moscou et de Pékin, et donc des deux des trois principales puissances mondiales, Bamako peut compter également sur le soutien, plus ou moins affiché de plusieurs acteurs africains, notamment régionaux.

Parmi ces pays, sont à citer l’Algérie qui maintient des relations cordiales avec les autorités maliennes. La Guinée, voisine également du Mali s’est montrée solidaire de Bamako et a annoncé que «les frontières terrestres, aériennes et maritimes resteront ouvertes au Mali», suite aux sanctions annoncées par la Cedeao. Il serait certainement juste de faire mention de la Mauritanie – elle aussi en bons termes avec Bamako. Sans oublier le Maroc, qui bien qu’entretenant des relations proches avec Paris et Washington, possède une présence économique poussée en terre malienne – le Mali étant la troisième destination des investissements du royaume en Afrique, comme le rappelle Maroc Diplomatique.

Plus généralement, tous les pays concernés et en supplément de leurs intérêts respectifs, ne feraient que gagner si la situation sécuritaire au Sahel irait dans le sens d’une véritable amélioration. D’où l’importance de soutenir les efforts des autorités maliennes.

Mais au-delà des soutiens régionaux et internationaux, l’essentiel à retenir c’est que les autorités maliennes peuvent continuer à compter sur le soutien populaire de masse – aussi bien d’une large partie de la population du Mali, que de nombreux citoyens d’autres pays africains. Y compris de ceux dont les chefs d’Etat restent dans un esprit de sous-traitance pour les intérêts de Paris. Et cela, même les principales voix pro-occidentales sont aujourd’hui forcées de reconnaitre.

Jeune Afrique – l’un des principaux porte-flambeaux médiatiques des intérêts françafricains parle même d’un «sentiment anti-français exacerbé» après les sanctions de la Cedeao, ne faisant que confirmer une réalité que nous avons déjà et à plusieurs reprises traité

En termes de perspectives, il faudrait dire que l’effet domino des échecs de l’establishment élyséen et occidental se poursuivra très certainement au-delà du Mali. L’arrogance et l’incapacité la plus totale à s’adapter un tant soit peu intelligemment aux règles internationales issues de l’ère multipolaire ne feront effectivement qu’exacerber encore plus les sentiments hostiles de nombreuses populations, notamment africaines, à l’encontre de l’establishment occidental.

Une chose est également sûre: le mérite des autorités et du peuple du Mali est indéniable. La détermination patriotique et souverainiste prend le dessus sur l’arrogance néocoloniale, devenant une source supplémentaire d’inspiration pour d’autres nations. Quant à la Russie et à la Chine, elles auront démontré une fois de plus qu’au-delà de leur solidarité ferme dans les affaires mondiales, la notion de communauté internationale est tout sauf celle promue et répétée à longueur de journées par l’establishment politico-médiatique de l’Occident.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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La zone de libre-échange africaine: l’Afrique en sera-t-elle gagnante?

Le projet de la zone de libre-échange continentale africaine semble aller dans la concrétisation. Nombre de questions quant à son application au niveau des pays du continent restent ouvertes et seront vraisemblablement une source de négociations supplémentaires. Le fait est que l’Afrique semble en effet suivre la voie d’une intégration continentale, propre au concept multipolaire.

Les chefs d’Etat de plusieurs dizaines de pays africains, réunis au cours des derniers jours en sommet extraordinaire, ont donné le feu vert pour le lancement de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui rentrera en vigueur dès le 1er janvier 2021. Evidemment nombre de questions pratiques restent encore en suspens, qui demanderont certainement une coordination supplémentaire entre pays concernés.

Selon Abdou Diop, président de la commission Afrique de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), cité par le journal économique marocain en ligne Médias 24, «jusque-là, la Zlecaf était un vœu. Mais à partir de ce sommet et de la ratification officielle par 34 chefs d’Etat (tous les pays du continent sont signataires, dont 34 ratificateurs, ndlr), l’accord peut entrer en vigueur. C’est une étape décisive qui a été franchie».

Bien que et toujours selon lui, plusieurs étapes doivent encore être réalisées. Notamment sur le plan procédural qui concerne la ratification complète au niveau des parlements des pays concernés – un point qui ne devrait pas connaitre de complication majeure. L’autre aspect concerne quant à lui le contenu de l’accord, plus particulièrement ses aspects techniques. Parmi les points qui connaitront certainement des discussions supplémentaires sont ceux liés au niveau de suppression des droits de douane, sachant que dans le cadre de l’accord sur la Zlecaf – les pays africains ont convenu de supprimer 90% des droits de douane sur une période de 5 à 15 ans, selon leur niveau de développement.

L’autre aspect important concerne quant à lui les règles d’origine. Plus exactement, le taux d’intégration de la production d’origine de pays africains du produit pour qu’il soit considéré comme étant apte à jouir de la zone de libre-échange. Un point qui nécessitera de trouver le juste milieu pour d’un côté promouvoir réellement une production africaine, de l’autre garder l’attractivité pour les investisseurs étrangers.

En termes de perspectives futures, les avis restent pour le moment partagés. Si pour certains experts, la Zlecaf représente une énorme chance pour l’Afrique d’accroitre les échanges intracontinentaux – qui restent faibles, surtout comparés à d’autres continents et régions du monde, le tout dans un cadre panafricain. Pour d’autres, ce sont principalement les grands groupes internationaux qui en seront les principaux bénéficiaires.

Mais peut-être que la réalité sur le court et moyen terme se trouve justement entre les deux « camps ». D’un côté, il est certain que dans un premier temps, les avantages d’une telle zone de libre-échange ne contribueront pas à tous de la même façon. En ce sens, ce sont les pays africains les plus industrialisés au niveau continental, possédant une infrastructure développée ou relativement développée, étant par la même occasion les plus attrayants en termes d’investissements directs étrangers (IDE), qui seront vraisemblablement plus avantagés dans la première phase de ce processus. A savoir l’Afrique du Sud, l’Egypte, l’Algérie, le Nigéria ou encore le Maroc. Mais ce qu’il faut certainement retenir, c’est qu’à terme les fruits d’une telle zone de libre-échange continentale devront être obtenus pour une bien plus large part de nations africaines.

Surtout si le taux de production africain augmentera progressivement. Pouvant permettre par la même occasion une augmentation considérable de transfert technologique et de savoir-faire – car il serait sans doute important de rappeler que la Zlecaf représentera un marché de plus d’un milliard de personnes.

En ce qui concerne la question si la concurrence extracontinentale augmentera lors de l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale africaine, la réponse est certainement oui. Il sera logique d’observer les multinationales occidentales tenter à tirer profit des avantages d’une telle large zone de libre-échange, en misant notamment sur les pays où ces multinationales sont bien établies. Mais il n’empêche qu’elles auront certainement à devoir faire face aux puissances non-occidentales – qui sont elles aussi de plus en plus actives sur le continent africain. En effet, des pays comme la Chine, l’Inde ou la Turquie ont déjà une présence industrielle réelle dans nombre de pays africains.

Restera évidemment à l’Afrique d’en être la principale gagnante. Et ce dans un cadre souverain et panafricaniste. Après tout, si dans le monde contemporain multipolaire, les espaces d’intégration régionaux et continentaux ne cessent de prendre de l’ampleur, notamment en Eurasie, Asie du Sud-Est ou en Amérique latine, et ce sans en demander l’avis des puissances occidentales, l’Afrique a toute la légitimité d’en tirer profit elle aussi. Et par la même occasion devenir un bloc puissant du monde multipolaire. Le chemin reste long mais peu de choses se sont faites du jour au lendemain.

Mikhail Gamandiy-Egorov

https://t.me/observateur_continental/649

Les perspectives d’intégration du Maroc dans la CEDEAO

Maroc

La Maroc va-t-il intégrer la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest? C’est l’un des enjeux du «Forum du Sud», qui se tient à Tanger. Et la candidature de Rabat semble être en bonne voie, tant ses avantages politiques, économiques et stratégiques sont mis en avant par les participants.

Le Maroc a sa place dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est ce qui ressort de l’avis de la majorité des participants au «Forum du Sud» MEDays 2018, qui a entamé ses travaux dans la ville marocaine de Tanger.

Comme chaque année, cet événement se consacre aux principales questions géostratégiques, politiques, économiques et sociales des pays du Sud, notamment africains. Il est organisé par l’Institut Amadeus, le principal think-tank marocain et l’un des principaux en Afrique. «À l’ère de la disruption: bâtir de nouveaux paradigmes», tel est l’objectif annoncé cette année.

Durant cette édition 2018, un large éventail de sujets sera discuté en marge du forum, axés aussi bien sur les relations intra-africaines que sino-africaines, au moment où Pékin est devenu le principal partenaire économico-commercial du continent. Un atelier sera ainsi consacré à l’initiative d’affaires Chine-Afrique, avec la participation de hautes personnalités aussi bien africaines que chinoises.

Mais le thème majeur de cette édition 2018 concerne l’intégration marocaine dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un sujet d’importance stratégique pour le Royaume et largement discuté au sein de cette structure, chargée de coordonner les actions des pays d’Afrique de l’Ouest ainsi que de promouvoir la coopération économique et monétaire ouest-africaine.

C’était d’ailleurs le sujet auquel a été consacrée la première discussion du forum: l’initiative marocaine dans la CEDEAO. Le mot d’ouverture a été accordé à Brahim Fassi Fihri, le président de l’Institut Amadeus, qui a fermement rappelé l’appartenance du Maroc au continent africain malgré les séquelles laissées par la colonisation. Il a également insisté sur les avantages pour les deux parties qu’aurait l’intégration du Maroc dans la CEDEAO.

Ont également pris part à la discussion l’ex-Président béninois Thomas Boni Yayi, le président du parlement de la CEDEAO Moustapha Cissé Lo, le ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert Luis Filipe Lopes Tavares, le ministre de l’Économie et des Finances du Mali Boubou Cissé, l’ex Premier-ministre malien Moussa Mara, le conseiller spécial du président sénégalais et ex-ministre des Affaires étrangères du Sénégal Mankeur Ndiaye, le vice-président de la Confédération générale des entrepreneurs marocains Faiçal Mekouar, le directeur de l’Institut royal des études stratégiques (IRES) Mohamed Tawfik Mouline et encore la directrice du département des marchés internationaux à l’Agence marocaine pour les investissements et le développement de l’export (AMDIE) Sanae Lahlou, entre autres. Le modérateur de la discussion n’était autre qu’Amine Laghidi, le vice-président du Conseil africain des mines et de l’énergie.

Bien que plusieurs intervenants aient rappelé les profonds liens politiques, religieux et culturels qui unissent le Maroc avec les pays composant la CEDEAO, un accent particulier a néanmoins été mis sur les avantages économiques réciproques qu’aurait l’entrée du Maroc dans la communauté. En effet une telle intégration, selon l’avis des experts économiques participant à la discussion, permettrait sans tarder à la communauté réunie de devenir la 15ème puissance économique mondiale. Et d’ici l’horizon 2030 de faire partie des 10 principales économies du monde.
À ce titre, les participants ont aussi souligné que le Maroc est aujourd’hui classé premier en termes d’investissements directs en Afrique de l’Ouest. Les entreprises marocains prospèrent dans la région dans divers domaine: services bancaires, assurance, industrie pharmaceutique, pour ne citer que ceux-là. Le Royaume participe également activement à la formation des étudiants en provenance d’Afrique de l’ouest. D’ailleurs, pour beaucoup de ces jeunes Africains, le Maroc a non seulement été le pays de leurs études, mais est également devenu celui de leur carrière professionnelle.

Plus généralement parlant, il est aujourd’hui clair que l’exemple de l’interaction du Maroc avec l’Afrique subsaharienne confirme le bien-fondé d’une interaction Sud-Sud, sans interventionnisme extérieur. Et vu l’ouverture de plus en plus évidente de Rabat envers les puissances non-occidentales, notamment celles des BRICS, il paraît aujourd’hui évident que le Maroc peut confirmer sa position de carrefour stratégique, aussi bien sur le plan géoéconomique que géostratégique.

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201811071038806127-perspectives-integration-maroc-cedeao/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Quand la Russie dame le pion à l’Occident dans le Maghreb

Quand la Russie dame le pion à l’Occident dans le Maghreb

Personne n’est irremplaçable. Y compris ceux qui pensaient l’être des décennies et même des siècles durant. Le train avance, et beaucoup le voient filer.

Coopération renforcée avec Alger, multiplication des conventions avec Rabat, dont un spectaculaire accord de libre-échange entre la Russie et le Maroc, la tournée de Medvedev en Afrique du Nord se solde par un succès. Une fois encore, Moscou et les tenants de la multipolarité bousculent les positions de l’Occident.

Dmitri Medvedev revient di Maghreb les mains pleines. Le Premier ministre russe a en effet marqué des points importants au Maroc, qui était vu jusqu’à présent comme un allié occidental solide. En Algérie, moins de surprises, puisque l’alliance stratégique entre Moscou et Alger date de plusieurs dizaines d’années. Elle sort néanmoins renforcée de la visite de Medvedev, avec des promesses de diversification des secteurs d’interaction.

Le monde change, la réalité géoéconomique et géopolitique aussi. Alger comme Rabat font partie des principaux partenaires de la Russie en Afrique et dans le monde arabe. Si avec la première, cette relation s’est forgée durant la lutte d’indépendance et dans les premières années de son obtention, dans le cas du Maroc le partenariat stratégique a commencé son chemin à partir du début des années 2000.

L’Algérie fait partie du Top 3 des principaux partenaires de la Russie dans le secteur de la Défense, derrière l’Inde et la Chine. Pour la seule année 2016, Alger a commandé à Moscou pour 924 millions de dollars d’armements contre 1,2 milliard pour New Delhi et 959 millions de la part de Pékin. Mais l’interaction ne s’arrête pas là. Les deux pays partagent grand nombre de visions communes ou similaires au niveau politique et de l’actualité internationale.

Leurs intérêts communs concernent également le secteur énergétique, les deux pays étant de grands producteurs de pétrole et de gaz. Plusieurs projets dans l’industrie agroalimentaire sont en cours de négociation, l’Algérie s’ouvrant potentiellement le marché russe. Une chose est certaine: l’Algérie était, reste et restera un partenaire privilégié de la Russie, et ce à plusieurs niveaux.

Dans le cas du Maroc, les échanges avec la Russie sont également à un niveau stratégique. Rabat est un important fournisseur de produits agroalimentaires sur le marché russe. Ainsi, la Russie est-elle le principal débouché des agrumes marocains avec 45% de la production destinée à l’export, contre 30% pour l’UE et 20% pour l’Amérique du Nord. Une part de marché qui pourrait encore croître, la Russie s’étant dernièrement déclarée prête à augmenter ses achats d’agrumes en provenance du Maroc. «La part actuelle du Maroc sur le marché russe au niveau des agrumes est de 26%, nous sommes prêts à ce qu’elle atteigne 50%», a fait savoir le ministre russe de l’Agriculture Alexandre Tkatchev.

Dans le domaine de l’énergie, la Russie est prête à participer à la construction au Maroc de centrales électriques à gaz. En outre, la pêche, l’industrie et le tourisme représentent quant à eux des secteurs appelés à connaître également une hausse conséquente.

Toutes ces annonces sont toutefois éclipsées par celle de la création d’une zone de libre-échange entre la Russie et le Maroc d’ici un an au maximum.

En passant, les producteurs européens peuvent «remercier» une fois de plus leurs dirigeants: au moment où la Russie est arrivée à une autosuffisance complète sur plusieurs secteurs de l’industrie agroalimentaire, en augmentant au passage ses exportations, ne serait-ce qu’au niveau du blé, des pays non occidentaux renforcent sans complexe leurs positions sur ce grand marché qu’est la Russie.

Cela confirme une fois de plus ce que nous avons déjà annoncé à plusieurs reprises: les produits agroalimentaires de l’UE, actuellement bannis de Russie en raison des contre-sanctions, auront les plus grandes difficultés à revenir sur ce marché, si jamais ils y parviennent un jour.

N’est-ce pas l’Occident politique et médiatique qui annonçait en grande pompe de grands problèmes à venir pour l’économie russe après l’adoption de sanctions occidentales? Et qui est perdant au final? Les producteurs de l’UE n’ont jamais réussi à compenser leurs pertes se chiffrant en dizaines de milliards d’euros et en dizaines de milliers d’emplois perdus, ni même à trouver des marchés de remplacement.

La Russie, de son côté, a réussi non seulement à donner une chance unique à ses producteurs, mais aussi à diversifier très largement ses relations extérieures. Moscou aurait certainement dû lancer ce processus bien avant, comme l’a fait la Chine, et ne pas attendre les tensions avec l’Occident, mais mieux vaut tard que jamais.

Le processus suit son cours et il n’y aura certainement pas de retour en arrière. Aux élites européennes de réfléchir un minimum pour ne pas perdre leurs positions économiques encore existantes en Russie, leur rapportant des sommes plus que considérables, au risque de voir les pertes se multiplier de plusieurs fois. En ce qui concerne les pays africains, les exemples de pays comme l’Algérie, le Maroc, l’Afrique du Sud, l’Angola et certains autres encore démontrent qu’assumer sa souveraineté est tout à fait possible: non, il n’y a pas de peuples «élus» et «moins élus». Tous égaux. C’est cela la multipolarité.

Aux pays sous emprise encore des partisans de l’unipolarité d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201710131033444094-russie-occident-maghreb/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le roi du Maroc Mohamed VI est arrivé en Russie où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine.

Cette visite est mentionnée comme historique car elle vise à renforcer le partenariat stratégique lancé entre les deux pays.

Au menu des discussions : relations économiques et commerciales, le Maroc étant le principal fournisseur d’agrumes en Russie et renforce sa position sur d’autres produits, notamment les tomates. Le Maroc souhaite également s’ouvrir au partenariat gazier avec la Russie, notamment avec le géant russe Gazprom. Le tourisme a lui aussi une place de choix, le Maroc souhaitant attirer un nombre beaucoup plus large de touristes russes que c’est le cas actuellement. Mis à part l’aspect des relations bilatérales économiques, on assiste aussi au dialogue politique. Un échange d’opinions a eu lieu sur la situation au Proche-Orient. Le roi du Maroc est accompagné par une large délégation de ministres et d’hommes d’affaires marocains.

Ce qui est sûr c’est que le Maroc souhaite passer activement à la diversification de ses relations extérieures. Ce qui est indéniablement une bonne chose, pour les deux pays.

Maroc-Russie : nouvelle étape dans les relations

La visite au Maroc d’une délégation de journalistes russes représentants les principaux médias de Russie vient d’être achevée.

Une visite de presque une semaine à l’invitation de l’Office National Marocain du Tourisme et du ministère du Tourisme du Royaume du Maroc qui avait pour objectif de familiariser les professionnels des médias russes sur ce que représente le Maroc, ses points forts et atouts.

L’accueil réservé était on peut dire royal. La délégation journalistique russe a d’abord été reçue à Agadir, la principale station balnéaire du pays sur la côte atlantique, une destination de plus en plus populaire auprès des touristes russes. Puis ce fut la ville de Marrakech, la capitale touristique du pays possédant une atmosphère propre à elle, un véritable conte oriental. La ville rouge comme elle est surnommée est également considérée comme étant « l’Ibiza orientale » pour le grand nombre de ses discothèques et une excellente vie nocturne. C’est d’ailleurs aussi la particularité de cette ville comme du pays en général: rallier parfaitement les traditions ancestrales avec la vie moderne. 

La visite s’en est poursuivie avec la capitale du Maroc Rabat, par ailleurs l’une des villes impériales du pays, connue pour le Mausolée Mohammed V ou encore la Kasbah des Oudayas datant du XII siècle, sans oublier sa Médina et un cadre de vie agréable. Ainsi que de Skhirat, importante station balnéaire située stratégiquement entre la capitale administrative Rabat et la capitale économique Casablanca. En plus des vues imprenables sur l’océan Atlantique, une gastronomie de haut niveau, les représentants des médias de Russie ont également pu visiter le Palais des Congrès de Skhirat (se trouvant juste à côté de l’hôtel fort prisé Amphitrite Palace), capable d’accueillir des événements internationaux majeurs, ayant notamment déjà accueilli d’importants pourparlers dans le cadre de l’ONU.

Les forces de sécurité marocaines
© AFP 2016 FADEL SENNA FADEL SENNA
La dernière étape fut la capitale économique Casablanca. Une ville extrêmement moderne, important centre des affaires sur le continent africain et au niveau international en général. La ville est également connue pour sa somptueuse mosquée, la Mosquée Hassan II, faisant partie du TOP 5 des plus grandes mosquées du monde et possédant le minaret le plus haut du monde. Construite en partie sur la mer principalement dans le style arabo-andalou. Casablanca c’est aussi Morocco Mall, le plus grand centre commercial d’Afrique et cinquième du monde. 

Bref, le Maroc c’est pour tous les goûts. Se ressourcer dans le calme absolu, découvrir une culture unique et qui a su garder ses traditions ancestrales, découvrir l’artisanat marocain si prisé y compris même par les designers les plus mondialement connus, savourer une gastronomie de haut niveau qu’elle soit marocaine traditionnelle ou avec une touche européenne, ou encore découvrir les endroits de la vie nocturne n’ayant rien à envier aux principales capitales mondiales du domaine, tout cela c’est le Maroc.
Et encore, la liste est bien loin d’être exhaustive. Le Maroc c’est aussi Fès, la capitale culturelle du pays ou encore Meknès, également ville impériale et l’un des centres de la culture marocaine. Tanger, « la Perle du détroit » ou « la Porte de l’Atlantique ». Sans oublier Ouarzazate et ses environs, connus pour les nombreux blockbusters qui y ont été tournés. Ainsi qu’Essaouira, Dakhla, Ifrane et tellement d’autres.

Pour conclure, les journalistes russes dont la majorité découvrait le Maroc pour la première fois ont été pleinement séduits. « Superbe », « unique », « un pays absolument à visiter » étaient les déclarations de nombreux de mes confrères. Quant aux autres régions non encore visitées, ce sera certainement pour la prochaine fois. En tout cas, le tourisme russe dans ce beau pays est effectivement appelé à décoller, tout comme les relations bilatérales en général, l’ambassadeur de Russie au Maroc Valeri Vorobiev, grand amoureux du Royaume chérifien lui aussi, y contribue grandement. Le tout en marge de la visite du roi Mohamed VI en Russie. Merci le Maroc et à bientôt!

 

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20160220/1021950266/maroc-russie-relations.html

Mikhail Gamandiy-Egorov