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50ème anniversaire du siège chinois à l’ONU: l’opposition aux nostalgiques de l’hégémonie

La Chine célèbre le cinquantième anniversaire de la restauration de son siège onusien. A ce titre, il apparait aujourd’hui clairement que le contrepoids actuel au sein de l’ONU face aux forces occidentales représente indéniablement une orientation de première importance pour tous les pays partisans de l’ordre multipolaire.

De façon générale, les actions souvent conjointes de la Chine et de la Russie, constituant depuis maintenant plusieurs années un bloc soudé au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, représentent tout simplement les règles propres au monde multipolaire actuel. Et dans le cadre de ces règles, toute posture à visée hégémonique d’une minorité s’étant autoproclamée être la communauté internationale, qu’elle n’est pas et qu’elle ne représente pas, trouvera une ferme opposition de la part de ces deux pays, étant tout simplement deux des trois principales puissances mondiales.

Cette date du 50ème anniversaire de la restauration du siège légitime de la République populaire de Chine aux Nations unies, a non seulement aujourd’hui une grande importance pour Pékin, mais plus généralement pour tous ceux qui se revendiquent du multilatéralisme et du concept multipolaire. D’ailleurs, plusieurs des ambassadeurs en poste en Chine, notamment de Russie, d’Iran, de Cuba, du Zimbabwe et de l’Union africaine (UA) – n’ont pas manqué de saluer le rôle de l’Etat chinois à l’ONU dans la défense du multilatéralisme, ainsi que le fait d’être une grande puissance internationale responsable.

Pour Andreï Denissov, l’ambassadeur russe en Chine «il ne fait aucun doute que la dégradation des organisations internationales en temps de crises entraînera de graves conséquences au niveau mondial. C’est pourquoi la Russie et la Chine, deux membres responsables de la communauté internationale, continuent de soutenir l’ONU et de faire avancer son programme positif et unificateur». En ajoutant que les deux pays développaient leur politique étrangère de manière constructive et flexible, montrant la volonté de faire des compromis mais sur la base du respect mutuel et d’un équilibre des intérêts.

De son côté, l’ambassadeur de l’Iran Mohammad Keshavarzzadeh, note qu’au cours du dernier demi-siècle, la Chine a joué un rôle majeur dans l’opposition à l’unilatéralisme et dans la défense du multilatéralisme: «La Chine s’oppose toujours à l’approche humiliante et est considérée comme une source d’inspiration pour d’autres nations indépendantes. L’Iran et la plupart des pays en développement du monde espèrent tirer davantage de bienfaits du rôle constructif que joue la Chine en tant que grande puissance économique responsable». Le représentant iranien a également fait référence à l’initiative chinoise de la Ceinture et la Route – dans le cadre de laquelle la collaboration améliorera la création de richesse et atténuera la pauvreté dans le monde.

Carlos Miguel Pereira, l’ambassadeur cubain en poste à Pékin, a déclaré de son côté que la République populaire de Chine est devenue un acteur essentiel du système onusien et que sa position progressiste a contribué à démocratiser les Nations unies, tout en promouvant le multilatéralisme. Il a également affirmé que «la présence de la Chine soutient le droit des peuples de tous les pays à l’autodétermination et contribue à l’avancement pratique et durable de l’agenda international de l’ONU». Par ailleurs, Cuba félicite la voix ferme de Pékin à l’ONU contre l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures d’autres pays, de même que sa position contre les actes unilatéraux hostiles des Etats-Unis et d’autres puissances occidentales à l’encontre des pays progressistes.

Le représentant du Zimbabwe, l’un des principaux alliés africains de Pékin, Martin Chedondo, a quant à lui déclaré être heureux de constater que la Chine s’affirme aujourd’hui pour assurer le leadership mondial: «La vision chinoise pour la construction d’une communauté mondiale de destin, par exemple, est conçue pour la promotion du multilatéralisme et en qualité d’exemple de la gouvernance mondiale».

Maintenant et en termes de perspectives, s’il est évident que le système onusien est souvent critiqué, et ce de façon justifiée, il demeure également indéniable que la présence au sein du Conseil de sécurité de deux des trois plus grandes puissances internationales, par la même occasion résolument partisanes de l’ordre multipolaire dont elles sont les principales forces motrices, a créé un contrepoids ferme aux actions déstabilisatrices des USA et de leurs supplétifs occidentaux. A ce titre, les nombreux vétos conjoints sino-russes face aux actions occidentales ont non seulement permis de créer un casse-tête pour les nostalgiques de l’ère unipolaire, mais aussi et surtout ont largement contribué à défendre la souveraineté des peuples contre l’interférence néocoloniale: Syrie, Burundi, Venezuela,… – la liste n’est pas exhaustive.

Si de nombreux experts occidentaux ont longtemps fait propagé l’idée que l’alliance sino-russe ne sera pas un projet durable, il apparait aujourd’hui de façon claire et évidente à quel point leurs pronostics sont tombés à l’eau. Car au-delà de faire preuve d’une solidarité ferme dans une structure comme l’ONU, Pékin et Moscou ont le mérite de largement coordonner ensemble les processus d’intégration dans le grand espace eurasiatique, notamment au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), et ce aussi bien dans le cadre économique que sur le plan militaro-sécuritaire. Cette coordination et cette solidarité s’appliquent d’ailleurs plus généralement sur pratiquement toute la scène internationale. Récemment, Wang Wenbin – porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait publié que la relation entre la Chine et la Russie n’est pas une alliance – mais mieux que toute alliance. Notant le caractère très spécial de cette relation dans un style propre à un représentant d’une grande civilisation.

Une chose est sûre: face au duo sino-russe et plus généralement face à l’axe des partisans de la multipolarité – les visées hégémoniques de l’axe atlantiste continueront fort certainement de subir des échecs retentissants. Enfin et tenant compte du fait que Pékin est l’un des plus grands contributeurs financiers de l’organisation onusienne, il serait peut-être également grand temps de réformer radicalement la formation des comités d’experts onusiens et plus généralement la politique en matière des ressources humaines de l’ONU. Car il est en effet anormal qu’à l’ère actuelle les cadres occidentaux ou affiliés à l’Occident soient privilégiés au détriment de l’écrasante majorité planétaire.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Xi Jinping: Renforcer le respect mutuel et l’ordre multipolaire

Le président chinois Xi Jinping a prononcé mardi un discours lors du débat général de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, mettant l’accent sur plusieurs points essentiels pour l’avenir du monde.

Raffermir la confiance et affronter ensemble les épreuves pour bâtir un monde meilleur – c’est sur cela qu’a particulièrement insisté le leader de la République populaire de Chine. Le discours du président chinois était axé sur quatre grandes orientations: la nécessité de vaincre la pandémie du Covid-19, de relancer l’économie et de promouvoir un développement mondial plus fort, de mettre en pratique le concept des relations internationales marquées par le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant, et d’améliorer la gouvernance mondiale en pratiquant le véritable multilatéralisme.

Si tous les axes abordés par Xi Jinping méritent une grande attention, nous nous focaliserons surtout sur le troisième et le quatrième – qui rentrent parfaitement dans la conjoncture géopolitique actuelle. Pour le leader chinois, «un monde de paix et de développement, c’est un monde où coexistent des civilisations aux formes variées et des voies différentes vers la modernisation». Et que «la démocratie n’est pas la propriété exclusive d’un pays quelconque, mais un droit de tous les peuples»… Tout en ajoutant que «l’évolution récente de la situation internationale prouve une fois de plus que l’intervention militaire extérieure et la prétendue transformation démocratique ne conduisent qu’à des conséquences désastreuses».

Ces points sont très importants et méritent d’être analysés. En effet, la diversité et la beauté du monde se trouvent justement dans la diversité des peuples, de leurs traditions et cultures respectives, et chaque peuple doit avoir le libre choix du modèle de son développement. A l’inverse donc des prétendues «valeurs universelles», si promues par l’establishment étasunien et plus généralement occidental, mais qui n’ont en réalité rien d’universelles.

Plus que cela et bien souvent – sont tout simplement rejetées par l’écrasante majorité des peuples du monde. Donc au contraire d’un Joe Biden qui consacre, comme à son habitude, tout un chapitre aux intérêts du lobby LGBT, Xi Jinping insiste sur la seule et véritable diversité planétaire: celle des peuples et des civilisations. Pourtant et selon le leader chinois, l’humanité possède bel et bien des valeurs communes, que sont la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté.Xi Jinping fait un autre rappel important par la même occasion: c’est que la notion même de démocratie n’est pas une propriété exclusive occidentale. Et que chaque tentative d’exporter cette manière occidentale de voir le monde n’apporte que chaos et désolation. D’autant plus lorsqu’on sait que ce modèle  prétendument «démocratique» promu par l’Occident en représente une forme totalement déformée des véritables valeurs démocratiques – servant bien souvent à justifier l’interventionnisme néocolonial dans les affaires souveraines d’Etats non-occidentaux, et à promouvoir les intérêts d’une partie infime de l’humanité.

En parlant d’ailleurs de modernité, tout dépend aussi quel sens nous donnons à cette notion. La notion occidentale de promouvoir justement des valeurs contraires pour l’écrasante majorité des peuples terrestres, ou un modèle de développement qui améliore radicalement la vie de millions de personnes? En ce sens, peut-être que certaines personnes en Occident pensent de façon tout à fait innocente (voire surtout inconsciente) que des pays comme les Pays-Bas ou la Suède sont plus modernes que ne l’est la Chine. Mais ce n’est certainement pas l’avis des citoyens chinois et de toutes les personnes à différents endroits de la terre qui connaissent la Chine et l’envol que ce pays a pris au cours des dernières décennies jusqu’à ce jour.

Le quatrième et dernier axe du discours de Xi Jinping insistait sur l’amélioration nécessaire de la gouvernance mondiale, ainsi que sur la pratique du véritable multilatéralisme. Tout en faisant référence aux règles fondamentales régissant les relations internationales basées sur les buts et les principes de la Charte des Nations unies, le parallèle peut être fait quant au fait qu’un certain nombre de pays, représentant justement une minorité planétaire évidente, ne se considèrent pas obligés à appliquer ces règles. De un – car ayant toujours une mentalité néocoloniale d’un autre âge. Et de deux – pensant toujours, à grand tort, pouvoir faire référence à l’injustice internationale apparue à la chute de l’URSS. Lorsque l’Occident s’est proclamé être le décideur de la vie ou de la mort des peuples sur toute la planète.

En ce sens, le discours du leader chinois peut être vu comme un énième appel afin que tous, y compris l’évidente minorité concernée qui s’obstine dans ses caprices, puissent prendre une posture responsable. Et dans le cas plus précis de ladite minorité – non seulement vis-à-vis de l’humanité, mais même vis-à-vis des peuples dont cette minorité est à la tête, et qui partagent pour nombre d’entre eux les valeurs propres à l’ordre multipolaire actuel.

A défaut de quoi, la véritable communauté internationale, celle qui inclut le grand espace eurasiatique et les alliés dudit bloc à tous les endroits du monde, continuera à suivre sa marche en avant, sans se soucier des retardataires en la qualité des nostalgiques de l’ordre unipolaire. L’harmonie dans les relations internationales aurait été possible, mais de façon réaliste – certainement pas avec les cadres occidentaux du moment.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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