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Les USA perdent «la bataille pour l’Afrique»

Les analystes US ne cachent pas leur vive inquiétude quant à la perte d’influence de Washington sur le continent africain. Et ce face notamment à ses principaux adversaires géopolitiques, parmi lesquels la Chine et la Russie.

Dans un article récent paru sur Foreign Affairs – les auteurs s’inquiètent vivement du décroissement des positions étasuniennes en Afrique, face aux grandes puissances internationales comme la Chine et la Russie.

Les auteurs dudit article ne sont pas des inconnus: Marcus Hicks est un général de division de l’armée de l’air US à la retraite, ayant servi en qualité de dirigeant du Commandement des opérations spéciales US en Afrique, de 2017 à 2019. Kyle Atwell est quant à lui un officier en service de l’armée américaine, doctorant à la School of Public and International Affairs de l’Université de Princeton, co-animateur du podcast Irregular Warfare. Enfin, Dan Collini est un officier de l’armée US également en service actif et associé des chefs d’état-major interarmées.

Tous les trois s’inquiètent donc de l’affaiblissement de la position étasunienne en Afrique, affirmant qu’à l’heure actuelle c’est la Chine et la Russie qui remportent la compétition. Toujours selon eux, les USA ont un besoin urgent à développer une nouvelle stratégie africaine globale: «En tant que militaires, anciens et actifs, dont l’un a dirigé le Commandement des opérations spéciales des Etats-Unis en Afrique de 2017 à 2019, nous considérons que les USA devraient se positionner comme le partenaire privilégié des pays africains à une époque de rivalité croissante entre les grandes puissances. Ne pas le faire mettrait en péril les intérêts américains sur le continent et, possiblement, la sécurité intérieure des Etats-Unis».

Il existe en effet nombre de raisons de considérer que les USA perdent «la bataille pour l’Afrique». La Chine est depuis déjà un bon moment le principal partenaire économico-commercial du continent africain. A titre d’exemple, si en 1999 le volume des échanges entre la République populaire de Chine et les pays africains n’était que de 6 milliards d’équivalent de dollars, en 2010 – le chiffre dépassait déjà les 100 milliards, et avoisinait les 200 milliards en 2019. Et selon le cabinet McKinsey – les flux financiers de la Chine à destination de l’Afrique seraient d’environ 15% plus importants que les chiffres officiels, lorsqu’on y inclut les flux non-traditionnels.

D’ailleurs et toujours selon ce cabinet de conseil en stratégie d’envergure internationale, la Chine est également une source d’aides à croissance rapide, ainsi que la plus importante source de financements des projets de construction dans les pays africains. Des contributions qui ont soutenu nombre des développements les plus ambitieux en matière d’infrastructure en Afrique au cours des dernières années.

Egalement sur la base de pays comme l’Ethiopie et l’Afrique du Sud, Pékin considère ces Etats africains comme de véritables partenaires, engagés de manière fiable et stratégique pour les intérêts économiques et politiques de la Chine. Ces pays ont également créé une plateforme solide pour un engagement chinois continu grâce à leur participation de premier plan à des stratégies comme La Ceinture et la Route (appelée également La nouvelle route de la soie) – leur permettant de bénéficier à une croissance rapide et continue des investissements chinois.

Pour Forbes, la Chine est incontestablement et de loin le principal acteur du boom des infrastructures en Afrique, revendiquant une part de 40% qui continue d’augmenter. Et que pendant ce temps, les parts des acteurs occidentaux chutent brutalement: l’Europe est passée de 44% à 34%, dans le cas étasunien la chute est encore plus évidente: de 24% à seulement 6,7%.

Retournons à l’article de Foreign Affairs, qui mentionne que le rôle de la Russie augmente considérablement aussi: «Ces dernières années, la Russie a considérablement étendu sa présence en Afrique, signant des accords militaires avec au moins 19 pays depuis 2014 et devenant le principal fournisseur d’armements du continent». En ajoutant: «que quelques jours seulement après l’annonce des Etats-Unis de retirer leurs troupes de Somalie en décembre 2020, la Russie a déclaré avoir conclu un accord pour établir une nouvelle base navale à Port-Soudan».

A ce titre, la frégate russe de classe Amiral Grigorovitch est arrivée tout récemment au Soudan. Un positionnement russe qui selon les experts, notamment occidentaux, donnera à la Russie de nombreux avantages, le tout à un emplacement stratégique.

Le partenariat russo-africain ne se limite évidemment pas qu’à la sphère militaro-sécuritaire. Pour rappel, en 2019 la Russie a accueilli dans la ville de Sotchi, le premier sommet Russie-Afrique de l’histoire, ayant réuni près de 10 000 participants, représentant pratiquement tous les pays du continent africain. Le volume des échanges entre la Russie et les pays africains continue lui aussi d’aller à la hausse: de seulement 760 millions d’équivalent de dollars en 1993 à plus de 20 milliards en 2018.

A titre de comparaison des mouvements des échanges, il faudrait noter que le volume des échanges entre les USA et l’Afrique en 2020 représentait moins d’un 1/3 de ce qu’il était en 2008.

Pour finir, il serait certainement juste de rappeler que la perte d’influence US sur le continent africain, n’est pas seulement due à la montée en puissance de la Chine et de la Russie, ou au désintérêt vis-à-vis de l’Afrique durant l’administration Trump. Histoire oblige: les USA ont au même titre que les pays d’Europe de l’Ouest, joué un rôle majeur dans le commerce honteux lié à l’esclavage. D’Afrique vers les USA évidemment. Et que ce rôle néfaste ne s’est pas seulement limité à cette période douloureuse pour la mémoire des Africains et des Afro-descendants, mais s’est largement poursuivi durant le XXème siècle.

Faudrait-il oublier l’implication étasunienne dans l’assassinat du grand homme d’Etat congolais Patrice Lumumba? Ou la contribution de la CIA à l’arrestation de Nelson Mandela par les services secrets sud-africains de la période d’apartheid? D’ailleurs, ce fut loin d’être la seule collaboration de Washington avec le régime raciste de Prétoria de l’époque – la guerre d’Angola après l’obtention de son indépendance vis-à-vis du Portugal en 1975 – n’en représente qu’une preuve supplémentaire.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2525

https://t.me/observateur_continental/941

La CIA derrière l’emprisonnement de Mandela. Désormais officiel.

La CIA derrière l’emprisonnement de Mandela. Désormais officiel.

A notre niveau, on le savait déjà. Tout comme on connaissait le niveau de partenariat entre le régime raciste sud-africain époque apartheid avec la CIA étasunienne et le Mossad israélien. Sauf que lorsque on l’annonçait : propagande russe. Désormais le mainstream le reconnait.

Plusieurs spécialistes soviétiques ayant travaillé dans les pays africains, notamment de la partie sud du continent, nous l’avaient déjà confié à maintes reprises. A savoir que la CIA collaborait très activement avec les sinistres services spéciaux de l’apartheid, tout comme le Mossad. L’ANC sud-africain, parti historique de Nelson Mandela, ainsi que lui-même étaient bien longtemps considérés comme « terroristes » par les « bien-pensants » occidentaux, d’autant plus que l’ANC avait le soutien de l’Union soviétique, tout comme le MPLA en Angola ou la SWAPO en Namibie: tous les mouvements qui combattaient pour l’indépendance et contre le néocolonialisme.
Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que les membres du leadership sud-africain actuel misent tellement sur l’alliance BRICS. Les compagnons de combat de Madiba (surnom affectif utilisé par les Sud-Africains envers leur héros national) n’ont jamais oublié le soutien de Cuba et de l’URSS dans la lutte contre l’apartheid, d’ailleurs pas moins que celui de la Jamahiriya libyenne de Kadhafi. Plusieurs d’entre eux ont été d’ailleurs formés en URSS. Mais ce n’est pas le thème de l’observation d’aujourd’hui. Le fait est que tout ce que l’on annonçait depuis des années se confirme aujourd’hui, puisque même les principaux médias mainstrimois le relayent, notamment BFM TV.

Difficile de cacher la vérité à l’heure du numérique, n’est-ce pas? Tout comme il est devenu difficile de cacher l’hypocrisie des élites occidentales envers le grand héros sud-africain Mandela: tantôt terroriste (terme employé officiellement par une certaine Margaret Tchatcher), tantôt fréquentable, tantôt grand leader (lorsque il est devenu évident aux yeux du monde entier, y compris des citoyens occidentaux que Mandela et ses compagnons sont bien les héros, les bourreaux étant ceux que les élites occidentales soutenaient). Il n’y a qu’à notre niveau où cela n’a jamais changé: l’URSS soutenait Mandela et l’ANC dès le départ et jusqu’au bout. Là est toute notre différence. Au XXIème siècle cela a peu changé: il suffit d’analyser les approches en Syrie.

Je vous laisserai lire l’article de BFM pour ceux qui ne connaissaient pas les détails de cette histoire. Ce qui choque, c’est la logique de l’agent de la CIA en question: « Nelson Mandela était complètement sous le contrôle de l’Union soviétique… Mandela devait donc être arrêté ». D’abord, le premier président démocratiquement élu d’Afrique du Sud et héros de lutte contre l’apartheid n’était pas sous contrôle de l’Union soviétique comme le prétend ledit agent, mais était prêt à recevoir le soutien de toute nation de bonne volonté au moment où son peuple était martyrisé par une minorité néocoloniale. L’URSS faisait partie de ces nations. Deuxièmement, on y retrouve toute la logique étasunienne: travailler y compris même avec le diable, du moment que cela serve les intérêts néocoloniaux US. En l’occurrence ici: coopération active avec un régime raciste inhumain.

Troisièmement, beaucoup supposent même que les idées de l’apartheid plaisaient bien aux élites US (où la ségrégation raciale n’a été officiellement abolie qu’à partir des années 1960), tout comme aux élites britanniques ou israéliennes.

En fait, il s’agit de la même manière de « penser » que ceux qui avaient sauvagement assassiné un autre héros africain, en l’occurrence Patrice Lumumba: digne patriote africain, ami de l’URSS, donc à éliminer de la plus barbare des manières. Après on s’étonne que de nouvelles organisations sataniques apparaissent, comme le fameux Daech. Après tout, tel maître, tel élève. Quant au héros qu’était et reste Mandela, repose en paix Madiba!

https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201605171025075267-mandela-cia-emprisonnement/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Hommage à Nelson Mandela : l’hypocrisie occidentale sans limites

Hommage à Nelson Mandela : l’hypocrisie occidentale sans limites

On a appris avec la plus grande tristesse la mort d’un héros. D’une icône de la lutte contre l’oppression, l’injustice, la peste brune du néocolonialisme, et du combattant pour les vraies valeurs que sont la liberté et la paix.

Malgré ses très longues années passées en prison, loin de sa famille et de ses proches, Madiba (le nom de son clan tribal) et comme l’appellent affectueusement toutes les personnes qui l’aiment, a eu l’énorme sagesse d’éviter une guerre civile à son pays qui paraissait alors inévitable. Et c’est grâce à cette sagesse que l’Afrique du Sud a su tourner la page sombre de son histoire pour ouvrir celle de la réconciliation et permettre au pays d’aller de l’avant.

Néanmoins, et ce qui choque, c’est l’hypocrisie « par excellence », si l’on peut dire ainsi, d’un bon nombre de politiciens occidentaux. Hypocrites car lui chantant toutes sortes de louanges alors qu’hier ces mêmes personnes le considéraient comme un « terroriste communiste ». Ces mêmes personnes qui ouvertement ou indirectement supportaient le système raciste et honteux de l’apartheid. Les mêmes qui faisaient tout pour que ce régime survive le plus longtemps possible. Et aujourd’hui ? Ils font en sorte de nous faire croire leur grande « appréciation » de l’œuvre de Mandela.

On se souvient encore des positions des leaders occidentaux tels que Ronald Reagan ou Margaret Thatcher, la fameuse « dame de fer » britannique. Cette dernière soutenait ouvertement le système d’apartheid en Afrique du Sud, refusant d’appliquer des sanctions internationales à l’égard de ce régime, et avait déclaré : « Quiconque pense que l’ANC (Congrès national africain, le parti de Mandela – ndlr), gouvernera en Afrique du Sud n’a pas les pieds sur terre »…Visiblement la dame de fer, peu appréciée par la majorité de son propre peuple britannique, n’avait pas elle les pieds sur terre au moment de cette déclaration puisque son apartheid bien aimé est bel et bien tombé, et que l’ANC a bien pris le pouvoir depuis les toutes premières élections démocratiques en Afrique du Sud, en 1994.

D’autre part, les Occidentaux connaissent parfaitement les vrais amis de Nelson Mandela. Peut-être plus que des amis : des frères. Ceux qui l’ont toujours soutenu, y compris lors des moments les plus difficiles, et que lui aussi n’a jamais cessé de soutenir. En premier lieu il s’agit de Fidel Castro, Mouammar Kadhafi et Yasser Arafat. Aux yeux de l’Occident politique, des leaders certainement pas « tout à fait fréquentables »…Néanmoins, Mandela n’a jamais caché son amitié sincère avec ses amis et en parlant de son amitié avec Mouammar Kadhafi, il avait dit la chose suivante : « tous ceux qui n’apprécient pas notre amitié avec le frère Kadhafi peuvent sauter dans la piscine ! ».En gros, aller voir ailleurs.

En 1997, Nelson Mandela décerne à Kadhafi l’ordre de Bonne Espérance, la plus haute distinction sud-africaine. Aux critiques du département d’Etat étasunien, bien mécontent de cette grande amitié entre deux grands hommes, Mandela réplique « qu’ils n’ont aucune morale et que c’est bien Mouammar Kadhafi qui nous a aidé en un temps où nous étions seuls, quand ceux qui disent que nous ne devrions pas être ici, aidaient notre ennemi ».Une allusion ouverte au soutien que les USA et plus particulièrement la CIA avaient offert au régime d’apartheid. C’est d’ailleurs au colonel Kadhafi que Mandela accordera sa première visite à l’étranger, en 1990, après avoir été libéré à la suite de ses 27 années d’emprisonnement. Il en sera de même en 1994 lorsqu’il sera élu président de la République d’Afrique du Sud. En 1998, Nelson Mandela déclarera, en présence de Bill Clinton, alors président des USA, qu’à l’époque « où les Etats-Unis soutenaient l’apartheid, d’autres pays aidaient la lutte contre la ségrégation raciale. C’est pourquoi l’un des premiers chefs d’Etat que j’ai invité dans ce pays a été Fidel Castro… et j’ai également invité le frère Mouammar Kadhafi ».On ne peut non plus oublier la phrase de Madiba qui vise ouvertement les USA et leurs crimes contre l’humanité :« Si il y a bien un pays dans le monde qui a commis des atrocités indescriptibles, ce sont bien les Etats-Unis d’Amérique. Ils n’ont rien à faire des êtres humains ».

Pour ses amis cubains, Mandela dira : « Nous admirons les sacrifices du peuple cubain pour maintenir sa propre indépendance et sa souveraineté face à la sinistre campagne impérialiste orchestrée dans le but de détruire les avancées impressionnantes réalisées au cours de la révolution cubaine… Vive la révolution cubaine ! Longue vie au camarade Fidel Castro ! ».Quant à la Palestine et la lutte du peuple palestinien, Nelson Mandela déclarera : « Nous savons bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ».

Les leaders occidentaux ne peuvent ignorer toutes ces citations et les prises de positions courageuses du héros national sud-africain. D’ailleurs le courage a toujours été le fer de lance de toute la vie de Mandela. Néanmoins et cela est tout à fait clair aussi, les louanges occidentales ne sont pas plus qu’une campagne de relations publiques bien organisée, sachant que sans cela, leurs propres citoyens ne les comprendraient pas, en cas d’absence d’hommage à l’icône de la planète toute entière.

 Seul petit bémol, c’est que cette hypocrisie n’a été que peu voilée, de même que le manque de sincérité. Le fameux « selfie » d’Obama, Cameron et de la première ministre danoise Thorning-Schmidt en pleine cérémonie d’adieu à Mandela, au stade de Soweto n’a été qu’un signe supplémentaire. Un geste complètement déplacé compte du lieu et du moment, alors que toute l’Afrique du Sud, le continent africain et le monde entier étaient en deuil, ces trois braves personnages eux visiblement étaient là pour autre chose. En tout cas, cela a montré une fois de plus la vraie « raison » de la présence de certains chefs d’Etats occidentaux à cette cérémonie et de leurs paroles si « émotionnelles ». Après tout, pour certains, se faire de la pub supplémentaire, cela n’a pas de prix. Surtout lorsqu’il s’agit de venir « rendre hommage » à l’une des plus grandes personnalités de tous les temps.

De toutes les manières, Madiba restera à jamais dans le cœur des Sud-Africains et des habitants du continent africain. De même que dans le cœur et la mémoire de la grande majorité des habitants de notre planète. Reste quand même à ne pas oublier qui était véritablement ce grand héros Nelson Mandela, ainsi que toujours se rappeler de son œuvre et de son exemple. Nous connaissons ses vrais amis. Les faux amis, eux, se découvrent et se reconnaissent bien vite.

http://french.ruvr.ru/2013_12_19/Hommage-a-Nelson-Mandela-l-hypocrisie-occidentale-sans-limites-6911/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

La Russie, véritable prix Nobel de la paix 2013 ?

La Russie, véritable prix Nobel de la paix 2013 ?

On a appris récemment que le prix Nobel de la paix de l’année 2013 a été décerné à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). D’un côté cela nous rassure. Au moins cette fois-ci, ce ne sera pas les « faiseurs de paix » Barack Obama ou l’Union européenne, respectivement nominés en 2009 et 2012, mais bien un organisme qui on espère aura un rôle positif dans la mission que s’est fixée la Russie, ainsi que d’autres pays dont la Chine, afin d’empêcher une escalade du conflit syrien. Néanmoins, on peut se demander pourquoi la Russie n’a pas été nominée à ce prestigieux prix…

 En effet la question de la nomination du prix Nobel de la paix de cette année a été vivement discutée durant les dernières semaines. Beaucoup plus en tout cas que pour les autres catégories de nominés. Peut-être pour la simple raison que le monde était très récemment au bord d’une nouvelle et grande guerre. Tout présageait même à un certain moment l’inévitabilité d’un tel scénario. Pourtant, le scénario catastrophe a été évité de justesse. Et heureusement pour nous – pour toute l’humanité.

 Les vives discussions concernaient donc les acteurs principaux en faveur de la paix cette année. Beaucoup ont parlé du président russe Vladimir Poutine. Il est indéniable que le président de la Fédération de Russie a joué un rôle clé dans la solution pacifique face à « l’inévitabilité » de la guerre qui se profilait. D’autres avaient mentionné Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. Une candidature tout à fait pertinente compte tenu du travail de très longue haleine qu’il a du faire pour essayer ne serait-ce que pour un peu raisonner les « partenaires » occidentaux. Un travail réalisé avec brio, non sans mentionner Vitali Tchourkine, l’ambassadeur permanent de la Russie auprès de l’ONU, ainsi que tous les autres diplomates qui ont contribué à ce que la guerre soit évitée.

 Néanmoins, aucune personnalité mentionnée ci-dessus n’aura été nominée. Trop difficile ? On doit imaginer que oui. Vraisemblablement beaucoup plus difficile en tout cas que de nominer Barack Obama, président d’un pays responsable des pires crimes contre l’humanité et qui a préféré oublier toutes ses promesses de « paix » faites au monde. Si le comité du Prix Nobel avait tellement de difficulté à nominer un haut responsable russe, pourquoi ne pas avoir nominé tout simplement un pays ? En l’occurrence la Russie. Trop compliqué aussi ? Probablement que oui. Toujours préférable de nominer une organisation comme l’Union européenne qui doit être certainement fière de sa participation dans la tragédie libyenne qui se faufile de « mieux en mieux » chaque jour qui passe, depuis la chute du colonel Kadhafi. Et qui doit certainement se « réjouir » pour le drame humain qui se déroule aux larges de ses frontières du Sud, surtout autour de la petite île italienne de Lampedusa… Tous de vrais « pacifiques » quand tu nous tiens.

 Le plus intéressant, c’est que le choix de nominer Poutine en tant que leader politique ou la Russie en tant que pays a été largement soutenu par une bonne partie de l’opinion publique occidentale. Une campagne a même été menée dans plusieurs capitales et grandes villes européennes et ailleurs, où l’on pouvait voir des graffitis à l’effigie du président russe et en gage de remerciement pour sa contribution à l’arrêt du chaos total tant espéré par certains va-t-en-guerre. En ce qui concerne l’opinion publique russe, on pouvait lire l’effet de surprise pour le manque de reconnaissance du rôle de la Russie, pour que justement, une organisation comme l’OIAC puisse mener à bien sa mission en Syrie. Un rôle décisif, il faut tout de même l’avouer.

 Le ministère russe des Affaires étrangères a tout de même salué l’attribution du Prix Nobel à l’OIAC à travers un communiqué publié sur son site. On peut effectivement se réjouir de ne pas voir de nouveau Obama, voire encore Fabius, Hollande et compagnie être nominés pour leurs rôles de grands « pacifistes ». Néanmoins, il y a tout de même de quoi être triste. Lorsqu’on sait qu’Obama porte le même prix qu’une aussi grande personnalité que Nelson Mandela…

http://french.ruvr.ru/2013_10_17/La-Russie-veritable-prix-Nobel-de-la-paix-2013-9076/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Nelson Mandela, énorme source d’inspiration (Seconde partie)

Nelson Mandela, énorme source d’inspiration (Seconde partie)

Selon plusieurs sources, les officiels de l’Apartheid voulaient absolument condamner leur principal ennemi à la peine de mort mais sous la pression internationale, notamment de l’URSS ainsi que de ses alliés, ils ont dû finalement reculer. Nelson Mandela passera néanmoins plus de 27 ans de sa vie en détention (dont 18 à la prison de Robben Island). Durant l’emprisonnement, il lui sera proposé à plusieurs reprises par le régime d’être libéré en échange de l’arrêt de ses activités politiques. Il refusera à chaque fois.

Suite de la première partie : https://afriquerussie.wordpress.com/2013/06/26/nelson-mandela-enorme-source-dinspiration-premiere-partie/

Après ces longues et terribles années passées loin de sa famille, de ses proches, de ses amis, dont certains mourront alors qu’il se trouvait en prison, y compris sa mère dont il ne pourra assister aux obsèques en raison du refus de la part du gouvernement ségrégationniste, il sera finalement libéré le 11 février 1990 par décret de Frederik Willem de Klerk, alors président. Par ailleurs, Mandela et de Klerk partageront le Prix Nobel de la paix en 1993 pour leur travail commun dans l’abolition de l’Apartheid.

Après sa libération et malgré toutes ces épreuves qu’il a dû subir, Nelson Mandela ne trahira jamais ses principes et sa vision de l’Afrique du Sud : un pays uni, où tous les représentants de la nation auront les mêmes droits, une Nation arc-en-ciel tant rêvée par son héros. Alors que son pays sera au bord de la guerre civile, Mandela jouera un rôle crucial dans la réconciliation nationale et le pardon, malgré les peines et la douleur que l’Afrique du Sud a dû subir durant des décennies, si ce n’est durant des siècles. Il sera élu président de la République sud-africaine en 1994 et sera le président de tous les Sud-africains. Durant son mandat présidentiel jusqu’en 1999, il tâchera à mettre en place une vraie démocratie, de combattre la pauvreté, la discrimination, de promouvoir la réconciliation nationale à tous les niveaux et de bâtir « une nation dont toute l’humanité sera fière ». Son oeuvre est aujourd’hui poursuivie par ses successeurs.

Il n’oubliera jamais ses frères d’armes et tous ceux qui l’ont soutenu dans sa lutte, notamment Fidel Castro, Mouammar Kadhafi, Yasser Arafat pour ne citer qu’eux, à qui il rendra plusieurs visites et qu’il recevra également chez lui, en Afrique du Sud. Il condamnera l’intervention américaine en Irak de la plus ferme des manières, en accusant ouvertement George W. Bush et Tony Blair de racisme et en affirmant que le seul but de cette intervention impérialiste n’est autre que le pillage des ressources. Il attaquera par ailleurs les Etats-Unis sur leur passé de violations des droits de l’Homme, ainsi que pour les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, en ajoutant : « Si il y a bien un pays dans le monde qui a commis des atrocités indescriptibles, ce sont bien les Etats-Unis d’Amérique. Mais ils s’en fichent ».

Aujourd’hui, Madiba est le principal héros national au sein de son pays. Il est aussi un symbole de justice, de liberté, des vraies valeurs humaines, mais également d’humilité, de sagesse et de bonté pour toutes les composantes de la société sud-africaine, dans son ensemble multiethnique et multiconfessionnel. C’est également un des principaux héros de tout le continent africain. Et bien évidemment, Nelson Mandela reste et restera un exemple à suivre pour toute l’humanité libre et progressiste. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement, ainsi que de continuer par sa sagesse de nous éclairer et de nous inspirer. A l’heure actuelle, nous en avons plus que jamais besoin.

Nelson Mandela, énorme source d’inspiration (Première partie)

нельсон мандела юар

Il y a des personnes dans ce monde qui non seulement ne peuvent nous laisser indifférents, mais qui de par leurs actions nous poussent à être meilleurs. Parmi ces personnalités, il y a un grand homme qui inspire non seulement son propre pays, mais également tout son continent ainsi que toute l’humanité. Cet homme est incontestablement Nelson Mandela.

Nelson Mandela, appelé affectueusement « Madiba » par ses concitoyens Sud-africains, débute sa troisième semaine d’hospitalisation à Pretoria, la capitale administrative de l’Afrique du Sud. Mac Maharaj, porte-parole du président sud-africain actuel Jacob Zuma, a déclaré que l’état du héros national était « sérieux mais stable ». Pour rappel, Nelson Mandela est de nouveau hospitalisé depuis le 8 juin dernier à cause d’une infection pulmonaire. Compte tenu de la mobilisation qu’a suscité cette hospitalisation à travers tout le pays et connaissant l’amour que porte le peuple sud-africain dans toute sa diversité ethnique, culturelle et religieuse, à celui qui a su préserver la paix et l’unité dans un pays qui était au bord de la guerre civile après avoir connu une histoire bien difficile, nous rendons dans cet article un timide hommage et un apportons un fervent soutien à Nelson Mandela et à son peuple.

Nelson Rolihlahla Mandela est né le 18 juillet 1918, issu de la famille royale Thembu de l’ethnie Xhosa. Après avoir fait de bonnes études (alors que la discrimination raciale était déjà très d’actualité), il devient avocat et s’intéresse beaucoup à la politique. Très vite, il entre dans la lutte contre le régime raciste d’Apartheid, officiellement mis en place après les élections de 1948. Il rejoint l’ANC (le Congrès national africain), qui deviendra le principal parti et mouvement de lutte pour la libération du pays, et en devient l’un des principaux leaders. Il opte dans un premier temps pour la lutte non violente inspirée par Gandhi, que Mandela apprécie beaucoup. Néanmoins et suite aux violences de l’Etat Sud-africain de l’époque (notamment après le massacre de Sharpeville en 1960), ainsi qu’aux premières arrestations arbitraires massives, il réalise que seule la lutte armée peut faire évoluer le combat contre l’oppresseur. La stratégie non violente est donc abandonnée et Mandela fonde la branche militaire de l’ANC : Umkhonto we Sizwe (« fer de lance de la nation »).

Il est arrêté et emprisonné le 5 juin 1962, notamment avec la participation active de la CIA, un des principaux alliés (avec le Mossad) du régime raciste Sud-africain tout au long de l’Apartheid. Il est vrai qu’aujourd’hui, certains veulent nous faire oublier que les Etats-Unis et Israël ont activement collaboré et soutenu le régime d’Apartheid, mais l’histoire ne se refait pas. Dans un premier temps, Mandela est condamné à cinq ans de prison, puis à la prison à perpétuité le 12 juin 1964 (le fameux procès de Rivonia). Lors de ce procès, il finit son allocution par ces mots : « Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».

 

Suite dans la seconde partie