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La Chine ne lâche pas la pression quant à l’activité biologique US en Ukraine

24.11.2022

Les actions obscures de Washington, y compris avec la participation du Pentagone, dans le cadre de ses activités biologiques sur le sol ukrainien représentent non seulement un sujet de vive inquiétude pour Moscou, mais également pour Pékin – qui ne compte vraisemblablement pas reculer dans ledit dossier.

«La probabilité d’armes biologiques US en Ukraine ouvre un nouveau front dans les tensions sino-étasuniennes» – titre South China Morning Post– journal quotidien chinois de langue anglaise basé à Hong Kong.

Le média chinois note que Washington dénonce l’amplification de Pékin quant aux affirmations prétendument «absurdes» de Moscou selon lesquelles les USA financent la recherche sur les armes biologiques en Ukraine, aggravant les tensions sino-étasuniennes, y compris en ce qui concerne la position de la Chine dans ce que l’establishment washingtonien appelle l’invasion russe en Ukraine.

Le quotidien rappelle par la même occasion qu’un porte-parole chinois des Affaires étrangères avait récemment exhorté les Etats-Unis à rendre compte de leurs activités militaires biologiques dans le pays et à l’étranger, ainsi que de se soumettre à la vérification multilatérale. Evidemment lorsqu’on connait la capacité de Washington à ne pas soumettre à des mécanismes internationaux, en y faisant référence uniquement lorsque cela arrange ses intérêts, il est de-facto impossible à pouvoir s’attendre à une quelconque attitude honnête des USA sur cette question plus que sensible, à l’échelle mondiale.

D’autant plus que Washington peut toujours compter sur l’appui de ses fidèles sous-traitants britannique et français au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour rappel lors du vote récent au CS onusien, la résolution rédigée par la Russie et soutenue par la Chine avait été bloquée par le trio néocolonial occidental Washington-Londres-Paris.

Quant à la prétendue «absurdité» des accusations russes selon les mots utilisés par l’establishment washingtonien, que dire des déclarations du 8 mars dernier de la sous-secrétaire d’Etat US aux affaires politiques – la sulfureuse Victoria Nuland – qui avait admis devant la commission des relations extérieures du Sénat étasunien l’existence «d’installations de recherche biologique» en Ukraine et avait fait part de sa préoccupation par le fait que les Forces armées russes pourraient rechercher à en prendre contrôle. Et aussi que les USA travaillaient étroitement avec les Ukrainiens sur la manière dont ils peuvent empêcher que l’un de ces matériaux de recherche ne tombe entre les mains de l’armée russe…

Comme le rappelle d’ailleurs Judicial Watch – organisation américaine qui se fixe l’objectif de surveiller les activités du gouvernement étasunien. Dans ce rapport, beaucoup d’autres informations importantes ont également été publiées en lien avec l’activité biologique US en Ukraine, plus exactement les dossiers du département de la défense étasunien qui révèlent le financement washingtonien d’activités du laboratoire d’anthrax (maladie infectieuse grave causée par des bactéries à Gram positif en forme de bâtonnets connues sous le nom de bacille du charbon, ndlr) en Ukraine.

Une chose semble sûre. Face aux activités largement opaques de Washington et son refus de transparence face à la communauté internationale, la Russie et la Chine n’auront d’autre choix que de trouver le moyen de faire la lumière sur ces activités. En ce en supplément des pressions politiques et diplomatiques. Dans un cadre certainement conjoint.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4440

L’Afghanistan ou la défaite de l’Otan

L’annonce du président étasunien sur le retrait des troupes se trouvant en Afghanistan au plus tard le 11 septembre 2021 ne satisfait pas les Talibans, qui réclament un retrait pratiquement immédiat. Retour sur la question.

Le président US Joe Biden a annoncé que la date limite pour le retrait des troupes étasuniennes (et plus généralement de l’Otan qui suivront les prérogatives de Washington) d’Afghanistan sera le 11 septembre 2021 – le jour du 20ème anniversaire des attentats terroristes aux Etats-Unis, ayant été utilisés comme la principale raison de l’invasion étasunienne en terre afghane. Une invasion qui est aujourd’hui considérée comme étant la plus longue guerre menée par les USA. Une guerre dont ils ne sortent pas victorieux.

Cette annonce pose désormais plusieurs défis supplémentaires. Notamment pour la conférence d’Istanbul – étant vue comme une initiative étasunienne, visant à donner un nouvel élan au règlement afghan. Car du côté des Talibans, après avoir appris la nouvelle du report de la date de retrait du 1er mai au 11 septembre, la position a été de dire qu’ils refusaient désormais de participer à de quelconques événements internationaux – tant que les Etats-Unis n’auront pas respecté l’accord initial.

Pour rappel, l’accord initial signé entre les USA et les Talibans dans la capitale qatarie Doha en février 2020 prévoyait effectivement le retrait des troupes de la coalition d’ici mai 2021. Cependant, Washington n’a jusqu’à présent fait que réduire le contingent sur place – de 8000 à 2500 militaires.

Les autres membres de l’Otan suivent les décisions washingtoniennes de près quant au retrait qu’ils appliqueront vraisemblablement aussi. C’est ce qu’avait d’ailleurs déclaré tout récemment la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer: «Nous avons toujours dit: nous entrons ensemble (avec les Américains), nous sortons ensemble».

Pour revenir aux Talibans, au-delà de menacer de ne plus prendre part aux divers pourparlers internationaux sur l’Afghanistan coordonnés par les Etats-Unis, ils laissent clairement planer le risque d’une détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain: «Si l’accord est violé et que les forces étrangères ne quittent pas notre pays dans le délai convenu, les problèmes vont certainement empirer et ceux qui ont violé l’accord seront tenus pour responsables . C’est ce qu’a déclaré Zabihullah Mujahid, porte-parole des Talibans.

Si les experts sont aujourd’hui partagés sur l’avenir de l’Afghanistan et sur le fait si oui ou non les Talibans prendront à terme complètement le pouvoir à Kaboul, ou seront susceptibles d’accepter à participer à une sorte de gouvernement «d’union nationale», le fait est que la très longue campagne afghane représente incontestablement une défaite évidente pour Washington, ainsi que pour l’Otan de façon générale.

En vingt années de présence, non seulement la coalition otanesque n’a pas été en mesure de venir à bout des Talibans, mais plus que cela – ne serait-ce qu’asseoir un contrôle relatif sur le terrain. Pas plus que stabiliser la situation. Avec plus de 2000 soldats tués durant cette période et plus de 20 000 blessés (rien qu’américains) et plusieurs centaines de milliards de dollars de dépenses, les Talibans continuent de contrôler environ la moitié de l’Afghanistan. Et ne prévoient pas de reculer, tout au contraire.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2634

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Le Pentagone préoccupé quant à l’augmentation des sentiments pro-russes au sein des militaires US

12-19

Selon une enquête récente, 46% des militaires étasuniens et membres de leurs familles interrogés considèrent la Russie en tant qu’alliée des USA. Ce qui évidemment ne peut ne pas susciter une vive inquiétude au sein de l’establishment militaire et politique washingtonien.

C’est le titre du moment de plusieurs médias US, dont Voice of America (VOA) – propriété de l’Etat américain, ayant joué un rôle actif de propagande notamment durant la Guerre froide. Aujourd’hui, ce même média s’alarme en compagnie des hauts cadres militaires et politiques US de la montée sans précédent des sympathies des militaires américains et de leurs proches vis-à-vis de la Russie. Evidemment, cette nouvelle réalité a une explication selon le média mainstream.

«Les tentatives russes d’affaiblir l’Occident à l’aide d’une campagne informationnelle sans fin ont peut-être commencé à porter leurs fruits. Cette fois-ci se sont retrouvés sous le coup les militaires américains. Bien que la plupart des citoyens US considèrent toujours Moscou comme l’un des principaux adversaires des Etats-Unis, les résultats d’un nouveau sondage d’opinion suggèrent que ce point de vue a commencé à changer, en particulier parmi les troupes américaines et leurs familles», s’insurge Voice of America.

Les résultats de l’enquête d’opinion ressortent de la deuxième étude annuelle Reagan sur la défense nationale, achevée en octobre, à l’issue de laquelle près de la moitié des militaires interrogés et des membres de leurs familles – en l’occurrence 46% – ont déclaré qu’ils considéraient la Russie comme un allié. L’article de VOA note par la même occasion que c’est un chiffre plus élevé qu’au niveau de la moyenne globale étasunienne – où de tels sentiments sont partagés par 28% des citoyens US. Ceci étant dit – nouvelle alerte: c’est un chiffre également en augmentation par rapport à l’année dernière, lorsque seulement 19% des citoyens américains avaient exprimé une telle opinion.

Evidemment selon les hauts responsables de l’establishment militaire et politique étasunien, cités par VOA, les deux principales raisons à un tel changement d’attitude sont les suivantes: la «désinformation russe» et les déclarations prétendument «positives» du président Donald Trump à l’encontre de la Russie.

«Du côté de la Russie, des tentatives sont faites pour inonder les médias de désinformation afin de semer le doute et la confusion», a déclaré la porte-parole du département de la Défense étasunien Carla Gleason. «C’est dangereux» – déclare de son côté Jorge Benitez, chercheur senior chez Atlantic Council et spécialiste de la sécurité nationale et des relations avec la Russie.

Sans reprendre toutes les déclarations hautement «alarmantes» des élites étasuniennes quant à ce résultat, cités dans l’article de VOA – pour ceux qui le souhaitent peuvent le lire intégralement https://www.voanews.com/usa/pentagon-concerned-russia-cultivating-sympathy-among-us-troops , essayons maintenant de comprendre ces résultats et surtout les raisons.

Tout d’abord, il serait bon de rappeler qu’au sein de la population US, ceux qui sont le plus enclins à subir la propagande russophobe de leurs élites, c’est justement les militaires étasuniens – à qui jour et nuit sont rappelés qui sont les principaux adversaires des Etats-Unis au niveau mondial. Et cela est connu et officiel: Russie et Chine. Donc si subitement ces mêmes militaires se retrouveraient sous le coup de la prétendue «propagande russe», on est en droit de se poser deux questions qui en ressortent logiquement. La première: l’information alternative venant de Russie, comme des autres pays partisans de l’ordre mondial multipolaire, serait-elle donc à ce point plus efficace que la puissance des médias mainstream? Tout en sachant que le rapport de force en termes de nombre des médias concernés et des finances à disposition est très clairement en faveur des seconds. Deuxième question: si les prétendues campagnes de « désinformation » seraient si puissantes, comme le prétendent les hauts représentants de l’establishment étasunien, les citoyens US seraient-ils donc si facilement manipulables? A moins de douter fortement des capacités intellectuelles de leurs propres citoyens, il est difficile de donner une autre réponse à cette question.

Mais peut-être que tout simplement l’explication est bien ailleurs? Peut-être que nombreux de ces militaires US, ont un peu de mal à voir l’ennemi juré de leur pays en un Etat qui a largement prouvé son efficacité dans la lutte antiterroriste? Et notamment dans la région du Proche et du Moyen-Orient, abritant tellement de militaires américains, qu’il est un peu difficile de ne pas s’en apercevoir. Peut-être aussi, que nombreux de ces militaires US comprennent les erreurs de masse et actions criminelles de leur propre pays à divers endroits du globe, dont au Moyen-Orient, dans le cadre des nombreuses interventions néocoloniales violant la souveraineté des Etats ayant subi ces interventions?

Une chose est néanmoins sûre. A travers ce changement radical d’opinions, et comme déjà dit maintes fois précédemment, les partisans de la multipolarité ne se trouvent pas seulement dans les nations non-occidentales – bien que représentant l’écrasante majorité de l’humanité. Ils sont également nombreux dans les pays occidentaux, y compris aux USA, même si une large partie de leurs élites s’obstine aveuglement à refuser de reconnaitre la nouvelle réalité mondiale. Une réalité multipolaire et point.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1271