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Afrique du Sud-Russie: l’histoire ne s’efface pas

05.04.2023

Si l’Occident n’a non seulement pas réussi à mettre au sein de son axe anti-russe les nations non-occidentales, notamment africaines, aujourd’hui les régimes otanesques paient de-facto le prix de leur arrogance et mépris en obtenant un effet boomerang qu’ils n’avaient pas vraisemblablement prévu: le renforcement de l’axe anti-occidental. Surtout qu’en Afrique la mémoire des relations positives avec la Russie – ne s’efface pas.

Une délégation du Congrès national africain (ANC) – le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis l’avènement de la démocratie et la fin du régime raciste de l’apartheid – était tout récemment en visite à Moscou, à l’invitation des homologues du parti Russie unie.

Comme l’avait indiqué l’ANC – les discussions portaient sur un réajustement de l’ordre mondial afin d’inverser les conséquences du néocolonialisme et du monde unipolaire qui prévalait auparavant. En d’autres termes – la principale force politique sud-africaine non seulement se positionne ouvertement en faveur de la multipolarité, chose qui était connue, mais affirme haut et fort que le diktat unipolaire occidental constitue effectivement le passé.

Ces derniers temps, le pays de Nelson Mandela est fortement critiqué par les régimes occidentaux en raison des liens non seulement qui se maintiennent, mais qui grandissent sensiblement avec la Russie. Et ce dans divers domaines. Rien n’a pu détruire cette relation privilégiée – ni les multiples visites des hauts responsables étasuniens, ni les attaques verbales des sous-traitants européistes, ni les virulentes critiques des médias de propagande occidentaux, ni l’opposition sud-africaine libérale et pro-occidentale, bien souvent d’ailleurs composée d’héritiers du régime de l’apartheid.

Parmi les événements récents importants dans le cadre bilatéral et multilatéral, il faudrait certainement citer les exercices militaires navals conjoints entre l’Afrique du Sud, la Russie et la Chine dans l’océan Indien, et ce malgré les innombrables condamnations occidentales. De même que le travail actif au niveau des experts proches du gouvernement sud-africain sur les mécanismes à mettre en œuvre en vue de passer à une pleine indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux et de la dédollarisation en cours à l’échelle internationale. Notamment et bien évidemment dans le cadre de l’alliance des BRICS.

En parlant justement des BRICS, il faut rappeler que l’Afrique du Sud accueillera en août prochain le 15ème Sommet des pays membres de l’organisation, et les travaux préparatifs suivent leur cours.

Mais là aussi ce n’est pas tout. Le gouvernement sud-africain vient vraisemblablement de prendre la décision d’interdire la vente d’armes à la Pologne, comme le note BNN Breaking. Selon les sources du média en question, les autorités sud-africaines ont pris cette décision dans l’objectif de limiter l’approvisionnement potentiel en munitions du régime ukrainien via Varsovie. Cette dernière étant l’une des principales promotrices de la haine russophobe depuis de longues années et l’un des plus fidèles sous-traitants de Washington. Pendant ce temps l’Afrique du Sud reste un acteur important dans le domaine de l’armement à l’international. La décision sud-africaine parait donc plus que justifiée.

Sauf qu’au-delà de tous ces points très importants, il y a une chose qui semble profonde et indestructible dans les relations russo-sud-africaines – c’est l’histoire. Les Occidentaux avaient beau avoir espéré détruire ce patrimoine relationnel entre les deux nations en soutenant les forces ultra-libérales du pays avec les héritiers de l’apartheid – ils n’ont jamais pu effacer le patrimoine en question. Un patrimoine qui permet aujourd’hui d’étendre le partenariat bilatéral à tellement d’autres domaines d’interaction mutuellement bénéfique.

Comme d’ailleurs cela a été récemment parfaitement bien rappelé par Julius Malema, chef du troisième principal parti politique sud-africain EFF (Combattants pour la liberté économique) et ex-leader de la Ligue de jeunesse du Congrès national africain, notamment le soutien stratégique de l’URSS et de Cuba durant le combat contre l’apartheid. Un soutien que d’ailleurs Nelson Mandela n’avait jamais oublié. Et ses héritiers et partisans d’aujourd’hui – non plus.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Les différents visages des sous-traitants de Washington

18.11.2022

L’événement récent en Pologne ou en quelque sorte le dossier Kiev-Varsovie-Washington, a mis en exergue un certain nombre de faits intéressants. Notamment celui que si les deux premières citées se ressemblent à bien d’égards, il y a tout de même quelques différences.

Si dans l’événement récent du village polonais Przewodow le doute ne plane presque plus quant à la responsabilité de ce qui est arrivé, il serait néanmoins intéressant de se focaliser sur le comportement des différents acteurs concernés. Et peut-être plus particulièrement en ce qui concerne les régimes ukrainien, polonais et bien évidemment étasunien.

Si ce dernier s’est voulu dès le départ être assez prudent pour au final aller dans la confirmation de ce qui avait été déclaré du côté des experts militaires et civils russes dès le départ, à savoir que la responsabilité incombe au système anti-missiles du régime kiévien, du côté de Varsovie et de Kiev le ton était dès le départ fortement accusateur vis-à-vis de la Russie.

Ce qui est intéressant à observer, c’est la réaction qui s’en est suivie du côté polonais et ukrainien après que le chef washingtonien n’ait pas soutenu la thèse d’une attaque aux missiles russes contre le territoire de la Pologne. Du côté de cette dernière et des autres membres otanesques, le positionnement était alors de se ranger derrière le discours officiel de Washington. Du côté de Kiev, l’heure était aux caprices et à la persistance de poursuivre la thèse accusant Moscou.

Cette situation est en fait révélatrice à bien d’égards. Tout d’abord et en ce qui concerne le régime polonais, l’un des plus russophobes par la même occasion, sa politique est dictée par l’obéissance totale au maître étasunien, avec la ferme conviction qu’il ne faut surtout pas le contrarier, à quelque niveau que ce soit. Du côté kiévien, il s’agit également d’une ferme obéissance, mais avec une conviction parallèle que tout lui est également permis, y compris si ses déclarations peuvent aller quelque peu à l’encontre du chef du groupe. A tort.

Et en ce sens les déclarations qui s’en ont suivi, notamment la déclaration du président US Biden quant au fait que les paroles du président ukrainien Volodymyr Zelensky «ne constituent pas une preuve», et les multiples déclarations des experts autoproclamés sur les divers plateaux occidentaux, habitués à chanter les louanges en faveur de l’ex-comédien devenu président, auront également et largement confirmé cette orientation. A savoir que Zelensky aurait dû «se taire».

De manière générale, Kiev devra vraisemblablement apprendre que dans la famille otanesque tout rappel à l’ordre doit être appliqué strictement à la lettre, et prendre exemple de ses semblables baltes et polonais, entre autres. Et le fait de jouer au rebelle tout en n’étant qu’un régime fantoche, hérité du coup d’Etat du Maïdan de 2014, ne sera visiblement pas toléré par Washington. Volodymyr Zelensky devra apprendre cette leçon une bonne fois pour toute. D’autant plus que sans le soutien washingtonien/otanesque, le régime fantoche en question ne tiendrait pas bien longtemps.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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La barbarie similaire des destructeurs de monuments

26.08.2022

A l’heure où de nombreux régimes atlantistes d’Europe de l’Est démontent ou détruisent des monuments en mémoire des soldats soviétiques ayant libéré le continent du nazisme, le tout sous la justification d’une russophobie longtemps entretenue et désormais agissant sans le moindre tabou, le parallèle avec les méthodes de nombre de groupes terroristes vient inévitablement à l’esprit.

Si la russophobie des régimes de pays comme la Pologne ou encore les Etats baltes est fort loin d’être nouvelle en soi, désormais elle a pris la forme totalement assumée en ce qui concerne la destruction pure et simple de la mémoire collective et de la morale dans son ensemble à l’encontre des monuments en mémoire des militaires soviétiques ayant libéré la très grande partie du continent européen, et des territoires en question, de la peste brune.

D’une manière naturelle, ces actions qui d’ailleurs provoquent une résistance de plus en plus visible dans les pays en question de la part d’une partie de la population qui rejette cette réécriture de l’histoire, ressemblent si curieusement avec les destructions barbares du patrimoine culturel et civilisationnel syrien, notamment par les terroristes de Daech.

En effet et au-delà de la question du patrimoine historique ou culturel, la morale semble totalement inexistante dans les agissements des barbares terroristes assumés, et de ceux qui prétendent appartenir au monde dit «civilisé». D’autant plus que dans les agissements des Pologne et pays baltes, on retrouve l’approbation également de l’ensemble des régimes occidentaux, y compris justement européens.

De manière générale, on peut observer aujourd’hui même en Occident la tendance généralisée de réécriture historique, y compris de leur propre histoire, lorsqu’il s’agit de s’adapter aux besoins des principaux lobbies puissants du moment, qui dictent la marche à suivre en lien avec des fausses valeurs, prétendument «universelles».

Mais si cela concerne à proprement dit la cuisine occidentale interne, la destruction observée dans un passé assez récent de monuments et de mausolées par les terroristes en Syrie ou au Mali, et désormais le crachat pur et simple sur les millions de soldats soviétiques ayant payé au prix de leur vie la libération de l’Europe du nazisme, concernent justement l’écrasante majorité des peuples non-occidentaux.

Car au final, l’Occident et ses petits sous-traitants ont-ils été ne serait-ce qu’un jour respectueux du patrimoine culturel, historique et civilisationnel des autres? Car à défaut d’arracher le patrimoine culturel et civilisationnel des peuples (notamment lors des colonisations occidentales en Afrique, Asie, Amérique latine), la mentalité de cet Occident collectif et de ses quelques régimes affiliés se place clairement dans une posture raciste vis-à-vis des peuples non-occidentaux. En d’autres termes: nous pouvons piller ce que bon nous semble et détruire aussi si nous le jugerons nécessaire. Et à défaut de le faire soi-même – comme c’est aujourd’hui le cas dans la petite Europe otanesque de l’Est, d’autres le feront à leur place – y compris des éléments ouvertement extrémistes.

Peut-être que justement toute la différence de la pensée de l’Occident et du monde non-occidental (qui représente l’écrasante majorité de l’humanité) se trouve précisément là. L’Occident, extrêmement minoritaire à l’échelle planétaire, considère que la haine, le racisme et d’autres formes d’extrémisme sont parfaitement acceptables du moment que cela sert ses intérêts. A l’inverse, le rejet aujourd’hui de l’Occident, ou plus précisément de la politique occidentale, par un large front de peuples de la planète, ne rentre pas dans le schéma vicieux de la haine vis-à-vis des citoyens ou du patrimoine civilisationnel des pays occidentaux.

Ainsi, le rejet par des millions de Maliens, et d’autres peuples africains, de la politique hexagonale et plus généralement occidentale ne se traduit pas par une haine qui viserait les ressortissants français ou autres occidentaux . La Russie et la Chine n’annulent pas malgré les tensions géopolitiques au summum – la culture européenne et occidentale. Tellement différent de ce qui se fait aujourd’hui dans cette même Europe arrogante, qui tente à faire oublier les grands représentants de la culture russe – et mondiale par la même occasion.

Ou qui tente à raser la mémoire (indestructible) des millions de Soviétiques ayant sauvé l’humanité toute entière d’une domination nazie. Car oui et désolé de le rappeler – ce n’est pas le soldat Ryan qui a sauvé le continent européen de la peste brune, mais bel et bien l’Armée rouge soviétique. Et cela – personne, aussi bas moralement soit-il, ne réussira à le changer.

Au final – où se trouve réellement le prétendu espace civilisé? A titre d’exemple, le monument célèbre de la capitale éthiopienne Addis-Abeba – Tiglachin – construit à la mémoire des militaires éthiopiens, cubains et soviétiques ayant participé à la guerre de l’Ogaden (1977-1978) – n’a jamais été touché même durant la période pro-occidentale du pouvoir éthiopien. Tellement différent du comportement sauvage des régimes polonais et baltes, sous l’approbation de Washington et de Bruxelles. Probablement que la réponse est bel et bien là.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4183

Xinhua: comment les USA tirent les ficelles de la guerre informationnelle en Ukraine

06.04.2022

Une guerre de l’information à grande échelle est en cours, avec comme seul initiateur en chef: les Etats-Unis. Sous l’hégémonie du récit occidental, Washington est tout sauf intéressé par la diffusion de faits et de vérité. Xinhua revient sur les tactiques courantes employées par les USA pour duper l’opinion publique internationale sur les événements en Ukraine.

L’agence de presse chinoise Xinhua a publié un compte-rendu détaillé des méthodes utilisées par l’establishment occidental, et plus particulièrement étasunien, dans sa guerre informationnelle en cours contre la Russie.

Premier point mentionné: susciter l’agitation et encourager l’hostilité. Au-delà des éléments parfaitement répertoriés dans l’article de Xinhua, il faut effectivement reconnaitre que lorsqu’on observe aujourd’hui une partie non négligeable de l’opinion publique occidentale (faut bien préciser: occidentale), la haine vis-à-vis de la Russie est plus que palpable. Et entretenue avec «soins» par ses instigateurs.

Si dans des pays dont les régimes sont longtemps et clairement russophobes – finalement cette haine de tout ce qui est russe n’est pas nouvelle – de la Pologne jusqu’à la Lituanie, en passant par la Roumanie, le fait est qu’aujourd’hui cette stratégie de l’establishment occidental a su toucher un large public y compris dans des pays européens où cette russophobie ne se trouvait pas à un niveau comparable.

Deuxième point: Xinhua rappelle également à juste titre la politique du deux poids, deux mesures, mise en évidence dans la crise ukrainienne. L’agence de presse chinoise indique qu’alors que les Etats-Unis sont occupés à réclamer des sanctions à l’encontre de la Russie pour «violations du droit international», ils restent silencieux lorsqu’on les interroge sur leurs crimes, notamment la promotion de la doctrine Monroe en Amérique latine, les bombardements de la Yougoslavie sans fondement juridique et leurs invasions de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Syrie. Où se trouvent donc la repentance et la responsabilité des Etats-Unis?

Les USA ont vanté leurs principes néolibéraux, comme l’effacement des frontières nationales dans la culture et le sport et l’inviolabilité de la propriété privée. Mais depuis l’éclatement du conflit russo-ukrainien, les avoirs de la Russie ont été gelés à l’étranger, tandis que des artistes et athlètes ont été exclus et persécutés. Les chats, les arbres et le ballet du Lac des cygnes russes n’ont pas non plus échappé aux sanctions.

Troisièmement point: faire courir les rumeurs. C’est cela que la machine de propagande US a pris à cœur et met en pratique. Les exemples cités dans l’article de Xinhua sont fort révélateurs. Par ailleurs, l’agence de presse internationale chinoise ne manque pas par la même occasion de rappeler les énormes manipulations de l’establishment étasunien en Irak, ou encore en Syrie: le 5 février 2003, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à l’Irak, Colin Powell, alors secrétaire d’Etat américain, avait présenté une fiole contenant de la lessive en poudre, affirmant qu’il s’agissait là d’une preuve que l’Irak développait des armes chimiques.

Les auteurs de l’article font également un rappel important en ce qui concerne les activités fortement douteuses d’une organisation comme les Casques blancs, financée entre autres par les Etats-Unis, et dont les activités en matière de manipulation, notamment d’attaques sous fausse bannière, ont été maintes fois mentionnées.

Quatrième point: la censure. En effet, l’Occident a beau tenter à se présenter comme le défenseur de la liberté d’expression, les événements en cours démontrent au contraire à quel point ce même Occident applique des méthodes qui pourraient nous rappeler celles du Troisième Reich.

Xinhua cite à ce titre le blocage des médias russes dans toute l’Europe, l’autorisation par Meta aux utilisateurs de Facebook de publier des contenus anti-russes violents, ou encore l’exemple de la journaliste française Anne-Laure Bonnel – ayant réalisé des reportages dans le Donbass depuis plusieurs années – et qui se voit aujourd’hui être de-facto réduite au silence par les principaux médias hexagonaux, et plus généralement occidentaux.

Le dernier point mentionné par Xinhua – est de faire rentrer la politique spectacle, notamment dans les rencontres de haut niveau. D’une manière effectivement assez primitive, mais qui semble marcher pour ceux qui restent attachés au style hollywoodien et netflixien de présentation des événements.

Si ledit article reprend très justement les différents points et diverses méthodes de propagande étasuno-occidentale, il faudrait également rajouter que leur hystérie qui a atteint désormais le summum du summum – augmente considérablement dans le refus des pays et peuples non-occidentaux de se laisser entrainer dans cette russophobie par l’Occident.

Plus que cela, il faudrait également rajouter que les nombreux soutiens exprimés à l’endroit de l’opération militaire russe en Ukraine de la part d’Africains, Asiatiques ou Latino-Américains – ne fait que faire encore plus tomber le masque des Occidentaux et de leur petit «protégé» à Kiev – à savoir des menaces et intimidations à l’encontre des dits pays, dans un style purement raciste et néocolonial. Faut bien le dire: sans grand succès jusqu’à présent pour l’establishment occidental atlantiste.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Crise migratoire: la Pologne a-t-elle la légitimité de se positionner en victime?

Au moment des tensions montantes entre l’Union européenne et la Biélorussie, Varsovie tente de se positionner en victime des prétendues actions de Minsk et de Moscou. Pour autant, les responsables polonais semblent faire mine d’oublier leur responsabilité directe dans les diverses interventions occidentales otanesques. Des interventions en très large partie responsables des crises migratoires observées.

Alors que les responsables polonais, tout comme nombre de leurs collègues européistes, ne cessent d’accuser la Biélorussie, la Russie, mais également la Turquie, de la crise observée actuellement à la frontière polono-biélorusse, ces personnages devraient peut-être surtout se regarder objectivement dans le miroir et cesser de gesticuler de manière totalement hypocrite et mensongère.

Et dans le cas précis mentionné – la Pologne devrait faire profil bas – au même titre que ses collègues de nombre de pays occidentaux. Faut-il le rappeler – Varsovie a activement participé aux actions sous-traitantes pour le compte de Washington et de l’Otan en Irak, comme en Afghanistan? D’ailleurs le site du gouvernement polonais le rappelle ouvertement: 20 années de présence militaire en Afghanistan. Une présence achevée évidemment récemment suite à la déroute de la coalition occidentale en terre afghane, USA en tête.

En supplément de l’Afghanistan, la Pologne fut effectivement engagée en Irak, en soutien à l’invasion étasunienne. Petite question de rappel: d’où provient la grande partie des migrants aujourd’hui? Réponse: pour un large nombre d’entre eux – d’Irak et d’Afghanistan justement. Et ce n’est certainement pas à la Biélorussie – subissant des attaques, intimidations et tentatives de déstabilisation de la part de Washington, Bruxelles et de leurs supplétifs d’Europe de l’Est – de porter une quelconque responsabilité quant à l’accueil des personnes fuyant des pays détruits par l’interventionnisme occidental et l’action de ses sous-traitants.

De façon générale et au-delà de la Pologne qui assume pleinement son rôle d’un des principaux sous-traitants de la politique étasunienne et otanesque en Europe, la question de la responsabilité quant au chaos propagé devrait être certainement étendue à tous les pays dont les gouvernements ont choisi une politique de sous-traitance vis-à-vis de l’establishment occidental. Et plus particulièrement encore lorsque cette sous-traitance ne se limite pas seulement à des campagnes de lobbying et autres «bienveillances» à l’égard des maitres, mais surtout lorsqu’il s’agit de contribuer au chaos et aux souffrances que doivent endurer nombre de peuples non-occidentaux, à divers endroits de la planète.

Et puisque l’Occident politique, dans son arrogance extrême et son refus de reconnaitre officiellement l’avènement de l’ère multipolaire, continue de s’autoproclamer comme étant soi-disant la communauté internationale – qu’il ne représente pourtant guère – et d’être le centre du monde «libre et démocratique», il devrait certainement donner l’exemple à toutes ces personnes en provenance de pays ayant tellement souffert du néocolonialisme occidental et de ses supplétifs.

Pour revenir maintenant à la Pologne – non, elle ne possède aucune légitimité de se plaindre de quoi que ce soit dans la situation actuelle. Car au-delà d’avoir activement participé aux souffrances infligées aux populations irakiennes et afghanes durant de longues années – Varsovie a joué, et continue de jouer, un rôle de premier plan dans les tentatives de déstabilisation de ses voisins, parmi lesquels – la Biélorussie.

Et peut-être qu’effectivement la situation qui prévaut actuellement à sa frontière orientale devrait servir de bonne leçon pour une Pologne ayant des ambitions démesurées, mais une capacité de réaliser quoi que ce soit de viable – nulle. Absence de souveraineté oblige. Et en parlant d’ailleurs d’immigration – n’est-ce pas les citoyens polonais qu’on retrouve parmi les migrants les plus représentés en nombre – dans nombre de pays étrangers, notamment au Royaume-Uni? Une situation pas très à l’honneur pour un Etat qui tente de créer le mythe d’être une puissance régionale. Pour le reste: l’arroseur arrosé dirait-on.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Macron accusé par la Pologne d’être le «cheval de Troie» de la Russie

Quoiqu’on en dise, les relations entre alliés de l’Otan sont désormais loin d’être au beau fixe. Si depuis déjà un certain temps, c’est la Turquie du président Erdogan qui est pointé du doigt par les ultra-atlantistes d’être un cheval de Troie dans l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, désormais certains pays vont jusqu’à en accuser la France de Macron. Que se passe-t-il vraiment au sein de la famille atlantiste?

Lors du dernier Sommet de l’Otan à Londres, les débats houleux n’ont pas manqué. Si les innombrables pressions visant la Turquie ont été maintes fois abordées, notamment celles venant des USA, pour qu’Ankara mette fin à son contrat avec la Russie dans le cadre de la livraison des systèmes S-400 – pressions auxquelles la Turquie a répondu par un non catégorique, désormais la dispute «familiale» s’élargit, y compris là où l’on s’attendait le moins. Ainsi, le ministre polonais des Affaires étrangères, Jacek Czaputowicz, a déclaré que la France actuelle est le «cheval de Troie» de la Russie https://www.nytimes.com/2019/12/04/world/europe/nato-future-trump-macron.html. Ni plus, ni moins.

Essayons maintenant de comprendre qu’est-ce qui a pu pousser à ce que la famille otanesque, qui paraissait tellement unie et infaillible à la chute de l’URSS, en arrive là. Et pourquoi Emmanuel Macron, celui qui était jusqu’à alors récemment chouchouté par les principaux médias mainstream, et notamment anglo-saxons, soit aujourd’hui sujet à critiques de la part de ces mêmes médias, notamment Financial Times ou encore Bloomberg.

Plusieurs raisons peuvent probablement être mentionnées. Si au départ, l’actuel chef de l’Elysée paraissait un partisan déclaré et assumé de l’establishment occidental général, avec à sa tête les USA, aujourd’hui plusieurs faits lui sont reprochés par les mêmes qui lui applaudissaient encore hier. Tout d’abord, sa volonté de remplir le manque de leadership à l’échelle européenne, ce que lui a valu d’être plusieurs fois comparé à Napoléon par les analystes anglo-saxons. Et connaissant le manque d’amour de ces mêmes Anglo-Saxons, surtout des Britanniques, pour ce personnage historique important de l’histoire française et européenne, le parallèle ne peut donc être considéré comme étant un compliment. D’autre part, ses appels à stopper pour le moment l’élargissement de l’Union européenne à de nouveaux membres, ne peut aucunement plaire à Washington. Sachant que c’est justement ce dernier qui tire profit d’un tel élargissement. De même qu’il a déjà tiré un large profit de l’élargissement de l’UE aux membres de « l’Est », que ce soit la Pologne, la Roumanie, ou encore les pays baltes – représentant tous les promoteurs par excellence des intérêts étasuniens au sein de la famille européenne. Et ce aussi bien sur le plan sécuritaire, énergétique ou économique.

Enfin, et il faut le reconnaitre à Macron – il fut pour le moment l’un des rares, sinon le seul, membre des élites occidentales à avoir reconnu de facto la fin du monde unipolaire. Evidemment, cela est quelque chose que nous avons annoncé il y a de cela plusieurs années, mais vaut mieux tard que jamais pour la reconnaitre cette réalité. Cette reconnaissance de fait évidemment ne peut que déplaire aux partisans jusqu’au-boutistes de l’ordre unipolaire. Ceci étant dit, cette déclaration du président français n’a jamais été une déclaration d’amour pour la nouvelle réalité multipolaire. Cela fut simplement une reconnaissance pragmatique de ce que le monde est devenu. Ceci étant dit aussi, Macron avait par la même occasion déclaré que dans le cadre de cette nouvelle réalité l’Europe doit être un acteur, et non pas un simple observateur. Une autre déclaration qui évidemment ne peut que déplaire aux élites washingtoniennes, pour qui toute volonté d’émancipation, aussi réduite soit-elle, de l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis représente toujours un danger de premier degré. Ajoutez à cela les appels au renforcement de la coopération militaire intra-européenne, autre domaine auquel Washington accorde une attention particulière, et le tour est joué. Sachant que jusqu’à aujourd’hui la présence de troupes étasuniennes sur le sol européen est justifiée par la nécessité «de protéger ses alliés», une présence qui d’ailleurs permet largement aux USA de maintenir jusqu’à ce jour un contrôle sur la politique européenne dans son ensemble et dans divers secteurs.

Evidemment, le fait de considérer la France de Macron comme un «cheval de Troie» de la Russie est pour le moins assez ridicule. Car même si l’on puisse reconnaitre les quelques déclarations logiques et pragmatiques du leader français, cela ne fait aucunement de lui pour le moment un allié du monde multipolaire. D’ailleurs, ses nombreuses autres déclarations visant la Russie et d’autres nations indépendantes pro-multipolaires, ainsi que des intérêts clairement divergents à divers endroits du monde, d’Amérique latine en Afrique, en passant par le monde arabe, le confirment pleinement. Tout comme ses critiques de la Turquie, toujours lors du dernier sommet otanesque, pour avoir «osé» acheter des systèmes antimissiles russes.

Le fait donc d’entendre cette accusation visant la France de la part d’un pays comme la Pologne – cheval de Troie déclaré et assumé des USA en Europe, fait sérieusement sourire et démontre une sorte de division en groupes en termes d’assujettissement à Washington au sein de la famille otanesque. D’un côté la Turquie qui mène aujourd’hui une politique indépendante et souveraine dans le cadre de ses propres intérêts, tout en maintenant son « membership » au sein de l’Otan, la France et certains autres pays de la « vieille Europe » qui tout en étant sous large influence US se cherchent dans un monde en pleine ébullition, et enfin les marionnettes pleinement assumées des Etats-Unis dans ce cercle en la personne des Pologne, Roumanie et autres pays baltes. Des divisions en groupes en termes de russophobie par la même occasion.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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UE/livraisons de gaz russe : les problèmes commencent déjà

UE/livraisons de gaz russe : les problèmes commencent déjà

Il fallait s’y attendre. Plusieurs pays membres de l’Union européenne se plaignent déjà de ne pas recevoir la quantité escomptée de gaz russe, notamment la Pologne et la Slovaquie. Pourtant le fournisseur gazier russe Gazprom poursuit les fournitures selon les quantités stipulées contractuellement. Que se passe-t-il donc ?

Eh bien c’est assez simple. Le gaz fourni par la Russie aux clients de l’UE est tout simplement volé. Par qui ? Par la « nouvelle » Ukraine. Cette dernière ayant une colossale dette envers Gazprom pour le gaz déjà fourni, qu’elle ne se presse nullement de régler, et sachant parfaitement ce qui l’attend dans les prochains mois, elle commence donc à tout simplement voler le gaz russe destiné aux pays de l’UE et transitant par son territoire.

Que faire donc dans cette situation puisque cela touchera irrémédiablement les consommateurs de l’Europe bruxelloise ? La société Gazprom a d’ores et déjà déclaré qu’elle n’avait pas réduit ses livraisons de gaz mais qu’elle ne comptait pas répondre aux exigences des clients au-delà des volumes contractuels. Cette déclaration a été faite après que la compagnie gazière polonaise PGNiG ait affirmé que les fournitures de gaz russe à la Pologne via l’Ukraine et la Biélorussie ont diminué de 45%.

En d’autres termes, la Russie ne compte pas fournir plus que ce que prévoient les volumes contractuels entre Gazprom et les compagnies gazières de l’UE. Loi du marché oblige. En effet, la Russie n’a absolument aucune raison d’accorder des « bonus » gratuits aux Etats de l’Union européenne dans ce secteur très sensible que représentent les livraisons de gaz et surtout vu l’état actuel des relations entre les pays occidentaux et la Russie. Pourquoi le devrait-elle ? La Russie réalise-t-elle pleinement ses obligations en termes de livraisons de gaz à l’Union européenne ? Oui. La Russie aurait-elle ne serait-ce qu’une bonne raison d’offrir des cadeaux (destinés à la base aux pays amis et alliés) aux élites de l’UE, surtout compte tenu de la réalité géopolitique actuelle et du jeu des sanctions lancé par les élites occidentales à l’égard de la Fédération de Russie ? Non, aucune. Le troisième concerné, l’Etat ukrainien (ou plutôt ce qu’il en reste), sachant parfaitement qu’il aura à passer un hiver fort rigoureux, pratique ouvertement le vol du gaz transitant par son territoire et destiné aux clients de l’UE. Ce pays est-il aujourd’hui un allié ou ne serait-ce qu’un partenaire honnête de la Russie ? Non. Au contraire, la junte de Kiev crie chaque jour qui passe qu’elle est l’alliée des USA et de l’UE et déclare à n’importe quelle occasion sa haine pour la Russie. Parfait.

Des questions donc plutôt simples avec des réponses tout aussi simples. Qui donc dans cette situation doit faire pression sur Kiev pour qu’il cesse de voler le gaz destiné aux autres ? Moscou ou Bruxelles ? Logiquement le second. Bien que, et on le sait tous, avant que Bruxelles ne « prenne » une décision, il faut qu’elle soit validée par Washington. Mais cela est une autre histoire.

Pour Kiev, ce sont bien sûr les dures lois de l’économie de marché. Pour ceux qui ont oublié comment cela fonctionne, on rappellera les lois basiques. Vous payez pour un service et vous obtenez ledit service. Vous ne payez pas pour le service, vous ne l’obtenez pas. Et vous ne pouvez aucunement prétendre à un énième service lorsque le précédent n’est pas réglé. Ce précédent service représente 4,5 milliards de dollars. C’est exactement la situation qui prévaut.

Seulement la junte de Kiev essaie de se convaincre, ainsi que ses citoyens, que vu « l’énorme solidarité » des USA et de l’UE envers l’Ukraine actuelle, tout devrait être réglé de la meilleure des manières possibles. Sauf qu’il est très peu probable que les consommateurs européens soient prêts à sacrifier le chauffage de leurs foyers au profit des citoyens ukrainiens. Et les leaders bruxellois le savent pourtant parfaitement. Mais au lieu de faire pression sur leur « allié », il est bien évidemment toujours plus facile d’accuser la Russie de tous les maux. La Russie, elle, respecte entièrement ses engagements. Les volumes de gaz prévus à la livraison pour les pays de l’UE se font et se feront en intégralité, en conformité avec les obligations contractuelles. Mais lorsqu’en cours de livraison, ce gaz se perd sur le territoire d’un pays officiellement allié de l’Occident politique, ce n’est aucunement à la Russie de chercher à régler le problème mais bien aux responsables des pays-clients, en l’occurrence à l’Union européenne.

Dans ce cas concret, il ne s’agit aucunement d’une quelconque pression russe en direction de Bruxelles. La Russie est effectivement prête à prendre de nouvelles mesures de rétorsion efficaces dans le cas où de nouvelles sanctions seront établies par l’UE à son encontre. Mais dans la situation présente et pour résumer court, nous avons affaire au problème suivant : l’UE souhaite recevoir en intégralité les volumes de gaz achetés à la Russie. La Russie fournit ces volumes en intégralité et en conformité des contrats. L’Ukraine, elle, se trouvant au bord du gouffre, commence à comprendre que ce ne sont pas les biscuits distribués par les représentants du Département d’Etat étasunien et de l’Ambassade des USA en Ukraine sur le Maïdan à Kiev, qui les aideront à se chauffer durant la rude période hivernale qui s’annonce. Ni les promesses occidentales sans suite et ce malgré la situation économique catastrophique qui prévaut dans l’Ukraine actuelle. L’Union européenne de son côté vraisemblablement ne prévoit pas de partager ses importations de gaz avec son nouvel allié. La Russie, elle, ne prévoit des conditions spéciales qu’en faveur de ses alliés, qu’ils soient issus de l’étranger proche ou lointain. Pour les autres, une formule simple et bien connue s’impose : « Rien de personnel, juste le business ».

http://french.ruvr.ru/2014_09_12/UE-livraisons-de-gaz-russe-les-problemes-commencent-deja-9416/

Mikhail Gamandiy-Egorov