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Le Venezuela préparé aux nouvelles interférences étasuniennes

La République bolivarienne du Venezuela continue d’être l’une des principales priorités en matière de déstabilisation pour les USA en Amérique latine. Pour cela, Washington peut également compter sur nombre de forces sous-traitantes. Il n’empêche que Caracas, comme ses alliés régionaux et internationaux, semblent être prêts à répondre aux défis.

Depuis l’arrivée au pouvoir, dans un cadre purement démocratique, d’Hugo Chavez à la tête du Venezuela en 1999, la guerre politique étasunienne visant ce pays est devenue permanente. Il y avait plusieurs raisons à cela. Tout d’abord l’alliance qui s’était créée entre le pays avec Cuba – ennemi historique de Washington. Ainsi que la formation d’une coalition de gouvernements latino-américains progressistes – opposés à la politique US dans leur région et plus généralement dans le monde.

Cette alliance progressiste devint rapidement un danger de première importance pour l’establishment washingtonien qui voyait alors chuter son influence dans l’espace latino-américain – l’espace qu’il considérait tout simplement comme son arrière-cour, où durant des décennies il était possible de mettre en place par la force et les coups d’Etat des régimes réactionnaires, mais pro-étasuniens, et se débarrasser des leaders progressistes. D’ailleurs en ce sens, la capacité de nuisance serait certainement une expression plus appropriée que celle en rapport avec l’influence.

Hugo Chavez a eu le très grand mérite dans l’établissement et le renforcement de cette coalition progressiste latino-américaine, touchant d’ailleurs non seulement au volet purement politique, mais également humanitaire, médical, éducatif et même médiatique avec l’apparition en 2005 de la chaine de télévision pan-latino-américaine TeleSUR. Cette dernière devenue un os supplémentaire dans la gorge des USA, et plus particulièrement des médias mainstream, dont CNN.

Plus que cela, l’alliance progressiste anti-impérialiste dépassera le cadre strictement régional et continental pour former des relations fortes avec la Chine, la Russie ou encore l’Iran. Donnant un coup de pouce évident au renforcement du concept multipolaire mondial. Ce dernier volet sera d’ailleurs l’une des raisons du positionnement encore plus hystérique de Washington vis-à-vis de Caracas, pour le rôle joué dans les processus cités. Ajoutons à cela les énormes ressources pétrolières du pays – tout était donc réuni pour activer les tentatives de coups d’Etat, d’agressions et de déstabilisations en tout genre pour Washington et ses supplétifs. Peu importe les administrations en place aux USA.

Pour rappel, en mars 2015, sous prétexte que le pouvoir vénézuélien représente «une menace à la sécurité des Etats-Unis», Washington avait déclaré «l’état d’urgence» à l’encontre du Venezuela. Le tout évidemment afin de pouvoir justifier la pression croissante sur Caracas. Pour cela, divers prétextes avaient été avancés: les prétendues violations des droits de l’homme, persécutions d’opposants politiques, l’abus de pouvoir de la part de représentants des forces de l’ordre, de l’armée et des services de renseignement du Venezuela. En bref – tout le cocktail habituel pour les élites atlantistes lorsqu’il devient nécessaire de justifier leurs interférences ou agressions visant des nations souveraines. D’ailleurs, des violations dont elles sont elles-mêmes les championnes. Il suffit pour cela de suivre la violence policière, pratiquement quotidienne, dans les rues étasuniennes.

Le locataire actuel de la Maison-Blanche Joe Biden maintient toujours et intensifie la confrontation avec Caracas: «La situation au Venezuela continue de poser une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis, j’ai donc jugé nécessaire de prolonger l’état d’urgence». Par ailleurs, avec l’approbation du Congrès US les sanctions étasuniennes visant le Venezuela ont été prolongées jusqu’en mars 2022.

Il faudrait certainement rappeler aussi que le Venezuela, au même titre que d’autres nations latino-américaines progressistes, dont Cuba, le Nicaragua et la Bolivie – a été expressément cité comme l’une des principales menaces pour les USA dans les rapports du Commandement Sud des Etats-Unis (Southcom). D’ailleurs, l’interaction de ces pays avec les principaux adversaires géopolitiques de Washington sur l’arène internationale, à savoir la Russie, la Chine et l’Iran – est expressément mentionnée aussi. Southcom avait même parlé «d’une augmentation alarmante» de l’influence de ces trois pays en Amérique latine.

Dans les déstabilisations et interventions pures et simples, Washington peut évidemment s’appuyer sur ses supplétifs régionaux. En ce sens et dans le cas visant justement le Venezuela, c’est la Colombie qui se voit confier un rôle de «premier choix» pour appliquer les schémas étasuniens. Bien qu’il soit bon de dire – jusqu’à maintenant sans grande réussite.

Plus généralement, il serait juste de mentionner qu’à la différence des coups d’Etat orchestrés par Washington et ses différentes structures, dont la CIA, au cours des différentes périodes de la seconde moitié du vingtième siècle, aujourd’hui «le succès» est beaucoup moins au rendez-vous. Pour cela – plusieurs raisons. L’efficacité des services de renseignement des pays progressistes d’Amérique latine, dont ceux du Venezuela. Une solidarité entre ces pays dans un cadre régional clairement affichée. Le soutien des grandes puissances internationales partisanes de la multipolarité. Sans oublier la mobilisation populaire des peuples concernés – constituant une excellente réponse à toute tentative d’interférence ou d’agression. En ce sens, l’exemple de la Bolivie – alliée de Caracas – en est très révélateur. 

A en juger par la presse colombienne, les bases US en Colombie et dans d’autres pays latino-américains se trouvent sous la surveillance constante des services de renseignement cubains et vénézuéliens. Plus que cela, les documents étasuniens régissant les opérations de déstabilisation et d’invasion sont à la disposition de La Havane et de Caracas. La menace d’une attaque surprise est donc pratiquement exclue. Quant au reste, les dignes nations d’Amérique latine auront déjà démontré être en mesure de poursuivre la résistance au néocolonialisme US et plus généralement occidental. En cela, elles peuvent compter aussi sur les alliés internationaux. Viendra certainement le jour où les nations latino-américaines formeront des plans pour soutenir la démocratie et les droits de l’homme en terre US. La vraie démocratie.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2657

https://t.me/observateur_continental/1079

Sommet des Amériques à Panama : claque à Obama et aux USA

Barack Obama au sommet des Amériques

Le sourire d’Obama et ses tentatives de faire semblant de maîtriser la situation ne lui ont pas permis de cacher la triste réalité pour lui et son pays : les USA se rapprochent d’un isolement évident dans le cadre des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

Qui aurait pu croire il y a encore 10-15 ans de cela que le pays dit « exceptionnel », se permettant encore à l’heure d’aujourd’hui de parler en porte-parole (autoproclamé) de la communauté internationale et agir en qualité de « gendarme » pouvant « isoler » qui que ce soit, arriver à la situation où c’est lui qui se retrouve clairement isolé, et ce dans ce qu’il considérait (et aimerait considérer encore) comme son arrière-cour?

En effet, c’est un bien triste constat pour la diplomatie étasunienne: les USA n’impressionnent plus. Leurs visions unipolaires du monde sont complètement hors-sujet dans le cadre du monde actuel. La très grande majorité des leaders d’Amérique latine n’ont à ce titre pas manqué d’afficher clairement leur unité face au souriant (nerveusement?) Barack Obama…

Les critiques de la politique US étaient explicites et sans langue de bois. Le président de la « nation exceptionnelle » ne pouvait en retour que continuer à sourire ou à faire semblant de ne pas entendre toutes les critiques le visant lui et plus généralement la politique de son pays, se trouvant encore psychologiquement dans une époque aujourd’hui révolue.

Mais à un moment ou un autre, il faut bien se rendre un minimum à l’évidence. Les USA faisaient bien lors de ce sommet figure d’un pays isolé. Plus encore, les quelques tentatives de manifestations pro-US de certains « dissidents cubains », ou plutôt d’agents de la CIA dans les rues panaméennes, ont rapidement dû faire face à de jeunes cubains et vénézuéliens venus soutenir leurs gouvernements avec des slogans ouvertement anti-étasuniens.

Ces images étaient d’ailleurs très symboliques: de vieux « dissidents » manipulés et contrôlés par le département d’Etat des USA, travaillant pour certains depuis des décennies contre les intérêts de « leurs pays » en face d’une jeunesse au sang neuf, fière, patriotique et déterminée d’aller jusqu’au bout, pas moins que leurs dignes dirigeants, devenus des symboles pour tout un continent et même pour le monde. On pense à Fidel Castro, Che Guevara, Hugo Chavez. L’opposition entre le vieux monde unipolaire et la jeune et fraîche multipolarité, enfin devenue réalité. Ce qui est sûr, c’est que la relève est bien assurée. Et cela ne peut que ravir.

Il ne restait donc à Obama qu’à affirmer, presque en se justifiant, que « la nouvelle politique des USA envers les Etats d’Amérique latine et des Caraïbes ne sera plus jamais la même ». Et plus que cela (c’est d’ailleurs sur cet aspect que les médias du mainstream ont accentué leur « attention »), le président US est allé à des rencontres privées avec les leaders cubain et vénézuélien, Raul Castro et Nicolas Maduro. Les pays donc les plus visés, dans le cadre des Amériques, par les agressions & tentatives de déstabilisation US récentes et moins récentes. Des pays aujourd’hui devenus des exemples de résistance au néocolonialisme Made in USA et de la défense absolue de la souveraineté pour grand nombre d’autres pays de la région, du continent et bien au-delà. Des nations qui ont beaucoup inspiré d’autres. Et malgré un certain optimisme diplomatique affiché suite à ces entretiens où vraisemblablement le franc-parler était maître (ne serait-ce qu’au niveau de Castro et de Maduro, pour Obama on peut en douter), les USA sortent véritablement perdants de ce sommet avec pour résultat une preuve supplémentaire qu’ils ne sont plus en capacité de poursuivre leur diktat. Quoi de mieux donc que de reprendre les principales citations de plusieurs chefs d’Etats lors de ce sommet:

« Je vous respecte mais je ne vous fais pas confiance, M. Obama ». Nicolas Maduro, président de la République bolivarienne du Venezuela.

« Nos peuples n’accepteront plus jamais la tutelle, l’ingérence et l’interventionnisme dans nos affaires intérieures ». Rafael Correa, président de la République de l’Equateur.

« L’époque actuelle ne peut plus permettre et tolérer des mesures unilatérales et des politiques visant à isoler ou sanctionner tel ou tel pays. C’est pourquoi nous rejetons l’adoption des sanctions US contre le Venezuela ». Dilma Rousseff, présidente de la République fédérative du Brésil.

« C’est tout simplement absurde de considérer l’un d’entre nous — pays d’Amérique latine — comme une menace ». Cristina Fernandez de Kirchner, présidente de la République argentine, faisant allusion elle aussi aux sanctions US visant Caracas.

« Les USA doivent cesser de transformer le monde en un champ de bataille. Les Etats-Unis continuent de considérer l’Amérique latine et les Caraïbes comme leur arrière-cour et les habitants de nos pays comme leurs esclaves »… Evo Morales, président de l’Etat plurinational de Bolivie.

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150413/1015633071.html

Mikhail Gamandiy-Egorov

Après l’alliance russo-chinoise, Poutine confirme l’alliance avec l’Amérique latine

Difficile à dire si ceux qui avaient parlé encore tout récemment d’isoler la Russie sur la scène internationale se sentent ridicules ou non (après tout ils sont bien habitués à l’être ces derniers temps), mais vraisemblablement ils le devraient…

La tournée de Vladimir Poutine en Amérique latine est un succès. Un grand succès. Et une nouvelle grande victoire géopolitique. De la même manière que celle qui a suivi la visite du président russe en Chine, en mai dernier. Cette dernière avait alors définitivement confirmé l’alliance entre la Russie et la Chine, en dépit des « efforts » occidentaux à saper cette alliance. Cette visite a pour rappel permis non seulement d’obtenir une nouvelle grande victoire géopolitique à la Russie mais également et sur le plan économique, a confirmé la diversification majeure de ses relations dans le domaine économique, notamment en ce qui concerne les livraisons de gaz, et qui a résulté en la signature d’un contrat gazier historique, prévoyant l’approvisionnement en gaz russe de l’Empire du Milieu pour les 30 prochaines années.

La meilleure réponse qui soit à l’Union européenne qui d’une manière infatigable (et comme toujours sous pression étasunienne) parlait de la nécessité d’une plus grande « indépendance énergétique » de l’UE vis-à-vis de la Russie (sans avoir véritablement de plan B). La Russie, elle, a préféré prendre les devants et l’initiative, et en signant ledit accord historique avec la Chine, a diversifié, et de quelle manière, son portefeuille clientèle. Après tout, les affaires sont les affaires. Mais en général, et étant quelqu’un pour qui l’entreprenariat n’est pas étranger, je peux dire qu’il est toujours préférable de faire des affaires avec quelqu’un dont on partage une vision commune et des valeurs proches. Justement, la Russie et la Chine (sans oublier les autres pays des BRICS) partagent largement une vision commune sur l’avenir du monde et les relations internationales.

Pour revenir à l’Amérique latine, cette visite du leader russe fait déjà grand bruit dans le monde entier, l’Occident ne faisant pas exception. Avant d’arriver à Cuba, première étape de cette tournée latino-américaine, Vladimir Poutine a signé le décret annulant 90% de la dette de Cuba (datant de l’époque soviétique) d’un montant total de 35 milliards de dollars. Les 10% restant vont être remboursés par Cuba sur une période de dix ans, pour ensuite être réinvestis par la Russie à Cuba, dans bon nombre de projets communs. L’un de ces projets concerne la coopération dans le domaine pétrolier, en l’occurrence la recherche et l’exploitation pétrolière dans le golfe du Mexique. L’autre aspect de la coopération bilatérale concernera la création d’une base de ravitaillement à Cuba pour les navires russes. Comme l’a souligné le président russe à l’agence de presse internationale cubaine Prensa Latina,la coopération entre la Russie et Cuba revêt un caractère stratégique et est orientée sur le long terme. Vladimir Poutine a par ailleurs rencontré le Comandante et leader charismatique de la révolution cubaine, Fidel Castro, avec lequel il a eu un long entretien privé, qui a porté sur les questions internationales et l’état de l’économie mondiale.

La prochaine escale devait être l’Argentine, autre partenaire stratégique de la Russie dans la région, mais le président russe a décidé de modifier légèrement le plan de sa tournée, afin de passer d’abord par le Nicaragua, pays ami et allié de longue date de la Russie. Le président nicaraguayen Daniel Ortega a personnellement rencontré Vladimir Poutine à l’aéroport. Les discussions ont porté sur grand nombre de projets communs, dont la livraison de matériels agricoles russes, le déploiement des stations au sol du système russe de positionnement par satellites GLONASS sur le territoire du Nicaragua, la coopération dans le domaine de la pharmacologie, ainsi que la création d’une base d’approvisionnement de navires russes.

Après donc le Nicaragua, le président russe se rendra comme prévu en Argentine où il rencontrera la présidente du pays Cristina Fernandez de Kirchner. Les relations russo-argentines actuelles sur le plan politique, économique, commercial et culturel battent leur plein et ne cessent d’aller de l’avant. Après l’Argentine, Poutine se rendra au Brésil, leader de la région, également partenaire stratégique de la Russie et membre des BRICS. Au Brésil, plusieurs rencontres sont prévues, les deux pays ayant d’importants projets économiques communs et une vision très proche sur l’actualité internationale. Par ailleurs, le président russe assistera à la finale de la Coupe du monde de football au Stade Maracana, à Rio de Janeiro. Le Brésil passera alors le relais à la Russie, qui accueillera la prochaine Coupe du monde de 2018.

Pour finir, revenons à ce que nous avons dit au début. Certains n’ont toujours pas froid aux yeux de se ridiculiser constamment. C’est leur droit. Mais franchement et après cette tournée latino-américaine du leader russe, on a vraiment de quoi à se poser des questions sur l’état mental de certains leaders occidentaux et plus globalement de l’élite politique occidentale, ainsi que de leurs marionnettes.

Quant aux amis de la Russie, ils ne manquent pas : Cuba, le Nicaragua, l’Argentine, le Brésil, sans oublier bien sûr les autres alliés de la Russie que sont le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur ou encore l’Uruguay, et le tout uniquement dans le cadre d’une région, en l’occurrence l’Amérique latine. Cela sans parler des alliés et partenaires stratégiques de la Russie au niveau de l’Union eurasienne avec les pays issus de l’Empire russe et l’ex-URSS. Sans parler des poids lourds que sont la Chine et l’Inde, ainsi que les autres pays des BRICS. Sans parler des amis de la Russie en Afrique et dans le monde arabe. Et quelqu’un parle encore « d’isoler » la Russie ? A ce rythme, ceux qui parlent constamment et d’une manière hystérique, d’isoler tout le monde (tout en restant une minorité) finiront très rapidement eux-mêmes isolés. Et c’est leur choix. La dure réalité, pour cette même minorité, du nouveau monde. Un nouveau monde qu’ils finiront par accepter, qu’ils le veuillent ou non…

http://french.ruvr.ru/2014_07_13/Apres-l-alliance-russo-chinoise-Poutine-confirme-l-alliance-avec-l-Amerique-latine-3445/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Rafael Correa en Russie : une visite symbolique

Rafael Correa en Russie : une visite symbolique

La très récente visite officielle du président équatorien Rafael Correa en Russie a été non seulement très productive, mais a confirmé une nouvelle fois les relations stratégiques qu’entretiennent désormais la Russie et la grande majorité des Etats d’Amérique latine.

A la mort du leader vénézuélien et chef de file de la révolution bolivarienne Hugo Chavez, certains analystes se sont pressés d’annoncer que le Venezuela et toute l’Amérique latine allaient subir de grands bouleversements, notamment ce qui concerne la politique extérieure. Hugo Chavez était effectivement un grand ami de la Russie et c’est sous sa présidence que la Russie et le Venezuela sont devenus des alliés indéniables. Ce partenariat stratégique s’est rapidement répandu à toute l’Amérique latine pour laquelle la Russie est devenue un partenaire clé.

Le successeur d’Hugo Chavez à la présidence vénézuélienne Nicolas Maduro a rapidement déchanté tous ceux qui promettaient des « changements radicaux »à la région et s’est au contraire fortement engagé sur la même ligne politique que son illustre prédécesseur, y compris en ce qui concerne la politique étrangère. Le partenariat stratégique entre la Russie et la République bolivarienne n’a donc pas bougé d’un poil.

Mis à part le Venezuela, la Russie est vue comme un pays ami par bon nombre des pays de la région : que ce soit la Bolivie d’Evo Morales, l’Equateur de Rafael Correa, l’Argentine de Cristina Fernandez de Kirchner, le Brésil de Dilma Rousseff ou encore le Nicaragua de Daniel Ortega, sans oublier bien évidemment Cuba de Raul Castro, un allié de longue date.

La visite de Rafael Correa, président de l’Equateur, n’avait donc rien d’anodin mais était bien le signe supplémentaire des relations très privilégiées entre désormais la Russie et les pays latino-américains. D’ailleurs, en parlant du leader équatorien, il s’agit d’une personnalité très intéressante. Economiste de formation, il a suivi une partie de son cursus en Occident, à l’Université catholique de Louvain (Belgique) puis à l’Université de l’Illinois (Etats-Unis). Patriote engagé, fervent partisan de la souveraineté de son pays et de toute l’Amérique latine, il se qualifie lui-même comme étant un homme politique de gauche, un humaniste et un chrétien catholique.

Au cours de sa visite en Russie, Rafael Correa s’est bien évidemment entretenu avec le président russe Vladimir Poutine. Au programme figurait également la signature d’accords sur le partenariat bilatéral des deux pays sur le plan économique, commercial, culturel et humanitaire. La lutte commune contre le terrorisme et son financement était elle aussi au menu.

Avant de se rendre dans la capitale russe, le président de l’Equateur a visité Saint-Pétersbourg où il a notamment rencontré le gouverneur de la ville Gueorgui Poltavtchenko. A l’issue de son passage par la capitale des tsars, Rafael Correa a formulé un grand désir d’échanges entre les deux pays dans le domaine de l’enseignement et de la recherche. Quant à Moscou, le président Correa y a visité le centre de recherche et de développement Skolkovo, considéré comme la « Silicon Valley russe », ainsi que l’Université russe de l’Amitié des Peuples où le titre honorifique de docteur honoris causa lui a été attribué.

 Pour revenir à la partie diplomatique, les deux pays partagent des points de vus communs sur bon nombre de questions liées aux relations internationales, à la défense de la souveraineté et au respect du droit international. Les deux parties, aussi bien russe qu’équatorienne, ont jugé cette visite comme étant très fructueuse. « Nous avons eu une importante réunion à Moscou avec le président russe. Le président de la Russie est un homme politique très efficace,a déclaré Rafael Correa. Avant d’ajouter que les rencontres furent très productives et qu’elles se sont déroulées dans une atmosphère très positive ».

De notre côté, nous ne pouvons que souhaiter que cette alliance stratégique entre la Russie et l’Equateur, ainsi que l’Amérique latine en général puisse résister à toutes les tentatives des forces ennemies qui veulent y mettre fin, ou du moins tenter de la déstabiliser. Du moment que les Etats Sud-américains seront dirigés par des chefs d’Etats dignes et responsables comme Rafael Correa, nous avons toutes les raisons d’être optimistes. Souhaitons également que ce partenariat puisse devenir un exemple et une importante source d’inspiration pour d’autres, notamment pour les relations entre l’Afrique et la Russie.

http://french.ruvr.ru/2013_10_31/Rafael-Correa-en-Russie-une-visite-symbolique-9149/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Cuba : 60ème anniversaire de la révolution qui inspira le monde

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Les Cubains célèbrent le 60e anniversaire de la révolution castriste. Un événement qui a non seulement changé l’histoire de la digne et fière île de Сuba, mais également de toute l’Amérique latine. Retour sur une révolution ayant changé le cours de l’histoire et qui continue d’être aujourd’hui un exemple et une inspiration pour de nombreux pays.

 Le point de départ est considéré être le 26 juillet 1953, date à laquelle une centaine de guérilleros ont attaqué la caserne de Moncada, à Santiago de Cuba, en lançant ainsi le soulèvement contre le régime dictatorial et pro-étasunien de Fulgencio Batista. Tout commence par un échec : un grand nombre de combattants sont tués, d’autres capturés, y compris Fidel et Raul Castro, qui deviendront les figures clés de cette révolution. Puis aura lieu leur procès durant lequel Fidel Castro déclarera : « peu importe que je sois condamné, l’Histoire m’acquittera ». Suivra alors l’emprisonnement jusqu’en 1955, mais ils seront libérés sous la pression de la société civile, de l’opposition et des religieux jésuites qui avaient d’ailleurs pris part à la formation de Fidel Castro. Après cela : l’exil au Mexique. C’est durant cette période que les frères Castro rencontreront le légendaire Ernesto « Che » Guevara, qui se joindra à la révolution cubaine.

 C’est en 1959 que la révolution s’achève par une victoire des révolutionnaires progressistes. Une révolution qui connaitra la sympathie d’une écrasante majorité de la population, lassée par la dictature et le marasme du régime mafieux de Batista. Ceux qui aujourd’hui, en Occident et ailleurs, critiquent le gouvernement cubain, oublient bien souvent ce qu’était Cuba avant la révolution : un pays sous contrôle des gangs nord-américains, la moitié des terres productives qui se trouvaient aux mains des étrangers, les sociétés étasuniennes qui contrôlaient alors 80% des services publics, 50% des chemins de fer et la totalité des ressources pétrolières. Les plantations de sucre de canne, l’une des principales ressources du pays, appartenaient également aux Nord-Américains. Cuba était alors une véritable république bananière, où les intérêts étrangers prédominaient, l’inégalité était criante, une grande partie de la population souffrait de sous-alimentation, les écoles et les hôpitaux étaient pratiquement absents en zone rurale. D’autre part, La Havane, capitale cubaine, était également à l’époque la capitale latino-américaine de la prostitution, plusieurs centaines de touristes sexuels étasuniens y affluaient chaque année, et son surnom n’était autre que « le bordel de l’Amérique ».

 Aujourd’hui, la situation est toute autre. Depuis la révolution castriste, le pays est devenu l’un des leaders au niveau mondial en matière d’éducation et dans le domaine de la médecine. Fidel Castro a nationalisé les universités, ainsi que les autres écoles, et ce dès 1961, les rendant entièrement gratuites, sans aucun frais pour les étudiants. En ce qui concerne l’alphabétisation, Cuba est classé aujourd’hui au troisième rang mondial, avec un taux d’alphabétisation de 99,8%, devant le voisin étasunien (93,3%) ! En matière de médecine, le pays est également devenu un des leaders mondiaux avec une sécurité sociale universelle, un personnel médical hyper-qualifié (un des meilleurs du monde), permettant même à Cuba « d’exporter » ses spécialistes médicaux dans les pays-amis en Amérique latine et en Afrique principalement, un taux de mortalité infantile comparable aux pays dits « développés » et des centres de recherche médicale parmi les plus sophistiqués. D’ailleurs, en 2009, le gouvernement du pays a consacré 12% de son PIB au système de santé, soit autant que la France ou l’Allemagne (source : Banque mondiale).

 Malgré l’existence de problèmes sur l’île de la liberté, les ardents critiques du gouvernement cubain oublient très souvent de rappeler que Cuba vit sous embargo économique, commercial et financier, imposé par les USA et ce depuis 1962 ! Il s’agit du plus long embargo commercial de l’époque contemporaine. Aujourd’hui, officiellement, il continue encore d’être imposé par le voisin étasunien. L’Assemblée générale des Nations unies a par ailleurs condamné en 2009 pour la 18e fois ce blocus purement impérialiste. Néanmoins et malgré toute la pression subie par les USA et ses alliés, Cuba tient toujours et beaucoup mieux que ses ennemis l’auraient espéré.

 A la chute de l’URSS, beaucoup avaient prédit le même sort à Cuba et que le gouvernement socialiste cubain était condamné. Pourtant, à l’heure actuelle, non seulement le socialisme cubain est bien vivant mais il a aussi poussé un grand nombre de pays de l’Amérique latine et surtout Sud-Américains, en premier lieu le Venezuela, devenu le chef de file du « Socialisme du XXIe siècle », à reprendre le flambeau. En revenant aux festivités à Cuba, plusieurs chefs d’Etat d’Amérique latine y ont pris part, parmi eux bien évidemment les présidents du Venezuela, de la Bolivie, du Nicaragua, de l’Equateur et de l’Uruguay. Les festivités ont été aussi l’occasion de rendre un grand hommage à Hugo Chavez, décédé tragiquement en mars dernier et qui aurait eu 59 ans en ce 28 juillet…

 Un point essentiel que l’on devrait mentionner et qui fait la force de la révolution cubaine dont s’inspire aujourd’hui pratiquement tout un continent et dans un futur proche certainement au-delà (on pense à l’Afrique) est que cette révolution, à la différence de nombreuses autres (notamment russe), n’a jamais défié ou rejeté les valeurs spirituelles du peuple, et notamment les valeurs religieuses. Au contraire, les révolutionnaires cubains ont su parfaitement s’appuyer sur les valeurs chrétiennes catholiques, tout en se basant sur les points essentiels de la justice sociale. Et il en est de même aujourd’hui au Venezuela, en Bolivie, en Uruguay, au Nicaragua, en Argentine et dans tous ces pays qui prennent exemple, d’une manière ou d’une autre, de cette révolution. C’est ce qui fait indéniablement sa force et nous donne espoir qu’elle poursuivra dignement son chemin, et permettra encore à d’autres pays et d’autres continents de se libérer pleinement de ses oppresseurs, ainsi que de la pensée unique que certains tentent de nous imposer à tous. Hasta siempre !

http://french.ruvr.ru/2013_07_29/Cuba-60eme-anniversaire-de-la-revolution-qui-inspira-le-monde-0764/

Mikhail Gamandiy-Egorov