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Afghanistan: les USA indignes du rôle d’allié

Les talibans ont gagné la guerre après les 20 années de présence occidentale, principalement étasunienne, sur le sol afghan. S’il est difficile de faire pour le moment des prévisions de ce qu’il adviendra désormais de l’Afghanistan, une chose demeure certaine – il s’agit ni plus ni moins d’une véritable leçon pour tous ceux qui continuent de miser sur l’alliance avec Washington.

Le mouvement des talibans contrôle désormais la capitale du pays Kaboul. Le seul emplacement de la capitale afghane qui n’est pas encore passé sous leur contrôle demeure l’aéroport international où les Etats-Unis et plusieurs de leurs alliés réalisent une évacuation d’urgence humiliante. Plusieurs vidéos ont par ailleurs fuité montrant des citoyens afghans s’accrocher aux avions qui décollent et s’écraser au sol après des chutes mortelles. Difficile après ces images de parler d’un quelconque prestige international des USA. Le président pro-étasunien Ashraf Ghani a fui le pays.

La débâcle est totale ne serait-ce qu’en raison des 20 années de présence occidentale, plus de 1000 milliards de dollars de dépenses selon les responsables US, un bilan humain lourd – surtout pour les civils afghans, aucun développement digne de ce nom pour le pays, et pour couronner le tout – une explosion de la production de drogue, ayant provoqué un impact dramatique aussi bien pour l’intérieur que pour l’extérieur. Et selon nombre de sources, les Etats-Unis n’ont pas été étrangers au trafic de drogue  en provennce du sol afghan.

L’évacuation de l’ambassade étasunienne de Kaboul a rappelé à de nombreux observateurs les images datant de plusieurs dizaines d’années lorsque les USA se retiraient du Vietnam, après y avoir subi une défaite humiliante. Et ce malgré les déclarations du secrétaire d’Etat étasunien Antony Blinken affirmant à la presse de son pays que le départ de Kaboul n’est pas similaire à celui de Saïgon.

En parlant justement des évacuations des ambassades étrangères, si les Etats-Unis et la France, à l’instar de la plupart des représentations diplomatiques occidentales dans la capitale afghane ont choisi l’évacuation et la fermeture temporaire, celles de la Chine et de la Russie sont toujours opérationnelles.

Au vu de l’extrême rapidité de l’offensive menée par les talibans, plusieurs experts s’interrogent néanmoins si la situation observée actuellement n’avait pas été source d’un accord préalable entre les Etats-Unis et le mouvement des talibans, avec la participation du Pakistan. Si cette éventualité mérite l’attention, il n’en demeure pas moins que cela ne remet pas en question la situation sécuritaire sur le terrain – où les talibans contrôlaient déjà plus de la moitié du pays depuis plusieurs années sans que les USA et leurs alliés ne puissent y faire quoi que ce soit, et que d’autre part Washington a une nouvelle fois démontré ne pas être un allié fiable vis-à-vis de ceux qui lui ont fait, ou font encore, confiance.

Maintenant en parlant des perspectives régionales eurasiatiques. Si certains seraient tentés d’avancer la thèse que l’évacuation des troupes US & consorts d’Afghanistan représente en soi-même une stratégie pour créer des problèmes sécuritaires aux principaux adversaires géopolitiques de l’establishment étasunien, à savoir la Russie, la Chine et l’Iran, de même qu’à leurs alliés, bien que cette possibilité puisse être tout à fait plausible dans les têtes des représentants washingtoniens, il ne faut pas oublier que les trois grandes puissances eurasiennes ne sont restées les bras croisés. Et ce depuis un bon moment déjà.

Des efforts qui ont par ailleurs permis d’obtenir les garanties nécessaires pour Pékin et Moscou y compris sur la poursuite du fonctionnement de leurs représentations diplomatiques à Kaboul. En outre, bien que les talibans ne puissent évidemment pas d’une quelconque façon être considérés comme étant une force progressiste, et d’ailleurs toujours considéré comme un mouvement terroriste en Russie, il n’en demeure pas moins qu’ils font preuve d’une capacité d’analyse de la conjoncture internationale actuelle de manière assez factuelle.

En ce sens, la Russie ne se presse d’ailleurs pas à ne plus considérer les talibans comme une organisation terroriste, en attendant de voir les résultats des garanties et promesses réalisées par ces derniers. A savoir, entre autres, la lutte contre la production et l’exportation de drogue mais aussi le combat contre la présence des terroristes de Daech sur le sol afghan. Une présence contre laquelle les forces étasuniennes n’ont de-facto rien réalisé et qui demeure inacceptable non seulement pour les nations d’Asie centrale, mais également pour la Russie, la Chine et l’Iran.

Quant à la sécurité régionale, notamment des Etats d’Asie centrale partageant des relations d’alliance avec Moscou, tout permet de dire actuellement que les capacités de riposte face à une éventuelle détérioration de la situation restent au plus haut niveau. Et ce aussi bien dans le cadre du soutien russe que chinois. Sans oublier les capacités de mobilisation des forces conjointes de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) dans les pays voisins de l’Afghanistan, ainsi qu’en cas de nécessité des frappes ciblées contre les éléments hostiles dans les zones frontalières avec les pays concernés.

Par ailleurs, les talibans qui ont toujours déclaré n’être intéressés que par la prise de pouvoir à l’intérieur de leurs frontières, comprennent parfaitement le risque que comporte toute hostilité face au triumvirat Chine-Russie-Iran et aux alliés des pays cités. Non seulement d’ailleurs sur le plan sécuritaire, mais également économique – à l’heure où le pays a plus que jamais besoin de soutien et de financements. Des financements que la Chine serait en mesure d’accorder, à condition évidemment de ne pas dépasser les lignes rouges connues.

Quant aux USA et plus généralement l’axe occidental nostalgique de l’unipolarité révolue, il est encore une fois devenu évident quel type d’alliés ils représentent et quelle facilité ils ont à lâcher ceux qui auraient pensé avoir choisi l’option gagnante. Quelle désillusion…

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Les efforts sino-russo-iraniens dans le dossier afghan

Le retrait occidental d’Afghanistan, au-delà d’être un aveu d’un échec cuisant, représente sans le moindre doute un défi sécuritaire de premier plan pour les pays régionaux. A ce niveau, il est important de se focaliser sur les actions entreprises par la Russie, la Chine et l’Iran dans ce dossier.

Le 31 août prochain devra s’achever le retrait étasunien et des forces affiliées d’Afghanistan. Le tout après vingt années de présence. Cette réalité, au-delà de représenter un échec évident pour les USA et sa coalition occidentale, touche directement à plusieurs autres aspects. Premièrement, qu’adviendra-t-il désormais de l’Afghanistan ? Sachant que le mouvement des talibans, contrôlant déjà une large partie du pays durant la présence occidentale, est désormais tout simplement à l’offensive dans le but de prendre sous contrôle tout le pays. A ce titre, les talibans déclarent déjà contrôler 85% du territoire.

Sur ce point, l’heure est tout simplement à la déroute pour les forces de Kaboul, qui se rendent ou fuient les combats face à l’avancée des talibans. Grand nombre d’entre eux, se sont déjà réfugiés au Tadjikistan, pays ex-soviétique d’Asie centrale, qui a accepté d’accueillir sur son sol les militaires afghans sur une base humanitaire. D’autres supplient leurs alliés étasuniens de les faire évacuer d’Afghanistan avec leurs familles. En ce sens et de façon réaliste, très peu d’entre eux obtiendront cette «faveur» occidentale. Tout laisse à supposer que les talibans prendront, à un moment ou un autre, le pouvoir, et domineront de nouveau la vie politique du pays.

Deuxièmement, et compte tenu de cette probable éventualité, quel impact cela aura sur la sécurité des pays voisins de l’Afghanistan, notamment d’Asie centrale – pour la plupart alliés de la Russie, et faisant partie de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), ainsi que de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). A ce titre, le Tadjikistan a déjà mobilisé près de 20 000 militaires dans le but de protéger sa frontière avec l’Afghanistan. Et a également sollicité l’aide de son allié russe, ainsi que de l’OTSC, dans le cas d’une détérioration de la situation. Un soutien confirmé du côté de Moscou.

Il est évident qu’avoir à ses frontières un régime d’obédience obscurantiste représente un défi de poids pour l’Asie centrale, mais aussi pour la Russie, la Chine et l’Iran. D’autant plus qu’au-delà des talibans, qui pour le moment jurent de n’être intéressés que par les affaires intérieures de leur pays, l’Afghanistan est devenu un terrain propice pour les éléments de Daech – sans que là aussi la coalition washingtonienne ne puisse faire quoi que ce soit. Ou peut-être faudrait-il dire ne souhaitant faire quoi que ce soit. Il est donc primordial pour les puissances eurasiennes et leurs alliés de prendre tout le dispositif sécuritaire nécessaire. Ce processus suit actuellement son cours.

Troisièmement, et pour parler plus précisément des actions entreprises par la Chine, la Russie et l’Iran, il faut noter que les trois pays travaillent activement sur les mécanismes permettant de maintenir la situation sous contrôle au niveau régional. Et jusqu’à maintenant avec efficacité.

Le 7 juillet dernier, l’Iran, à travers l’implication du chef de sa diplomatie Mohammad Javad Zarif, avait accueilli une rencontre inter-afghane entre des représentants du gouvernement de Kaboul et les talibans. Du côté chinois, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, visitera cette semaine trois pays d’Asie centrale: le Turkménistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan – tous des voisins proches de l’Afghanistan.

Selon des analystes chinois, cette visite fournira une plateforme à la Chine et aux trois pays concernés dans le but de coopérer en matière de sécurité régionale. Pékin se dit également prêt à accorder un soutien financier et technique aux pays confrontés à des défis sécuritaires dans leurs zones frontalières.

En ce qui concerne la Russie, qui partage faut-il le rappeler encore, des relations fortes et d’alliance avec les nations d’Asie centrale, elle reste très attentive à la situation sur le terrain. Une délégation des talibans était tout récemment en visite à Moscou. Ladite délégation, reçue au ministère russe des Affaires étrangères, a fait mention de plusieurs points importants: ne pas concevoir à menacer la sécurité des Etats voisins, lutter contre les éléments de Daech sur le sol afghan et à combattre le narcotrafic. Un narcotrafic ayant explosé durant la présence étasunienne en Afghanistan, avec tout ce que cela implique.

Reste à savoir si les talibans tiendront leurs promesses. D’un certain côté – cela va dans le sens de leurs propres intérêts car du côté russe il y a une ligne rouge à ne pas franchir – celle qui concerne la sécurité de ses alliés d’Asie centrale. Et en cas de nécessité, la Russie n’hésitera pas à utiliser la force si la sécurité de ses alliés se trouvera menacée. Les talibans le comprennent parfaitement.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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L’Afghanistan ou la défaite de l’Otan

L’annonce du président étasunien sur le retrait des troupes se trouvant en Afghanistan au plus tard le 11 septembre 2021 ne satisfait pas les Talibans, qui réclament un retrait pratiquement immédiat. Retour sur la question.

Le président US Joe Biden a annoncé que la date limite pour le retrait des troupes étasuniennes (et plus généralement de l’Otan qui suivront les prérogatives de Washington) d’Afghanistan sera le 11 septembre 2021 – le jour du 20ème anniversaire des attentats terroristes aux Etats-Unis, ayant été utilisés comme la principale raison de l’invasion étasunienne en terre afghane. Une invasion qui est aujourd’hui considérée comme étant la plus longue guerre menée par les USA. Une guerre dont ils ne sortent pas victorieux.

Cette annonce pose désormais plusieurs défis supplémentaires. Notamment pour la conférence d’Istanbul – étant vue comme une initiative étasunienne, visant à donner un nouvel élan au règlement afghan. Car du côté des Talibans, après avoir appris la nouvelle du report de la date de retrait du 1er mai au 11 septembre, la position a été de dire qu’ils refusaient désormais de participer à de quelconques événements internationaux – tant que les Etats-Unis n’auront pas respecté l’accord initial.

Pour rappel, l’accord initial signé entre les USA et les Talibans dans la capitale qatarie Doha en février 2020 prévoyait effectivement le retrait des troupes de la coalition d’ici mai 2021. Cependant, Washington n’a jusqu’à présent fait que réduire le contingent sur place – de 8000 à 2500 militaires.

Les autres membres de l’Otan suivent les décisions washingtoniennes de près quant au retrait qu’ils appliqueront vraisemblablement aussi. C’est ce qu’avait d’ailleurs déclaré tout récemment la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer: «Nous avons toujours dit: nous entrons ensemble (avec les Américains), nous sortons ensemble».

Pour revenir aux Talibans, au-delà de menacer de ne plus prendre part aux divers pourparlers internationaux sur l’Afghanistan coordonnés par les Etats-Unis, ils laissent clairement planer le risque d’une détérioration de la situation sécuritaire sur le terrain: «Si l’accord est violé et que les forces étrangères ne quittent pas notre pays dans le délai convenu, les problèmes vont certainement empirer et ceux qui ont violé l’accord seront tenus pour responsables . C’est ce qu’a déclaré Zabihullah Mujahid, porte-parole des Talibans.

Si les experts sont aujourd’hui partagés sur l’avenir de l’Afghanistan et sur le fait si oui ou non les Talibans prendront à terme complètement le pouvoir à Kaboul, ou seront susceptibles d’accepter à participer à une sorte de gouvernement «d’union nationale», le fait est que la très longue campagne afghane représente incontestablement une défaite évidente pour Washington, ainsi que pour l’Otan de façon générale.

En vingt années de présence, non seulement la coalition otanesque n’a pas été en mesure de venir à bout des Talibans, mais plus que cela – ne serait-ce qu’asseoir un contrôle relatif sur le terrain. Pas plus que stabiliser la situation. Avec plus de 2000 soldats tués durant cette période et plus de 20 000 blessés (rien qu’américains) et plusieurs centaines de milliards de dollars de dépenses, les Talibans continuent de contrôler environ la moitié de l’Afghanistan. Et ne prévoient pas de reculer, tout au contraire.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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USA: les républicains pour le durcissement des sanctions contre les principaux adversaires géopolitiques

Gestion catastrophique de la pandémie du Covid-19, tensions inter-ethniques, raciales, violence policière et vandalisme des casseurs à l’intérieur, refus d’accepter l’ordre unipolaire révolu par la grande majorité des pays du monde à l’extérieur, mais rien n’y fait – les représentants de l’establishment US prévoient de s’accrocher jusqu’au bout. Y compris à travers de nouvelles menaces qu’ils souhaitent mettre à exécution. 

Les républicains à la Chambre des représentants du Congrès étasunien ont publié mercredi un rapport sur la stratégie de la sécurité nationale, appelé à «renforcer le rôle des Etats-Unis et à contrer les menaces mondiales». Dans ledit rapport, il est notamment proposé d’imposer «les sanctions les plus dures jamais imposées auparavant» contre la Russie, l’Iran, et le Parti communiste chinois. A noter que le groupe de travail en question fait partie de la plus grande association de la faction républicaine à la Chambre des représentants US.

Ainsi, les auteurs du rapport proposent d’inclure la Russie sur la liste «des pays parrainant le terrorisme» – une liste que rédige l’administration présidentielle étasunienne. Ni plus, ni moins. Les raisons pour de telles accusations serait le soutien de Moscou aux corps des Gardiens de la révolution islamique iranien, le Hezbollah libanais, ou encore aux Talibans afghans. L’autre raison invoquée serait le fait qu’au cours de la dernière décennie, la Russie a affirmé son rôle de puissance mondiale, avec «une intention claire de saper l’ordre mondial sous la direction des USA». Ce serait peut-être d’ailleurs et surtout la principale raison.

L’autre orientation vis-à-vis de la Russie concerne, là aussi sans grande surprise, le secteur énergétique. Ainsi, le Congrès est invité à imposer une seconde couche de sanctions aux entreprises soutenant les projets pétroliers et gaziers russes. Ce n’est pas tout: selon les dits auteurs, il faut également imposer des restrictions à l’acquisition de la nouvelle dette souveraine russe, tout en poursuivant des sanctions personnelles vis-à-vis de responsables russes, et… des structures pro-russes dans d’autres pays. La liste n’est pas terminée, puisque les «érudits » étasuniens appellent aussi à exclure la Russie du système interbancaire SWIFT.

Dans le cas de Pékin, le rapport propose d’imposer «des sanctions contre le Front uni du Comité central du Parti communiste chinois», ainsi qu’à l’encontre d’un certain nombre de hauts fonctionnaires, y compris des membres du Politburo. Ceci, «dans le cadre de leurs activités concernant la population ouïghoure de Chine, ainsi que dans celui de la situation à Hong Kong». Les auteurs du rapport pensent également qu’en ce qui concerne la Chine, il est plus raisonnable d’utiliser des «sanctions ciblées», qui selon eux «fonctionneraient plus efficacement que les mesures tarifaires à grande échelle, qui affecteront à large échelle les USA eux-mêmes». Enfin, ils font également mention de la nécessité de bloquer la propagande chinoise, ainsi que de prendre les «mesures pour empêcher les technologies américaines critiques d’arriver dans ce pays».

En ce qui concerne la lutte contre l’Iran, le rapport propose d’imposer de nouvelles sanctions vis-à-vis d’un certain nombre de secteurs de l’économie iranienne. En parallèle des mesures visant les structures régionales affiliées à la République islamique, en particulier les milices pro-iraniennes en Syrie, Irak, Liban et Yémen. Reste tout de même à espérer que les initiateurs de ce rapport maitrisent également la localisation géographique des pays dont ils font mention.

Maintenant, pour parler perspectives. Evidemment, toutes ces mesures proposées par les politiciens étasuniens, peu importe d’ailleurs qu’ils soient républicains ou démocrates – car la haine de la Chine, de la Russie et de l’Iran les rassemble fortement – sont de nature consultatives et ne sont pas (en tout cas pour le moment) un projet de loi soumis au Congrès. Il n’empêche que cette action est tout de même très révélatrice des intentions de l’establishment étasunien dans son ensemble – y compris dans le camp de Donald Trump – à savoir se battre jusqu’au bout pour un retour à une gestion unipolaire du monde, même si le navire en question continue de couler.

Evidemment, dans le cas d’une imposition de telles sanctions, la guerre pourrait être totale, aussi bien sur le plan économique, qu’au niveau de la confrontation militaro-stratégique (sans forcément de guerre directe, mais avec une implosion d’affrontements locaux et régionaux). Et au vu des capacités contemporaines de Pékin, Moscou, et Téhéran, sans y inclure les alliés respectifs, Washington ne sortira pas gagnant d’une telle confrontation. Et ne ferait qu’accélérer sa chute. Mais connaissant la mentalité des élites atlantistes, beaucoup plus joueurs de pokers que d’échecs, ils pensent que miser le tout serait la solution. Rien n’est moins sûr. Ajoutez à cela les innombrables problèmes irrésolus de l’intérieur, et le tour est joué. Sauf que le Deep State n’a que peu à faire non seulement des vies humaines au-delà des frontières US, mais également sur le front intérieur, et effectivement l’époque actuelle multipolaire n’avait jamais autant remis en question leur pouvoir autoproclamé et inacceptable pour l’écrasante partie de l’humanité. 

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1678