Archives du mot-clé terrorisme

Gazoducs Nord Stream & terrorisme: la Chine exige une enquête impartiale

25.02.2023

Suite aux révélations récentes d’un journaliste américain quant au sabotage prémédité par les Etats-Unis et l’Otan à l’encontre des gazoducs Nord Stream – Pékin insiste sur l’accélération et l’approfondissement de l’enquête sur ce dossier. Le tout alors que jusqu’à maintenant l’Occident a tout fait pour étouffer la vérité.

Compte tenu des récentes révélations du célèbre journaliste américain Seymour Hersh, qui accusent directement les USA et l’organisation otanesque de sabotage à l’encontre des gazoducs Nord Stream, pouvant d’ailleurs être ouvertement caractérisé par du terrorisme international pur et simple, la Chine a maintes fois réclamé une enquête objective sur ledit dossier. Et continue de le faire.

D’ailleurs, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, n’avait pas manqué de pointer du doigt le silence suite aux dites révélations au sein des principales voix occidentales – politiques comme médiatiques.

La République populaire de Chine apporte pleinement aussi son soutien à Moscou au niveau onusien. Ainsi, le représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies, Zhang Jun, a exigé ce mardi des explications convaincantes des parties concernées sur la destruction des gazoducs Nord Stream en septembre 2022, tout en réclamant une enquête internationale. Important une fois de plus de le préciser: internationale, et non pas occidentale.

«Récemment, nous avons découvert de nombreux détails et informations pertinentes concernant l’incident de Nord Stream, qui sont alarmants», a indiqué M. Zhang. Tout en ajoutant que face à des documents aussi détaillés et à des preuves aussi complètes, une simple déclaration de « totalement faux et de fiction complète » (la rhétorique US actuelle, ndlr) ne suffit évidemment pas à répondre aux nombreuses questions et inquiétudes soulevées dans le monde entier. Trouver un moyen d’esquiver la réunion d’aujourd’hui ne signifie pas pour autant que la vérité peut être dissimulée – faisant ainsi référence à la réunion du Conseil de sécurité de mardi sur la question du Nord Stream.

«Nous attendons des explications convaincantes de la part des parties concernées. Une telle demande est tout à fait légitime et raisonnable. Il est aujourd’hui de plus en plus clair que ce qui est arrivé aux gazoducs Nord Stream n’était en aucun cas un accident, mais plutôt un acte délibéré. Du point de vue des conditions physiques, il est difficile d’imaginer qu’un acteur non-étatique soit capable de procéder seul à une telle destruction», a ajouté le représentant chinois à l’ONU.

Les points qui s’en suivent sont également très importants: «Une enquête objective, impartiale et professionnelle sur cette affaire, la publication des conclusions et la recherche des responsabilités dans les plus brefs délais sont non seulement dans l’intérêt de l’incident lui-même, mais portent également sur la sécurité des infrastructures transfrontalières mondiales. En outre, ces questions sont étroitement liées aux intérêts et aux préoccupations de chaque pays». Faisant ainsi clairement allusion au fait que le terrorisme international perpétré par Washington et ses fidèles sous-traitants peut toucher aujourd’hui n’importe quel pays. Enfin, Zhang Jun a réaffirmé le plein soutien de la Chine au projet de résolution du Conseil de sécurité déposé par la Russie, tout en estimant qu’il est très important d’autoriser une enquête internationale sur le sabotage des pipelines Nord Stream.

En termes de perspectives, s’il est une fois de plus difficile de rajouter quoi que ce soit aux dires du représentant permanent de la Chine auprès de l’ONU, il est néanmoins important de relever plusieurs aspects. Tout d’abord, que les relations sino-russes non seulement se maintiennent au plus haut niveau, mais également que tout avance vers un cadre encore supérieur. Et cela d’ailleurs correspond à nos propres prévisions, que de celles des principaux experts chinois et des autres pays BRICS.

D’autre part, la Chine rappelle fermement aux USA, et à travers ces derniers à tout l’Occident que le temps de l’impunité est effectivement terminé. Et cela est d’autant plus important que cela ne concerne pas seulement les intérêts sino-russes, mais beaucoup plus globalement la sécurité et le développement de l’écrasante majorité de l’humanité. Le terrorisme occidental devra disparaitre, et ce indépendamment des moyens qui seront nécessaires à la mise en œuvre de cet objectif. Y compris, si nécessaire, les moyens les plus radicaux, car il reste évident que le droit international ne s’applique par l’Occident que lorsque cela va à son avantage, géopolitique comme géoéconomique.

Le monde est et sera multipolaire. Et si ce mot fait tellement trembler les chancelleries occidentales, c’est qu’elles savent parfaitement que le temps de l’impunité approche irrémédiablement la fin. L’extrême minorité planétaire devra en ce sens non seulement apprendre à faire profil bas, mais devra effectivement se préparer à rendre des comptes.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Président du Nigéria: les armes fournies par l’Occident à l’Ukraine apparaissent en Afrique

06.12.2022

Le président nigérian s’inquiète de l’arrivée d’armes en provenance du conflit ukrainien dans la région, impactant ainsi la sécurité aussi bien d’une des principales puissances africaines, que des autres pays voisins. Comme prédit – l’Occident semble perdre complètement le contrôle sur ses livraisons massives d’armes en faveur du régime kiévien.

Muhammadu Buhari, président du Nigéria – la première puissance économique africaine en termes de PIB nominal et la deuxième en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat – a déclaré récemment que des armes en provenance du conflit ukrainien se glissent désormais dans la région du bassin du lac Tchad.

Le chef d’Etat nigérian a lancé cet appel dans son discours d’ouverture du 16ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), qui s’est déroulé dans la ville d’Abuja, la capitale du Nigéria.

«Il faut cependant préciser que malgré les succès enregistrés par les vaillantes troupes de la MNJTF (Force multinationale mixte, composée des Forces armées du Nigéria, du Cameroun, du Bénin, du Niger et du Tchad, ndlr) et les différentes opérations nationales en cours dans la région, des menaces terroristes rôdent toujours dans la région, et malheureusement, la situation au Sahel et la guerre qui fait rage en Ukraine sont des sources majeures d’armes et de combattants qui renforcent les rangs des terroristes dans la région du lac Tchad», a déclaré le président nigérian.

«Ce mouvement illégal d’armes dans la région a intensifié la prolifération des armes légères et de petit calibre qui continue de menacer notre paix et notre sécurité collectives dans la région», a ajouté Muhammadu Buhari dans son discours.

Les déclarations du président nigérian ne font que confirmer les nombreuses prévisions et mises en garde sur les livraisons massives et incontrôlées d’armes en faveur du régime kiévien de la part de l’axe otanesque et de l’Occident. Et cela depuis de longs mois.

Au point que même certains représentants de régimes occidentaux avaient fini récemment par admettre timidement cette réalité. Il est donc parfaitement compréhensible pourquoi le président nigérian tire aujourd’hui la sonnette d’alarme, compte tenu des risques sécuritaires non pas seulement pour le Nigéria, mais également pour de nombreux autres pays de la région. Sans oublier évidemment les défis face au terrorisme dans le Sahel.

Mais au-delà du fait que l’Occident ne contrôle effectivement pas les processus post-livraisons de ses armements à destination du régime kiévien dans le but de combattre la Russie, la situation actuelle devrait nous interpeller sur un autre aspect. Et si ce flux d’armes à destination des réseaux terroristes opérant en Afrique en provenance de l’Ukraine était voulu par l’establishment occidental?

Surtout lorsqu’on sait que les nombreux problèmes sécuritaires sur le continent africain, y compris dans la région du Sahel, sont justement le «fruit» des actions occidentales. A commencer par la destruction de la Jamahiriya libyenne de Mouammar Kadhafi par l’Otan et en poursuivant par le manque total d’efficacité dans la lutte antiterroriste annoncée par des Etats comme la France et d’autres régimes otanesques.

Last but not least, il n’est pas à exclure que l’Occident nostalgique de l’unipolarité soit d’autant plus intéressé par une nouvelle vague de propagation terroriste en Afrique, dans l’objectif de punir les pays africains – qui pour de nombreux d’entre eux ont refusé de se joindre à la coalition anti-russe promue par l’establishment occidental. Provoquant l’hystérie collective du côté des régimes atlantistes.

A ce titre, le Nigéria peut également faire partie des cibles privilégiées, car au-delà d’être l’une des principales puissances du continent africain et ayant dû faire face aux défis sécuritaires, notamment contre la secte terroriste de Boko Haram – avait fait partie des pays n’ayant pas soutenu la dernière résolution occidentale anti-russe votée à l’Assemblée générale de l’ONU, le mois dernier.

Dans tous les cas, il devient aujourd’hui évident que les nations africaines doivent plus que jamais s’unir dans un cadre panafricain et accroitre l’interaction avec les puissances non-occidentales dans l’objectif de faire efficacement face au chaos promu et propagé par l’Occident, qui refuse obstinément à reconnaitre l’ère multipolaire mondiale. Des mesures fortes, ciblées et si nécessaire radicales devront fort certainement être engagées dans les plus brefs délais.

Après tout, si l’effet boomerang de la politique otanesque se retourne contre ses instigateurs – cela est une chose, même si c’est encore une fois les populations concernées qui en paieront le prix fort. Mais ce n’est certainement pas au monde non-occidental de payer un quelconque prix pour les folies d’un Occident complètement malade et en chute libre.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4473

Quand l’Occident commence à s’inquiéter de l’avenir des armes transmises à Kiev

22.11.2022

Les représentants des élites occidentales commencent timidement à aborder le sujet de l’avenir des armes livrées au régime kiévien, et surtout le risque que ces armements se retrouvent dans les mains de groupes terroristes. Réaction certainement tardive, mais qui confirme nos nombreuses prévisions.

Les armes fournies par l’Occident à l’Ukraine dans l’objectif de combattre la Russie pourraient se retrouver entre les mains de gangs criminels ou de terroristes, y compris au Royaume-Uni, s’alarme le chef de la National Crime Agency (agence britannique de lutte contre le crime organisé, ndlr), Graeme Biggar, écrit le quotidien britannique The Times.

Fait paradoxal une fois de plus qui confirme que les élites occidentales semblent effectivement vivre dans un monde parallèle, alors que ce sujet avait déjà été traité il y a plusieurs mois de cela par les experts non-occidentaux, notamment chinois: voir l’article de juin dernier d’Observateur Continental.

Vaut mieux tard que jamais? Probablement surtout que c’est déjà trop tard, sachant que les reventes d’armes fournies au régime ukrainien par ses parrains occidentaux avaient déjà commencé depuis plusieurs mois. Et si aujourd’hui le haut responsable britannique aborde ce problème, c’est que l’heure est déjà certainement grave. Egalement paradoxal de l’entendre tout de même d’un représentant d’un pays qui constitue l’un des principaux soutiens de Kiev et qui adopte une des lignes les plus russophobes qui soit.  

La question également à se poser dans cette conjoncture, et qui sera un défi sécuritaire majeur y compris pour les Occidentaux, c’est la raison pour laquelle le minimum de vérité dans la propagande atlantiste occidentale vient toujours plus souvent de la sphère anglo-saxonne, pendant que les principaux médias hexagonaux n’ont pratiquement jamais abordé le sujet.

L’explication est assez simple, et se trouve très principalement dans le rapport de force et de hiérarchie établie au sein du bloc occidental: les Anglo-Saxons mènent le bal, les autres appliquent et obéissent sans avoir le droit de se poser trop de questions. Evidemment et si dans le cas de régimes tels que ceux de la Pologne, pays baltes, Roumanie et bien d’autres – dans leur état contemporain – cela n’étonne plus grand monde, le fait est que cela caractérise également une fois de plus l’état d’asservissement des pays dits les plus développés de la zone européiste continentale, notamment la France, l’Allemagne ou encore l’Italie.

A l’instar du récent dossier ukraino-polono-étasunien, où il est devenu également évident que seul Washington a le droit à la parole réelle au sein de l’alliance otanesque. L’establishment étasunien ne s’inspirerait-il pas de la théorie des races d’Adolf Hitler, à la seule différence que dans la version contemporaine – les «supérieurs» étant de la partie anglo-saxonne?

Pour revenir aux Britanniques, il est évident que l’effet boomerang de la fourniture incontrôlée des armes au régime kiévien se retournera contre Londres. Peut-être dans une moindre mesure dans un premier temps qu’à Berlin, Paris ou Rome, mais pratiquement sans le moindre doute. D’autant plus lorsqu’on connait que les divers réseaux criminels et terroristes possédant une présence sur le sol britannique sont bien souvent ceux qui sont également présents dans la partie continentale de l’Europe bruxelloise.

Evidemment le régime qui restera à l’abri des problèmes sécuritaires immédiats, à l’inverse de ses alliés européens, n’est autre qu’étasunien. Mais fort généralement, l’effet boomerang rattrape y compris ceux qui pensent se retrouver toujours en dehors des problèmes et des défis créés. A un moment ou un autre. D’autant plus que le régime kiévien possède de nombreux amis et sympathisants au sein de cellules terroristes liées à Daech ou Al-Qaida. Juste pour rappel.

Mikhail Gamandiy-Egorov

BRICS: finalisation du plan d’action conjoint contre le terrorisme

Les pays BRICS se préparent à porter à un niveau supérieur l’interaction conjointe en matière de lutte contre le terrorisme. Il devient évident que les grandes puissances non-occidentales auront à jouer un rôle désormais déterminant dans le volet sécuritaire, et ce au niveau régional comme international.

Le plan d’action antiterroriste des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) destiné à renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme entre les Etats membres de l’organisation, a été finalisé, comme l’annonce le quotidien indien de langue anglaise The Hindu. Cela a été discuté lors de la sixième réunion du Groupe de travail contre le terrorisme des BRICS, les 28 et 29 juillet.

Le ministère indien des Affaires étrangères a pour sa part annoncé que ce plan d’action contribuera à établir «une coopération axée sur les résultats» entre les Etats membres des BRICS. Tout en précisant «qu’au cours de la réunion du groupe de travail, en condamnant le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations à tout moment, où et par qui que ce soit, les pays des BRICS ont également échangé leurs points de vue sur l’évaluation de la menace terroriste aux niveaux national, régional et mondial, et ont décidé de renforcer davantage la coopération antiterroriste conformément audit plan d’action».

Ce plan d’action d’interaction conjointe dans la lutte contre le terrorisme représente l’un des principaux résultats de la présidence indienne actuelle de l’organisation et qui devrait être adopté lors de la réunion des conseillers à la sécurité nationale des BRICS prévue en août. Parmi les principales orientations dudit plan d’action, on retrouve non seulement la prévention et la lutte contre le fléau du terrorisme, mais également le traitement des problèmes liés à la radicalisation, le financement des groupes terroristes, l’utilisation abusive d’internet par les éléments extrémistes, la restriction des mouvements de terroristes, le contrôle des frontières, la protection des cibles vulnérables, le partage d’informations, ainsi que la coopération régionale et internationale.

Cette initiative, au-delà d’être liée à une structure internationale représentant plus de 3 milliards d’habitants, est d’autant plus importante que les initiatives dans le cadre de la lutte antiterroriste qui émanent de la communauté occidentale ont pratiquement tous connu de vifs échecs – le tout allié à une approche irrespectueuse du droit international, de la souveraineté des Etats, et pensant pouvoir manipuler à leur guise des éléments terroristes dans l’objectif d’atteindre des gains géopolitiques et géoéconomiques.

De la Libye jusqu’au Mali, de la Syrie à l’Afghanistan, la liste n’étant pas exhaustive – l’establishment occidental ne peut se vanter de quelconques résultats dans le volet de la lutte contre le terrorisme. Et ce au moment même où ce même establishment continue de faire référence à une communauté internationale dont il est tout sauf le représentant, sans oublier l’approche révisionniste lorsqu’il continue de mentionner l’ordre international unipolaire – terminé et révolu.

En ce qui concerne les pays BRICS, notamment la Chine et la Russie – les Etats en question auront déjà démontré non seulement des résultats efficaces dans la lutte contre le terrorisme et la prévention contre l’extrémisme, mais plus que cela – une capacité à mettre hors d’état de nuire de très larges groupements terroristes recevant des aides variées et multiples de la part des élites occidentales. La Syrie en représente un exemple fort révélateur.

Si l’on prend par contre l’exemple de la Libye, du Mali et plus généralement la région du Sahel – l’Occident a également fait preuve d’une incapacité à assumer son rôle objectif de pompier pyromane. Car au-delà d’avoir largement contribué à la large propagation du terrorisme dans le Sahel suite à la destruction, en toute illégalité internationale, de la Jamahiriya libyenne de Mouammar Kadhafi – un Etat jadis prospère et stable, les mêmes acteurs n’ont rien pu (ou voulu) faire pour stopper l’hémorragie terroriste au sein des Etats appartenant à cette région.

Le fait donc que les BRICS, à l’instar d’une autre grande structure internationale comme l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), attache une importance de plus en plus accrue au volet antiterroriste ne peut être que rassurant pour l’avenir mondial, à l’heure où des défis évidents et sérieux persistent. Et parmi ces défis figurent bel et bien les groupements terroristes – comme d’ailleurs ceux, qui tout en refusant de reconnaitre l’ère multipolaire, ne ressentent aucun remord à tenter d’instrumentaliser les extrémistes en question, pensant à tort pouvoir en garder le contrôle. Mettant ainsi en danger non seulement la sécurité internationale dans son ensemble, mais également celle de leurs propres citoyens.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2951

https://t.me/observateur_continental/1383

Soudan: Washington tente de reprendre la main

L’establishment étasunien ne lésine pas sur les moyens afin de saper l’interaction de Khartoum avec Pékin et Moscou. Le même establishment qui, il y a encore récemment, considérait ce pays africain comme sponsor du terrorisme. Retour sur la question.

Depuis l’annonce en novembre dernier de la création d’une base navale russe près de Port-Soudan – principal port du pays situé sur la mer Rouge, Washington tente au maximum de nuire à ce projet. Pour cela, l’establishment étasunien mise sur plusieurs orientations: diplomatique, économique, sécuritaire, sans oublier le lobbying de ses proxys arabes et africains.

De façon plus générale, les Etats-Unis en tentant par tous les moyens de s’implanter au Soudan, ne visent pas seulement la Russie, mais également un autre des principaux adversaires officiels de Washington – la Chine, fortement présente sur le plan économique dans le pays. Sans oublier l’Iran.

Pour rappel, un navire de guerre US avait accosté en mars dernier au Port-Soudan – un jour seulement après l’arrivée au même endroit de la frégate russe de classe Amiral Grigorovitch.Un peu plus tôt, en décembre dernier, les Etats-Unis avaient retiré le Soudan de leur liste des pays soutenant le terrorisme. Une liste dans lequel Khartoum se trouvait depuis 1993…

Ce n’est pas tout: Washington a mis à contribution le Fonds monétaire international (FMI). Après tout, tous les moyens sont bons pour tenter à contrer l’influence grandissante de Pékin et Moscou.

L’offensive washingtonienne et de ses supplétifs ne se limitera aux secteurs mentionnés, mais touchera même aux médias. Peu surprenant d’ailleurs lorsqu’on connait la complicité existante entre l’establishment politique occidental et la presse mainstream, sans oublier les affiliés. En ce sens, plusieurs médias arabes avaient annoncé la prétendue suspension par le Soudan de l’accord avec la Russie pour l’établissement de la base navale. Parmi eux Al-Arabiya et Sky News Arabia.

Une information rapidement démentie par l’ambassade russe à Khartoum, qui avait répondu que «les plans technico-militaires entre les deux pays sont toujours d’actualité». Tout en ajoutant que les déclarations contraires sont loin de la réalité. Les informations diffusées par les médias arabes cités n’ont reçu d’ailleurs aucune confirmation du côté des responsables soudanais.

Une chose demeure pour autant certaine. L’establishment US continuera de déployer tous les moyens à sa disposition pour tenter à faire saboter l’interaction de Khartoum dans ses projets stratégiques avec Moscou et Pékin. Le tout au moment où l’influence de l’axe des partisans de la multipolarité, devenue une réalité mondiale, ne cesse de monter en puissance, tout en affaiblissant les rêves des nostalgiques du retour à l’ordre unipolaire dépassé.

Il reste à ne pas oublier que la Russie, comme la Chine, disposent également de nombre d’instruments leur permettant d’aller jusqu’au bout de leurs projets. Géopolitiques, géoéconomiques comme sécuritaires. Le tout au moment même que dans la région concernée, Washington continue de perdre des positions, notamment en Ethiopie, où l’influence sino-russe bat son plein.

En conclusion il faudrait peut-être rappeler que sur le moyen-long terme, la stratégie propre à un jeu d’échecs aura toujours le dessus sur celle du poker qui quant à elle ne peut être que sur le court terme. En ce sens, l’axe non seulement des partisans de la multipolarité, mais également de grandes civilisations mondiales, fera fort probablement la différence. Au grand désarroi de Washington et de ses suiveurs jusqu’au-boutistes.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2706

https://t.me/observateur_continental/1131

Le Xinjiang et toute la Chine – acteurs importants dans la sécurité et la stabilité de l’OCS

Plus d’une trentaine de diplomates étrangers ont tout récemment visité la Région autonome ouïghoure du Xinjiang. Les hauts représentants diplomatiques n’ont pas manqué de saluer le travail remarquable des autorités chinoises dans le développement de la région.

Parmi les hôtes de cette visite, se trouvait le secrétaire général de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), Vladimir Norov. Il a déclaré que «Le Xinjiang, ainsi que le reste de la Chine, jouent un rôle important dans la sécurité et la stabilité de l’OCS et de ses pays membres». Ajoutant par ailleurs, que la région fait un bon travail dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme. Tout en étant convaincu que le Xinjiang fera des progrès plus grands encore dans son développement social et économique.

Moin ul Haque, l’ambassadeur du Pakistan en Chine, a pour sa part déclaré qu’il avait été témoin de la liberté religieuse dont jouissent les habitants du Xinjiang lors de sa visite sur le terrain, et que les développements de la région dans les transports et l’agriculture l’ont profondément impressionné. «Les êtres humains sont confrontés à de nombreux défis et ce dont nous avons besoin, c’est de coopération, pas de diffamation, d’unilatéralisme ou d’hégémonisme», a-t-il noté.

Pour Shohrat Zakir, président du gouvernement régional du Xinjiang, il est important qu’un plus grand nombre de personnes visitent la région afin de découvrir le vrai Xinjiang. En ajoutant que la région connait le meilleur moment de développement de son histoire. En rappelant notamment que de 2010 à 2018 – la population ouïghoure du Xinjiang est passée de 10,17 millions à 12,72 millions de personnes, soit une augmentation de 25,04%.

Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a quant à elle affirmé que le Xinjiang est un lieu ouvert et que les étrangers y étaient les bienvenus. Pour elle, ce que les diplomates ont vu prouve qu’il n’y a pas de violation des droits de l’homme, de discrimination religieuse, de travail forcé ou de génocide dans la région. En ajoutant que l’intention recherchée dans de telles accusations était de créer le chaos dans la région afin de contenir le développement de la Chine, tout en notant qu’au cours de leur visite, les diplomates ont estimé que le Xinjiang jouissait désormais de la stabilité sociale, du développement économique et de la solidarité ethnique.

Maintenant pour parler des perspectives. Cette visite de hauts représentants étrangers dans la Région autonome ouïghoure du Xinjiang démontre tout simplement un autre son de cloche que celui si souvent promu par l’establishment politico-médiatique occidental. Tout en accentuant le fait que ce dernier ne peut aucunement représenter la voix mondiale en étant une extrême minorité planétaire. La communauté internationale, dans son véritable sens, représente beaucoup plus que la simple communauté occidentale.

D’autre part, et en ce qui concerne plus particulièrement le traitement de l’information visant cette province chinoise au niveau des élites occidentales, on retrouve – comme si souvent – les mêmes techniques de manipulation qui avaient visé d’autres pays et régions du monde. Libye, Syrie, Venezuela, Bolivie, désormais et face aux succès des forces gouvernementales contre les groupes armés – en Centrafrique aussi. La liste est évidemment loin d’être exhaustive.

Encore une fois, ce qui provoque la vive inquiétude du côté des forces atlantistes et plus généralement des nostalgiques de l’unipolarité terminée, c’est que les partisans de l’ordre multipolaire mondial actuel ne cherchent plus à se justifier devant les propagandistes occidentaux, mais arrivent sans grand mal à démontrer les faits réels, mettre les instigateurs du chaos international devant leurs propres contradictions, et avoir le soutien d’une large partie de l’opinion publique internationale.

Ce sont, entre autres, les raisons qui pousseront certainement l’establishment washingtonien et atlantiste à attaquer avec encore plus d’agressivité la véritable communauté internationale et l’ordre multipolaire mondial. Et ce sur différents fronts. Il n’empêche que le contrepoids existant désormais dans les sphères économique, militaro-sécuritaire, politico-diplomatique et de plus en plus informationnel, permettra certainement à gérer les défis existants – y compris ceux venant de la part des nostalgiques radicaux pro-unipolaires.

En parlant justement du domaine médiatique, il faut reconnaitre que certains médias occidentaux mainstrimois commencent à user de la tactique d’ouverture à l’objectivité. Aussi bien dans le traitement de l’information que de la mise à disposition de la parole aux experts ne partageant pas la vision unilatéraliste des élites de l’Occident. Il s’agit bien évidemment d’une tactique, mais aussi d’une tentative à sauver tout simplement la face devant une opinion publique internationale de plus en plus hostile à ces médias et aux instruments de manipulation – qui fonctionnent aujourd’hui avec beaucoup moins d’efficacité pour ses créateurs et exécutants.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2594

https://t.me/observateur_continental/1012

L’agression de l’Otan en Libye: dix ans après

Dix années après l’intervention otanesque en Libye, qu’est-il advenu du pays longtemps considéré comme l’un des plus prospères d’Afrique? Cette intervention qui a non seulement créé le chaos sécuritaire en terre libyenne, mais également dans nombre de pays de la région, a par ailleurs tout simplement détruit les fondements étatiques de base. Pour autant, les responsables de cette agression ne se sentent pas coupables jusqu’à aujourd’hui.

Fait assez symbolique – cette période commémore aussi bien les dix années depuis l’intervention de l’Otan contre la Jamahiriya libyenne de Mouammar Kadhafi, que le 22ème anniversaire des bombardements de la même structure contre la Yougoslavie.

S’il est difficile de dire que les responsables de ces agressions répondront un jour pour les crimes commis – aussi bien à l’encontre des civils et militaires des pays concernés, mais également pour les destructions en masse des infrastructures, le fait est qu’à l’heure d’aujourd’hui il est clairement devenu beaucoup plus difficile pour les cerveaux de ces opérations de mener le même type de campagnes sans avoir à en rendre des comptes. Contrepoids des puissances non-occidentales et réalité multipolaire obligent.

Néanmoins et pour revenir à la Libye, mars 2011 peut effectivement être considéré comme le début de la fin de l’Etat libyen en tant que tel. Depuis, d’un Etat qui pouvait se permettre d’accueillir non seulement des migrants issus de pays régionaux et continentaux, mais même un nombre considérable de citoyens issus de l’UE, on est passé à un pays divisé, devenu un large émetteur de migrants – aussi bien locaux qui fuient l’insécurité et l’absence d’opportunités, qu’étrangers utilisant le sol libyen comme terrain de transit.

Ces derniers se retrouvent d’ailleurs bien souvent en situation terrible, allant jusqu’à l’esclavage pur et simple – dans nombre de cas d’ailleurs pratiqué par les anciens alliés locaux de l’Otan dans l’opération de la chute de Mouammar Kadhafi, parmi lesquels des bandits et des terroristes. La traite d’êtres humains étant devenue monnaie courante dans la nouvelle Libye post-Kadhafi. Une chose est sûre – la Libye d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à avoir avec la Jamahiriya.

Un rappel, et non des moindres, s’impose également. A savoir que l’opération otanesque de 2011 affirmait vouloir « protéger les civils ». Pour autant, Foreign Policy affirme que nombre de civils ont justement été tués lors de l’opération militaire de l’Otan et qu’il est temps de faire face aux responsabilités.

Un autre auteur de Foreign Policy, souligne quant à lui que «l’intervention en Libye de 2011 a plongé la région dans une décennie de chaos et a sapé la confiance des Etats-Unis quant au bien-fondé d’utiliser la force militaire pour sauver des vies». Ceci étant dit, il serait sans aucun doute fort naïf que de croire que l’intervention de l’Otan contre la Jamahiriya libyenne était destinée à sauver des vies. Quant au manque actuel de confiance des USA à pouvoir intervenir à divers endroits du monde sans impunité – cette époque est effectivement terminée, comme rappelé ci-haut, et cela est très principalement dû au contrepoids désormais existant sur l’arène internationale.

Pour revenir à mars 2011, l’objectif était clair dès le début: se débarrasser d’un Etat souverain et prospère pour s’accaparer autant que possible de ses ressources naturelles et prendre d’autres «opportunités d’affaires», ainsi que d’éliminer un leader africain et arabe révolutionnaire, dont non seulement les idées, mais également les actions avaient beaucoup contribué à aider nombre d’autres pays africains. Cela sans même parler des énormes projets que Mouammar Kadhafi comptait réaliser pour le bienfait non seulement de son pays, mais aussi pour tout le continent africain. Désormais, cela ne représente plus que des rêves non-réalisés.

Mais l’autre chose marquante et qui est toujours si propre à la mentalité des élites atlantistes, c’est l’arrogance permanente qui les caractérise. Tout comme, encore une fois, l’hypocrisie extrême. A ce titre, l’appel d’Emmanuel Macron afin «que les forces turques et russes quittent le sol libyen au plus vite», est pour le moins ridicule – lorsqu’on sait quelle énorme responsabilité porte justement son pays dans la crise et le chaos qui perdurent en Libye depuis l’intervention de l’Otan de 2011. Une intervention dans laquelle la France de Sarkozy a joué d’ailleurs un rôle de premier plan.

Et que si l’Elysée souhaite réellement avoir un quelconque rôle positif dans le dossier libyen – qui malgré la mise en place d’un gouvernement de transition – est encore loin d’être réglé, peut-être qu’il faudrait commencer par faire un sincère mea-culpa pour la situation qui perdure dans ce pays depuis les conséquences de l’intervention otanesque.

Ces excuses doivent aller aussi bien à l’encontre du peuple libyen, mais également tous les autres peuples d’Afrique dont les pays ont connu une vive recrudescence de terrorisme – notamment dans la région du Sahel, dont l’une des principales raisons est justement le «résultat» de l’intervention en Libye. Notamment au Mali – où la présence militaire française date depuis déjà de longues années, au motif de «lutter contre le terrorisme», sans y obtenir de résultats réellement convaincants. La société civile malienne en sait quelque chose. D’où sa vive opposition à cette présence.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2567

https://t.me/observateur_continental/985

Syrie: 10 années de résistance

La République arabe syrienne se remet progressivement des dix années de guerre imposée sur son sol. Si les dernières années ont permis justement à Damas, avec le soutien de ses alliés, de prendre le dessus sur le terrorisme et l’interférence extérieure, des défis persistent. Que retenir pour la Syrie de ces dix dernières années?

Ce qu’il faudrait certainement retenir, c’est qu’au-delà d’avoir dû courageusement résister à une arrivée massive de terroristes en provenance de pas moins d’une centaine de pays et au scénario promu par les régimes occidentaux et affiliés – à savoir faire tomber le gouvernement syrien de Bachar al-Assad, c’était incontestablement aussi une guerre psychologique, où la manipulation et la propagande de la part de médias se considérant comme étant «l’élite» mondiale en la matière, faisaient partie intégrante du scénario si voulu par les régimes initiateurs de cette agression visant la république arabe.

Tout d’abord, il faudrait rappeler comment les représentants des dits régimes et les grands «experts» occidentaux présageaient la chute du leadership syrien. Si on relit les déclarations et les articles de la période des premières années de conflit, cela paraissait comme quelque chose «d’inévitable et d’irréversible». Pourtant, le pouvoir syrien a bel et bien tenu, et ce avant même l’entrée de la Russie dans la lutte antiterroriste à l’invitation officielle de Damas. Bien qu’il soit vrai de reconnaitre que la situation d’avant septembre 2015 était fortement difficile. Mais ce que les médias occidentaux oubliaient souvent de rappeler, c’est que justement l’armée gouvernementale syrienne devait faire face à plusieurs dizaines de milliers de terroristes, en provenance de plus d’une centaine de pays, le tout avec le soutien politico-diplomatique, financier, logistique, armé et médiatique de l’establishment occidental et des autres pays intéressés par la chute de Damas.

L’autre élément de manipulation durant cette période de la part des médias mainstream était incontestablement la tentative de diviser la nation syrienne, notamment sur la base confessionnelle. Sinon comment expliquer la propagande hostile à la Syrie qui répétait jour et nuit qu’une minorité alaouite «martyrisait» une large majorité sunnite? En omettant presque toujours de rappeler que l’armée gouvernementale de Syrie, à l’instar de la population du pays, est fort majoritairement composée justement de musulmans sunnites. Et que si la population sunnite du pays, de même que la grande partie de l’armée, se seraient retournées contre le président syrien – il n’aurait jamais pu, de ses propres aveux, tenir aussi longtemps. Y compris avec le soutien de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais. Evidemment, les médias mainstream ne reconnaitront jamais cette manipulation mensongère évidente.

Là aussi ce n’est pas tout. L’autre message largement véhiculé par les élites politico-médiatiques occidentales – c’est le fait que les civils fuyaient aussi bien Daech que l’armée gouvernementale syrienne. Ces personnages pourraient-ils alors aujourd’hui expliquer pourquoi c’est justement dans les territoires sous contrôle gouvernemental (représentant désormais la grande partie du pays) que les réfugiés rentrent en nombre important? Et ce malgré le fait que la reconstruction du pays n’a pas encore pleinement débuté.

Le souci de cette mentalité purement néocoloniale, arrogante et méprisante vis-à-vis des peuples non-occidentaux, c’est que justement l’Occident politico-médiatique n’arrive toujours pas à se faire à l’idée que quelque chose puisse se faire sans son implication. Plus précisément – à l’heure d’aujourd’hui à beaucoup de choses sans sa participation. En ce sens, la Syrie n’en est qu’un exemple.

Le mérite indéniable de la Syrie et de la large partie de son peuple, c’est justement d’avoir été cet exemple de résistance et de la défense de la souveraineté nationale qui a pu inspirer nombre d’autres peuples à l’échelle planétaire. Notamment sur le point de ne pas céder aux attaques et déstabilisations extérieures – même lorsqu’elles paraissent inarrêtables. La guerre en Syrie a justement pleinement démontré qu’il est possible de stopper les appétits néocoloniaux de ceux qui, tout en représentant une extrême minorité mondiale, continuent de manière autoproclamée à se positionner comme le centre décisionnel en termes de vie ou de mort de la planète toute entière.

Cette époque est bel et bien terminée. Et malgré les défis qui continuent d’exister pour la nation syrienne – beaucoup moins aujourd’hui sur le plan sécuritaire, mais bien plus justement dans le domaine économique, de la reconstruction des infrastructures, et de la poursuite du retour des réfugiés, la Syrie continuera certainement de tenir et d’aller de l’avant. Quant au soutien extérieur, Damas pourra certainement continuer de compter sur les pays sincèrement amis. Quant à ses ennemis, leur défaite en Syrie a ouvert la voie à nombre d’autres échecs pour les élites occidentales sur l’arène internationale. C’est ce que nous retenons aujourd’hui.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2551

https://t.me/observateur_continental/969

Syrie: la plateforme d’Astana reprend ses travaux à Sotchi

La 15ème rencontre internationale du processus d’Astana sur la Syrie a repris ses travaux dans la ville russe de Sotchi. Malgré les critiques existantes dudit processus de la part de certains acteurs, notamment occidentaux – cette formule reste jusqu’à maintenant la plus efficace sur le plan d’actions concrètes pour la République arabe.

Le règlement politique en Syrie et le sort du Comité constitutionnel sont devenus les principaux sujets des premières négociations depuis plus d’un an dans le cadre du «format d’Astana», qui ont été déplacées du Kazakhstan dans la cité balnéaire russe de Sotchi en raison de la pandémie du Covid-19. Si jusqu’à présent, la mission principale de la plateforme d’Astana était de résoudre les questions sur le terrain, désormais les accents ont connu une certaine évolution.

Pour rappel, les pays garants de ces négociations entre le gouvernement syrien et les représentants de l’opposition dite modérée sont la Russie, l’Iran et la Turquie. Avec le Liban, l’Irak et la Jordanie qui participent aux travaux en qualité d’observateurs. La délégation onusienne participe également aux rencontres de la plateforme.

Avant le début de cette 15ème rencontre internationale du processus d’Astana, le représentant spécial du président russe pour la Syrie Aleksandre Lavrentiev a noté que les participants «comptent donner une certaine impulsion – non pas au travail du processus d’Astana en tant que tel, mais plutôt au processus de règlement syrien».

Si la situation sur le terrain a effectivement radicalement évolué au cours des dernières années – avec une reprise sous contrôle de la grande partie du territoire syrien par le gouvernement et la destruction des principales forces terroristes, les défis se maintiennent dans la République arabe, et ce pour plusieurs raisons. L’une d’elles étant la province d’Idlib, dont une partie échappe encore au contrôle du gouvernement. Mais plus que cela encore, ladite zone continue d’abriter un nombre assez important d’éléments terroristes, notamment affiliés à Al-Qaida (bien que leur affiliation ne soit plus aussi «officielle» qu’auparavant). A ce sujet, le principal problème pour Moscou reste la démarcation entre l’opposition armée syrienne modérée et ces groupes terroristes, présents côte à côte.

Les responsabilités sur cette démarcation et l’élimination à Idlib de ces éléments terroristes incombent justement à l’opposition armée syrienne représentée dans les pourparlers d’Astana, ainsi qu’à leur soutien turc. Il faut reconnaitre que jusqu’à maintenant pratiquement rien n’a été fait en ce sens et les dits éléments continuent de «cohabiter» dans la partie d’Idlib n’ayant pas encore été reprise par Damas.

Mais ce n’est pas tout. Les autres problèmes majeurs étant la présence étasunienne illégale sur le sol syrien, en alliance avec une partie des représentants kurdes. Ainsi que l’exploitation des gisements pétroliers dans cette zone par des compagnies US – là aussi en totale illégalité. Sans oublier la base étasunienne d’al-Tanf dans le sud du pays – une zone qui a connu une certaine activation récente des éléments de Daech.

Enfin les sanctions washingtoniennes à l’encontre de Damas continuent de fragiliser la situation humanitaire et le plein lancement de la reconstruction du pays. Bien que cela ne soit aucunement une surprise – l’objectif initial des USA en Syrie n’a jamais été la stabilisation du pays, mais bien la tentative (échouée) de faire tomber le gouvernement légal, y compris si cela devait se produire par une multiplication du chaos et du terrorisme – aussi bien en Syrie, que dans toute la région concernée.

La vision de Damas et de Moscou est également partagée par l’Iran, l’autre principal allié de la République arabe. D’ailleurs et dans le cadre des travaux à Sotchi, la délégation de la Syrie, présidée par Aymane Soussane, ministre adjoint des Affaires étrangères et des Expatriés, a tenu une réunion avec la délégation iranienne présidée par le haut assistant du ministre des Affaires étrangères pour les affaires politiques spéciales, Ali Asghar Khaji.

Les points de vue des deux parties étaient identiques quant à la nécessité de poursuivre l’action conjointe à tous les niveaux, notamment celui de la lutte contre le terrorisme – jusqu’à son élimination de tout le territoire syrien. Les deux responsables ont par ailleurs mis l’accent sur la responsabilité de la communauté internationale de mettre fin à la politique d’imposition des mesures coercitives unilatérales, suivie par certains pays occidentaux et qui visent les peuples, ainsi que sur la nécessité de ne pas politiser le dossier des aides humanitaires et ne pas permettre en même temps l’accès de ces aides aux réseaux terroristes. Les représentants syrien et iranien ont également insisté sur l’importance du respect des références de ce processus, notamment en ce qui concerne le refus de toute intervention étrangère ou la fixation des calendriers fabriqués.

Dans toute cette situation, une chose demeure certaine: la détermination de Damas, comme de Moscou et Téhéran de trouver des solutions pour la pleine relance de l’économie syrienne et la reconstruction du pays, ainsi que l’élimination des derniers éléments terroristes encore présents sur le sol syrien. Si la Turquie ne partage pas pleinement le même agenda et continue de retarder, entre autres, la résolution des problèmes dans la province d’Idlib, sa participation dans le processus d’Astana reste certainement justifiée. En ce sens en qualité de garants dudit processus, le trio Russie-Iran-Turquie a été jusqu’à présent indéniablement plus efficace que toutes les autres plateformes promues par les pays occidentaux et affiliés. Confirmant par la même occasion que l’interaction eurasienne reste sans aucun doute la meilleure des options dans la résolution de nombreuses crises régionales et internationales.

Pour ce qui est des USA et de leurs alliés occidentaux, il serait certainement juste de dire que leur rôle jusqu’à maintenant a été surtout d’entraver les processus en cours. Et ce pour deux raisons principales – la première étant l’échec du projet géopolitique initial de faire tomber le gouvernement officiel syrien. La seconde étant le fait d’avoir été écartés des questions majeures visant le règlement en Syrie. Mais malgré les obstacles mis sur le chemin des partisans de la multipolarité – les choses se poursuivent au détriment des nostalgiques de l’unipolarité révolue. Certes, plus longuement que cela aurait été possible. Mais il demeure peu probable que l’Occident politique puisse faire quoi que ce soit dans la défaite évidente subie dans le cadre du scénario si souhaité au départ par l’establishment occidental en terre syrienne.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=2459

https://t.me/observateur_continental/873

Le ridicule au summum des USA à l’encontre de Cuba

L’administration sortante étasunienne a placé Cuba sur sa liste noire des «Etats soutenant le terrorisme». Une décision dénouée de sens connaissant l’essence même de la politique internationale menée par La Havane, depuis des dizaines d’années et à ce jour.

Selon l’administration de Donald Trump, dont le mandat à la tête des Etats-Unis, vient de s’achever, cette décision datant d’il y a un peu plus d’une semaine, aurait été justifiée pour la raison que Cuba «ait apporté son soutien de manière répétée à des actes de terrorisme international et en donnant refuge à des terroristes». C’est ce qui a été annoncé par le chef de la diplomatie de l’administration étasunienne sortante Mike Pompeo.

La Havane avait réagi à travers son ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez, en dénonçant l’opportunisme politique de l’administration Trump, reconnu par tous ceux qui se soucient avec honnêteté du fléau du terrorisme et de ses victimes. Mais le plus ridicule dans toute cette énième attaque washingtonienne contre Cuba, c’est que l’establishment US pense encore et toujours que l’opinion publique internationale est incapable de dissocier le vrai du faux. En l’occurrence ici – le faux total. Ou fake tout simplement pour reprendre le mot si apprécié au sein des élites atlantistes.

En parlant justement de terrorisme, quelques questions légitimes s’imposent. Est-ce Cuba qui avait, en toute illégalité internationale, détruit un pays comme l’Irak, pour y laisser se propager le virus du terrorisme, dont on voit aujourd’hui les résultats non seulement dans la région du Moyen-Orient mais également à d’autres endroits du monde? Est-ce Cuba qui a détruit un pays africain tantôt prospère, en l’occurrence la Libye de Mouammar Kadhafi, afin que le chaos et le terrorisme deviennent parties intégrantes du quotidien des Libyens depuis l’intervention de l’Otan – là aussi en violant le mandat onusien concerné?  

Ou encore en Syrie – est-ce La Havane qui en tentant à faire tomber un gouvernement d’un Etat souverain, y a laissé prospérer le pire du terrorisme international, sans en prendre aucune mesure digne de ce nom, si ce n’est quelques gestes symboliques lors de la fin de vie des nébuleuses terroristes dans ce pays? Des commentaires supplémentaires seraient probablement inutiles.

Par contre ce que Cuba a effectivement fait, et c’est là peut-être aussi l’une des sources du problème, c’est qu’au-delà d’avoir apporté un large soutien médical à ses alliés progressistes d’Amérique latine et de d’autres régions du monde, notamment durant la propagation du Covid-19, elle a apporté son aide y compris à nombre de pays occidentaux – sans rien attendre en retour. A l’image de sa politique traditionnelle humaniste.

Si cette décision de l’administration Trump ne peut effectivement qu’être considérée comme étant complètement insensée et ridicule, elle a au moins le mérite de remettre à l’ordre du jour ce que Washington a toujours souhaité vis-à-vis de La Havane. A savoir avoir un Etat soumis, corrompu jusqu’aux os, et dont l’écrasante majorité de la population ne pourrait avoir accès ni à l’éducation, ni aux soins médicaux dignes de ce nom. Tout l’inverse de ce qu’a apporté la révolution cubaine.

D’ailleurs Trump n’avait jamais caché son animosité vis-à-vis de Cuba, et ce dès les premiers jours de sa prise de pouvoir. Au même titre que vis-à-vis d’autres pays d’Amérique latine, menant une politique souverainiste et progressiste et d’autres nations considérées comme des adversaires à la politique US. Cette politique a mis d’ailleurs à mal le rôle d’anti-système que certains auraient voulu accorder à Trump.

Pour autant faut-il s’attendre à une amélioration des relations sous l’administration Biden? Bien que les méthodes puissent changer, la réponse est très certainement non. Cuba restera dans le viseur de Washington comme la référence et la source d’inspiration non seulement pour de nombreux Etats d’Amérique latine, mais également à d’autres endroits du monde. D’ailleurs et à Cuba – personne ne s’en fait d’illusions.

Mikhail Gamandiy-Egorov

https://t.me/observateur_continental/795