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Syrie & Ukraine : symboles de l’échec de la politique occidentale ?

Syrie & Ukraine : symboles de l’échec de la politique occidentale ?

A Montreux, en Suisse, se déroule en ce moment la conférence de paix Genève 2. A Kiev et dans certaines autres villes ukrainiennes se poursuivent des manifestations considérées comme pro-occidentales. Les tristes événements en Syrie et en Ukraine ont au moins le mérite d’avoir montré toute la contradiction et l’hypocrisie de la politique étrangère d’un certain nombre de pays occidentaux.

A Genève, le ton était donné dès le début. Et non pas par les participants mais par des manifestants syriens, dont bon nombre de jeunes, venus soutenir la délégation gouvernementale syrienne et afficher leur soutien au président Bachar al-Assad. Par ailleurs, ils ont exprimé ouvertement leurs sentiments, à savoir que les représentants de la soi-disant opposition syrienne ne les représentent aucunement. Parmi les manifestants, certains sont résidents en Suisse, d’autres sont venus de France, de Belgique ou encore des Pays-Bas, certains possédant également la double citoyenneté. « Nous voulons montrer au monde que le peuple syrien approuve les positions de notre gouvernement », a déclaré l’un des manifestants.

Pour revenir maintenant aux participants de la conférence et avec d’un côté la vive intervention de Walid Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, et de l’autre côté les peu convaincantes déclarations des représentants de l’opposition, il est devenu clair une fois de plus qui dans cet affrontement défend la dignité du peuple syrien, et qui de l’autre sert des intérêts extra-syriens… Dorénavant, même les principaux médias occidentaux avouent de plus en plus l’incapacité de ladite opposition syrienne à proposer quoique ce soit de concret et d’utile, que parmi cette opposition la majorité est composée d’islamistes, y compris les plus « modérés », que toutes leurs actions et tous leurs discours sont commandités par leurs parrains qataris et saoudiens. Et que finalement et tout simplement, cette dite opposition ne représente pratiquement en rien le peuple syrien.

A ce propos, pas de quoi s’étonner lorsqu’on sait que parmi les rebellesn une grande majorité est composée de djihadistes venus pratiquement de partout, sauf de Syrie. C’est d’ailleurs ce que n’a pas manqué de rappeler Walid Mouallem dans son discours : « Comment un terroriste tchétchène, saoudien, britannique ou colombien peut réaliser les aspirations du peuple syrien ? ». Une autre citation clé : « Il y a des Syriens ici dans cette salle qui ont contribué à tout ce que j’ai signalé précédemment. Ils exécutent, ils légifèrent, ils se disputent, et tout cela aux dépens du sang du peuple syrien dont ils prétendent représenter les aspirations. Ils ont vendu leur âme à Israël. Ils étaient ses yeux qui surveillent et sa main qui frappe et quand ils ont échoué, Israël lui-même est intervenu pour les sauver des frappes de l’armée arabe syrienne… Ils ont permis à Israël de réaliser ce qu’il a durant des décennies échoué à faire en Syrie». Avant d’ajouter : « Si vous vous sentez concernés par la situation humanitaire en Syrie, laissez-nous en paix ». Un message clairement destiné aux représentants occidentaux qui à travers leurs pseudo « soucis » sur la situation humanitaire en Syrie, n’ont fait que permettre la destruction d’un pays prospère où pratiquement tout dorénavant est à reconstruire, ainsi que d’attiser les souffrances du peuple syrien, et ils portent clairement une écrasante part de responsabilité dans la tragédie syrienne.

En parlant de l’Ukraine, le bordel continue. Oui, c’est le mot. Une situation elle aussi créée non pas par le hasard, mais par le désir d’un certain nombre de forces occidentales de prendre ne serait-ce qu’une petite revanche sur la Russie, dont la diplomatie a été brillamment victorieuse dans le dossier syrien, en tentant de lui infliger une gifle dans son berceau civilisationnel. Seul bémol : mission ratée. La gifle s’est retournée contre le gifleur (http://french.ruvr.ru/2013_12_09/Ukraine-Occident-vs-Russie-la-gifle-se-retourne-contre-le-gifleur-2685/), et une deuxième défaite consécutive de cette envergure, les responsables de tout ce chaos ne pouvaient se le permettre. Résultat : déstabilisation de l’Etat ukrainien pour punir ses responsables, lorsqu’il est devenu clair que le président Viktor Ianoukovitch a opté pour la Russie, et non pas pour l’UE bruxelloise atlantiste. Certes, l’économie n’était pas la dernière dans cette prise de décision mais ne dit-on pas que bien souvent c’est l’économie qui dicte la politique ? Cela va sans dire de l’aspect fraternel et civilisationnel qui lie l’Ukraine à la Russie.

Mais fait important, sinon majeur, derrière les soi-disant « manifestants pacifistes » à Kiev se cachent très souvent des radicaux ultra-nationalistes, racistes et xénophobes, venus pratiquement tous de la partie Ouest de l’Ukraine et qui ont montré ces derniers jours toutes leurs « œuvres » d’une violence extrême, que ce soit sur les forces de l’ordre, des journalistes ou simplement des habitants de Kiev, ces derniers étant lassés de voir des extrémistes mettre à feu leur belle ville. Après cela, les technocrates à Washington comme à Bruxelles osent donner des leçons au gouvernement ukrainien et même le menacer de sanctions ? Si en Europe ou aux USA, un manifestant avait attaqué un représentant des forces de l’ordre, disons un CRS en France, on sait déjà comment il aurait fini. On se souvient aussi comment et avec quel degré de violence les forces de l’ordre étasuniennes ont agi à l’encontre des manifestants du mouvement Occupy Wall Street, pourtant aucunement violents, totalement à l’inverse des néo-nazis ukrainiens.

Si cette vérité n’a été longtemps pas abordée par le mainstream, les dernières publications de certains médias occidentaux, anglophones comme francophones d’ailleurs, ont finalement dû aussi avouer cette réalité que les politiciens de Washington et Bruxelles auraient préféré garder sous silence. Probablement de la même manière qu’ils ont longtemps voulu cacher à l’opinion publique occidentale le fait que l’écrasante majorité des « combattants pour la liberté » en Syrie ne sont autres que des salafistes intégristes. Désir donc de la part de ces médias de retrouver de l’objectivité ? Ou simplement besoin vital de ne plus se montrer totalement ridicules en propageant bien souvent des informations mensongères, et en passant sous silence des faits tristement réels. Surtout aujourd’hui, à l’heure des technologies numériques et lorsqu’il est possible de se procurer différentes sources d’information (évidemment à condition de le souhaiter).

Dans tous les cas, les événements syriens et ukrainiens ont montré toute la limite de la politique de l’Occident, et ce à pratiquement tous les niveaux. L’hypocrisie et la pratique vicieuse de doubles standards des élites occidentales, de même qu’une politique à courte vue sans se soucier des conséquences, y compris pour leurs propres pays, ont néanmoins permis de voir leur vraie visage, y compris aux yeux de leurs propres peuples. L’alliance avec des intégristes qui tuent, violent et massacrent « au nom » de la religion (comme en Syrie) ou encore avec des extrémistes ouvertement xénophobes (comme en Ukraine) ne coïncide pas avec les beaux discours en faveur de « la liberté, la démocratie et la justice pour tous »… Enfin, il faut aussi apprendre à savoir perdre même après avoir dépensé des multi-milliards sans avoir obtenu le résultat escompté.

http://french.ruvr.ru/2014_01_27/Syrie-Ukraine-symboles-de-l-echec-de-la-politique-occidentale-9452/

Mikhail Gamandiy-Egorov

Quelles perspectives pour la conférence de paix Genève 2 ?

Quelles perspectives pour la conférence de paix Genève 2 ?

La conférence de paix Genève 2 aura finalement bien lieu. Après maintes tractations, ladite opposition syrienne CNS (la Coalition nationale syrienne) a confirmé sa participation à la conférence qui devrait avoir lieu dans les prochains jours, le 22 janvier pour être exact, dans la ville de Montreux, en Suisse.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est félicité de la tenue de la conférence. En effet, il y a encore tout récemment, personne ne pouvait garantir que la conférence aurait bien lieu ou qu’elle ne serait pas reportée une fois de plus. Ladite opposition syrienne en exil réclamait inlassablement au « préalable un accord de principe pour l’abdication de Bachar al-Assad ».Une « réclamation » catégoriquement rejetée par le gouvernement de Damas qui avait déclaré que Genève 2 devait être convoquée sans aucune condition préalable. Une opinion également partagée par la Russie.

Néanmoins, le chef de l’opposition en exil Ahmad Jarba continue d’insister sur le fait que leur « seul but » dans cette conférence sera le départ du président Bachar al-Assad. Bien que (et ils le savent pertinemment) cette exigence est totalement irréaliste. L’armée arabe syrienne connait des succès sur le terrain presque chaque jour qui passe et vraisemblablement est en train de l’emporter. Quant à Bachar al-Assad, il a déclaré lors d’une réunion avec les parlementaires russes en visite à Damas, qu’il ne compte nullement abdiquer : « Si nous voulions nous rendre, alors nous l’aurions fait dès le départ. Nous sommes de garde pour notre pays. Cette question est hors de discussion. Seul le peuple syrien peut décider qui doit ou non participer aux élections ».

En effet, peu de motifs pousseraient le président syrien à partir et ce pour plusieurs raisons. Mis à part le succès de l’armée syrienne et la responsabilité de lutter contre les groupes terroristes et extrémistes présents sur le sol syrien, Bachar al-Assad dispose du soutien de la grande majorité de son peuple, dans sa diversité ethnique et confessionnelle. A ce propos, on se souvient bien encore du rapport de la CIA du milieu de l’année dernière qui avait reconnu « qu’en cas de participation du président syrien en 2014 à l’élection présidentielle de son pays, il serait accrédité de 75% des voix ».

Pourquoi donc Bachar al-Assad se plierait-il à des « exigences » d’une minorité politique (elle-même très divisée), et composée de plus majoritairement de « Frères musulmans » ouvertement islamistes ? Une « opposition » très loin de représenter un pays aussi multiethnique et multiconfessionnel comme la Syrie. Une minorité politique n’ayant aucun soutien massif de la part du peuple syrien, si ce n’est des mercenaires intégristes venus de divers coins du monde et généreusement sponsorisés par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Ce serait donc cette « opposition » là qui devrait prendre le relais ? Tout le monde a le droit bien évidemment de rêver mais il faut aussi savoir garder (ne serait-ce qu’un minimum) les pieds sur terre.

Au lieu de réclamer hystériquement le départ d’Assad, pourquoi la dite opposition n’accepterait-elle pas de se joindre aux forces gouvernementales afin d’éliminer la gangrène terroriste du pays qu’ils disent « représenter ». Cela n’aurait fait que leur donner ne serait-ce qu’un peu de légitimité aux yeux du peuple syrien. Mais ils ne feront jamais. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que cela n’est nullement dans l’intérêt des parrains de l’ISOS (l’internationale salafiste opérant en Syrie), à savoir les gouvernements saoudiens, qataris, ainsi que d’un bon nombre de pays occidentaux sans oublier l’implication de l’Etat sioniste, et qui ne le permettront jamais à leurs pions.

Les perspectives donc de la conférence Genève 2 sont vraisemblablement les suivantes : soit les représentants de ladite opposition acceptent de se joindre au processus politique proposé par le gouvernement syrien, soit ils continuent à formuler des exigences irréalisables et décidées par des agents externes mais aucunement syriens. Pour finir, personne ne pourra désormais dicter au gouvernement syrien quoique ce soit. Le principal objectif étant pour ce dernier de se débarrasser définitivement des terroristes restants sur le territoire syrien, de moins en moins nombreux grâce à l’efficacité et la persévérance de l’armée arabe syrienne avec le soutien du peuple de Syrie. La Syrie, terre de civilisations, a déjà montré qu’elle ne se mettrait jamais à genoux devant des criminels barbares, ni devant ceux qui tirent les ficelles de ces parasites terroristes, et poursuivra la résistance. Et quoiqu’il en soit, c’est cet axe de résistance qui l’emportera certainement !

http://french.ruvr.ru/2014_01_20/Quelles-perspectives-pour-la-conference-de-paix-Geneve-2-9449/

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

 

Syrie, nouveau mensonge

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Evidemment, rien de surprenant. Les récents succès de l’armée arabe syrienne sur le terrain ne pouvaient laisser inactifs les principaux acteurs et manipulateurs de ce conflit. Maintenant c’est officiel : Washington accuse Damas d’utilisation d’armes chimiques et prévoit d’augmenter le volume (déjà énorme), ainsi que le type d’armes qu’il livre aux « rebelles syriens ». Quelqu’un est-il surpris ?

Il fallait bien s’y attendre. Le scénario d’une nouvelle manipulation devait bien finir par arriver et être mis en oeuvre. Maintenant, c’est chose faite. Le problème ? Manque d’originalité. Surtout lorsqu’on se souvient encore du mensonge qui a permis l’intervention meurtrière en Irak. Une intervention, pour rappel, aux conséquences catastrophiques et chaotiques, qui se font ressentir toujours aujourd’hui, sans oublier qu’elle fut condamnée par la majorité de la communauté internationale à l’époque, notamment au niveau de l’ONU. Et pourtant, une intervention qui a bien eu lieu, sans qu’aucune arme de destruction massive ait été trouvée en Irak (raison principale avancée pour cette guerre par l’administration Bush de l’époque).

Le scénario est-il en train de se répéter en Syrie ? Reste à espérer que non, même si certains signes ne sont pas trompeurs. Evidemment, cette dernière mise en scène occidentale n’est en rien surprenante compte tenu des succès de l’armée gouvernementale syrienne face aux « rebelles » activement financés, armés et soutenus par les Etats-Unis et leurs satellites. Ces derniers savent parfaitement qu’un fiasco en Syrie mettrait à mal toutes leurs visées impérialistes et feraient véritablement revivre toutes les forces résistantes dans le monde entier. Une défaite qu’ils veulent absolument éviter d’avoir à accepter, y compris au prix de si nombreuses vies humaines. Rien d’étonnant donc dans cette nouvelle tentative de manipuler l’opinion mondiale en accusant le gouvernement de Damas d’utiliser des armes chimiques. Chose bizarre : Carla Del Ponte, membre de la Commission d’enquête indépendante des Nations Unies sur la Syrie avait accusé les rebelles « syriens », ou plutôt l’ISOS (l’internationale salafiste opérant en Syrie), de faire usage de gaz sarin. Sans oublier les nombreuses interceptions de communications des terroristes où les chefs de ces derniers donnent clairement des ordres à leurs combattants de mettre des masques à gaz au moment d’attaques chimiques qu’ils disent mener contre « les chiens de Bachar » ou encore l’interception à la frontière turco-syrienne de rebelles en possession de ce fameux gaz sarin.

Néanmoins, et malgré ce nouveau mensonge de Washington, il y a encore de quoi être optimiste. Notamment en ce qui concerne la mise en place potentielle d’une zone d’exclusion aérienne, à l’image de l’intervention en Libye. Comme l’avoue Ben Rhodes en personne, le conseiller adjoint de sécurité nationale de Barack Obama : « C’est extraordinairement plus difficile, dangereux et coûteux en Syrie. En Libye, il existait une situation dans laquelle l’opposition contrôlait d’énormes morceaux du pays, et l’on pouvait les protéger depuis l’espace aérien ».En ajoutant que : « la Libye ne possédait pas les mêmes systèmes de défense aérienne que ceux qui existent en Syrie »…Il est vrai que depuis les récentes arrivées du système russe de défense anti-missile S300 en Syrie, les avions israéliens, américains, qataris et autres n’ont pas trop intérêt à s’aventurer dans le ciel syrien.

La Russie a quant à elle déclaré que les accusations de Washington ne reposaient sur rien. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a par ailleurs indiqué que « les preuves du soi-disant usage d’armes chimiques par l’armée gouvernementale syrienne, en l’occurrence de gaz sarin, ne correspondent pas aux exigences de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ».D’autre part, Sergueï Lavrov a ajouté qu’il « considère illogique l’usage de telles armes par les troupes de Bachar Al-Assad à un moment où ils sont en train de triompher sur les rebelles».

Reste à souhaiter que ce nouveau mensonge de Washington (sans oublier ses satellites) ne soit pas un ultime prétexte à nos accros de la guerre pour une intervention directe afin de sauver leur amis terroristes (ces mêmes qu’ils disent combattre en Afghanistan et au Mali) et de plonger, comme ils ont l’habitude, dans un chaos total un pays qui est de plus en plus près d’en finir avec ces groupes criminels.

Mikhail Gamandiy-Egorov