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Hydrocarbures russes et les nouveaux mauvais calculs de l’Occident

29.03.2023

Les dernières statistiques en matière d’exportations d’hydrocarbures par la Russie démontrent largement que les plans occidentaux à travers les sanctions unilatérales visant Moscou ne fonctionnent pas. Confirmant une fois encore que le monde dans sa globalité, c’est beaucoup plus qu’un espace représentant une évidente minorité mondiale.

« Hydrocarbures. La Russie dope ses chiffres en dehors de l’Europe », écrit le site marocain Infomédiaire, en indiquant que suite aux sanctions imposées par certains pays de l’UE, la Russie s’est tournée vers d’autres marchés pour écouler sa production d’hydrocarbures. Ainsi – le diesel et le gasoil russes ont trouvé preneurs en Afrique, Asie et au Moyen-Orient.

Selon les données de Refinitiv (entreprise américano-britannique, fournisseur de données et d’infrastructures sur les marchés financiers, ndlr), les exportations de diesel et gasoil russes à la destination de la Türkiye ont dépassé 1,2 million de tonnes en ce mois de mars. Représentant par la même occasion un record en comparaison au mois précédent (0,8 million de tonnes).

Par ailleurs et toujours selon les données pour la période concernée – près de 200 000 tonnes de diesel russe ont été expédiées vers la Libye, environ 165 000 tonnes vers l’Algérie et 100 000 tonnes vers la Tunisie. Cette dernière ayant déjà importé un volume record de gasoil russe au cours du mois de février. Les autres importateurs importants au niveau africain étant le Maroc, le Nigéria, le Ghana ou encore le Sénégal.

Du côté de l’Amérique latine – 300 000 tonnes de diesel ont transité en ce mois de mars par le Brésil depuis des ports maritimes russes (en février le volume était de 250 000 tonnes). Et du côté du Moyen-Orient : la Russie avait envoyé pas moins de 450 000 tonnes de diesel vers l’Arabie saoudite le mois dernier et environ 200 000 tonnes devraient arriver aux Emirats arabes unis ce mois-ci.

Les exportations russes sont en passe d’atteindre un record ce mois-ci (depuis 2016…), et ce malgré les sanctions de l’Union européenne privant le pays de son plus grand marché, écrit de son côté Bloomberg. Ajoutant que les expéditions d’hydrocarbures russes de mars ont atteint en moyenne environ 1,5 million de barils par jour et que des pays comme la Turquie, le Maroc, ainsi que d’autres ont effectivement intensifié leurs achats.

Le constat est une nouvelle fois relativement simple : le business international et plus généralement le monde tout simplement ne tournent pas autour de l’espace occidental, bien que ce dernier se pensait être irremplaçable. Les faits cités ne représentent que quelques exemples supplémentaires à ce qu’Observateur Continental affirmait depuis plusieurs années.

Pour autant les élites occidentales sont-elles à ce point incompétentes à ne pas avoir prévu que leurs fameuses sanctions unilatérales et illégales tomberaient rapidement ou dans certains cas progressivement à l’eau ? L’incompétence fait évidemment partie des caractéristiques qui devraient leur être attribuées. Néanmoins, l’arrogance extrême les caractérisant y est aussi pour beaucoup. Car l’Occident politique était au départ effectivement convaincu que le monde entier ou presque allait suivre ses ordres et se conformer à la ligne de l’axe russophobe otanesque stipulant l’isolation immédiate de la Russie.

Cela n’a pas marché. A dire vrai les Occidentaux ont vraisemblablement énormément sous-estimé la force de l’ère multipolaire, préférant se berner dans leurs illusions que ce n’est qu’un projet qui prendra du temps à se réaliser. Et n’ayant pas compris que l’ordre multipolaire est déjà une réalité depuis plusieurs années et qu’à travers leurs propres actes – n’ont fait qu’accélérer maintenant l’avènement d’un monde multipolaire post-occidental. Non pas que l’objectif des partisans de la multipolarité était d’exclure complètement le petit espace occidental du reste de l’humanité, mais c’est un chemin que l’establishment occidental s’est choisi soi-même.

Quant à l’échec de la politique des sanctions unilatérales et au fait que dans le commerce international contemporain – le monde ne tourne pas sur l’Occident – cela constitue les autres orientations qu’Observateur Continental avait abordé des mois auparavant.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’énième impuissance occidentale face aux relations Afrique-Russie

26.01.2023

La nouvelle tournée actuelle du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov sur le continent africain confirme d’une part l’importance des liens stratégiques qui existent entre les nombreux pays d’Afrique avec la Russie. Et de l’autre, ne fait que rappeler que l’Occident ne peut opposer grand-chose pour nuire à ces relations.

Malgré l’hystérie ultra-active du côté des régimes occidentaux vis-à-vis des liens qui unissent Moscou aux nombreuses capitales africaines, et ce dans divers domaines, rien ne semble pouvoir stopper jusqu’à présent les liens en question. Ni les innombrables pressions, menaces et intimidations, ni les promesses de pouvoir prétendument «faire mieux» que Moscou et Pékin.

La première étape de cette nouvelle tournée africaine de Sergueï Lavrov a eu lieu en Afrique du Sud – l’un des principaux partenaires de la Russie sur le continent africain, par ailleurs l’une des principales puissances continentales et membre des BRICS. Et qui d’ailleurs n’a pas manqué de susciter l’amère réaction du côté des principaux instruments propagandistes occidentaux. A l’instar du journal hexagonal Le Monde qui note que la visite de Sergueï Lavrov en Afrique du Sud rappelle la proximité entre Moscou et Pretoria, tout en reconnaissant que les autorités sud-africaines ont récemment confirmé la tenue d’exercices militaires conjoints avec les marines russe et chinoise au large de Durban.

Outre l’Afrique du Sud, les autres pays concernés par la tournée du chef de la diplomatie russe étant l’Eswatini, l’Angola et le Botswana. Quant à début février, Sergueï Lavrov se rendra cette fois-ci en Afrique du Nord, avec des visites au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie. A noter qu’avec le Maroc de nouvelles pages fortement intéressantes sont en train de s’ouvrir dans le cadre bilatéral des relations.

Dans le domaine de la coopération énergétique – le Maroc était d’ailleurs récemment cité comme l’une des principales destinations des livraisons de produits pétroliers russes à l’échelle africaine et internationale. Selon les données citées, le Royaume a importé 735.000 tonnes de diesel en provenance de Russie en 2022 (contre 66 000 en 2021), et depuis le début de 2023 – déjà près de 140.000 tonnes.

Pour revenir à la tournée africaine de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères n’a pas manqué de rappeler depuis la capitale d’Eswatini – Mbabane – que s’il y a un bien pays qui s’immisce dans les affaires intérieures des nations africaines – c’est bien la France.

Répondant ainsi aux déclarations du régime hexagonal prétendant que c’est «la Russie qui est derrière la récente décision des autorités du Burkina Faso d’exiger le départ des troupes françaises du pays». Une décision pour rappel du Burkina Faso accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par la société civile burkinabè et panafricaine.

De manière générale, les liens unissant Moscou à ses alliés et partenaires stratégiques africains continuent de faire preuve non seulement d’un solide maintien, mais bel et bien d’un renforcement à plusieurs niveaux, y compris dans de nouveaux domaines d’interaction qui s’ouvrent aujourd’hui. Cela ne fait d’ailleurs que confirmer ce qu’Observateur Continental avait analysé dans un passé récent, à savoir l’impuissance des régimes occidentaux à nuire aux relations russo-africaines.

Et avec la complémentarité sino-russe à l’échelle internationale, y compris africaine – les diverses sorties et gesticulations des représentants de l’establishment atlantiste ne font qu’augmenter fort considérablement le rejet de la politique occidentale parmi les citoyens africains et par la même occasion accélérer les processus en cours – propres à l’ère multipolaire contemporaine.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Terrorisme en Tunisie: conséquence de l’intervention de l’OTAN en Libye

Après l'attentat de Sousse

La belle Tunisie a été de nouveau frappée par la vermine terroriste. Cette fois-ci, l’attaque a visé le site touristique Marhaba Beach Hotel à Sousse, ayant fait près de 40 victimes décédées et autant de blessés, de différentes nationalités.

Une touriste russe faisait également partie des victimes n’ayant pas survécu. Le tout après l’attentat contre le musée du Bardo à Tunis, en mars de cette année, qui a fait 22 morts.

Une fois encore donc la Tunisie a été visée par les terroristes salafistes et a dû payer le prix fort. Un coup dur pour ce pays, d’abord sur le plan humain car toute perte humaine est une rude épreuve. D’autant plus que cela touche l’un des secteurs les plus importants de l’économie tunisienne, en l’occurrence celui du tourisme.

La gangrène extrémiste s’exporte donc à différents endroits du globe. Et la Tunisie, pays connu et reconnu pour son accueil chaleureux, doit aujourd’hui réagir d’une manière radicale. C’est le désir de la grande majorité des Tunisiens, sortis massivement pour exprimer leur colère et leur ferme opposition au terrorisme et à tous ceux qui ternissent leur pays.

Mais ce qu’il faut chercher aussi dans toute cette situation tragique, aussi bien pour la Tunisie que globalement l’Afrique du Nord, ce sont les raisons de l’expansion du terrorisme. Et ce depuis le soi-disant « printemps arabe » jusqu’à aujourd’hui avec la montée en puissance des différentes sectes pseudo-religieuses, y compris l’Etat islamique, le plus « coté » en ce moment parmi elles.

L’une des principales raisons du chaos créé dans la région et ailleurs, ainsi que le renforcement des mouvements terroristes, réside sans aucun doute dans l’intervention de l’OTAN contre la Jamahiriya de Mouammar Kadhafi. Aujourd’hui, plus aucun « intellectuel » terroriste occidental ne devrait avoir le droit de s’exprimer publiquement après tous les mensonges qu’ils avaient lancé contre ce pays pour justifier l’intervention impérialiste. Un pays pour rappel qui avait véritablement du succès dans tellement de domaines. Rien à avoir avec ce qu’il est devenu aujourd’hui: un pays ouvertement raciste et terroriste. Et l’une des nouvelles bases de l’Etat islamique. Les Libyens rencontrés à Moscou et partageant comme feu Kadhafi les valeurs panafricaines regrettent énormément la perte de leur leader et la destruction de leur pays par les prédateurs néocolonialistes alliés avec les salafistes.

Plus encore, même certains journalistes du mainstream occidental aujourd’hui finissent par reconnaître la responsabilité de leurs gouvernements dans le chaos en Libye. Ainsi que dans l’expansion du terrorisme, aussi bien en Afrique du Nord qu’au Moyen-Orient, et au-delà. Fini donc les « cris de joie » célébrant la mort honteuse du leader libyen. Fini les belles « promesses » d’un avenir « radieux » pour la Libye et la région. Aujourd’hui, comprenant parfaitement que le terrorisme qui a déjà frappé l’Europe et notamment la France risque de monter encore plus en puissance avec toutes les conséquences qui en découlent, on commence à voir un début de bon sens, ne serait-ce que minime, chez certains. Bienvenue maintenant dans la réalité.

Pourquoi les pays occidentaux ne se pressent-ils pas d’en finir avec l’Etat islamique aussi bien en Syrie/Irak qu’en Libye? Ont-ils encore besoin de ces terroristes comme ce fut le cas en Libye contre Mouammar Kadhafi et en Syrie contre Bachar al-Assad (qui fort heureusement résiste toujours et malgré tout)? Il est à croire que la réponse est évidente. Pourtant le cynisme est une fois de plus au summum. S’étant pressé pour détruire la Jamahiriya libyenne, le tout dans des justifications habituelles d’une intervention humanitaire, pour soi-disant protéger les civils, alors qu’en réalité dans le pur objectif de prendre contrôle des ressources du pays et éliminer un leader dont les idées très révolutionnaires ne pouvaient en aucun cas être acceptées par ces élites occidentales. Aujourd’hui? Des civils sont tués et torturés quotidiennement. Et rien. Tant que les puits du pétrole restent sous contrôle, pas de raison d’intervenir.

Pendant ce temps, les vrais intéressés pour en finir avec la vermine terroriste continuent le combat. A ce titre, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, était en visite à Moscou où il a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov, ainsi que le président Vladimir Poutine. Le thème principal lors de la discussion avec le président russe a justement concerné les efforts communs pour éliminer la secte du pseudo Etat islamique. Il est pratiquement certain que des résultats concerts, même si cela risque de prendre du temps, viendront de l’axe Moscou-Damas-Téhéran-Pékin, mais certainement pas des « exceptionnels » USA et des suiveurs bruxellois.

Quant à la Tunisie, une fois de plus, condoléances au pays et aux familles de toutes les victimes, quelles que soient les nationalités. A souhaiter également que les autorités tunisiennes fassent les efforts nécessaires pour empêcher que de telles tragédies se répètent. Et que ce beau pays qu’est la Tunisie puisse continuer à recevoir les touristes du monde entier sous son attrayant soleil. Les extrémistes eux doivent être anéantis.

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150630/1016776473.html

Mikhail Gamandiy-Egorov

Attentat terroriste à Tunis : résultat du refus de la Tunisie de construire une base US ?

Des touristes sont évacués du musée du Bardo le 18 mars 2015 à Tunis

L’attentat récent contre la République tunisienne a choqué beaucoup de monde. Aussi bien à l’intérieur du pays, qu’au-delà de ses frontières. Tout d’abord car n’importe quel attentat terroriste ne peut laisser des personnes normales indifférentes.

D’autre part car la Tunisie est un pays reconnu dans le monde comme une destination touristique privilégiée, avec une population réellement accueillante. Un peuple qui a réussi parfaitement à rallier les traditions et la modernité. Sans oublier également que la Tunisie possède dans la région l’un des taux les plus élevés en ce qui concerne les diplômés de l’enseignement supérieur.

Pourtant, l’extrémisme peut frapper à tout moment n’importe quel pays. La Tunisie n’en a pas été elle aussi épargnée. L’extrémisme salafiste en Afrique du Nord commence, à l’instar du Moyen-Orient, à atteindre des niveaux très inquiétants, surtout depuis l’intervention de l’OTAN contre la Jamahiriya libyenne de feu Mouammar Kadhafi.Et après l’Irak, après la Syrie, le Yémen, on voit aujourd’hui le résultat du chaos « Made in USA » en Afrique du Nord. Massacre barbare des chrétiens coptes égyptiens en Libye par l’EI local. Maintenant ce fut au tour de la Tunisie d’être attaquée. Mais mis à part un développement de l’extrémisme « religieux » évident dans la région, est-ce la seule « raison » qui aurait pu servir de « prétexte » de frapper la Tunisie?

On est en droit de se poser cette question. Le mois dernier, plusieurs médias tunisiens et étrangers (notamment la chaîne iranienne d’information internationale en langue anglaise Press TV) ont relayé l’information selon laquelle l’ambassadeur étasunien en poste à Tunis, Jacob Walles, a demandé au président tunisien, Béji Caïd Essebsi, la construction d’une base américaine sur le territoire tunisien. Une « demande » à laquelle le leader tunisien, connu pour des positions patriotiques, aurait vivement réagi en expulsant l’ambassadeur US du palais présidentiel.Plus que cela et toujours selon les mêmes sources, le président de la Tunisie aurait refusé dans la foulée un entretien téléphonique avec Barack Obama. Un coup vraisemblablement sérieux porté aux plans & visées des USA pour la région. Car et il ne faut pas l’oublier, les Etats-Unis, à l’heure où leur domination sur le monde a été tout simplement et fortement remise en doute par la Russie, la Chine, les pays BRICS et tous les partisans du monde multipolaire actuel, recherchent depuis par tous les moyens l’asservissement pure et simple de tous ceux qui ne seraient pas en intégralité sous leur diktat. L’Afrique, tout le comme le Moyen-Orient, fait partie intégrante de ces plans malsains.

D’autre part, on se souvient tous de l’instrumentalisation des extrémistes islamistes par les USA dans différents pays. Un temps ce fut en Afghanistan. Un temps l’Irak. Puis la Libye et la Syrie. Pour revenir justement à la Libye et après l’assassinat du grand leader panafricaniste Kadhafi, abattu par des extrémistes et racistes ouvertement soutenus par l’OTAN, les mêmes salafistes sont allés à assassiner leur « ami » d’hier, l’un des principaux coordonnateur du chaos libyen, en l’occurrence l’ambassadeur étasunien Stevenson (c’était en septembre 2012). Ce dernier et on s’en souvient avait posé « fièrement » durant une « séance photo » devant le cadavre de Mouammar Kadhafi pour ensuite finir lui-même massacré et dont le cadavre avait été trainé d’une façon totalement humiliante par les mêmes criminels, ayant assassiné le leader de la Jamahiriya.

Selon bon nombre de spécialistes russes et étrangers avec lesquels on a eu l’occasion de discuter sur le sujet, la relation entre les USA et les éléments salafistes rappellent les contes fantastiques des djinns. Le djinn est utilisé pour réaliser les vœux du « maître » mais bien souvent refuse de revenir dans la bouteille par la suite, devenue trop étroite pour un djinn ayant senti tout sa capacité d’action. La Libye et la Syrie en sont des parfaits exemples.Et en ce qui concerne la tragédie toute récente ayant ébranlé la Tunisie, une nouvelle bouteille aurait-elle été ouverte pour punir le refus du peuple tunisien de devenir des marionnettes de l’empire du mal? Il est à croire que cette question est bien légitime. Coïncidence diront certains. Le seul problème est que dans la politique impérialiste des USA, les coïncidences sont bien rares.

Quoiqu’il en soit, on laissera les Tunisiens à retrouver la vérité, car eux seuls dans le respect de leur souveraineté, ont ce droit légitime et prioritaire de la connaitre cette vérité sur le crime terrible ayant frappé leur digne nation, ainsi que les touristes étrangers qui s’y trouvaient. Quant à nous, on continuera à respecter le droit du peuple tunisien à défendre son indépendance et continuer à rendre visite à ce beau pays. Les extrémistes et leurs mentors ne réussiront pas à nous voler ce droit.

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150322/1015287200.html#ixzz3VOC38aqM

Mikhail Gamandiy-Egorov