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Un autre monde a déjà émergé

20.02.2023

Visite du président iranien à Pékin, exercices navals conjoints entre l’Afrique du Sud, la Russie et la Chine, représentent indéniablement ce que l’establishment occidental tentait à tout prix d’éviter – à savoir le renforcement de l’alliance pro-multipolaire. Le fait est que le processus en question est non seulement bel et bien enclenché, mais que les ennemis de l’ère multipolaire continueront à observer de manière impuissante la marche en avant de l’écrasante majorité planétaire.

Deux événements récents suscitent de nouveau la colère et la stupéfaction du côté atlantiste occidental. Comme le note le journaliste brésilien Pepe Escobar – la visite du chef de l’Etat iranien Ebrahim Raïssi en Chine dépasse le cadre fortement stratégique de la signature de 20 accords de coopération bilatéraux. Le tout suite à l’accord stratégique historique signé entre les deux pays en été 2020, pour une période de 25 ans, que nous avions déjà précédemment analysé

En effet et pour lui – il s’agit également d’un point d’inflexion crucial dans un processus historique intéressant et complexe, et qui se construit depuis des décennies: l’intégration de l’Eurasie. En rappelant d’ailleurs à ce titre que le président de l’Iran, accueilli notamment durant sa visite en terre chinoise à l’Université de Pékin où il a par la même occasion reçu le titre de professeur émérite, y a prononcé des paroles fortes et pleines de bon sens: «un nouvel ordre mondial se forme et prend la place de l’ancien, un monde caractérisé par un réel multilatéralisme, une synergie maximale, la solidarité et la dissociation des unilatéralismes».

Et que l’épicentre de cet ordre se trouve effectivement en Asie. Au moment où comme Observateur Continental l’a maintes fois rappelé – l’Eurasie représente le fer de lance du renforcement du concept multipolaire mondial actuel, et la véritable notion de communauté internationale.

L’autre événement récent important concerne le lancement des exercices militaires navals conjoints entre l’Afrique du Sud, la Russie et la Chine, qui se tiendront durant 10 jours dans l’océan Indien. Des exercices pour rappel maintenus par le pays hôte – l’Afrique du Sud – malgré les innombrables condamnations occidentales. Ce à quoi la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, avait précédemment répondu sans équivoque: «chaque nation a le droit d’organiser les actions qu’elle juge nécessaire avec les pays amis».

Le tout au moment où la République d’Afrique du Sud préside l’alliance des BRICS et où les pays membres discutent activement des prochaines étapes au sein de l’organisation en vue d’acquérir l’indépendance vis-à-vis des instruments financiers occidentaux.

Tout cela conforte l’idée que les processus que l’axe occidental cherchait à tout prix à faire au moins ralentir – ne font au contraire que s’accélérer. L’arnaque internationale, communément appelée Occident, n’impressionne visiblement plus. Et surtout ne fait que motiver encore plus les nations libres du monde contemporain à effectivement accélérer les démarches de divorce avec l’axe occidental.

Un divorce d’ailleurs qui se consomme déjà à divers endroits de la planète: en Afrique, Moyen-Orient ou encore en Amérique latine. Le parasitage des ressources mondiales via une extrême minorité planétaire – extrêmement arrogante, raciste et qui ne pourra se défaire de sa mentalité néocoloniale – n’aura plus lieu. C’est un fait qu’il faut aujourd’hui admettre, y compris en tenant compte du rideau de fer qui s’installera entre l’Occident d’une part et le reste du monde de l’autre. L’espace occidental ayant définitivement raté sa chance d’intégrer les règles issues de l’ordre multipolaire international. Un ordre et un monde ayant déjà émergé et qui ne vont guère accepter les désirs d’une caste dépassée par les événements contemporains.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Chine-USA: montée des tensions

13.02.2023

Le regain des tensions entre Pékin et Washington confirme que les autorités chinoises ne reculeront pas face à l’extrême arrogance d’une évidente minorité mondiale. Les récents événements semblent confirmer également que la Chine ne prévoit pas de laisser la main à son adversaire étasunien.

La récente crise politico-diplomatique sino-étasunienne suite à l’aéronef civil chinois utilisé à des fins de recherches abattu par Washington au niveau de sa côte Atlantique, sous prétexte avancé par la partie US que le ballon d’observation chinois était «équipé d’outils d’espionnage», ne fait que raviver des tensions déjà palpables entre les deux pays.

Et pendant que les représentants de l’establishment étasunien maintiennent une animosité non-voilée vis-à-vis de Pékin – la Chine a confirmé jeudi 9 février avoir refusé un appel téléphonique du chef du Pentagone Lloyd Austin samedi dernier. Une information ayant déjà été annoncée précédemment par plusieurs sources informées.

Le comble dans cette situation, et plus particulièrement la colère étasunienne dans ses accusations de prétendu espionnage à l’endroit de la Chine – c’est qu’une fois de plus, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Surtout lorsqu’on connait si bien les pratiques washingtoniennes en matière d’espionnage à l’échelle planétaire, très souvent à l’autre bout du monde des frontières US. Et ce en mettant en action toutes sortes d’outils: des satellites d’espionnage jusqu’aux écoutes téléphoniques, y compris d’ailleurs de ses propres alliés.

Pour autant, la réaction chinoise de refuser un contact avec le principal haut gradé militaire étasunien démontre que la Chine ne compte aucunement reculer dans son opposition à l’hégémonie que Washington espère pouvoir réimposer au reste du monde. Et d’autre part, il n’est pratiquement plus à douter que le leadership chinois prendra toutes les dispositions nécessaires en ce qui concerne les principales questions de sa sécurité et de ses intérêts nationaux. Y compris bien évidemment dans le dossier de Taïwan – territoire de la République populaire de Chine.

Par ailleurs, et malgré toute la rhétorique actuelle occidentale atlantiste, y compris de ses « meilleurs » sous-traitants, à l’instar du régime polonais – il n’y aura pas de quelconque « renaissance » de l’Occident, pas plus qu’un quelconque retour à l’ordre hégémonique occidental unipolaire. Les illusions dans lesquelles prétendent vivre encore les élites washingtoniennes, européistes et quelques-uns de leurs suiveurs n’ont rien en commun non plus seulement avec les aspirations de l’écrasante majorité mondiale, mais également et tout simplement avec la réalité contemporaine – géopolitique, géoéconomique, sécuritaire, et même en matière de valeurs défendues.

Dans tous les cas, le tout récent nouveau dossier des tensions sino-étasuniennes démontre que toute normalisation relationnelle digne de ce nom entre Pékin et Washington est de-facto impossible, tant les visions et les valeurs sont opposées. La seule chose que souhaite vraisemblablement éviter l’establishment occidental dans la situation actuelle – c’est de devoir faire face à deux fronts simultanés. Voire plus encore. Sauf que la dernière action washingtonienne ne fait au contraire que rapprocher l’option de la défaite définitive occidentale, au même moment d’ailleurs où la coalition otanesque de plusieurs dizaines de régimes occidentaux et affiliés – ne parvient pas à vaincre la Russie, malgré les énormes moyens militaires, financiers et humains «investis ».

D’ailleurs, il est certain que la République populaire de Chine analyse parfaitement les événements en cours dans son propre projet de réunifier pleinement le peuple chinois et faire éloigner au maximum la menace sécuritaire de ses frontières nationales. Bien que la troisième puissance militaire mondiale n’ait pas participé à des opérations militaires depuis de bien longues années – il est fort probable que son combat se déroulera d’une manière efficace et contre lequel l’Occident ne pourra rien opposer.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le nouveau fiasco étasunien face à la Chine

28.12.2022

Le positionnement stratégique chinois en faveur du monde multipolaire et les liens privilégiés avec la Russie inquiètent fortement Washington. Et si ce dernier considère qu’il a toujours la main pour pouvoir jouer le gendarme mondial, Pékin démontre clairement que cette posture lui est complètement inacceptable.

«Un triangle Allemagne-Chine-Russie sur l’Ukraine» – s’interroge M.K. Bhadrakumar, ancien diplomate indien, dans sa tribune pour Asia Times – groupe médiatique basé à Hong-Kong. Pour cela, l’ex-diplomate de la troisième puissance économique mondiale et membre des BRICS se réfère aux récents contacts de la Chine avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier et l’ancien chef d’Etat et l’actuel chef adjoint du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev, ce dernier ayant été dernièrement reçu personnellement par le chef d’Etat chinois Xi Jinping.

Ainsi, M.K. Bhadrakumar indique que le secrétaire d’Etat US Antony Blinken pensait probablement que dans son rôle autoproclamé de gendarme du monde, c’était sa prérogative de vérifier ce qui était en train de se passer entre la Chine, la Russie et l’Allemagne. Cependant, l’appel téléphonique de Blinken au chef de la diplomatie chinoise Wang Yi du 23 décembre s’est avéré être un fiasco pour la partie étasunienne.

Comme le précise l’auteur de l’article, l’intention de Blinken était très certainement de recueillir des détails sur les échanges de haut niveau que le président chinois Xi Jinping a eus successivement avec le président allemand et le haut responsable russe. Tout en supposant que l’inquiétude de Blinken était également liée au fait que ces contacts pratiquement au même moment n’étaient pas une coïncidence. D’autant plus que si l’establishment US n’a évidemment pas de capacité d’influence sur Moscou, le contrôle sur Berlin lui est tout simplement indispensable.

Si dans le cas de Medvedev, il était question de transmettre au leader de la République populaire de Chine un message important et vraisemblablement «sensible» du président russe Poutine, dans le cas de Steinmeier il est surtout important de rappeler qu’il a joué un rôle déterminant dans la négociation des Accords de Minsk, dont l’Allemagne était l’un des co-garants. Cela sans oublier que le président allemand fait partie des rares figures politiques allemandes qui est nettement en froid avec le régime kiévien.

Le tout après les fameuses révélations de l’ex-chancelière Merkel qui a affirmé que les Accords de Minsk sur le Donbass n’était qu’une tentative occidentale d’acheter un temps inestimable pour le régime de Kiev. Y compris dans le but de se réarmer. Des révélations en totale opposition avec les déclarations des régimes occidentaux accusant Moscou d’avoir lancé une prétendue agression contre l’Ukraine, surtout lorsqu’on connait les innombrables crimes commis par le pouvoir ukrainien post-Maïdan depuis 2014 à l’encontre de la population civile du Donbass, abordés de nombreuses fois par Observateur Continental.

Pour revenir à la rencontre entre Xi Jinping et Dmitri Medvedev, bien que de nombreux détails de ladite rencontre ne sont pour le moment pas connus, le président chinois avait souligné que la Chine est prête à travailler avec la Russie pour faire avancer constamment les relations sino-russes dans la nouvelle ère et rendre la gouvernance mondiale plus juste et équitable. Confirmant à cette occasion au plus haut sommet de l’Etat chinois ce qui avait été déjà déclaré maintes fois par les hauts responsables de Chine, dont le ministre des Affaires étrangères Wang Yi.

Enfin et en ce qui concerne l’Allemagne, la première économie de l’UE, elle avait en effet raté sa chance de jouer un rôle constructif en qualité non seulement de la locomotive économique européenne, mais également en qualité de pays ayant de larges intérêts économiques avec la Russie, notamment dans la sphère énergétique. Quant à la Chine, elle est depuis les dernières années tout simplement le premier partenaire économique de Berlin.

Faut-il s’attendre pour autant à une approche plus constructive de l’Allemagne dans un avenir proche? Rien n’est moins sûr. L’alignement sur Washington, au détriment de ses propres intérêts pragmatiques, traduit l’état d’asservissement dans lequel se trouve non seulement l’Etat allemand, mais toute l’Europe dite bruxelloise. Un réveil trop tardif de certains représentants allemands ne pourra pas globalement parlant changer la posture européenne de sous-traitance, pour ne pas dire d’esclavage, vis-à-vis de Washington. A l’énorme différence de l’axe sino-russe et plus généralement parlant des véritables partisans et promoteurs de l’ordre multipolaire international.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4519

Chine-Russie: le cap vers une interaction encore plus importante

28.10.2022

L’échec occidental à déstabiliser l’Etat russe, ainsi que le maintien au pouvoir de Xi Jinping en République populaire de Chine, sont des éléments qui annoncent, entre autres, le cap vers le renforcement encore plus évident des relations entre Moscou et Pékin.

La Chine est prête à approfondir ses relations avec la Russie – à tous les niveaux. Toute tentative de bloquer le progrès des deux nations ne réussira jamais. C’est ce qu’a déclaré ce jeudi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

Le chef de la diplomatie chinoise a également déclaré que c’est le droit légitime de la Chine et de la Russie de réaliser leur développement et leur revitalisation, lors de l’entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Cela au moment où les échanges économico-commerciaux entre les deux nations devraient dépasser les 170 milliards d’équivalent de dollars à la fin de cette année, et atteindre les 200 milliards en 2023. Cela également au moment où le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, artisan résolu du développement des relations sino-russes, a été reconduit haut la main pour un troisième mandat à l’issue du XXème Congrès du Parti communiste chinois. Au grand dam de l’establishment occidental, politique comme médiatique.

Cette déception des élites atlantistes occidentales est d’autant plus importante que l’espoir d’une déstabilisation de la situation intérieure en Russie – a lui aussi connu un échec flagrant. Et donc échec par la même occasion pour les nostalgiques de l’unipolarité à pouvoir casser l’axe multipolaire, dont l’affrontement avec les vestiges de l’ordre occidental dépassé continue de prendre de l’ampleur.

Dans la conjoncture actuelle, il est évident que la Russie et la Chine, en qualité des deux des principaux défenseurs et promoteurs de l’ordre international multipolaire, devront poursuivre les efforts conjoints dans le but de mettre un terme définitif aux règles prétendument «universelles», établies par une extrême minorité planétaire, une minorité n’ayant par ailleurs consulté personne au moment où ces pseudo-règles avaient été établies et appliquées, avec les conséquences à l’échelle mondiale connues de tous.

Il est aujourd’hui évident que les présidents russe comme chinois, sont des os dans la gorge des porteurs de la mentalité néocoloniale et de la fausse exceptionnalité du monde occidental. Les manœuvres de déstabilisation visant la Chine, la Russie et d’autres nations du monde – en Afrique, Asie, Amérique latine – se retournent désormais de plus en plus contre leurs concepteurs et instigateurs. En retour l’establishment occidental a beau à tenter de faire porter la responsabilité de ses propres échecs sur ses principaux adversaires géopolitiques et géoéconomiques, mais l’effet boomerang est fort bien enclenché.

Ce qui fait aujourd’hui particulièrement mal par la même occasion à l’Occident politique, c’est que l’idée si longuement entretenue par lui-même, à savoir que le monde ne saurait tourner sans cet Occident, tombe assez ouvertement à l’eau. Le monde entier est désormais témoin que toute la propagande sur les hautes technologies «à haute valeur ajoutée» produites dans le petit monde occidental, prétendument irremplaçables et ayant soi-disant beaucoup plus de valeurs que les ressources naturelles et les technologies alternatives, s’écroule sans que le monde atlantiste y soit capable d’y faire quoi que ce soit.

Cela inquiète d’autant plus la sphère occidentale, qu’elle comprend parfaitement la suite logique des choses. A l’heure où non seulement la Russie a mis en exergue cette démonstration, désormais de plus en plus suivie par les nations d’Eurasie et du Moyen-Orient, et une Afrique – possédant également d’énormes ressources naturelles – qui avance elle aussi à grands pas dans le concept multipolaire mondial. Le résultat sera probablement à terme critique pour l’Occident, car perdant la capacité à pouvoir imposer son diktat sur des ressources (dont il a extrêmement besoin), mais dont il ne pourra plus maîtriser un quelconque contrôle, et ne pouvant plus imposer la valeur ajoutée de ses industries sans un accès «avantageux» aux dites ressources, les élites occidentales devront apprendre alors à faire profil bas et voiler leur arrogance autant qu’il leur sera possible.

Dans tous les cas, l’interaction sino-russe non seulement ne diminue pas, mais est appelée à poursuivre un développement actif, comme cela est confirmé par les leaderships des deux Etats. Et bien que cette perspective déplaise fortement aux représentants otanesques du bloc nostalgique de l’unipolarité, il faudra qu’ils apprennent que leurs sentiments et opinions ont de moins en moins de valeur pour l’écrasante majorité du globe terrestre. Oui, avec tout ce que cela implique.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4369

Le grand rendez-vous du Sommet de l’OCS

13.09.2022

Au moment des bouleversements internationaux et d’un affrontement de plus en plus visible entre les partisans de l’ordre multipolaire et les nostalgiques de l’ère unipolaire, le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai arrive à point pour poursuivre la coordination dans grand nombre d’orientations stratégiques.

Le Premier ministre indien Narendra Modi participera à un sommet régional qui, selon Moscou, donnera lieu à des discussions en tête-à-tête entre les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, comme l’a annoncé dimanche 11 septembre le gouvernement indien, écrit Le Figaro.

Fait tout de même toujours marquant dans la rhétorique occidentale: «sommet régional». S’il est vrai que les pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) – en l’occurrence la Russie, la Chine, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Inde, le Pakistan et bientôt l’Iran, appartiennent tous au grand espace eurasiatique, il serait tout de même bon de rappeler que la population totale représentée est de pratiquement la moitié de la population mondiale. Cela évidemment sans compter les pays-observateurs: la Biélorussie, la Mongolie et l’Afghanistan. Ainsi que les partenaires de dialogue: Arménie, Azerbaïdjan, Cambodge, Népal, Turquie, Sri Lanka. Et ceux qui sont en cours d’obtention de ce dernier statut, en l’occurrence l’Egypte, l’Arabie saoudite ou encore le Qatar.

En d’autres termes – l’OCS représente une large partie de l’humanité. Et de simples calculs mathématiques permettent strictement à démontrer qui est beaucoup plus apte à faire référence à la communauté internationale. Evidemment, du côté occidental, la prétendue «communauté internationale» reste dans le cadre des 10-15% de la population terrestre, et qui prétendument dépasserait un cadre strictement «régional».

Passons. Il y a tout de même effectivement des points importants à soulever dans ce sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan et qui aura lieu fort symboliquement dans la grande ville historique de Samarkand, l’une des plus anciennes villes habitées d’Asie centrale et ayant été l’une des principales cités de la Route de la soie.

La rencontre attendue entre les chefs d’Etat chinois et russe représente également un grand moment de ce sommet, sachant que ce sera de-facto l’un des deux premiers voyages du leader chinois à l’étranger depuis le début de la pandémie – il se rendra dans un premier temps au Kazakhstan, puis en Ouzbékistan pour le Sommet de l’OCS.

Il apparait aujourd’hui clairement que le rôle de la grande organisation eurasiatique et internationale sera appelé à monter, et ce dans plusieurs dossiers. Parmi lesquels : le renforcement de l’interaction politique, économique et sécuritaire des Etats membres, la poursuite de la défense et de la promotion de l’ordre multipolaire international dont l’OCS est l’un des principaux fers de lance, l’opposition à l’unilatéralisme d’une minorité mondiale extrême, et sans oublier les efforts conjoints dans l’objectif notamment de modifier le travail des différents secrétariats onusiens.

En effet, il est aujourd’hui révoltant qu’une structure comme l’ONU – censée être la base de l’entière communauté internationale – reste dominée, du moins dans les différents groupes de travail et d’analyse, soit par des représentants occidentaux, soit par des représentants assez ouvertement affiliés à l’Occident collectif. Peut-être que ce modèle avait sa «place» dans les années 1990 et le début des années 2000, lorsque les affaires internationales étaient de-facto dominées par l’establishment occidental, malgré l’infime minorité qu’il représentait. Aujourd’hui, cette page est largement dépassée, même si la bête à l’agonie s’accroche jusqu’au bout, il faut bien le reconnaitre.

Car à défaut de réformer en profondeur les diverses structures onusiennes, des organisations comme l’OCS seront appelées dans un avenir assez proche – à prendre leurs propres responsabilités, et si nécessaire devenir des alternatives aux bureaux onusiens existants. Il faut bien le reconnaitre aussi – les divers salariés onusiens issus du petit monde occidental et leurs proxys ne souhaiteront évidemment pas perdre lesdites places, pas plus que les élites atlantistes qui comptent sur eux.

Dans tous les cas, le monde multipolaire et quoiqu’on en dise fort vraisemblablement post-occidental, continuera à monter en puissance dans les mois et années à venir. Les tentatives, y compris radicales, de l’Occident à tenter de stopper ce processus ne mèneront finalement à rien. Et ne feront qu’impacter sérieusement la vie des citoyens ordinaires des pays dirigés par cette extrême minorité planétaire. Et en ce sens, l’Organisation de coopération de Shanghai sera bel et bien la structure clé du nouveau monde qui émerge.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4237

L’Occident inquiet de la montée en puissance des BRICS

04.07.2022

Longtemps stigmatisée par les prétendus experts occidentaux, l’organisation des BRICS inquiète vivement désormais les divers analystes issus de l’espace occidental qui la voient comme un bloc plus que jamais ouvertement opposé à l’Occident collectif.

«Un bloc anti-occidental émerge, plus puissant que jamais», titre Die Welt, l’un des principaux quotidiens allemands. L’auteur dudit article, Stefan Aust, affirme que si beaucoup en Allemagne pensent que la plupart des pays du monde soutiennent l’Ukraine, la vérité est pourtant toute autre: l’alliance anti-occidentale devient de plus en plus puissante, politiquement et économiquement – et continue de s’étendre à travers le monde.

Pour lui, le bloc anti-occidental est en train d’émerger, plus puissant qu’à n’importe quel moment de l’histoire. A ce titre, il serait fort juste effectivement de reprendre la piqure de rappel de Lijian Zhao – porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères qui dans sa publication récente indique justement à très juste titre que si la population totale des pays composant le G7 est d’un peu plus que 770 millions de personnes, celle des BRICS représente plus de 3 milliards d’habitants de la planète.

Le haut représentant chinois ne manque d’ailleurs pas d’ajouter que «la prochaine fois qu’ils parleront de communauté internationale – vous saurez ce que cela signifie». En effet, les événements en cours, y compris la propagande occidentale largement russophobe autour de l’Ukraine, ont le mérite d’avoir remis amplement les points sur les «i». A savoir que l’Occident collectif, bien que faisant bloc commun (en qualité des nostalgiques de l’unipolarité) représente dans les faits une infime partie de l’humanité, avec tout ce que cela implique.

Les Occidentaux remarquent aussi avec stupéfaction que malgré les sanctions occidentales visant la Russie, y compris à travers les systèmes de paiement comme Visa ou MasterCard – les Russes peuvent désormais utiliser le système chinois UnionPay (accepté dans 180 pays du monde), que le nombre de voitures et d’autres produits fabriqués en Chine augmente largement sur le marché russe, et que même l’Inde – que les Occidentaux voulaient à tout prix voir dans leur bloc – non seulement n’a pas condamné l’opération militaire spéciale de la Russie, mais au contraire augmente fort considérablement ses échanges avec Moscou. Y compris dans la sphère énergétique, comme Observateur Continental l’avait déjà abordé

Aussi, les analystes occidentaux sont aujourd’hui forcés de reconnaitre, avec amertume bien évidemment, que leur suzerain en la qualité des USA – perd progressivement son influence sur les autres continents également. Y compris dans ce que Washington considérait  comme son arrière-cour, à savoir l’Amérique latine, fait qu’Observateur Continental avait également abordé.

Les Occidentaux reconnaissent également qu’aucun pays d’Amérique latine et d’Afrique n’a soutenu les sanctions occidentales contre la Russie. Tandis qu’en Asie, ils peuvent se comptent sur les doigts d’une seule main: Japon, Corée du Sud, régime séparatiste de Taïwan.

Les analystes occidentaux commencent également à reconnaitre, alors que cela était prédit depuis de longues années, que les grandes organisations internationales non-occidentales telles que les BRICS ou encore l’Organisation de coopération de Shanghai, malgré leurs diversités culturelles et politiques – sont unis dans le rejet face la prétendue supériorité occidentale et des pseudo-valeurs que tente d’exporter l’establishment de l’Occident.

Il faudrait certainement également rappeler que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les BRICS – abritent ensemble 4 des 10 principales économies mondiales en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (Chine – 1ère, Inde – 3ème, Russie – 6ème, Brésil – 9ème) et quatre puissances nucléaires par la même occasion (Russie, Chine, Inde, Pakistan). Tout en représentant à eux seuls de-facto la moitié de la population terrestre et plus d’un quart du PIB mondial.

Cela alors que la seule et véritable communauté internationale garde les portes ouvertes pour d’autres nations. A ce titre l’Iran et l’Argentine ont annoncé leurs ambitions de rejoindre les BRICS. Dans le cas de l’Iran, il faudrait rappeler que son adhésion a été déjà validée à l’OCS en qualité de membre de plein droit. Et cela en tenant compte aussi que les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping souhaitent augmenter l’interaction entre les BRICS, l’OCS ou encore l’Union économique eurasiatique. Sans oublier les grands ensembles régionaux et continentaux, notamment africains et latino-américains.

Pour conclure, résumons. L’Occident comprend de plus en plus que l’ère de son extrême arrogance est bel et bien terminée. Et si avant il y avait encore une porte ouverte à devenir pour cet Occident collectif un membre responsable de la véritable communauté internationale, désormais c’est vraisemblablement trop tard. Le monde ne sera plus seulement multipolaire – il l’est déjà – mais bel et bien multipolaire post-occidental.

Car au-delà d’être effectivement une évidente minorité planétaire sur le plan démographique, sur le plan économique l’Occident ne cesse également de perdre sa position de dominant (dans le Top 10 mondial, désormais moins de la moitié sont des économies occidentales et dans un avenir assez proche elles seront encore moins représentées). Les technologies occidentales deviennent de plus en plus remplaçables, et mêmes perdent de l’importance face aux alternatives chinoises et indiennes pour ne citer qu’elles. Quant aux ressources naturelles – l’Occident n’en possède comme au Moyen-Age tout simplement pas, mis à part celles qu’il pille encore à nombre d’endroits de la planète.

Et dans cette réalité résumée – oui, l’Occident devra effectivement apprendre à faire profil bas face à l’écrasante majorité de la planète et de l’humanité.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Chine-Russie: la force dans la complémentarité

A la veille d’une nouvelle rencontre entre les présidents russe et chinois, il devient définitivement évident que tous les adversaires du rapprochement sans précédent entre la Chine et la Russie, le plus souvent ni Russes, ni Chinois, doivent se rendre à l’évidence d’un énième échec.

Alors que le président russe sera en déplacement en Chine, accompagné d’une grande délégation, pour y rencontrer son homologue chinois Xi Jinping et assister à l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, Vladimir Poutine a signé une tribune intitulée La Russie et la Chine: un partenariat stratégique tourné vers l’avenir, et publié par l’agence de presse chinoise Xinhua.

Si le leader russe rappelle à très juste titre que les deux pays, étant des voisins proches, sont liés par des traditions séculaires d’amitié et de confiance, il revient également sur les principales orientations de la coopération stratégique entre la Russie et la Chine. En indiquant que «nous apprécions hautement le fait que le partenariat de coordination stratégique globale Russie-Chine, qui est entré dans une nouvelle ère, a atteint un niveau sans précédent et est devenu un modèle d’efficacité, de responsabilité et d’aspiration pour l’avenir».

En parlant des échanges économico-commerciaux, le président russe a fait valoir qu’à l’issue de l’année 2021, le volume des échanges mutuels a augmenté de plus d’un tiers, pour dépasser le niveau record de 140 milliards d’équivalents de dollars. Tout en rappelant que l’objectif fixé par les leaderships des deux pays est de porter le volume commercial à 200 milliards par an.

Un point important soulevé par le leader russe concerne l’extension des règlements en devises nationales et la poursuite de la création des mécanismes qui compensent l’impact négatif des sanctions unilatérales. Tout en rappelant qu’à cet égard un accord a été signé entre la Russie et la Chine en 2019.

On devrait également rappeler qu’un véritable coup de pouce supplémentaire pour les échanges sino-russes pourra être donné par le renforcement des axes logistiques bilatéraux, et ce à l’heure du grand projet international promu par la Chine La Ceinture et la Route.

Vladimir Poutine n’a pas manqué évidemment d’aborder la coordination de la politique étrangère entre la Russie et la Chine, qui repose sur des approches étroites et concordantes pour résoudre les problèmes mondiaux et régionaux. «Nos pays jouent un rôle stabilisateur important dans l’environnement international difficile d’aujourd’hui, en promouvant une plus grande démocratie au sein du système des relations internationales afin de le rendre plus équitable et inclusif». Tout en rappelant par la même occasion qu’au-delà de l’interaction bilatérale d’un niveau sans précédent, les deux nations travaillent également dans un cadre actif multilatéral, que ce soit au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ou des BRICS, entre autres.

La culture et les relations entre les deux peuples ne sont également pas restées de côté. Le président russe a à ce titre rappelé que la Russie et la Chine sont des pays comptant des milliers d’années de traditions uniques et un patrimoine culturel renommé. Par ailleurs, de nouveaux programmes de sensibilisation et d’éducation seront lancés afin de faire découvrir encore plus aux citoyens russes et chinois l’histoire et la vie quotidienne des deux pays. Renforçant une fois de plus le fait que la proximité stratégique ne concerne pas seulement les leaderships politiques, militaires et les opérateurs économiques des deux civilisations, mais aussi et très fortement les deux peuples.

Enfin et alors que les Jeux olympiques d’hiver vont maintenant débuter dans la capitale chinoise, le président russe n’a pas manqué de rappeler l’intensification des tentatives d’un certain nombre de pays qui visent à politiser le sport pour leurs intérêts égoïstes, ce qui est fondamentalement erronée et contraire à l’esprit et aux principes mêmes de la Charte olympique. En ajoutant que «nos amis chinois ont fait un travail énorme pour bien préparer les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver». Et en exprimant sa conviction que la vaste expérience de la Chine dans l’excellente organisation de compétitions internationales représentatives permettra d’organiser cette fête mondiale du sport au plus haut niveau.

Evidemment et en termes de perspectives, l’essentiel à retenir, une fois de plus, c’est que la relation sino-russe au-delà d’être solide, est orientée sur le temps. Sur du long-terme. Les experts autoproclamés occidentaux ont beau continuer à tenter de chercher la moindre petite faille dans cette relation (qui par essence d’ailleurs ne les regarde pas) – ils n’arrivent pas à faire stopper cette puissante locomotive conjointe.

Une locomotive construite effectivement sur une base solidaire et celle de la complémentarité. Le tout en tenant compte des intérêts respectifs, en coordonnant les positions dans les très nombreux dossiers internationaux courants, en renforçant la coopération dans la sphère militaro-sécuritaire (aussi bien au niveau bilatéral que multilatéral), et en promouvant des échanges économico-commerciaux à succès et mutuellement bénéfiques. C’est ce qui facilite d’ailleurs justement cette complémentarité sino-russe, et ce aussi bien sur le plan bilatéral qu’à d’autres endroits du monde.

Pour finir, il serait certainement juste de répondre aux mauvaises langues occidentales, en d’autres termes – aux adversaires de la Russie comme de la Chine – qui sans même s’intéresser aux chiffres et statistiques, prétendent maîtriser les particularités économiques, en gesticulant que l’économie chinoise ne fera « qu’avaler » celle de la Russie.

Ces prétendus spécialistes pourront donc consulter les statistiques des échanges commerciaux entre les deux pays pour le troisième trimestre 2021. Les exportations russes à destination de la Chine pour cette période ont représenté plus de 17,6 milliards d’équivalents de dollars (une hausse de 57,19% sur la même période de 2020), celles de la Chine à destination de la Russie: un peu plus que 19 milliards (hausse de 30,14% sur la même période de 2020). Conclusion: des échanges donc tout à fait équilibrés entre respectivement la première et la sixième économie mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat. Des échanges qui ne feront que s’accroitre encore plus, au détriment des adversaires occidentaux.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Chine-Russie-Iran: poursuite du renforcement de l’interaction militaire

Au moment fatidique des tensions de l’axe de la multipolarité face aux nostalgiques de l’ère unipolaire révolue – Pékin, Moscou et Téhéran réaffirment leur ferme solidarité, y compris dans la sphère militaro-sécuritaire, confirmant une fois de plus le rôle crucial de l’espace eurasiatique dans la promotion de l’ordre international multipolaire actuel.

La Chine, la Russie et l’Iran ont terminé des exercices navals conjoints dans le golfe d’Oman, comme l’annonce la chaine internationale chinoise CGTN. Selon le ministère chinois de la Défense nationale, les exercices en question se sont tenus durant trois jours et impliquaient des croiseurs lance-missiles, des frégates et des navires anti-sous-marins.

La partie chinoise avait de son côté envoyé un destroyer lance-missiles, un navire de ravitaillement et plusieurs hélicoptères. 40 membres du corps chinois de marines étaient également impliqués. Les nations participantes ont affirmé que cet exercice visait à approfondir la coopération pratique et à bâtir une communauté maritime pour un avenir partagé.

Ces manœuvres militaires conjointes – troisièmes du genre pour le triumvirat au cours de ces dernières années – ont effectivement une importance particulière, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord et d’un point de vue purement pratique, elles permettent d’accroitre activement l’interaction militaro-technique entre les forces armées des trois nations. Et cela en tenant compte de la régularité de ces exercices, ainsi que des liens stratégiques qui lient les trois puissances sur l’arène internationale.

Le timing choisi est également intéressant. En effet, les manœuvres conjointes ont eu lieu juste après la visite du président iranien Ebrahim Raïssi à Moscou, au cours de laquelle il a rencontré son homologue Vladimir Poutine et s’est également exprimé devant les parlementaires russes. Confirmant une fois de plus le grand niveau de confiance existant entre Téhéran et Moscou.  

Toujours dans le cadre du timing, cela s’est déroulé alors que la Chine et l’Iran ont annoncé la mise en application de l’accord stratégique entre les deux pays signé pour une période de 25 ans. Le tout sans oublier le processus d’adhésion en qualité de membre de plein droit de l’Iran au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), composée de la Russie, de la Chine, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, ainsi que de l’Inde et du Pakistan.

Le lieu pour ces manœuvres mérite lui aussi une attention particulière. Pour le correspondant de la chaine de télévision TV5 Monde, Siavosh Ghazi, il s’agit d’une région stratégique pour le transport maritime international et une région qui était encore récemment la chasse gardée des Etats-Unis.

Enfin, il serait certainement juste de noter qu’au-delà des tensions montantes des trois pays avec l’establishment atlantiste occidental, l’heure est vraisemblablement plus que jamais à faire front commun au sein des principaux promoteurs de l’ordre multipolaire international – afin de barrer la route à toute tentative agressive des nostalgiques résolus d’un ordre totalement dépassé – celui de l’unipolarité.

Evidemment et au-delà de la Chine, de la Russie et de l’Iran dont l’alliance tripartite n’est plus vraiment à présenter, ce qui est également important de noter c’est que l’axe de la multipolarité obtient un soutien de plus en plus évident à divers endroits de la planète, et ce aussi bien de la part des leaderships militaires, que politiques, le tout sans oublier la large partie de l’opinion publique des pays en question. De l’Afrique à l’Amérique latine, sans oublier le Moyen-Orient et même au sein de l’espace européen, fort nombreuses sont les voix qui s’élèvent en faveur de l’axe multipolaire.

Cela est d’autant plus intéressant que de nombreux pays, y compris considérés traditionnellement proches de l’Occident, qui observent avec grande attention les bouleversements géopolitiques planétaires – souhaitent déjà se rapprocher considérablement des principales puissances eurasiennes. Y compris lorsqu’il s’agit de pouvoir faire partie des nouvelles routes de la soie – le projet chinois de très grande envergure qui permettra d’importantes retombées économiques pour les Etats ayant rejoint ladite initiative, ou seraient en train de le faire.

Un projet par la même occasion qui déplait fortement à Washington, bien que ce dernier soit complètement incapable de proposer quoi que ce soit de comparable face à la superpuissance économique chinoise. Une Chine qui par ailleurs est désormais la première puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat (PIB-PPA). En ce sens, le rapport de vassalité que les USA entretiennent avec leurs principaux partenaires ne fait que démontrer une fois de plus cette incapacité à proposer des schémas gagnants-gagnants.

Une chose est sûre : le triumvirat sino-russo-iranien continuera de jouer un rôle de premier poids non seulement dans le grand espace eurasien, mais également et de façon générale au sein de la communauté internationale. Evidemment – de la véritable communauté internationale – n’étant pas celle qui représente 10-15% de la population terrestre, et qui par la même occasion représente déjà moins de la moitié au sein du Top 10 des principales puissances économiques mondiales. Un déclin qui selon même les analystes occidentaux ne fera que se poursuivre. D’où les actions agressives de l’axe atlantiste pour tenter de stopper la contagion, mais qui vraisemblablement ne pourront aucunement faire basculer un processus déjà fermement engagé.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Diplomatie chinoise: l’ère de l’impunité pour les USA est terminée

La Chine continue de hausser le ton face aux nostalgiques du système unipolaire. Les récentes déclarations de la diplomatie chinoise ont été vues par de nombreux analystes comme un sérieux avertissement vis-à-vis de Washington et de ses supplétifs. Mais aussi et peut-être surtout comme une mise au point définitive quant à l’avenir des affaires internationales.

Les Etats-Unis, leurs alliés occidentaux et certains de leurs supplétifs ont beau prétendre à continuer de s’autoproclamer «communauté internationale», à organiser des pseudo-sommets de la «démocratie» – la réalité multipolaire, elle, ne compte aucunement reculer. Et dans cette réalité, à défaut de l’accepter convenablement – il faudra apprendre à une extrême minorité planétaire à connaitre sa place dans le monde… en qualité d’extrême minorité planétaire.

A ce titre, il serait très intéressant de prêter attention aux toutes récentes déclarations de Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères: «Nous condamnons l’intervention militaire brutale des Etats-Unis en Afghanistan, en Irak, et en Syrie au nom de la « démocratie«  et des « droits de l’homme« . Nous appelons la communauté internationale à enquêter sur les crimes de guerre de l’armée étasunienne consistant à tuer des civils innocents dans le monde et à la tenir responsable de ces crimes».

En ajoutant des éléments très importants: «La justice peut être retardée, mais elle ne sera reniée. L’ère durant laquelle les USA agissaient de façon arbitraire dans le monde sous le prétexte de la prétendue « démocratie«  et des « droits de l’homme«  est terminée. Le jour de rendre des comptes finalement viendra pour l’armée US qui a commis les crimes de tuer des civils innocents dans de nombreux pays».

Maintenant, abordons les perspectives. Tout d’abord, il devient aujourd’hui évident que nos prévisions se sont une fois de plus confirmées. Déjà en février dernier et à l’heure où de nombreux analystes et experts présageaient une amélioration des relations sino-étasuniennes après le départ de l’administration Trump de la Maison-Blanche, Observateur Continental a publié une analyse qui indiquait que rien ne présageait au contraire de nettes améliorations dans ces relations. En rappelant notamment que face à la poursuite de l’arrogance dans la politique étasunienne, Pékin continuera à défendre ses intérêts nationaux et à promouvoir la réalité multipolaire mondiale. Ces prévisions se sont largement confirmées.

D’autre part et au moment où certains pouvaient penser que la Chine – tout en étant une superpuissance économique internationale ne se focalisera pas particulièrement sur le volet géopolitique ont là aussi eu tout faux. La République populaire de Chine a au contraire largement accepté son rôle de superpuissance également géopolitique, et a inlassablement raffermi ses alliances avec les autres principales puissances mondiales non-occidentales, parmi lesquelles la Russie et l’Iran.

Enfin, les déclarations récentes de la haute diplomatie chinoise confirment tout simplement que la Chine est effectivement passée à la contre-offensive. L’appel à faire porter la responsabilité aux USA pour les crimes commis à divers endroits de la planète, ainsi que la mise au point sans équivoque que l’ère de l’injustice unipolaire est bel et bien révolue – ne nécessitent pas de commentaire supplémentaire.

Dans ce paradigme de la réalité internationale contemporaine – l’Occident politique pourra alors poursuivre ses gesticulations «moralisantes» autant qu’il souhaitera. Cela ne changera pourtant aucunement les bouleversements mondiaux: des bouleversements dans lesquels l’establishment occidental et ses acolytes devront apprendre à connaitre la place qui est la leur. Encore une fois – cette place est bien connue. Celle d’une minorité planétaire évidente, avec tout ce que cela implique. Y compris sur le plan économique – à l’heure où le poids de l’Occident dans l’économie mondiale ne cesse d’aller à la baisse. Un processus qui par ailleurs ne fera que s’accélérer dans les prochaines années et décennies.

L’Occident et ses suiveurs les plus radicaux avaient pourtant une chance assez unique de tenter à s’adapter à la nouvelle ère multipolaire. Mais les nombreux appels et rappels des nations partisanes de la multipolarité à l’encontre des nostalgiques de l’ordre unipolaire totalement dépassé – à revoir leur mentalité néocoloniale n’ont donné aucun résultat digne de ce nom. Ayant en face des patients inguérissables, il devient évident qu’une telle perte de temps n’apporte que des retards au véritable développement pour l’humanité.

Et en ce sens – les patients intraitables doivent être mis à l’isolement de l’écrasante majorité planétaire. Sachant d’autant plus qu’au sein de cette large majorité terrestre, on retrouve de nombreux citoyens de pays occidentaux – eux aussi adeptes de la multipolarité. La seule et véritable communauté internationale poursuivra donc sa grande marche en avant.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Xi Jinping: Renforcer le respect mutuel et l’ordre multipolaire

Le président chinois Xi Jinping a prononcé mardi un discours lors du débat général de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, mettant l’accent sur plusieurs points essentiels pour l’avenir du monde.

Raffermir la confiance et affronter ensemble les épreuves pour bâtir un monde meilleur – c’est sur cela qu’a particulièrement insisté le leader de la République populaire de Chine. Le discours du président chinois était axé sur quatre grandes orientations: la nécessité de vaincre la pandémie du Covid-19, de relancer l’économie et de promouvoir un développement mondial plus fort, de mettre en pratique le concept des relations internationales marquées par le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant, et d’améliorer la gouvernance mondiale en pratiquant le véritable multilatéralisme.

Si tous les axes abordés par Xi Jinping méritent une grande attention, nous nous focaliserons surtout sur le troisième et le quatrième – qui rentrent parfaitement dans la conjoncture géopolitique actuelle. Pour le leader chinois, «un monde de paix et de développement, c’est un monde où coexistent des civilisations aux formes variées et des voies différentes vers la modernisation». Et que «la démocratie n’est pas la propriété exclusive d’un pays quelconque, mais un droit de tous les peuples»… Tout en ajoutant que «l’évolution récente de la situation internationale prouve une fois de plus que l’intervention militaire extérieure et la prétendue transformation démocratique ne conduisent qu’à des conséquences désastreuses».

Ces points sont très importants et méritent d’être analysés. En effet, la diversité et la beauté du monde se trouvent justement dans la diversité des peuples, de leurs traditions et cultures respectives, et chaque peuple doit avoir le libre choix du modèle de son développement. A l’inverse donc des prétendues «valeurs universelles», si promues par l’establishment étasunien et plus généralement occidental, mais qui n’ont en réalité rien d’universelles.

Plus que cela et bien souvent – sont tout simplement rejetées par l’écrasante majorité des peuples du monde. Donc au contraire d’un Joe Biden qui consacre, comme à son habitude, tout un chapitre aux intérêts du lobby LGBT, Xi Jinping insiste sur la seule et véritable diversité planétaire: celle des peuples et des civilisations. Pourtant et selon le leader chinois, l’humanité possède bel et bien des valeurs communes, que sont la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté.Xi Jinping fait un autre rappel important par la même occasion: c’est que la notion même de démocratie n’est pas une propriété exclusive occidentale. Et que chaque tentative d’exporter cette manière occidentale de voir le monde n’apporte que chaos et désolation. D’autant plus lorsqu’on sait que ce modèle  prétendument «démocratique» promu par l’Occident en représente une forme totalement déformée des véritables valeurs démocratiques – servant bien souvent à justifier l’interventionnisme néocolonial dans les affaires souveraines d’Etats non-occidentaux, et à promouvoir les intérêts d’une partie infime de l’humanité.

En parlant d’ailleurs de modernité, tout dépend aussi quel sens nous donnons à cette notion. La notion occidentale de promouvoir justement des valeurs contraires pour l’écrasante majorité des peuples terrestres, ou un modèle de développement qui améliore radicalement la vie de millions de personnes? En ce sens, peut-être que certaines personnes en Occident pensent de façon tout à fait innocente (voire surtout inconsciente) que des pays comme les Pays-Bas ou la Suède sont plus modernes que ne l’est la Chine. Mais ce n’est certainement pas l’avis des citoyens chinois et de toutes les personnes à différents endroits de la terre qui connaissent la Chine et l’envol que ce pays a pris au cours des dernières décennies jusqu’à ce jour.

Le quatrième et dernier axe du discours de Xi Jinping insistait sur l’amélioration nécessaire de la gouvernance mondiale, ainsi que sur la pratique du véritable multilatéralisme. Tout en faisant référence aux règles fondamentales régissant les relations internationales basées sur les buts et les principes de la Charte des Nations unies, le parallèle peut être fait quant au fait qu’un certain nombre de pays, représentant justement une minorité planétaire évidente, ne se considèrent pas obligés à appliquer ces règles. De un – car ayant toujours une mentalité néocoloniale d’un autre âge. Et de deux – pensant toujours, à grand tort, pouvoir faire référence à l’injustice internationale apparue à la chute de l’URSS. Lorsque l’Occident s’est proclamé être le décideur de la vie ou de la mort des peuples sur toute la planète.

En ce sens, le discours du leader chinois peut être vu comme un énième appel afin que tous, y compris l’évidente minorité concernée qui s’obstine dans ses caprices, puissent prendre une posture responsable. Et dans le cas plus précis de ladite minorité – non seulement vis-à-vis de l’humanité, mais même vis-à-vis des peuples dont cette minorité est à la tête, et qui partagent pour nombre d’entre eux les valeurs propres à l’ordre multipolaire actuel.

A défaut de quoi, la véritable communauté internationale, celle qui inclut le grand espace eurasiatique et les alliés dudit bloc à tous les endroits du monde, continuera à suivre sa marche en avant, sans se soucier des retardataires en la qualité des nostalgiques de l’ordre unipolaire. L’harmonie dans les relations internationales aurait été possible, mais de façon réaliste – certainement pas avec les cadres occidentaux du moment.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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