Archives mensuelles : février 2020

Turquie d’Erdogan, cesse de soutenir les terroristes, commence à respecter la souveraineté syrienne, cesse la politique de la double chaise et… ne détruis pas le partenariat stratégique avec la Russie. Rappelle toi de décembre 2015 et des conséquences… Et ce malgré la riposte fort mesurée de la Russie à l’époque. Une deuxième normalisation sera très difficile. Rappelle toi aussi de la tentative de coup d’Etat et des forces qui t’avaient soutenu à cette période.

L’Otan ne te sauvera pas, l’Occident ne te remplacera pas les opportunités existantes avec ton grand voisin du nord, ne répète pas les mêmes erreurs. Ta dignité doit être respectée ? Commence par respecter celle des autres.

La Russie tient au partenariat avec la Turquie. Mais ne sacrifiera jamais son allié. Un allié qui a toute la légitimité de libérer totalement son sol de la vermine terroriste. Je le dis en tant qu’ami de la Turquie et partisan des relations russo-turques.

Dans le pire des cas – il faudra assumer.

Après l’Afrique du Sud, Pompeo s’attaque à la Chine

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Suite aux récentes déclarations visant l’Afrique du Sud http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1406 , ayant provoqué un tollé au sein de la population de la puissance africaine et membre des BRICS, le secrétaire d’Etat étasunien Mike Pompeo est passé à de nouvelles accusations, cette fois-ci contre la Chine. Pékin n’a pas manqué d’y réagir vivement.

Ainsi, la Chine a exprimé, mercredi, son fort mécontentement et sa ferme opposition face aux accusations infondées du secrétaire d’Etat US, Mike Pompeo, à l’encontre du travail de prévention et de contrôle de la Chine face au nouveau coronavirus (COVID-19) et a exhorté la partie américaine à abandonner son biais idéologique et à cesser de saper la confiance et la coopération mutuelle, annonce l’agence de presse nationale chinoise Xinhua.

Pompeo est allé à proférer des accusations à l’encontre de Pékin suite à l’expulsion du territoire chinois des journalistes de Wall Street Journal (WSJ). Une expulsion qui selon lui «exposait les problèmes dans la réponse de la Chine au COVID-19» et que «si la Chine permettait à ses propres journalistes et aux journalistes étrangers de parler librement, la Chine et les autres pays seraient beaucoup mieux préparés pour relever ce défi».

La réponse du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian ne s’est pas fait attendre. En voici les points essentiels:

«Au moment où le peuple chinois met tout en œuvre pour lutter contre l’épidémie, M. Pompeo profère encore une fois des accusations infondées contre la Chine. Cela est odieux, et nous nous y opposons fermement»;

«Quant à l’article du WSJ avec son titre insultant, il ne s’agit pas d’une question de liberté d’expression et de la presse. Toutes les personnes, tant qu’elles ont une conscience et une ligne rouge, doivent rejeter et résister à ces paroles et actions racistes et injustifiées»;

«Même le WSJ a admis son erreur et a appris quelques leçons. Comment se fait-il que M. Pompeo, au mépris total de l’opinion publique de la communauté internationale, ait une nouvelle fois tenté de soutenir le WSJ en dénigrant la Chine ? On est en droit de se demander si le WSJ est une agence du département d’État américain»;

«Nous exhortons M. Pompeo à renoncer à son biais idéologique contre la Chine, à rejeter la mentalité de la Guerre froide et l’état d’esprit du jeu à somme nulle, à agir d’une manière qui convient à son statut, à cesser de saper la confiance mutuelle et la coopération entre la Chine et les Etats-Unis et à ne plus tenter de semer la discorde entre le Parti, le gouvernement chinois et le peuple chinois».

Maintenant pour parler perspectives, au-delà du fait qu’il est effectivement intéressant de se pencher sur la complicité entre les élites politiques et médiatiques étasuniennes, et plus généralement occidentales, notamment lorsqu’il s’agit d’attaquer les principaux adversaires géopolitiques et géoéconomiques de l’establishment US, bien que cela ne soit qu’un secret de polichinelle – la pseudo liberté d’expression dans les médias mainstream n’existe que pour ceux qui veulent encore y croire, ou font semblant d’y croire. Le fait est que du moment que l’establishment politique de l’Occident s’attaque aux intérêts de ses adversaires admis et déclarés, les médias mainstream ne manquent jamais l’occasion de le suivre au pays.

Maintenant et en ce qui concerne plus concrètement les récentes déclarations de Pompeo en tant que telles, rien de surprenant, ni de véritablement nouveau à l’horizon. S’attendre à une solidarité de la part d’un pays, qui souhaite se voir toujours comme le maître planétaire, vis-à-vis d’une grande nation qui fait de son mieux dans la gestion du fléau sanitaire actuel, ne relève tout simplement pas du sens réaliste. Au contraire, chaque défi qui concerne les nations indépendantes de la planète, y compris lorsque cela concerne un grand nombre de vies humaines, ne représente pour les élites occidentales, étasuniennes en tête, qu’une «opportunité» supplémentaire à pouvoir mettre de la pression sur les dites nations. Pour l’establishment US il y a quelques temps ce fut la Russie et la Chine – les deux principaux adversaires officiels et déclarés comme tels par Washington, puis ce fut le tour à l’Iran, la Syrie, plus récemment l’Afrique du Sud, et là nouvelle offensive contre Pékin. En effet, rien de nouveau à l’horizon.

Enfin et sans vouloir rentrer dans des thèses complotistes, néanmoins il est tout de même assez surprenant pourquoi à l’heure actuelle c’est la Chine et l’Iran qui subissent de plein fouet les conséquences du COVID-19, alors que l’obscurité continue de planer sur l’origine dudit virus, surtout lorsqu’on connait le haut niveau des médecines respectives de ces pays. Avouez tout de même qu’il y a de quoi se poser quelques questions. D’autant plus, que les seuls pays ayant exprimé véritablement leur solidarité avec la Chine dans cette situation ne sont autres que ses alliés: Russie, Iran, Cuba et nombre d’autres pays d’Amérique latine, ainsi que plusieurs pays africains. On arrive presque à croire que les malheurs humains en terre chinoise enchantent les élites occidentales. Peut-être même que si le virus ne se propageait pas au-delà des frontières chinoises, y compris maintenant en terre européenne, l’inquiétude sur leurs visages serait totalement inexistante.

Quoiqu’il en soit, la réponse du haut diplomate chinois Zhao Lijian à Pompeo est digne d’une grande puissance qui se respecte. Pour le reste, il est à croire que la Chine saura gérer de la meilleure manière qui soit le défi sanitaire du moment, avec l’assistance de ses véritables amis.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1418

Principales pages historiques contemporaines de la Russie, suite 4.

Suite au coup d’Etat armé néo-nazi et ultra-nationaliste à Kiev, soutenu et adoubé par l’Occident politique, la population de la Crimée ne fut pas la seule à réagir et prendre des mesures. La résistance s’est organisée aussi dans le Sud-Est, et notamment dans le Donbass afin d’empêcher le déferlement des hordes extrémistes sur leur sol.

Au prix de multiples sacrifices, la résistance n’a pas capitulé. Ainsi, la suite du Printemps russe a vu la naissance de la République populaire de Donetsk (DNR) et de la République populaire de Lougansk (LNR). Et malgré les innombrables attaques et bombardements ukrainiens contre la population civile du Donbass, la dignité de cette population travailleuse et résistante est restée intacte.

#Printempsrusse #Monderusse

L’interférence étasunienne dans les affaires sud-africaines

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Lors de sa récente tournée africaine, le secrétaire d’Etat US Mike Pompeo s’est permis à donner des leçons à l’Afrique du Sud. Notamment sur la question de l’expropriation foncière sans compensation.

C’est ce que rapporte l’agence de presse étasunienne Bloomberg

Selon lui, « l’expropriation foncière sans compensation envisagée par le gouvernement serait catastrophique pour l’économie et plus encore pour le peuple sud-africain », provoquant une vague de colère au sein de la population de la puissance africaine. Sans rentrer dans ce débat – qui concerne une question interne de la République d’Afrique du Sud, Pompeo a vraisemblablement oublié quelques vérités.

S’il est vrai que la question de répartition des terres agraires reste un problème sérieux en Afrique du Sud, c’est au leadership et aux citoyens du pays concerné d’en décider, et certainement pas à Washington. D’autant plus qu’en termes de démocratie, Pretoria aurait bien plus à apprendre aux USA, que le contraire. Il faudrait aussi savoir que les problèmes existants en Afrique du Sud, notamment le taux de criminalité assez élevé, concernent les citoyens sud-africains de façon générale, et non pas un groupe ethnique en particulier. C’est le premier point. Et là aussi lorsqu’on connait l’énorme taux de criminalité en terre étasunienne, le cowboy ambulant ferait bien mieux à commencer de balayer devant sa porte.

Quant à la question pratique de la redistribution des terres – un sujet qui fait polémiquer la nation arc-en-ciel depuis de longues années, il serait probablement bon de rappeler un chiffre : 72% des fermes et exploitations agricoles en Afrique du Sud sont détenues par des fermiers blancs. Pour rappel, les Blancs d’Afrique du Sud représentant 9-10% de la population. Connaissant le haut professionnalisme de ces personnes dans le domaine qui les concerne, mais connaissant aussi de quelle façon ces terres ont été bien souvent obtenues, il est tout à fait normal que le leadership sud-africain cherche une solution qui pourrait satisfaire une majorité de citoyens. En démocratie réelle, c’est la majorité qui décide. Et dans un pays souverain, c’est à l’intérieur que sont prises les décisions, et non pas dans les capitales occidentales.

Mais de façon honnête, est-ce réellement le sort des fermiers blancs et la situation économique sud-africaine (par ailleurs loin d’être morose) qui inquiètent tellement l’establishment étasunien ? Il est à croire que non. Mais bel et bien la politique indépendante, souveraine et pro-multipolaire de Pretoria. Et ce sur de bien nombreux dossiers internationaux. A commencer par les critiques sud-africaines visant Washington d’interférer dans les affaires intérieures d’Etats souverains, y compris dans le cadre d’interventions militaires. Ajoutez à cela le soutien constant à la Palestine, la condamnation de l’assassinat par les USA du général iranien Qassem Soleimani, le soutien ferme au Venezuela et à son gouvernement légitime, l’appartenance et un rôle actif au sein des BRICS, coordination politico-diplomatique importante avec Pékin et Moscou – notamment au niveau onusien, et enfin une coordination militaire et sécuritaire de plus en plus poussée avec les deux derniers.

Le problème est donc avant tout géopolitique. Connaissant le poids de l’Afrique du Sud sur le continent africain, aussi bien sur le plan économique que politique – au moment même où le leader du pays Cyril Ramaphosa ait été élu président de l’Union africaine (UA), il est évident que la puissance africaine et souveraine, assumant pleinement son soutien au monde multipolaire, déplait fortement aux élites washingtoniennes.

Et en passant, lorsqu’on connait aussi le long soutien obscur des USA, et notamment des structures telles que la CIA au régime d’apartheid, la meilleure chose que Pompeo & Co. devrait faire, c’est de se taire. Et se focaliser sur les problèmes intérieurs US – qui ne manquent guère. Le monde ne se porterait que bien mieux.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1406

Idlib: Erdogan commettra-t-il l’irréparable ?

Mes commentaires pour Press TV, la télévision internationale iranienne.

Je continue de croire en la sagesse du peuple turc, pour que l’intégration eurasienne puisse se poursuivre et que les plans de ceux qui veulent à tout prix saboter le projet nommé Eurasie échouent.

La Syrie est en droit de reprendre le contrôle sur tout son territoire national. Ses alliés, en premier la Russie et l’Iran la soutiennent pleinement. La Turquie doit l’accepter pour qu’on puisse ensemble continuer à développer les projets stratégiques conjoints.

http://french.presstv.com/Detail/2020/02/23/619350/Idlib-Erdogan-commettratil-lirrparable

http://french.presstv.com/Detail/2020/02/13/618597/Crise-dans-les-relations-turcorusse-

Principales pages historiques contemporaines de la Russie, suite 3.

Au moment des Jeux olympiques d’hiver 2014 de Sotchi, l’Occident soutient un coup d’Etat néo-nazi et ultra-nationaliste à Kiev, capitale ukrainienne et mère des villes russes.

La population russe/russophone refuse ce coup de force ouvertement russophobe. La Crimée, territoire historique russe, est la première à réagir. La population se mobilise. La Russie ne reste pas, à la différence du début des années 1990, les bras croisés. A l’issue du référendum de mars 2014, l’écrasante majorité de la population criméenne choisit le rattachement à la Russie. La Crimée retourne à la Mère-Patrie. C’est le début du Printemps russe – le plein réveil du Monde russe.

Rien ne sera jamais plus comme avant !

P.S. à l’issue de ce retour historique aucune victime à déplorer.

Horizon 2050: déclin économique de l’Occident

Il y a trois ans de cela, la grande multinationale PricewaterhouseCoopers (PwC), spécialisée dans les missions d’audit, d’expertise comptable et de conseil, avait publié un rapport stipulant que dans les 30 prochaines années au sein du Top 10 des principales économies mondiales – seules 3 seront celles appartenant au monde occidental. Ces prévisions restent aujourd’hui fortement d’actualité et les événements en cours le confirment pleinement.

En effet, au-delà d’une perte d’influence géopolitique et sécuritaire grandissante de l’Occident dans la nouvelle ère multipolaire, l’aspect économique ne devrait pas être en reste. Les pays du fameux G7 ne seront plus les maitres économiques mondiaux, au contraire ce sont les pays du E7 (Emerging 7) – terme créé par PwC en 2006 pour désigner les principales puissances économiques émergentes, incluant la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Indonésie et la Turquie, qui auront la tâche de prendre pleinement la relève.

Pour rappel selon les prévisions du grand cabinet international, le classement à l’horizon 2050 devrait être comme suit: 1-Chine, 2-Inde, 3-Etats-Unis, 4-Indonésie, 5-Brésil, 6-Russie, 7-Mexique, 8-Japan, 9-Allemagne, 10-Royaume-Uni. Ainsi, au-delà du fait de perdre des places dans le Top 10 pour les USA, l’Allemagne et le Royaume-Uni, la France quant à elle devrait tout simplement quitter le classement des dix principales économies mondiales.

Tout en sachant qu’il s’agit de prévisions sur une période de trois décennies, durant laquelle un certain nombre de facteurs peuvent apporter des ajustements à ce classement, et sans rentrer dans les détails des facteurs présentés par PwC dans l’établissement de ces prévisions (détails du rapport ci-haut), il serait probablement intéressant de se pencher sur un autre fait, qui caractérise justement le monde multipolaire devenu réalité.

Si à la chute de l’URSS et la prétendue «fin» de la guerre froide, l’Occident pouvait effectivement se vanter d’avoir le leadership (pour ne pas dire le diktat) dans pratiquement dans toutes les sphères à l’échelle planétaire, aujourd’hui on arrive justement à une réalité dans laquelle une minorité doit assumer son rôle de… minorité.

Pour les grandes puissances mondiales non-occidentales, il n’a jamais été question d’arriver à une discrimination vis-à-vis des nations occidentales. Ce n’est pas le but recherché. Au contraire, les nations partisanes de la réalité multipolaire préfèrent miser sur des échanges sans restrictions, sanctions, intimidations et autres instruments tellement aimés par les élites occidentales. Les puissances non-occidentales misent aussi sur une concurrence loyale, où chacun peut faire prévaloir ses propres atouts.

Le souci, c’est que cette approche, ou plus précisément cette mentalité de faire des affaires, est tout sauf celle de l’establishment occidental. Pourquoi? Car les siècles de colonialisme, suivi par le néocolonialisme, ont tellement influencé les décideurs occidentaux, qu’aujourd’hui ce complexe de «supériorité» les caractérisant est probablement à un niveau génétique. Important tout de même de préciser qu’on parle bien de l’establishment occidental. Car dans le cas d’un citoyen occidental plus ou moins lambda, cette mentalité raciste et néocoloniale n’est pas représentative. Il faut donc bien séparer les deux choses.

Et dans cette optique, la compréhension du monde multipolaire par de nombreux citoyens en Occident contribue justement elle aussi au renforcement de la réalité récente. L’Occident en lui-même ne représente pas plus que 10% de la population terrestre. Et compte tenu de cette prise de conscience en Occident même dans l’acceptation de la multipolarité, on arrive à une conclusion simple: les partisans jusqu’au-boutistes de l’unipolarité révolue représentent une infime minorité à l’échelle planétaire. Et plus les années vont passer, plus cet establishment néocolonial occidental devra accepter la nouvelle place qui lui est réservée. Et peut-être surtout laisser la voie libre aux représentants responsables de l’Occident qui auront très certainement eux aussi des idées intéressantes à apporter dans la nouvelle architecture internationale.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1400