Archives du mot-clé néocolonialisme

Nouvelle-Calédonie: le régime hexagonal est un régime colonial

16.05.2024

Les événements actuels en Nouvelle-Calédonie, l’un des «territoires français d’outre-mer», de-facto un territoire qui vit encore sous le colonialisme du régime hexagonal, ne peuvent être dissociés des événements contemporains à l’échelle internationale. A savoir que la mentalité d’arrogance dans le pur esprit colonial et néocolonial ne passe plus face à des personnes déterminées à faire valoir leurs droits, dans un monde multipolaire.

Une fois de plus, les analyses précédentes d’Observateur Continental se confirment. Désormais – dans le cas plus particulier de la situation en Nouvelle-Calédonie, territoire ayant le statut de collectivité d’outre-mer sui generis – l’un des statuts institués par la métropole hexagonale pour ses territoires dits «d’outre-mer». En d’autres termes – ses colonies. Plus précisément que la situation allait finir par se dégrader au vu de l’arnaque pure et simple que le régime de l’Hexagone avait tenté et continue à vouloir imposer à la population de souche kanak.

Les violences en cours ne sont que le résultat du fait que pour les habitants qui luttent depuis de bien longues années pour l’indépendance de leur terre ancestrale et dont ils sont les seuls propriétaires légitimes – le dialogue longtemps privilégié ne fait que les mener vers l’officialisation de la perpétuité du colonialisme français. Qui d’ailleurs a toujours été le seul et véritable objectif du régime de Paris.

Malgré cela – le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), rassemblant les partisans de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie – avait continué à appeler, y compris durant les manifestations en cours, au calme et à l’apaisement. Démontrant une fois de plus sa bonne volonté quant à un dialogue avec le régime hexagonal, mais dans un cadre juste et honnête. C’est d’ailleurs ce qu’il ressort dans son récent communiqué

Néanmoins et face à une population qui ne souhaite plus vivre dans l’arnaque imposée par les forces colonialistes, le régime hexagonal reste dans l’arrogance et la pensée qu’il saura à nouveau manipuler et au final sortir gagnant dans l’élaboration de cette arnaque, visant à rendre la population autochtone complètement marginalisée et ainsi l’empêcher à pouvoir prendre son destin en main. Pour autant, ledit régime oublie plusieurs points importants.

Que tout d’abord l’époque du colonialisme sauvage est bel et bien terminée. Comme d’ailleurs est bien terminée l’ère du diktat unipolaire de la minorité planétaire occidentale. De deux, et si le néocolonianisme français est largement rejeté à l’échelle de ce qu’il considérait comme son prétendu « pré-carré », à savoir une partie importante du continent africain, il n’y a aucune raison valable à ce que le colonialisme de l’Hexagone ne soit pas également et largement rejeté au sein des territoires qui sont encore de-facto ses colonies.

Enfin, et les accusations de la France quant aux prétendues interférences extérieures, notamment d’un pays comme l’Azerbaïdjan, soulèvent de sérieuses questions quant à l’état mental des dirigeants hexagonaux, à l’instar d’ailleurs du reste de l’Occident. Et cela après avoir déjà accusé Bakou à déstabiliser les intérêts hexagonaux en Afrique. C’est vrai, il est tellement plus facile pour les arrogants nostalgiques de l’unipolarité, refusant obstinément à se regarder objectivement dans le miroir et à reconnaitre le visage hideux les caractérisant, à chercher des boucs-émissaires extérieurs. Quand ce n’est pas la Russie, la Chine, la Turquie ou l’Iran, entre autres, autant que ce soit alors l’Azerbaïdjan.

Le fait est que le régime hexagonal, à l’instar de ses collègues de l’Occident otanesque, ne seront effectivement plus en mesure à pouvoir dicter leurs lois et règles, coloniales et néocoloniales, aux populations ayant déjà trop subi l’injustice occidentale. L’éveil des consciences, le soutien massif à l’échelle mondiale de l’ordre multipolaire international, la détermination à pouvoir profiter pleinement des opportunités qu’offre la multipolarité – sont des éléments, parmi d’autres, clés – du monde contemporain. Mais cela, les régimes occidentaux, dont celui de Paris, prétendent ne pas avoir encore compris. Aussi et malgré toutes les gesticulations des représentants hexagonaux, le régime élyséen, au-delà du néocolonialisme qui le caractérise si fortement, est précisément par la même occasion – un régime colonial. Et cette vérité – il ne sera pas en mesure à la voiler.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le départ étasunien du Niger devra s’accélérer

03.05.2024

Alors que les troupes du régime washingtonien doivent se préparer à quitter très prochainement le Niger, la détermination des forces panafricanistes et des alliés dans le cadre de l’ordre multipolaire international – sont en train de donner un coup d’accélérateur au processus concerné. Afin de rappeler qui impose les règles et en vue de donner un message clair à ceux qui pourraient être tentés à vouloir faire une action revancharde.

Les militaires russes sont entrés dans une base abritant l’armée US au Niger, selon un responsable étasunien – indique Reuters. Ledit représentant washingtonien de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que les forces russes n’étaient pas en contact direct avec les troupes étasuniennes, et utilisaient un hangar séparé sur la base aérienne 101, située à côté de l’aéroport international Diori Hamani – à Niamey, la capitale nigérienne.

Reuters note également que ce face-à-face entre militaires russes et étasuniens au Niger – arrive à un moment où la rivalité militaire et diplomatique des deux pays est de plus en plus acrimonieuse, notamment dans le cadre du conflit en Ukraine. Et que cela soulève également des questions sur le sort des installations américaines dans le pays après le retrait US. Tout en rappelant que les USA et leurs alliés ont été contraints à retirer leurs troupes de nombre de pays africains – suite à la décision des autorités des pays respectifs à se distancier des gouvernements occidentaux. Outre le départ imminent du Niger, les troupes étasuniennes ont également quitté le Tchad au cours des derniers jours, tandis que les forces françaises ont été expulsées du Mali et du Burkina Faso.

L’instrument médiatique occidental oublie juste une petite précision importante: les troupes du régime hexagonal – ont été expulsés du Niger aussi, et ce avant la décision d’expulser également les troupes du régime washingtonien. Quant aux raisons de l’arrivée des militaires russes sur la base où se trouve encore des troupes du régime US, il faudrait certainement y voir plusieurs raisons.

Premièrement, il s’agit d’une réponse des autorités du Niger aux gesticulations précédentes émanant de Washington – à savoir que toute coexistence avec des militaires russes serait impossible. Ainsi le leadership nigérien émet un rappel explicite quant au fait – qu’en terre nigérienne – c’est les Nigériens qui prennent les décisions. Et certainement pas le régime US. Deuxièmement – il s’agirait justement d’un coup d’accélérateur au retrait étasunien – à l’heure où le régime de Washington a indiqué qu’il quittera le pays au cours des prochains mois. Ainsi, il est toujours important à rappeler aux prétendus «exceptionnels» que le calendrier et un deadline de retrait devront être respectés.

Troisièmement – le positionnement du Corps africain du ministère russe de la Défense face aux forces représentant le chef du camp des nostalgiques de l’unipolarité – sonne comme un avertissement au cas où le régime washingtonien serait tenté à faire des actions irréfléchies. Après tout, il est aujourd’hui admis qu’à l’instar de son vassal hexagonal – le rejet vis-à-vis de Washington à l’échelle du continent africain comme à l’échelle internationale – passe mal pour les concernés et est perçue comme une véritable humiliation pour la minorité planétaire occidentale.

Confirmant une fois de plus l’analyse récente d’Observateur Continental – à savoir que tôt ou tard l’extrême minorité occidentale – devra apprendre à vivre autrement – face à des peuples représentant la majorité globale et s’affirmant haut et fort comme des partisans résolus de l’ordre multipolaire international contemporain.

Enfin, et au moment où Washington, à l’instar de Paris, cherche désespérément des endroits pour pouvoir maintenir sa posture néocoloniale en Afrique – il devra sans le moindre doute garder en mémoire – que le rejet subi actuellement au Niger, membre à part entière de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – alliance qui assume aujourd’hui pleinement son rôle historique dans le cadre non seulement du Sahel, mais aussi de tout le continent africain, en qualité de force largement inspirante pour les panafricanistes et les partisans de la multipolarité – que des situations similaires ne tarderont certainement pas à arriver prochainement à d’autres endroits de sa présence. Et ce – en Afrique comme à d’autres endroits du monde. Y compris là, où Washington pense encore être le «bienvenu».

Mikhail Gamandiy-Egorov

Entre les BRICS et les pressions occidentales – l’Afrique du Sud opte pour la première option

01.06.2023

Pretoria semble plus que jamais déterminée à assumer son orientation stratégique dans le cadre de l’alliance des BRICS, en dépit des pressions multiformes de l’establishment atlantiste de l’Occident et de l’opposition interne orientée sur l’axe otanesque. Tout semble indiquer que les Occidentaux et leurs agents locaux n’obtiendront pas gain de cause.

Alors que le Sommet des BRICS qui doit avoir lieu en Afrique du Sud approche – les autorités du pays de Nelson Mandela continuent de faire face aux innombrables pressions, menaces et intimidations émanant des élites issues de l’extrême minorité planétaire, ainsi que d’une autre minorité – cette fois-ci interne – pour une large partie composée des héritiers du régime raciste de l’apartheid d’une certaine époque, aux origines occidentales et orientée sur l’Occident.

Ainsi, l’une des principales puissances continentales africaines envisage de modifier sa loi afin d’avoir le pouvoir de décider d’arrêter ou non un dirigeant recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré Obed Bapela, vice-ministre auprès de la présidence, à la BBC.

En effet, et alors que Pretoria est signataire du Statut de Rome de la CPI, les autorités nationales cherchent la solution au moment où plusieurs voix s’élèvent, aussi bien au sein des principaux représentants du parti au pouvoir – le Congrès National Africain (ANC) – qu’au sein des Combattants pour la liberté économique (EFF), troisième force politique du pays – en faveur de quitter tout simplement la prétendue Cour pénale internationale.

Le seul souci pour le leadership sud-africain et les autres représentants de la majorité du pays issue de la population de souche et des autres peuples non-occidentaux – c’est que le timing qui aurait pu permettre cette sortie de la CPI pourrait être plus long que voulu. En tenant compte que l’opposition dominée par les libéraux pro-occidentaux, bien souvent issus justement de la minorité d’origine occidentale, fait tout pour bloquer ou du moins faire retarder ladite action à travers des mécanismes internes propres à la nation sud-africaine. Y compris au niveau du parlement. Et cela en tenant évidemment compte que le Sommet des BRICS est pour très bientôt.

Selon plusieurs sources, l’une des options en cours d’étude parmi les membres des BRICS – serait le fait que ce soit la Chine qui accueille cette année de nouveau le sommet des pays membres, sachant que Pékin n’a non seulement aucune obligation légale vis-à-vis de la CPI, mais d’autant plus aucun respect pour ladite structure, qui aujourd’hui ne peut définitivement plus voiler son assujettissement total aux intérêts purement occidentaux. Il serait d’ailleurs beaucoup plus logique de réaliser un «rebranding» pour l’organisme à la solde des Occidentaux et ainsi pouvoir le renommer en CPO – Cour pénale occidentale. Ce serait beaucoup plus réaliste.

Dans tous les cas, tout indique aujourd’hui que le Sommet des BRICS aura bien lieu, selon le calendrier annoncé. Plus que cela, l’Afrique du Sud malgré toute son approche extrêmement démocratique vis-à-vis d’une minorité immigrée depuis l’Occident, du moins sa partie toujours nostalgique des années honteuses de l’apartheid et orientée strictement contre les intérêts africains, aura déjà démontré être en mesure non seulement de dire non à l’establishment occidental, mais également de savoir les remettre à leur place en rappelant quelques vérités. Comme l’a d’ailleurs fait récemment Fikile Mbalula, Secrétaire général du Congrès National Africain en remettant clairement à sa place un propagandiste britannique de la BBC.

En ce qui concerne les agents locaux du néocolonialisme occidental – il faut tout de même savoir qu’ils jouent sérieusement avec le feu. Evidemment, les représentants de cette opposition libérale et pro-occidentale, défendant notamment les intérêts d’une minorité ethnique nostalgique de la période de ségrégation raciale vis-à-vis de la majorité de souche, pourront toujours prendre un billet sans retour en direction de New-York, Londres, Amsterdam ou Tel-Aviv. Mais qu’en sera-t-il de leurs concitoyens dont ils sont les représentants, et qui risquent fortement à terme de devoir faire face à un retour de flamme.

Surtout lorsqu’on se souvient que dans un pays comme l’Afrique du Sud – l’écrasante majorité des terres agricoles reste sous contrôle de cette même minorité – comme résultat direct de la politique passée de l’apartheid. Et si le leadership sud-africain, bien que jugeant nécessaire de régler cette situation d’injustice, continue d’opter pour la modération et le dialogue – les millions de partisans justement du troisième principal parti sud-africain EFF – pensent strictement à des mesures bien plus radicales. Peu probable qu’un fermier d’origine occidentale pourra alors remercier ses représentants politiques appliquant les ordres depuis l’Occident.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le retour de la Russie en Afrique: surprise ou processus parfaitement logique?

02.09.2022

Si pour de nombreux analystes hostiles aux réalités issues de la multipolarité, le retour de la Russie sur le continent africain s’est réalisé sur une base prétendument opportuniste, la réalité démontre plutôt que les liens entre les deux parties ne s’étaient jamais réellement arrêtés et ne demandaient qu’à être fortement réactivés et développés.

Alors que dans les événements contemporains, l’Occident collectif avait tout fait pour isoler la Russie sur l’arène internationale, il devient aujourd’hui évident que dans le monde non-occidental – représentant l’écrasante majorité de l’humanité – ces tentatives ont connu un échec flagrant. L’Afrique représente en ce sens l’un des meilleurs exemples.

En effet, ni les visites récentes des hauts représentants occidentaux, ni les pressions et les innombrables intimidations, n’ont pu convaincre la large partie des Etats africains de se détourner du partenariat avec Moscou. Confirmant l’impuissance des régimes occidentaux.

De manière générale, le plein retour de la Russie sur le continent africain était largement attendu aussi bien au sein des leaderships de plusieurs pays du continent, que de la société civile se revendiquant du panafricanisme. Cela n’était d’ailleurs guère surprenant sachant qu’au-delà de ne pas posséder de passé colonial en Afrique, la Russie durant la période soviétique avait largement contribué à soutenir les Etats africains dans leur lutte pour l’indépendance et dans les processus ayant suivi l’obtention des indépendances vis-à-vis des puissances coloniales occidentales.

S’ajoutent à cela des milliers de cadres africains formés en URSS, puis en Russie, et le rejet de la politique occidentale – aussi bien à l’encontre du continent que plus généralement dans le cadre des affaires internationales. Y compris après les interventions néocoloniales dans plusieurs pays du continent, parmi lesquelles la destruction de la Jamahiriya libyenne de Mouammar Kadhafi, avec comme résultat non seulement la fin d’un des Etats les plus prospères et stables du continent, mais également la création d’une large zone d’instabilité et de terrorisme au-delà des frontières libyennes, notamment dans le Sahel.

Fait marquant, si le retour de la Russie en Afrique a été marqué par une réactivation relationnelle depuis ces dernières années avec des Etats qui étaient des alliés et partenaires historiques durant la période soviétique, de nouvelles pages se sont ouvertes avec des pays dont les relations étaient relativement peu développées et qui se trouvaient longtemps sous la coupe occidentale. L’exemple de la République centrafricaine ne fait d’ailleurs que le confirmer

Le premier Sommet Russie-Afrique de Sotchi d’octobre 2019 avait par la même occasion non seulement officiellement replacé le continent africain au centre des priorités de la politique extérieure russe, mais également et plus globalement encore – au centre du concept multipolaire mondial.

Aujourd’hui et plus que jamais l’Afrique, ou du moins sa large partie, comprend les enjeux et les défis auxquels il sera nécessaire de faire face – afin de tourner définitivement la page du néocolonialisme et du sous-développement. Un sous-développement qui n’a pas lieu d’être alors que le continent dispose de tous les atouts nécessaires pour prendre définitivement son envol.

Il est également devenu plus que jamais clair que dans le monde non plus seulement multipolaire, mais également post-occidental – qui se profile, les ressources naturelles seront la clé du nouveau système international. Et dans ce cadre-là, ceux qui n’en disposent pas tout en abordant une posture ouvertement arrogante – devront s’adapter aux nouvelles règles du monde contemporain.

Ainsi, la relance au plus haut niveau des relations russo-africaines, aussi bien anciennes que nouvelles, représente un processus parfaitement naturel, et ce pour les deux parties. Si de l’avis des régimes occidentaux cela n’est pas le cas – à dire vrai leur avis compte peu, pour ne pas dire du tout.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Occident impuissant face à l’interaction russo-africaine

02.08.2022

Les voyages du ministre russe des Affaires étrangères et du président français en Afrique se sont déroulés pratiquement au même moment. Et malgré le déplacement du chef d’Etat hexagonal avant un agenda ouvertement anti-russe, les pays africains refusent de se joindre à l’hystérie occidentale contre Moscou. Poussant Macron une fois de plus à faire démonstration d’une arrogance d’un autre âge.

Alors que Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, se trouvait encore en tournée africaine – durant laquelle il a visité l’Egypte, le Congo, l’Ouganda et l’Ethiopie – le président français Macron a tenté à tout prix à l’instar d’autres représentants de régimes occidentaux de réduire l’influence russe sur le continent africain, que Paris continue d’ailleurs de considérer aveuglement comme son pré-carré.

Devant faire face à un énième échec de ces tentatives russophobes, le chef d’Etat hexagonal était à la limite de l’insulte à l’encontre des pays africains, parlant «d’hypocrisie» africaine à l’encontre du conflit en Ukraine. En d’autres termes, une prétendue hypocrisie qui n’est que le fait que l’Afrique dans sa large partie a refusé de condamner l’opération militaire spéciale de la Russie, ainsi que de se joindre aux sanctions contre Moscou promues par l’establishment occidental.

Du côté de Sergueï Lavrov, la réponse ne s’est pas fait attendre: «En ce qui concerne le président Macron et ses déclarations, on aurait pu s’attendre à des propos plus éthiques de la part des Français», des propos par ailleurs jugés offensants et insultants par le chef de la diplomatie russe. Dans tous les cas, le ministre russe des Affaires étrangères a été accueilli fort cordialement dans tous les pays où il a fait escale, ne se limitant d’ailleurs pas à rencontrer ses homologues chefs de diplomatie des pays respectifs, mais également les chefs d’Etat des nations visitées.

Quant à l’attitude d’extrême arrogance propre à une mentalité d’une période coloniale, si propre à sieur Macron et à ses autres semblables atlantistes, désormais cela ne traduit plus un quelconque sentiment de supériorité ou de puissance. Bien au contraire, cela que fait qu’exposer une fois encore et au grand jour le désarroi total des élites occidentales, dans un monde où chaque région planétaire leur demande (poliment) d’apprendre à connaitre leur seule et véritable place: celle d’une extrême minorité à l’échelle mondiale.

Pour l’anecdote, après l’échec macronien en Afrique, Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, sera lui aussi de la partie sur le sol africain. Et même le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, avait récemment annoncé son intention de se rendre en Afrique. En d’autres termes: grosse mobilisation à tenter une dernière fois de convaincre les capitales africaines à faire preuve de «solidarité» à l’encontre du pauvre régime de Kiev et de ses parrains occidentaux, se sentant désormais si seuls à l’échelle internationale.

Permettons-nous de faire un petit pronostic : autres échecs et humiliations à venir pour l’Occident collectif. En ce qui concerne l’Afrique, ce riche continent victime si longtemps des clichés, interventions et pillages néocolonialistes occidentaux, aujourd’hui et plus que jamais son importance pour l’avenir international n’est plus à prouver. Disposant d’énormes ressources naturelles, sans lesquelles l’Occident retournera pratiquement au Moyen-Age comme le démontre d’ailleurs l’actuelle crise après les effets boomerangs (encore limités) des sanctions contre la Russie, d’une population jeune et dynamique, et de plus en plus déterminée à suivre la voie panafricaniste et refuser le diktat extérieur occidental.

Cette orientation conforte fortement l’avenir du monde multipolaire, dans lequel l’Afrique aura certainement un rôle de première importance à jouer. Et pour rappel une fois de plus, le monde de demain ne sera pas seulement multipolaire – il l’est déjà – mais bel et bien multipolaire et post-occidental. Dans cette perspective, les agitations d’entités à l’agonie – n’y changeront rien.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Nouvelles interférences étasuniennes sur le continent africain

03.06.2022

Les USA examinent une loi visant à contrecarrer la présence russe en Afrique, mais également à punir les gouvernements et acteurs africains qui seraient favorables à cette présence. Cette éventuelle démarche met en exergue une fois de plus la mentalité purement néocoloniale si propre à l’establishment étasunien, et occidentalo-atlantiste de manière générale.

Les Etats-Unis préparent une loi pour sanctionner les «amis» de Poutine en Afrique, écrivait récemment l’agence d’information économique africaine L’Agence Ecofin. Comme rappelé, le Sénat US vient d’entamer l’examen du projet de loi relatif à la lutte contre les activités «malveillantes» de la Russie en Afrique, un texte adopté par la Chambre des représentants le 27 avril dernier et qui définit ces activités comme étant celles qui «sapent les objectifs et les intérêts des Etats-Unis».

Rien qu’à lire ces lignes, il est assez facile de comprendre une fois de plus une approche ouvertement extraterritoriale étasunienne vis-à-vis d’Etats souverains, en l’occurrence ici africains, avec d’autant plus une mentalité propre à l’ère unipolaire à laquelle Washington continue de faire référence, faisant le pur négationnisme de la réalité multipolaire qui pourtant s’est bel et bien imposée depuis les dernières années.

D’autre part, ce qui est intéressant à noter est que si ledit projet de loi sera finalement appliqué – il ne visera pas seulement la Russie, ainsi que d’éventuels citoyens ou entreprises russes travaillant dans les pays africains, mais également nombre de dirigeants d’Afrique eux-mêmes, et très certainement aussi tous les acteurs panafricanistes qui soutiennent et approuvent le développement de l’interaction russo-africaine.

A cet effet, ce qu’il faudrait rappeler aux cowboys washingtoniens, c’est qu’au-delà du fait que l’Afrique ne leur appartient pas, cette mesure à terme risque de créer d’énormes défis pour les Etasuniens eux-mêmes. Car l’application d’une telle loi pourra très rapidement non seulement attaquer les chefs d’Etat et de gouvernement africains, mais aussi les principaux représentants de la société civile, et avec cela des milliers et des millions de citoyens africains. Des citoyens africains déjà pour très nombreux d’entre eux hostiles à la politique occidentale vis-à-vis de leurs pays et de leur continent, et plus généralement sur la scène internationale.

Dans cette situation, deux orientations semblent assez évidentes dans les motivations étasuniennes. Car au-delà de vouloir tenter de limiter la contagion des développements des relations entre la Russie et l’Afrique, et la montée en puissance évidente des sentiments pro-russes, Washington veut aussi tout simplement punir les Etats du continent pour leur non-obéissance dans les événements récents. Y compris, comme le pensent les experts du continent – pour punir les nombreux Etats africains qui ne se sont pas joints à la coalition antirusse tellement souhaitée et promue par Washington et ses sous-traitants dans le cadre du conflit en Ukraine.

Après visiblement l’échec de tenter à surfer efficacement sur la vague panafricaniste hostile à la Françafrique, confirmant une fois de plus qui est le suzerain et qui le vassal dans la relation Washington-Paris, l’establishment étasunien pense désormais que seules de nouvelles menaces, pressions, sanctions et intimidations peuvent éventuellement l’aider à limiter les dégâts face à une Afrique de plus en plus décomplexée vis-à-vis de l’Occident collectif, et désireuse de devenir un bloc puissant dans le cadre du système multipolaire contemporain. Avec d’autant plus une perspective fort probable d’un monde multipolaire post-occidental.

Encore une fois – les élites occidentales jouent avec le feu. Un feu d’ailleurs qui les brûle déjà activement et douloureusement. Incapables de se défaire d’une mentalité extrêmement arrogante d’un autre âge, et de s’excuser pour les innombrables crimes commis à l’encontre des Africains, dans les cas des USA et de leurs sbires – de la traite esclavagiste jusqu’aux assassinats barbares de grands leaders africains comme Patrice Lumumba ou Mouammar Kadhafi – les Occidentaux ne font que se signer soi-même la peine de mort.

D’un autre côté, pourquoi effectivement empêcher un organisme à l’agonie accélérer sa propre chute? Ce qui est sûr c’est qu’après le nombre innombrable de drapeaux français brûlés à divers endroits de l’Afrique, le drapeau étasunien risque rapidement de rattraper ce nombre. Et pourquoi pas le dépasser?

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3917

Le fossé croissant entre l’Afrique et l’Occident

23.05.2022

Les tentatives occidentales incessantes de tenter à vouloir dicter l’avenir aux pays africains continuent de donner bien souvent l’inverse du résultat escompté. Si les divorces ont été déjà engagés, ou en voie de l’être, entre l’Occident et plusieurs leaderships africains – dans le cas de la société civile le stade supérieur de la rupture semble déjà avoir été atteint.

Alors qu’un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) aura lieu les 25 et 26 mai prochains, qui sera consacré à la lutte contre le terrorisme et aux changements anticonstitutionnels en Afrique, et que les USA souhaitent adopter une nouvelle loi visant à surveiller et combattre la présence russe sur le continent, les perspectives occidentales continueront vraisemblablement dans le sens de la dérive et de la chute.

En ce qui concerne les prétendus changements «anticonstitutionnels», au-delà d’une interprétation très particulière du côté occidental et de ses acolytes y compris en Afrique, selon si cela se déroule sur le continent africain, ou… par exemple dans un certain pays d’Europe de l’Est, le fait est qu’il est admis que c’est aujourd’hui un sujet cher aux élites occidentales, ainsi qu’aux sous-traitants locaux. Le cas du Mali fait effectivement aujourd’hui trembler les bureaux des capitales occidentales et de certains pays africains.

Des militaires patriotes à l’écoute des aspirations populaires de masse, le tout dans une vision panafricaine et pro-multipolaire – représentent effectivement un mélange que les Occidentaux veulent absolument éviter – car le cas malien aura déjà démontré que les valeurs de la vraie dignité ne sont pas achetables. Les pressions, intimidations et sanctions en tout genre – n’auront pas aidé non plus les objectifs des gouvernements occidentaux et africains soumis à la volonté occidentale.

En parlant justement des pressions et sanctions, Washington semble désormais vouloir passer à l’étape supérieure aux côtés de ses supplétifs européens, dont la France, le tout en vue de vouloir punir les leaders et gouvernements africains qui collaboreraient avec «le mauvais partenaire». Evidemment pas très démocratique tout cela, purement dictatorial, mais si propre à ce que l’Occident – surtout à la vue des événements récents – représente réellement.

Le souci pour de telles initiatives c’est qu’en sanctionnant des leaders et gouvernements africains – largement populaires auprès des populations d’appartenance et très souvent même au-delà des frontières des pays en question – l’establishment atlantiste aura alors à faire face à des dizaines et même des centaines de millions de citoyens du continent – déjà pour de nombreux d’entre eux fort hostiles aux schémas et politiques de l’Occident.

Dans un récent sondage mené sur la page Telegram de la chaîne Afrique Média – la télévision panafricaine – à la question posée : qui représente une menace pour la sécurité de l’Afrique – 89% des personnes ont répondu que c’est l’Occident. Par ailleurs, dans un autre sondage toujours en cours, à la question «lequel des leaders africains vous inspire le plus», le colonel Assimi Goïta – président du Mali est pour le moment largement en tête avec 86% des votes… Très révélateur des sentiments régnants et observés depuis de longues années sur le grand continent africain.

Face à cette réalité, la politique arrogante et irresponsable des nostalgiques de l’unipolarité risque non seulement de faire perdre, à terme, à l’Occident l’accès aux matières premières dont on connait désormais, et plus que jamais, l’énorme besoin. Et de l’autre pousser les populations africaines, et notamment la jeunesse, à fermer définitivement la porte à tout dialogue ultérieur.

Certains observateurs en Afrique se demandent d’ailleurs s’il s’agit d’un problème de capacités intellectuelles chez les décideurs occidentaux. En partie certainement. Mais le principal étant un problème vraisemblablement génétique au niveau de ceux qui dirigent l’Occident – transmettant de génération en génération l’idée qu’ils possèdent le droit de vie et de mort sur l’écrasante majorité de la population terrestre, et qui n’est autre que la population non-occidentale.

Et si nombreux dans le camp atlantiste pensent que cette arrogance héréditaire leur permettra de limiter les dégâts et les casses, la réalité démontre plutôt qu’ils ne font, eux-mêmes, qu’accélérer leur chute. En ce sens, cela arrange parfaitement les objectifs des panafricanistes et des partisans de l’ère multipolaire actuelle.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3884

La richesse de l’Europe – c’est l’Afrique. Et non pas le contraire.

05.05.2022

Au moment où l’Occident et notamment l’Union européenne apprend à vivre selon de nouvelles règles dans les relations économiques les liant à la Russie, le temps est certainement venu pour que ce même Occident s’adapte également aux nouvelles règles qui vont s’imposer dans sa relation avec le continent africain.

L’arrogance propre à l’establishment occidental ne peut pas faire disparaître ses énormes besoins en ressources naturelles – aussi bien pour son industrie, que dans le cadre de la consommation quotidienne de ses citoyens. Dans le monde multipolaire post-occidental – ces ressources naturelles représenteront indéniablement la clé du nouveau système international.

Si face à la Russie, l’un des principaux adversaires de l’Occident sur l’arène internationale, ce dernier apprend, progressivement, à travailler ne serait-ce que sur le plan des échanges économico-commerciaux sur de nouvelles bases (qui ne lui plaisent évidemment pas), le temps viendra et les nostalgiques de l’unipolarité devront en faire de même avec l’Afrique et les Africains.

Il est aujourd’hui définitivement clair le pourquoi de l’hystérie au summum des élites occidentales en ce qui concerne les bouleversements observés sur le continent africain, notamment dans le cadre de l’adhésion africaine de plus en plus évidente au système de l’ère multipolaire promu activement par la Chine, la Russie et nombre d’autres pays, du rejet de la politique atlantiste occidentale, et de la large diversification des partenariats observée sur le continent.

En effet et bien que durant de longues années, l’arrogance de l’establishment occidental voulait créer une image d’une Afrique qui ne peut survivre sans l’Europe et l’Occident, la réalité actuelle démontre fermement que c’est l’Europe et l’Occident qui ne sauront se passer de l’Afrique, comme le confirme d’ailleurs la crise ayant atteint son plus haut niveau dans l’histoire contemporaine entre la Russie et l’axe atlantiste.

Le plus grand danger pour l’establishment bruxellois, et notamment hexagonal – c’est de continuer à perdre des positions en Afrique, comme cela était le cas et continue de l’être – depuis maintenant plusieurs années. Les menaces, pressions, sanctions, intimidations, déstabilisations – n’impressionnent plus les leaderships patriotes et panafricanistes, ainsi que les millions de citoyens de pays africains.

Longtemps l’Afrique était pour les Occidentaux ce que la Sibérie est pour la Russie, à la seule différence que la Sibérie appartient à la Russie, tandis que l’Occident n’a aucun droit légitime sur l’Afrique et ses ressources. On comprend d’ailleurs parfaitement pourquoi certains Etats européens, notamment l’Italie, font actuellement les mains et les pieds sur le sol des différents pays africains en vue de pouvoir faire diminuer la dépendance européiste aux ressources naturelles, notamment énergétiques, russes. Sans grand succès, mais tout le monde aura compris les objectifs.

C’est d’ailleurs l’une des raisons supplémentaires aux mobilisations africaines qui restent aux aguets et qui ne faiblissent pas face à une prédation occidentale qui retranchée et en grande difficulté – risque tout simplement de lancer de nouvelles tentatives d’agressions et de pillages des nations africaines.

Et au vu du sentiment anti-occidental (anti-establishment occidental faut bien le préciser) qui non seulement ne diminue pas, mais au contraire ne cesse de s’activer – Paris, Londres comme Washington connaissent parfaitement les énormes défis auxquels ils auront à faire face, car les anciens schémas d’interventions néocoloniales auront de plus en plus de mal à aboutir face à des populations déterminées et mobilisées.

A titre d’exemple – faudrait-il rappeler que le principal fournisseur d’uranium de l’UE n’est autre qu’un pays comme le Niger (devant la Russie et le Kazakhstan). Une ressource naturelle stratégique qui ne nécessite pas de présentation supplémentaire. Un Niger qui tout en étant un fournisseur majeur d’une matière aussi importante – n’a que 30-35% de sa population qui a accès à l’électricité. Et cela selon les chiffres les plus optimistes.

On comprend maintenant mieux pourquoi l’Elysée et le Quai d’Orsay mettent autant de pression sur le Mali voisin, pays également fort riche en ressources naturelles, mais aussi la raison du pourquoi l’establishment hexagonal et plus généralement européiste soutient autant le régime actuel du Niger – complètement soumis aux intérêts occidentaux, mais tellement impopulaire auprès de la population du pays.

Une fois de plus, il est aujourd’hui évident que les échecs de Paris, Bruxelles, Washington, Londres, comme Berlin – ne s’arrêteront pas en RCA et au Mali. L’effet domino dû à l’arrogance et à la surexploitation de l’Afrique par l’Occident, les règles multipolaires récentes et l’absence désormais de la peur auprès d’une large partie de l’humanité face aux pillards et criminels maquillés en démocrates – ne fera que se poursuivre sans pouvoir s’arrêter.

Et dans ces conditions, l’Occident comprendra définitivement que ce n’est pas lui qui produit de la richesse, mais que c’est le monde non-occidental, représentant l’écrasante majorité de l’humanité – qui lui a longtemps permis de prétendre à le faire. Désormais, qu’il se rende à l’évidence que c’est bientôt la fin.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Mali: fin de Barkhane et de Takuba ou la victoire de la mobilisation populaire

La fin des opérations Barkhane et Takuba en République du Mali permet aujourd’hui de mettre en perspective les raisons de l’échec de la présence occidentale non seulement au Mali, mais plus généralement sur le continent africain. Aussi, il faut surtout s’intéresser désormais aux volontés populaires souverainistes africaines, couplées aux récentes réalités géopolitiques internationales.

Bien que ce fût attendu, c’est désormais officiel – les opérations militaires française et occidentale Barkhane et Takuba en terre malienne – c’est terminé. Si du côté hexagonal, aussi bien politique que médiatique, les critiques vont fortement à l’encontre du pouvoir malien qui est qualifié de «junte» malgré un énorme soutien de la population malienne à l’endroit des autorités, ainsi que vis-à-vis de la présence d’instructeurs russes, la réalité est que l’establishment élyséen et plus généralement occidental devrait commencer sérieusement à regarder objectivement les processus en cours à travers les aspirations des Maliens, et des Africains dans leur ensemble.

Le refus à mettre un terme définitif à l’arrogance qui caractérise l’establishment occidental, ainsi que son incapacité totale à faire preuve au moins d’un minimum d’adaptation aux règles issues de la multipolarité confirmée du système international – font partie très certainement des raisons principales de la série des échecs qui se poursuivent pour l’Occident à divers endroits du monde, y compris en Afrique.

Observateur Continental enavait d’ailleurs parlé dans un article de juillet dernier, consacré à la République centrafricaine. A savoir que s’il y a bien un élément que les représentants washingtoniens comme parisiens semblaient oublier, c’est qu’au final les meilleurs juges ne sont que les populations concernées. Et que les élites occidentales, étant dans l’incapacité la plus totale de s’adapter au monde contemporain multipolaire, risquent à terme de devoir faire face à des évacuations humiliantes de leurs troupes et mercenaires – en Afrique, comme à d’autres endroits du monde – avec en prime l’obligation d’observer la joie des populations des pays concernés qui les accompagneront jusqu’à la piste de décollage.

L’exemple malien ne fait aujourd’hui que largement confirmer cette thèse. Et cela d’autant plus que bien que Paris et l’Occident dans son ensemble tentent aujourd’hui de limiter les dégâts en faisant appel à leurs fidèles supplétifs, rien ne semble actuellement indiquer que la chute d’influence sans précédent pour l’establishment occidental en Afrique s’arrêtera avec le Mali, bien au contraire. Et ce au vu des mobilisations populaires qui ne baissent pas en intensité dans bien d’autres terres africaines, au-delà du Mali.

Après tout, il faut se rendre à l’évidence. Si la montée en force sur l’arène internationale des principales puissances non-occidentales contribuent effectivement et largement à mettre fin à des schémas purement néocolonialistes issus de la période unipolaire totalement dépassée, il ne saurait aujourd’hui être possible de justifier les si nombreux échecs de l’Occident politico-médiatique uniquement à travers cet angle.

Et si Washington, Londres, comme Paris ne peuvent plus aujourd’hui agir en toute impunité sur la scène internationale – ce n’est évidemment pas parce que l’envie manque. Au contraire, les raisons des multiples hystéries des responsables occidentaux sont justement le résultat de ne pas pouvoir faire ce que bon leur semble à divers endroits du monde, comme c’était le cas dans un passé pas encore lointain. Comme bombarder des palais présidentiels d’Etats souverains ou encore détruire des Etats prospères et stables, comme le fut jadis la Libye (entre autres), afin de les transformer en zones de chaos.

Le tout avec évidemment toujours la même posture, à savoir – aucun mea-culpa digne de ce nom, ni de compte à rendre, tout en lançant des campagnes pour tenter au maximum à voiler leurs propres responsabilités dans ce chaos propagé. Et qui d’ailleurs dans le cas du Mali et plus généralement du Sahel n’est que le résultat en très large partie de la destruction otanesque de la Jamahiriya libyenne de Mouammar Kadhafi.

Soyons réalistes. L’Occident politico-médiatique n’est pas prêt à changer, ni à évoluer avec les processus de la multipolarité. Cette réalité évidemment n’est aucunement à mettre sur le dos des peuples de pays occidentaux, qui, pour nombreux d’entre eux, comprennent au contraire ces processus et soutiennent à divers degrés l’ordre international multipolaire.

Mais l’essentiel, encore une fois, à retenir dans toute cette situation, et plus particulièrement dans le cas de la fin des opérations Barkhane et Takuba au Mali – c’est que cet énième échec de l’Occident est bel et bien le résultat d’une mobilisation populaire de masse de la société malienne, dans son large ensemble. Tout comme l’a d’ailleurs également montré la résistance populaire récente d’un autre Etat africain, celui-ci à l’Est de l’Afrique – l’Ethiopie.

En conclusion – les peuples souverains auront le dernier mot. Les alliances géopolitiques pro-multipolaires qui se forment contribuent indéniablement aussi à la mise en place de conditions qui devront mettre un terme définitif aux pratiques du néocolonialisme occidental. Mais les véritables mobilisations populaires de masse resteront la condition clé pour l’atteinte de tous les objectifs propres à l’ère multipolaire. Et face à cela – ni les instruments des révolutions colorées à la sauce Soros qui misent sur des minorités agressives entraînées pour les déstabilisations d’Etats souverains, ni les budgets militaires gonflés de l’axe atlantiste – n’y pourront rien.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3598

https://t.me/axe_afrique_russie/395

https://web.facebook.com/mikhail.egorov.5/posts/10225246631406151

Mali vs Cedeao: Bamako peut compter sur ses soutiens internationaux

Dans le bras de fer qui oppose actuellement le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), les autorités maliennes ne prévoient vraisemblablement pas de fléchir, pouvant compter sur nombre de soutiens africains et internationaux. Mais aussi sur le soutien populaire intérieur et les larges sympathies en provenance de la société civile panafricaine.

De nombreux observateurs ont pu noter que les sanctions imposées par la Cedeao aux autorités maliennes ne sont que la suite logique des pressions et intimidations exercées par Paris sur Bamako suite au rapprochement stratégique du Mali avec la Russie. Faisant par la même occasion poursuivre l’effet domino de la chute d’influence du système néocolonial françafricain.

De nombreux Africains parlent même d’un simple travail de procuration de cette même Cedeao en faveur des intérêts de l’Elysée. Une chose est sûre: depuis des mois Paris met à contribution ses principaux supplétifs dans la région pour accentuer la pression sur le Mali dans ses choix stratégiques, y compris si en faisant cela les régimes concernés vont à l’encontre des ressentiments d’une large partie de leurs propres concitoyens, comme ce fut observé notamment au Niger où des manifestations contre la présence militaire française avaient eu lieu, avec des victimes civiles parmi les manifestants.

Cette thèse est d’autant plus confirmée que pratiquement immédiatement après l’annonce de la Cedeao d’imposer des sanctions au Mali, la diplomatie française a tenté de faire adopter à l’Onu un texte de soutien à ces sanctions. En vain – la Russie et la Chine en qualité de membres permanents du Conseil de sécurité onusien ont bloqué ledit texte, confirmant une fois de plus leur solidarité réciproque au niveau international et ne permettant pas aux manœuvres élyséennes à l’Onu d’atteindre l’objectif escompté.

Malgré cet échec évident, les médias hexagonaux et plus généralement occidentaux tentent de maintenir, au même titre que l’establishment politique concerné, l’idée que le Mali serait prétendument isolé au niveau de la communauté internationale, bien que cela apparaisse désormais clairement comme une posture ridicule. Car au-delà de disposer du soutien affiché de Moscou et de Pékin, et donc des deux des trois principales puissances mondiales, Bamako peut compter également sur le soutien, plus ou moins affiché de plusieurs acteurs africains, notamment régionaux.

Parmi ces pays, sont à citer l’Algérie qui maintient des relations cordiales avec les autorités maliennes. La Guinée, voisine également du Mali s’est montrée solidaire de Bamako et a annoncé que «les frontières terrestres, aériennes et maritimes resteront ouvertes au Mali», suite aux sanctions annoncées par la Cedeao. Il serait certainement juste de faire mention de la Mauritanie – elle aussi en bons termes avec Bamako. Sans oublier le Maroc, qui bien qu’entretenant des relations proches avec Paris et Washington, possède une présence économique poussée en terre malienne – le Mali étant la troisième destination des investissements du royaume en Afrique, comme le rappelle Maroc Diplomatique.

Plus généralement, tous les pays concernés et en supplément de leurs intérêts respectifs, ne feraient que gagner si la situation sécuritaire au Sahel irait dans le sens d’une véritable amélioration. D’où l’importance de soutenir les efforts des autorités maliennes.

Mais au-delà des soutiens régionaux et internationaux, l’essentiel à retenir c’est que les autorités maliennes peuvent continuer à compter sur le soutien populaire de masse – aussi bien d’une large partie de la population du Mali, que de nombreux citoyens d’autres pays africains. Y compris de ceux dont les chefs d’Etat restent dans un esprit de sous-traitance pour les intérêts de Paris. Et cela, même les principales voix pro-occidentales sont aujourd’hui forcées de reconnaitre.

Jeune Afrique – l’un des principaux porte-flambeaux médiatiques des intérêts françafricains parle même d’un «sentiment anti-français exacerbé» après les sanctions de la Cedeao, ne faisant que confirmer une réalité que nous avons déjà et à plusieurs reprises traité

En termes de perspectives, il faudrait dire que l’effet domino des échecs de l’establishment élyséen et occidental se poursuivra très certainement au-delà du Mali. L’arrogance et l’incapacité la plus totale à s’adapter un tant soit peu intelligemment aux règles internationales issues de l’ère multipolaire ne feront effectivement qu’exacerber encore plus les sentiments hostiles de nombreuses populations, notamment africaines, à l’encontre de l’establishment occidental.

Une chose est également sûre: le mérite des autorités et du peuple du Mali est indéniable. La détermination patriotique et souverainiste prend le dessus sur l’arrogance néocoloniale, devenant une source supplémentaire d’inspiration pour d’autres nations. Quant à la Russie et à la Chine, elles auront démontré une fois de plus qu’au-delà de leur solidarité ferme dans les affaires mondiales, la notion de communauté internationale est tout sauf celle promue et répétée à longueur de journées par l’establishment politico-médiatique de l’Occident.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3487

https://t.me/axe_afrique_russie/337

https://web.facebook.com/mikhail.egorov.5/posts/10225071318343434