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L’Occident tentera de nouvelles déstabilisations en Afrique, mais subira de nouvelles défaites

14.05.2024

Il est aujourd’hui essentiel à comprendre que l’affrontement entre les partisans de l’ordre multipolaire international contemporain et les nostalgiques de l’ère unipolaire révolue – prend une tournure réellement globale et dépasse de très loin ce que l’establishment représentant une évidente minorité planétaire veut bien avouer. L’Afrique, en qualité de grand continent dans lequel les forces soutenant la multipolarité continuent à renforcer leurs positions, gardera fort vraisemblablement un rôle important dans ces dynamiques et orientations.

En effet, l’affrontement désormais global entre les forces qui défendent et promeuvent l’ordre multipolaire contemporain – d’une part, et les vestiges de l’unipolarité – de l’autre, dépasse le cadre de l’Ukraine et du Moyen-Orient, bien qu’il s’agisse effectivement des deux fronts majeurs et les plus médiatisés. Le fait est que dans le cadre de ces événements – le continent africain joue un rôle de premier plan. Aussi bien en termes des processus internes, propres aux pays ayant clairement choisi la voie panafricaine – en opposition aux forces néocoloniales occidentales et ceux qui les servent – ainsi qu’en ce qui concerne le cadre justement propre à la poursuite du renforcement de l’ordre international appelé multipolarité.

Malgré les innombrables échecs subis sur le continent africain, aussi bien dans le cadre d’événements récents qu’un peu plus lointains – l’axe de la minorité planétaire et des nostalgiques de l’unipolarité compte s’accrocher jusqu’au bout afin de tenter à pouvoir réimposer son diktat néocolonial aux nations africaines. Ce qui était d’ailleurs parfaitement prévisible – les connaissant si bien.

En ce sens, les accusations récentes des autorités du Niger à l’endroit du Bénin et du régime hexagonal à vouloir déstabiliser leur pays confirment un peu plus le dernier point mentionné. Néanmoins et fort vraisemblablement – ce ne sera qu’un énième échec pour les forces nostalgiques du diktat unipolaire. Le tout au moment où les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont véritablement pris leur destin en main. 

Toujours dans le cadre de la région du Sahel, il est important de noter que l’axe occidental en Afrique – représenté principalement par le régime washingtonien et son vassal hexagonal, sera très possiblement confronté à de nouveaux défis dans un avenir proche. Y compris au Tchad – pays longtemps considéré comme un allié important pour Paris dans la région sahélienne et à l’échelle continentale africaine. En effet, les derniers événements dans ce pays important d’Afrique centrale et de la zone sahélienne – y compris dans le cadre des récentes élections présidentielles – démontrent que l’Occident peut subir un rejet, à l’instar de ce qu’il a déjà subi dans d’autres pays africains. Le tout d’autant plus que la société civile tchadienne est fort loin d’apprécier dans sa large majorité la présence militaire hexagonale et occidentale sur son sol.

Face à cela, les défis pour les régimes occidentaux restent et resteront fort nombreux. Aussi bien dans la région très importante du Sahel, qu’à l’échelle de tout le continent africain. La minorité occidentale prétend toujours vivre dans l’illusion d’une capacité à régir les relations internationales et à imposer ses intérêts néocoloniaux à l’échelle mondiale. Mais cela ne correspond définitivement plus à la réalité. Encore une fois et dans le cadre de l’affrontement majeur de l’ère contemporaine – entre l’ordre multipolaire international d’un côté, et les vestiges du néocolonialisme et de l’unipolarité – de l’autre, les nostalgiques d’une ère révolue auront à subir de nombreuses autres désillusions et des échecs totalement évidents.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Les célébrations de la Victoire par la Russie vues de Chine

13.05.2024

La Russie a fait démonstration de ses capacités et de sa résistance aux sanctions occidentales dans le cadre des célébrations marquant la Victoire sur le nazisme – notent les analystes chinois. Les défis imposés à Moscou par l’establishment occidental n’ont pas été en mesure à empêcher la Russie à aller de l’avant aussi bien sur le plan militaire qu’économique.

Des défilés, des concerts et célébrations, ainsi que d’innombrables foules de gens en liesse, ont envahi les rues de la capitale russe Moscou le 9 mai – alors que la Russie célébrait et commémorait le Jour de la Victoire, marquant le 79e anniversaire de sa Victoire sur l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale (la Grande Guerre Patriotique), écrit le quotidien chinois Global Times.

Ni la récente attaque terroriste meurtrière en banlieue de Moscou, ni la fumée du conflit sur la ligne de front ukrainienne – n’ont pas été en mesure d’affecter l’atmosphère de célébration en Russie, alors que le pays a trouvé une voie unique vers la relance industrielle nationale face à des sanctions occidentales étouffantes – communiquent les journalistes chinois. Le défilé militaire annuel s’est tenu jeudi matin sur la Place Rouge de la capitale russe, au cours duquel plus de 9000 militaires ont pris part au défilé et 70 pièces d’équipements armés ont été exposées.

Le Jour de la Victoire est une source de grand encouragement pour les tous les jeunes de Russie, car il nous apprend à ne pas oublier l’histoire et à toujours nous souvenir des grands sacrifices consentis par nos ancêtres pour la Victoire, il y a 79 ans – a déclaré Alexandre, un jeune moscovite interrogé par Global Times. Par ailleurs, d’autres villes russes ont également organisé des cérémonies et des célébrations. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait à cette occasion déclaré la semaine dernière qu’environ 150 000 personnes et 2500 types d’armements et d’équipements militaires seraient impliqués dans les activités de célébration.

Le président russe Vladimir Poutine, qui vient d’entamer mardi son cinquième mandat présidentiel à la tête de la Russie, ainsi que les dirigeants de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan, de l’Ouzbékistan, de Cuba et de la Guinée-Bissau ont assisté au Défilé de la Victoire sur la Place Rouge. Les ambassadeurs et les responsables de pays hostiles n’ont pas été quant à eux invités aux célébrations, comme l’avait précédemment indiqué Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Le leader de l’Etat russe dans son discours à la nation – avait déclaré que la Russie ferait tout pour empêcher un conflit mondial, mais en même temps – qu’elle ne se laisserait pas menacer. Rappelant à cet effet que les forces stratégiques russes sont toujours prêtes au combat. Pour Zhang Junshe, un expert militaire chinois interrogé par Global Times – la différence la plus significative entre cette année et l’année dernière – était l’exposition d’armements de l’Otan capturés en Ukraine par les Forces armées russes, dans le cadre des événements accompagnant les célébrations du Jour de la Victoire par la Russie. Y compris des armements occidentaux considérés comme extrêmement «sophistiqués» comme les chars allemands Léopard 2 ou l’étasunien M1 Abrams.

«Cela a mis en valeur les capacités militaires de la Russie et démontre par la même occasion son mépris vis-à-vis des pressions occidentales dans le contexte du conflit en cours en Ukraine. Le défilé militaire sert également de moyen de dissuasion à l’égard de l’Otan et met en évidence la détermination de la Russie à poursuivre le combat» – note également Zhang Junshe.

Le media chinois indique également qu’au-delà de l’aspect militaire, la Russie a parfaitement adapté son économie face aux sanctions unilatérales de l’Occident – notant par la même occasion que la vie des citoyens russes n’a pas été grandement impactée de par les dites sanctions, les journalistes de Chine ayant d’ailleurs communiqué avec les citoyens et les habitants de Russie à ce sujet. Tout en notant l’optimisme quant à l’avenir de l’économie russe, citant Ksenia Bondarenko, doctorante à l’Ecole supérieure d’économie de Moscou (HSE), à l’heure où les sanctions occidentales visant la Russie ont fourni une opportunité de relance pour de nombreuses industries locales du pays.

En termes de perspectives, les événements en cours prouvent une fois de plus que la défaite de la minorité planétaire otano-occidentale aura bien lieu, dans le cadre d’une victoire non seulement de la Russie, mais bel et bien aussi de la majorité mondiale et de l’ordre multipolaire international contemporain. Confirmant l’analyse précédente d’Observateur Continental – à savoir que l’Occident devra apprendre à vivre autrement, dans le cadre des réalités liées ouvertement aux règles de la multipolarité.

Pour ce qui est des relations sino-russes, il est indéniable qu’elles jouent un rôle de premier plan dans les événements et les processus en question. Sachant que Moscou comme Beijing – sont aujourd’hui les principaux promoteurs et défenseurs de l’ordre mondial multipolaire, au moment où les relations des deux nations, y compris dans la sphère économico-commerciale, ont atteint le plus haut niveau historique et que l’union de la multipolarité n’a pas été affaiblie par les multiples tentatives émanant de l’establishment représentant la minorité planétaire.

Tout cela conforte les informations transmises par les journalistes et les experts chinois, tout comme le fait que les processus propres à l’ère multipolaire contemporaine poursuivront sur leur lancée. Il n’y aura aucun retour vers le diktat d’une arrogante et évidente minorité néocoloniale, quant aux partisans de la multipolarité – les victoires ne font que commencer.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le Burkina Faso dans la lignée de Thomas Sankara

08.05.2024

L’héritage du grand leader burkinabè et panafricaniste Thomas Sankara est plus que jamais vivant dans la patrie des hommes intègres – le Burkina Faso. Le leadership du pays confirme aujourd’hui ce positionnement non seulement dans les paroles, mais aussi et surtout dans les actes, à l’échelle nationale comme continentale et internationale. Les ennemis de l’Afrique et de l’ordre multipolaire international sont dans la peur précisément en raison des actions efficaces sur le terrain opérées par les autorités du Burkina Faso, des actions par la même occasion massivement soutenues par les populations.

Nombreux sont les observateurs africains et ceux qui connaissent et aiment sincèrement l’Afrique – qui avaient vu dans le leader du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré – un digne descendant des idées et des valeurs du grand leader qu’était et reste Thomas Sankara. Pour son pays, pour tout le continent africain et au-delà. Les actions en cours confirment de plus en plus cette réalité.

Après avoir chassé les troupes du régime néocolonial hexagonal et d’avoir créé avec le Mali et le Niger l’Alliance des Etats du Sahel (AES), en assumant ainsi pleinement un positionnement panafricain et multipolaire, tout en prenant par la même occasion des mesures efficaces et coordonnées dans l’objectif d’anéantir le fléau terroriste et en bloquant nombre d’instruments de la propagande occidentale, le travail des autorités du Burkina Faso ne s’arrête pas en si bon chemin.

Ainsi, le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré a procédé ce lundi 6 mai dans la capitale Ouagadougou – à la remise d’équipements et d’intrants agropastoraux aux producteurs burkinabè. Au total – 400 tracteurs, 239 motoculteurs, 710 motopompes – ont été mis à disposition des producteurs nationaux. Par la même occasion – 714 motos ont été également acquis au profit des agents agricoles.

Dans son discours – le chef de l’Etat burkinabè Ibrahim Traoré, ainsi que le ministre en charge de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques – le commandant Ismaël Sombié – n’ont pas manqué d’indiquer que les dites initiatives visent à accroître et atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays – rappelant qu’il s’agit avec la lutte antiterroriste – d’une des principales priorités de la nation. De manière générale – les dites actions qui visent à atteindre l’autosuffisance alimentaire – rentrent strictement dans les visions et les valeurs de feu Thomas Sankara.

Il est évident que ces actions, de même d’autres – en cours et à venir – déplaisent énormément aux représentants issus de la minorité planétaire, de même qu’à leurs agents locaux et régionaux. Ensemble étant d’évidents nostalgiques de l’ère unipolaire. Et c’est précisément pour cette raison que les ennemis du Burkina Faso, de l’Alliance des Etats du Sahel, de même que de l’Afrique libre et souveraine et du monde multipolaire – doivent continuellement et impérativement être mis hors d’état de nuire.

Oui, aujourd’hui il est impératif de protéger les leaders panafricanistes, ayant fermement choisi d’être de dignes descendants de Thomas Sankara. Et de continuer à barrer la route aux forces du chaos et de déstabilisation bien connues et depuis longtemps démasquées. Ce qui est pour autant rassurant – c’est que les autorités du Burkina Faso et des autres pays de l’AES – peuvent aujourd’hui résolument compter sur le soutien massif et engagé de la large partie de leurs populations.

Plus que cela et au-delà de l’alliance avec la Russie et les autres principaux promoteurs de l’ordre multipolaire international, la grande force aujourd’hui du Burkina Faso et de l’AES dans son ensemble, de même que de nombre d’autres nations africaines – c’est cette jeunesse, cette société civile, cette population – patriote, souverainiste, résolument tournée vers les idéaux du panafricanisme et de la multipolarité. Tout en étant résolument prête à en découdre sans ménagement avec le colonialisme et l’extrême arrogance du petit monde occidental.

Et peut-être même d’ailleurs qu’il serait grand temps aux principaux pays promoteurs et défenseurs de l’ordre multipolaire contemporain, dont la Russie et la Chine – à s’inspirer également des alliés de l’AES – en vue d’en finir une bonne fois pour toute avec les éléments hostiles se trouvant sur le sol des pays concernés. La multipolarité – c’est également cela, s’inspirer mutuellement car dans le cadre d’une évidente majorité mondiale – il est grandement temps d’interagir et d’apprendre mutuellement les uns auprès des autres. En ce sens, l’Alliance des Etats du Sahel, ayant déjà fermement confirmé son positionnement historique et tout le grand continent africain – ont beaucoup à apporter au monde multipolaire. Y compris en termes d’inspiration et de détermination. Quant au Burkina Faso – la lignée de Thomas Sankara se poursuit plus que dignement.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’axe otano-occidental à la recherche de nouvelles bases en Afrique

02.05.2024

Après plusieurs revers et échecs retentissants subis aussi bien par le régime hexagonal que désormais washingtonien sur le continent africain, et notamment au Sahel, l’axe otano-occidental cherche désespérément de nouveaux points d’appui sur le continent pour ses projets néocolonialistes, dans le pur esprit des nostalgiques de l’unipolarité qu’il représente. Mais les défis pour ledit axe de la minorité planétaire sont plus que jamais nombreux.

Suite aux multiples échecs et fiascos du régime hexagonal, le maître du camp otano-occidental, en l’occurrence Washington, n’a pas tardé récemment à subir lui aussi le retour des flammes tant mérité en terre africaine, plus particulièrement au Niger, où le régime étasunien, à l’instar de Paris, a été mis à la porte. Et si le vassal hexagonal cherche désespérément des alternatives pour ses approvisionnements en uranium depuis son évident échec au Niger, son chef washingtonien entame désormais des «opérations séduction» en vue à pouvoir transférer ses troupes vers d’autres pays africains.

Ainsi et après avoir été chassé du Niger, d’où le régime washingtonien devrait évacuer ses troupes au cours des prochains mois – face à la détermination des autorités et à la mobilisation des populations nigériennes – parmi les candidats africains qui figurent pour l’installation de cette présence militaire US se trouve, sans réelle surprise, la Côte d’Ivoire.

Sans surprise car le pouvoir ivoirien en place peut sans le moindre doute être considéré comme l’un des derniers régimes résolument pro-occidental – aussi bien en Afrique l’Ouest qu’à l’échelle de tout le continent africain. Un régime qui d’ailleurs est largement accusé par ses voisins – dont le Burkina Faso, pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – à participer activement aux déstabilisations visant les nations africaines souveraines, ayant misé sur le panafricanisme et sur l’adhésion aux valeurs du monde multipolaire. Des déstabilisations évidemment pour le compte des intérêts occidentaux.

Le chef d’Etat du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui se positionne aujourd’hui de plus en plus dans la vision de son grand compatriote Thomas Sankara, l’a d’ailleurs affirmé récemment de manière explicite: les déstabilisateurs du Burkina Faso se trouvent – en Côte d’Ivoire.

Et donc au moment où les forces de l’AES et alliées combattent avec succès les réseaux terroristes s’étant fortement implantés dans la région sahélienne, en passant comme conséquence directe des actions de l’axe otano-occidental, dans un cadre de coordination de plus en plus étroite, ayant par la même occasion permis d’éliminer tout récemment l’un des principaux chefs terroristes opérant au Sahel, les Occidentaux – eux – cherchent ouvertement autre chose.

N’ayant jamais lutté de manière honnête contre la menace terroriste à laquelle ils ont eux-mêmes et très largement contribué, l’axe des nostalgiques de l’unipolarité souhaite tout simplement à s’accrocher jusqu’au bout – en vue de tenter, une énième fois, à barrer la route aux forces panafricaines et à leurs alliés dignes de ce nom, en premier lieu la Russie et la Chine. Le souci pour les élites occidentales, et plus particulièrement pour les régimes washingtonien et hexagonal, qui cherchent même actuellement à créer des bases conjointes en Afrique – est que le rejet vis-à-vis de leur politique néocoloniale – est toujours au plus haut niveau et continue à monter en puissance.

Et ce d’ailleurs – même dans les pays africains longtemps considérés comme des partenaires importants de l’Occident à l’échelle continentale africaine. Ainsi au Gabon, les participants au dialogue national qui prépare le pays à l’élection présidentielle de 2025 – ont préconisé la fermeture de la base militaire française et la renégociation des accords de défense avec Paris. Tandis qu’au Tchad – 75 militaires étasuniens ont été expulsé de la base d’Adji Kossei – marquant selon de nombreux observateurs africains – un contexte de tensions croissantes entre N’Djamena et Washington.

Tout cela confirme les analyses précédentes d’Observateur Continental, y compris en ce qui concerne les projets des régimes washingtonien et hexagonal en vue d’établir des bases militaires conjointes, notamment en Afrique de l’Ouest. Des projets qui devront faire face à de très nombreux défis et cela pour une raison largement africaine, et non pas comme les nostalgiques de l’unipolarité le prétendent – en raison d’actions russo-chinoises.

Plus exactement et au moment où le rejet de la politique néocoloniale occidentale est au plus haut niveau à l’échelle continentale africaine – et au moment où les agents à la solde de l’Occident non seulement sont de moins en moins nombreux, mais continuent par la même occasion à connaitre un évident affaiblissement – les déstabilisations de la minorité planétaire vont devoir faire face à une mobilisation et une détermination sans précédent des peuples et des leaders patriotes africains. Confirmant un peu plus la thèse que – l’Afrique devient un pôle majeur des relations internationales et de l’ordre mondial multipolaire contemporain.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Occident devra apprendre à vivre autrement

26.04.2024

Les événements contemporains qui continuent à s’enchainer ont déjà démontré que la minorité planétaire occidentale n’est non seulement plus en mesure à pouvoir dicter et imposer sa volonté à la majorité mondiale, mais aussi que tôt ou tard et dans la nouvelle configuration contemporaine – devra apprendre, en toute sérénité, à savoir faire profil bas. Ayant déjà raté la chance d’une intégration en relative douceur dans l’ordre multipolaire actuel, la suite sera certes à bien d’égards déplaisante pour le petit espace occidental, mais il en sera ainsi et pas autrement.

A l’heure où la guerre de l’axe otano-occidental déclaré sur de très multiples fronts à la Russie va clairement en défaveur des initiateurs et des seuls responsables de ce conflit, où les tentatives de pressions et menaces en tout genre des élites de l’Occident sur la Chine, l’Iran, de nombreuses autres nations – d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine – n’impressionnent pas, et que la prise de conscience au sein de la majorité des peuples non-occidentaux, en d’autres termes – l’évidente majorité mondiale, est au summum – le petit espace occidental doit dès à présent se préparer à endosser la défaite.

Concrètement parlant – que représentera cette défaite? L’Occident va-t-il subir une humiliation historique et réellement globale? Quelles en seront les conséquences probables pour la suite d’une vie commune avec les autres peuples sur la même planète pour ledit espace? Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que dans le cadre du ton toujours extrêmement arrogant et condescendant de ce petit monde néocolonialiste – ce dernier et dans les coulisses aurait déjà commencé, à travers certains de ses acteurs, à négocier une sorte de reconnaissance des nouvelles règles issues de la multipolarité, mais avec le moins d’humiliations possibles pour lui-même, en vue d’atténuer au maximum les conséquences de sa défaite globale.

Une chose est pour autant sûre – personne, au sein des principaux défenseurs de l’ordre multipolaire international et de la majorité mondiale – ne sera en mesure aujourd’hui à garantir un quelconque coussin de sécurité à l’Occident dans la suite des événements. Après tout – le seul à blâmer pour le refus catégorique d’accepter pleinement le monde multipolaire – étant précisément et uniquement – l’Occident.

Beaucoup dépendra aussi de la suite des décisions qui émaneront des principales puissances mondiales pro-multipolaires, ainsi que de leurs alliés et partenaires. Et ce n’est d’ailleurs pas tellement une question de revanche ou de volonté à faire subir au maximum l’humiliation à l’adversaire otano-occidental, que simplement la simple logique de ne pas avoir à payer pour les erreurs des autres, d’autant plus des autres qui encore récemment promettaient de mettre à genoux la Russie, comme bon nombre d’autres pays ayant fermement fait le choix en faveur de l’ordre multipolaire contemporain.

Comme déjà analysé précédemment – de nombreuses questions seront à l’ordre du jour – aussi bien vis-à-vis des élites politiques occidentales, que celles relatives à leurs suiveurs économiques. Là aussi – il sera nécessaire aux concernés d’assumer leurs propres actes. D’autant plus que si par exemple l’Etat russe a eu souvent tendance à pardonner ses ingrats ex-partenaires du petit espace occidental, y compris d’ailleurs à la suite de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux autres pays et régions du monde – peuvent, et d’ailleurs très certainement auront leur propre avis sur la question, et qui selon de nombreuses observations – pourra être bien plus radical.

C’est d’ailleurs précisément en ce sens que la Russie, la Chine, de même que leurs alliés et partenaires à l’échelle mondiale, auront à se concerter y compris sur cette question. Chaque chose en son temps. Mais une chose est néanmoins sûre – l’Occident devra apprendre à vivre prochainement sous une pression multiforme, à l’instar de ce que lui a imposé à la majorité mondiale durant de longues décennies, et même durant des siècles. Une pression multiforme qui concernera aussi bien la question de l’accès aux ressources stratégiques que le pauvre sol occidental ne possède très généralement pas, jusqu’aux questions de développement stratégique pour la majorité mondiale, en priorité.

En ce qui concerne justement l’accès, notamment, aux ressources dont l’Occident a extrêmement besoin – dès à présent les responsables occidentaux qui devront mener des pourparlers dans cette direction – devraient commencer à intensément s’entraîner à changer radicalement d’habitudes, y compris les habitudes de langage. Comme par exemple – apprendre à dire «s’il vous plait», en lieu et en place des «vous devez». Evidemment que c’est difficile après des décennies et des siècles d’arrogance et de crimes impunis – mais il s’agit d’une des options indiscutables.

Enfin, et dans le cadre des problèmes à venir pour l’Occident, la population dudit espace sera-t-elle amenée à payer les pots cassés de ses dirigeants? Bien possible. Pour autant, les partisans de la multipolarité ne chercheront probablement pas à réaliser une punition collective vis-à-vis des citoyens occidentaux sans prendre en considération qu’un nombre assez conséquent au sein du petit espace occidental – adhérait lui aussi aux concepts du monde multipolaire. Néanmoins et il est important d’ajouter – beaucoup dépendra aussi des propres capacités d’adaptation des citoyens concernés et des atouts qu’ils seront en mesure, ou pas, à créer dans la nouvelle forme d’interaction éventuelle avec la majorité mondiale.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Niger: après le régime hexagonal – celui de Washington également mis à la porte

25.04.2024

Les troupes du régime étasunien vont devoir quitter le sol nigérien dans les prochains mois. Les menaces, intimidations, ton condescendant dans le pur esprit néocolonial du concerné – n’ont pas été en mesure à faire plier les autorités du Niger et leur détermination à choisir librement leur voie, aussi bien en matière de développement intérieur que dans le choix des partenaires extérieurs. Un processus qui ne fera très certainement que s’amplifier à l’échelle continentale africaine.

Si le régime de l’Hexagone s’était depuis les dernières années, avec large amertume évidemment, assez habitué au rejet massif de sa politique en Afrique, dans le cas du régime washingtonien il est aujourd’hui effectivement possible de parler de choc évident. Ce dernier ayant longtemps eu la conviction que les pays africains n’oseront pas remettre en cause la présence US dans les Etats concernés. Désormais – c’est chose faite. Et Washington devra déguerpir du territoire nigérien, non sans avoir opposé, à l’instar de son homologue hexagonal, de la résistance.

Au moment où l’establishment washingtonien a enfin réalisé que dans le rejet qu’il subit de la part des autorités et de la population du Niger – il serait impossible à pouvoir forcer le maintien de ses troupes – les prévisions précédentes d’Observateur Continental se confirment à nouveau. Fin 2023, et après que Niamey ait mis fin au partenariat militaro-sécuritaire avec Paris et l’UE, bien qu’il soit presque impossible à pouvoir parler de partenariat en tant que tel connaissant la posture occidentale sur la question, les analyses prédisaient que Washington serait lui aussi dans le viseur. Et que l’éloignement vis-à-vis de l’Occident dit collectif ne ferait que se poursuivre.

Il avait été également noté qu’à l’heure où le régime étasunien cherche à prendre la tête du bloc otano-occidental sur le continent africain, en tentant à minimiser les échecs évidents de ses vassaux européens, l’Afrique dans une large majorité comprenait parfaitement qu’un prédateur, quelle que soit sa rhétorique, reste un prédateur. Et qu’en ce sens Washington n’a absolument rien à apporter à l’Afrique, autant que les Paris, Londres, Bruxelles, Berlin ou Madrid.

Tout comme le fait qu’au moment où Moscou et Beijing continuent à renforcer leur interaction avec les alliés et partenaires africains – Washington à l’instar des autres régimes occidentaux, ne pouvant accepter un tel développement de la situation ne tarderait pas à montrer, une énième fois et encore plus, son seul et véritable visage. Lorsque son arrogance, aussi voilée soit elle, sera définitivement mise à nue – ouvrirait la même perspective peu radieuse au régime US, que celle qu’a connue et continue de connaître le régime hexagonal.

Désormais – tout est dans la confirmation. Et à l’heure où l’establishment washingtonien est dans la confusion quasi-totale quant à la suite de sa stratégie non seulement dans la région du Sahel, mais également dans le cadre de sa politique à l’échelle continentale africaine, et que la propagande hexagonale tente timidement à critiquer le maître outre-Atlantique pour ne pas avoir fait preuve d’une plus large solidarité vis-à-vis de Paris lorsque celui-ci était dans le «besoin», de même que de ne pas avoir été plus ferme vis-à-vis des forces panafricanistes et partisanes de la multipolarité, l’essentiel étant que précisément les forces panafricaines et les principaux promoteurs de l’ordre multipolaire international – sont plus que jamais convaincus de la justesse de leur stratégie.

Au moment donc où les nations de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) continuent à écrire une page importante de l’histoire de leurs pays respectifs, de la région sahélienne et du continent africain, et que de nombreux processus en cours vont fort vraisemblablement s’accélérer dans un avenir proche, l’establishment et la propagande du petit monde occidental – continue à vivre dans un monde parallèle d’illusions et de rêves propres à une ère révolue.

C’est précisément cela aujourd’hui la grande faiblesse des Occidentaux. Non seulement l’incapacité la plus totale à pouvoir s’adapter aux règles de l’ordre international contemporain, mais aussi et peut-être surtout l’incapacité à pouvoir se regarder objectivement dans le miroir, couplée à l’extrême arrogance, sentiment de prétendue supériorité et d’exceptionnalisme. Ce sont précisément ces éléments aujourd’hui qui accélèrent la chute occidentale, non seulement dans le cadre du grand continent africain, mais beaucoup plus globalement à l’échelle mondiale, et qui par la même occasion donnent, malgré eux, des avantages supplémentaires aux puissances qui défendent et promeuvent l’ordre multipolaire international actuel.

Evidemment et en prenant compte tous ces paramètres – il ne doit être aucunement question de baisser les gardes – ni pour les nations africaines ayant clairement fait le choix en faveur du panafricanisme et de la multipolarité, ni pour leurs principaux alliés et partenaires. Bien au contraire – face à un ennemi blessé et de plus en plus affaibli, pouvant tenter à se lancer dans des actions insensées – il faut redoubler d’efforts pour barrer la route à toute tentative de revanche de la part de la minorité planétaire néocoloniale. Des efforts qui concernent aussi bien les autorités des pays respectifs, que la société civile. Mais dans le cadre des événements contemporains décisifs pour l’avenir de l’humanité, il y a effectivement des raisons d’être largement optimistes.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le temps est-il venu à limiter plus grandement la propagande occidentale?

22.04.2024

Dans le cadre des événements contemporains à l’échelle mondiale, le camp des nostalgiques de l’unipolarité – conformément à sa posture d’hystérie et de rage largement grandissante, continue à miser sur les options visant à limiter encore plus la liberté d’expression – aussi bien dans le petit espace occidental qu’il contrôle, que dans l’idéal (pour lui) à une échelle plus large. Face à cela, il est aujourd’hui probablement impératif pour les partisans de la multipolarité à se préparer à des mesures de rétorsion efficaces et sur le long-terme.

Au moment où s’éloigne de plus en plus l’option d’un ordre multipolaire inclusif, qui inclurait le petit espace occidental au sein de l’ordre international contemporain, et que la multipolarité post-occidentale apparait de plus en plus comme une nécessité et une prochaine étape pour l’humanité, il est peut-être également grand temps à lancer le débat sur la manière à contrer la propagande qui émane de l’extrême minorité planétaire à travers des mesures supplémentaires et efficaces.

Il est vrai que les processus de rétorsion sont déjà en cours – cela avait déjà été abordé récemment par Observateur Continental. Néanmoins, il devient aujourd’hui assez évident qu’à l’heure actuelle il est nécessaire à ne pas s’arrêter en si bon chemin. En ce sens d’ailleurs, les décisions courageuses de plusieurs pays africains, y compris membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), devraient certainement inspirer d’autres grandes régions de la majorité non-occidentale.

Cela est d’autant plus nécessaire que face à la rage des régimes occidentaux, des nostalgiques de l’unipolarité et de leurs lobbys respectifs – après avoir déjà interdit plusieurs médias non-occidentaux, notamment russes, dans le petit espace occidental – les éléments concernés s’acharnent sur les autres grands médias issus de la majorité non-occidentale, et dont la ligne éditoriale déplait si fortement aux représentants de l’évidente minorité planétaire. Parmi les médias dans le viseur des haineux révisionnistes occidentaux – des médias chinois, iraniens, latino-américains et africains.

En parlant justement du continent africain – tout récemment la chaîne de télévision panafricaine Afrique Média – très populaire et suivie en Afrique comme au sein de la diaspora africaine – s’est vue supprimée sa page sur Facebook, appartenant au groupe étasunien Meta. Pour information, la page comptait plus d’un million d’abonnés. Confirmant une fois de plus l’absence de liberté d’expression au sein d’instruments à la solde de l’establishment otano-occidental, mais aussi et peut-être surtout le désespoir de ces derniers. Etant incapables à détruite la popularité d’un grand média continental et international – la censure, une fois de plus, reste pratiquement le seul instrument à la disponibilité de la minorité planétaire. Les campagnes de diffamation, de pressions politico-diplomatiques et de tentatives de soudoiement – n’ayant toutes rien apporté à leurs instigateurs.

S’il n’y a aucun doute que la direction d’Afrique Média prendra les mesures efficaces nécessaires et continuera sur sa lancée panafricaine et pro-multipolaire, il n’en demeure pas moins que la majorité mondiale doit dès à présent réfléchir à des mesures de rétorsion supplémentaires, et certainement radicales vis-à-vis de l’arrogant petit monde occidental et de sa propagande agressive. Surtout au moment où les acteurs et éléments néocolonialistes ne cachent plus leur désir à miser sur la désinformation et une nouvelle colonisation

Aussi et en termes de perspectives à venir, il est intéressant à se pencher sur la posture que devrait adopter à terme le réseau social qui continue son impressionnante montée en puissance à l’échelle globale – Telegram. A ce titre, la récente interview du journaliste américain Tucker Carlson avec Pavel Dourov – créateur et propriétaire de Telegram est particulièrement intéressante. 

Si dans l’interview en question – Dourov, l’un des grands génies russes du high-tech, apporte beaucoup d’informations intéressantes, le point peut-être particulièrement intéressant concerne sa vision vis-à-vis de la liberté d’expression et du respect de la vie privée des utilisateurs de sa plateforme. En résumé – Pavel Dourov considère que Telegram doit rester ouvert à toutes les opinions, aussi différentes soient-elles. En d’autres termes – aux partisans comme aux ennemis de l’ordre multipolaire international contemporain.

D’un côté, cela fait partie des valeurs certainement justes lorsqu’il s’agit à parler de liberté d’expression, dans sa composante la plus réelle. Néanmoins et connaissant les agissements de la minorité mondiale et des nostalgiques de l’unipolarité – cette approche pourra-t-elle être appliquée sur le long-terme ? Rien n’est moins sûr. D’autant plus que Telegram lui-même fait aujourd’hui partie des cibles privilégiées des régimes et des multinationales de l’Occident. Et que face à cela, Pavel Dourov, peut-être, devrait réfléchir dans un avenir plus ou moins proche, possiblement beaucoup plus proche que lointain, à prendre lui aussi des mesures vis-à-vis de la propagande occidentale et affiliée, qui ne cache pas sa rage et sa haine vis-à-vis des partisans et des plateformes propres à l’ère multipolaire actuelle.

Oui, cela représenterait une nouvelle étape d’évolution et de mesures très nécessaires vis-à-vis de ceux qui refusent obstinément à s’adapter aux réalités contemporaines mondiales, s’accrochant jusqu’au bout dans l’objectif à faire revenir leur diktat unipolaire, raciste et néocolonial. Chaque chose en son temps.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Chine-Russie: l’union de la multipolarité

11.04.2024

Les relations sino-russes ont atteint le plus haut niveau historique. Les deux nations, parmi les principales forces de l’ordre multipolaire international entendent également mobiliser les mécanismes des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai afin de faire face aux mesures unilatérales illégales de l’Occident, ainsi qu’à unir dans les efforts conjoints les nations du Sud global, qui partagent pour la grande partie d’entre eux les valeurs de la multipolarité.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, s’est entretenu mardi à Beijing avec Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, et les deux parties ont exprimé l’espoir de renforcer la coopération pragmatique dans divers domaines. M. Wang, également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, a félicité le président Poutine pour sa réélection.

M. Wang a déclaré que la Chine continuerait à offrir son appui au développement et à la revitalisation de la Russie sous la direction du président Poutine et à soutenir le choix indépendant du peuple russe concernant sa voie de développement. Le chef de la diplomatie chinoise a également indiqué que les relations Chine-Russie avaient joué un rôle irremplaçable pour maintenir la stabilité stratégique mondiale. Le maintien et le développement de relations Chine-Russie saines sont le choix naturel de ces deux grands pays voisins, et servent les intérêts fondamentaux des deux peuples.

Wang Yi a déclaré que la Chine était prête à travailler avec la Russie, conformément au consensus atteint par les chefs d’Etat des deux pays, afin de renforcer la synergie des plans de développement des deux nations et de promouvoir la coopération pragmatique dans divers domaines. Sergueï Lavrov a pour sa part noté que les relations Russie-Chine étaient basées sur le respect mutuel, la coopération sur un pied d’égalité et un dialogue de confiance. La Russie respecte le principe d’une seule Chine et est disposée à travailler avec elle pour maintenir des échanges étroits de haut niveau, et approfondir la coopération pragmatique dans l’économie, le commerce et d’autres domaines.

La Russie soutient l’Initiative pour la sécurité mondiale, et est disposée à approfondir la coopération avec la Chine sur les plateformes multilatérales, afin de promouvoir l’établissement d’un ordre international plus juste et plus démocratique, a ajouté Sergueï Lavrov. Les deux parties ont également eu des échanges approfondis de points de vue sur la question de l’Ukraine, le conflit palestino-israélien, la situation dans la région Asie-Pacifique et d’autres questions internationales et régionales d’intérêt commun.

Le ministre russe des Affaires étrangères a également été reçu par le chef d’Etat de la République populaire de Chine, le président Xi Jinping. M. Xi a demandé au chef de la diplomatie russe de transmettre ses sincères salutations au président russe, Vladimir Poutine. Notant que cette année marque le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, M. Xi a déclaré que la Chine et la Russie s’étaient engagées sur une nouvelle voie de coexistence harmonieuse et de coopération gagnant-gagnant entre grands pays et voisins, ce qui a bénéficié aux deux pays et à leurs peuples, et a apporté sagesse et force à l’équité et à la justice internationales.

«Le président Poutine et moi-même avons convenu de continuer de maintenir des échanges étroits afin d’assurer le développement régulier et sain des relations entre la Chine et la Russie. Les deux parties doivent saisir l’occasion de célébrer le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et les Années culturelles Chine-Russie pour mettre pleinement en œuvre l’important consensus auquel le président Poutine et moi-même sommes parvenus».

M. Xi a souligné que la Chine soutenait le peuple russe dans le fait de suivre une voie de développement adaptée à ses conditions nationales, et soutenait la Russie dans la lutte contre le terrorisme et le maintien de la sécurité et de la stabilité sociales. La Chine attache toujours une grande importance au développement des relations Chine-Russie et est prête à renforcer la communication bilatérale avec la Russie, ainsi qu’à intensifier la coordination stratégique multilatérale au sein des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai, a noté Xi Jinping.

Il a ajouté que les deux pays feraient preuve de plus de responsabilité, uniraient les pays du Sud global dans un esprit d’égalité, d’ouverture, de transparence et d’inclusion, promouvraient la réforme du système de gouvernance mondiale, et mèneraient vigoureusement la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Pour sa part, M. Lavrov a transmis les salutations cordiales et les meilleurs vœux du président Poutine au président Xi. Le ministre russe des Affaires étrangères a également indiqué que sous la forte direction du président Xi Jinping, la Chine avait accompli des réalisations qui ont attiré l’attention du monde entier et offert d’importantes opportunités aux autres pays de parvenir à un développement commun, ce que la Russie admire profondément.

Sergueï Lavrov a souligné que la priorité de la politique étrangère de la Russie était de consolider et d’améliorer de manière globale les relations avec la Chine, et que la réélection sans heurts du président Poutine garantissait la continuité des relations entre la Russie et la Chine. La Russie est également prête à mettre sérieusement en œuvre l’important consensus atteint par les deux chefs d’Etat, à renforcer la coordination bilatérale et multilatérale, et à travailler avec les autres pays du Sud global pour renforcer la solidarité et la coopération, afin de contribuer à la création d’un ordre international plus équitable et plus juste, a ajouté le chef de la diplomatie russe.

En termes de perspectives, il est aujourd’hui évident que la visite de Sergueï Lavrov en Chine, ainsi que ses discussions avec son homologue Wang Yi et le président Xi Jinping – confortent plus que jamais l’idée des relations très hautement stratégiques et d’alliance entre Moscou et Beijing. Les deux pays étant par la même occasion parmi les principaux défenseurs et promoteurs de l’ordre multipolaire international contemporain, auquel adhère incontestablement la majorité évidente de l’humanité.

De manière générale, les mécanismes bilatéraux sino-russes permettront de renforcer sans le moindre doute des relations conjointes ayant déjà atteint leur plus haut niveau historique – avec plus de 240 milliards d’équivalent de dollars d’échanges économico-commerciaux entre les deux nations à l’issue de 2023 – et une coordination toujours aussi poussée sur l’arène politico-diplomatique internationale.

Sur le plan multilatéral et comme si bien indiqué par les hauts représentants de la Chine comme de la Russie – l’interaction bilatérale, ainsi que dans les grandes institutions internationales pro-multipolaires comme les BRICS et l’OCS, de même que l’union des deux nations avec les pays du Sud global – constituant ensemble l’évidente majorité de l’humanité – permettront de fermer une bonne fois pour toute la page des rêves des nostalgiques d’une ère de diktat unipolaire occidental. Evidemment, les dits nostalgiques issus de la minorité planétaire peuvent continuer à prétendre vivre dans leur petit monde «basé sur des règles» (leurs «règles» faut bien le préciser) – le fait est que cela n’a aujourd’hui de-facto aucune valeur ni pour la Russie, ni pour la Chine, ni pour l’écrasante majorité de l’humanité.

Mikhail Gamandiy-Egorov

«L’ordre basé sur des règles» est déjà terminé

28.03.2024

De plus en plus de voix en Occident, y compris aux Etats-Unis, reconnaissent assez explicitement que l’ancienne ère unipolaire est effectivement terminée. La Russie a selon eux indéniablement joué un rôle majeur dans l’avènement du monde multipolaire et aura également démontré que l’ostracisme occidental – n’est pas nécessairement fatal. Des réalités abordées depuis de longues années, mais seulement maintenant admises au sein de l’espace occidental.

Le mensuel américain The American Conservative a récemment publié un article d’analyse de Dominick Sansone, dans lequel ce dernier indique clairement que «l’ordre basé sur des règles» – en d’autres termes le monde géré selon les règles et le diktat de la minorité occidentale – l’ordre unipolaire tout simplement – est déjà terminé.

Selon l’auteur de l’article, la victoire éclatante de Vladimir Poutine aux élections présidentielles russes constitue un mandat accordé au Kremlin pour mener à son terme la guerre en Ukraine. Dominick Sansone rappelle également que les attaques visant la population civile russe se sont multipliées dernièrement – des attaques censées coïncider avec les élections en Russie et dans l’objectif à démoraliser les citoyens russes, de même qu’à créer le doute. Mais en réalité cela confirme deux choses: la position stratégique de Kiev se détériorant progressivement et la manière dont le monde occidental réagit aux perspectives de plus en plus sombres de l’effort de guerre ukrainien.

Pour accentuer son opinion, l’article de Sansone rappelle aussi que la campagne de pression occidentale visant à punir la Russie n’a pas abouti à l’ostracisation de Moscou, mais a plutôt servi à accélérer la réorientation géopolitique du monde non-transatlantique. L’Etat russe ayant par la même occasion illustré les conditions nécessaires à mettre en place afin de réussir à rompre avec cet ordre antérieur.

En effet, l’économie russe a largement réussi à résister au régime massif de sanctions unilatérales à son encontre. Parmi les raisons de cette efficacité russe, Sansone mentionne la capacité massive de la Russie dans la production militaire – à l’heure où les renseignements de l’Otan estiment que Moscou produit actuellement environ 250 000 obus d’artillerie par mois, soit trois fois plus que les niveaux de production étasuniens et européens réunis. De même qu’à largement diversifier ses partenariats économico-commerciaux extérieurs, notamment avec des poids-lourds internationaux comme la Chine et l’Inde.

L’économie russe a à ce titre dépassé toutes les attentes – avec une croissance de 3,6% en 2023, soit un taux supérieur à celui de tous les représentants du G7. Pour cette année – le FMI prévoit une croissance de 2,6%, soit deux fois plus que ses prévisions précédentes. La monnaie russe – le rouble – s’est également révélée beaucoup plus résistante que prévu, alors que les Occidentaux avaient cherché à la détruire tout simplement. Les transactions de la Russie en monnaies non-occidentales, surtout en yuan chinois, ayant également fort considérablement augmenté.

L’article de The American Conservative mentionne évidemment aussi la capacité russe à contourner très efficacement les sanctions occidentales, notamment dans le commerce de l’énergie. Et que la politique autour du commerce du pétrole démontre une fois de plus l’impossibilité d’isoler un pays comme la Russie.

Enfin, Dominick Sansone considère que les rapports de force ont été à bien d’égards bouleversés. Car au cours des dernières décennies, les Etats-Unis avaient continuellement cherché à placer Moscou dans une position soit d’accepter le fait accompli de l’expansion de l’Otan au détriment des intérêts sécuritaires russes, soit d’escalader la situation par la force et de subir alors les conséquences d’une ostracisation économique et politique accrue. Pourtant cet élément que Washington et l’Occident pensaient dissuasif – a été supprimé. Et dans les faits – c’est plutôt la Russie qui s’est isolée de l’ostracisme occidental, changeant ainsi tout l’équilibre des pouvoirs non seulement en Europe, mais dans le monde.

Et aujourd’hui – c’est précisément la Russie qui place l’Occident face à un dilemme : soit le Kremlin atteint ses objectifs stratégiques, garantis par un règlement négocié unilatéral ou par l’usure continue des forces otano-kiéviennes, soit si nécessaire par l’escalade de la force. Et en conclusion, Sansone indique que tout ce qui n’est pas une victoire ukrainienne (et donc occidentale) – revient donc à admettre implicitement que l’ordre politique et économique «basé sur des règles» a été irréversiblement modifié.

Maintenant et en termes de perspectives. S’il est effectivement assez intéressant de lire à nouveau des analyses censées en provenance de l’espace occidental – dont les régimes politiques et les «élites» médiatiques s’obstinent à ne pas voir ces réalités à l’échelle mondiale, il n’en demeure pas moins que cela ne fait que rejoindre sur plusieurs points les nombreuses analyses précédentes, y compris publiées par Observateur Continental, depuis déjà plusieurs années. Comme quoi il aura fallu du temps et de nombreux bouleversements à l’échelle planétaire pour que les analystes les plus sérieux du monde occidental – puissent à leur tour comprendre que cela est irréversible. Bien qu’il soit tout de même important de souligner – cela était irréversible.

Aussi, ce qui est tout de même encore une fois paradoxal lorsqu’il faut aborder les capacités analytiques au sein de la minorité planétaire occidentale – une fois de plus les représentants anglo-étasuniens sont tout de même en avance sur leurs «collègues» de l’espace européiste. Et surtout en comparaison avec le niveau des médias hexagonaux. Car au moment où même dans l’espace européiste, des voix commencent à admettre des réalités devenues évidentes, l’ensemble hexagonal continue de vivre dans une bulle qui ne tardera pas à exploser, surtout au vu des innombrables échecs déjà subis à divers endroits du monde, dont en Afrique, et pour lesquels le régime hexagonal refuse d’y voir sa propre responsabilité.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’élection présidentielle russe synonyme de confiance et de développement (analystes chinois)

20.03.2024

Les experts chinois considèrent la réélection de Vladimir Poutine à la tête de l’Etat russe comme confirmation supplémentaire de la confiance des citoyens de Russie vis-à-vis de leur leader national, ainsi qu’en qualité d’élément clé pour la poursuite du renforcement des relations sino-russes, la coordination internationale entre Beijing et Moscou, le tout dans le cadre d’une nouvelle ère dans laquelle les deux nations ont un important rôle à jouer.

Le président chinois Xi Jinping a félicité Vladimir Poutine pour sa réélection à la présidence de la Russie. Selon les analystes chinois cités par le quotidien Global Times – le résultat de l’élection présidentielle russe a apporté une certitude à un monde en turbulence, car la victoire de Poutine prouve que le peuple russe soutient largement sa gouvernance, ainsi que les politiques et positions de la Russie sur des questions clés, y compris dans le cadre de la crise ukrainienne.

Toujours de l’avis des experts chinois, la réélection de Vladimir Poutine apportera également une certitude quant au développement futur des relations sino-russes, car le consensus atteint par les plus hauts dirigeants des deux pays sera mis en œuvre et promu encore davantage. Cela est d’ailleurs confirmé dans le message de félicitations transmis par le chef d’Etat de la République populaire de Chine à son homologue russe.

En effet, Xi Jinping dans son message de félicitations adressé à Vladimir Poutine – déclare que la Chine attache une grande importance au développement des relations sino-russes. La Chine est également prête à maintenir une communication étroite avec la Russie afin de promouvoir le développement durable, sain, stable et approfondi du partenariat de coordination stratégique global sino-russe pour une nouvelle ère, au profit des deux nations et de leurs peuples.

Ces dernières années, le peuple russe s’est uni, a surmonté les défis et a fait des progrès constants vers le développement et la revitalisation nationaux – a également déclaré le chef d’Etat chinois – ajoutant que la réélection de Vladimir Poutine à la présidence nationale reflète pleinement le soutien du peuple russe à son égard. La Russie réalisera certainement de plus grands progrès encore en matière de développement et de construction nationaux sous la direction du président Poutine, a noté Xi Jinping.

Pour les experts chinois cités par Global Times – le message de félicitations du président de la RPC montre que la Chine a confiance dans la stabilité et le développement internes de la Russie, et que l’Etat chinois continuera à développer activement les relations bilatérales au profit des deux peuples sans cibler aucune tierce partie. Egalement selon eux – tout en conservant une position objective et en déployant des efforts de médiation dans la crise ukrainienne, la Chine continuera à se coordonner avec la Russie sur les questions internationales qui préoccupent les deux parties et sauvegardera conjointement l’ordre international et l’équilibre stratégique mondial.

Pour Cui Heng – chercheur à l’Institut national chinois pour les échanges internationaux et la coopération judiciaire de l’OCS, basé à Shanghai, – l’amitié entre les hauts dirigeants des deux pays est la garantie de la stabilité des relations sino-russes. Les deux pays marqueront cette année le 75e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques et devraient promouvoir leurs relations à un niveau supérieur et coordonner davantage leurs positions sur les mécanismes multilatéraux. Le développement des relations sino-russes est très sûr et on peut s’attendre à une stabilité à long terme des relations, a noté M. Cui.

Les analystes chinois ont également rappelé que dans son discours de lundi, Vladimir Poutine avait déclaré que Taiwan fait partie intégrante de la République populaire de Chine (RPC), et que la Chine a de nombreux amis sur la scène internationale, et que ceux qui ne considèrent pas la Chine comme un ami, tout en provoquant le pays sur la question de Taiwan et en lui imposant des sanctions – sont voués à l’échec. Les analystes ont déclaré que les remarques de Poutine montraient que la Russie avait également une grande confiance dans le développement de la Chine et dans la force nationale de l’Etat chinois pour sauvegarder ses propres intérêts malgré la pression et la menace des États-Unis. En d’autres termes, la Russie était confiante et optimiste dans sa décision de construire et de promouvoir des liens stratégiques étroits avec la RPC.

Justement et en ce qui concerne la question de Taiwan, Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait déclaré que la Chine salue hautement la déclaration du Président Poutine. Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine et Taiwan est une partie inaliénable du territoire chinois. Il s’agit d’un consensus international dominant et d’une norme fondamentale régissant les relations internationales.

Yang Jin, chercheur associé à l’Institut de Russie, d’études d’Europe de l’Est et d’Asie centrale à l’Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré quant à lui à Global Times que le résultat de l’élection présidentielle russe a prouvé que les tentatives occidentales visant à contester le pouvoir du président de la Fédération de Russie par les sanctions et en soutenant les forces anti-Poutine – ont échoué. Car la grande majorité du peuple russe continue de soutenir Poutine et son gouvernement.

Toujours selon lui – que les Etats-Unis et leurs alliés aiment ou pas ce résultat, ils devront faire face à la réalité et devront peut-être trouver une manière plus pragmatique et plus flexible de traiter avec la Russie sur la crise ukrainienne. De son côté Cui Heng pense qu’en ce qui concerne l’affrontement entre la Russie et les régimes occidentaux en Ukraine et l’éventualité de négociations sérieuses – la balle est désormais dans le camp de l’Occident. Sachant que la Russie a rappelé plusieurs fois avoir favorisé les négociations, à condition qu’elles correspondent à l’intérêt national de l’Etat russe.

Enfin et selon les experts chinois – Washington et l’Occident doivent se demander s’il faut aujourd’hui maintenir la confrontation coûteuse et dangereuse avec la Russie ou trouver une issue par la négociation et accepter la médiation proposée par d’autres pays, dont la Chine. D’autant plus que lorsque la Russie remportera davantage de victoires sur le champ de bataille – la situation ne sera que pire pour l’Occident.

En termes de perspectives, il est aujourd’hui évident, et c’est d’ailleurs une raison supplémentaire de la rage en cours chez les régimes otano-occidentaux, que les relations hautement stratégiques sino-russes, que les Occidentaux avaient activement cherché à saper, sont au contraire largement destinées vers un développement encore plus large et multiforme. Les deux pays continueront à coordonner leurs actions conjointes sur la scène internationale en faisant preuve de solidarité respective, les relations économico-commerciales actuelles ont déjà battu le record historique, mettant un terme définitif quant au faux mythe de l’irremplaçabilité de l’Occident, et bien évidemment en renforçant chaque jour un peu plus l’ordre multipolaire international.

Quant à l’énième rappel à la raison de la Chine vis-à-vis du petit espace occidental – le message doit surtout être vu dans le sens que Beijing a toujours prôné un monde multipolaire inclusif, et semble accorder un dernier crédit aux retardataires et nostalgiques affirmés d’un ordre unipolaire révolu. A défaut de quoi – la multipolarité inclusive laissera fort certainement la place à une autre étape, qui il faut le dire, est parfaitement plausible – l’ordre multipolaire international et post-occidental. Dans lequel la minorité planétaire devra se retrouver en toute marginalité conformément à ses propres actions. Et connaissant l’arrogance extrême de cette minorité – dit Occident collectif – il est à croire que c’est précisément cette option qui sera le plus d’actualité à l’avenir.

Mikhail Gamandiy-Egorov