Archives pour la catégorie diplomatie

Nouvelle-Calédonie: le régime hexagonal est un régime colonial

16.05.2024

Les événements actuels en Nouvelle-Calédonie, l’un des «territoires français d’outre-mer», de-facto un territoire qui vit encore sous le colonialisme du régime hexagonal, ne peuvent être dissociés des événements contemporains à l’échelle internationale. A savoir que la mentalité d’arrogance dans le pur esprit colonial et néocolonial ne passe plus face à des personnes déterminées à faire valoir leurs droits, dans un monde multipolaire.

Une fois de plus, les analyses précédentes d’Observateur Continental se confirment. Désormais – dans le cas plus particulier de la situation en Nouvelle-Calédonie, territoire ayant le statut de collectivité d’outre-mer sui generis – l’un des statuts institués par la métropole hexagonale pour ses territoires dits «d’outre-mer». En d’autres termes – ses colonies. Plus précisément que la situation allait finir par se dégrader au vu de l’arnaque pure et simple que le régime de l’Hexagone avait tenté et continue à vouloir imposer à la population de souche kanak.

Les violences en cours ne sont que le résultat du fait que pour les habitants qui luttent depuis de bien longues années pour l’indépendance de leur terre ancestrale et dont ils sont les seuls propriétaires légitimes – le dialogue longtemps privilégié ne fait que les mener vers l’officialisation de la perpétuité du colonialisme français. Qui d’ailleurs a toujours été le seul et véritable objectif du régime de Paris.

Malgré cela – le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), rassemblant les partisans de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie – avait continué à appeler, y compris durant les manifestations en cours, au calme et à l’apaisement. Démontrant une fois de plus sa bonne volonté quant à un dialogue avec le régime hexagonal, mais dans un cadre juste et honnête. C’est d’ailleurs ce qu’il ressort dans son récent communiqué

Néanmoins et face à une population qui ne souhaite plus vivre dans l’arnaque imposée par les forces colonialistes, le régime hexagonal reste dans l’arrogance et la pensée qu’il saura à nouveau manipuler et au final sortir gagnant dans l’élaboration de cette arnaque, visant à rendre la population autochtone complètement marginalisée et ainsi l’empêcher à pouvoir prendre son destin en main. Pour autant, ledit régime oublie plusieurs points importants.

Que tout d’abord l’époque du colonialisme sauvage est bel et bien terminée. Comme d’ailleurs est bien terminée l’ère du diktat unipolaire de la minorité planétaire occidentale. De deux, et si le néocolonianisme français est largement rejeté à l’échelle de ce qu’il considérait comme son prétendu « pré-carré », à savoir une partie importante du continent africain, il n’y a aucune raison valable à ce que le colonialisme de l’Hexagone ne soit pas également et largement rejeté au sein des territoires qui sont encore de-facto ses colonies.

Enfin, et les accusations de la France quant aux prétendues interférences extérieures, notamment d’un pays comme l’Azerbaïdjan, soulèvent de sérieuses questions quant à l’état mental des dirigeants hexagonaux, à l’instar d’ailleurs du reste de l’Occident. Et cela après avoir déjà accusé Bakou à déstabiliser les intérêts hexagonaux en Afrique. C’est vrai, il est tellement plus facile pour les arrogants nostalgiques de l’unipolarité, refusant obstinément à se regarder objectivement dans le miroir et à reconnaitre le visage hideux les caractérisant, à chercher des boucs-émissaires extérieurs. Quand ce n’est pas la Russie, la Chine, la Turquie ou l’Iran, entre autres, autant que ce soit alors l’Azerbaïdjan.

Le fait est que le régime hexagonal, à l’instar de ses collègues de l’Occident otanesque, ne seront effectivement plus en mesure à pouvoir dicter leurs lois et règles, coloniales et néocoloniales, aux populations ayant déjà trop subi l’injustice occidentale. L’éveil des consciences, le soutien massif à l’échelle mondiale de l’ordre multipolaire international, la détermination à pouvoir profiter pleinement des opportunités qu’offre la multipolarité – sont des éléments, parmi d’autres, clés – du monde contemporain. Mais cela, les régimes occidentaux, dont celui de Paris, prétendent ne pas avoir encore compris. Aussi et malgré toutes les gesticulations des représentants hexagonaux, le régime élyséen, au-delà du néocolonialisme qui le caractérise si fortement, est précisément par la même occasion – un régime colonial. Et cette vérité – il ne sera pas en mesure à la voiler.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Occident tentera de nouvelles déstabilisations en Afrique, mais subira de nouvelles défaites

14.05.2024

Il est aujourd’hui essentiel à comprendre que l’affrontement entre les partisans de l’ordre multipolaire international contemporain et les nostalgiques de l’ère unipolaire révolue – prend une tournure réellement globale et dépasse de très loin ce que l’establishment représentant une évidente minorité planétaire veut bien avouer. L’Afrique, en qualité de grand continent dans lequel les forces soutenant la multipolarité continuent à renforcer leurs positions, gardera fort vraisemblablement un rôle important dans ces dynamiques et orientations.

En effet, l’affrontement désormais global entre les forces qui défendent et promeuvent l’ordre multipolaire contemporain – d’une part, et les vestiges de l’unipolarité – de l’autre, dépasse le cadre de l’Ukraine et du Moyen-Orient, bien qu’il s’agisse effectivement des deux fronts majeurs et les plus médiatisés. Le fait est que dans le cadre de ces événements – le continent africain joue un rôle de premier plan. Aussi bien en termes des processus internes, propres aux pays ayant clairement choisi la voie panafricaine – en opposition aux forces néocoloniales occidentales et ceux qui les servent – ainsi qu’en ce qui concerne le cadre justement propre à la poursuite du renforcement de l’ordre international appelé multipolarité.

Malgré les innombrables échecs subis sur le continent africain, aussi bien dans le cadre d’événements récents qu’un peu plus lointains – l’axe de la minorité planétaire et des nostalgiques de l’unipolarité compte s’accrocher jusqu’au bout afin de tenter à pouvoir réimposer son diktat néocolonial aux nations africaines. Ce qui était d’ailleurs parfaitement prévisible – les connaissant si bien.

En ce sens, les accusations récentes des autorités du Niger à l’endroit du Bénin et du régime hexagonal à vouloir déstabiliser leur pays confirment un peu plus le dernier point mentionné. Néanmoins et fort vraisemblablement – ce ne sera qu’un énième échec pour les forces nostalgiques du diktat unipolaire. Le tout au moment où les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont véritablement pris leur destin en main. 

Toujours dans le cadre de la région du Sahel, il est important de noter que l’axe occidental en Afrique – représenté principalement par le régime washingtonien et son vassal hexagonal, sera très possiblement confronté à de nouveaux défis dans un avenir proche. Y compris au Tchad – pays longtemps considéré comme un allié important pour Paris dans la région sahélienne et à l’échelle continentale africaine. En effet, les derniers événements dans ce pays important d’Afrique centrale et de la zone sahélienne – y compris dans le cadre des récentes élections présidentielles – démontrent que l’Occident peut subir un rejet, à l’instar de ce qu’il a déjà subi dans d’autres pays africains. Le tout d’autant plus que la société civile tchadienne est fort loin d’apprécier dans sa large majorité la présence militaire hexagonale et occidentale sur son sol.

Face à cela, les défis pour les régimes occidentaux restent et resteront fort nombreux. Aussi bien dans la région très importante du Sahel, qu’à l’échelle de tout le continent africain. La minorité occidentale prétend toujours vivre dans l’illusion d’une capacité à régir les relations internationales et à imposer ses intérêts néocoloniaux à l’échelle mondiale. Mais cela ne correspond définitivement plus à la réalité. Encore une fois et dans le cadre de l’affrontement majeur de l’ère contemporaine – entre l’ordre multipolaire international d’un côté, et les vestiges du néocolonialisme et de l’unipolarité – de l’autre, les nostalgiques d’une ère révolue auront à subir de nombreuses autres désillusions et des échecs totalement évidents.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le départ étasunien du Niger devra s’accélérer

03.05.2024

Alors que les troupes du régime washingtonien doivent se préparer à quitter très prochainement le Niger, la détermination des forces panafricanistes et des alliés dans le cadre de l’ordre multipolaire international – sont en train de donner un coup d’accélérateur au processus concerné. Afin de rappeler qui impose les règles et en vue de donner un message clair à ceux qui pourraient être tentés à vouloir faire une action revancharde.

Les militaires russes sont entrés dans une base abritant l’armée US au Niger, selon un responsable étasunien – indique Reuters. Ledit représentant washingtonien de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que les forces russes n’étaient pas en contact direct avec les troupes étasuniennes, et utilisaient un hangar séparé sur la base aérienne 101, située à côté de l’aéroport international Diori Hamani – à Niamey, la capitale nigérienne.

Reuters note également que ce face-à-face entre militaires russes et étasuniens au Niger – arrive à un moment où la rivalité militaire et diplomatique des deux pays est de plus en plus acrimonieuse, notamment dans le cadre du conflit en Ukraine. Et que cela soulève également des questions sur le sort des installations américaines dans le pays après le retrait US. Tout en rappelant que les USA et leurs alliés ont été contraints à retirer leurs troupes de nombre de pays africains – suite à la décision des autorités des pays respectifs à se distancier des gouvernements occidentaux. Outre le départ imminent du Niger, les troupes étasuniennes ont également quitté le Tchad au cours des derniers jours, tandis que les forces françaises ont été expulsées du Mali et du Burkina Faso.

L’instrument médiatique occidental oublie juste une petite précision importante: les troupes du régime hexagonal – ont été expulsés du Niger aussi, et ce avant la décision d’expulser également les troupes du régime washingtonien. Quant aux raisons de l’arrivée des militaires russes sur la base où se trouve encore des troupes du régime US, il faudrait certainement y voir plusieurs raisons.

Premièrement, il s’agit d’une réponse des autorités du Niger aux gesticulations précédentes émanant de Washington – à savoir que toute coexistence avec des militaires russes serait impossible. Ainsi le leadership nigérien émet un rappel explicite quant au fait – qu’en terre nigérienne – c’est les Nigériens qui prennent les décisions. Et certainement pas le régime US. Deuxièmement – il s’agirait justement d’un coup d’accélérateur au retrait étasunien – à l’heure où le régime de Washington a indiqué qu’il quittera le pays au cours des prochains mois. Ainsi, il est toujours important à rappeler aux prétendus «exceptionnels» que le calendrier et un deadline de retrait devront être respectés.

Troisièmement – le positionnement du Corps africain du ministère russe de la Défense face aux forces représentant le chef du camp des nostalgiques de l’unipolarité – sonne comme un avertissement au cas où le régime washingtonien serait tenté à faire des actions irréfléchies. Après tout, il est aujourd’hui admis qu’à l’instar de son vassal hexagonal – le rejet vis-à-vis de Washington à l’échelle du continent africain comme à l’échelle internationale – passe mal pour les concernés et est perçue comme une véritable humiliation pour la minorité planétaire occidentale.

Confirmant une fois de plus l’analyse récente d’Observateur Continental – à savoir que tôt ou tard l’extrême minorité occidentale – devra apprendre à vivre autrement – face à des peuples représentant la majorité globale et s’affirmant haut et fort comme des partisans résolus de l’ordre multipolaire international contemporain.

Enfin, et au moment où Washington, à l’instar de Paris, cherche désespérément des endroits pour pouvoir maintenir sa posture néocoloniale en Afrique – il devra sans le moindre doute garder en mémoire – que le rejet subi actuellement au Niger, membre à part entière de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – alliance qui assume aujourd’hui pleinement son rôle historique dans le cadre non seulement du Sahel, mais aussi de tout le continent africain, en qualité de force largement inspirante pour les panafricanistes et les partisans de la multipolarité – que des situations similaires ne tarderont certainement pas à arriver prochainement à d’autres endroits de sa présence. Et ce – en Afrique comme à d’autres endroits du monde. Y compris là, où Washington pense encore être le «bienvenu».

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’axe otano-occidental à la recherche de nouvelles bases en Afrique

02.05.2024

Après plusieurs revers et échecs retentissants subis aussi bien par le régime hexagonal que désormais washingtonien sur le continent africain, et notamment au Sahel, l’axe otano-occidental cherche désespérément de nouveaux points d’appui sur le continent pour ses projets néocolonialistes, dans le pur esprit des nostalgiques de l’unipolarité qu’il représente. Mais les défis pour ledit axe de la minorité planétaire sont plus que jamais nombreux.

Suite aux multiples échecs et fiascos du régime hexagonal, le maître du camp otano-occidental, en l’occurrence Washington, n’a pas tardé récemment à subir lui aussi le retour des flammes tant mérité en terre africaine, plus particulièrement au Niger, où le régime étasunien, à l’instar de Paris, a été mis à la porte. Et si le vassal hexagonal cherche désespérément des alternatives pour ses approvisionnements en uranium depuis son évident échec au Niger, son chef washingtonien entame désormais des «opérations séduction» en vue à pouvoir transférer ses troupes vers d’autres pays africains.

Ainsi et après avoir été chassé du Niger, d’où le régime washingtonien devrait évacuer ses troupes au cours des prochains mois – face à la détermination des autorités et à la mobilisation des populations nigériennes – parmi les candidats africains qui figurent pour l’installation de cette présence militaire US se trouve, sans réelle surprise, la Côte d’Ivoire.

Sans surprise car le pouvoir ivoirien en place peut sans le moindre doute être considéré comme l’un des derniers régimes résolument pro-occidental – aussi bien en Afrique l’Ouest qu’à l’échelle de tout le continent africain. Un régime qui d’ailleurs est largement accusé par ses voisins – dont le Burkina Faso, pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – à participer activement aux déstabilisations visant les nations africaines souveraines, ayant misé sur le panafricanisme et sur l’adhésion aux valeurs du monde multipolaire. Des déstabilisations évidemment pour le compte des intérêts occidentaux.

Le chef d’Etat du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui se positionne aujourd’hui de plus en plus dans la vision de son grand compatriote Thomas Sankara, l’a d’ailleurs affirmé récemment de manière explicite: les déstabilisateurs du Burkina Faso se trouvent – en Côte d’Ivoire.

Et donc au moment où les forces de l’AES et alliées combattent avec succès les réseaux terroristes s’étant fortement implantés dans la région sahélienne, en passant comme conséquence directe des actions de l’axe otano-occidental, dans un cadre de coordination de plus en plus étroite, ayant par la même occasion permis d’éliminer tout récemment l’un des principaux chefs terroristes opérant au Sahel, les Occidentaux – eux – cherchent ouvertement autre chose.

N’ayant jamais lutté de manière honnête contre la menace terroriste à laquelle ils ont eux-mêmes et très largement contribué, l’axe des nostalgiques de l’unipolarité souhaite tout simplement à s’accrocher jusqu’au bout – en vue de tenter, une énième fois, à barrer la route aux forces panafricaines et à leurs alliés dignes de ce nom, en premier lieu la Russie et la Chine. Le souci pour les élites occidentales, et plus particulièrement pour les régimes washingtonien et hexagonal, qui cherchent même actuellement à créer des bases conjointes en Afrique – est que le rejet vis-à-vis de leur politique néocoloniale – est toujours au plus haut niveau et continue à monter en puissance.

Et ce d’ailleurs – même dans les pays africains longtemps considérés comme des partenaires importants de l’Occident à l’échelle continentale africaine. Ainsi au Gabon, les participants au dialogue national qui prépare le pays à l’élection présidentielle de 2025 – ont préconisé la fermeture de la base militaire française et la renégociation des accords de défense avec Paris. Tandis qu’au Tchad – 75 militaires étasuniens ont été expulsé de la base d’Adji Kossei – marquant selon de nombreux observateurs africains – un contexte de tensions croissantes entre N’Djamena et Washington.

Tout cela confirme les analyses précédentes d’Observateur Continental, y compris en ce qui concerne les projets des régimes washingtonien et hexagonal en vue d’établir des bases militaires conjointes, notamment en Afrique de l’Ouest. Des projets qui devront faire face à de très nombreux défis et cela pour une raison largement africaine, et non pas comme les nostalgiques de l’unipolarité le prétendent – en raison d’actions russo-chinoises.

Plus exactement et au moment où le rejet de la politique néocoloniale occidentale est au plus haut niveau à l’échelle continentale africaine – et au moment où les agents à la solde de l’Occident non seulement sont de moins en moins nombreux, mais continuent par la même occasion à connaitre un évident affaiblissement – les déstabilisations de la minorité planétaire vont devoir faire face à une mobilisation et une détermination sans précédent des peuples et des leaders patriotes africains. Confirmant un peu plus la thèse que – l’Afrique devient un pôle majeur des relations internationales et de l’ordre mondial multipolaire contemporain.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Occident devra apprendre à vivre autrement

26.04.2024

Les événements contemporains qui continuent à s’enchainer ont déjà démontré que la minorité planétaire occidentale n’est non seulement plus en mesure à pouvoir dicter et imposer sa volonté à la majorité mondiale, mais aussi que tôt ou tard et dans la nouvelle configuration contemporaine – devra apprendre, en toute sérénité, à savoir faire profil bas. Ayant déjà raté la chance d’une intégration en relative douceur dans l’ordre multipolaire actuel, la suite sera certes à bien d’égards déplaisante pour le petit espace occidental, mais il en sera ainsi et pas autrement.

A l’heure où la guerre de l’axe otano-occidental déclaré sur de très multiples fronts à la Russie va clairement en défaveur des initiateurs et des seuls responsables de ce conflit, où les tentatives de pressions et menaces en tout genre des élites de l’Occident sur la Chine, l’Iran, de nombreuses autres nations – d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine – n’impressionnent pas, et que la prise de conscience au sein de la majorité des peuples non-occidentaux, en d’autres termes – l’évidente majorité mondiale, est au summum – le petit espace occidental doit dès à présent se préparer à endosser la défaite.

Concrètement parlant – que représentera cette défaite? L’Occident va-t-il subir une humiliation historique et réellement globale? Quelles en seront les conséquences probables pour la suite d’une vie commune avec les autres peuples sur la même planète pour ledit espace? Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que dans le cadre du ton toujours extrêmement arrogant et condescendant de ce petit monde néocolonialiste – ce dernier et dans les coulisses aurait déjà commencé, à travers certains de ses acteurs, à négocier une sorte de reconnaissance des nouvelles règles issues de la multipolarité, mais avec le moins d’humiliations possibles pour lui-même, en vue d’atténuer au maximum les conséquences de sa défaite globale.

Une chose est pour autant sûre – personne, au sein des principaux défenseurs de l’ordre multipolaire international et de la majorité mondiale – ne sera en mesure aujourd’hui à garantir un quelconque coussin de sécurité à l’Occident dans la suite des événements. Après tout – le seul à blâmer pour le refus catégorique d’accepter pleinement le monde multipolaire – étant précisément et uniquement – l’Occident.

Beaucoup dépendra aussi de la suite des décisions qui émaneront des principales puissances mondiales pro-multipolaires, ainsi que de leurs alliés et partenaires. Et ce n’est d’ailleurs pas tellement une question de revanche ou de volonté à faire subir au maximum l’humiliation à l’adversaire otano-occidental, que simplement la simple logique de ne pas avoir à payer pour les erreurs des autres, d’autant plus des autres qui encore récemment promettaient de mettre à genoux la Russie, comme bon nombre d’autres pays ayant fermement fait le choix en faveur de l’ordre multipolaire contemporain.

Comme déjà analysé précédemment – de nombreuses questions seront à l’ordre du jour – aussi bien vis-à-vis des élites politiques occidentales, que celles relatives à leurs suiveurs économiques. Là aussi – il sera nécessaire aux concernés d’assumer leurs propres actes. D’autant plus que si par exemple l’Etat russe a eu souvent tendance à pardonner ses ingrats ex-partenaires du petit espace occidental, y compris d’ailleurs à la suite de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux autres pays et régions du monde – peuvent, et d’ailleurs très certainement auront leur propre avis sur la question, et qui selon de nombreuses observations – pourra être bien plus radical.

C’est d’ailleurs précisément en ce sens que la Russie, la Chine, de même que leurs alliés et partenaires à l’échelle mondiale, auront à se concerter y compris sur cette question. Chaque chose en son temps. Mais une chose est néanmoins sûre – l’Occident devra apprendre à vivre prochainement sous une pression multiforme, à l’instar de ce que lui a imposé à la majorité mondiale durant de longues décennies, et même durant des siècles. Une pression multiforme qui concernera aussi bien la question de l’accès aux ressources stratégiques que le pauvre sol occidental ne possède très généralement pas, jusqu’aux questions de développement stratégique pour la majorité mondiale, en priorité.

En ce qui concerne justement l’accès, notamment, aux ressources dont l’Occident a extrêmement besoin – dès à présent les responsables occidentaux qui devront mener des pourparlers dans cette direction – devraient commencer à intensément s’entraîner à changer radicalement d’habitudes, y compris les habitudes de langage. Comme par exemple – apprendre à dire «s’il vous plait», en lieu et en place des «vous devez». Evidemment que c’est difficile après des décennies et des siècles d’arrogance et de crimes impunis – mais il s’agit d’une des options indiscutables.

Enfin, et dans le cadre des problèmes à venir pour l’Occident, la population dudit espace sera-t-elle amenée à payer les pots cassés de ses dirigeants? Bien possible. Pour autant, les partisans de la multipolarité ne chercheront probablement pas à réaliser une punition collective vis-à-vis des citoyens occidentaux sans prendre en considération qu’un nombre assez conséquent au sein du petit espace occidental – adhérait lui aussi aux concepts du monde multipolaire. Néanmoins et il est important d’ajouter – beaucoup dépendra aussi des propres capacités d’adaptation des citoyens concernés et des atouts qu’ils seront en mesure, ou pas, à créer dans la nouvelle forme d’interaction éventuelle avec la majorité mondiale.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Niger: après le régime hexagonal – celui de Washington également mis à la porte

25.04.2024

Les troupes du régime étasunien vont devoir quitter le sol nigérien dans les prochains mois. Les menaces, intimidations, ton condescendant dans le pur esprit néocolonial du concerné – n’ont pas été en mesure à faire plier les autorités du Niger et leur détermination à choisir librement leur voie, aussi bien en matière de développement intérieur que dans le choix des partenaires extérieurs. Un processus qui ne fera très certainement que s’amplifier à l’échelle continentale africaine.

Si le régime de l’Hexagone s’était depuis les dernières années, avec large amertume évidemment, assez habitué au rejet massif de sa politique en Afrique, dans le cas du régime washingtonien il est aujourd’hui effectivement possible de parler de choc évident. Ce dernier ayant longtemps eu la conviction que les pays africains n’oseront pas remettre en cause la présence US dans les Etats concernés. Désormais – c’est chose faite. Et Washington devra déguerpir du territoire nigérien, non sans avoir opposé, à l’instar de son homologue hexagonal, de la résistance.

Au moment où l’establishment washingtonien a enfin réalisé que dans le rejet qu’il subit de la part des autorités et de la population du Niger – il serait impossible à pouvoir forcer le maintien de ses troupes – les prévisions précédentes d’Observateur Continental se confirment à nouveau. Fin 2023, et après que Niamey ait mis fin au partenariat militaro-sécuritaire avec Paris et l’UE, bien qu’il soit presque impossible à pouvoir parler de partenariat en tant que tel connaissant la posture occidentale sur la question, les analyses prédisaient que Washington serait lui aussi dans le viseur. Et que l’éloignement vis-à-vis de l’Occident dit collectif ne ferait que se poursuivre.

Il avait été également noté qu’à l’heure où le régime étasunien cherche à prendre la tête du bloc otano-occidental sur le continent africain, en tentant à minimiser les échecs évidents de ses vassaux européens, l’Afrique dans une large majorité comprenait parfaitement qu’un prédateur, quelle que soit sa rhétorique, reste un prédateur. Et qu’en ce sens Washington n’a absolument rien à apporter à l’Afrique, autant que les Paris, Londres, Bruxelles, Berlin ou Madrid.

Tout comme le fait qu’au moment où Moscou et Beijing continuent à renforcer leur interaction avec les alliés et partenaires africains – Washington à l’instar des autres régimes occidentaux, ne pouvant accepter un tel développement de la situation ne tarderait pas à montrer, une énième fois et encore plus, son seul et véritable visage. Lorsque son arrogance, aussi voilée soit elle, sera définitivement mise à nue – ouvrirait la même perspective peu radieuse au régime US, que celle qu’a connue et continue de connaître le régime hexagonal.

Désormais – tout est dans la confirmation. Et à l’heure où l’establishment washingtonien est dans la confusion quasi-totale quant à la suite de sa stratégie non seulement dans la région du Sahel, mais également dans le cadre de sa politique à l’échelle continentale africaine, et que la propagande hexagonale tente timidement à critiquer le maître outre-Atlantique pour ne pas avoir fait preuve d’une plus large solidarité vis-à-vis de Paris lorsque celui-ci était dans le «besoin», de même que de ne pas avoir été plus ferme vis-à-vis des forces panafricanistes et partisanes de la multipolarité, l’essentiel étant que précisément les forces panafricaines et les principaux promoteurs de l’ordre multipolaire international – sont plus que jamais convaincus de la justesse de leur stratégie.

Au moment donc où les nations de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) continuent à écrire une page importante de l’histoire de leurs pays respectifs, de la région sahélienne et du continent africain, et que de nombreux processus en cours vont fort vraisemblablement s’accélérer dans un avenir proche, l’establishment et la propagande du petit monde occidental – continue à vivre dans un monde parallèle d’illusions et de rêves propres à une ère révolue.

C’est précisément cela aujourd’hui la grande faiblesse des Occidentaux. Non seulement l’incapacité la plus totale à pouvoir s’adapter aux règles de l’ordre international contemporain, mais aussi et peut-être surtout l’incapacité à pouvoir se regarder objectivement dans le miroir, couplée à l’extrême arrogance, sentiment de prétendue supériorité et d’exceptionnalisme. Ce sont précisément ces éléments aujourd’hui qui accélèrent la chute occidentale, non seulement dans le cadre du grand continent africain, mais beaucoup plus globalement à l’échelle mondiale, et qui par la même occasion donnent, malgré eux, des avantages supplémentaires aux puissances qui défendent et promeuvent l’ordre multipolaire international actuel.

Evidemment et en prenant compte tous ces paramètres – il ne doit être aucunement question de baisser les gardes – ni pour les nations africaines ayant clairement fait le choix en faveur du panafricanisme et de la multipolarité, ni pour leurs principaux alliés et partenaires. Bien au contraire – face à un ennemi blessé et de plus en plus affaibli, pouvant tenter à se lancer dans des actions insensées – il faut redoubler d’efforts pour barrer la route à toute tentative de revanche de la part de la minorité planétaire néocoloniale. Des efforts qui concernent aussi bien les autorités des pays respectifs, que la société civile. Mais dans le cadre des événements contemporains décisifs pour l’avenir de l’humanité, il y a effectivement des raisons d’être largement optimistes.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le début de la fin du monopole occidental sur le sport international

18.04.2024

Le concept multipolaire s’étend vers le domaine du sport mondial. Si au départ le sport et la géopolitique devaient rester des orientations séparées, les actions de la minorité planétaire occidentale ont fait en sorte que la seule et unique option reste le lancement et le développement de grandes compétitions alternatives à celles désormais ouvertement contrôlées par l’Occident.

Les analyses précédentes d’Observateur Continental quant à la nécessité de réformes en profondeur du sport international non seulement se confirment aujourd’hui, mais plus que cela se concrétisent dans l’option la plus révolutionnaire qui soit. A savoir qu’à défaut pour les structures sportives «internationales», prétendument indépendantes, mais qui de-facto ne le sont aucunement, de se mettre à l’heure, très rapidement, des réalités et exigences contemporaines – de nouvelles grandes compétitions internationales verraient le jour. Y compris sur la base du concept des BRICS+. Désormais – c’est le cas.

Après le succès des Jeux du Futur qui se déroulés un peu plus tôt cette année à Kazan, la capitale du Tatarstan et troisième capitale de la Fédération de Russie, désormais sont très attendus les Jeux des BRICS, qui auront lieu cet été, du 11 au 24 juin, à nouveau dans la ville de Kazan. Lors des 14 jours de compétition – seront représentées 29 disciplines sportives auxquelles prendront part plus de 4700 sportifs en provenance d’une soixantaine de pays.

Si les Jeux des BRICS ne sont pas nouveau en soi et se déroulaient régulièrement depuis déjà plusieurs années en faveur des pays membres de l’alliance pro-multipolaire, la particularité de l’édition de cette année – est qu’elle accueillera beaucoup plus de disciplines sportives et de pays représentés, mettant fermement en avant le concept des BRICS+.

Puis, en septembre prochain se tiendront les Jeux de l’Amitié, dans les villes de Moscou et d’Ekaterinbourg. Une autre grande compétition internationale très attendue. Dans les faits – le monde assiste aujourd’hui à la naissance, voire à la renaissance (notamment dans le cas des Jeux de l’Amitié) d’alternatives aux tournois résolument sous contrôle de la minorité planétaire occidentale et son lobby, un lobby se réclamant ouvertement d’une ère révolue, celle de l’unipolarité.

Plus que cela, les doubles standards appliqués par les structures sportives dites «internationales», y compris le CIO, notamment en ce qui concerne la discrimination ouverte et non-voilée vis-à-vis des sportifs russes et biélorusses, tout en appliquant aucune mesure ne serait qu’en partie similaire aux représentants occidentaux ou israéliens – ne laissent plus le moindre doute quant au fait que c’est précisément la minorité mondiale occidentale qui a définitivement lié le monde du sport, censé être hors politique et géopolitique, à ses intérêts égoïstes et racistes à l’échelle internationale.

Aussi triste puisse être cette dernière réalité, le fait est que les partisans de la multipolarité et de la majorité mondiale n’ont d’autre choix que de prendre les mesures nécessaires, qui d’ailleurs peut-être auraient dû même commencer à être prises plus tôt. Les menaces, pressions et intimidations du petit monde occidental n’y feront rien – la Russie comme nombreux de ses amis à l’échelle du monde – sauront outrepasser tous les obstacles sur leur chemin. Cela est l’essentiel.

Quant aux capacités organisationnelles et financières des partisans de l’ordre multipolaire international – il n’y a pas de doute qu’elles seront également et largement au rendez-vous. Après tout, la minorité occidentale et les arrogants nostalgiques néocolonialistes de l’unipolarité ne peuvent que se plaindre vis-à-vis d’eux-mêmes – ayant définitivement détruit les idées et les valeurs olympiques.

Aujourd’hui et plus que jamais les principaux défenseurs et promoteurs de la multipolarité, de même que les nombreuses autres nations du monde prennent part à un tournant historique, y compris dans le domaine du sport international. Un tournant qui permettra à revenir aux véritables valeurs sportives, tout en mettant à mal l’extrême hypocrisie et arrogance d’une plus qu’évidente minorité planétaire. Une minorité qui ne sera pas en mesure à faire revivre à la majorité du monde une ère définitivement révolue.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Niger, Russie, AES: tout s’accélère

15.04.2024

A l’heure où les vestiges et les nostalgiques de l’unipolarité sont en train de vivre une défaite majeure sur l’arène mondiale, la région du Sahel et l’Afrique dans son ensemble deviennent des pôles majeurs pour la victoire de l’ordre multipolaire international. Le début du déploiement du Corps africain du ministère russe de la Défense au Niger fait partie intégrante de ces processus, au grand dam de l’extrême minorité planétaire.

Les prévisions précédentes d’Observateur Continental vont à nouveau dans la confirmation, notamment en ce qui concerne l’affirmation de l’alliance militaro-sécuritaire entre la Russie et de nombreux pays du continent africain, particulièrement ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Les tout récents développements au Niger, dont les autorités ont déjà chassé les forces hexagonales, accélèrent également le processus de la mise à la porte des troupes du régime étasunien.

Faisant suite aux nombreux échanges entre les autorités nigériennes et russes au cours des derniers mois et semaines, notamment entre Salifou Mody et Iounous-Bek Evkourov, respectivement ministre de la Défense du Niger et Vice-ministre de la Défense de Russie, ainsi qu’entre les chefs d’Etat Abdourahamane Tiani et Vladimir Poutine – des instructeurs du Corps africain du ministère russe de la Défense sont arrivés au Niger.

Cette arrivée des militaires et spécialistes russes en terre nigérienne s’accompagne de la livraison de matériel militaire, commandé par les autorités de Niamey. Ainsi, la Fédération de Russie va doter le Niger d’un système de défense anti-aérien capable d’assurer le contrôle total de l’espace aérien national. Ce dernier point mérite d’ailleurs une attention particulière.

Pour rappel, la base étasunienne censée être évacuée dans les plus brefs délais, plus exactement la base aérienne 201 Niger située dans la ville d’Agadez, se trouvant sous contrôle du sulfureux Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) – représente précisément une base pour des opérations avec l’implication de drones – permettant aux forces du régime washingtonien de surveiller une importante partie non seulement de la région du Sahel, mais également plus globalement du continent africain.

De ce fait, la mise en place d’un système anti-aérien russe avec l’implication d’instructeurs et de militaires en provenance de Russie qui participeront à la formation de leurs homologues nigériens, d’autant plus dans un domaine, à l’instar d’autres, où Moscou a nettement de l’avance sur ses adversaires des régimes occidentaux – permettra de 1) A protéger la sécurité du territoire national contre les éventuelles provocations de la part de troupes d’occupation étasuniennes, poussées vers la sortie. Et de 2) – à certainement accélérer le processus de départ des éléments washingtoniens. A l’heure où non seulement les autorités, mais également la population du pays – réclame massivement et immédiatement le départ étasunien, suite à celui des vassaux et sous-traitants hexagonaux de Washington.

Ces développements confirment également et une fois de plus la responsabilité historique des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, une responsabilité qui place l’AES, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger – en première ligne dans la défense et la promotion du panafricanisme et de l’ordre multipolaire international à l’échelle continentale africaine.

Quant à la rhétorique à venir des représentants du régime washingtonien – il ne faut certainement pas s’attendre à une quelconque originalité. Condamnations, menaces, pressions, voire sanctions, de nouvelles tentatives de déstabilisation – sont les éléments de prédilection de l’extrême minorité planétaire. Le souci pour ces derniers est que cette rhétorique n’impressionne plus toutes ces nations ayant décidé fermement à prendre leur destin en main. Quant au parasitage que représente ladite minorité mondiale – les remèdes existent toujours.

Une chose est sûre – les derniers développements marquent l’accélération et une nouvelle étape importante entre l’Alliance des Etats du Sahel et la Russie, et plus généralement parlant – entre les nations souverainistes et panafricanistes avec les principaux partisans et promoteurs de l’ordre multipolaire international contemporain. Et cela – est essentiel.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Chine-Russie: l’union de la multipolarité

11.04.2024

Les relations sino-russes ont atteint le plus haut niveau historique. Les deux nations, parmi les principales forces de l’ordre multipolaire international entendent également mobiliser les mécanismes des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai afin de faire face aux mesures unilatérales illégales de l’Occident, ainsi qu’à unir dans les efforts conjoints les nations du Sud global, qui partagent pour la grande partie d’entre eux les valeurs de la multipolarité.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, s’est entretenu mardi à Beijing avec Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, et les deux parties ont exprimé l’espoir de renforcer la coopération pragmatique dans divers domaines. M. Wang, également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, a félicité le président Poutine pour sa réélection.

M. Wang a déclaré que la Chine continuerait à offrir son appui au développement et à la revitalisation de la Russie sous la direction du président Poutine et à soutenir le choix indépendant du peuple russe concernant sa voie de développement. Le chef de la diplomatie chinoise a également indiqué que les relations Chine-Russie avaient joué un rôle irremplaçable pour maintenir la stabilité stratégique mondiale. Le maintien et le développement de relations Chine-Russie saines sont le choix naturel de ces deux grands pays voisins, et servent les intérêts fondamentaux des deux peuples.

Wang Yi a déclaré que la Chine était prête à travailler avec la Russie, conformément au consensus atteint par les chefs d’Etat des deux pays, afin de renforcer la synergie des plans de développement des deux nations et de promouvoir la coopération pragmatique dans divers domaines. Sergueï Lavrov a pour sa part noté que les relations Russie-Chine étaient basées sur le respect mutuel, la coopération sur un pied d’égalité et un dialogue de confiance. La Russie respecte le principe d’une seule Chine et est disposée à travailler avec elle pour maintenir des échanges étroits de haut niveau, et approfondir la coopération pragmatique dans l’économie, le commerce et d’autres domaines.

La Russie soutient l’Initiative pour la sécurité mondiale, et est disposée à approfondir la coopération avec la Chine sur les plateformes multilatérales, afin de promouvoir l’établissement d’un ordre international plus juste et plus démocratique, a ajouté Sergueï Lavrov. Les deux parties ont également eu des échanges approfondis de points de vue sur la question de l’Ukraine, le conflit palestino-israélien, la situation dans la région Asie-Pacifique et d’autres questions internationales et régionales d’intérêt commun.

Le ministre russe des Affaires étrangères a également été reçu par le chef d’Etat de la République populaire de Chine, le président Xi Jinping. M. Xi a demandé au chef de la diplomatie russe de transmettre ses sincères salutations au président russe, Vladimir Poutine. Notant que cette année marque le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, M. Xi a déclaré que la Chine et la Russie s’étaient engagées sur une nouvelle voie de coexistence harmonieuse et de coopération gagnant-gagnant entre grands pays et voisins, ce qui a bénéficié aux deux pays et à leurs peuples, et a apporté sagesse et force à l’équité et à la justice internationales.

«Le président Poutine et moi-même avons convenu de continuer de maintenir des échanges étroits afin d’assurer le développement régulier et sain des relations entre la Chine et la Russie. Les deux parties doivent saisir l’occasion de célébrer le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et les Années culturelles Chine-Russie pour mettre pleinement en œuvre l’important consensus auquel le président Poutine et moi-même sommes parvenus».

M. Xi a souligné que la Chine soutenait le peuple russe dans le fait de suivre une voie de développement adaptée à ses conditions nationales, et soutenait la Russie dans la lutte contre le terrorisme et le maintien de la sécurité et de la stabilité sociales. La Chine attache toujours une grande importance au développement des relations Chine-Russie et est prête à renforcer la communication bilatérale avec la Russie, ainsi qu’à intensifier la coordination stratégique multilatérale au sein des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai, a noté Xi Jinping.

Il a ajouté que les deux pays feraient preuve de plus de responsabilité, uniraient les pays du Sud global dans un esprit d’égalité, d’ouverture, de transparence et d’inclusion, promouvraient la réforme du système de gouvernance mondiale, et mèneraient vigoureusement la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité. Pour sa part, M. Lavrov a transmis les salutations cordiales et les meilleurs vœux du président Poutine au président Xi. Le ministre russe des Affaires étrangères a également indiqué que sous la forte direction du président Xi Jinping, la Chine avait accompli des réalisations qui ont attiré l’attention du monde entier et offert d’importantes opportunités aux autres pays de parvenir à un développement commun, ce que la Russie admire profondément.

Sergueï Lavrov a souligné que la priorité de la politique étrangère de la Russie était de consolider et d’améliorer de manière globale les relations avec la Chine, et que la réélection sans heurts du président Poutine garantissait la continuité des relations entre la Russie et la Chine. La Russie est également prête à mettre sérieusement en œuvre l’important consensus atteint par les deux chefs d’Etat, à renforcer la coordination bilatérale et multilatérale, et à travailler avec les autres pays du Sud global pour renforcer la solidarité et la coopération, afin de contribuer à la création d’un ordre international plus équitable et plus juste, a ajouté le chef de la diplomatie russe.

En termes de perspectives, il est aujourd’hui évident que la visite de Sergueï Lavrov en Chine, ainsi que ses discussions avec son homologue Wang Yi et le président Xi Jinping – confortent plus que jamais l’idée des relations très hautement stratégiques et d’alliance entre Moscou et Beijing. Les deux pays étant par la même occasion parmi les principaux défenseurs et promoteurs de l’ordre multipolaire international contemporain, auquel adhère incontestablement la majorité évidente de l’humanité.

De manière générale, les mécanismes bilatéraux sino-russes permettront de renforcer sans le moindre doute des relations conjointes ayant déjà atteint leur plus haut niveau historique – avec plus de 240 milliards d’équivalent de dollars d’échanges économico-commerciaux entre les deux nations à l’issue de 2023 – et une coordination toujours aussi poussée sur l’arène politico-diplomatique internationale.

Sur le plan multilatéral et comme si bien indiqué par les hauts représentants de la Chine comme de la Russie – l’interaction bilatérale, ainsi que dans les grandes institutions internationales pro-multipolaires comme les BRICS et l’OCS, de même que l’union des deux nations avec les pays du Sud global – constituant ensemble l’évidente majorité de l’humanité – permettront de fermer une bonne fois pour toute la page des rêves des nostalgiques d’une ère de diktat unipolaire occidental. Evidemment, les dits nostalgiques issus de la minorité planétaire peuvent continuer à prétendre vivre dans leur petit monde «basé sur des règles» (leurs «règles» faut bien le préciser) – le fait est que cela n’a aujourd’hui de-facto aucune valeur ni pour la Russie, ni pour la Chine, ni pour l’écrasante majorité de l’humanité.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Sénégal: le rapprochement avec l’AES sera-t-il au rendez-vous?

05.04.2024

Suite à l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête de l’Etat sénégalais, nombreux sont les analystes et observateurs qui tentent à prévoir la suite des événements, y compris en ce qui concerne les perspectives des relations entre le Sénégal et les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, à l’heure où l’adhésion au panafricanisme et à l’ordre multipolaire international est la voie résolument soutenue par une large partie des citoyens africains.

Dans le cadre des événements contemporains, y compris en Afrique, beaucoup s’intéressent désormais aux développements ultérieurs suite à l’élection récente de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal et de la nomination d’Ousmane Sonko – qui fut une figure majeure de l’opposition depuis plusieurs années – au poste de Premier ministre du pays. Notamment en ce qui concerne les relations qui seront bâties entre Dakar et les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Du côté de l’AES – il y a résolument une volonté à collaborer avec les nouvelles autorités sénégalaises. Quant au nouveau leadership du Sénégal – dont les principaux représentants avaient longtemps insisté sur la nécessité d’en finir avec les instruments néocolonialistes tels que le Franc CFA – il faudra très certainement observer avant de pouvoir se prononcer.

D’autant plus que le président élu et désormais investi du Sénégal avait déclaré avant même l’élection – vouloir faire revenir les trois pays membres de l’AES au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Une institution que le Mali, le Burkina Faso et le Niger avaient quitté fin janvier dernier – insistant sur le fait que l’organisation s’était largement éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme et d’être sous l’influence de puissances étrangères.

D’un côté, il est vrai qu’au vu de la tournure des événements – il n’est pas impossible qu’à terme la Cedeao puisse retrouver une autre image que celle dont elle fait figure aujourd’hui auprès d’une large partie de citoyens de pays d’Afrique de l’Ouest, et plus globalement parlant à l’échelle continentale africaine. Mais en attendant cela, il est bien peu probable que cela puisse faire partie des intérêts immédiats de l’Alliance des Etats du Sahel – une alliance qui avait été spécifiquement créée en vue de répondre aux défis existants pour les populations des trois pays et du Sahel dans son ensemble, et ce dans divers domaines – militaro-sécuritaire comme économique, entre autres.

D’autre part – le Sénégal pourrait-il viser à rejoindre l’AES? Pour le moment c’est trop tôt pour le dire et beaucoup dépendra des prochaines décisions et interactions du leadership sénégalais avec les pays voisins. Rien n’est aujourd’hui impossible, mais rien n’est également pour le moment certain. D’autant plus que le régime hexagonal, malgré les critiques fortes l’ayant visé précédemment notamment de la part d’Ousmane Sonko – ne compte pas lâcher prise et espère pouvoir maintenir son influence en terre sénégalaise.

Ceci étant dit et connaissant la maladresse, pour ne pas utiliser une autre expression, et l’incapacité la plus totale dudit régime hexagonal à pouvoir s’adapter aux événements contemporains, y compris et peut-être surtout dans le cadre africain – pourrait ne pas tarder à faire preuve de nouvelles erreurs stratégiques, qui alors pousseront l’Etat sénégalais à prendre des mesures de distance plus radicales.

Pour autant, il est évident que le Sénégal a intérêt à bâtir des relations cordiales et fortes avec ses partenaires stratégiques régionaux et continentaux. Y compris, comme déjà mentionné, avec les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, dont un rapprochement sincère serait bénéfique à toute la région. Avec des pays comme le Maroc – partenaire traditionnel, stratégique et de longue date de Dakar. Et certainement dans le cadre de l’ouverture vers de nouvelles opportunités existantes avec les principales puissances promotrices de l’ordre multipolaire international contemporain. Le tout – dans le respect de la souveraineté sénégalaise.

Mikhail Gamandiy-Egorov