Archives du mot-clé Panafricanisme

L’Occident tentera de nouvelles déstabilisations en Afrique, mais subira de nouvelles défaites

14.05.2024

Il est aujourd’hui essentiel à comprendre que l’affrontement entre les partisans de l’ordre multipolaire international contemporain et les nostalgiques de l’ère unipolaire révolue – prend une tournure réellement globale et dépasse de très loin ce que l’establishment représentant une évidente minorité planétaire veut bien avouer. L’Afrique, en qualité de grand continent dans lequel les forces soutenant la multipolarité continuent à renforcer leurs positions, gardera fort vraisemblablement un rôle important dans ces dynamiques et orientations.

En effet, l’affrontement désormais global entre les forces qui défendent et promeuvent l’ordre multipolaire contemporain – d’une part, et les vestiges de l’unipolarité – de l’autre, dépasse le cadre de l’Ukraine et du Moyen-Orient, bien qu’il s’agisse effectivement des deux fronts majeurs et les plus médiatisés. Le fait est que dans le cadre de ces événements – le continent africain joue un rôle de premier plan. Aussi bien en termes des processus internes, propres aux pays ayant clairement choisi la voie panafricaine – en opposition aux forces néocoloniales occidentales et ceux qui les servent – ainsi qu’en ce qui concerne le cadre justement propre à la poursuite du renforcement de l’ordre international appelé multipolarité.

Malgré les innombrables échecs subis sur le continent africain, aussi bien dans le cadre d’événements récents qu’un peu plus lointains – l’axe de la minorité planétaire et des nostalgiques de l’unipolarité compte s’accrocher jusqu’au bout afin de tenter à pouvoir réimposer son diktat néocolonial aux nations africaines. Ce qui était d’ailleurs parfaitement prévisible – les connaissant si bien.

En ce sens, les accusations récentes des autorités du Niger à l’endroit du Bénin et du régime hexagonal à vouloir déstabiliser leur pays confirment un peu plus le dernier point mentionné. Néanmoins et fort vraisemblablement – ce ne sera qu’un énième échec pour les forces nostalgiques du diktat unipolaire. Le tout au moment où les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont véritablement pris leur destin en main. 

Toujours dans le cadre de la région du Sahel, il est important de noter que l’axe occidental en Afrique – représenté principalement par le régime washingtonien et son vassal hexagonal, sera très possiblement confronté à de nouveaux défis dans un avenir proche. Y compris au Tchad – pays longtemps considéré comme un allié important pour Paris dans la région sahélienne et à l’échelle continentale africaine. En effet, les derniers événements dans ce pays important d’Afrique centrale et de la zone sahélienne – y compris dans le cadre des récentes élections présidentielles – démontrent que l’Occident peut subir un rejet, à l’instar de ce qu’il a déjà subi dans d’autres pays africains. Le tout d’autant plus que la société civile tchadienne est fort loin d’apprécier dans sa large majorité la présence militaire hexagonale et occidentale sur son sol.

Face à cela, les défis pour les régimes occidentaux restent et resteront fort nombreux. Aussi bien dans la région très importante du Sahel, qu’à l’échelle de tout le continent africain. La minorité occidentale prétend toujours vivre dans l’illusion d’une capacité à régir les relations internationales et à imposer ses intérêts néocoloniaux à l’échelle mondiale. Mais cela ne correspond définitivement plus à la réalité. Encore une fois et dans le cadre de l’affrontement majeur de l’ère contemporaine – entre l’ordre multipolaire international d’un côté, et les vestiges du néocolonialisme et de l’unipolarité – de l’autre, les nostalgiques d’une ère révolue auront à subir de nombreuses autres désillusions et des échecs totalement évidents.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le Burkina Faso dans la lignée de Thomas Sankara

08.05.2024

L’héritage du grand leader burkinabè et panafricaniste Thomas Sankara est plus que jamais vivant dans la patrie des hommes intègres – le Burkina Faso. Le leadership du pays confirme aujourd’hui ce positionnement non seulement dans les paroles, mais aussi et surtout dans les actes, à l’échelle nationale comme continentale et internationale. Les ennemis de l’Afrique et de l’ordre multipolaire international sont dans la peur précisément en raison des actions efficaces sur le terrain opérées par les autorités du Burkina Faso, des actions par la même occasion massivement soutenues par les populations.

Nombreux sont les observateurs africains et ceux qui connaissent et aiment sincèrement l’Afrique – qui avaient vu dans le leader du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré – un digne descendant des idées et des valeurs du grand leader qu’était et reste Thomas Sankara. Pour son pays, pour tout le continent africain et au-delà. Les actions en cours confirment de plus en plus cette réalité.

Après avoir chassé les troupes du régime néocolonial hexagonal et d’avoir créé avec le Mali et le Niger l’Alliance des Etats du Sahel (AES), en assumant ainsi pleinement un positionnement panafricain et multipolaire, tout en prenant par la même occasion des mesures efficaces et coordonnées dans l’objectif d’anéantir le fléau terroriste et en bloquant nombre d’instruments de la propagande occidentale, le travail des autorités du Burkina Faso ne s’arrête pas en si bon chemin.

Ainsi, le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré a procédé ce lundi 6 mai dans la capitale Ouagadougou – à la remise d’équipements et d’intrants agropastoraux aux producteurs burkinabè. Au total – 400 tracteurs, 239 motoculteurs, 710 motopompes – ont été mis à disposition des producteurs nationaux. Par la même occasion – 714 motos ont été également acquis au profit des agents agricoles.

Dans son discours – le chef de l’Etat burkinabè Ibrahim Traoré, ainsi que le ministre en charge de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques – le commandant Ismaël Sombié – n’ont pas manqué d’indiquer que les dites initiatives visent à accroître et atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays – rappelant qu’il s’agit avec la lutte antiterroriste – d’une des principales priorités de la nation. De manière générale – les dites actions qui visent à atteindre l’autosuffisance alimentaire – rentrent strictement dans les visions et les valeurs de feu Thomas Sankara.

Il est évident que ces actions, de même d’autres – en cours et à venir – déplaisent énormément aux représentants issus de la minorité planétaire, de même qu’à leurs agents locaux et régionaux. Ensemble étant d’évidents nostalgiques de l’ère unipolaire. Et c’est précisément pour cette raison que les ennemis du Burkina Faso, de l’Alliance des Etats du Sahel, de même que de l’Afrique libre et souveraine et du monde multipolaire – doivent continuellement et impérativement être mis hors d’état de nuire.

Oui, aujourd’hui il est impératif de protéger les leaders panafricanistes, ayant fermement choisi d’être de dignes descendants de Thomas Sankara. Et de continuer à barrer la route aux forces du chaos et de déstabilisation bien connues et depuis longtemps démasquées. Ce qui est pour autant rassurant – c’est que les autorités du Burkina Faso et des autres pays de l’AES – peuvent aujourd’hui résolument compter sur le soutien massif et engagé de la large partie de leurs populations.

Plus que cela et au-delà de l’alliance avec la Russie et les autres principaux promoteurs de l’ordre multipolaire international, la grande force aujourd’hui du Burkina Faso et de l’AES dans son ensemble, de même que de nombre d’autres nations africaines – c’est cette jeunesse, cette société civile, cette population – patriote, souverainiste, résolument tournée vers les idéaux du panafricanisme et de la multipolarité. Tout en étant résolument prête à en découdre sans ménagement avec le colonialisme et l’extrême arrogance du petit monde occidental.

Et peut-être même d’ailleurs qu’il serait grand temps aux principaux pays promoteurs et défenseurs de l’ordre multipolaire contemporain, dont la Russie et la Chine – à s’inspirer également des alliés de l’AES – en vue d’en finir une bonne fois pour toute avec les éléments hostiles se trouvant sur le sol des pays concernés. La multipolarité – c’est également cela, s’inspirer mutuellement car dans le cadre d’une évidente majorité mondiale – il est grandement temps d’interagir et d’apprendre mutuellement les uns auprès des autres. En ce sens, l’Alliance des Etats du Sahel, ayant déjà fermement confirmé son positionnement historique et tout le grand continent africain – ont beaucoup à apporter au monde multipolaire. Y compris en termes d’inspiration et de détermination. Quant au Burkina Faso – la lignée de Thomas Sankara se poursuit plus que dignement.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le départ étasunien du Niger devra s’accélérer

03.05.2024

Alors que les troupes du régime washingtonien doivent se préparer à quitter très prochainement le Niger, la détermination des forces panafricanistes et des alliés dans le cadre de l’ordre multipolaire international – sont en train de donner un coup d’accélérateur au processus concerné. Afin de rappeler qui impose les règles et en vue de donner un message clair à ceux qui pourraient être tentés à vouloir faire une action revancharde.

Les militaires russes sont entrés dans une base abritant l’armée US au Niger, selon un responsable étasunien – indique Reuters. Ledit représentant washingtonien de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que les forces russes n’étaient pas en contact direct avec les troupes étasuniennes, et utilisaient un hangar séparé sur la base aérienne 101, située à côté de l’aéroport international Diori Hamani – à Niamey, la capitale nigérienne.

Reuters note également que ce face-à-face entre militaires russes et étasuniens au Niger – arrive à un moment où la rivalité militaire et diplomatique des deux pays est de plus en plus acrimonieuse, notamment dans le cadre du conflit en Ukraine. Et que cela soulève également des questions sur le sort des installations américaines dans le pays après le retrait US. Tout en rappelant que les USA et leurs alliés ont été contraints à retirer leurs troupes de nombre de pays africains – suite à la décision des autorités des pays respectifs à se distancier des gouvernements occidentaux. Outre le départ imminent du Niger, les troupes étasuniennes ont également quitté le Tchad au cours des derniers jours, tandis que les forces françaises ont été expulsées du Mali et du Burkina Faso.

L’instrument médiatique occidental oublie juste une petite précision importante: les troupes du régime hexagonal – ont été expulsés du Niger aussi, et ce avant la décision d’expulser également les troupes du régime washingtonien. Quant aux raisons de l’arrivée des militaires russes sur la base où se trouve encore des troupes du régime US, il faudrait certainement y voir plusieurs raisons.

Premièrement, il s’agit d’une réponse des autorités du Niger aux gesticulations précédentes émanant de Washington – à savoir que toute coexistence avec des militaires russes serait impossible. Ainsi le leadership nigérien émet un rappel explicite quant au fait – qu’en terre nigérienne – c’est les Nigériens qui prennent les décisions. Et certainement pas le régime US. Deuxièmement – il s’agirait justement d’un coup d’accélérateur au retrait étasunien – à l’heure où le régime de Washington a indiqué qu’il quittera le pays au cours des prochains mois. Ainsi, il est toujours important à rappeler aux prétendus «exceptionnels» que le calendrier et un deadline de retrait devront être respectés.

Troisièmement – le positionnement du Corps africain du ministère russe de la Défense face aux forces représentant le chef du camp des nostalgiques de l’unipolarité – sonne comme un avertissement au cas où le régime washingtonien serait tenté à faire des actions irréfléchies. Après tout, il est aujourd’hui admis qu’à l’instar de son vassal hexagonal – le rejet vis-à-vis de Washington à l’échelle du continent africain comme à l’échelle internationale – passe mal pour les concernés et est perçue comme une véritable humiliation pour la minorité planétaire occidentale.

Confirmant une fois de plus l’analyse récente d’Observateur Continental – à savoir que tôt ou tard l’extrême minorité occidentale – devra apprendre à vivre autrement – face à des peuples représentant la majorité globale et s’affirmant haut et fort comme des partisans résolus de l’ordre multipolaire international contemporain.

Enfin, et au moment où Washington, à l’instar de Paris, cherche désespérément des endroits pour pouvoir maintenir sa posture néocoloniale en Afrique – il devra sans le moindre doute garder en mémoire – que le rejet subi actuellement au Niger, membre à part entière de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) – alliance qui assume aujourd’hui pleinement son rôle historique dans le cadre non seulement du Sahel, mais aussi de tout le continent africain, en qualité de force largement inspirante pour les panafricanistes et les partisans de la multipolarité – que des situations similaires ne tarderont certainement pas à arriver prochainement à d’autres endroits de sa présence. Et ce – en Afrique comme à d’autres endroits du monde. Y compris là, où Washington pense encore être le «bienvenu».

Mikhail Gamandiy-Egorov

Niger: après le régime hexagonal – celui de Washington également mis à la porte

25.04.2024

Les troupes du régime étasunien vont devoir quitter le sol nigérien dans les prochains mois. Les menaces, intimidations, ton condescendant dans le pur esprit néocolonial du concerné – n’ont pas été en mesure à faire plier les autorités du Niger et leur détermination à choisir librement leur voie, aussi bien en matière de développement intérieur que dans le choix des partenaires extérieurs. Un processus qui ne fera très certainement que s’amplifier à l’échelle continentale africaine.

Si le régime de l’Hexagone s’était depuis les dernières années, avec large amertume évidemment, assez habitué au rejet massif de sa politique en Afrique, dans le cas du régime washingtonien il est aujourd’hui effectivement possible de parler de choc évident. Ce dernier ayant longtemps eu la conviction que les pays africains n’oseront pas remettre en cause la présence US dans les Etats concernés. Désormais – c’est chose faite. Et Washington devra déguerpir du territoire nigérien, non sans avoir opposé, à l’instar de son homologue hexagonal, de la résistance.

Au moment où l’establishment washingtonien a enfin réalisé que dans le rejet qu’il subit de la part des autorités et de la population du Niger – il serait impossible à pouvoir forcer le maintien de ses troupes – les prévisions précédentes d’Observateur Continental se confirment à nouveau. Fin 2023, et après que Niamey ait mis fin au partenariat militaro-sécuritaire avec Paris et l’UE, bien qu’il soit presque impossible à pouvoir parler de partenariat en tant que tel connaissant la posture occidentale sur la question, les analyses prédisaient que Washington serait lui aussi dans le viseur. Et que l’éloignement vis-à-vis de l’Occident dit collectif ne ferait que se poursuivre.

Il avait été également noté qu’à l’heure où le régime étasunien cherche à prendre la tête du bloc otano-occidental sur le continent africain, en tentant à minimiser les échecs évidents de ses vassaux européens, l’Afrique dans une large majorité comprenait parfaitement qu’un prédateur, quelle que soit sa rhétorique, reste un prédateur. Et qu’en ce sens Washington n’a absolument rien à apporter à l’Afrique, autant que les Paris, Londres, Bruxelles, Berlin ou Madrid.

Tout comme le fait qu’au moment où Moscou et Beijing continuent à renforcer leur interaction avec les alliés et partenaires africains – Washington à l’instar des autres régimes occidentaux, ne pouvant accepter un tel développement de la situation ne tarderait pas à montrer, une énième fois et encore plus, son seul et véritable visage. Lorsque son arrogance, aussi voilée soit elle, sera définitivement mise à nue – ouvrirait la même perspective peu radieuse au régime US, que celle qu’a connue et continue de connaître le régime hexagonal.

Désormais – tout est dans la confirmation. Et à l’heure où l’establishment washingtonien est dans la confusion quasi-totale quant à la suite de sa stratégie non seulement dans la région du Sahel, mais également dans le cadre de sa politique à l’échelle continentale africaine, et que la propagande hexagonale tente timidement à critiquer le maître outre-Atlantique pour ne pas avoir fait preuve d’une plus large solidarité vis-à-vis de Paris lorsque celui-ci était dans le «besoin», de même que de ne pas avoir été plus ferme vis-à-vis des forces panafricanistes et partisanes de la multipolarité, l’essentiel étant que précisément les forces panafricaines et les principaux promoteurs de l’ordre multipolaire international – sont plus que jamais convaincus de la justesse de leur stratégie.

Au moment donc où les nations de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) continuent à écrire une page importante de l’histoire de leurs pays respectifs, de la région sahélienne et du continent africain, et que de nombreux processus en cours vont fort vraisemblablement s’accélérer dans un avenir proche, l’establishment et la propagande du petit monde occidental – continue à vivre dans un monde parallèle d’illusions et de rêves propres à une ère révolue.

C’est précisément cela aujourd’hui la grande faiblesse des Occidentaux. Non seulement l’incapacité la plus totale à pouvoir s’adapter aux règles de l’ordre international contemporain, mais aussi et peut-être surtout l’incapacité à pouvoir se regarder objectivement dans le miroir, couplée à l’extrême arrogance, sentiment de prétendue supériorité et d’exceptionnalisme. Ce sont précisément ces éléments aujourd’hui qui accélèrent la chute occidentale, non seulement dans le cadre du grand continent africain, mais beaucoup plus globalement à l’échelle mondiale, et qui par la même occasion donnent, malgré eux, des avantages supplémentaires aux puissances qui défendent et promeuvent l’ordre multipolaire international actuel.

Evidemment et en prenant compte tous ces paramètres – il ne doit être aucunement question de baisser les gardes – ni pour les nations africaines ayant clairement fait le choix en faveur du panafricanisme et de la multipolarité, ni pour leurs principaux alliés et partenaires. Bien au contraire – face à un ennemi blessé et de plus en plus affaibli, pouvant tenter à se lancer dans des actions insensées – il faut redoubler d’efforts pour barrer la route à toute tentative de revanche de la part de la minorité planétaire néocoloniale. Des efforts qui concernent aussi bien les autorités des pays respectifs, que la société civile. Mais dans le cadre des événements contemporains décisifs pour l’avenir de l’humanité, il y a effectivement des raisons d’être largement optimistes.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Niger, Russie, AES: tout s’accélère

15.04.2024

A l’heure où les vestiges et les nostalgiques de l’unipolarité sont en train de vivre une défaite majeure sur l’arène mondiale, la région du Sahel et l’Afrique dans son ensemble deviennent des pôles majeurs pour la victoire de l’ordre multipolaire international. Le début du déploiement du Corps africain du ministère russe de la Défense au Niger fait partie intégrante de ces processus, au grand dam de l’extrême minorité planétaire.

Les prévisions précédentes d’Observateur Continental vont à nouveau dans la confirmation, notamment en ce qui concerne l’affirmation de l’alliance militaro-sécuritaire entre la Russie et de nombreux pays du continent africain, particulièrement ceux de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Les tout récents développements au Niger, dont les autorités ont déjà chassé les forces hexagonales, accélèrent également le processus de la mise à la porte des troupes du régime étasunien.

Faisant suite aux nombreux échanges entre les autorités nigériennes et russes au cours des derniers mois et semaines, notamment entre Salifou Mody et Iounous-Bek Evkourov, respectivement ministre de la Défense du Niger et Vice-ministre de la Défense de Russie, ainsi qu’entre les chefs d’Etat Abdourahamane Tiani et Vladimir Poutine – des instructeurs du Corps africain du ministère russe de la Défense sont arrivés au Niger.

Cette arrivée des militaires et spécialistes russes en terre nigérienne s’accompagne de la livraison de matériel militaire, commandé par les autorités de Niamey. Ainsi, la Fédération de Russie va doter le Niger d’un système de défense anti-aérien capable d’assurer le contrôle total de l’espace aérien national. Ce dernier point mérite d’ailleurs une attention particulière.

Pour rappel, la base étasunienne censée être évacuée dans les plus brefs délais, plus exactement la base aérienne 201 Niger située dans la ville d’Agadez, se trouvant sous contrôle du sulfureux Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) – représente précisément une base pour des opérations avec l’implication de drones – permettant aux forces du régime washingtonien de surveiller une importante partie non seulement de la région du Sahel, mais également plus globalement du continent africain.

De ce fait, la mise en place d’un système anti-aérien russe avec l’implication d’instructeurs et de militaires en provenance de Russie qui participeront à la formation de leurs homologues nigériens, d’autant plus dans un domaine, à l’instar d’autres, où Moscou a nettement de l’avance sur ses adversaires des régimes occidentaux – permettra de 1) A protéger la sécurité du territoire national contre les éventuelles provocations de la part de troupes d’occupation étasuniennes, poussées vers la sortie. Et de 2) – à certainement accélérer le processus de départ des éléments washingtoniens. A l’heure où non seulement les autorités, mais également la population du pays – réclame massivement et immédiatement le départ étasunien, suite à celui des vassaux et sous-traitants hexagonaux de Washington.

Ces développements confirment également et une fois de plus la responsabilité historique des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, une responsabilité qui place l’AES, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger – en première ligne dans la défense et la promotion du panafricanisme et de l’ordre multipolaire international à l’échelle continentale africaine.

Quant à la rhétorique à venir des représentants du régime washingtonien – il ne faut certainement pas s’attendre à une quelconque originalité. Condamnations, menaces, pressions, voire sanctions, de nouvelles tentatives de déstabilisation – sont les éléments de prédilection de l’extrême minorité planétaire. Le souci pour ces derniers est que cette rhétorique n’impressionne plus toutes ces nations ayant décidé fermement à prendre leur destin en main. Quant au parasitage que représente ladite minorité mondiale – les remèdes existent toujours.

Une chose est sûre – les derniers développements marquent l’accélération et une nouvelle étape importante entre l’Alliance des Etats du Sahel et la Russie, et plus généralement parlant – entre les nations souverainistes et panafricanistes avec les principaux partisans et promoteurs de l’ordre multipolaire international contemporain. Et cela – est essentiel.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Sénégal: le rapprochement avec l’AES sera-t-il au rendez-vous?

05.04.2024

Suite à l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête de l’Etat sénégalais, nombreux sont les analystes et observateurs qui tentent à prévoir la suite des événements, y compris en ce qui concerne les perspectives des relations entre le Sénégal et les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, à l’heure où l’adhésion au panafricanisme et à l’ordre multipolaire international est la voie résolument soutenue par une large partie des citoyens africains.

Dans le cadre des événements contemporains, y compris en Afrique, beaucoup s’intéressent désormais aux développements ultérieurs suite à l’élection récente de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal et de la nomination d’Ousmane Sonko – qui fut une figure majeure de l’opposition depuis plusieurs années – au poste de Premier ministre du pays. Notamment en ce qui concerne les relations qui seront bâties entre Dakar et les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Du côté de l’AES – il y a résolument une volonté à collaborer avec les nouvelles autorités sénégalaises. Quant au nouveau leadership du Sénégal – dont les principaux représentants avaient longtemps insisté sur la nécessité d’en finir avec les instruments néocolonialistes tels que le Franc CFA – il faudra très certainement observer avant de pouvoir se prononcer.

D’autant plus que le président élu et désormais investi du Sénégal avait déclaré avant même l’élection – vouloir faire revenir les trois pays membres de l’AES au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Une institution que le Mali, le Burkina Faso et le Niger avaient quitté fin janvier dernier – insistant sur le fait que l’organisation s’était largement éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme et d’être sous l’influence de puissances étrangères.

D’un côté, il est vrai qu’au vu de la tournure des événements – il n’est pas impossible qu’à terme la Cedeao puisse retrouver une autre image que celle dont elle fait figure aujourd’hui auprès d’une large partie de citoyens de pays d’Afrique de l’Ouest, et plus globalement parlant à l’échelle continentale africaine. Mais en attendant cela, il est bien peu probable que cela puisse faire partie des intérêts immédiats de l’Alliance des Etats du Sahel – une alliance qui avait été spécifiquement créée en vue de répondre aux défis existants pour les populations des trois pays et du Sahel dans son ensemble, et ce dans divers domaines – militaro-sécuritaire comme économique, entre autres.

D’autre part – le Sénégal pourrait-il viser à rejoindre l’AES? Pour le moment c’est trop tôt pour le dire et beaucoup dépendra des prochaines décisions et interactions du leadership sénégalais avec les pays voisins. Rien n’est aujourd’hui impossible, mais rien n’est également pour le moment certain. D’autant plus que le régime hexagonal, malgré les critiques fortes l’ayant visé précédemment notamment de la part d’Ousmane Sonko – ne compte pas lâcher prise et espère pouvoir maintenir son influence en terre sénégalaise.

Ceci étant dit et connaissant la maladresse, pour ne pas utiliser une autre expression, et l’incapacité la plus totale dudit régime hexagonal à pouvoir s’adapter aux événements contemporains, y compris et peut-être surtout dans le cadre africain – pourrait ne pas tarder à faire preuve de nouvelles erreurs stratégiques, qui alors pousseront l’Etat sénégalais à prendre des mesures de distance plus radicales.

Pour autant, il est évident que le Sénégal a intérêt à bâtir des relations cordiales et fortes avec ses partenaires stratégiques régionaux et continentaux. Y compris, comme déjà mentionné, avec les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel, dont un rapprochement sincère serait bénéfique à toute la région. Avec des pays comme le Maroc – partenaire traditionnel, stratégique et de longue date de Dakar. Et certainement dans le cadre de l’ouverture vers de nouvelles opportunités existantes avec les principales puissances promotrices de l’ordre multipolaire international contemporain. Le tout – dans le respect de la souveraineté sénégalaise.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’Alliance des Etats du Sahel et le rendez-vous avec l’histoire

25.03.2024

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont déjà marqué les esprits à l’échelle africaine et internationale et rien ne semble aujourd’hui à pouvoir stopper les processus déjà enclenchés. Pour autant et ayant en face des ennemis qui ne prévoient pas à reconnaître l’ordre multipolaire international contemporain et ses règles, il est aujourd’hui plus que jamais important à devancer les dits ennemis issus d’une minorité planétaire – plusieurs coups à l’avance. Il y a toutes les raisons de croire en l’avenir glorieux de l’AES et ce sur plusieurs directions.

Plus les événements s’enchainent et plus il devient évident que les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) représentent aujourd’hui véritablement cet espoir pour de nombreux peuples à l’échelle non pas seulement régionale du Sahel, mais bel et bien de tout le grand continent africain. Les tentatives de la minorité planétaire occidentale visant à saper l’unité et la solidarité des trois nations – à travers les menaces, intimidations, tentatives de corruption, soutien aux groupes terroristes et utilisation d’agents locaux/régionaux – font toutes face à une réponse ferme des autorités et de la large partie des populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Les événements en cours et certainement à venir confirment plusieurs des analyses précédentes d’Observateur Continental – notamment quant au fait que l’AES représente justement ce fer de lance du panafricanisme et de la multipolarité sur le continent africain. Que la formation de cette alliance militaire régionale des trois pays – démontre que l’union et l’unité affichées des trois nations fait indéniablement la force. Et de manière encore plus générale – que la création de l’Alliance des Etats du Sahel avait marquée l’année 2023 et représentait surtout la grande victoire africaine.

Pour autant, et au moment où les pays membres de l’AES continuent à renforcer leur étroite coordination dans la sphère militaire, politique et économique, y compris en ce qui concerne une possible intégration militaro-sécuritaire conjointe encore plus poussée, la création d’une Confédération des trois pays, et l’abandon de l’instrument néocolonial monétaire et économique nommé Franc CFA, sans oublier le renforcement de l’interaction avec les principales puissances du monde multipolaire en la qualité de la Russie et de la Chine, ainsi qu’avec d’autres acteurs – régionaux comme extrarégionaux non-occidentaux, la minorité planétaire occidentale des nostalgiques de l’unipolarité confirme son extrême inquiétude quant à la suite des événements. Pour le Sahel comme à l’échelle continentale. Des événements dans lesquels fort vraisemblablement le rejet des politiques de l’Occident collectif, aussi bien vis-à-vis de l’Afrique que dans le cadre de l’ensemble des dossiers internationaux, ne fera que s’étendre.

D’où les menaces et intimidations récentes des représentants du régime washingtonien à l’encontre des autorités du Niger, des menaces qui visent plus globalement tous les pays membres de l’AES. D’où les tentatives des ennemis d’une Afrique libre et prospère à renforcer le potentiel des réseaux terroristes qui menacent la sécurité et la stabilité des Etats africains. D’où les objectifs de Washington et de Paris à vouloir créer de nouvelles bases militaires en Afrique de l’Ouest. D’où les campagnes médiatiques diffamatoires et mensongères en provenance du petit espace occidental – et à destination aussi bien des pays africains ayant misé sur le panafricanisme, la véritable souveraineté et l’adhésion au monde multipolaire, que de leurs alliés.

Le seul souci pour les instigateurs de tous ces projets résolument hostiles aux processus propres à l’ère courante de l’ordre multipolaire international – c’est que face à tout défi – il y a aujourd’hui les moyens à répondre efficacement. Les événements récents et en cours le confirment amplement. Et il est fort probable que les attaques en provenance de l’extrême minorité planétaire non seulement n’atteindront au final pas leurs objectifs, mais plus que cela verront les conséquences de leurs actions se retourner encore plus contre eux-mêmes. En Afrique comme dans l’ensemble de la communauté internationale. L’important étant que comme dans un jeu d’échecs, il est toujours important de prévoir les actions de son adversaire (bien qu’ici il soit beaucoup plus juste à parler effectivement d’ennemi) – plusieurs coups à l’avance.

Et l’Alliance des Etats du Sahel a aujourd’hui tout le potentiel afin de largement contribuer à la victoire pour les peuples de la région, et de toutes les populations africaines qui aspirent à la pleine liberté et qui s’inspirent grandement des actions de l’AES. Des actions réellement révolutionnaires dans les actes.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Niger: lorsque le rejet touche Washington au même titre que ses vassaux

18.03.2024

La République du Niger dénonce la coopération militaire avec les Etats-Unis. Ledit positionnement du pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) confirme non seulement son ferme positionnement en faveur du panafricanisme et de la multipolarité, mais également renforce la thèse soulevée nombre de fois précédemment – à savoir que le régime étasunien subit déjà le même rejet à l’échelle continentale africaine que ses fidèles vassaux européistes.

Si pour certains, et notamment pour les arrogants représentants du régime washingtonien, cela était reçu comme une onde de choc, pour les observateurs connaissant véritablement les sentiments qui règnent au sein de la majorité africaine, comme d’ailleurs mondiale, la décision des autorités du Niger était tout sauf une surprise.

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a, dans un communiqué publié le 16 mars 2024, dénoncé l’accord sur le statut des forces américaines et des employés civils du département américain de la défense stationnés sur le territoire nigérien – écrit l’Agence nigérienne de presse (ANP). Parmi les raisons évoquées pour dénoncer ces accords, il y a que la présence de cette force américaine sur le sol du Niger coûte excessivement chère au contribuable nigérien, les autorités nigériennes ne sont informées de rien quant à ce qui se passe dans leur camp encore moins des opérations que ces forces mènent à partir du Niger. Des aéronefs américains survolent le territoire sans aucune autorisation et ces forces ne sont pas impliquées dans la lutte contre le terrorisme qui cause tant de morts dans le pays.

Dans le communiqué, le Niger rappelle que les 12, 13, 14 mars 2024, une délégation de responsables américains de haut niveau a séjourné au Niger. «Sur la forme, l’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques. En effet, c’est de façon unilatérale et par note verbale que le gouvernement américain a informé le gouvernement nigérien de la date d’arrivée, de la composition de sa délégation, et sans aucune précision quant à l’objet de sa visite», explique le communiqué du gouvernement nigérien qui, par courtoisie et suivant les traditions millénaires d’accueil et d’hospitalité, a reçu cette délégation américaine.

«Sur le fond les échanges entre les deux délégations ont porté essentiellement sur la transition militaire en cours au Niger, la coopération entre les deux pays, en particulier la coopération militaire et la lutte contre le terrorisme, les orientations et perspectives politiques du Niger quant à leur aspect relatif au choix des partenaires sur le plan diplomatique, militaire et stratégique étant entendu que dans l’approche américaine toutes ces trois questions sont profondément liées» poursuit le gouvernement nigérien. Abordant la question de la transition en cours au Niger et le retour, dans un meilleur délai, de l’ordre constitutionnel et démocratique, le gouvernement du Niger a réaffirmé à la délégation américaine «sa ferme volonté d’organiser dans un meilleur délai le retour à une vie constitutionnelle normale. Il s’agit d’un engagement solennel pris en toute responsabilité par le président du conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, chef de l’État».

Quant au choix de ses partenaires diplomatiques, stratégiques et militaires, le gouvernement du Niger regrette «la volonté de la délégation américaine de dénier au peuple nigérien souverain le droit de choisir ses partenaires et le type de partenariat dédié véritablement à la lutte contre le terrorisme alors même que les États-Unis d’Amérique ont décidé unilatéralement de suspendre toute coopération entre nos deux pays».

Aussi, le Gouvernement du Niger, dénonce-t-il, avec «force, l’attitude condescendante assortie des menaces, de représailles de la part de la cheffe de la délégation américaine vis à vis du gouvernement et du peuple nigérien» parce que pour le Niger «cette attitude est de nature à saper la qualité de nos relations séculaires et diminuer la confiance entre nos deux gouvernements déjà entamée par les évènements du 19 octobre 2023».

S’agissant de ce cas précis de la Fédération Russie, et la République islamique d’Iran, le Niger réaffirme n’avoir jamais signé un quelconque accord secret de fourniture d’uranium à l’Iran et le Niger traite d’égal à égal avec la Russie dans le cadre de l’achat de son armement. Le gouvernement nigérien a réaffirmé son engagement à coopérer avec tous les pays épris de justice conformément aux règles du droit international. Fin du communiqué.

Maintenant et en termes de perspectives. Il devient aujourd’hui évident que, premièrement, l’Occident collectif dans son ensemble – n’est en réalité aucunement différent dans ses formes et particularités principales. Important de préciser – il est question précisément de régimes occidentaux, et non pas forcément des citoyens des pays concernés dans leur ensemble. Washington, bien qu’étant bien plus malin que ses vassaux et sous-traitants européistes, après tout c’est la nature même anglo-étasunienne, marche sur les pas des échecs et humiliations des derniers. Pourquoi? Car il est incapable d’agir autrement. Une fois de plus – extrême arrogance, mépris, condescendance – obligent…

De deux, et cela est un point qu’Observateur Continental avait déjà plusieurs fois soulevé – le régime étasunien n’a aujourd’hui rien de sérieux, ni de viable, à proposer au continent africain. Absolument rien. Si ce n’est que des paroles en l’air, des fausses promesses et comme à leur habitude – des leçons en matière de pseudo-démocratie, à la sauce néocoloniale propre à l’extrême minorité planétaire occidentale. Pouvant uniquement mettre à contribution les vassaux à sa disposition – dans l’objectif à pouvoir utiliser leur potentiel, de plus en plus mourant, de déstabilisations en tout genre, à l’encontre des nations africaines libres, souveraines et fières.

Troisièmement, et à l’instar des événements qui ont eu lieu à l’égard des régimes européistes, notamment celui de l’Hexagone, au cours des dernières années – l’effet domino est si loin d’être terminé. Et si Washington pensait sérieusement qu’il saura éviter le même rejet en Afrique que son vassal en la qualité du régime macronien – il s’est largement trompé. Tout ne fera que se poursuivre car le processus propre à l’ère multipolaire contemporaine ne fait que prendre de la vitesse. Une vitesse effectivement impressionnante.

Et enfin un tout dernier point – tant que l’establishment occidental – qu’il soit washingtonien, londonien, parisien ou berlinois – n’aura pas saisi que l’Afrique contemporaine s’affirme haut et fort comme un pôle incontournable de l’ordre multipolaire international, tout projet de ladite minorité planétaire occidentalo-otanesque – sera perdu d’avance. Mais pour les Occidentaux – les problèmes et humiliations ne font effectivement que commencer sérieusement. Et c’est largement mérité. Car en dehors des multiples crimes commis à l’échelle planétaire, l’extrême minorité mondiale n’a par la même occasion réalisée aucun effort pour au moins reconnaitre l’ordre mondial contemporain. Pas de pleurnicheries donc, il faut simplement assumer les dégâts. De l’ordre mondial multipolaire actuel naîtra l’ordre international multipolaire post-occidental. Point.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Lorsque la lutte anticoloniale fait trembler les nostalgiques de l’unipolarité

20.02.2024

Le Forum des partisans de la lutte contre les pratiques néocoloniales de Moscou a mis en avant la ferme conviction d’une large partie des peuples du monde que les vestiges du néocolonialisme et de l’ère unipolaire se doivent d’être définitivement éradiqués. Cette réalité, de manière parfaitement prévisible, crée déjà un fort malaise au sein de l’évidente minorité mondiale occidentale.

Ledit forum international, baptisé également Pour la liberté des nations, a réuni dans la capitale russe de nombreux représentants des quatre coins du monde, dont plusieurs délégations africaines. A ce titre, le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, ayant fait le déplacement en Russie pour assister au forum – a affirmé que les pratiques néocolonialistes de l’Occident sont l’objectif principal de l’instabilité.

«Il est temps de briser les chaînes du néocolonialisme occidental pour tous les peuples, partout à travers le monde. Il est temps d’arrêter l’expansion de cette idéologie pernicieuse et destructrice, cette machination de préjugés que certains peuples du monde vivent chaque jour dans leur chair, dans leur âme et qui les empêchent de maîtriser véritablement leur destin. C’est pourquoi mon pays a adhéré au partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif, développés par les BRICS», a également déclaré http://news.abangui.com/h/87810.html le chef d’Etat de la Centrafrique.

De son côté, Fikile Mbalula, le Secrétaire-général du parti au pouvoir sud-africain l’ANC (Congrès national africain), le parti historique de Nelson Mandela et ayant joué le rôle clé dans la lutte contre le régime raciste pro-occidental de l’apartheid, a affirmé que son pays l’Afrique du Sud considère la Russie comme un ami proche, et que pour cela l’Etat sud-africain n’a pas à s’excuser. Il a également ajouté que la République sud-africaine est prête à sacrifier ses relations avec d’autres pays si cela sera nécessaire – mais ne compte pas reculer des valeurs qui sont les siennes.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a quant à lui déclaré qu’il est aujourd’hui nécessaire à entamer un travail systématique d’éradication des pratiques néocoloniales, tout en prônant une mobilisation internationale pour défendre la justice dans les affaires mondiales. Il a également rappelé qu’aujourd’hui, la Russie, malgré les pressions occidentales, se bat à nouveau non seulement pour elle-même, mais aussi pour le monde entier, comme cela avait été affirmé par le président russe Vladimir Poutine. Sergueï Lavrov n’a d’ailleurs pas manqué à ce sujet à rappeler tous les exemples de pays ayant subi les agressions néocoloniales de la minorité planétaire occidentale.

Liu Jianchao, chef du Département international du Comité central du Parti communiste chinois, a également pris part au Forum des partisans de la lutte contre les pratiques néocoloniales. Il a affirmé que la Chine préconise que toutes les parties défendent conjointement le droit de tous les pays à promouvoir le développement et la prospérité. Toujours selon lui – le colonialisme continue d’émerger de diverses manières, apportant souffrance et désastre au monde, tout en appelant à nouveau à construire une communauté de destin pour l’humanité. Le haut responsable chinois a par ailleurs rencontré en marge du forum le vice-président du Conseil de sécurité de Russie, chef du parti Russie unie et ancien président du pays, Dmitri Medvedev.

Pour information, le premier Forum Pour la liberté des nations a réuni plus de 400 représentants en provenance de plus de 50 pays. Maintenant et en termes de perspectives, si ledit forum à Moscou a clairement démontré que les participants étaient unis sur les principes et les valeurs défendus dans le cadre de la lutte contre les pratiques modernes du néocolonialisme, de manière parfaitement attendue la réaction de la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux et les nostalgiques de l’unipolarité – n’était autre que de l’hystérie.

Les Occidentaux n’ont d’ailleurs pas manqué à envoyer des messages aux représentants des pays du Sud global leur demandant «à ne pas tomber dans le piège de la Russie». Pour autant, il est aujourd’hui évident que ladite extrême minorité occidentale ne sera pas en mesure à pouvoir inverser la tendance et les processus en cours de l’ordre multipolaire international. Y compris dans le cadre de l’interaction de plus en plus poussée entre les principaux partisans et défenseurs de la multipolarité, étant par la même occasion des opposants fermes aux pratiques néocoloniales de l’Occident collectif. Tout comme l’Occident ne sera pas en mesure à faire tomber dans son piège les nations représentant la large partie de l’humanité, dans l’objectif à faire revivre le diktat occidental.

Aujourd’hui il est devenu définitivement clair que les régimes occidentaux, mauvais élèves et nostalgiques d’une ère révolue, représentent une menace pour la stabilité internationale. Leur vive opposition et haine non seulement vis-à-vis des grandes puissances mondiales pro-multipolaires que sont la Russie et la Chine – sont également applicables à tous les peuples, organisations internationales et groupes de pensée qui refusent le diktat de la communauté occidentale. BRICS, l’Organisation de coopération de Shanghai, Sud global, le panafricanisme à l’échelle continentale de l’Afrique – pour ne citer qu’eux – représentent tous les grands défis pour l’axe otano-occidental.

Et si ce dernier continue à s’autoproclamer être le regroupement de ceux qui défendent prétendument la «démocratie et les libertés» – qu’il fasse au moins un geste symbolique qui pourrait tenter à lui faire sauver ses affirmations totalement irréelles et hypocrites. Comme par exemple un vote général de tous les pays membres de structures se trouvant sous contrôle de la minorité occidentale – FIFA, Comité international olympique, entre autres – sur le retour plein et sans conditions de la Russie et de la Biélorussie dans les compétitions internationales. Un vote – rien de plus. Mais il faut être honnête et réaliste – l’Occident, ce faux apôtre de la démocratie, ne le fera jamais, car il connait déjà et très bien les résultats de tels votes et référendums.

C’est ce qu’il fallait démontrer – l’Occident collectif est donc non seulement représentatif d’une extrême minorité à l’échelle planétaire, mais est également tout sauf un quelconque défenseur de valeurs démocratiques. Les seules caractéristiques applicables à cet Occident étant: vols, pillages massifs, agressions, racisme, pure mentalité coloniale, arrogance et hypocrisie extrêmes. La liste est pourtant loin d’être exhaustive.

Et face à cela – il est du devoir des représentants de la majorité mondiale à accélérer tous les mécanismes qui permettront à la minorité arrogante non seulement de chuter une bonne fois pour toute, mais aussi et surtout à simplement lui faire apprendre la place à l’échelle mondiale qui revient à ladite minorité. Face au refus des dits nostalgiques de l’ère unipolaire à s’adapter aux réalités contemporaines et à venir – c’est la seule option fiable et réaliste.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’AES assume pleinement son positionnement panafricain et multipolaire

30.01.2024

La décision conjointe du Mali, du Burkina Faso et du Niger à quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est non seulement un coup dur pour cette dernière, mais en premier lieu vis-à-vis de toutes les forces néocoloniales occidentales ayant instrumentalisé l’agenda de l’organisation régionale ouest-africaine. Renforçant par la même occasion les choix stratégiques des trois nations en faveur du panafricanisme et dans le cadre de l’adhésion à l’ordre multipolaire international.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé conjointement le dimanche 28 janvier à quitter la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), avec effet immédiat. Les autorités des trois pays reprochent à l’organisation communautaire d’être devenue une menace pour ses membres, de n’avoir pas porté assistance aux Etats dans la lutte contre le terrorisme et d’avoir pris des sanctions contre les peuples ayant décidé de prendre leur destin en main. Cette décision historique est une première depuis la création de la Cedeao, il y a 49 ans.

Le communiqué conjoint des trois nations est effectivement parfaitement explicite: «Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger, constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur Organisation (de la Cedeao, ndlr) s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme. En outre, la Cedeao, sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur.

En effet, l’organisation n’a pas porté assistance à nos Etats dans le cadre de la lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité; pire, lorsque ces Etats ont décidé de prendre leur destin en mains, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ; toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées.

Face à cette situation qui perdure, Leurs Excellences, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goïta et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’Etat du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Fait à Ouagadougou, à Bamako et à Niamey, le 28 janvier 2024». Fin du communiqué.

Maintenant et en parlants de perspectives, ladite décision des trois nations de l’Alliance des Etats du Sahel, confirme l’analyse précédente d’Observateur Continental, à savoir que la création même de l’AES pouvait et devait être considérée comme une importante victoire africaine, en qualité de succès majeur aussi bien pour la région du Sahel, mais également un grand pas en avant à l’échelle continentale africaine et dans le cadre de l’ordre mondial multipolaire.

En effet, plusieurs points très importants ont été soulevés par les trois nations pour justifier leur décision historique. Sous l’évidente influence otano-occidentale, la Cedeao a de-facto trahi la mission qui lui était confiée. Bien qu’il soit tout de même important à préciser – plus particulièrement certains régimes composant la Cedeao, qui restent fermement sous la coupe de l’establishment de l’Occident et qui appliquent à la lettre les méthodes et les schémas ordonnés par des régimes non seulement extérieurs à l’Afrique, mais qui d’autant plus refusent obstinément la vision panafricaine et multipolaire, un refus propre à leur vision arrogante d’extrême minorité planétaire et de nostalgiques de l’unipolarité.

Y compris d’ailleurs dans le cadre de l’application de sanctions illégales et de déstabilisations en tout genre. Sauf que les instigateurs des dites tentatives n’avaient peut-être pas cru au départ que l’Alliance des Etats du Sahel prendrait une voie véritablement révolutionnaire – non pas seulement dans la rhétorique – mais également et précisément dans les actes. En se basant fermement sur l’héritage des grands leaders panafricains, sur les aspirations actuelles des populations, de même que sur l’interaction avec les principales forces du monde multipolaire.

Non, la décision prise par les autorités malienne, burkinabé et nigérienne – ne va aucunement à l’encontre des pays voisins, mais précisément contre les vestiges du néocolonialisme en terre africaine. Il est également évident que ladite décision devrait être suivie par d’autres, peut-être même qui auront un effet encore plus révolutionnaire et stratégique, à l’échelle régionale comme continentale. Y compris en ce qui concerne la souveraineté économique et monétaire.

Désormais et cela était parfaitement attendue – les ennemis du panafricanisme et de la multipolarité tentent de provoquer des sentiments de panique parmi les populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger, quant aux conséquences de sortir de la Cedeao. Pour autant, il faut à cet effet garder en mémoire plusieurs éléments. Tout d’abord qu’à chaque acte d’une telle importance, les forces néocoloniales et leurs acolytes locaux chercheront à semer le doute parmi les populations. C’est la base même de leurs instruments traditionnels de déstabilisation.

D’autre part, c’est aussi un moyen de tenter à contre-attaquer en prétendant ne pas être en position de faiblesse – sachant que c’est la position précise dans laquelle se trouve aussi bien le système de la Françafrique, que plus généralement parlant le système néocolonial occidental. Les faits et les réalités contemporaines, y compris au Sahel et en Afrique dans son ensemble – démontrent que les nostalgiques de l’unipolarité ont de larges problèmes pour lesquels ils ne trouvent pas de solution magique.

Enfin, il serait très naïf de croire que la décision à quitter la Cedeao n’ait pas été mûrement réfléchie par les leaderships du Mali, du Burkina Faso et du Niger. A cet effet, il serait d’ailleurs bon à se rappeler des mauvaises langues qui présageaient le manque d’efficacité dans les accords d’alliance actualisée dans la sphère militaro-sécuritaire au Sahel. Pour autant et malgré tous les défis encore existants, la situation sur le terrain démontre chaque jour un peu plus toute la justesse des choix adoptés. Et pour ce qui est concrètement de l’aspect économique, les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel pourront fort certainement compter sur l’expertise et le savoir-faire non seulement des principaux promoteurs et défenseurs de l’ordre multipolaire international, mais également sur leur expérience à faire face avec efficacité aux sanctions et limitations unilatérales.

Après tout, certains Etats faisant face à un nombre record de sanctions illégales à leur encontre – non seulement y ont parfaitement résisté – mais sont repartis à la croissance, pendant que les instigateurs des dites sanctions subissent l’envers de l’escompté. C’est un point de très grande importance qui met à mal toutes les théories de ceux qui espéraient, et espèrent toujours, mettre les nations véritablement indépendantes et souveraines «à genoux».

Mikhail Gamandiy-Egorov