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Lorsque la lutte anticoloniale fait trembler les nostalgiques de l’unipolarité

20.02.2024

Le Forum des partisans de la lutte contre les pratiques néocoloniales de Moscou a mis en avant la ferme conviction d’une large partie des peuples du monde que les vestiges du néocolonialisme et de l’ère unipolaire se doivent d’être définitivement éradiqués. Cette réalité, de manière parfaitement prévisible, crée déjà un fort malaise au sein de l’évidente minorité mondiale occidentale.

Ledit forum international, baptisé également Pour la liberté des nations, a réuni dans la capitale russe de nombreux représentants des quatre coins du monde, dont plusieurs délégations africaines. A ce titre, le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, ayant fait le déplacement en Russie pour assister au forum – a affirmé que les pratiques néocolonialistes de l’Occident sont l’objectif principal de l’instabilité.

«Il est temps de briser les chaînes du néocolonialisme occidental pour tous les peuples, partout à travers le monde. Il est temps d’arrêter l’expansion de cette idéologie pernicieuse et destructrice, cette machination de préjugés que certains peuples du monde vivent chaque jour dans leur chair, dans leur âme et qui les empêchent de maîtriser véritablement leur destin. C’est pourquoi mon pays a adhéré au partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif, développés par les BRICS», a également déclaré http://news.abangui.com/h/87810.html le chef d’Etat de la Centrafrique.

De son côté, Fikile Mbalula, le Secrétaire-général du parti au pouvoir sud-africain l’ANC (Congrès national africain), le parti historique de Nelson Mandela et ayant joué le rôle clé dans la lutte contre le régime raciste pro-occidental de l’apartheid, a affirmé que son pays l’Afrique du Sud considère la Russie comme un ami proche, et que pour cela l’Etat sud-africain n’a pas à s’excuser. Il a également ajouté que la République sud-africaine est prête à sacrifier ses relations avec d’autres pays si cela sera nécessaire – mais ne compte pas reculer des valeurs qui sont les siennes.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a quant à lui déclaré qu’il est aujourd’hui nécessaire à entamer un travail systématique d’éradication des pratiques néocoloniales, tout en prônant une mobilisation internationale pour défendre la justice dans les affaires mondiales. Il a également rappelé qu’aujourd’hui, la Russie, malgré les pressions occidentales, se bat à nouveau non seulement pour elle-même, mais aussi pour le monde entier, comme cela avait été affirmé par le président russe Vladimir Poutine. Sergueï Lavrov n’a d’ailleurs pas manqué à ce sujet à rappeler tous les exemples de pays ayant subi les agressions néocoloniales de la minorité planétaire occidentale.

Liu Jianchao, chef du Département international du Comité central du Parti communiste chinois, a également pris part au Forum des partisans de la lutte contre les pratiques néocoloniales. Il a affirmé que la Chine préconise que toutes les parties défendent conjointement le droit de tous les pays à promouvoir le développement et la prospérité. Toujours selon lui – le colonialisme continue d’émerger de diverses manières, apportant souffrance et désastre au monde, tout en appelant à nouveau à construire une communauté de destin pour l’humanité. Le haut responsable chinois a par ailleurs rencontré en marge du forum le vice-président du Conseil de sécurité de Russie, chef du parti Russie unie et ancien président du pays, Dmitri Medvedev.

Pour information, le premier Forum Pour la liberté des nations a réuni plus de 400 représentants en provenance de plus de 50 pays. Maintenant et en termes de perspectives, si ledit forum à Moscou a clairement démontré que les participants étaient unis sur les principes et les valeurs défendus dans le cadre de la lutte contre les pratiques modernes du néocolonialisme, de manière parfaitement attendue la réaction de la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux et les nostalgiques de l’unipolarité – n’était autre que de l’hystérie.

Les Occidentaux n’ont d’ailleurs pas manqué à envoyer des messages aux représentants des pays du Sud global leur demandant «à ne pas tomber dans le piège de la Russie». Pour autant, il est aujourd’hui évident que ladite extrême minorité occidentale ne sera pas en mesure à pouvoir inverser la tendance et les processus en cours de l’ordre multipolaire international. Y compris dans le cadre de l’interaction de plus en plus poussée entre les principaux partisans et défenseurs de la multipolarité, étant par la même occasion des opposants fermes aux pratiques néocoloniales de l’Occident collectif. Tout comme l’Occident ne sera pas en mesure à faire tomber dans son piège les nations représentant la large partie de l’humanité, dans l’objectif à faire revivre le diktat occidental.

Aujourd’hui il est devenu définitivement clair que les régimes occidentaux, mauvais élèves et nostalgiques d’une ère révolue, représentent une menace pour la stabilité internationale. Leur vive opposition et haine non seulement vis-à-vis des grandes puissances mondiales pro-multipolaires que sont la Russie et la Chine – sont également applicables à tous les peuples, organisations internationales et groupes de pensée qui refusent le diktat de la communauté occidentale. BRICS, l’Organisation de coopération de Shanghai, Sud global, le panafricanisme à l’échelle continentale de l’Afrique – pour ne citer qu’eux – représentent tous les grands défis pour l’axe otano-occidental.

Et si ce dernier continue à s’autoproclamer être le regroupement de ceux qui défendent prétendument la «démocratie et les libertés» – qu’il fasse au moins un geste symbolique qui pourrait tenter à lui faire sauver ses affirmations totalement irréelles et hypocrites. Comme par exemple un vote général de tous les pays membres de structures se trouvant sous contrôle de la minorité occidentale – FIFA, Comité international olympique, entre autres – sur le retour plein et sans conditions de la Russie et de la Biélorussie dans les compétitions internationales. Un vote – rien de plus. Mais il faut être honnête et réaliste – l’Occident, ce faux apôtre de la démocratie, ne le fera jamais, car il connait déjà et très bien les résultats de tels votes et référendums.

C’est ce qu’il fallait démontrer – l’Occident collectif est donc non seulement représentatif d’une extrême minorité à l’échelle planétaire, mais est également tout sauf un quelconque défenseur de valeurs démocratiques. Les seules caractéristiques applicables à cet Occident étant: vols, pillages massifs, agressions, racisme, pure mentalité coloniale, arrogance et hypocrisie extrêmes. La liste est pourtant loin d’être exhaustive.

Et face à cela – il est du devoir des représentants de la majorité mondiale à accélérer tous les mécanismes qui permettront à la minorité arrogante non seulement de chuter une bonne fois pour toute, mais aussi et surtout à simplement lui faire apprendre la place à l’échelle mondiale qui revient à ladite minorité. Face au refus des dits nostalgiques de l’ère unipolaire à s’adapter aux réalités contemporaines et à venir – c’est la seule option fiable et réaliste.

Mikhail Gamandiy-Egorov

L’OCS: la Biélorussie sera membre à part entière

11.01.2024

L’adhésion en qualité de membre de plein droit de la République de Biélorussie à l’Organisation de coopération de Shanghai devrait être finalisée au cours des prochains mois. Ainsi l’autre des principales organisations pro-multipolaires représentant par la même occasion le grand espace eurasiatique connaîtra l’élargissement cette année. Une perspective particulièrement importante dans le cadre des événements contemporains.

Après la signature par le président biélorusse Alexandre Loukachenko du mémorandum sur l’engagement du pays à devenir membre de plein droit de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) fin novembre dernier, les choses s’accélèrent et confirment que ladite adhésion devrait être finalisée très probablement d’ici l’été 2024.

Encore plus récemment – le 29 décembre 2023 – a été adoptée la résolution du Conseil des ministres sur l’adhésion de la Biélorussie aux traités internationaux et la mise en œuvre des obligations internationales dans le cadre de l’OCS. Les dites étapes confirment les déclarations précédentes des responsables biélorusses quant à l’adhésion rapide du pays au sein de l’organisation.

Pour rappel, l’Organisation de coopération de Shanghai a été créée en 2001 par la Chine, la Russie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. Auxquels se sont joints ensuite en qualité de membres à part entière l’Inde et le Pakistan en juin 2017, puis l’Iran en juillet 2023. La Biélorussie, qui était jusque-là avec la Mongolie membre observateur de l’organisation – deviendra donc le dixième Etat membre de plein droit de l’OCS.

Parmi les partenaires de dialogue de la grande organisation internationale eurasiatique et pro-multipolaire se trouvent l’Azerbaïdjan, l’Arménie, le Bahreïn, l’Egypte, le Qatar, le Cambodge, le Koweït, les Maldives, le Myanmar, le Népal, l’Arabie saoudite, la Turquie, le Sri Lanka, ainsi que les Emirats arabes unis. Symbolique ou pas – le fait est qu’avec la très prochaine adhésion de la Biélorussie à l’OCS dans les prochains mois, l’organisation comptera dix membres à part entière, tout comme les BRICS – également désormais composés de dix membres.

Ce qui rassemble également l’OCS avec les BRICS est le poids démographique (plus de 40% de la population mondiale) et économique (25% du PIB mondial, en augmentation de plus de 13 fois par rapport à 2001, lorsque l’organisation a été créée). Dans le cas des BRICS faut-il encore rappeler que l’organisation sur la base uniquement des cinq premiers Etats membres (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a déjà dépassé en termes de PIB combiné à l’issue de l’année 2022 le club du G7, composé de plusieurs régimes occidentaux + Japon, longtemps considéré comme le regroupement des pays les plus riches et les plus industrialisés du monde.

L’autre point essentiel dans les similitudes entre l’OCS et les BRICS étant bien évidemment le soutien de ses membres à l’ordre multipolaire international contemporain, et le fait de représenter la véritable notion de communauté internationale. La seule différence marquante entre les deux structures étant que l’OCS représente géographiquement parlant le grand espace de l’Eurasie, tandis que les BRICS comptent les membres de tous les principaux continents de la planète.

Mais l’adhésion de la Biélorussie concerne également un autre aspect, non des moindres. Longtemps considéré comme faisant partie uniquement de l’Europe et se trouvant dans le viseur des multiples déstabilisations en provenance du petit espace arrogant nommé Union européenne – Minsk se détache désormais une bonne pour toute d’un espace n’ayant aucune perspective intéressante, pour se consacrer pleinement à la Grande Eurasie, aux côtés des principaux promoteurs et membres de l’ordre multipolaire. Également pour rappel – la Biélorussie est l’un des Etats membres de l’Union économique eurasiatique et aspire par ailleurs à intégrer à terme les BRICS.

Fait paradoxal est qu’au moment de la chute de l’URSS, une certaine Ukraine voisine était plus développée économiquement que l’Etat biélorusse, sachant d’autant plus que la Biélorussie ne dispose pas de larges ressources naturelles. Pour autant cela n’a pas empêché Minsk depuis de nombreuses années à renforcer sa place d’une des républiques ex-soviétiques les plus développées économiquement, aux côtés de la Russie et du Kazakhstan, et dont la production (aussi bien agricole que le savoir-faire technologique) s’exporte avec succès. La Biélorussie alliant parfaitement une agriculture saine et demandée, des équipements et technologies destinés à de nombreux secteurs qui s’exportent aux quatre coins du monde, dont beaucoup en Afrique, et un secteur informatique parmi les plus performants. Loin du marasme que vit l’Ukraine, un marasme largement indépendant des événements en cours dans l’opposition entre la Russie et l’axe otanesque.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le soutien au régime kiévien s’étouffe à l’ONU

16.11.2022

Malgré la pression occidentale sur de nombreux pays, le soutien affiché à Kiev au niveau onusien diminue drastiquement, et ce de l’aveu même des médias de l’Occident. Le tout récent vote de l’Assemblée générale de l’ONU promu par l’establishment atlantiste en vue de faire profiter le régime kiévien de réparations russes le confirme amplement.

La toute récente résolution occidentalo-kiévienne votée à l’Assemblée générale de l’ONU constitue un revers de poids pour Kiev et ses principaux parrains. Au-delà d’être non-contraignante, elle affiche surtout la perte du soutien international à la coalition pro-occidentale, et cela alors que les élites atlantistes maintiennent une pression hors norme sur la communauté internationale.

Avec 94 votes en faveur de ladite résolution, 13 votes contre, 74 abstentions et 11 non-participations au vote, malgré son adoption – la coalition pro-occidentale a recueilli moins de la moitié des voix des Etats membres de l’ONU. The Washington Post confirme cette réalité en indiquant qu’il s’agit d’un des plus bas soutiens en faveur de Kiev lors des cinq résolutions relatives à l’Ukraine votées par l’Assemblée générale onusienne, depuis le début de l’opération militaire spéciale de la Russie, le 24 février dernier.

La consternation occidentale est certainement d’autant plus grande que parmi les 13 pays ayant voté ouvertement contre l’initiative occidentalo-kiévienne on retrouve la République populaire de Chine – membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, première puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat et tout simplement l’une des principales puissances internationales. Le vote de la Chine d’opposition ouverte à la résolution occidentale s’est fait aux côtés de la Biélorussie, de la Centrafrique, de Cuba, de la Corée du Nord, de l’Erythrée, de l’Ethiopie, de l’Iran, du Mali, du Nicaragua, de la Syrie, du Zimbabwe et évidemment de la Russie.

A noter que les élites occidentales avaient plusieurs fois répété dans le passé qu’ils doivent recueillir pas moins de 100 votes en faveur des résolutions concernant l’Ukraine, à défaut de quoi ce serait considéré comme un échec. En oubliant très souvent de rappeler que même lors des votes où ladite coalition réussissait à obtenir un nombre bien plus conséquent que lors de la toute récente Assemblée générale, le poids démographique des nations représentées n’était jamais à l’avantage des régimes occidentaux. Et désormais cette réalité devient nettement plus visible.

Une chose est sûre. Ce vote aura largement démontré une fois de plus que l’Occident n’a aucune valeur à pouvoir prétendre parler au nom de la communauté internationale. Cela d’autant plus qu’à la différence des régimes atlantistes, Moscou et Pékin n’ont point besoin d’intimider, menacer ou faire du chantage vis-à-vis des Etats membres onusiens pour obtenir les votes nécessaires. A l’énorme différence de l’establishment occidental.

Les espoirs donc de l’Occident collectif quant au fait que l’isolation de la Russie pourrait à terme se réaliser – non seulement ne se concrétisent pas, mais subissent de-facto la ridiculisation, compte tenu de tous les efforts des nostalgiques de l’unipolarité. Et cela sans même aborder de nouveau les problèmes économiques qui touchent de plus en plus fermement les instigateurs et promoteurs des sanctions unilatérales. L’effet boomerang dans toute sa splendeur.

Mikhail Gamandiy-Egorov

Le grand rendez-vous du Sommet de l’OCS

13.09.2022

Au moment des bouleversements internationaux et d’un affrontement de plus en plus visible entre les partisans de l’ordre multipolaire et les nostalgiques de l’ère unipolaire, le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai arrive à point pour poursuivre la coordination dans grand nombre d’orientations stratégiques.

Le Premier ministre indien Narendra Modi participera à un sommet régional qui, selon Moscou, donnera lieu à des discussions en tête-à-tête entre les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, comme l’a annoncé dimanche 11 septembre le gouvernement indien, écrit Le Figaro.

Fait tout de même toujours marquant dans la rhétorique occidentale: «sommet régional». S’il est vrai que les pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) – en l’occurrence la Russie, la Chine, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Inde, le Pakistan et bientôt l’Iran, appartiennent tous au grand espace eurasiatique, il serait tout de même bon de rappeler que la population totale représentée est de pratiquement la moitié de la population mondiale. Cela évidemment sans compter les pays-observateurs: la Biélorussie, la Mongolie et l’Afghanistan. Ainsi que les partenaires de dialogue: Arménie, Azerbaïdjan, Cambodge, Népal, Turquie, Sri Lanka. Et ceux qui sont en cours d’obtention de ce dernier statut, en l’occurrence l’Egypte, l’Arabie saoudite ou encore le Qatar.

En d’autres termes – l’OCS représente une large partie de l’humanité. Et de simples calculs mathématiques permettent strictement à démontrer qui est beaucoup plus apte à faire référence à la communauté internationale. Evidemment, du côté occidental, la prétendue «communauté internationale» reste dans le cadre des 10-15% de la population terrestre, et qui prétendument dépasserait un cadre strictement «régional».

Passons. Il y a tout de même effectivement des points importants à soulever dans ce sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan et qui aura lieu fort symboliquement dans la grande ville historique de Samarkand, l’une des plus anciennes villes habitées d’Asie centrale et ayant été l’une des principales cités de la Route de la soie.

La rencontre attendue entre les chefs d’Etat chinois et russe représente également un grand moment de ce sommet, sachant que ce sera de-facto l’un des deux premiers voyages du leader chinois à l’étranger depuis le début de la pandémie – il se rendra dans un premier temps au Kazakhstan, puis en Ouzbékistan pour le Sommet de l’OCS.

Il apparait aujourd’hui clairement que le rôle de la grande organisation eurasiatique et internationale sera appelé à monter, et ce dans plusieurs dossiers. Parmi lesquels : le renforcement de l’interaction politique, économique et sécuritaire des Etats membres, la poursuite de la défense et de la promotion de l’ordre multipolaire international dont l’OCS est l’un des principaux fers de lance, l’opposition à l’unilatéralisme d’une minorité mondiale extrême, et sans oublier les efforts conjoints dans l’objectif notamment de modifier le travail des différents secrétariats onusiens.

En effet, il est aujourd’hui révoltant qu’une structure comme l’ONU – censée être la base de l’entière communauté internationale – reste dominée, du moins dans les différents groupes de travail et d’analyse, soit par des représentants occidentaux, soit par des représentants assez ouvertement affiliés à l’Occident collectif. Peut-être que ce modèle avait sa «place» dans les années 1990 et le début des années 2000, lorsque les affaires internationales étaient de-facto dominées par l’establishment occidental, malgré l’infime minorité qu’il représentait. Aujourd’hui, cette page est largement dépassée, même si la bête à l’agonie s’accroche jusqu’au bout, il faut bien le reconnaitre.

Car à défaut de réformer en profondeur les diverses structures onusiennes, des organisations comme l’OCS seront appelées dans un avenir assez proche – à prendre leurs propres responsabilités, et si nécessaire devenir des alternatives aux bureaux onusiens existants. Il faut bien le reconnaitre aussi – les divers salariés onusiens issus du petit monde occidental et leurs proxys ne souhaiteront évidemment pas perdre lesdites places, pas plus que les élites atlantistes qui comptent sur eux.

Dans tous les cas, le monde multipolaire et quoiqu’on en dise fort vraisemblablement post-occidental, continuera à monter en puissance dans les mois et années à venir. Les tentatives, y compris radicales, de l’Occident à tenter de stopper ce processus ne mèneront finalement à rien. Et ne feront qu’impacter sérieusement la vie des citoyens ordinaires des pays dirigés par cette extrême minorité planétaire. Et en ce sens, l’Organisation de coopération de Shanghai sera bel et bien la structure clé du nouveau monde qui émerge.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4237

UEEA: l’accent sur les échanges en monnaies nationales

10.08.2022

L’Union économique eurasiatique prend de plus en plus la voie d’une priorisation des échanges entre les Etats membres de l’union en monnaies nationales. Avec à terme la possibilité de l’introduction d’une monnaie unique, permettant l’établissement d’une union monétaire commune.

L’UEEA (cinquième puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat) poursuit et accentue sa politique coordonnée dans le secteur financier, consistant notamment à une utilisation encore plus importante des monnaies nationales des pays membres de l’organisation dans leurs échanges mutuels et dans le cadre des transactions de commerce extérieur hors-union.

Les perspectives à terme étant par ailleurs l’introduction d’une monnaie unique qui représentera l’étape encore plus profonde de l’intégration au sein de l’Union économique eurasiatique, composée pour rappel de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, de l’Arménie et du Kirghizistan en qualité de membres de plein droit, ainsi que de l’Ouzbékistan, de Cuba et de la Moldavie en tant qu’Etats-observateurs. Avec par la même occasion la formation d’un marché financier unique et la mise en place d’une véritable union monétaire.

Si ces dernières orientations seront amenées à se réaliser après encore quelques étapes supplémentaires, le fait est qu’il est évident qu’en ce qui concerne la politique de priorisation des échanges en monnaies nationales au sein de l’UEEA (en l’occurrence le rouble russe et biélorusse, le tenge kazakh, le dram arménien et le som kirghiz), à l’heure des événements contemporains, il n’y a pratiquement aucun doute que le moment soit bien choisi.

Les principales monnaies occidentales ayant été largement discréditées à l’échelle internationale, car étant ouvertement associées aux instruments de chantage et de pressions multiples de la part de l’establishment politique de l’Occident, l’heure est donc largement opportune pour privilégier les échanges en monnaies non-occidentales, dans le cadre des échanges entre nations – également non-occidentales. Ces processus se développent d’ailleurs dans le cadre des échanges bilatéraux entre la Russie, la Chine, l’Iran, l’Inde, la Turquie et d’autres pays, confirmant la pleine logique de cette orientation pour les pays appartenant à l’espace eurasiatique.

En ce sens, les avancées de l’UEEA en la matière pourraient d’ailleurs être utilisées dans d’autres régions du monde, notamment en Afrique, où des monnaies régionales gérées depuis l’Occident, comme le franc CFA, représentent également un frein au développement des pays concernés. Faudrait-il le rappeler: la chute récente de l’euro a entrainé justement le franc CFA dans sa chute. Et ce n’est que le sommet de l’iceberg par rapport à cet autre instrument de domination néocoloniale occidentale, si longtemps décriée par un très grand nombre d’Africains.

De manière générale, les processus en cours confirment l’éloignement de plus en plus prononcé vis-à-vis des instruments financiers occidentaux, longtemps considérés comme la référence internationale en la matière, après avoir fait preuve d’un manque de fiabilité flagrant. Et si la dédollarisation constitue indéniablement une orientation prioritaire, il n’en est pas moins que des monnaies telles que l’euro, le livre sterling, voire même le franc suisse, auront également démontré ne pas être synonymes d’une quelconque fiabilité. N’étant en réalité que le résultat de mythes longtemps entretenus par l’Occident collectif.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=4133

Secrétaire général de l’OTSC: l’alliance militaire eurasienne capable de faire face à l’Otan

28.05.2022

L’expansion vers l’Est de l’Otan attisera les tensions régionales et en aucun cas ne sera une source de stabilité ou de sécurité pour ses Etats membres, selon le secrétaire général de l’OTSC. Toujours selon lui, les hostilités entre les deux blocs ne pourront que s’aggraver.

L’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) dispose de toutes les possibilités pour garantir la sécurité pour nos pays, c’est ce qu’a indiqué Stanislav Zas – secrétaire général de l’organisation. Il a également ajouté que l’OTSC représente un bouclier efficace pour ses Etats-membres. Pour rappel, l’organisation politico-militaire est composée de la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Arménie et le Tadjikistan.

Selon lui, l’expansion orientale de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord attisera les tensions régionales et en aucun cas ne stabilisera et n’assurera pas la sécurité pour ses pays membres. En ce qui concerne les perspectives d’adhésion de la Finlande et de la Suède au bloc otanesque – cela ne fera qu’aggraver les hostilités entre la Russie et l’Otan.

Stanislav Zas a également rappelé que l’OTSC est une organisation internationale qui ne constitue pas seulement un bloc politico-militaire, mais que c’est également une organisation multifonctionnelle, offrant une protection contre d’autres types de menaces. Tout en ajoutant que l’organisation dispose de suffisamment de forces et de moyens, ainsi que d’un système de réponse aux crises: «L’OTSC a toutes les possibilités pour servir de garant de la sécurité de nos pays et je pense que nous sommes vraiment un bon bouclier pour nos six Etats», a-t-il déclaré.

En termes de perspectives, ces déclarations du secrétaire général de l’Organisation du Traité de sécurité collective confirment effectivement plusieurs aspects. Tout d’abord est que nous assistons en effet aujourd’hui à une opposition féroce entre l’Eurasie – devenue la principale force motrice de défense et de promotion de l’ordre multipolaire international et l’Occident – dont l’establishment continue de tenter à forcer l’écrasante majorité de la planète vers un retour à l’ordre unipolaire, dépassé et révolu.

En ce sens, les processus en cours et à venir dans le grand espace eurasiatique prennent aujourd’hui une dimension particulièrement importante. Aussi bien dans le cadre de structures telles que l’OTSC, mais également en ce qui concerne les grandes alliances internationales telles que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) – composée quant à elle de la Russie, de la Chine, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan, du Tadjikistan, de l’Inde, du Pakistan, et bientôt de l’Iran qui deviendra également membre à part entière. 

D’où les innombrables tentatives des élites atlantistes à tenter de ralentir les processus en question en Eurasie – non seulement car ledit espace représente en soi un énorme poids démographique, militaire, économico-industriel et civilisationnel, mais aussi en raison de d’influence de plus en plus accrue dudit espace sur d’autres régions du monde, notamment dans son interaction avec l’Afrique, l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient et l’Amérique latine.

En effet et depuis les événements des derniers mois, l’Occident ne peut plus occulter la réalité de n’être qu’une extrême minorité à l’échelle mondiale et de n’avoir absolument aucune légitimité à pouvoir parler au nom d’une quelconque communauté internationale. Et ce malgré les innombrables instruments étant encore à sa disposition pour tenter de faire croire le contraire. Un autre élément à prendre en considération – vu comme un extrême danger par l’establishment atlantiste – n’est autre que la montée en nombre de personnes dans l’espace occidental qui se revendiquent de plus en plus ouvertement de la multipolarité. Et qui ne se retrouvent aucunement dans les délires de leurs prétendues élites qui s’accrochent au fantasme d’une hégémonie occidentale sur le monde, dans la pure continuité d’une mentalité coloniale.

En ce sens, il est évident que les alliances eurasiennes et internationales ont un énorme rôle à faire valoir pour mettre définitivement fin aux rêves des nostalgiques de l’unipolarité, et pour que puisse s’imposer non plus seulement le monde multipolaire – qui est déjà une réalité admise – mais bel et bien l’ère multipolaire post-occidentale, souhaitée et attendue par des milliards de personnes de la planète.

Mikhail Gamandiy-Egorov

UEEA: des échanges en hausse et perspectives à venir

29.03.2022

L’année écoulée a été celle d’une augmentation significative des échanges pour l’Union économique eurasiatique – aussi bien à l’intérieur de l’union que sur le plan du commerce avec l’extérieur. Par ailleurs, l’espace eurasiatique sera indéniablement appelé à renforcer les échanges et les mécanismes avec ses principaux partenaires d’Asie, à l’heure où l’Occident se conforte dans sa propre isolation.

Le Département des statistiques de la Commission économique eurasienne a annoncé les résultats préliminaires du commerce mutuel et extérieur de l’Union économique eurasiatique (UEEA), 4ème puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat, pour l’année 2021.

Il en ressort que le volume du commerce extérieur des échanges entre les Etats membres de l’Union économique eurasiatique avec les pays hors UEEA est estimé à 844,2 milliards d’équivalent de dollars, représentant une augmentation de 35,1% par rapport à 2020. Par ailleurs, l’excédent du commerce extérieur en 2021 s’est élevé à 207,2 milliards d’équivalent de dollars (contre 105 milliards en 2020).

Autre point important: la croissance de la valeur des exportations des Etats membres de l’UEEA vers les pays hors union l’année écoulée était principalement due à l’augmentation des prix des biens exportés (de 46,3%), le tout alors que le volume physique des biens exportés a au contraire diminué (de 1,5%). En ce qui concerne les résultats par pays membre, les exportations ont augmenté de 47,8% pour la Biélorussie, de 47% pour la Russie, de 25,8% pour le Kazakhstan et de 16,8% pour l’Arménie.

En ce qui concerne les marchés extérieurs concernés par cette hausse significative des exportations des pays membres de l’UEEA – l’Union européenne a représenté 42,2%, les pays membres de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC): 28,3% (très principalement la Chine), les pays de la CEI non-membres de l’UEEA ont été quant à eux destinataires de 5,8% des dites exportations.

Du côté des échanges mutuels des Etats membres de l’Union économique eurasiatique en 2021, calculé comme la somme de la valeur des opérations d’exportations des membres de l’UEEA dans le commerce mutuel – cela s’est élevé à 72,6 milliards d’équivalent de dollars, soit 131,9% du niveau de 2020. A noter également que dans le commerce mutuel des pays membres de l’union – le rouble russe occupe la position de leader en qualité de monnaie des échanges.

Parlons maintenant perspectives. Evidemment et compte tenu des nouvelles réalités géopolitiques et géoéconomiques, notamment dans l’incapacité la plus totale des régimes occidentaux à pouvoir s’adapter aux règles du monde multipolaire, il est évident que l’Union économique eurasiatique devra orienter beaucoup plus ses échanges en direction du grand espace eurasien, et notamment en direction de pays comme la Chine, l’Inde, le Pakistan ou encore l’Iran (qui réfléchit d’ailleurs à intégrer l’UEEA). Le tout en privilégiant les paiements en monnaies nationales.

Ceci d’autant plus que les pays de l’Europe bruxelloise n’ont pas saisi l’occasion de comprendre que leur intérêt pragmatique était naturellement avec l’Eurasie. Cela sans même rentrer dans une quelconque alliance, sachant de toute manière que sur le plan civilisationnel l’espace eurasiatique n’a désormais que très peu à partager avec une Europe où les valeurs dignes de ce nom ont été depuis longtemps profondément inversées. Mais le pragmatisme économique aurait permis de tenir compte des intérêts de chacun, et des « particularités » de chacun.

Désormais, cela est fort probablement impossible. L’Europe dans sa version bruxelloise, n’est qu’un simple sous-traitant des ordres washingtoniens. Et dont la réputation ne vaut absolument plus rien. Les responsables à la tête de cette Europe préfèrent sacrifier leurs propres populations, du moment que le maître outre-Atlantique sera satisfait par leur obéissance.

Aujourd’hui, il devient déjà assez évident qui sera le grand perdant économiquement parlant. Mais il ne faut pas espérer que la Russie ou ses alliés eurasiatiques tendront de nouveau la main à un navire qui a décidé de ses propres vœux à couler. Peut-être que viendra le jour où de nouveaux leaders européens, sans arrogance néocoloniale ni rêves pro-unipolaires, prendront la destinée de leurs Etats respectifs. Mais soyons clairs – ce n’est pas pour un avenir très proche. Et pendant ce temps, l’Eurasie sait ce qui lui reste à faire. Le monde n’étant absolument pas l’Occident collectif.

Mikhail Gamandiy-Egorov

http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3722

Et si l’hystérie collective promue par Washington avait des raisons géoéconomiques?

La nouvelle donne dans la géopolitique internationale représente indéniablement un facteur clé dans les campagnes politico-médiatiques promues par les Etats-Unis face à l’axe de la multipolarité. Mais tout porte également à croire que la géoéconomie est une question à considérer avec la plus grande attention.

Les échecs répétés des nostalgiques de l’unipolarité au sein du bloc occidental et de certains de leurs suiveurs à divers endroits du monde ont atteint effectivement un degré de paranoïa inquiétant. A cet effet, plusieurs raisons peuvent être évoquées.

Parmi elles – les succès de l’ordre multipolaire actuel à l’échelle internationale, notamment grâce à une coordination étroite entre la Chine, la Russie et plus généralement le grand espace eurasien. Le rappel désormais régulier de la part de Pékin et Moscou qu’une minorité mondiale ne serait-ce que du point de vue démographique ne peut pas dominer les affaires planétaires, ainsi qu’un soutien de plus en plus accru de nombre de pays des différentes régions du monde, aux processus en cours, entre autres.

Mais ce n’est pas tout. Si le bouleversement observé du point de vue géopolitique et militaro-sécuritaire est indéniable, il ne faut pas pour autant négliger l’aspect géoéconomique de la question. Et l’hystérie observée principalement du côté de Washington, y compris autour du «dossier ukrainien» montre la vive inquiétude du cité en ce qui concerne les nouvelles réalités économiques en cours ou qui pourraient voir le jour prochainement.

La Chine est devenue la première puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat – ayant à ce titre dépassé les USA. Et rien aujourd’hui ne peut sensiblement faire basculer cette réalité, d’autant plus à l’heure du grand projet international des Nouvelles routes de la soie, promu par la RPC. S’ajoute à cela une interaction très importante entre la Chine et la Russie (6ème puissance économique mondiale, toujours en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat). Les échanges entre les deux pays pour l’année 2021 ont dépassé les 140 milliards d’équivalent de dollars avec le ferme objectif fixé de porter le chiffre à 200 milliards annuels d’échanges économico-commerciaux entre les deux nations.

Aussi, faudrait-il oublier l’interaction montante entre la Chine et l’Union économique eurasiatique (composée actuellement de la Russie, du Kazakhstan, de la Biélorussie, de l’Arménie et du Kirghizistan)? Pour rappel, l’UEEA en tant que bloc de pays est aujourd’hui la quatrième puissance économique mondiale en termes de PIB-PPA, comparable à celui du Japon. Cette orientation s’accompagne déjà d’un agenda favorable aussi bien du leadership de la Chine, que de l’UEEA.

Parlons maintenant de l’Union européenne. Bien que l’establishment politique bruxellois reste résolument orienté sur l’alliance avec Washington et dans la confrontation avec l’axe sino-russe, il n’empêche que les basculements, y compris dans la sphère économique – sont déjà progressivement en cours. Peut-être d’ailleurs y compris en raison d’un écart fort important entre les bureaucrates de Bruxelles et l’entreprenariat européen, ce dernier ne partageant souvent pas, à l’instar de nombreux citoyens de la vieille Europe l’idée de la confrontation avec Pékin et Moscou, bien au contraire.

A cet égard, faudrait-il rappeler que la Chine, malgré toute l’hostilité de l’axe atlantiste à son encontre a déjà dépassé les USA pour devenir le principal partenaire économico-commercial de l’UE, approchant le chiffre des 600 milliards d’équivalent de dollars en 2020? En ce qui concerne la relation UE-Russie et malgré des sanctions réciproques en vigueur depuis 2014, l’année écoulée a été marquée par des échanges dépassant les 220 milliards d’équivalent de dollars (en hausse de 44% par rapport à l’année 2020). Et cela en tenant compte des nombreuses opportunités économiques perdues pour les entreprises de l’Union européenne avec la Russie, toujours depuis 2014.

L’élément géoéconomique est donc bien là. Washington observe avec vive inquiétude ces nouvelles orientations qui accompagnent les bouleversements géopolitiques. Aujourd’hui dans le Top 10 des principales économies mondiales – moins de la moitié sont celles des pays occidentaux: Etats-Unis – 2ème, Allemagne (première économie de l’UE) – 5ème mais qui sera bientôt dépassée par la Russie, France et Royaume-Uni – respectivement 9ème et 10ème, avec la perspective fort probable d’être dépassés à l’horizon des 5-8 prochaines années par la Turquie et le Mexique notamment et donc de quitter le Top 10 des principales économies du monde.

Cette perspective pas lointaine de n’avoir que deux pays occidentaux qui resteront dans le classement, avec une Allemagne en leader économique de l’Europe bruxelloise et qui à l’instar de toute l’UE a également la Chine en qualité de principal partenaire économico-commercial, tout en ayant des intérêts économico-commerciaux, y compris énergétiques, fort poussés avec Moscou – créera un énorme défi pour l’establishment étasunien et sa volonté de poursuivre la domination de ses «alliés» européens.

Et en tenant compte du fait que l’UE – qui tout en étant un bloc considéré comme une superpuissance économique, est également considéré comme un «nain géopolitique» de part justement la domination exercée par Washington sur Bruxelles, une réalité qui déplait fortement aux partisans souverainistes et pro-multipolaires en Europe même, sans oublier une fois de plus les cercles des entrepreneurs européens, qui ne souhaitent pas sacrifier leurs intérêts économico-commerciaux avec la Chine et la Russie pour le compte de l’establishment politique US – il est fort à parier que les années à venir nous réservent encore beaucoup de perspectives intéressantes.

D’où l’importance – de ne pas céder aux campagnes de diffamation organisées depuis l’Outre-Atlantique, pour nuire non seulement aux principaux adversaires de Washington, mais aussi aux Européens eux-mêmes, le tout pour ne pas permettre l’apparition de conditions qui feront à terme des USA une puissance régionale de moyenne envergure.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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L’OTSC comme la solution face aux révolutions de couleur

Après la Biélorussie, une autre tentative de révolution colorée vient vraisemblablement de subir un échec, cette fois-ci – en terre kazakhe. Par la même occasion l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) semble désormais se positionner comme la riposte efficace aux campagnes de déstabilisation occidentales dans l’espace eurasiatique.

Les schémas se suivent et se ressemblent. Il faut tout de même constater que l’establishment politique étasunien, et plus généralement occidental, sans oublier les réseaux Soros & Co. commencent depuis ces dernières années à manquer assez cruellement d’originalité. Au même moment, cela ne devrait pas être si surprenant pour des personnages qui par essence possédant déjà une mentalité purement néocoloniale, se sont définitivement convaincus de leur capacité de nuisance sans impunité après plusieurs campagnes de déstabilisations d’Etats souverains réussies. Le coup d’Etat de 2014 en Ukraine en représente d’ailleurs un exemple, bien qu’étant qu’un demi-succès, pour bien de raisons.

Depuis, la même coalition n’observe plus les mêmes succès, mêmes relatifs. Et après l’échec de révolution colorée en Biélorussie, le schéma appliqué au Kazakhstan semble également… être tombé à l’eau. Pendant ce temps dans l’espace concerné, une force s’affirme comme un outil efficace face aux interférences occidentales, et plus particulièrement étasuniennes. L’appel du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev au soutien de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) – dont fait par ailleurs partie le Kazakhstan – semble fermement confirmer la justesse de cette initiative du président du pays. Un appel auquel l’organisation a répondu favorablement et de manière rapide.

L’envoi des troupes conjointes de l’OTSC (composée en plus du Kazakhstan – de la Russie, de la Biélorussie, de l’Arménie, du Tadjikistan et du Kirghizistan) a effectivement fait l’objet de nombreuses discussions. Evidemment sans aucune note d’enthousiasme du côté occidental et de ses affiliés. Pour rappel, le nombre total des militaires de la force conjointe a été annoncé être autour de 2500 personnes. Ayant pour tâche principale la protection et la défense des installations importantes, y compris celles d’importance stratégique.

Le secrétaire général de l’Organisation du Traité de sécurité collective, Stanislav Zas, a de son côté confirmé le mandat des forces collectives de maintien de la paix de l’Organisation d’utiliser le potentiel armé – en premier lieu dans la défense d’importantes installations de l’Etat kazakh, ainsi qu’en cas de menace directe pour la vie et la santé des militaires eux-mêmes.

Cette mission collective devient par la même occasion la première mission de ce format dans l’histoire de l’OTSC. Et pour le moment tout semble aller dans la réussite de la mission confiée, au moment où la situation au Kazakhstan va dans le sens de la stabilisation. Le scénario à l’ukrainienne, où une minorité – active, violente, bien structurée et coordonnée, appliquant à la lettre les ordres de ses parrains, pouvait faire tomber un gouvernement légitime – ne se réalisera vraisemblablement pas. Ce qui sera un succès indéniable pour l’avenir aussi bien de l’OTSC, que pour le grand espace eurasien de façon générale.

Effectivement et après le succès au Kazakhstan, l’Organisation du Traité de sécurité collective pourra devenir une référence de premier choix pour contrer les révolutions de couleur, dans l’espace post-soviétique et peut-être même au-delà. Sachant que la solidarité eurasiatique continue sa marche en avant à travers une autre grande organisation internationale eurasienne – l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), regroupant la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Inde, le Pakistan et depuis récemment l’Iran qui a entamé son adhésion en qualité de membre de plein droit.

Un autre point important dans ce dossier concerne quant à lui justement l’énième échec de l’establishment occidental d’ouvrir un front d’instabilité dans l’espace eurasiatique, à l’heure où des pourparlers sécuritaires vont s’ouvrir entre la Russie et l’Occident, impliquant pour ce dernier les Etats-Unis et l’Otan. Bien que et selon les toutes dernières déclarations de la diplomatie russe – des pourparlers qui pourront être de bien plus courte durée que prévu – si l’establishment occidental fera la sourde oreille aux conditions de Moscou.

Quant à la solidarité eurasienne, aussi bien dans le cadre d’une large partie de l’espace post-soviétique, que dans celui de l’implication de la Chine et de l’Iran – il devient assez évident que les forces obscures de la déstabilisation internationale auront de plus en plus de mal à agir impunément, face à des capacités de riposte rapides, coordonnées et efficaces. Le tout impliquant des grandes civilisations mondiales, qui, avec les forces alliées, représentent la grande majorité planétaire par la même occasion. Et non pas une infime partie du globe terrestre.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Lorsque l’Ukraine se lance dans la vente de ses passeports

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a récemment raconté comment les fonctionnaires ukrainiens organisent la vente de la citoyenneté de leur pays aux migrants illégaux du Moyen-Orient à travers un circuit bien rôdé.

Dans cette histoire, il y a deux points qui méritent une attention particulière. La première c’est comment les responsables ukrainiens issus du coup d’Etat du Maïdan organisent toute sorte de business lucratif pour des intérêts personnels, et de l’autre dans quelle situation risque de se retrouver désormais l’Europe bruxelloise face à une forte vague migratoire en provenance de l’Ukraine, sachant que les détenteurs de passeports ukrainiens peuvent se déplacer dans l’UE sans visa pour une période officielle de trois mois.

Pour rappel, le ministre ukrainien de la Défense avait récemment déjà averti sur une éventuelle arrivée massive de réfugiés au départ de son pays et à destination de l’Europe, dans le cas d’une supposée agression russe. Pour autant, le processus d’organisation d’une vague migratoire semble déjà avoir commencé côté ukrainien. Le tout à l’heure où l’establishment occidental et les régimes affiliés accusent des pays comme la Biélorussie, la Russie ou encore la Turquie de vouloir déstabiliser l’Occident à travers des crises migratoires. En fermant évidemment les yeux sur les agissements de l’allié kiévien.

Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères n’a ainsi pas manqué de pointer du doigt les agissements du pouvoir ukrainien, à l’heure où le président Zelensky a présenté un projet de loi portant sur la citoyenneté, selon lequel un citoyen ukrainien ne peut pas posséder également la citoyenneté russe, mais qui autorise à avoir la double citoyenneté les représentants de la diaspora basés aux Etats-Unis, au Canada et dans l’UE.

«Les autorités ukrainiennes vendent la citoyenneté du pays aux migrants illégaux du Moyen-Orient afin qu’ils puissent par la suite obtenir un visa de travail européen de manière simplifiée», a-t-elle déclaré. Tout en posant la question s’il s’agissait d’une attitude respectueuse envers sa citoyenneté et si le président ukrainien était au courant de ce business réalisé à travers les responsables de son pays.

La représentante de la diplomatie russe s’est également posée la question quant au fait si les parrains occidentaux de Kiev savaient que des diplomates ukrainiens en poste dans la capitale libanaise Beyrouth délivrent pour trois mille euros un visa touristique aux Syriens souhaitant s’installer en Europe. Puis, le processus suit son cours cette fois-ci en territoire ukrainien, où les autorités locales en l’espace de trois mois, et pour un montant symbolique de vingt mille dollars, assurent la délivrance de la citoyenneté ukrainienne à ces migrants, à partir de quoi ces derniers peuvent obtenir un visa de travail pour l’UE de manière simplifiée. Et peuvent ainsi s’installer dans l’espace bruxellois.

Là aussi ce n’est pas tout, puisque Maria Zakharova a mentionné un projet de loi du régime kiévien portant sur la procédure simplifiée d’obtention de la nationalité ukrainienne pour les citoyens étrangers participant à la guerre dans le Donbass (du côté de Kiev bien évidemment), y compris des ressortissants russes.

Tout en posant une autre question qui mérite tout l’intérêt: «Ou bien ces personnes se sont battues pour l’Ukraine au Moyen-Orient, et ils ont donc droit à la citoyenne ukrainienne pour un prix modique?». Faisant vraisemblablement référence aux terroristes ayant fait la guerre en Syrie contre les troupes gouvernementales et leurs alliés.

Pour résumer donc la situation, l’UE risque aujourd’hui non seulement de se retrouver face à un afflux de migrants ukrainiens ayant comme nous l’avons déjà soulevé dans le passé appartenu à des groupes extrémistes d’obédience bandériste néonazie, mais également et en complément des personnages ayant fait partie de divers groupes terroristes d’obédience salafiste, avec une expérience de guerre derrière eux également. Et qui pour le régime de Kiev sont vraisemblablement des alliés naturels, ne serait-ce que pour la raison d’avoir combattu les alliés de Moscou en République arabe syrienne, et pour certains ayant également été dans le feu de l’action dans la guerre contre les républiques populaires autoproclamées du Donbass en qualité de mercenaires.

Dans cette situation, l’UE au lieu de chercher des boucs-émissaires pour des crises migratoires parmi ses adversaires géopolitiques, d’autant plus et bien souvent qui ne sont que le résultat des interventions néocoloniales de l’Occident à divers endroits du monde, ferait mieux de s’intéresser au business de l’immigration illégale de la part de ses alliés kiéviens. A défaut de quoi, la situation migratoire risque de devenir difficilement gérable pour Bruxelles, le tout avec l’aimable «assistance» d’un régime allié.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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